1. Limites maximales de résidus (LMR)
Quelques définitions pour mieux comprendre
Qu’est ce qu’un pesticide ?
2. Les pesticides, étymologiquement « tueurs de fléaux », sont des produits le plus souvent obtenus par synthèse chimique. Il
s’agit d’un terme générique qui rassemble les insecticides, fongicides, herbicides et parasiticides qui s’attaquent
respectivement aux insectes ravageurs, aux champignons, à ce qui est communément nommé « mauvaises herbes » ainsi
qu’aux vers parasites.
Leurs propriétés toxiques permettent de lutter contre les organismes nuisibles sévissant dans les cultures. Un organisme
nuisible est défini comme toute espèce, souche ou biotype de végétal ou d’agent pathogène nuisible pour les végétaux ou
produits végétaux. Les végétaux se définissent comme les plantes vivantes ou parties de plantes vivantes, y compris les
semences ou le matériel génétique (ainsi que les grains). Ce sont également les produits manufacturés, qui, étant donné
leur nature ou celle de leur transformation, peuvent constituer un risque d’introduction ou de dissémination d’organismes
nuisibles.
Si c’est un sujet d’actualité, l’utilisation des pesticides n’est pas nouvelle, loin s’en faut ! Elle remonte en effet à
l’Antiquité : l’usage du soufre date de 1000 av JC, quant à l’arsenic, il était recommandé au 1 er siècle de notre ère par PLINE
(écrivain naturaliste romain auteur d’une monumentale encyclopédie intitulée « Histoire Naturelle »).
L’utilisation plus généralisée des pesticides a suivi les progrès de la chimie minérale - au 19ème, on se sert de produits à
base de sulfate de cuivre et de mercure - puis leur utilisation a accompagné les développements de la chimie organique.
L’usage des pesticides a été décuplé dans la seconde moitié du 20 èmesiècle, on note qu’il a doublé tous les dix ans entre
1945 et 1985 !
L’adoption en 1985 par la Conférence de la F.A.O (Food and Agriculture Organisation) du « Code international de conduite
pour la distribution et l’utilisation des pesticides » préconisant une utilisation plus rationnelle des pesticides a mis un coup
d’arrêt à cette forte progression. Ce code a en effet été « l’un des premiers instruments volontaires à l’appui de la sécurité
alimentaire qui vise aussi à protéger la santé humaine et l’environnement » (extrait de la préface de la Conférence de la
F.A.O de 2002).
3. Qu’est ce qu’une substance active ?
Une substance active (molécule) constitue le principe actif (celui qui agit sur les nuisibles) du produit pesticide. Les
substances actives utilisées en agriculture sont au nombre de 800 environ, dont 400 utilisées en France. Elles entrent dans
la composition de plus de 6000 produits (préparations commerciales). Les produits en question peuvent contenir une ou
plusieurs substances actives ainsi que des adjuvants1 ou autres co-formulants visant à améliorer les propriétés de la
préparation. Ils bénéficient d’une A.M.M. (Autorisation de Mise sur le Marché).
Qu'est ce qu’un résidu de pesticide ?
Un résidu de pesticide concerne toute substance présente dans les aliments, les produits agricoles ou les aliments pour
animaux, provenant de l’utilisation de l’un des pesticides précités. L’expression englobe les dérivés de pesticides tels que
les produits de transformation, métabolites, produits de réaction ou impuretés.
- Mais de quoi parle-t-on précisément lorsque l’on parle de Limite Maximale de Résidus (LMR) ?
- Quelle est la règlementation actuelle en matière de L.M.R ?
- De quelle manière les contrôles sont-ils effectués sur le terrain ?
- Y a-t-il encore des risques ?
- Quelles implications sur l’agriculture de demain ?
1
Quelque chose qui aide à l’accomplissement d’un processus, renforçant ou ajoutant des propriétés recherchées.
4. Vegetables_jeremy-Keith-CC
De quoi parle-t-on lorsque l’on parle de L.M.R ? Que nous disent ces mots ?
L’expression « limites maximales de résidus » contient trois termes qui juxtaposés posent la question centrale de
« quelque chose » à ne pas dépasser sous peine de risque, voire de danger.
Le mot « résidu » qui signifie reste, déchet, cendre, rebut, évoque ce qui reste malgré tout, et dont on doit se débarrasser.
En filigrane, la notion de nocivité. Parce qu’elle est longue et technique, l’expression a donné naissance à un sigle qui
désormais la remplace : « L.M.R. », terme générique surtout connu et compris des spécialistes.
Quelle règlementation en matière de L.M.R. ?
5. Tous les aliments destinés à la consommation humaine ou animale dans l’Union européenne (UE) sont soumis à une limite
maximale de résidus de pesticides (LMR) dans leur composition, de manière à protéger la santé animale et humaine. Un
règlement Européen (donc s’imposant en loi dans chaque état membre) rassemblé dans un seul texte harmonise les
limites applicables aux différents produits d’alimentation humaine ou animale, (produits classés en annexes I, II et III). Ce
règlement fixe, en outre, une limite maximale applicable par défaut.
Les produits en question ne sont pas soumis aux limites établies lorsqu’ils sont destinés au semis ou à la plantation, à des
essais autorisés, à la fabrication de produits autres que des aliments, ou encore lorsqu’ils sont proposés à l’exportation
hors de l’Union européenne (UE).
Avant ce règlement, existait une règlementation fragmentaire, en effet, chaque pays membre appliquait ses propres
limites maximales de teneur en pesticides, qui pouvaient être très variées, par exemple quasi inexistantes ou très sévères
pour une seule et même substance !
Les habitudes, l’histoire, la culture de chaque pays guidaient la façon de penser, de légiférer puis au final d’agir sur le
terrain en matière de L.M.R.
Mode de calcul :
Il est basé sur les données disponibles, notamment fournies par les fabricants dont 120 substances actives de pesticides
réévaluées par l’E.F.S.A entre 2003 et 2008 ainsi que sur une évaluation de l’A.J.M.T .2 évaluation de l’apport journalier
maximum théorique du produit concerné.
On considère que chaque fruit, légume et céréale pour lesquels une autorisation de mise sur le marché du pesticide a été délivrée,
contient la teneur maximale autorisée en résidu de pesticide (hypothèse maximaliste).
• On fait la somme de ces résidus potentiels en prenant en compte le régime alimentaire de diverses catégories de populations (en
France, bébés de quatre mois et adultes).On compare cette quantité de pesticide ingérée en une journée à la dose journalière
admissible : DJA3. Cette dose a été déterminée à partir de la dose sans effet (ne provoquant pas de maladie), obtenue après des
essais sur des animaux (métabolisme, cancérogénèse, mutagénèse…).
2
AJMT (Apport journalier maximum théorique) : quantité maximum de résidus qu'un individu est susceptible d'ingérer quotidiennement dans son alimentation à partir
des teneurs en résidus par culture (en mg/kg) et de la part de la denrée considérée dans la ration alimentaire journalière (en g/jour). Si l'AJMT n'entraîne pas de
dépassement de DJA, la teneur proposée est retenue comme LMR
6. • On ajoute des facteurs de sécurité pour tenir compte des variations de comportement possibles entre les hommes et les animaux
et entre les divers groupes de population. (ORP : Observatoire des Résidus des Pecticides).
Il faut noter que cette méthode de calcul a été contestée (décembre 2012 : Générations Futures). En mars 2013 Générations
Futures a appelé la France à améliorer sa surveillance analytique des pesticides dans les aliments pour une meilleure sécurité
alimentaire (en référence avec ce qui est fait en Allemagne).
De quelle manière les contrôles sont-ils effectués?
Les états membres sont tenus d’effectuer des contrôles officiels sur les résidus de pesticides afin de respecter la
règlementation de 2008. Les résultats de ces contrôles doivent être communiqués à la Commission Européenne, aux
autres états membres et à l’E.F.S.A (Autorité Européenne de sécurité alimentaire). L’E.F.S.A publie un rapport annuel sur
les résidus de pesticides dans l’UE à partir des informations de surveillance communiqués par les 27 états membres et
deux pays de l’AELE, l’Islande et la Norvège. Le programme de surveillance des LMR de l’Union Européenne constitue l’une
des enquêtes les plus complètes au monde sur l’alimentation. Il couvre en effet plus de 60 000 échantillons alimentaires
dans lesquels 800 pesticides différents sont analysés. Les états membres rendent chaque année un rapport concernant
plus de 15 millions de déterminations de résidus de pesticides. Ce rapport évalue également l’exposition des
consommateurs européens aux résidus de pesticides par le biais de leur régime alimentaire.
- Y a-t-il des risques ? Quelles implications sur l’agriculture de demain ?
www.agriculture-nouvelle.fr
L’atelier des curieux de l’agriculture : les nouveaux intrants : engrais, semences, plants, phyto, micro-organismes, les pratiques culturales, les O.A.D. …
3
DJA (dose journalière admissible) d'un produit chimique : estimation de la quantité de substance active présente dans les aliments ou l'eau de boisson qui peut être
ingérée tous les jours pendant la vie entière, sans risque appréciable pour la santé du consommateur, compte tenu de tous les facteurs connus au moment de
l'évaluation. Elle est exprimée en milligrammes de substance chimique par kilogramme de poids corporel (OMS, 1997).
7. • On ajoute des facteurs de sécurité pour tenir compte des variations de comportement possibles entre les hommes et les animaux
et entre les divers groupes de population. (ORP : Observatoire des Résidus des Pecticides).
Il faut noter que cette méthode de calcul a été contestée (décembre 2012 : Générations Futures). En mars 2013 Générations
Futures a appelé la France à améliorer sa surveillance analytique des pesticides dans les aliments pour une meilleure sécurité
alimentaire (en référence avec ce qui est fait en Allemagne).
De quelle manière les contrôles sont-ils effectués?
Les états membres sont tenus d’effectuer des contrôles officiels sur les résidus de pesticides afin de respecter la
règlementation de 2008. Les résultats de ces contrôles doivent être communiqués à la Commission Européenne, aux
autres états membres et à l’E.F.S.A (Autorité Européenne de sécurité alimentaire). L’E.F.S.A publie un rapport annuel sur
les résidus de pesticides dans l’UE à partir des informations de surveillance communiqués par les 27 états membres et
deux pays de l’AELE, l’Islande et la Norvège. Le programme de surveillance des LMR de l’Union Européenne constitue l’une
des enquêtes les plus complètes au monde sur l’alimentation. Il couvre en effet plus de 60 000 échantillons alimentaires
dans lesquels 800 pesticides différents sont analysés. Les états membres rendent chaque année un rapport concernant
plus de 15 millions de déterminations de résidus de pesticides. Ce rapport évalue également l’exposition des
consommateurs européens aux résidus de pesticides par le biais de leur régime alimentaire.
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DJA (dose journalière admissible) d'un produit chimique : estimation de la quantité de substance active présente dans les aliments ou l'eau de boisson qui peut être
ingérée tous les jours pendant la vie entière, sans risque appréciable pour la santé du consommateur, compte tenu de tous les facteurs connus au moment de
l'évaluation. Elle est exprimée en milligrammes de substance chimique par kilogramme de poids corporel (OMS, 1997).