[FR] To be or not to be invested - Fixed-Income Market Intelligence
15 Mieux vaut planifier sa retraite dès 45 ans Bilan 27.10.2015
1. W W W. B I L A N . C H B I L A N 61
«Mieuxvautplanifier
saretraitedès45ans»
Choisir une stratégie de placement pour
sa prévoyance professionnelle surobligatoire
n’est que la 2e
étape d’une planification financière
globale intégrant la prévoyance. Explications.
A
une straté-
gie de placement pour la
partie surobligatoire de son
épargne vieillesse, il
convient d’intégrer l’en-
semble de sa prévoyance professionnelle
dans une stratégie patrimoniale globale,
plaide Albert Gallegos, directeur à la
Banque Cantonale de Genève (BCGE),
responsable du département Conseil
patrimonial et prévoyance.
Pourquoi poser comme préalable
une analyse globale de la situation
financière?
Ne serait-ce que parce que pour la majo-
rité des plus de 50 ans, la prévoyance
professionnelle représente quelque 60%
de la fortune personnelle. En outre, à âge
égal et salaire comparable, deux per-
sonnes auront des besoins futurs de
revenu différents selon qu’elles disposent
ou pas d’une fortune personnelle, qu’elles
ont des enfants adultes ou d’âge scolaire,
ou encore qu’elles envisagent de divorcer.
Le risque de divorce est élevé et a un
impact important sur la situation
financière.
Quels sont les éléments
à prendre en compte dans
une planification financière?
Une telle planification doit
intégrer le revenu actuel et les
besoins de revenus futurs, la
prévoyance – AVS, 2e
pilier,
mais aussi 3e
pilier a et 3e
pilier b – l’im-
mobilier, la fiscalité, le montant de la
fortune et les stratégies de placement
choisies, ainsi que la problématique de
la succession. Pour les entrepreneurs en
exercice, s’y ajoutent une réflexion sur
la cession à venir de l’entreprise et la
fidélisation de leurs cadres à travers un
bon plan de prévoyance.
A quel moment une telle planification
est-elle recommandée?
Les gens se préoccupent souvent trop tard
de leur futur revenu à la retraite. Mieux
vaut disposer de plus d’une dizaine d’an-
nées pour optimiser une stratégie patri-
moniale, surtout si elle comporte une part
sensible de placements en actions. Or,
dans quinze ans, tous les baby-boomers
seront à la retraite. Le nombre de per-
sonnes qui auraient intérêt à établir une
planification financière globale, conseillée
dès l’âge de 45 ans, est donc élevé. Une
telle démarche est en outre recommandée
lors d’un changement d’emploi ou de
situation familiale.
Concrètement, comment est-il possible
d’optimiser fiscalité, rendement
de l’épargne et revenus futurs?
D’éventuelles lacunes dans la caisse de
pension peuvent être comblées avec des
rachats déductibles du revenu. Rachats
qu’il vaut mieux étaler dans le temps, en
fonction de son taux marginal d’imposi-
tion. Il convient de noter que le rachat
d’un défaut d’épargne dans l’institution
de prévoyance est déductible du revenu
s’il est consécutif au partage des avoirs
de prévoyance après un divorce.
Un propriétaire immobilier doit égale-
ment réfléchir au niveau de dette «idéal»
– actuellement et à l’âge de la retraite – en
tenant compte des revenus et des déduc-
tions fiscales autorisées pour les intérêts
sur le crédit hypothécaire ou les frais
d’entretien. Ensuite seulement peut
intervenir l’analyse de l’allocation d’actifs
à choisir pour sa prévoyance surobliga-
toire. Il convient de se poser des questions
simples: quel est le montant que je peux
consacrer à un rachat dans la caisse de
pension ou à un investissement? Quel est
mon horizon temps? Quelle perte maxi-
male pourrais-je accepter?
Il est également possible de
prévoir des flux de revenus
plus importants entre 65 et
75 ans que pour un âge plus
avancé si l’on prévoit alors de
moins voyager, tout comme
d’anticiper des donations aux
enfants.
«UNNOMBREÉLEVÉ
DEPERSONNES
AURAIENTINTÉRÊT
ÀÉTABLIR
UNEPLANIFICATION
FINANCIÈREGLOBALE»
PHOTO:LORISVONSIEBENTHAL
Albert Gallegos,
directeur à la
Banque Cantonale
de Genève (BCGE).
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