Charte Alzheimer, maladies apparentées, éthique & société 2018
Prévention des conduites addictives milieu scolaire
1. PRÉVENIR LES CONDUITES ADDICTIVES
EN MILIEU SCOLAIRE
Quelles sont les actions de prévention des conduites addictives
les plus efficaces en milieu scolaire ? Quels critères de qualité
doivent-elles respecter ? Quels types d’actions faut-il proscrire ?
21 préconisations issues de la recherche scientifique et
proposées par un collège d’experts bretons.
Avril 2013
2. Prévenir les conduites addictives
en milieu scolaire
OBJECTIFS DE LA PREVENTION
1. Agir sur les déterminants de santé pour lutter contre les inégalités sociales de santé
2. Développer des compétences personnelles (de vie) chez les jeunes
3. Développer des compétences d’adaptation sociale chez les jeunes
4. Développer les compétences sociales et civiques, l’autonomie et l’initiative des jeunes
5. Développer des stratégies de réduction des risques
MOBILISATION DES ACTEURS METHODES A PRIVILEGIER
6. Impliquer l’ensemble des partenaires 11. Utiliser des modèles théoriques validés
7. Impliquer les parents 12. Travailler dans la durée en cohérence
8. Impliquer des jeunes formés à la avec le projet d’établissement
prévention 13. Intervenir précocement sur les questions
9. Impliquer des intervenants compétents de prévention des consommations
10. S’appuyer sur les instances de santé et 14. Favoriser un bon climat scolaire
de citoyenneté 15. Délivrer des messages positifs
16. Utiliser des méthodes interactives
METHODOLOGIE DE PROJET et pas uniquement la transmission d’information
20. Bien connaitre la population des jeunes 17. Proposer des actions adaptées aux jeunes
(connaissances, besoins, intérêts, entour ayant des comportements à risque
age, lieux de vie…) 18. Proscrire les stratégies d’appel à la peur et les témoignages de vie
21. Evaluer les interventions 19. Proscrire les propos moralisateurs
3. Prévenir les conduites addictives
en milieu scolaire
Contribuer à lutter contre les inégalités sociales de santé. Les projets de prévention
peuvent agir sur certains des déterminants de ces inégalités : l’alphabétisme et
l’éducation, l’environnement scolaire, les relations avec la famille, la culture…
Développer des compétences personnelles appelées compétences « de vie » : Savoir
résoudre des problèmes – savoir prendre des décisions / Avoir une pensée créatrice -
avoir une pensée critique / Savoir communiquer efficacement - être habile dans les
relations interpersonnelles / Avoir conscience de soi - avoir de l'empathie pour les
autres / Savoir gérer son stress - savoir gérer ses émotions.
Pour développer les compétences sociales des élèves, faire réfléchir sur les normes
sociales et les influences sociales véhiculées par les groupes de jeunes. Par
exemple, boire beaucoup peut être valorisé dans certains groupes mais pas dans
d’autres.
S’appuyer sur les programmes scolaires pour développer les compétences
sociales et civiques, l’autonomie et l’initiative des jeunes
Comporter des objectifs et des actions qui visent la réduction des risques
(par exemple : apprendre la position latérale de sécurité en cas de pré-
coma ou de coma éthylique, prévoir un mode de transport sûr pour rentrer
chez soi après une fête, boire de l’eau entre les verres d’alcool…)
4. Prévenir les conduites addictives
en milieu scolaire
Impliquer dès le départ toutes les personnes concernées par le projet : le chef
d’établissement, les élèves dès le plus jeune âge, les parents, les enseignants, les personnels
médico-sociaux et éducatifs, la police et la gendarmerie, et tout autre partenaire du secteur
associatif ou médico-social qui intervient avec une expertise reconnue.
impliquer les parents dans les projets de prévention, d’une manière ou d’une autre, en
raison de l’influence majeure du milieu familial sur les enfants, les adolescents.
Partenaires à part entière dans l’élaboration et la mise en œuvre de projets, impliquer
d’autres jeunes (des pairs) formés à la prévention. Soutenir des actions initiées par les
jeunes avec un encadrement adapté. Tutorat, les apprentissages coopératifs sont aussi des
moyens à promouvoir dans le domaine de la prévention des conduites addictives.
La prévention des conduites addictives fait appel à des
compétences spécifiques. Impliquer des acteurs avec une
expertise reconnue (agréments)
S’appuyer sur les comités d’éducation à la santé et à la citoyenneté, ou
sur des instances de concertation équivalentes.
5. Prévenir les conduites addictives
en milieu scolaire
Pour être efficace, les actions doivent se baser sur des modèles théoriques, validés ou sur
des programmes de prévention évalués positivement. Ces modèles et programmes sont
accessibles sur des sites de l’INPES, et de l’EMCDDA.
Travailler dans la durée, tout au long du parcours scolaire, en cohérence avec le projet
d’établissement. Des interventions ponctuelles, construites en réponse à des événements
particuliers (crises), ne peuvent constituer à elles seules un projet de prévention.
Les interventions de prévention des conduites addictives doivent être
délivrées précocement, dès l’école primaire, en adoptant des supports
adaptés au stade de développement de l’enfant. Des outils sont
présentés sur le sites de l’INPES.
un climat scolaire positif est un facteur « protecteur » vis-à-vis des conduites
addictives. Favoriser les bonnes relations entre les jeunes, les adultes, respecter des
règles de vie commune. Ader les élèves à régler les problèmes qu’ils rencontrent
quel que soit le niveau de gravité perçue (maltraitance, suicide, rackets, ou vols de
téléphone mobile, d’ordinateur portable, gestion de son profil sur un réseau
social…) peut contribuer à diminuer les conduites à risque et les consommations.
Utiliser des messages positifs sur la santé.
6. Prévenir les conduites addictives
en milieu scolaire
Les méthodes interactives qui favorisent les expériences (jeux de rôle, co-construction de
projets…) sont plus efficaces que la seule transmission d’information, qui ne suffit pas et
peut être contre productive.
Les actions plus individualisées sont à privilégier pour les jeunes qui ont des
comportements à risque (consommations importantes et répétées). Les personnels
médico-sociaux peuvent utiliser des méthodes de repérage précoce (à l’aide de
questionnaires par exemple), puis mener des interventions brèves qui expliquent
rapidement aux jeunes qu’ils se situent dans une zone dangereuse pour leur bien-être.
Les stratégies de prévention qui font appel à la peur ou aux
témoignages de vie de personnes ayant eu des consommations ou des
comportements à risque ne sont pas adaptées aux actions collectives
destinés à tous les jeunes.
Les propos moralisateurs « c’est mal
de…» doivent être évités dans les projets
de prévention.
7. Prévenir les conduites addictives
en milieu scolaire
La connaissance du public concerné (entourage, lieux
de vie, besoins, intérêts, stade de
développement, moment approprié, consommations…)
est un préalable indispensable à la construction du
projet de prévention.
Un projet de prévention des conduites addictives doit être
évalué pour permettre de l’améliorer. L’évaluation peut aussi
permettre d’obtenir des financements. Par exemple, « AVAL »,
l’outil développé par le pôle de compétences en éducation et
promotion pour la santé, aide les organisateurs de projet de
prévention à prévoir et à construire leur évaluation.
Ce diaporama est complété par des documents et ressources accessibles sur le site de l’AIRDDS Bretagne.
8. Prévenir les conduites addictives
en milieu scolaire
En 2012, à la demande de l’Agence régionale de Santé de Bretagne, l’AIRDDS a mené une
étude sur les recommandations de prévention des conduites addictives en milieu scolaire.
Pour y parvenir, l’AIRDDS s’est appuyé sur un comité de pilotage impliquant toutes les
parties prenantes de l’éducation des jeunes en Bretagne et sur un groupe régional
d’universitaires et de professionnels de la prévention, experts de ces questions.
Pilotage Experts
Académie de Rennes, Direction de l’enseignement Béatrice Breton (Anpaa 29), Jean-Michel Chucz
catholique, Direction de l’agriculture, Direction (rectorat), Agnes Ducros (EHESP), Gérard Guingouain
interrégionale de la Mer, Conseil régional, Pôle de (Université), Guillaume Jégousse (Douar Nevez), Fabienne
compétences en éducation et promotion de la Lavolé (CHS de Plouguernevel), Valérie Lemonnier
santé, Préfecture de Bretagne, Agence régionale de (IREPS), Romain Moirand (CHU), Marc Perrin (CSAPA), Marie-
Santé de Bretagne. Pierre Thibault (Collège), Claire Schmitt (Liberté Couleurs)