La Mini Transat est une traversée de l’Atlantique en solitaire et sans assistance sur un « Mini », un voilier de 6,50 mètres.
Cette course a été créée en 1977 par l’Anglais Bob Salmon et la course est organisée depuis cette date chaque année impaire. Le parcours peut évoluer d’une édition à l’autre, tout en répondant à quelques grands objectifs :
- une traversée de l’Atlantique ;
- le départ de la course doit se situer en France métropolitaine, sur la façade atlantique ;
- le parcours doit comporter 2 étapes et la distance totale de
l’épreuve ne doit pas excéder 4700 milles marins ;
- l’arrivée de la seconde étape de la course doit être située sur la façade Ouest de l’Atlantique, sous les Tropiques ;
- les phénomènes météorologiques dangereux doivent être évités afin de maximiser les chances de voir le plus grand nombre de concurrents à l’arrivée.
-------------------------------------------
Le plus jeune skipper de la Mini Transat, Augustin Doumic, se prépare pour l'édition 2015 et recherche ses partenaires.
--------------------------------------------
Ce livret pédagogique a été réalisé par Douarnenez Courses avec le concours de
l’Agence des aires marines protégées, de l’Association Optimiste 29 Handi-Cap-Ouest,
du Centre nautique municipal de Douarnenez, ECONAV, du Port-Musée de Douarnenez,
du SHOM, de la Société des Régates de Douarnenez et du Winches Club de Douarnenez.
4. SOMMAIRE
PAGE 3 Une homme, un bateau, un océan : description de la Mini Transat 2013
PAGE 5 La course : le parcours → une carte – Le GPS
PAGE 7 La course : se repérer → latitudes / longitudes (parallèles / méridiens)
PAGE 9 La course : mesurer → le mille marin / le pied
PAGE 10 La course : mesurer → les distances / les échelles
PAGE 12 La course : géographie → l’Europe, l’Union européenne, La zone euro
& l’espace Schengen
PAGE 13 Géographie : l’Espagne et les Canaries
PAGE 14 Géographie : les DROM COM
PAGE 15 Géographie : la Guadeloupe et Pointe-à-Pitre
PAGE 16 Le bateau : un bateau de 6,50 mètres
PAGE 17 Le bateau : construire et déconstruire
PAGE 18 Le bateau : se déplacer à la voile
PAGE 20 Le marin : manger, boire et dormir
PAGE 21 Le marin : environnement : les énergies du bord
PAGE 22 Le marin : communiquer
PAGE 23 Le marin : organiser la sécurité
PAGE 24 Le marin : gérer les déchets
PAGE 25 Le marin : témoignages
PAGE 27 La planète mer : l’océan Atlantique
PAGE 28 La planète mer : géomorphologie de l’océan Atlantique
PAGE 30 L’océan : la météorologie et les climats
PAGE 31 L’océan : les vents
PAGE 32 L’océan : les saisons
PAGE 33 L’océan : les courants marins
PAGE 35 L’océan : le phénomène de la marée
PAGE 37 L’Homme : les télécommunications maritimes
PAGE 39 L’Homme : le transport maritime
PAGE 41 Environnement : les parcs marins et les aires marines protégées
PAGE 42 Environnement : le parc marin d’Iroise
PAGE 43 Environnement : le parc national de Lanzarote
PAGE 45 Environnement : le parc marin de la Guadeloupe
PAGE 46 Environnement : les énergies marines renouvelables
PAGE 47 Lexique
PAGE 49 Informations pratiques
4
9. LA COURSE,
MESURER
LE MILLE MARIN / LE PIED / LE METRE / LE NOEUD
Le mètre
Le mètre fut défini en 1791 par l’Académie française des sciences comme la dix-millionième partie de
la moitié du méridien de Paris. Avec cette définition, la Terre mesure environ 40 000 km de circonfé-
rence par les pôles, et chaque méridien court sur 20 000 km.
Le mille marin
Le mille marin (beaucoup de marins emploient le terme « nautique » qui vient de l’anglais « nautical
mile ») vaut par définition 1 852 m et correspond d’assez près à la longueur d’une minute de latitude
à la surface du globe terrestre (cette longueur varie légèrement avec la latitude mais peut être
considérée comme constante pour les besoins de la navigation courante).
La ligne la plus courte qui sépare le pôle d’un point de l’Equateur est donc un quart de méridien qui
fait un angle de 90° avec l’équateur et dont la longueur est proche de 10 000 km.
1° de latitude correspond donc à environ 111,11 km et la minute d’angle donne 1,852 km.
(111,11 ÷ 60). Un grade de latitude mesure 100 km.
Fixé depuis 1929 par convention lors de la première Conférence Hydrographique Internationale de
Monaco sous le nom de « mille marin international », bien qu’en dehors du Système International, il
est couramment employé aujourd’hui en navigation maritime et aérienne pour exprimer les distances
parce qu’il est cohérent avec les mesures d’angles en degrés et minutes, unités restées en vigueur
par tradition (remontant aux Chaldéens)
Le mille marin est un nom commun et prend donc un s au pluriel : mille milles marins.
Quelques exemples de distances :
La distance Douarnenez – Lanzarote : 1200 milles
La distance Lanzarote – Pointe à Pitre : 2800 milles
La distance Douarnenez – Lanzarote – Pointe-à-Pitre : 4000 milles
Le nœud
La vitesse d’un bateau (ou celle du vent et du courant) se mesure en nœuds. Un nœud équivaut à
un mille marin à l’heure, soit 1,852 km / h ou 0,5 m/s. La vitesse des navires limitée dans un port à 3
noeuds correspond à 3 milles à l’heure soit 5,55 km/h.
Le pied
Le pied est une unité de mesure anglaise égale à 30,48 cm. Le pied est très utilisé comme unité de
mesure de la taille des bateaux. Ainsi un catamaran de 16 pieds mesure 4,90 mètres de long ; quant
aux 60 pieds des grandes courses au large, ce sont des bateaux de 18 mètres. La Mini Transat
n’intéresse que les monocoques de 6,50 mètres exactement. Le yard équivaut à 0,9144 m.Il y a 3
pieds dans 1 yard et environ 2000 pieds dans un mille marin ; le yard est probablement encore utilisé
par certains marins pour cette raison. La taille d’un Mini 6,50 en pieds : 21,3 pieds.
9
23. LE MARIN
ORGANISER LA SECURITE
Les Minis sont les plus petits voiliers à traverser l’Atlantique, cependant, il ne faut donc jamais oublier
la sécurité. L’une des idées fortes des organisateurs de courses est de faire évoluer les coureurs et
leur bateau dans le sens de la sécurité, tout en conservant leur côté sportif et innovant. Tout doit être
mis en œuvre pour éviter de revivre les moments tragiques qui ont marqué certaines éditions de la
Mini Transat. Responsabilité, design, matériaux, contrôles, sens marin : sur un Mini, tout est maxi.
Les balises de localisation par satellites, vigie des skippers.
Une balise de localisation par satellites est embarquée sur chaque bateau participant à la Mini
Transat. Ces balises transmettent automatiquement des signaux vers les satellites, permettant ainsi
le positionnement de leur porteur et la transmission de données. Cette balise est donc totalement
autonome et est en mesure de donner la position exacte du bateau à un instant donné pendant toute
la durée de l’épreuve. Elle ne se substitue pas à la balise de détresse que chaque concurrent doit
avoir à bord.
Les balises transmettent des données à un centre de traitement qui les convertit en positions GPS.
Ces informations obtenues permettent d’établir plusieurs fois jour un classement des bateaux.
Le classement et les positions seront consultables sur le site internet de la course. Les informations
concernant la route du bateau permettent également à la direction de course de détecter un éven-
tuel problème à bord. Par exemple, une vitesse très réduite ou une route anormale peuvent être une
bonne indication d’un incident. La balise offre en plus la possibilité à chaque skipper de transmet-
tre des messages codés à la direction de la course et de l’informer s’il rencontre des problèmes en
actionnant l’un des boutons. En cas de déclenchement d’un appel et sur les instructions du directeur
de course, le bateau accompagnateur aura obligation de faire route pour porter assistance au skipper
ayant déclenché l’appel.
Les bateaux accompagnateurs
Sept voiliers accompagnateurs ont été sélectionnés par la direction de course, soit un bateau pour
douze Minis, conformément au règlement de la course. Ces bateaux, plus grands que les Minis et
avec plusieurs personnes à bord auront pour mission d’assurer la sécurité des concurrents. Ils seront
équipés de téléphones qui permettront un contact avec les équipes à terre. Les différents bateaux sé-
lectionnés devront conserver une position déterminée dans la flotte afin de veiller sur l’ensemble des
bateaux. L’un d’eux suivra la tête de la course, d’autres seront répartis au milieu de la flotte et enfin,
un bateau se placera à l’arrière de la flotte pour attendre les derniers concurrents. Outre l’obligation
de porter secours aux Minis en difficulté, les bateaux accompagnateurs doivent également faire un
rapport quotidien à la direction de course des événements et de leurs éventuels échanges par VHF
avec les skippers à proximité. Leur rôle est donc primordial pour la sécurité et le suivi de la course
puisque de la terre il n’est pas possible d’entrer en contact avec les marins solitaires. Un bâtiment de
la Marine nationale devrait aussi accompagner aussi la course pendant la première étape jusqu’aux
Canaries.
Sources : Entreprise CLS - http://course.cls.fr/
Entreprise Yellow Brick - http://www.yellowbrick-tracking.com
23
27. L’OCEAN ATLANTIQUE
L’océan Atlantique sépare aujourd’hui le continent américain des continents européen et africain. Il
représente 1/5ème de la surface du globe et 23 % des océans de la planète. Il est, comme l’océan
Pacifique, ouvert sur les quatre autres océans.
Nommé mer océane jusqu’à la moitié du XVIème siècle, le nom Atlantique fait référence au titan
Atlas condamné à soutenir les piliers qui retiennent la voûte céleste (les colonnes du détroit de
Gibraltar). L’Atlantique représentait pour les Grecs, l’océan au-delà du détroit.
L’océan Atlantique, suivant la publication S 23 de l’Organisation hydrographique internationale (OHI),
couvre une superficie de 106 millions de km². Sa limite Nord se situe au niveau du Groenland et de
l’océan Arctique et celle du sud est fixée par le continent Antarctique.
Sa profondeur moyenne, sans compter les mers qui le bordent, est de 3900 mètres avec une sonde
maximale à 9 218 mètres (la fosse de Porto Rico). La largeur de l’océan Atlantique varie entre 8335
km (le cap Bojador au Sahara Occidental et Matamoros au Mexique) et 2965 km (entre Monrovia
(Afrique) et le cap São Roque, au Brésil).
Parcourus par une série de courants marins de surface et de fond, les océans sont le siège de
nombreux mécanismes, notamment climatiques, qui ont une incidence sur toute la planète.
Cinquante pays possèdent une côte (soit 110 000 km environ) sur cet océan qui, par sa position, a
joué durant des siècles un rôle géostratégique important pour l’Europe et reste encore aujourd’hui au
cœur des enjeux économiques et stratégiques mondiaux. Soumis à une pression anthropique forte
et voie maritime déterminante, sa connaissance et sa dégradation deviennent de plus en plus des
préoccupations importantes des gouvernements et de la recherche scientifique.
Les premières traversées :
En bateau : Christophe Colomb en 1492
En avion : Charles Lindbergh le 21 mai 1927
En dirigeable : Commandant Scott sur R34 britannique le 6 juillet 1919
Le téléphone traverse l’Atlantique en 1927
Première traversée aéropostale de Jean Mermoz le 12 mai 1930
Alain Bombard, naufragé volontaire, traverse l’Atlantique en 1952. Il raconte son histoire
dans Naufragé volontaire, publié en 1958.
À la rame : Gérard d’Aboville en 1980
En ULM : Guy Delage en 1991
À la nage : Guy Delage en 1995
Bibliographie recomandée :
Anne-Sophie Archambeau, Les océans, PUF « Que sais-je ? », ISBN 2130540023
Jean-Michel Cousteau et Philippe Vallette, Atlas de l’océan mondial, éditions Autrement, 2007.
ISBN 2911722414
Juhel Pierre, La conquête de l’océan Atlantique, éditions Vuibert, 2009. ISBN 2746709422
Dupuis Henri, Les Océans, éditions Rageot, 1992. ISBN 2890459578
27
38. ...LES TELECOMMUNICATIONS
Différent du code des sémaphores, le code international des signaux maritimes est également mis en
place par la Marine nationale.
Ce système permet de représenter les lettres de l’alphabet à partir d’un bateau à l’aide de plusieurs
pavillons colorés hissés en haut d’un mât. Ces pavillons peuvent être utilisés de différentes manières :
– chaque pavillon peut représenter une lettre d’un message ;
– chaque pavillon a une signification propre ;
– un ou plusieurs pavillons peuvent former un mot codé qui peut être décodé à l’aide d’un document
détenu par les bateaux.
En 1794 Claude Chappe invente le télégraphe optique. Le système consiste à envoyer des informa-
tions à partir d’une tour équipée d’un mât et de bras articulés. La position des bras répond à un code
partagé. La communication s’établit de tours en tours distantes entre elles de 25 km. Une personne
équipée de jumelles longue vue peut visualiser les signaux optiques depuis chaque tour.
Ce système se développe au milieu du XIXe siècle. Il ne faut que 6 heures pour envoyer un message
de Lille à Paris !
En 1832, Samuel Morse invente le fameux code éponyme. Ce code international permet de
transmettre un texte à l’aide de séries d’impulsions courtes ou longues, produites par des signes, des
sons, de la lumière ou des gestes. L’alphabet Morse est considéré comme le précurseur des
communications numériques.
La seconde moitié du XIXe siècle voit l’avènement du téléphone électrique et avec lui le déclin du
télégraphe de Chappe, au bénéfice du développement du code Morse grâce à la mise en place des
premières stations côtières de radio de la Marine nationale (1903). En 1930, à la suite des
expériences menées par les « radioamateurs », les ondes courtes sont adoptées, ce qui permet aux
bâtiments en mer de rester en contact permanent avec la terre.
La seconde moitié du XXe siècle voit l’avènement et le développement des communications satellitai-
res. L’année 1997 signe la fin des transmissions en Morse depuis les derniers centres radio-maritimes
avec opérateurs au bénéfice des télécommunications quasi exclusivement satellitaires.
C’est aussi à la fin du XXe siècle que les derniers gardiens de phares s’en vont, laissant la place à des
systèmes d’éclairage automatiques électrifiés.
mini
transat
Mini Transat en alphabet Morse
38