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EPIGRAPHE
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
«	
  Les financiers ne font bien leurs affaires que
lorsque l’Etat les fait mal ».
Talley rand
D’après Keynes, les interventions de l’Etat
consistent à :
-­‐ Élaborer une politique ré distributrice des
revenues ;
-­‐ Adopter une politique d’expansion monétaire
(seuil d’intérêt 2%) ;
-­‐ Mettre en œuvre une politique d’investissement
public.
	
  
	
  
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  II	
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D E D I C A C ED E D I C A C E
A mon Père Céleste JEHOVA, je te glorifie pour le fait que tu as
béni ce travail malgré les multiples obstacles rencontrés lors de son
élaboration.
A mes parents Guillaume MALASHI et Berthe KIBWE, vous
êtes l’origine de mon existence, vous m’avez élevé dignement que ce
travail témoigne vos œuvres.
A mon oncle Godefroid KIBOYA et ma tante Francine
CHANSA, voici le couronnement des efforts que vous ne cessez d’exhorter
à ma personne. Sans lequel ce travail n’aurait été qu’une légende.
A ma tante, Hortense KASAWA.
Aux Révérends- Pères Daniel MAFUTA et Richard.
A mes frères et sœurs : Hydris MALASHI, Adou MALASHI, Dan
MASOLO, Berthier MALASHI, Gisel MENGELWA, Lucien MASOLO, Lesly
MUSAO, Igal KIBOYA, Marie BANZA, Jeannette NGONGA, Jenny NGONGA,
Eddy KIMPINDE, Nathan, Rosie.
A ma future épouse Mathilde NYEMBO pour ton soutien
moral et ta sagesse dont je ne cessais de m’imprégner pour être assidu
durant mon parcours universitaire.
A tous mes oncles, tantes, frères, sœurs, nièces, neveux, amis
et amies, aux uns pour le réconfort et assistance et aux autres que ceci
soit pour eux un exemple à suivre dans la recherche de l’excellence, de
la conquête du savoir et surtout de l’indépendance.
A tous, je dédie ce travail
~	
  III	
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A V A N TA V A N T -- P R O P O SP R O P O S
Avant de soumettre notre étude à nos lecteurs, qu’il nous
soit permis de nous acquitter d’un agréable devoir de gratitude
envers tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre ont consenti
divers sacrifices et privations pour contribuer à la concrétisation du
présent travail.
De prime à bord, nous remercions sincèrement le Professeur
KALABA BIN SANKWE qui, en dépit de toutes ses occupations tant
familiales que professionnelles, a accepté d’assurer la direction de ce
travail, ses observations et pertinentes remarques nous ont permis
d’habiller scientifiquement cette œuvre.
Que tout le corps professoral de l’université de Lubumbashi
en général et en particulier ceux de la faculté des sciences
économiques et de gestion trouvent à travers ce travail l’expression
d’une indéfectible reconnaissance pour avoir donné une mention
combien utile à notre formation au sein de la dite faculté et cela
malgré toutes les difficultés que connaît notre pays, la République
Démocratique du Congo.
Nos remerciements s’adressent également à nos compagnons
de lutte avec qui nous échangions des ouvrages scientifiques. Nous
citons Freddy NYENGE, Yves IPUPU, Daniel TENDA, Joël MATUMONA,
Blaise BANGA BUTU, Stève KAPUTO, Jeanne KAT, Christy KATY, Lydia
MOKHA, AMURI Alphonse.
Enfin, nous remercions Monsieur Henri MWALABU pour les
énormes sacrifices consentis pour la saisie de ce travail.
AZAMA MALASHI
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  IV	
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ABREVIATIONS
-­‐ B.C.C. : Banque Centrale du Congo
-­‐ CADECO : Caisse d’Epargne du Congo
-­‐ COOPEC : Coopérative d’Epargne et de Crédit.
-­‐ I.M.F. : Institution de Micro-finance
-­‐ I.M.Fs : pluriel d’I.M.F.
-­‐ I.N.S. : Institut National de Statistique
-­‐ N.T.I.C. : Nouvelles Technologies d’Informations et de Communications
-­‐ O.N.G. : Organisations Non Gouvernementales..
-­‐ P.I.B. : Produit Intérieur Brut
-­‐ P.M.E. : Petite et Moyenne Entreprise
-­‐ P.M.I. : Petite et Moyenne Industrie
-­‐ P.N.B. : Produit National Brut
-­‐ R.D.C. : République Démocratique du Congo
	
  
	
  
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INTRODUCTIONINTRODUCTION GENERALEGENERALE
1. PRESENTATION DU SUJET ET PROBLEMATIQUE
Il sied de corroborer que la République Démocratique du Congo
est un pays potentiellement riche mais malheureusement caractérisé par :
-­‐ Le sous-emploi ;
-­‐ Un niveau de production locale trop faible, incapable d’attirer les
facteurs technologiques étrangers et de répondre aux besoins de sa
population ;
-­‐ L’épargne intérieure publique et/ou privée joue un rôle insignifiant dans
le processus d’investissement ou de formation brute de capital fixe ;
-­‐ La prédominance des institutions financières étrangères au niveau des
banques commerciales désintéressées par les investissements
productifs des P.M.E.
Ceci étant, il nous a paru impérieux de songer à la micro finance
qui stimule le plein emploi et la croissance économique par le truchement
des PME étant donné que ces dernières se heurtent contre les risques
auxquels les banques seraient exposées en leur octroyant des micro-crédits.
C’est dans ce cadre que s’inscrit le présent travail intitulé :
« Risques bancaires, micro finance et croissance économique en République
Démocratique du Congo ».
Nous allons essayer de dénicher les risques qui guettent les
banques congolaises en finançant les PME et démontrer comment la micro-
finance peut contribuer à la croissance économique en République
Démocratique du Congo par le truchement des PME.
Ainsi, notre analyse s’articule autour de trois questions :
1. Quel est l’état de lieu de la micro-finance en République Démocratique
du Congo ?
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2. Quels sont les risques qui guettent les banques congolaises en
octroyant des micro-crédits aux PME ?
3. Les politiques monétaire et budgétaire de la République Démocratique
du Congo sont-elles favorables pour promouvoir le financement de
PME ?
2. HYPOTHESES
La finance semi-formelle est presque inexistante, car les
institutions de micro-finance n’existent plus que par leurs dénominations
sociales ; les institutions nationales d’appui à la micro-finance comme le
ministère des PME ne fonctionnent plus à la hauteur de leurs attributions et
missions qui sont celles d’encadrer, de promouvoir, de protéger les PME par
la politique de micro-finance, en mettant en œuvre les stratégies appropriées
et en inventoriant les besoins en financement des PME. L’informelle quant à
elle prend de l’ampleur avec les organisations tontinières…
Etant donné que les PME sont souvent peu préoccupées par la
gestion des risques dans leurs activités, compte tenu aussi d’une absence
d’encadrement de ces derniers, la probabilité du risque de crédit est très
certaine pour les banques qui oseraient leur octroyer des micro-crédits.
Enfin, les politiques monétaire et budgétaire ne sont pas
favorables pour promouvoir l’octroi des micro-crédits dans la mesure où elles
ne sont pas convergentes. Une mesure budgétaire restrictive fait monter le
taux d’intérêt ce qui entraîne une hausse du coût de crédit, une baisse de
l’investissement tandis qu’une mesure monétaire expansionniste baisse le
taux d’intérêt qui entraîne une augmentation de l’investissement et de la
consommation. Elles le seraient si elles étaient une « policy mix ».
3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix et intérêt du sujet est une section qui consiste pour le
rédacteur à présenter les mobiles qui ont concouru au choix de son sujet et
~	
  3	
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aussi à l’intérêt que ce sujet présente pour lui-même, pour son pays et pour
l’évolution de la science.
La formulation de ce sujet nous a paru indispensable dans la
mesure où du point de vue macroéconomique les banques et les IMF jouent
un très grand rôle dans le circuit simplifié de la monnaie lorsqu’elles savent
financer les PME en terme de micro-finance. Ce qui, par effet d’entraînement
augmente le PIB, bref la croissance économique.
4. METHODES ET TECHNIQUE DE RECHERCHE
4.1. Méthodes de recherche
Tout travail qui se veut scientifique s’implique dans les
recherches par un cheminement appelé méthode. Cette dernière est toujours
étayée par des techniques. Pour Georges BURDEAU : « la méthode désigne
d’une façon générale les voies d’accès à la connaissance indépendamment de
tout souci de les articuler en un processus intellectuel logique » (1).
« Au sens philosophique ou général, une méthode de travail
scientifique est l’ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les vérités qu’elles poursuivent, les démontrent
et les vérifient »(2).
Les choix d’une méthode s’inscrit dans une stratégie de
recherche, car on ne peut isoler les méthodes, les abstraire des voies
ouvertes pour les intérêts du chercheur (question de valeur, d’idéologies ou
de théories orientant ses objectifs), ni caractéristique des informations
accessibles.
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(1)
	
  BURDEAU	
  G.,	
  Méthode	
  de	
  la	
  science	
  politique,	
  éd.	
  Dalloz,	
  Paris	
  1969,	
  p.	
  8.	
  
(2)
	
  GRAWITZ,	
  Méthode	
  des	
  sciences	
  sociales,	
  éd.	
  Dalloz,	
  Paris,	
  p.	
  351.	
  
(2)
	
  GRAWITZ,	
  Méthode	
  des	
  sciences	
  sociales,	
  éd.	
  Dalloz,	
  Paris,	
  p.	
  351.	
  
~	
  4	
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« Une méthode guide pour la route, éclaire mais ne décide pas de
la route. Assurer la pertinence d’une méthode, c’est l’ajuster aux questions
posées, aux informations accessibles et aux hypothèses » (3).
Nous avons recouru aux méthodes suivantes :
- Méthode inductive ;
- Méthode comparative ;
- Méthode statistique ;
- Méthode historique.
a) Méthode Inductive
	
  
« Qui est basée sur l’examen de nombreux faits concrets sur
l’expérimentation. Cette observation conduit à la formulation d’hypothèse
des lois nouvelles » (4).
Induire c’est remonter de l’observation des faits à une
proposition générale. Cette méthode nous a permis de remonter des cas
particuliers des P.M.E. aux propositions générales.
b) Méthode Comparative
	
  
« Conduit à l’explication des faits sociaux dans la mesure où elle
permet de déceler le lien de causalité ou des facteurs générateurs entre les
causes » (5).
Elle nous a permis de comparer les différents systèmes
financiers de la R.D.C. Ce qui nous a conduit à mieux expliquer les
comportements des PME et à déceler les liens de causalité.
c) Méthode Statistique
	
  
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(3)
	
  GRAWITZ,	
  op.	
  cit,	
  p.	
  352.	
  
(4)
	
  WAUTHY	
  E.	
  &	
  DUCHEME	
  P.,	
  Principe	
  d’économie	
  politique,	
  éd.	
  La	
  procure	
  de	
  Namure	
  1975,	
  p.	
  25.	
  
(5)
	
  DUVERGER	
  M.,	
  Méthodes	
  des	
  sciences	
  sociales,	
  Puf	
  Paris	
  1968,	
  p.	
  31.	
  
~	
  5	
  ~	
  
	
  
Elle nous a permis l’élaboration des graphiques et des tableaux.
Cette méthode nous a également facilité l’étude dans le temps choisi en
ramenant nos données chiffrées sous forme des moyennes
~	
  6	
  ~	
  
	
  
d) Méthode Historique
	
  
	
   	
   Nous avions jeté un coup d’œil rétrospectif dans le passé pour
retracer la genèse et l’évolution de la micro-finance et pour mieux
appréhender le secteur de la micro finance congolaise.
4.2. LES TECHNIQUES DE RECHERCHE
« Toute recherche scientifique en science sociale comme dans les
sciences en général doit comporter l’utilisation des procédés opératoires
rigoureux bien définis, transmissibles, susceptibles d’être appliqués à
nouveaux dans les mêmes conditions adaptées au genre des problèmes et
des phénomènes en cours, ce sont là les techniques » (6).
Les techniques sont des instruments de repérage adaptés à la
récolte des données sur terrain. Ainsi, dans notre analyse, les techniques
suivantes nous ont aidées à récolter les informations nécessaires à son
accomplissement : Technique documentaire et l’interview.
- La technique documentaire : elle nous a aidé à entrer en contact avec
les réalités que nous analysons par les biais des documents écrits
(ouvrages, articles, notes des cours, internet, rapports…). Par le
truchement de cette technique, nous avons pu sélectionner les données
en consultant certains ouvrages, travaux, sites internet, rapport et
archives ayant trait d’une manière ou d’une autre au sujet de notre
étude.
- La technique d’interview libre : Selon le dictionnaire universel :
« l’interview est un entretien au cours duquel un enquêteur interroge une
personne sur sa vie et ses opinions » (7).
En d’autres termes : « c’est un support oral entre deux
personnes » (8).
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(6)
	
  GRAWITZ	
  M.,	
  op.	
  cit.,	
  p.	
  352.	
  
(7)
	
  Dictionnaire	
  universel,	
  Paris	
  1997,	
  p.	
  10.	
  
(8)
	
  GRAWITZ,	
  op.	
  cit.,	
  éd.	
  Dalloz	
  2001,	
  p.	
  643.	
  
~	
  7	
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L’interview nous a permis d’avoir des analyses et points de vue
des spécialistes, des décideurs et des managers des différentes banques,
IMFs et PME.
5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Un travail scientifique mérite d’être saisi à travers les conditions
diachroniques attentives au contexte spatio-temporel déterminé afin d’en
dégager une nette compréhension et permettre une explication objective.
Ainsi, notre sujet se focalise sur la République Démocratique du
Congo et nous avons limité son étude dans l’intervalle d’années allant de
2007 à 2010, période qui nous a permis de faire une collecte des données
nécessaires à notre travail.
6. PLAN SOMMAIRE
Hormis l’introduction et la conclusion, ce travail est subdivisé en
trois chapitres :
Le premier : « cadre conceptuel et théorique » sera consacré aux
définitions et notions théoriques sur les risques bancaires, la micro finance
et la croissance économique.
Le deuxième : « les enjeux du financement des P.M.E. » qui
épinglera les enjeux du financement des PME tout en s’appuyant sur les
différents points des vues de quelques auteurs.
Le troisième : « Risques bancaires, micro finance et croissance
économique en R.D.C. » dénichera les risques qui guettent les banques
congolaises en finançant les PME et va démontrer comment la micro finance
peut contribuer à la croissance économique en République Démocratique du
Congo.
~	
  8	
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Chapitre Ier.Chapitre Ier. CADRE CONCEPTUEL ETCADRE CONCEPTUEL ET
THEORIQUETHEORIQUE
	
  
Section 1 : CADRE CONCEPTUEL
1.1. Définition des concepts
1.1.1. Risques bancaires
Ce sont les risques liés aux activités bancaires.
1.1.2. La micro-finance
« La micro-finance consiste en la fourniture d’un ensemble des
produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier
classique ou formel ; c’est-à-dire l’ensemble des marchés et institutions qui
permettent d’établir des contrats financiers et d’échanger des actifs et des
risques »(9).
1.1.3. La croissance économique
« Augmentation soutenue, pendant une période longue de la
production d’un PIB (Produit Intérieur Brut) à prix constant comme
indicateur de croissance.
La croissance économique désigne donc la variation positive de
la production des biens et des services dans une économie sur une période
longue. En pratique, l’indicateur le plus utilisé pour sa mesure est le PIB
mesuré en volume ou à prix constant pour corriger les effets de l’inflation. Le
taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent la
croissance du PIB par habitant comme indicateur de l’amélioration de la
richesse individuelle, assimilée au niveau de vie » (10).
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(9)
	
  WIKYPEDIA	
  encyclopédie	
  libre.	
  
(10)
	
  WIKYPEDIA	
  encyclopédie	
  libre.	
  
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  9	
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Section 2 : CADRE THEORIQUE
2.1. Risques bancaires
« Les risques liés à l’activité bancaire ont fait l’objet d’une
description et d’une classification systématique dans un rapport du comité
de Bale (1997). Ce texte distingue trois types des risques :
a) Le risque de crédit
Concerne le non paiement à temps par un emprunteur des
intérêts ou du principal. En général, risque de défaut, risque de contre partie
et risque de signature sont synonymes de risque de crédit.
- Le risque pays est pour sa part lié au contexte économique social et
politique du pays de l’emprunteur. C’est le cas des emprunts Russes
dont le remboursement n’était pas honoré après la révolution de 1917.
- Le risque de transfert est un cas particulier du risque pays qui
couvre l’impossibilité pour un emprunteur d’avoir accès à la monnaie
étrangère dans laquelle il s’est endetté.
b) Le risque de marché
C’est un effet sur le bilan des variations des cours des titres ou
actifs détenus. Les banques qui opèrent en tant que teneurs de marché sont
particulièrement exposées en cas de variations brutales (krachs). On
distingue suivant les instruments :
- Le risque de change : C’est le risque sur les variations des cours des
monnaies entre elles. Risque sensiblement lié au facteur temps.
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- Le risque de taux : C’est le risque des prêts-emprunts. C’est le risque
que les taux de crédit évoluent défavorablement. Ainsi, si vous êtes
emprunteur à taux variable, vous êtes en risque de taux lorsque les
taux augmentent, car vous payerez plus cher. A l’inverse, si vous êtes
prêteur, vous êtes en risque de taux lorsque les taux baissent, car
vous perdrez des revenus.
Les autres risques de marché (en particulier sur les actions).
c) Le risque opérationnel
Peut conduire à des pertes directes ou indirectes résultant d’une
inadéquation ou d’une défaillance attribuable à des procédures, des
agents, des systèmes internes ou à des événements extérieurs.
Il résulte essentiellement du défaut de contrôle interne aux firmes ou
d’errements dans la gouvernance à quoi ont peut ajouter :
- Le risque de liquidité qui provient du manque à gagner qui résulte
de la vente précipitée d’actifs ou de la souscription de crédit coûteux
pour honorer un paiement (par exemple : perte de vivendi-universal
quand elle revendit précipitamment des actifs au printemps 2002) ;
- Les risques légaux liés à la négociation des produits nouveaux
encore peu ou pas réglementés, ou à l’évolution du droit qui peut
être rétroactif en matière fiscale ;
- Les risques de réputation qui sont particulièrement dommageables
aux banques, car ce sont des organes de crédit lesquels reposent
évidemment sur la confiance »(11).
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(11)
	
  Pierre-­‐Charles	
  Pradier,	
  La	
  notion	
  de	
  risque	
  en	
  économie,	
  éd.	
  La	
  découverte	
  2006,	
  p.	
  16.	
  
~	
  11	
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2.1.1. De risques bancaires aux Risques d’un investissement
En octroyant des crédits aux entreprises les banques partagent
avec eux les risques ci-dessous :
1. Les risques industriels, commerciaux ou sociaux : Ces risques
résultent du manque de compétitivité dans un secteur dans lequel
une entreprise s’est lancée dû à l’arrivée des nouveaux concurrents
dans le secteur (percés technologiques…) ;
2. Les risques de solvabilité : C’est le risque qu’une entreprise perde
définitivement ses créances ;
3. Le risque de change : Une hausse du dollar contre les francs
congolais entraine une perte de valeur « des avoirs » libellés en francs
congolais ;
4. Le risque de taux d’intérêt : Les fluctuations des taux d’intérêt
exposent les détenteurs du titre au risque de moins value. C’est le
risque des prêts-emprunt (cfr page 8) ;
5. Les risques politiques : guerre, reformes fiscales ;
6. Le risque d’inflation : Une hausse généralisée des prix entraînant la
hausse de matière première, hausse le coût de production des PMI ;
7. Le risque d’escroquerie ;
8. Les risques conjoncturels.
~	
  12	
  ~	
  
	
  
2.1.2. Le risque de la grande entreprise à la PME
Dans les grandes entreprises, on trouve des équipes spécialisées
à la tête desquelles œuvre un gestionnaire du risque ou risk manager. Il
a donc vocation à gérer les risques de l’entreprise qui l’emploie.
Pour les PME, elles sont encore peut préoccupées de gestion des
risques selon une étude du cabinet d’audit Mazars, qui a interrogé
environ 200 entreprises affichant des chiffres de 100 millions à
quelques milliards d’euros, les risques qui peuvent entraîner une
sanction du client suivis des risques techniques ou opérationnels. » (Les
Echos 09/05/2007 la gestion des risques s’installe aussi dans les
entreprises de taille moyenne).
2.1.3. Risques bancaires et comptabilité bancaire
« Les provisions constituées au passif du bilan bancaire visent à
compenser le risque de non remboursement de certaines créances de la
banque. Elles recouvrent des provisions pour dépréciation, c’est-à-dire
pour créances douteuses, provision pour risques et charges liées
notamment au risque de change et à l’exécution des engagements hors
bilan, et des provisions pour risque-pays »(12).
Ces provisions apparaissent plus précisément dans la rubrique
« provisions pour risque et charges ». Dans la rubrique « fonds pour
risques bancaires généraux » sont enregistrées les provisions pour
risque sans affectation déterminée en dérogation à la règle comptable
qui stipule que toute provision compense un événement à survenance
probable et un risque identifié.
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(12)
	
  Laurence	
  Scialom,	
  Economie	
  bancaire,	
  3
ème
	
  éd.	
  La	
  Découverte,	
  p.	
  10.	
  
~	
  13	
  ~	
  
	
  
2.2. Approche théorique de la micro-finance
2.2.1. Historique de la micro-finance
« Dans le passé, les pratiques visionnaires de certains moines
franciscains qui avaient fondé au XVème siècle des Monts de Piétés
présentaient des orientations communautaires.
En 1849, Friedrich Wilhelm RAIFFESEN, un bourgmestre
protestant d’une localité rurale de la Prusse Rhénane, animé d’un
grand esprit de charité chrétien et qui était ému par la détresse des
petits cultivateurs atteints par les crises agricoles. Il créa pour ce fait
la première société coopérative d’épargne et de crédit, une institution
qui offre des services d’épargne aux populations ouvrières pauvres et
exclues des banques classiques. L’épargne collectée permet de
consentir des crédits à d’autres clients.
Le système a été développé par le Professeur d’économie
bangladeshi MUHAMMAD YUNNUS au cours de 30 dernières années.
Avec Grameen Bank, il développe le micro-crédit au Bangladesh et
ouvre la voie à des nombreuses autres expériences menées dans le
monde entier. Ce qui lui a valu le prix Nobel de la paix 2006.
En effet, lors d’une séance de travaux pratiques d’un cours
d’investissement, MUHAMMAD YUNNUS propose à des étudiants
d’interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus proches
villages. Les 42 femmes artisanes ont besoin de 27 dollars au total
pour développer leur activité. Or toutes les banques refusent de
financer ce trop faible montant à des clients à priori de insolvables.
YUNNUS déclare avoir eu honte de cette situation et prête la somme de
sa propre poche.
~	
  14	
  ~	
  
	
  
En permettant aux producteurs d’acheter d’avance le bambou
sans subir les variations importantes de prix, ils réussissent à créer
des emplois et à rembourser.
Depuis 1999, la méthodologie de crédit collectif, utilisant les
mécanismes d’épargne locale et de caution solidaire pour couvrir le
risque de crédit. Les micro-crédits se sont rapidement ajoutés des
financements extérieurs reposant sur un système de titrisation des
portefeuilles de crédit.
Le succès de la Grameen Bank qui compte maintenant comme
clients plus de 7 millions de Bangladaises pauvres a connu un écho
dans le monde entier. Dans la pratique, il s’est avéré difficile de
recopier cette expérience à cause de diverses raisons telles que des
régions à faibles densités de population.
La Banque Mondiale a recensé en 2002 quelques 10.000 IMFS
dans 85 pays au service de 130 millions de personnes pour un
encours de 30 milliards d’Euro.
Beaucoup de progrès ont été effectués, mais tous les problèmes
n’ont pas été résolus et la grande majorité de la population qui gagne
moins d’un euro par jour, spécialement dans les zones rurales, ne
bénéficie toujours d’aucun accès au secteur financier formel.
2.2.2. Critiques de la micro-finance
« 1° La réduction de pauvreté : plusieurs études menées à des années
d’écart et sur différents continents ont montré que l’action des
IMFS recueillait des résultats impressionnant, tant sur le plan
économique avec des impacts sur le niveau de revenu et la capacité
à épargner que sur le plan social avec ses effets sur la scolarisation
des enfants, l’accès aux soins et l’amélioration de l’habitat ».
~	
  15	
  ~	
  
	
  
2° Les taux d’intérêt auxquels devraient consentir les emprunteurs
sont élevés avec, en 2006, une moyenne de 23,3% pour un
échantillon de 704 IMFS. D’après MUHAMMAD YUNNUS, les IMFS
appliquant un taux supérieur à 15% pour des crédits à long terme
devraient être pénalisées ;
3° Une large part de l’argent n’est pas utilisé efficacement, soit parce
qu’il se retrouve raccroché à des mécanismes de financement
compliqués, ou bien l’argent est confié à des partenaires non
crédibles ;
4° Il est reproché aux animateurs des IMFs de ne pas s’intéresser
aux conditions de travail des ménages pauvres, particulièrement
lorsque les emprunteurs deviennent des quasi salariés des IMFs à
qui ils vendent de l’artisanat.
L’activité de micro-crédit encourage les micro-projets au niveau
local. Cela permet d’induire des mutations à la base. Celles-ci sont
souvent plus efficace et ont plus un grand effet d’entraînement que
certaines infrastructures ou gros projets industriels qui bénéficient
rarement aux pauvres »(13).
La micro-finance peut recourir, en principe, toutes les démarches
ayant pour but d’accroître les accès ou d’améliorer la qualité des
services financiers auxquels les pauvres peuvent recourir où qui
peuvent leur être d’une quelconque utilité. Les pauvres empruntent,
par exemple, et placent de la même façon leur économie dans
l’économie informelle.
Il est bien difficile de tracer une frontière bien nette qui
distinguerait la micro-finance d’activités similaires. Cependant, il est
généralement admis que la micro-finance consiste non pas à
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(13)
	
  BOYE	
  Sébastien,	
  Le	
  guide	
  de	
  la	
  micro	
  finance,	
  Eyrolles,	
  2006,	
  pp.	
  93-­‐96.	
  
~	
  16	
  ~	
  
	
  
distribuer, mais à donner aux plus pauvres des moyens de gagner
leur vie en donnant accès à des services financiers. Dans certaines
contrées, le gouvernement lui-même encourage ces pratiques, en
mandatant par exemple une banque d’Etat d’ouvrir des comptes pour
les consommateurs à faible revenu.
En 2004, quelques principes qui résument un siècle et demi de
pratiques diverses ont été regroupés en une de manifeste par les
CGAP (consulative group to assist the poor) et retenus par les
dirigeants du G8 au sommet du 10 juin 2004.
1. Les PME n’ont pas seulement besoin des crédits, mais aussi des
moyens pour placer leur épargne, assurance et de services de
transferts de fond ;
2. La micro-finance doit procurer des avantages aux ménages
pauvres tels que l’élévation du niveau de vie, constitution de
patrimoine, prévision en cas d’une confrontation des remous
avenir ;
3. Vu l’absence des subsides provenant des donateurs ou du
gouvernement, la micro-finance doit s’auto entretenir ;
4. Les IMFs locales mises sur pied, doivent être permanentes ;
2.2.3. Systèmes financiers inclusifs
« D’après Brigith HELMS, on distingue quatre catégories de
prestations de micro-finance et plaide pour une stratégie proactive
impliquant chacune de ces catégories pour les mobiliser au service des
idéaux de son mouvement
~	
  17	
  ~	
  
	
  
1° Les prestations informelles de services financiers
On y retrouve les prêteurs traditionnels, les prêteurs sur gage, les
collecteurs d’épargne, le garde monnaie.
Ces prestations informel offrent des services flexibles, rapides et
personnalisés, mais coûteux et le choix des produits financiers
limités et à très court terme.
Quant à l’épargne, elle est risquée, car beaucoup y perdent ;
2° Les associations mutualistes
Il s’agit beaucoup plus des coopératives de crédit. Elles sont
généralement des petites structures bien implantées au niveau local
et offrent presque les mêmes services que les prestataires informels.
A noter qu’ils n’ont pas vraiment la compétence en la matière ;
3° Les O.N.G.
Elles se sont développées à travers le monde depuis 1975 et se
sont montrées très innovantes dans des formules bancaires. Elles
ont réussi à casser les barrières qui pouvaient leur interdire
d’accéder aux populations les plus pauvres ; mais elles dépendent
trop des donateurs d’où la fragile gouvernance ;
4° Les structures financières institutionnelles
Ces structures sont gérées et dirigées classiquement, elles offrent
une large gamme de services financiers et contrôlent des réseaux
d’agences qui peuvent s’étendre au-delà des frontières de leurs pays
d’origine.
Elles se sont néanmoins révélées être réticentes à assumer des
missions sociales et à cause de leur coût par opération élevée, ne
~	
  18	
  ~	
  
	
  
peuvent pas offrir des services aux pauvres. Ce sont des banques
classiques »(14).
2.2.4. Types de crédits
1° Le crédit hypothécaire (immobilier)
Avec un nantissement porté sur la propriété d’un immeuble, il se
fait généralement sur hypothèque. Il a comme inconvénients :
- Pour le prêteur : l’échéance est grande (5, 10, 20 ans) d’où la
difficulté de rentrer dans ses fonds avant l’échéance.
- Pour l’emprunteur : la difficulté de l’employer à des fins lucratifs à
cause des frais et taux d’intérêt souvent très élevés.
2° Le crédit foncier
Gagé par propriété du sol avec à peu près les mêmes
caractéristiques que le crédit hypothécaire.
3° Le crédit mobilier
Gagé par des biens meubles. Autrement appelé Mont de piété. Il
date du moyen âge en Italie. Il fut institué dans un but de charité
pour arracher les gens dans le besoin à la capacité des usuriers ;
4° Le crédit agricole et le crédit urbains
Le premier est fait aux agriculteurs et gagé sur leurs moyens de
production tandis que le second, fait aux petits commerçants et aux
artisans, est gagé sur leurs meubles et leurs qualités personnelles.
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(14)
	
  Brigith	
  HELMS,	
  La	
  création	
  des	
  secteurs	
  financiers	
  accessibles	
  à	
  tous,	
  CGA,	
  pp	
  35-­‐37.	
  
~	
  19	
  ~	
  
	
  
Notons que l’organisation de ces sortes de crédits est de grande
importance au point de vue économique et social ; car la prospérité
de l’agriculture et de la PME (Petite et Moyenne Entreprise) en
dépend en grande partie dans la mesure où elle concerne une
majeur partie de la population congolaise.
2.2.5. Catégorisation de crédit
Il importe de bien distinguer le crédit sur base de la destination
immédiate des prêts ou des délais consentis :
1° Le crédit à la production : « le prêt offert à une destination
productive en vue d’accroître la richesse publique ; d’autre part,
l’emploi productif constitue pour le débiteur le meilleur moyen de se
libérer et pour le créancier, une garantie de remboursement ;
2° Le crédit à la consommation : il se justifie dans certains cas pour
permettre à quelqu’un de franchir une période difficile qui sera
normalement suivie d’une période fructueuse. Il est généralement
néfaste dans la mesure où la richesse disparaît sans donner
d’équivalent économique, le public n’en peut rien retirer et le
créancier se dépouiller sans trouver une garantie de
remboursement » (15).
2.2.6. L’intérêt (Coût du crédit)
Les intérêts sont une somme d’argent que l’emprunteur doit
rembourser en plus de la somme empruntée. Nous avons l’intérêt
simple qui est l’intérêt sur le capital initial et l’intérêt composé qui
correspond à un intérêt gagné, devenant un capital qui est placé et qui
rapporte des intérêts, dans ce cas on parle de capitalisation.
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(15)
	
  FALLON	
  Valere,	
  Principes	
  d’économie	
  sociale,	
  éd.	
  Universelle	
  Bruxelles,	
  1949,	
  p.	
  425.	
  
~	
  20	
  ~	
  
	
  
Plusieurs auteurs condamnaient la pratique des intérêts en tant
qu’usure. Mais de nos jours, trois arguments justifient son paiement :
- Le risque du prêteur : en cas de non remboursement et non
solvabilité les intérêts couvrent les pertes si la vente de leurs biens ne
couvre pas la somme prêtée ;
- L’inflation : les intérêts permettent de récupérer in fine une quantité
équivalente de la monnaie dévaluée par l’inflation ;
- La rémunération de l’activité bancaire : Les intérêts correspondent
aux bénéfices réalisés dans l’activité.
Pour satisfaire les demandes des crédits, une institution financière
doit, soit utiliser une épargne préalable dont elle dispose ; soit
emprunter à son tour sur le marché monétaire moyennant aussi un
intérêt.
Section 3 : THEORIES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
	
  
3.1. Différence entre croissance économique expansion et
développement
« La croissance économique n’est pas à confondre à l’expansion.
Si le cadre temporel de la croissance est le long terme celui de
l’expansion est le court ou le moyen terme.
Elle se diffère aussi du développement dans la mesure où la
croissance est un phénomène quantitatif, tandis que le développement
est un phénomène qualitatif. Il faut cependant remarquer qu’à long
terme une croissance de la production implique des modifications
structurelles, démographiques, techniques, sectorielle, etc. »(16).
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(16)
	
  Jean	
  Bon	
  Cœur	
  &	
  autres	
  Dictionnaire	
  économique,	
  7
ème
	
  éd.,	
  p.	
  58-­‐59.	
  
~	
  21	
  ~	
  
	
  
3.2. Les facteurs de la croissance économique
« D’une façon très générale, on peut énoncer comme principaux
facteurs de croissance : l’augmentation de la population active et de la
qualification de la main-d’œuvre, l’accumulation du capital, les progrès
de la division et l’organisation du travail.
3.3. Etapes de la croissance économique
Selon Walt W. ROSTON, toute économie passerait par cinq
étapes de développement :
-­‐ La société traditionnelle qui se caractérise par l’importance de la
production agricole dans le produit total ;
-­‐ La préparation au décollage, phase au cours de laquelle l’agriculture
réalise des surplus à l’aide des techniques nouvelles, ayant pour
conséquence, l’ouverture des marchés mondiaux, la transformation des
mentalités des hommes qui, désormais sont animés de l’esprit
d’entreprise ;
-­‐ Le décollage ou take off, période durant laquelle la société obtient les
moyens de réaliser une croissance régulière (taux d’investissement de
10%, industries motrices et progrès technique dans l’agriculture) ;
-­‐ Le progrès technique et la modernisation se diffusent à l’ensemble de
l’économie durant la période de marche vers la maturité ou l’économie à
ses spécialisations initiales, investissement et épargne atteignent alors
entre 10 à 20% du PNB ;
-­‐ La consommation de masse est la dernière phase au cours de laquelle
se développe le secteur tertiaire.
~	
  22	
  ~	
  
	
  
Outre les difficultés statistiques dans le repérage des différentes phases
des développements, ce modèle souligne le fait que pour combler leur
retard, les P.E.D. devraient s’inspirer de l’expérience des pays
industrialisés, une thèse fortement critiquée par des nombreux
spécialistes pour qui, selon leur culture et leur histoire, tout P.E.D. doit
créer son propre modèle de développement et non copier les vieilles
nations industrielles.
3.4. Différentes théories de la croissance économique
3.4.1. Théorie de la croissance équilibrée
La croissance équilibrée correspond à une croissance régulière
grâce au respect des grands équilibres : des prix, de l’emploi, du
commerce extérieur, des finances publiques.
Cette théorie de la croissance équilibrée repose sur l’approche de
l’auteur des cercles vicieux de l’épargne et de l’investissement
(Ragnard NURKSE).
DOMAR et HARROD s’interrogent sur les possibilités d’une
croissance équilibrée en s’intéressant respectivement aux deux aspects
de l’investissement et à l’instabilité de la croissance. DOMAR a affirmé
que si l’on veut investir assez aujourd’hui pour ajuster la demande à la
capacité de production, il faudra investir encore plus demain du fait de
l’accroissement de capacité engendré par l’investissement. HARROD a
affirmé que l’effet multiplicateur de l’investissement est commune
mesure avec son effet sur la croissance de l’offre (effet accélérateur),
sauf pour une valeur bien particulière correspondant au régime de
croissance équilibrée.
Or, cet effet multiplicateur est trop élevé d’une part parce que ce
modèle néglige les composantes exogènes de la demande (dépenses
~	
  23	
  ~	
  
	
  
publiques, exportations, investissement de remplacement), d’autre
part parce qu’il néglige les délais d’ajustement qui stabilisent le
multiplicateur accélérateur.
Le deuxième problème soulevé par HARROD est celui de la
liaison entre la croissance et le plein emploi où il conclut qu’un taux
d’épargne élevé est néfaste au plein emploi, au même titre qu’un taux
d’épargne insuffisant.
3.4.2. Théorie de la croissance déséquilibrée
La croissance déséquilibrée est celle qui privilégie
l’investissement dans des secteurs très limités afin d’exercer des effets
d’entraînement sur l’ensemble de l’économie. Joseph SCHUMPETER
est l’inspirateur des partisans de la croissance déséquilibrée avec ses
théories du rôle des innovations et des entrepreneurs. Mais, c’est
surtout HIRSCHMAN qui a vulgarisé cette théorie.
Elle repose sur le principe du caractère entraînant de
l’investissement, ensuite sur l’analyse des relations intersectorielles
qui détermine une véritable intégration de l’économie nationale.
3.5. Les nouvelles théories de la croissance économique
3.5.1. Croissance endogène /exogène
Celles-ci intègrent les facteurs explicatifs tels que les
externalités, les rendements croissants, l’effort de recherche, la
formation, les dépenses publiques…, lesquels facteurs peuvent être
dus à une ou à des causes externes ou être expliqués par des raisons
extérieures au phénomène étudié.
~	
  24	
  ~	
  
	
  
Par ailleurs, il se pose le problème des rendements d’échelle du
processus de production et de sa comptabilité avec l’existence d’un
équilibre concurrentiel. Si les rendements du capital sont constants,
les rendements d’échelle sont nécessairement croissants.
3.5.2. Croissance extensive/intensive
a. La croissance extensive
C’est la croissance du capital s’effectuant par vagues successives
dans un champ élargi sans bouleversement majeur des conditions
de production, en d’autres termes la croissance extensive est une
augmentation du PIB réel duel à l’augmentation du volume de
facteur de production. Cette croissance donne peu de gains de
productivité voir rien.
b. La croissance intensive
C’est la croissance du capital accompagné d’une transformation
rapide du processus de production produisant des gains de
productivité importants par l’utilisation croissante des machines et
du progrès technique. D’où, elle est une augmentation du PIB réel
sans l’augmentation du volume de facteurs.
3.6. Le rôle de l’Etat dans la croissance économique
Une des grandes questions politiques du moment est de savoir
comment relancer la croissance ? On peut alors se demander si la
croissance est déterminée par la politique économique. L’Etat a-t-il un
rôle dans la croissance économique ? Les politiques économiques
permettent-elles de relancer la croissance ?
~	
  25	
  ~	
  
	
  
On peut, pour étudier l’impact des politiques économiques sur la
croissance, se référer aux théories Keynesienne pour montrer qu’un
dernier déterminant de la croissance est la politique économique
(multiplicateur Keynesien). La politique économique permet de relancer
l’investissement à la fin d’un cycle Keynesien, en effet pour les
Keynesiens la croissance est déterminée par une égalisation du taux
d’épargne et du taux d’investissement. Cette théorie a été formalisée par
HARROD dont la base est une croissance équilibrée qui va évoluer par
un choc de l’investissement qui par l’effet des multiplicateurs et des
accélérateurs vont permettre de relancer la demande de biens et donc la
production de biens, on va alors voir une hausse du taux de croissance.
Le cycle de croissance se termine soit quand on atteint l’équilibre
de plein emploi, soit si l’investissement s’effondre.
De plus les politiques économiques vont permettre une meilleure
redistribution des ressources et donc encourager la consommation
(demande de biens) et par conséquent la production et la croissance »(17).
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(17)
	
  WIKYPEDIA	
  encyclopédie	
  libre.	
  
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Chapitre IIChapitre II : LES ENJEUX DU FINANCEMENT: LES ENJEUX DU FINANCEMENT
DES P.M.E.DES P.M.E.
Section 1 : QUID DU FINANCEMENT DES P.M.E. ?
« Il n’est pas facile de parler des rapports de la banque avec
l’entreprise, avec les P.M.E., ou plus généralement avec les marchés, car il y
a là beaucoup des passions, d’enjeux, de tensions et de contradictions.
Dans un tel contexte, il faut commencer par comprendre et
éclairer la scène, puis voir comme elle se peuple d’autres agents
économiques, avec leurs propres idées et objectifs pour examiner ensuite où
naissent les problèmes et les contradictions. Et enfin, comment on pourrait
les régler.
1.1. Lorsqu’il y a concurrence, risque, incertitude, le profit est le résultat du
succès et la perte son symétrique.
Le profit montre que l’on a bien vu, ou moins mal vu, et la perte
indique évidemment le contraire. Le profit est donc un signe sur ce que
l’on fait. Plus encore c’est un signal envoyé aux partenaires pour le
futur et un moyen de continuer, peut être d’accélérer la croissance de
la firme en bâtissant une crédibilité, une fidélité.
Une perte, aujourd’hui, rend demain la chose plus difficile. Si
deux ans durant, le profit est là, un début de cercle vertueux peut
commencer, mais c’est toujours un cercle menacé.
Si deux ans durant la perte est au rendez-vous, la persévérance
devient de plus en plus compliquée. Est-ce l’obstination ? Ou bien de
l’aveuglement ? Ou s’arrête le soutien et où commence l’arbre ? Car,
un jour, la firme peut ne plus continuer, ne plus pouvoir continuer. Ce
jour, elle ne vaudra plus rien en bourse et les actionnaires auront tout
~	
  27	
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perdu. Alors, il y aura des litiges et des procès et les prêteurs pourront
perdre plus même qu’ils ont prêté.
Alors, il faudra que les fournisseurs se refassent en redoublant
d’effort et que les banquiers fassent des nouveaux crédits pour
compenser ce qu’ils viennent de faire. Prenons le cas français des
marges bancaires, si une banque fait ce lundi un crédit de 100 et si,
mardi ce crédit est perdu, il faudra qu’elle fasse cette même opération
entre 100 et 200 fois pour retrouver l’avance. Comme la marge sur le
crédit est 1% ou plutôt 0,5% toute perte aujourd’hui implique qu’il
faudra rouler entre 100 et 200 fois la pierre et cette fois sans erreur.
On comprend les enjeux et les tensions.
1.2. Pour mieux comprendre ces enjeux et tensions, il faut commencer au
début.
Et l’histoire commence toujours entre un entrepreneur et un
financeur.
L’un a l’idée, le savoir faire, la connaissance du débouché ou de
la ressource ou de l’organisation et aussi la volonté de la mettre en
œuvre.
L’autre a les moyens financiers de donner corps à ses idées, à
ses choix, à ses projets à cette volonté.
L’un sait et veut, l’autre permet.
Le problème naît ici immédiatement, car que sait-il vraiment sur cet
entrepreneur ? Comment savoir ce qu’il sait et ce qu’il veut ? Il y a,
comme disent les économistes, asymétrie d’information.
Le financeur peut être soit un épargnant direct ou un gestionnaire
d’épargne, soit une banque, c’est-à-dire un créateur de monnaie crédit.
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  28	
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Pour essayer de réduire cette asymétrie, le banquier va chercher des
informations, étudier des données, demander des garanties. Il lui
faudra aller, toujours, au-delà de la simple proposition de taux
d’intérêt.
1.3. Enfin, pour continuer, il faut donc se demander comment évolue le
dialogue entre le banquier et l’entrepreneur ?
Il faut, pour cela, qu’il y ait un protocole d’information ni trop
claire, ni trop sombre. Le banquier ne doit pas tout savoir, ni tous les
soucis, ni tous les problèmes. L’excès d’information tue l’information.
Il faut donc que l’entrepreneur s’engage dans le processus de « juste
information » l’information juste d’abord juste l’information juste
ensuite. Il s’engage ainsi non seulement sur le fait de dire mais, plus
important, sur celui de bien dire. C’est là, le fond du contrat
informationnel qui s’instaure dans la durée. C’est lui qui fonde la
logique de la « banque relationnelle » celle qui entend, de mieux en
mieux, connaître le client d’entreprises et réduire ainsi le risque qu’il
représente. Cette coexistence fait que l’entreprise bancaire et
l’entreprise industrielle ou commerciale vont échanger de plus en plus
d’informations et sur un mode continu.
La banque « monitore » son client entrepreneur outre le protocole
informationnel susdit, elle connaît le quotidien de la société par la
gestion de sa trésorerie, ce que l’on appelle « la vie du compte ».
Elle a donc deux sources d’information, une source
concomitante qui est celle de la trésorerie, une source sélective et
proactive qui vient du protocole d’information. Dans ces conditions se
noue un contrat implicite qui est celui d’escorter l’entreprise dans
d’autres pays, auprès d’autres territoires, dans d’autres secteurs et
donc financer son expansion, toutes opérations qui accroissent
évidemment son risque, et donc ceux du banquier. Et aussi l’idée
~	
  29	
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d’escorter l’entreprise dans le temps dans les cycles d’activités, face à
des chocs… Ce faisant, la banque fonctionne en lieu et place du
marché où, plus exactement elle le complète. Dit autrement entreprise
et marchés forment un ensemble dynamique, plus exactement le
marché commence où s’arrête la firme, et dans le temps il s’étend avec
elle.
Arrêter cette relation (Banque entreprise) c’est donc arrêter ce
lien complémentarité substitution entre marché et firme. Il faut y
prendre garde.
A l’autre extrême de ce modèle la banque relationnelle se trouve
la banque à l’acte.
C’est l’idée de faire un crédit ponctuel, pour financer un
investissement particulier ou bien c’est l’idée de permettre à une
entreprise d’en acheter une autre.
Dans chaque cas, on comprend que l’opération est délimitée,
non reproductible et représente un risque spécifique plus important.
Dans chaque cas, elle est aussi un complément au fonctionnement
normal du marché.
La banque relationnelle, en théorie devrait offrir des taux
d’intérêt plus faibles mais plus réguliers que la banque à l’acte s’il lui
arrive de faire des prêts de même niveau de risque. En quelque sorte,
la banque relationnelle offre une « assurance de crédit » et son taux
d’intérêt de moyenne période inclut une prime d’assurance, celle de
faire crédit quand les temps sont plus compliqués. La banque
relationnelle pense que son volume stabilisé de revenu lui permettra
d’encaisser les chocs. En face, la banque à l’acte accepte des flux
d’affaires plus incertains, mais individuellement mieux rémunérés. La
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  30	
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première vit avec un nombre donné de client, la seconde doit
absolument s’étendre »(18).
Section 2 : CONCENTRATION ET FINANCEMENT DES PME
Plusieurs études récentes examinent la concurrence bancaire et
les effets du processus de consolidation sur le crédit aux PME sans parvenir
à des conclusions définitives sur cette question.
« Wagenvoort (2003) montre que le taux d’intérêt des crédits aux
PME est supérieur à celui appliqué aux grandes entreprises et se demande si
cela provient d’une manque de concurrence.
Sa réponse est négative et sa conclusion est que la consolidation bancaire
n’est pas préjudiciable aux PME en termes de disponibilité du crédit »(19).
« Barth, Caprio et Levine, montrent que des contraintes plus
sévères à l’entrée sur le marché bancaire limitent la concurrence et
conduisent à des marges d’intérêt plus élevées et des charges fixes plus
élevées »(20).
« Beck Demirgic-Kunt et Makisi movic trouvent que la
concentration bancaire augmente les obstacles au financement avec un effet
plus important sur les PME que sur les grandes entreprises dans les pays
moins riches »(21).
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(18)
	
  Jean-­‐Paul	
  BETBEZE,	
  Professeur	
  à	
  l’Université	
  de	
  Paris	
  Panthéon-­‐Assas	
  cité	
  par	
  Jacques	
  S.	
  
	
  	
  	
  	
  	
  	
  Jacques	
  SPINDLER	
  contrôle	
  des	
  activités	
  bancaires	
  et	
  risques	
  financiers,	
  Economica	
  1998,	
  pages	
  104-­‐108.	
  
(19)
	
  Wagenvoort	
  2003,	
  cité	
  par	
  Jacques	
  SPINDLER,	
  contrôle	
  des	
  activités	
  bancaires	
  et	
  risques	
  financiers,	
  
Economica	
  ,	
  1998,	
  pages	
  104-­‐108..	
  
(20)
	
  Barth	
  Capio	
  et	
  Levine	
  
(21)
	
  Beck	
  Demirgic-­‐Kunt	
  et	
  Makisimovic	
  	
  
	
  Cités	
  par	
  Olivier	
  PASTRE,	
  La	
  nouvelle	
  économie	
  bancaire,	
  Ed.	
  Economica,	
  Paris	
  2005,	
  page	
  151	
  
~	
  31	
  ~	
  
	
  
Section 3 : N.T.I.C ET FINANCEMENT DES P.M.E.
« Les NTIC ont des conséquences positives sur le financement
des PME dans la mesure où elles facilitent, à un coût moindre, l’échange
d’information entre bailleurs de fonds et emprunteurs, ce qui rend plus
attrayante l’activité de prêt aux P.M.E. Aux Etats-Unis par exemple en 2001
le recours aux systèmes automatisés de rotation de crédit augmentait
d’environ 8% en moyenne la part des prêts aux PME dans le portefeuille des
grandes institutions bancaires.
Grâce notamment aux progrès informatiques, le secteur bancaire
s’est doté des nouvelles méthodes de travail. Par exemple l’utilisation des
mécanismes de transfert du risque de crédit (comme la titrisation des
créances aux P.M.E.) se répand, ce qui permet aux banques de se concentrer
sur les activités où elles possèdent un avantage comparatif, telles que
l’évaluation du risque de crédit, le montage des prêts et le suivi des risques
de crédit sur toutes activités qui sont cruciales pour l’octroi de financement
aux P.M.E. » (22).
Section 4 : PARADIGME DE REPRESSION FINANCIERE ET
FINANCEMENT DES PME
« La question du rôle de l’Etat en matière financière et monétaire
dans les pays en développement a donné lieu à des très nombreux travaux,
théoriques et appliqués, depuis le débat ouvert au début des années 1970
par les travaux de Mc Kinnon (1973) et Shaw (1973).
La quasi-totalité des pays en développement sont caractérisés
par un faible niveau de développement des marchés boursiers et dans
certains d’ailleurs, inexistant.
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(22)
	
  Olivier	
  PASTRE,op.	
  cit.,	
  page	
  112-­‐113.	
  
.	
  
~	
  32	
  ~	
  
	
  
En conséquence, le secteur bancaire y joue un rôle essentiel
dans le processus d’allocation des ressources prêtables. Cette prédominance
des financements intermédiés est une caractéristique générale des travaux
théoriques consacrés à l’influence des facteurs monétaire et financier dans
ces pays.
De ce point de vue, ces analyses sont proches des modèles de croissance
avec intermédiation.
Dans les années 1960, la plupart des Etats de PED exerçaient
un contrôle règlementaire étroit sur l’activité des intermédiaires financiers
appelé répression financière. Ce contrôle pouvait prendre des formes
différentes selon les pays : nationalisation du secteur bancaire, imposition
de réserves obligatoires, politiques de crédits sélectives, règlementation des
taux d’intérêt créditeurs et débiteurs… Ces politiques étaient justifiées par
l’idée que l’Etat possède sur les agents privés, un avantage en matière
d’allocation de l’épargne plus spécifiquement, l’imposition des plafonds aux
taux d’intérêt nominaux était censée stimuler l’investissement pour deux
raisons :
1. Si l’on admet que la monnaie et le capital sont deux actifs substituables,
le maintien du taux d’intérêt réel négatif sur les dépôts monétaires
favorise l’accumulation de capital.
2. La faiblesse des taux débiteurs imposés aux entreprises limite le coût du
crédit et garantit une demande d’investissement élevée
Le bien-fondé des politiques de règlementation de l’activité
bancaire a été remis en cause au début des années 1970 par Mc Kinnon
(1973) et Shaw (1973).
Le débat théorique sur ces politiques a surtout concerné la question du
niveau des taux d’intérêt.
~	
  33	
  ~	
  
	
  
Pour Mc Kinnon et Shaw, les politiques de « répression financière »,
caractérisée par le maintien artificiel des taux d’intérêts en deçà de leur
valeur d’équilibre, constituent un obstacle au développement du secteur réel.
L’argumentation de ces auteurs repose principalement sur une
hypothèse de complémentarité entre la monnaie et le capital. Dans le modèle
de Shaw (1973), cette complémentarité résulte de la double fonction des
banques, créateurs de monnaie et source unique de financement de
l’économie modélisée.
Dans ce cadre, des faibles taux créditeurs ont pour
conséquences une faible demande de dépôts monétaires de la part des
clients des banques et une capacité de crédit limitée pour les intermédiaires.
Il en résulte un faible niveau d’investissement qui, par hypothèse, ne peut
être financé qu’auprès des banques. L’ajustement se fait du côté court du
marché des fonds prêtables.
Graphique n° 1
S
tx. i
I
S = I I,S
Au-delà de cet effet négatif sur le volume des fonds prêtables, une politique
de taux d’intérêt bas peut aussi se traduire par une faible rentabilité des
projets d’investissement entrepris les banques, qui rémunèrent leurs dépôts
à des taux peu élevés sont incitées à privilégier des projets liquides et sûrs
au détriment des projets plus productifs mais plus risqués. Ce double effet
négatif : quantitatif et qualitatif, exercé sur l’investissement par les
~	
  34	
  ~	
  
	
  
politiques de « répression financière » constitue un frein au développement
des activités de production. Il justifie selon Mc Kinnon et Shaw la mise en
œuvre des programmes de libéralisation financière.
A l’opposé, Dornubush et Reynoso (1989) considèrent que le
paradigme de la répression financière repose sur des hypothèses de
comportement discutables (en particulier l’existence d’une liaison positive
entre le taux d’intérêt et le volume d’épargne).
Par ailleurs, les auteurs du courant néo-structuraliste reprochent à Mc
Kinnon et Shaw de négliger une caractéristique importante de la structure
financière des pays en développement. L’existence d’un secteur financier
informel qui constitue une seconde source de financement des
investissements.
Pour les néo-structuralistes, les taux administrés abaissent le
coût moyen du crédit et les marchés informels efficaces fournissent le crédit
supplémentaire. Ils insistent sur l’efficacité de ce secteur informel basé sur
l’avantage informationnel et soutiennent que les mesures de libéralisation
financière et la hausse des taux d’intérêt réels qui en résulte ont deux effets
négatifs sur le développement réel :
1. Elles accroissent le coût du crédit sur le marché officiel, ce qui décourage
l’investissement.
2. Elles constituent surtout un obstacle au fonctionnement du secteur
informel supposé efficient.
La réponse néo-classique est de nier l’efficacité du secteur informel. De tels
arrangements institutionnels (prêts interpersonnels, tontines, transferts de
revenu, dons, migrations) ne conduisent pas à une mobilisation et à une
allocation efficace de l’épargne.
~	
  35	
  ~	
  
	
  
Le partage des risques assurés par les systèmes d’entraide et de dons
implique une désincitation à l’épargne des agents à capacité de financement
selon Besley.
De plus, selon Berthelemy Varoudakris, il reste vrai que la répression
financière implique des distorsions allocatives » (23), (24), (25), (26).
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(23)
	
  Mc	
  Kinnon	
  (1973)	
  et	
  Shaw	
  (1973).	
  
(24)
	
  Dornubresh	
  et	
  Reynoso	
  (1989).	
  
(25)
	
  Berley.	
  
(26)
	
  Berthelemy	
  –	
  varoudakris	
  
	
  	
  	
  	
  	
  	
  Cités	
  par	
  Philipe	
  Darreau,	
  Croissance	
  et	
  politique	
  économique,	
  éd.	
  de	
  Bocek	
  et	
  Larcier,	
  Bruxelles	
  2003,	
  	
  
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  pages	
  139-­‐141.	
  
~	
  36	
  ~	
  
	
  
Chapitre IIIChapitre III.. RISQUES BANCAIRESRISQUES BANCAIRES,, MICROMICRO--
FINANCE ET CROISSANCE ECONOMIQUE ENFINANCE ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGOREPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Section 1 : QUID DES RISQUES BANCAIRES POUR LE FINANCEMENT
DES PME EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ?
1.1. Présentation des données
Tableau n° 1 : Evolution du taux d’intérêt débiteur et créditeur des banques
en monnaie nationale
2007 2008 2009 2010
Taux
débiteur
41,25% 44,4% 69% 47%
Taux
créditeur
8,70% 8,6% 19% 19%
Source : BCC rapports annuels 2007, 2008, 2009, 2010.
Tableau n° 2 : Evolution du taux d’intérêt débiteur et créditeur des banques
en monnaie étrangère
2007 2008 2009 2010
Taux
débiteur
17,25% 18,2% 68% 73%
Taux
créditeur
2,60% 8,6% 18,2% 18%
Source : BCC rapports annuels 2007, 2008, 2009, 2010.
~	
  37	
  ~	
  
	
  
Tableau n° 3 : Evolution du taux d’inflation
2007 2008 2009 2010
Taux d’inflation 9,96% 27,57% 53,44% 9,84%
Source : BCC principaux indicateurs macro-économiques 2001-2010
Graphique n° 2 : Evolution du taux d’intérêt débiteur et créditeur en
monnaie nationale
Source : Nous même en fonction du tableau n° 1
0,00%	
  
10,00%	
  
20,00%	
  
30,00%	
  
40,00%	
  
50,00%	
  
60,00%	
  
70,00%	
  
80,00%	
  
2007	
   2008	
   2009	
   2010	
  
Taux	
  débiteur	
  
Taux	
  créditeur	
  
~	
  38	
  ~	
  
	
  
Graphique n° 3 : Evolution du taux d’intérêt débiteur et créditeur en
monnaie étrangère
Source : Nous même en fonction du tableau n° 2
0,00%	
  
10,00%	
  
20,00%	
  
30,00%	
  
40,00%	
  
50,00%	
  
60,00%	
  
70,00%	
  
80,00%	
  
2007	
   2008	
   2009	
   2010	
  
Taux	
  débiteur	
  
Taux	
  créditeur	
  
~	
  39	
  ~	
  
	
  
Graphique n° 4 Evolution du taux d’inflation
Source : nous même en fonction du tableau n° 3.
(27)
Taux débiteur moyen en monnaie nationale
= 41,25% + 44,4% + 69% + 47% = 201,65 = 50,41%
4 4
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(27)
	
  ANDERSON	
  et	
  SWEENEY,	
  Statistiques	
  appliquées	
  en	
  sciences	
  économiques	
  et	
  de	
  gestion,	
  Ed.	
  Boeck,	
  p.	
  493.	
  
0,00%	
  
10,00%	
  
20,00%	
  
30,00%	
  
40,00%	
  
50,00%	
  
60,00%	
  
2007	
   2008	
   2009	
   2010	
  
Taux	
  d’inflamon	
  
Taux moyen = 1∑ taux
n
~	
  40	
  ~	
  
	
  
Ø Taux d’intérêt créditeur moyen en monnaie nationale
∑ tx créditeur en monnaie nationale
n
8,70% + 8,6% + 19% + 19% = 13,83%
4
Ø Taux d’intérêt débiteur moyen en monnaie étrangère
∑ tx débiteur en monnaie étrangère
n
17,25% + 18,2% + 68% + 73% = 44,11%
4
Ø Taux d’intérêt créditeur moyen en monnaie étrangère
∑ tx créditeur en monnaie étrangère
n
2,60% + 8,6% + 18,2% + 18% = 11,85%
4
Ø Taux d’inflation moyen
9,96% + 27,57% + 53,44% + 9,84% = 25,20%
4
Sachant que :
Taux réel = Taux nominal – Taux d’inflation
Ø Taux débiteur réel moyen en monnaie nationale
50,41% - 25,20% = 25,21%
~	
  41	
  ~	
  
	
  
Ø Taux créditeur réel moyen en monnaie nationale
13,83% - 25,20% =-11,37%
Ø Taux débiteur réel moyen en monnaie étrangère
44,11% - 25,20% = 18,91%
Ø Taux créditeur réel moyen en monnaie étrangère
11,85% - 25,20% =- 13,35%.
Graphique n° 5
TX
40%
30%
20%
10%
0
-10%
-20%
-30%
Source : nous même
Légende
: Taux débiteur réel moyen en monnaie nationale
: Taux débiteur réel moyen en monnaie étrangère
: Taux créditeur réel moyen en monnaie nationale
: Taux créditeur réel moyen en monnaie étrangère
~	
  42	
  ~	
  
	
  
1.2. Interprétation
Les taux d’intérêt créditeurs en monnaie nationale comme en
monnaie étrangère demeurent faible avec respectivement des taux
moyens de 13,83% et 11,85% contre des taux débiteurs moyens de
50% et 44,11%.
Les taux créditeurs réels en monnaie nationale comme en
monnaie étrangère demeurent négatifs avec respectivement des taux
moyens de -11,37% et – 13,35% contre des taux débiteurs réels
moyens de 25,21% et 18,91%.
En effet, ces faibles taux créditeurs ont pour conséquences une
faible demande de dépôts monétaires de la part des agents en surplus
financiers et une capacité limitée pour les intermédiaires d’octroyer le
crédit.
Quant aux taux débiteurs, leurs niveaux élevés haussent le coût
du crédit et par conséquent la demande d’investissement diminue.
Face à ces taux débiteurs, la plupart des PME congolaises sont
souvent dissuadées de se tracasser pour présenter des garanties
suffisantes aux banquiers.
En outre, celles qui y arrivent finissent souvent par être recalées
pour les risques qu’elles représentent pour les banques qui s’engagent
à leur offrir différents services bancaires. Ceci s’explique par le fait que
la plupart des entrepreneurs des PME congolaises éprouvent une
certaine aversion pour la société collective. Ils veulent diriger toutes les
opérations et l’entreprise reste une affaire personnelle.
La concentration des pouvoirs de décision explique l’absence
d’un risk manager au sein de ces PME.
~	
  43	
  ~	
  
	
  
Ainsi, ces entités sont dépourvues des techniques de gestion financière
permettant la maîtrise de flux futurs.
Ceci étant, ces PME ne sont pas à l’abri des variations du fonds
de roulement et du besoin en fonds de roulement qui déstabilise
souvent la gestion de leurs trésoreries. Ce qui rend difficile le
développement de leurs entreprises mais aussi le remboursement des
fonds empruntés.
De même, le fait que les PME sont dépourvues des outils informatiques
dans leurs activités peut rendre difficile les échanges d’informations
entre eux (PME et banquiers). Ceci peut conduire les banques à des
pertes directes ou indirectes.
Le lien entre les risques bancaires et la micro-finance peut être
établi dans la mesure où plus les PME sont recalées pour les risques
bancaires, plus la micro-finance est sollicitée, plus elle doit
entreprendre et/ou améliorer les conditions, les techniques et
stratégies de collecte d’épargnes et d’octroie des crédits à ces P.M.E.
Plus ce système financier sera moins attrayant, plus ces PME auront
tendance à solliciter les services financiers du secteur informel.
Section2 : LA MICRO-FINANCE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
2.1. Le système financier semi formel
« Les coopératives d’épargne et de crédit (COOPEC) sont des
organismes financiers dont la dynamique se situe à un stade
intermédiaire entre le secteur formel et le secteur informel. Le mobile
essentiel des membres demeure la volonté de s’unir bénéficier de certains
services financiers. La solidarité qui est à la base de ce mouvement
provient certainement des pratiques traditionnelles.
~	
  44	
  ~	
  
	
  
Les coopératives d’épargne et de crédit sont des organisations à
but non lucratif, gérées et détenues par leurs adhérents. Elles opèrent en
milieu rural et en agglomération urbaine, en regroupant souvent les
membres d’un groupe spécifique. On observe la prolifération du
mouvement autour de la confession religieuse (paroisse) et des circuits
professionnels. Il convient de signaler le caractère volontaire de la
participation et l’accumulation préalable d’une épargne pour accéder au
crédit.
Les fonds en provenance de ces institutions servent souvent à la
consommation et le taux de remboursement demeure élevé en général.
Ces organisations constituent des étapes intermédiaires entre le secteur
informel et le secteur formel. Leurs pratiques correspondent donc à celles
de ces deux systèmes dans une certaine mesure.
La gestion est confiée à une équipe des membres pour promouvoir
l’épargne (collecte des fonds) et assurer des prêts à des fins productrices
ou sociales.
Il est intéressant de remarquer que ce système de financement
permet l’octroi d’intérêts sur les fonds déposés, en facilitant l’accès au
crédit aux membres qui offrent des garanties suffisantes. Ces prêts
restent assortis des conditions particulières, car leurs montants ne
doivent pas dépasser une part déterminée des ressources de
l’emprunteur (salaire ou épargne). De même, la régularité de versements
et une période minimale d’adhésion à l’association semblent
indispensables.
Au Congo, le mouvement coopératif relève pour l’essentiel du
dynamisme des Eglises, dont les paroisses établissent à la base
l’organisation des fidèles en dehors de champs des autorités politiques
(surtout en zone rurale).
Le statut juridique des coopératives d’épargne et de crédit se rapproche
de celui du secteur informel, même si elles peuvent disposer d’une
~	
  45	
  ~	
  
	
  
certaine règlementation. Le rôle majeur de ces institutions à la campagne
est flagrant, du fait de participation de l’Etat dans les secteurs-clés de
l’économie et du manque de perspectives de développement consécutif.
Le mouvement coopératif a connu une progression considérable
au début des années 80 et son implantation couvrait toutes les régions
du Congo. Le réseau des COOPEC fonctionnait sous une forme
coopérative et mutualiste à travers des agences implantées partout au
Congo. En 1986, il existait environ 224 coopératives regroupées autour
de 12 réseaux indépendants. Le nombre approximatif d’adhérents
s’élevait à 350.000 personnes et la collecte de dépôts dépassait 800
millions de Zaïres (environ 8% de dépôts bancaires).
Il convient de remarquer que la plupart des coopératives ont une
expérience limitée de l’octroi du crédit. En effet, le montant global des
crédits accordés par le système coopératif représente à peu près 8% de
l’ensemble des crédits alloués par le secteur bancaire. Les liens du
mouvement coopératif avec les banques sont établis dans la mesure où
leurs ressources excédentaires sont souvent placées dans le système
bancaire en bon du trésor.
Il sied de dire aussi que l’extension du mouvement coopératif
engendre souvent des distorsions dans sa gestion. En effet, dans la
plupart de cas l’ouverture des guichets éloignés les uns des autres
entraîne des scissions, car les nouvelles implantations cherchent
rapidement leur autonomie. Les caisses populaires diocésaines de
Lubumbashi et les caisses populaires Luymas de Kinshasa furent
confrontées à ce problème.
La propriété du capital dans le mouvement coopératif revient aux
sociétaires dont la représentation au conseil d’administration assure la
prise de décision.
Par contre, la gestion quotidienne des affaires est assurée par des
professionnels. L’octroi des crédits au niveau des COOPEC nécessite une
~	
  46	
  ~	
  
	
  
épargne préalable, et dans le contexte actuel leurs ressources bénéficient
uniquement aux particuliers. La gestion du risque et les problèmes
pratiques ne permettent pas aux coopératives de prêter aux entreprises.
Cependant, les COOPEC ont une capacité considérable à mobiliser les
bas revenus par leurs politiques d’implantation dans les zones
populaires. De même, l’origine souvent modeste des membres du conseil
d’administration constitue un attrait supplémentaire pour les
populations faiblement bancarisées.
2.2. Le système financier informel
En République Démocratique du Congo, le système financier
informel occupe une place prépondérante dans le financement des
activités productives informelles. L’amplification de crises financières a
entraîné une perte de confiance généralisée d’une frange importante de la
population dans la capacité des institutions de crédit modernes. On
assiste dès lors à la prolifération des circuits financiers informels dont le
système de tontines (mutuelles, commerciales et financières).
L’appréhension de ce système financier s’avère indispensable pour nous
dans la mesure où ce système constitue le mode d’épargne et de crédit
informel le plus développé.
2.2.1.Le prêt usuaire ou « Banque Lambert »
Le recours à l’usure constitue une voie alternative permettant
aux ménages congolais d’assurer dans une certaine mesure les
dépenses de base, compte tenu de la répulsion exercée par les
systèmes financiers formels. Ainsi, les individus peuvent s’acquitter
des frais de scolarité de leurs enfants ou assurer la couverture des
dépenses médicales. A ce titre, le recours à l’usure permet le bénéfice
d’un prêt à la consommation. Cependant, les pratiques usuaires
permettent également sous certaines conditions le démarrage des
activités commerciales.
~	
  47	
  ~	
  
	
  
Au Congo, l’existence de taux usuaire de l’ordre de 20 à 50% par
mois se maintient dans un espace économique fragmenté.
Il sied d’établir une liaison directe entre le développement du
système de « Banque Lambert » et la prolifération de l’inflation dans la
mesure où les exigences liées au paiement des intérêts exorbitants
poussent généralement les opérateurs économiques (entrepreneurs) à
fixer des prix élevés au détail pour bénéficier d’une marge bénéficiaire
convenable.
Par ailleurs, les prêteurs usuaires sont tentés de procéder par la
suite à l’indexation de leurs actifs au cours du marché parallèle des
devises pour ne pas subir l’érosion monétaire. Cette pratique
spéculative tend à accélérer le mouvement à la hausse des prix, en
pénalisant d’avantage les entrepreneurs informels dont les coûts du
crédit s’alourdissent.
La pratique de l’usure dans la société congolaise
En règle générale, l’intérêt est appliqué sur le capital emprunté
au départ, mais il existe une certaine souplesse des mécanismes
permettant au débiteur de s’acquitter uniquement des intérêts et de
rembourser le principal à l’issue de l’échéance suivante. De même,
lorsque l’emprunteur rembourse seulement le capital principal dans le
délai fixé au préalable, les intérêts échus non payés deviennent
capitalisables au même taux et remboursable à une nouvelle
échéance. En cas de non remboursement du principal et des intérêts,
les taux d’intérêts s’appliquent à l’ensemble de ces ressources.
Il convient de remarquer qu’en période d’instabilité socio-politique et
de contraction de revenus réels des individus, ce risque devient
incontournable.
~	
  48	
  ~	
  
	
  
L’appréhension de l’usure à la lumière des pratiques
coutumières permet de différencier deux cas : Le prêt usuaire peut être
soit admis, soit érigé en infraction pénale coutumière. Ainsi, dans la
tradition BINDJI (Province du Kasaï occidental) l’existence du
« BUKALANJI » est admise.
Il s’agit d’une association des riches permettant l’octroi des prêts
financiers et matériels moyennant intérêts. Une telle opération
présente les risques puisque la fixation du taux d’intérêt reste
arbitraire. Par contre dans la tradition Songye de la région de Likasi,
l’usure est répréhensible par la coutume. En effet, cette pratique
favorise l’exploitation de la misère publique en pénalisant les plus
démunis du fait de l’acquisition des gains exorbitants.
Les raisons poussant les agents économiques à recourir aux
prêts usuaires sont multiples. En règle générale, les salariés du
secteur moderne y trouvent un moyen de desserrer temporairement
leur contrainte financière, compte tenu de baisse vertigineuse de leurs
salaires réels. En effet, les rémunérations nominales ne sont pas
généralement indexées au coût de la vie et les ajustements salariaux
opérés brutalement n’arrivent toujours pas à compenser la perte de
pouvoir d’achat.
La pratique de l’usure est souvent le fait des prêteurs privés qui
sont dans la plus part de cas de commerçant. Le système repose
généralement sur des prêts consentis aux clients à partir des capitaux
propres. Il sied de dire aussi que ces prêteurs privés n’acceptent pas
de dépôts. Les taux d’intérêts sont en général élevés et les transactions
se déroulent en dehors du cadre juridique.
On peut également mentionner l’existence des liens personnels dans
la réalisation de ces opérations. En outre, la souplesse et la rapidité
demeurent fondamentales dans les remboursements.
2.2.2. Les tontines mutuelles
~	
  49	
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Les tontines mutuelles en République Démocratique du Congo
regroupent dans la plupart de cas les agents de l’Etat, les salariés du secteur
privé, les ménagères et même les étudiants, les vendeurs qui œuvrent dans
des grands et petits marchés urbains. Il convient de mentionner que la
confiance reste l’élément déterminant à la base du fonctionnement des
tontines mutuelles.
En effet, les membres des tontines se connaissent généralement
et bénéficient d’un crédit de confiance mutuelle.
Le Likelemba constitue un contrat consensuel se déroulent en
dehors du champs de l’administration publique.
Ses caractéristiques permanentes sont :
- l’absence des preuves écrites ;
- les engagements restent généralement verbaux ;
- les rapports avec le système bancaire formel demeurent aléatoires.
La gestion de « Likelemba » est assurée bénévolement par un
membre influant nommé « Tata Likelemba » ou « Mama Likelemba » qui
recueille les fonds pour les remettre successivement aux différents
bénéficiaires.
Le Muziki : Contrairement au Likelemba, l’accès au Muziki constitue
un contrat implicite permettant la socialisation des problèmes
individuels.
Ainsi, à part les mises obligatoires pour les levées, les membres à des
cotisations spéciales pour faciliter l’assistance mutuelle dans certaines
circonstances comme les naissances, les baptêmes, le décès, …
Au-delà de la souplesse des transactions et de la faiblesse des
coûts, les tontines présentent quelques inconvénients.
~	
  50	
  ~	
  
	
  
En effet, eu égard à l’inflation persistant dans notre économie,
les derniers bénéficiaires voient leurs pouvoirs d’achat baisser
considérablement. Ainsi, le système tontinier accorde un prêt sans
intérêt au premier bénéficiaire alors que le dernier s’autofinance.
De même, l’incapacité financière d’un membre et son retrait
unilatéral ne lui permettent pas, en général, de bénéficier du
remboursement dans un délai adéquat(28).
Section 3 : ETAT DES LIEUX DE LA MICRO-FINANCE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
Le secteur de micro-finance était constitué à la fin de l’année
2010 de 143 coopératives d’épargne et de crédit (COOPEC) ainsi que de 19
institutions de micro-finance (IMFs) répartis comme suit sur le territoire
national.
Tableau 4 : Répartition de la micro-finance sur le territoire national
	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  	
  
(28)
	
  Claude	
  SUMATA,	
  L’économie	
  parallèle	
  de	
  la	
  R.D.C.,	
  éd.	
  L’Harmattan,	
  p.	
  44-­‐46.	
  
~	
  51	
  ~	
  
	
  
PROVINCE IMF COOPEC TOTAL
BANDUNDU
BAS-CONGO
EQUATEUR
KASAI-OCCIDENTAL
KASAI-ORIENTAL
KATANGA
KINSHASA
MANIEMA
NORD-KIVU
SUD-KIVU
1
1
-
-
1
1
11
-
2
2
12
12
-
-
1
2
1
31
4
44
13
13
-
-
1
3
2
42
4
46
TOTAL 19 143 162
Source : BCC.
A travers ses activités de proximités, ce secteur offre à la population à faible
revenu des services financiers, permettant ainsi aux ménages de faire face à
leurs besoins et à financer des projets d’investissement en vue de leur bien
être.
Certes, il a été noté une progression du total bilantaire au bout
de cette année et un début du professionnalisme, induit par le suivi régulier
des institutions et l’appui technique aussi bien de la Banque Centrale que
des partenaires extérieures tel que le Fonds de Promotion de la micro-
finance.
Cependant, beaucoup restent encore à faire pour les amener à atteindre
l’autosuffisance opérationnelle et financière ainsi que la pérennité.
Il y a également 5 banques qui se sont spécialisées en micro-
finance en ciblant aussi les petites et moyennes entreprises.
Le secteur de la micro-finance fait l’objet de certaines critiques, notamment
l’application des taux d’intérêt prohibitifs pour le crédit, le non respect des
dispositions règlementaires et des normes prudentielles et la disparition des
~	
  52	
  ~	
  
	
  
fonds des épargnants. Et souvent l’autorité monétaire en arrive à retirer
l’agrément des institutions de micro-finance concernées.
~	
  53	
  ~	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
	
  
~	
  54	
  ~	
  
	
  
Section 4 : MICRO-FINANCE ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Comment la micro-finance peut contribuer à la croissance économique en
R.D.C. ?
Dans la mesure où les PME congolaises révèlent déjà leur savoir
faire, il y a lieu d’affirmer que la micro-finance peut contribuer à la
croissance économique.
En illustrant le cas des ateliers de menuiserie, nous avons
remarqué qu’ils fabriquent des beaux meubles mais souvent dépourvus de la
compétitivité de prix.
Le fait que les PME congolaises sont soumises à des taux
d’intérêts débiteurs très élevés leur pousse à hausse les prix des meubles
fabriqués en vue d’en tirer des marges bénéficiaires convenables et de
pouvoir rembourser les sommes empruntées dans le but de gagner
d’avantage la confiance vis-à-vis de leurs financeurs.
L’assainissement du secteur de la micro-finance en R.D.C.
pourra permettre aux PME de produire à faible coût et de répondre aux
goûts des consommateurs locaux. Ceci étant, la demande de ces meubles va
croître. Par ricochet ces PME chercheront à améliorer leurs facteurs
technologiques et solliciteront une main-d’œuvre supplémentaire (réduction
du taux de chômage) pour produire plus. Puis viendra l’étape de la
consommation de masse au cours de laquelle se développera le secteur.
Ainsi, la micro-finance peut jouer un rôle considérable dans la croissance
économique en R.D.C.
~	
  55	
  ~	
  
	
  
Tableau n° 6 : Evolution du taux de chômage et du taux de croissance
économique en République Démocratique du Congo
Années
Taux
2007 2008 2009 2010
Taux de chômage 88,0% 88,4% 88,4% 88,4%
Taux de croissance
économique
6,3% 6,2% 2,8% 6,1%
Sources : BCC.
Taux de chômage moyen
88,0% + 88,4% + 88,4% + 88,4% = 88,3%
4
Taux moyen de croissance économique
6,3% + 6,2% + 2,5% + 6,1% = 5,35%
4
Commentaire :
Si avec un taux de chômage moyen de 88,3%, la croissance économique
atteint en moyenne un taux de 5%, donc l’assainissement du secteur de la
micro-finance qui stimulera le plein emploi et relancera la demande des
biens produits par les P.M.E. et donc la production des biens gonflera ce
taux moyen de croissance économique.
~	
  56	
  ~	
  
	
  
CRITIQUES
Il sied de dire qu’en R.D.C. le système financier classique se
heurte à des difficultés énormes. C’est notamment la prolifération des
circuits financiers informels qui rend impuissant les autorités de la politique
monétaire.
Ceci étant, ces autorités se décident en fin de mener une
politique monétaire restrictive ce qui rend difficile l’allocation de crédit aux
PME. Ces derniers étant incapables de pouvoir supporter et rembourser les
taux d’intérêt débiteur excessif, se voient exclus du système financier
classique pour les risques qu’elles présentent. Comme elles tiennent à
poursuivre leurs activités à tout prix, la PME congolaise se décide de
renforcer les assises de la finance informelle. Et là y existent des
spéculateurs qui pratiquent l’usure. En réalité, ce système financier n’est
pas tellement différent du système financier bancaire en ce qui concerne
l’indexation des taux d’intérêt débiteurs élevés. Mais la PME continue à tenir
pour l’informel puisque ce dernier se révèle efficace du point de vue
relationnel et informationnel et même du point de vue de la confiance. Ainsi,
il faut dire que l’ascension du système financier informel est dû à
l’inadéquation des IMFs, des COOPEC et à la faillite de la CADECO.
Dès lors que les IMFS, les COOPEC et la CADECO n’assume
plus leurs missions, la Banque Centrale se trouve dans la difficulté de
pouvoir gérer la masse monétaire en circulation, de pouvoir agir sur l’octroie
de crédit quand il le faut. Bref de pouvoir mener une bonne politique
monétaire.
Les autorités monétaires congolaises s’abstiennent de mener une politique
monétaire expansionniste dans la mesure où elles savent qu’elle débouchera
surement à une hyper inflation étant donné qu’il existe en dehors du
formelle un circuit simplifié de la monnaie parallèle (informel) qui échappe
aux yeux des autorités monétaires et ne répond pas à leurs objectifs finals.
~	
  57	
  ~	
  
	
  
D’où, on a deux circuits simplifiés de la monnaie qui se présentent comme
suit :
Finance informelle Finance formelle et semi-formelle
TONTINES … BANQUES, IMFs, COOPEC
Dépôts Dépôts
Prêts Prêts
Consommation Consommation
PME Salaires Ménages Salaires Grandes
Entreprises,
PME
(Remboursement) (Prêt) (Moyen de paiement) (Remboursement)
~	
  58	
  ~	
  
	
  
SUGGESTIONS
Nous suggérons aux autorités politiques et monétaires
d’accorder beaucoup d’attention et d’importance aux nouvelles technologies
d’information et de communication pour faciliter et promouvoir l’usage
massif des moyens de paiement scripturaux via carte bancaire porte
monnaie électronique, porte monnaie virtuel ce qui, automatiquement fera
disparaître le circuit financier informel et permettra ainsi aux autorités
monétaires de mieux gérer la masse monétaire en circulation, de pouvoir
faire un bon agencement séquentiel des mesures. Bref de mener une bonne
politique monétaire.
Il faudra également introduire, à moyen terme le scoring pour
réduire la demande de suretés réelles en garantie des prêts aux PME.
Le Ministère des PME et les IMFs doivent concevoir des logiciels permettant
aux PME de tenir une bonne comptabilité et de gérer les risques liés à leurs
entreprises, les accompagner dans le développement de leurs activités par
des stratégies comme : favoriser l’exposition des meubles produits par les
ateliers de menuiserie qui, par la suite pourront arracher des grands
contrats avec des grandes entreprises, etc.
Il est indispensable qu’une passerelle soit établie entre les IMFS
et les banques afin que les PME qui ont atteint des chiffres d’affaire annuels
supérieurs à 990.000 FC soient intégrées progressivement dans le secteur
bancaire.
Nous suggérons aux autorités étatiques de créer les institutions de micro-
finance étatiques.
Enfin, la coordination rapprochée des politiques budgétaires et
monétaires.
~	
  59	
  ~	
  
	
  
CONCLUSION GENERALECONCLUSION GENERALE
Le présent mémoire a porté sur un sujet intitulé « Risques
bancaires, Micro-finance et croissance économique en R.D.C. »
Au terme de cette étude, nous ne pouvons prétendre avoir épuisé
le sujet.
Nous avons tenté de répondre aux questions suivantes :
-­‐ Quel est l’état de lieu de la micro-finance en R.D.C. ?
-­‐ Quels sont les risques qui guettent les banques congolaises en
octroyant des micro crédit aux PME ?
-­‐ Les politiques monétaire et budgétaire de la R.D.C. sont-elles
favorables pour promouvoir le financement des PME ?
Ce travail a été structuré en trois chapitres :
Le premier intitulé cadre conceptuel et théorique s’est focalisé sur les
définitions et théories explicatives concernant les risques bancaires, la
micro-finance et la croissance économique.
Le deuxième, enjeux du financement des PME s’est attelé sur les enjeux et
tensions existant entre les banques et les PME tout en s’appuyant sur les
points de vue des différents auteurs.
Et le troisième : « Risques bancaires, micro-finance et croissance économique
en R.D.C. » a démontré sur base des données chiffrées les mobiles poussant
les banques congolaises à recaler les PME ainsi que l’importance de la micro-
finance sur la croissance économique en R.D.C.
Pour y arriver, nous avons recouru aux méthodes inductive,
comparative, statistique et historique ainsi qu’aux techniques documentaires
et d’ interview.
Eu égard à ce qui précède, il sied de dire en guise de conclusion
que les risques qui guettent les banques congolaises en octroyant des fonds
~	
  60	
  ~	
  
	
  
aux PME sont les risques de crédit et les risques opérationnels. Ceci
s’explique par l’absence d’encadrement efficace des PME et par l’inefficacité
de l’environnement macro-économique marqué par les taux d’inflation
nuisible et des impôts exagérés rendant difficile les remboursements de
fonds empruntés par les PME(risque de crédit).
Avec l’ascension des NTIC, il sied d’ajouter que la gestion des
institutions financières classiques se voulant désormais informatisée oblige
forcement les PME à s’y conformer pour ne pas engendrer les risques
opérationnels dans le fief des banques désirant leur Offrir différents services
bancaires, or la plupart des PME congolaises ignorent l’usage des outils
informatiques. Dans ces conditions on peut affirmer qu’il y a là les risques
opérationnels qui se pointent.
La micro-finance censée récupérer ces PME exclues du système
financier classique demeure à un stade précaire caractérisé par : la
défaillance des institutions nationales d’appui à la micro finance, des
distorsions dans sa gestion et par l’indexation des taux prohibitifs
contribuant d’avantage à la méfiance des PME dans le système financier
formel et semi-formel. Par ricochet ces PME vont se fier au système financier
informel.
Enfin, le Gouvernement Congolais rend ses politiques budgétaire
et monétaire inefficace pour le financement des PME par sa politique
d’endettement excessif et par l’adoption des programmes d’ajustement
structurel du FMI mal appliqués. Ainsi, pour résorber les déséquilibres de
ses comptes, le Gouvernement congolais recourt souvent à la planche à billet
par le canal de la banque centrale. Craignant que celle-ci puisse engendrer
une hyperinflation, ce Gouvernement exerce un contrôle réglementaire étroit
sur l’intermédiation financière en maintenant les taux d’intérêt créditeurs en
deçà de leurs valeurs d’équilibre, en maintenant les taux directeurs élevés
entraînant à son tour la hausse des taux débiteurs. Ce qui constitue une
grande barrière au financement des PME congolaises.
~	
  61	
  ~	
  
	
  
En définitive, nous disons que conclure un travail scientifique
n’est pas synonymes de l’avoir achevé, bien plus c’est ouvrir à d’autres
chercheurs des horizons aux recherches et réalisations scientifiques à venir.
Loin de nous la prétention d’avoir cerné tous les aspects relatifs à cette
démarche.
Nous mettons un point final à cette étude en considérant qu’elle
ouvrira des nouveaux horizons aux futurs chercheurs.
~	
  62	
  ~	
  
	
  
BIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
1. ANDERSON et SWEENEY, Statistique appliquée en sciences
économiques
et de gestion, 3ème éd.
2. ARNAUD de Servigny, le Risque de crédit, 3ème édition, éd. DUNOD.
3. BOYE Sébastien, Le guide de la micro-finance, Ed. Eyrolles, 2006.
4. BRIGITH Helms, La création des secteurs financiers accessibles à tous,
édition CGAP.
5. BURDEAU G., Méthode de la science politique, éd. Dalloz, Paris 1969.
6. Claude SUMATA, L’économie parallèle de la R.D.C., Ed. L’Harmattan,
2001.
7. Dominique GUEGAN, Les chaos en finance, éd. Economica, 2003.
8. DUVERGER M., Méthodes des sciences sociales, Puf Paris 1968.
9. Erik LUNDBERG, Instability and économic growth, Yale University
press,1968.
10. FALLON Valere, Principes d’économie sociale, éd. Universelle,
Bruxelles, 1949.
11. François DES MIGHT, Pratique de l’activité bancaire, éd. DUNOD.
12. Gérard ROUYER, La banque et l’entreprise : « Techniques actuelles de
financement » 3ème édition, Banque ITB, Paris.
13. GRAWITZ, Méthode des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris.
14. Jacques SPINDLER, Contrôle des activités bancaires et risques
financiers, Edition, Economica, 1998.
15. Laurence SCIALOM, Economie bancaire, 3ème édition, éd. La
découverte.
16. MC CONNELL and BRUE in Economics principles, problems and
policies, Fifteenth edition.
17. Olivier JEREZ, Le secret bancaire, Banque éditeur.
18. Olivier PASTRE, La nouvelle économie bancaire, éd. Economica, Paris
2005.
~	
  63	
  ~	
  
	
  
19. Philippe DARREAU, Croissance et politique économique, édition de
Boeck & Larcier, Bruxelles 2003.
20. Pierre-Charles PRADIER, La notion de risque en économie, éd. La
découverte, 2006.
21. WAUTY E. & DUCHEME P., Principe d’économie politique, éd. La
procure de Namure 1975.
II. MEMOIRES ET TFC
1. KISENGA MINDANDA, La contribution des PME dans le développement
de la RDC, TFC/UNILU, 2005-2006.
2. MASANGU, La nécessité de la création des PME pour la relance
économique en R.D.C., Mémoire, UNILU 2003-2004.
III. DICTIONNAIRES
1. BERNARD Y. et COLLI, Dictionnaire économique et financier, édition
du seuil, Paris 1996.
2. BREMOND J. et GELEDAN A., Dictionnaire d’économie et des sciences
sociales, Hatier, Paris 1999.
3. Jean Bon Cœur et autres, Dictionnaire économique, 7ème édition.
IV. COURS
1. IPO ABELELA : « Cours d’initiation à la recherche scientifique »,
UNILU, G1
Economie, 2006-2007.
2. KALABA BIN SANKWE : « Notes des cours de Politique monétaire,
d’économie bancaire et comptabilité bancaire », UNILU, L1 Economie,
2011, inédit.
3. KIBOYA KETA : « Cours de statistique descriptive », UNILU, G1
Economie, 2006, inédit
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  64	
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4. LABY MPIANA, « Cours des questions monétaires des P.V.D. », L2
Economie monétaire, 2011-2012.
5. MOTA NDONGO Emile, « Cours de fluctuation et croissance
économique », UNILU, L1 Economie, 2010-2011.
6. MUGANZA, « Cours des questions spéciales en théories et politique
monétaire », UNILU, L1 Economie monétaire, 2011-2012.
7. MUSEWA M’BAYO L.M., « Cours d’entreprenariat et P.M.E. » G3
Economie, UNILU, 2009-2010.
8. MUTOMBO KYAMAKOSA, « Cours de politique économique », UNILU,
L2 Economie, 2011-2012.
9. MWALABA KASANGANA, « Cours de gestion des institutions
financières Congolaises », UNILU, L2 Economie monétaire, 2011-2012.
V. SITES INTERNET
1. www.bcc.cd
2. http://fr. wikipedia.org.
VI. DOCUMENTS ET REVUES
-­‐ Condensé d’informations statistiques de la BCC 2007, 2008, 2009 et
2010.
-­‐ Rapports annuels de la Banque Centrale du Congo 2007, 2008, 2009
et 2010.
-­‐ Arrêté Ministériel No 0010/CAB. MIN/PME/2009 Du 03/12/2009
portant règlement organique interne du ministère des PME.
MEMOIRE DE MONSIEUR AZAMA MALASHI
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MEMOIRE DE MONSIEUR AZAMA MALASHI

  • 1. ~  I  ~     EPIGRAPHE                                                                 «  Les financiers ne font bien leurs affaires que lorsque l’Etat les fait mal ». Talley rand D’après Keynes, les interventions de l’Etat consistent à : -­‐ Élaborer une politique ré distributrice des revenues ; -­‐ Adopter une politique d’expansion monétaire (seuil d’intérêt 2%) ; -­‐ Mettre en œuvre une politique d’investissement public.    
  • 2. ~  II  ~     D E D I C A C ED E D I C A C E A mon Père Céleste JEHOVA, je te glorifie pour le fait que tu as béni ce travail malgré les multiples obstacles rencontrés lors de son élaboration. A mes parents Guillaume MALASHI et Berthe KIBWE, vous êtes l’origine de mon existence, vous m’avez élevé dignement que ce travail témoigne vos œuvres. A mon oncle Godefroid KIBOYA et ma tante Francine CHANSA, voici le couronnement des efforts que vous ne cessez d’exhorter à ma personne. Sans lequel ce travail n’aurait été qu’une légende. A ma tante, Hortense KASAWA. Aux Révérends- Pères Daniel MAFUTA et Richard. A mes frères et sœurs : Hydris MALASHI, Adou MALASHI, Dan MASOLO, Berthier MALASHI, Gisel MENGELWA, Lucien MASOLO, Lesly MUSAO, Igal KIBOYA, Marie BANZA, Jeannette NGONGA, Jenny NGONGA, Eddy KIMPINDE, Nathan, Rosie. A ma future épouse Mathilde NYEMBO pour ton soutien moral et ta sagesse dont je ne cessais de m’imprégner pour être assidu durant mon parcours universitaire. A tous mes oncles, tantes, frères, sœurs, nièces, neveux, amis et amies, aux uns pour le réconfort et assistance et aux autres que ceci soit pour eux un exemple à suivre dans la recherche de l’excellence, de la conquête du savoir et surtout de l’indépendance. A tous, je dédie ce travail
  • 3. ~  III  ~     A V A N TA V A N T -- P R O P O SP R O P O S Avant de soumettre notre étude à nos lecteurs, qu’il nous soit permis de nous acquitter d’un agréable devoir de gratitude envers tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre ont consenti divers sacrifices et privations pour contribuer à la concrétisation du présent travail. De prime à bord, nous remercions sincèrement le Professeur KALABA BIN SANKWE qui, en dépit de toutes ses occupations tant familiales que professionnelles, a accepté d’assurer la direction de ce travail, ses observations et pertinentes remarques nous ont permis d’habiller scientifiquement cette œuvre. Que tout le corps professoral de l’université de Lubumbashi en général et en particulier ceux de la faculté des sciences économiques et de gestion trouvent à travers ce travail l’expression d’une indéfectible reconnaissance pour avoir donné une mention combien utile à notre formation au sein de la dite faculté et cela malgré toutes les difficultés que connaît notre pays, la République Démocratique du Congo. Nos remerciements s’adressent également à nos compagnons de lutte avec qui nous échangions des ouvrages scientifiques. Nous citons Freddy NYENGE, Yves IPUPU, Daniel TENDA, Joël MATUMONA, Blaise BANGA BUTU, Stève KAPUTO, Jeanne KAT, Christy KATY, Lydia MOKHA, AMURI Alphonse. Enfin, nous remercions Monsieur Henri MWALABU pour les énormes sacrifices consentis pour la saisie de ce travail. AZAMA MALASHI
  • 4. ~  IV  ~     ABREVIATIONS -­‐ B.C.C. : Banque Centrale du Congo -­‐ CADECO : Caisse d’Epargne du Congo -­‐ COOPEC : Coopérative d’Epargne et de Crédit. -­‐ I.M.F. : Institution de Micro-finance -­‐ I.M.Fs : pluriel d’I.M.F. -­‐ I.N.S. : Institut National de Statistique -­‐ N.T.I.C. : Nouvelles Technologies d’Informations et de Communications -­‐ O.N.G. : Organisations Non Gouvernementales.. -­‐ P.I.B. : Produit Intérieur Brut -­‐ P.M.E. : Petite et Moyenne Entreprise -­‐ P.M.I. : Petite et Moyenne Industrie -­‐ P.N.B. : Produit National Brut -­‐ R.D.C. : République Démocratique du Congo    
  • 5. ~  1  ~     INTRODUCTIONINTRODUCTION GENERALEGENERALE 1. PRESENTATION DU SUJET ET PROBLEMATIQUE Il sied de corroborer que la République Démocratique du Congo est un pays potentiellement riche mais malheureusement caractérisé par : -­‐ Le sous-emploi ; -­‐ Un niveau de production locale trop faible, incapable d’attirer les facteurs technologiques étrangers et de répondre aux besoins de sa population ; -­‐ L’épargne intérieure publique et/ou privée joue un rôle insignifiant dans le processus d’investissement ou de formation brute de capital fixe ; -­‐ La prédominance des institutions financières étrangères au niveau des banques commerciales désintéressées par les investissements productifs des P.M.E. Ceci étant, il nous a paru impérieux de songer à la micro finance qui stimule le plein emploi et la croissance économique par le truchement des PME étant donné que ces dernières se heurtent contre les risques auxquels les banques seraient exposées en leur octroyant des micro-crédits. C’est dans ce cadre que s’inscrit le présent travail intitulé : « Risques bancaires, micro finance et croissance économique en République Démocratique du Congo ». Nous allons essayer de dénicher les risques qui guettent les banques congolaises en finançant les PME et démontrer comment la micro- finance peut contribuer à la croissance économique en République Démocratique du Congo par le truchement des PME. Ainsi, notre analyse s’articule autour de trois questions : 1. Quel est l’état de lieu de la micro-finance en République Démocratique du Congo ?
  • 6. ~  2  ~     2. Quels sont les risques qui guettent les banques congolaises en octroyant des micro-crédits aux PME ? 3. Les politiques monétaire et budgétaire de la République Démocratique du Congo sont-elles favorables pour promouvoir le financement de PME ? 2. HYPOTHESES La finance semi-formelle est presque inexistante, car les institutions de micro-finance n’existent plus que par leurs dénominations sociales ; les institutions nationales d’appui à la micro-finance comme le ministère des PME ne fonctionnent plus à la hauteur de leurs attributions et missions qui sont celles d’encadrer, de promouvoir, de protéger les PME par la politique de micro-finance, en mettant en œuvre les stratégies appropriées et en inventoriant les besoins en financement des PME. L’informelle quant à elle prend de l’ampleur avec les organisations tontinières… Etant donné que les PME sont souvent peu préoccupées par la gestion des risques dans leurs activités, compte tenu aussi d’une absence d’encadrement de ces derniers, la probabilité du risque de crédit est très certaine pour les banques qui oseraient leur octroyer des micro-crédits. Enfin, les politiques monétaire et budgétaire ne sont pas favorables pour promouvoir l’octroi des micro-crédits dans la mesure où elles ne sont pas convergentes. Une mesure budgétaire restrictive fait monter le taux d’intérêt ce qui entraîne une hausse du coût de crédit, une baisse de l’investissement tandis qu’une mesure monétaire expansionniste baisse le taux d’intérêt qui entraîne une augmentation de l’investissement et de la consommation. Elles le seraient si elles étaient une « policy mix ». 3. CHOIX ET INTERET DU SUJET Le choix et intérêt du sujet est une section qui consiste pour le rédacteur à présenter les mobiles qui ont concouru au choix de son sujet et
  • 7. ~  3  ~     aussi à l’intérêt que ce sujet présente pour lui-même, pour son pays et pour l’évolution de la science. La formulation de ce sujet nous a paru indispensable dans la mesure où du point de vue macroéconomique les banques et les IMF jouent un très grand rôle dans le circuit simplifié de la monnaie lorsqu’elles savent financer les PME en terme de micro-finance. Ce qui, par effet d’entraînement augmente le PIB, bref la croissance économique. 4. METHODES ET TECHNIQUE DE RECHERCHE 4.1. Méthodes de recherche Tout travail qui se veut scientifique s’implique dans les recherches par un cheminement appelé méthode. Cette dernière est toujours étayée par des techniques. Pour Georges BURDEAU : « la méthode désigne d’une façon générale les voies d’accès à la connaissance indépendamment de tout souci de les articuler en un processus intellectuel logique » (1). « Au sens philosophique ou général, une méthode de travail scientifique est l’ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu’elles poursuivent, les démontrent et les vérifient »(2). Les choix d’une méthode s’inscrit dans une stratégie de recherche, car on ne peut isoler les méthodes, les abstraire des voies ouvertes pour les intérêts du chercheur (question de valeur, d’idéologies ou de théories orientant ses objectifs), ni caractéristique des informations accessibles.                                                                                                                           (1)  BURDEAU  G.,  Méthode  de  la  science  politique,  éd.  Dalloz,  Paris  1969,  p.  8.   (2)  GRAWITZ,  Méthode  des  sciences  sociales,  éd.  Dalloz,  Paris,  p.  351.   (2)  GRAWITZ,  Méthode  des  sciences  sociales,  éd.  Dalloz,  Paris,  p.  351.  
  • 8. ~  4  ~     « Une méthode guide pour la route, éclaire mais ne décide pas de la route. Assurer la pertinence d’une méthode, c’est l’ajuster aux questions posées, aux informations accessibles et aux hypothèses » (3). Nous avons recouru aux méthodes suivantes : - Méthode inductive ; - Méthode comparative ; - Méthode statistique ; - Méthode historique. a) Méthode Inductive   « Qui est basée sur l’examen de nombreux faits concrets sur l’expérimentation. Cette observation conduit à la formulation d’hypothèse des lois nouvelles » (4). Induire c’est remonter de l’observation des faits à une proposition générale. Cette méthode nous a permis de remonter des cas particuliers des P.M.E. aux propositions générales. b) Méthode Comparative   « Conduit à l’explication des faits sociaux dans la mesure où elle permet de déceler le lien de causalité ou des facteurs générateurs entre les causes » (5). Elle nous a permis de comparer les différents systèmes financiers de la R.D.C. Ce qui nous a conduit à mieux expliquer les comportements des PME et à déceler les liens de causalité. c) Méthode Statistique                                                                                                                             (3)  GRAWITZ,  op.  cit,  p.  352.   (4)  WAUTHY  E.  &  DUCHEME  P.,  Principe  d’économie  politique,  éd.  La  procure  de  Namure  1975,  p.  25.   (5)  DUVERGER  M.,  Méthodes  des  sciences  sociales,  Puf  Paris  1968,  p.  31.  
  • 9. ~  5  ~     Elle nous a permis l’élaboration des graphiques et des tableaux. Cette méthode nous a également facilité l’étude dans le temps choisi en ramenant nos données chiffrées sous forme des moyennes
  • 10. ~  6  ~     d) Méthode Historique       Nous avions jeté un coup d’œil rétrospectif dans le passé pour retracer la genèse et l’évolution de la micro-finance et pour mieux appréhender le secteur de la micro finance congolaise. 4.2. LES TECHNIQUES DE RECHERCHE « Toute recherche scientifique en science sociale comme dans les sciences en général doit comporter l’utilisation des procédés opératoires rigoureux bien définis, transmissibles, susceptibles d’être appliqués à nouveaux dans les mêmes conditions adaptées au genre des problèmes et des phénomènes en cours, ce sont là les techniques » (6). Les techniques sont des instruments de repérage adaptés à la récolte des données sur terrain. Ainsi, dans notre analyse, les techniques suivantes nous ont aidées à récolter les informations nécessaires à son accomplissement : Technique documentaire et l’interview. - La technique documentaire : elle nous a aidé à entrer en contact avec les réalités que nous analysons par les biais des documents écrits (ouvrages, articles, notes des cours, internet, rapports…). Par le truchement de cette technique, nous avons pu sélectionner les données en consultant certains ouvrages, travaux, sites internet, rapport et archives ayant trait d’une manière ou d’une autre au sujet de notre étude. - La technique d’interview libre : Selon le dictionnaire universel : « l’interview est un entretien au cours duquel un enquêteur interroge une personne sur sa vie et ses opinions » (7). En d’autres termes : « c’est un support oral entre deux personnes » (8).                                                                                                                           (6)  GRAWITZ  M.,  op.  cit.,  p.  352.   (7)  Dictionnaire  universel,  Paris  1997,  p.  10.   (8)  GRAWITZ,  op.  cit.,  éd.  Dalloz  2001,  p.  643.  
  • 11. ~  7  ~     L’interview nous a permis d’avoir des analyses et points de vue des spécialistes, des décideurs et des managers des différentes banques, IMFs et PME. 5. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE Un travail scientifique mérite d’être saisi à travers les conditions diachroniques attentives au contexte spatio-temporel déterminé afin d’en dégager une nette compréhension et permettre une explication objective. Ainsi, notre sujet se focalise sur la République Démocratique du Congo et nous avons limité son étude dans l’intervalle d’années allant de 2007 à 2010, période qui nous a permis de faire une collecte des données nécessaires à notre travail. 6. PLAN SOMMAIRE Hormis l’introduction et la conclusion, ce travail est subdivisé en trois chapitres : Le premier : « cadre conceptuel et théorique » sera consacré aux définitions et notions théoriques sur les risques bancaires, la micro finance et la croissance économique. Le deuxième : « les enjeux du financement des P.M.E. » qui épinglera les enjeux du financement des PME tout en s’appuyant sur les différents points des vues de quelques auteurs. Le troisième : « Risques bancaires, micro finance et croissance économique en R.D.C. » dénichera les risques qui guettent les banques congolaises en finançant les PME et va démontrer comment la micro finance peut contribuer à la croissance économique en République Démocratique du Congo.
  • 12. ~  8  ~     Chapitre Ier.Chapitre Ier. CADRE CONCEPTUEL ETCADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUETHEORIQUE   Section 1 : CADRE CONCEPTUEL 1.1. Définition des concepts 1.1.1. Risques bancaires Ce sont les risques liés aux activités bancaires. 1.1.2. La micro-finance « La micro-finance consiste en la fourniture d’un ensemble des produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel ; c’est-à-dire l’ensemble des marchés et institutions qui permettent d’établir des contrats financiers et d’échanger des actifs et des risques »(9). 1.1.3. La croissance économique « Augmentation soutenue, pendant une période longue de la production d’un PIB (Produit Intérieur Brut) à prix constant comme indicateur de croissance. La croissance économique désigne donc la variation positive de la production des biens et des services dans une économie sur une période longue. En pratique, l’indicateur le plus utilisé pour sa mesure est le PIB mesuré en volume ou à prix constant pour corriger les effets de l’inflation. Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent la croissance du PIB par habitant comme indicateur de l’amélioration de la richesse individuelle, assimilée au niveau de vie » (10).                                                                                                                           (9)  WIKYPEDIA  encyclopédie  libre.   (10)  WIKYPEDIA  encyclopédie  libre.  
  • 13. ~  9  ~     Section 2 : CADRE THEORIQUE 2.1. Risques bancaires « Les risques liés à l’activité bancaire ont fait l’objet d’une description et d’une classification systématique dans un rapport du comité de Bale (1997). Ce texte distingue trois types des risques : a) Le risque de crédit Concerne le non paiement à temps par un emprunteur des intérêts ou du principal. En général, risque de défaut, risque de contre partie et risque de signature sont synonymes de risque de crédit. - Le risque pays est pour sa part lié au contexte économique social et politique du pays de l’emprunteur. C’est le cas des emprunts Russes dont le remboursement n’était pas honoré après la révolution de 1917. - Le risque de transfert est un cas particulier du risque pays qui couvre l’impossibilité pour un emprunteur d’avoir accès à la monnaie étrangère dans laquelle il s’est endetté. b) Le risque de marché C’est un effet sur le bilan des variations des cours des titres ou actifs détenus. Les banques qui opèrent en tant que teneurs de marché sont particulièrement exposées en cas de variations brutales (krachs). On distingue suivant les instruments : - Le risque de change : C’est le risque sur les variations des cours des monnaies entre elles. Risque sensiblement lié au facteur temps.
  • 14. ~  10  ~     - Le risque de taux : C’est le risque des prêts-emprunts. C’est le risque que les taux de crédit évoluent défavorablement. Ainsi, si vous êtes emprunteur à taux variable, vous êtes en risque de taux lorsque les taux augmentent, car vous payerez plus cher. A l’inverse, si vous êtes prêteur, vous êtes en risque de taux lorsque les taux baissent, car vous perdrez des revenus. Les autres risques de marché (en particulier sur les actions). c) Le risque opérationnel Peut conduire à des pertes directes ou indirectes résultant d’une inadéquation ou d’une défaillance attribuable à des procédures, des agents, des systèmes internes ou à des événements extérieurs. Il résulte essentiellement du défaut de contrôle interne aux firmes ou d’errements dans la gouvernance à quoi ont peut ajouter : - Le risque de liquidité qui provient du manque à gagner qui résulte de la vente précipitée d’actifs ou de la souscription de crédit coûteux pour honorer un paiement (par exemple : perte de vivendi-universal quand elle revendit précipitamment des actifs au printemps 2002) ; - Les risques légaux liés à la négociation des produits nouveaux encore peu ou pas réglementés, ou à l’évolution du droit qui peut être rétroactif en matière fiscale ; - Les risques de réputation qui sont particulièrement dommageables aux banques, car ce sont des organes de crédit lesquels reposent évidemment sur la confiance »(11).                                                                                                                           (11)  Pierre-­‐Charles  Pradier,  La  notion  de  risque  en  économie,  éd.  La  découverte  2006,  p.  16.  
  • 15. ~  11  ~     2.1.1. De risques bancaires aux Risques d’un investissement En octroyant des crédits aux entreprises les banques partagent avec eux les risques ci-dessous : 1. Les risques industriels, commerciaux ou sociaux : Ces risques résultent du manque de compétitivité dans un secteur dans lequel une entreprise s’est lancée dû à l’arrivée des nouveaux concurrents dans le secteur (percés technologiques…) ; 2. Les risques de solvabilité : C’est le risque qu’une entreprise perde définitivement ses créances ; 3. Le risque de change : Une hausse du dollar contre les francs congolais entraine une perte de valeur « des avoirs » libellés en francs congolais ; 4. Le risque de taux d’intérêt : Les fluctuations des taux d’intérêt exposent les détenteurs du titre au risque de moins value. C’est le risque des prêts-emprunt (cfr page 8) ; 5. Les risques politiques : guerre, reformes fiscales ; 6. Le risque d’inflation : Une hausse généralisée des prix entraînant la hausse de matière première, hausse le coût de production des PMI ; 7. Le risque d’escroquerie ; 8. Les risques conjoncturels.
  • 16. ~  12  ~     2.1.2. Le risque de la grande entreprise à la PME Dans les grandes entreprises, on trouve des équipes spécialisées à la tête desquelles œuvre un gestionnaire du risque ou risk manager. Il a donc vocation à gérer les risques de l’entreprise qui l’emploie. Pour les PME, elles sont encore peut préoccupées de gestion des risques selon une étude du cabinet d’audit Mazars, qui a interrogé environ 200 entreprises affichant des chiffres de 100 millions à quelques milliards d’euros, les risques qui peuvent entraîner une sanction du client suivis des risques techniques ou opérationnels. » (Les Echos 09/05/2007 la gestion des risques s’installe aussi dans les entreprises de taille moyenne). 2.1.3. Risques bancaires et comptabilité bancaire « Les provisions constituées au passif du bilan bancaire visent à compenser le risque de non remboursement de certaines créances de la banque. Elles recouvrent des provisions pour dépréciation, c’est-à-dire pour créances douteuses, provision pour risques et charges liées notamment au risque de change et à l’exécution des engagements hors bilan, et des provisions pour risque-pays »(12). Ces provisions apparaissent plus précisément dans la rubrique « provisions pour risque et charges ». Dans la rubrique « fonds pour risques bancaires généraux » sont enregistrées les provisions pour risque sans affectation déterminée en dérogation à la règle comptable qui stipule que toute provision compense un événement à survenance probable et un risque identifié.                                                                                                                           (12)  Laurence  Scialom,  Economie  bancaire,  3 ème  éd.  La  Découverte,  p.  10.  
  • 17. ~  13  ~     2.2. Approche théorique de la micro-finance 2.2.1. Historique de la micro-finance « Dans le passé, les pratiques visionnaires de certains moines franciscains qui avaient fondé au XVème siècle des Monts de Piétés présentaient des orientations communautaires. En 1849, Friedrich Wilhelm RAIFFESEN, un bourgmestre protestant d’une localité rurale de la Prusse Rhénane, animé d’un grand esprit de charité chrétien et qui était ému par la détresse des petits cultivateurs atteints par les crises agricoles. Il créa pour ce fait la première société coopérative d’épargne et de crédit, une institution qui offre des services d’épargne aux populations ouvrières pauvres et exclues des banques classiques. L’épargne collectée permet de consentir des crédits à d’autres clients. Le système a été développé par le Professeur d’économie bangladeshi MUHAMMAD YUNNUS au cours de 30 dernières années. Avec Grameen Bank, il développe le micro-crédit au Bangladesh et ouvre la voie à des nombreuses autres expériences menées dans le monde entier. Ce qui lui a valu le prix Nobel de la paix 2006. En effet, lors d’une séance de travaux pratiques d’un cours d’investissement, MUHAMMAD YUNNUS propose à des étudiants d’interroger les fabricants de tabourets en bambou des plus proches villages. Les 42 femmes artisanes ont besoin de 27 dollars au total pour développer leur activité. Or toutes les banques refusent de financer ce trop faible montant à des clients à priori de insolvables. YUNNUS déclare avoir eu honte de cette situation et prête la somme de sa propre poche.
  • 18. ~  14  ~     En permettant aux producteurs d’acheter d’avance le bambou sans subir les variations importantes de prix, ils réussissent à créer des emplois et à rembourser. Depuis 1999, la méthodologie de crédit collectif, utilisant les mécanismes d’épargne locale et de caution solidaire pour couvrir le risque de crédit. Les micro-crédits se sont rapidement ajoutés des financements extérieurs reposant sur un système de titrisation des portefeuilles de crédit. Le succès de la Grameen Bank qui compte maintenant comme clients plus de 7 millions de Bangladaises pauvres a connu un écho dans le monde entier. Dans la pratique, il s’est avéré difficile de recopier cette expérience à cause de diverses raisons telles que des régions à faibles densités de population. La Banque Mondiale a recensé en 2002 quelques 10.000 IMFS dans 85 pays au service de 130 millions de personnes pour un encours de 30 milliards d’Euro. Beaucoup de progrès ont été effectués, mais tous les problèmes n’ont pas été résolus et la grande majorité de la population qui gagne moins d’un euro par jour, spécialement dans les zones rurales, ne bénéficie toujours d’aucun accès au secteur financier formel. 2.2.2. Critiques de la micro-finance « 1° La réduction de pauvreté : plusieurs études menées à des années d’écart et sur différents continents ont montré que l’action des IMFS recueillait des résultats impressionnant, tant sur le plan économique avec des impacts sur le niveau de revenu et la capacité à épargner que sur le plan social avec ses effets sur la scolarisation des enfants, l’accès aux soins et l’amélioration de l’habitat ».
  • 19. ~  15  ~     2° Les taux d’intérêt auxquels devraient consentir les emprunteurs sont élevés avec, en 2006, une moyenne de 23,3% pour un échantillon de 704 IMFS. D’après MUHAMMAD YUNNUS, les IMFS appliquant un taux supérieur à 15% pour des crédits à long terme devraient être pénalisées ; 3° Une large part de l’argent n’est pas utilisé efficacement, soit parce qu’il se retrouve raccroché à des mécanismes de financement compliqués, ou bien l’argent est confié à des partenaires non crédibles ; 4° Il est reproché aux animateurs des IMFs de ne pas s’intéresser aux conditions de travail des ménages pauvres, particulièrement lorsque les emprunteurs deviennent des quasi salariés des IMFs à qui ils vendent de l’artisanat. L’activité de micro-crédit encourage les micro-projets au niveau local. Cela permet d’induire des mutations à la base. Celles-ci sont souvent plus efficace et ont plus un grand effet d’entraînement que certaines infrastructures ou gros projets industriels qui bénéficient rarement aux pauvres »(13). La micro-finance peut recourir, en principe, toutes les démarches ayant pour but d’accroître les accès ou d’améliorer la qualité des services financiers auxquels les pauvres peuvent recourir où qui peuvent leur être d’une quelconque utilité. Les pauvres empruntent, par exemple, et placent de la même façon leur économie dans l’économie informelle. Il est bien difficile de tracer une frontière bien nette qui distinguerait la micro-finance d’activités similaires. Cependant, il est généralement admis que la micro-finance consiste non pas à                                                                                                                           (13)  BOYE  Sébastien,  Le  guide  de  la  micro  finance,  Eyrolles,  2006,  pp.  93-­‐96.  
  • 20. ~  16  ~     distribuer, mais à donner aux plus pauvres des moyens de gagner leur vie en donnant accès à des services financiers. Dans certaines contrées, le gouvernement lui-même encourage ces pratiques, en mandatant par exemple une banque d’Etat d’ouvrir des comptes pour les consommateurs à faible revenu. En 2004, quelques principes qui résument un siècle et demi de pratiques diverses ont été regroupés en une de manifeste par les CGAP (consulative group to assist the poor) et retenus par les dirigeants du G8 au sommet du 10 juin 2004. 1. Les PME n’ont pas seulement besoin des crédits, mais aussi des moyens pour placer leur épargne, assurance et de services de transferts de fond ; 2. La micro-finance doit procurer des avantages aux ménages pauvres tels que l’élévation du niveau de vie, constitution de patrimoine, prévision en cas d’une confrontation des remous avenir ; 3. Vu l’absence des subsides provenant des donateurs ou du gouvernement, la micro-finance doit s’auto entretenir ; 4. Les IMFs locales mises sur pied, doivent être permanentes ; 2.2.3. Systèmes financiers inclusifs « D’après Brigith HELMS, on distingue quatre catégories de prestations de micro-finance et plaide pour une stratégie proactive impliquant chacune de ces catégories pour les mobiliser au service des idéaux de son mouvement
  • 21. ~  17  ~     1° Les prestations informelles de services financiers On y retrouve les prêteurs traditionnels, les prêteurs sur gage, les collecteurs d’épargne, le garde monnaie. Ces prestations informel offrent des services flexibles, rapides et personnalisés, mais coûteux et le choix des produits financiers limités et à très court terme. Quant à l’épargne, elle est risquée, car beaucoup y perdent ; 2° Les associations mutualistes Il s’agit beaucoup plus des coopératives de crédit. Elles sont généralement des petites structures bien implantées au niveau local et offrent presque les mêmes services que les prestataires informels. A noter qu’ils n’ont pas vraiment la compétence en la matière ; 3° Les O.N.G. Elles se sont développées à travers le monde depuis 1975 et se sont montrées très innovantes dans des formules bancaires. Elles ont réussi à casser les barrières qui pouvaient leur interdire d’accéder aux populations les plus pauvres ; mais elles dépendent trop des donateurs d’où la fragile gouvernance ; 4° Les structures financières institutionnelles Ces structures sont gérées et dirigées classiquement, elles offrent une large gamme de services financiers et contrôlent des réseaux d’agences qui peuvent s’étendre au-delà des frontières de leurs pays d’origine. Elles se sont néanmoins révélées être réticentes à assumer des missions sociales et à cause de leur coût par opération élevée, ne
  • 22. ~  18  ~     peuvent pas offrir des services aux pauvres. Ce sont des banques classiques »(14). 2.2.4. Types de crédits 1° Le crédit hypothécaire (immobilier) Avec un nantissement porté sur la propriété d’un immeuble, il se fait généralement sur hypothèque. Il a comme inconvénients : - Pour le prêteur : l’échéance est grande (5, 10, 20 ans) d’où la difficulté de rentrer dans ses fonds avant l’échéance. - Pour l’emprunteur : la difficulté de l’employer à des fins lucratifs à cause des frais et taux d’intérêt souvent très élevés. 2° Le crédit foncier Gagé par propriété du sol avec à peu près les mêmes caractéristiques que le crédit hypothécaire. 3° Le crédit mobilier Gagé par des biens meubles. Autrement appelé Mont de piété. Il date du moyen âge en Italie. Il fut institué dans un but de charité pour arracher les gens dans le besoin à la capacité des usuriers ; 4° Le crédit agricole et le crédit urbains Le premier est fait aux agriculteurs et gagé sur leurs moyens de production tandis que le second, fait aux petits commerçants et aux artisans, est gagé sur leurs meubles et leurs qualités personnelles.                                                                                                                           (14)  Brigith  HELMS,  La  création  des  secteurs  financiers  accessibles  à  tous,  CGA,  pp  35-­‐37.  
  • 23. ~  19  ~     Notons que l’organisation de ces sortes de crédits est de grande importance au point de vue économique et social ; car la prospérité de l’agriculture et de la PME (Petite et Moyenne Entreprise) en dépend en grande partie dans la mesure où elle concerne une majeur partie de la population congolaise. 2.2.5. Catégorisation de crédit Il importe de bien distinguer le crédit sur base de la destination immédiate des prêts ou des délais consentis : 1° Le crédit à la production : « le prêt offert à une destination productive en vue d’accroître la richesse publique ; d’autre part, l’emploi productif constitue pour le débiteur le meilleur moyen de se libérer et pour le créancier, une garantie de remboursement ; 2° Le crédit à la consommation : il se justifie dans certains cas pour permettre à quelqu’un de franchir une période difficile qui sera normalement suivie d’une période fructueuse. Il est généralement néfaste dans la mesure où la richesse disparaît sans donner d’équivalent économique, le public n’en peut rien retirer et le créancier se dépouiller sans trouver une garantie de remboursement » (15). 2.2.6. L’intérêt (Coût du crédit) Les intérêts sont une somme d’argent que l’emprunteur doit rembourser en plus de la somme empruntée. Nous avons l’intérêt simple qui est l’intérêt sur le capital initial et l’intérêt composé qui correspond à un intérêt gagné, devenant un capital qui est placé et qui rapporte des intérêts, dans ce cas on parle de capitalisation.                                                                                                                           (15)  FALLON  Valere,  Principes  d’économie  sociale,  éd.  Universelle  Bruxelles,  1949,  p.  425.  
  • 24. ~  20  ~     Plusieurs auteurs condamnaient la pratique des intérêts en tant qu’usure. Mais de nos jours, trois arguments justifient son paiement : - Le risque du prêteur : en cas de non remboursement et non solvabilité les intérêts couvrent les pertes si la vente de leurs biens ne couvre pas la somme prêtée ; - L’inflation : les intérêts permettent de récupérer in fine une quantité équivalente de la monnaie dévaluée par l’inflation ; - La rémunération de l’activité bancaire : Les intérêts correspondent aux bénéfices réalisés dans l’activité. Pour satisfaire les demandes des crédits, une institution financière doit, soit utiliser une épargne préalable dont elle dispose ; soit emprunter à son tour sur le marché monétaire moyennant aussi un intérêt. Section 3 : THEORIES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE   3.1. Différence entre croissance économique expansion et développement « La croissance économique n’est pas à confondre à l’expansion. Si le cadre temporel de la croissance est le long terme celui de l’expansion est le court ou le moyen terme. Elle se diffère aussi du développement dans la mesure où la croissance est un phénomène quantitatif, tandis que le développement est un phénomène qualitatif. Il faut cependant remarquer qu’à long terme une croissance de la production implique des modifications structurelles, démographiques, techniques, sectorielle, etc. »(16).                                                                                                                           (16)  Jean  Bon  Cœur  &  autres  Dictionnaire  économique,  7 ème  éd.,  p.  58-­‐59.  
  • 25. ~  21  ~     3.2. Les facteurs de la croissance économique « D’une façon très générale, on peut énoncer comme principaux facteurs de croissance : l’augmentation de la population active et de la qualification de la main-d’œuvre, l’accumulation du capital, les progrès de la division et l’organisation du travail. 3.3. Etapes de la croissance économique Selon Walt W. ROSTON, toute économie passerait par cinq étapes de développement : -­‐ La société traditionnelle qui se caractérise par l’importance de la production agricole dans le produit total ; -­‐ La préparation au décollage, phase au cours de laquelle l’agriculture réalise des surplus à l’aide des techniques nouvelles, ayant pour conséquence, l’ouverture des marchés mondiaux, la transformation des mentalités des hommes qui, désormais sont animés de l’esprit d’entreprise ; -­‐ Le décollage ou take off, période durant laquelle la société obtient les moyens de réaliser une croissance régulière (taux d’investissement de 10%, industries motrices et progrès technique dans l’agriculture) ; -­‐ Le progrès technique et la modernisation se diffusent à l’ensemble de l’économie durant la période de marche vers la maturité ou l’économie à ses spécialisations initiales, investissement et épargne atteignent alors entre 10 à 20% du PNB ; -­‐ La consommation de masse est la dernière phase au cours de laquelle se développe le secteur tertiaire.
  • 26. ~  22  ~     Outre les difficultés statistiques dans le repérage des différentes phases des développements, ce modèle souligne le fait que pour combler leur retard, les P.E.D. devraient s’inspirer de l’expérience des pays industrialisés, une thèse fortement critiquée par des nombreux spécialistes pour qui, selon leur culture et leur histoire, tout P.E.D. doit créer son propre modèle de développement et non copier les vieilles nations industrielles. 3.4. Différentes théories de la croissance économique 3.4.1. Théorie de la croissance équilibrée La croissance équilibrée correspond à une croissance régulière grâce au respect des grands équilibres : des prix, de l’emploi, du commerce extérieur, des finances publiques. Cette théorie de la croissance équilibrée repose sur l’approche de l’auteur des cercles vicieux de l’épargne et de l’investissement (Ragnard NURKSE). DOMAR et HARROD s’interrogent sur les possibilités d’une croissance équilibrée en s’intéressant respectivement aux deux aspects de l’investissement et à l’instabilité de la croissance. DOMAR a affirmé que si l’on veut investir assez aujourd’hui pour ajuster la demande à la capacité de production, il faudra investir encore plus demain du fait de l’accroissement de capacité engendré par l’investissement. HARROD a affirmé que l’effet multiplicateur de l’investissement est commune mesure avec son effet sur la croissance de l’offre (effet accélérateur), sauf pour une valeur bien particulière correspondant au régime de croissance équilibrée. Or, cet effet multiplicateur est trop élevé d’une part parce que ce modèle néglige les composantes exogènes de la demande (dépenses
  • 27. ~  23  ~     publiques, exportations, investissement de remplacement), d’autre part parce qu’il néglige les délais d’ajustement qui stabilisent le multiplicateur accélérateur. Le deuxième problème soulevé par HARROD est celui de la liaison entre la croissance et le plein emploi où il conclut qu’un taux d’épargne élevé est néfaste au plein emploi, au même titre qu’un taux d’épargne insuffisant. 3.4.2. Théorie de la croissance déséquilibrée La croissance déséquilibrée est celle qui privilégie l’investissement dans des secteurs très limités afin d’exercer des effets d’entraînement sur l’ensemble de l’économie. Joseph SCHUMPETER est l’inspirateur des partisans de la croissance déséquilibrée avec ses théories du rôle des innovations et des entrepreneurs. Mais, c’est surtout HIRSCHMAN qui a vulgarisé cette théorie. Elle repose sur le principe du caractère entraînant de l’investissement, ensuite sur l’analyse des relations intersectorielles qui détermine une véritable intégration de l’économie nationale. 3.5. Les nouvelles théories de la croissance économique 3.5.1. Croissance endogène /exogène Celles-ci intègrent les facteurs explicatifs tels que les externalités, les rendements croissants, l’effort de recherche, la formation, les dépenses publiques…, lesquels facteurs peuvent être dus à une ou à des causes externes ou être expliqués par des raisons extérieures au phénomène étudié.
  • 28. ~  24  ~     Par ailleurs, il se pose le problème des rendements d’échelle du processus de production et de sa comptabilité avec l’existence d’un équilibre concurrentiel. Si les rendements du capital sont constants, les rendements d’échelle sont nécessairement croissants. 3.5.2. Croissance extensive/intensive a. La croissance extensive C’est la croissance du capital s’effectuant par vagues successives dans un champ élargi sans bouleversement majeur des conditions de production, en d’autres termes la croissance extensive est une augmentation du PIB réel duel à l’augmentation du volume de facteur de production. Cette croissance donne peu de gains de productivité voir rien. b. La croissance intensive C’est la croissance du capital accompagné d’une transformation rapide du processus de production produisant des gains de productivité importants par l’utilisation croissante des machines et du progrès technique. D’où, elle est une augmentation du PIB réel sans l’augmentation du volume de facteurs. 3.6. Le rôle de l’Etat dans la croissance économique Une des grandes questions politiques du moment est de savoir comment relancer la croissance ? On peut alors se demander si la croissance est déterminée par la politique économique. L’Etat a-t-il un rôle dans la croissance économique ? Les politiques économiques permettent-elles de relancer la croissance ?
  • 29. ~  25  ~     On peut, pour étudier l’impact des politiques économiques sur la croissance, se référer aux théories Keynesienne pour montrer qu’un dernier déterminant de la croissance est la politique économique (multiplicateur Keynesien). La politique économique permet de relancer l’investissement à la fin d’un cycle Keynesien, en effet pour les Keynesiens la croissance est déterminée par une égalisation du taux d’épargne et du taux d’investissement. Cette théorie a été formalisée par HARROD dont la base est une croissance équilibrée qui va évoluer par un choc de l’investissement qui par l’effet des multiplicateurs et des accélérateurs vont permettre de relancer la demande de biens et donc la production de biens, on va alors voir une hausse du taux de croissance. Le cycle de croissance se termine soit quand on atteint l’équilibre de plein emploi, soit si l’investissement s’effondre. De plus les politiques économiques vont permettre une meilleure redistribution des ressources et donc encourager la consommation (demande de biens) et par conséquent la production et la croissance »(17).                                                                                                                           (17)  WIKYPEDIA  encyclopédie  libre.  
  • 30. ~  26  ~     Chapitre IIChapitre II : LES ENJEUX DU FINANCEMENT: LES ENJEUX DU FINANCEMENT DES P.M.E.DES P.M.E. Section 1 : QUID DU FINANCEMENT DES P.M.E. ? « Il n’est pas facile de parler des rapports de la banque avec l’entreprise, avec les P.M.E., ou plus généralement avec les marchés, car il y a là beaucoup des passions, d’enjeux, de tensions et de contradictions. Dans un tel contexte, il faut commencer par comprendre et éclairer la scène, puis voir comme elle se peuple d’autres agents économiques, avec leurs propres idées et objectifs pour examiner ensuite où naissent les problèmes et les contradictions. Et enfin, comment on pourrait les régler. 1.1. Lorsqu’il y a concurrence, risque, incertitude, le profit est le résultat du succès et la perte son symétrique. Le profit montre que l’on a bien vu, ou moins mal vu, et la perte indique évidemment le contraire. Le profit est donc un signe sur ce que l’on fait. Plus encore c’est un signal envoyé aux partenaires pour le futur et un moyen de continuer, peut être d’accélérer la croissance de la firme en bâtissant une crédibilité, une fidélité. Une perte, aujourd’hui, rend demain la chose plus difficile. Si deux ans durant, le profit est là, un début de cercle vertueux peut commencer, mais c’est toujours un cercle menacé. Si deux ans durant la perte est au rendez-vous, la persévérance devient de plus en plus compliquée. Est-ce l’obstination ? Ou bien de l’aveuglement ? Ou s’arrête le soutien et où commence l’arbre ? Car, un jour, la firme peut ne plus continuer, ne plus pouvoir continuer. Ce jour, elle ne vaudra plus rien en bourse et les actionnaires auront tout
  • 31. ~  27  ~     perdu. Alors, il y aura des litiges et des procès et les prêteurs pourront perdre plus même qu’ils ont prêté. Alors, il faudra que les fournisseurs se refassent en redoublant d’effort et que les banquiers fassent des nouveaux crédits pour compenser ce qu’ils viennent de faire. Prenons le cas français des marges bancaires, si une banque fait ce lundi un crédit de 100 et si, mardi ce crédit est perdu, il faudra qu’elle fasse cette même opération entre 100 et 200 fois pour retrouver l’avance. Comme la marge sur le crédit est 1% ou plutôt 0,5% toute perte aujourd’hui implique qu’il faudra rouler entre 100 et 200 fois la pierre et cette fois sans erreur. On comprend les enjeux et les tensions. 1.2. Pour mieux comprendre ces enjeux et tensions, il faut commencer au début. Et l’histoire commence toujours entre un entrepreneur et un financeur. L’un a l’idée, le savoir faire, la connaissance du débouché ou de la ressource ou de l’organisation et aussi la volonté de la mettre en œuvre. L’autre a les moyens financiers de donner corps à ses idées, à ses choix, à ses projets à cette volonté. L’un sait et veut, l’autre permet. Le problème naît ici immédiatement, car que sait-il vraiment sur cet entrepreneur ? Comment savoir ce qu’il sait et ce qu’il veut ? Il y a, comme disent les économistes, asymétrie d’information. Le financeur peut être soit un épargnant direct ou un gestionnaire d’épargne, soit une banque, c’est-à-dire un créateur de monnaie crédit.
  • 32. ~  28  ~     Pour essayer de réduire cette asymétrie, le banquier va chercher des informations, étudier des données, demander des garanties. Il lui faudra aller, toujours, au-delà de la simple proposition de taux d’intérêt. 1.3. Enfin, pour continuer, il faut donc se demander comment évolue le dialogue entre le banquier et l’entrepreneur ? Il faut, pour cela, qu’il y ait un protocole d’information ni trop claire, ni trop sombre. Le banquier ne doit pas tout savoir, ni tous les soucis, ni tous les problèmes. L’excès d’information tue l’information. Il faut donc que l’entrepreneur s’engage dans le processus de « juste information » l’information juste d’abord juste l’information juste ensuite. Il s’engage ainsi non seulement sur le fait de dire mais, plus important, sur celui de bien dire. C’est là, le fond du contrat informationnel qui s’instaure dans la durée. C’est lui qui fonde la logique de la « banque relationnelle » celle qui entend, de mieux en mieux, connaître le client d’entreprises et réduire ainsi le risque qu’il représente. Cette coexistence fait que l’entreprise bancaire et l’entreprise industrielle ou commerciale vont échanger de plus en plus d’informations et sur un mode continu. La banque « monitore » son client entrepreneur outre le protocole informationnel susdit, elle connaît le quotidien de la société par la gestion de sa trésorerie, ce que l’on appelle « la vie du compte ». Elle a donc deux sources d’information, une source concomitante qui est celle de la trésorerie, une source sélective et proactive qui vient du protocole d’information. Dans ces conditions se noue un contrat implicite qui est celui d’escorter l’entreprise dans d’autres pays, auprès d’autres territoires, dans d’autres secteurs et donc financer son expansion, toutes opérations qui accroissent évidemment son risque, et donc ceux du banquier. Et aussi l’idée
  • 33. ~  29  ~     d’escorter l’entreprise dans le temps dans les cycles d’activités, face à des chocs… Ce faisant, la banque fonctionne en lieu et place du marché où, plus exactement elle le complète. Dit autrement entreprise et marchés forment un ensemble dynamique, plus exactement le marché commence où s’arrête la firme, et dans le temps il s’étend avec elle. Arrêter cette relation (Banque entreprise) c’est donc arrêter ce lien complémentarité substitution entre marché et firme. Il faut y prendre garde. A l’autre extrême de ce modèle la banque relationnelle se trouve la banque à l’acte. C’est l’idée de faire un crédit ponctuel, pour financer un investissement particulier ou bien c’est l’idée de permettre à une entreprise d’en acheter une autre. Dans chaque cas, on comprend que l’opération est délimitée, non reproductible et représente un risque spécifique plus important. Dans chaque cas, elle est aussi un complément au fonctionnement normal du marché. La banque relationnelle, en théorie devrait offrir des taux d’intérêt plus faibles mais plus réguliers que la banque à l’acte s’il lui arrive de faire des prêts de même niveau de risque. En quelque sorte, la banque relationnelle offre une « assurance de crédit » et son taux d’intérêt de moyenne période inclut une prime d’assurance, celle de faire crédit quand les temps sont plus compliqués. La banque relationnelle pense que son volume stabilisé de revenu lui permettra d’encaisser les chocs. En face, la banque à l’acte accepte des flux d’affaires plus incertains, mais individuellement mieux rémunérés. La
  • 34. ~  30  ~     première vit avec un nombre donné de client, la seconde doit absolument s’étendre »(18). Section 2 : CONCENTRATION ET FINANCEMENT DES PME Plusieurs études récentes examinent la concurrence bancaire et les effets du processus de consolidation sur le crédit aux PME sans parvenir à des conclusions définitives sur cette question. « Wagenvoort (2003) montre que le taux d’intérêt des crédits aux PME est supérieur à celui appliqué aux grandes entreprises et se demande si cela provient d’une manque de concurrence. Sa réponse est négative et sa conclusion est que la consolidation bancaire n’est pas préjudiciable aux PME en termes de disponibilité du crédit »(19). « Barth, Caprio et Levine, montrent que des contraintes plus sévères à l’entrée sur le marché bancaire limitent la concurrence et conduisent à des marges d’intérêt plus élevées et des charges fixes plus élevées »(20). « Beck Demirgic-Kunt et Makisi movic trouvent que la concentration bancaire augmente les obstacles au financement avec un effet plus important sur les PME que sur les grandes entreprises dans les pays moins riches »(21).                                                                                                                           (18)  Jean-­‐Paul  BETBEZE,  Professeur  à  l’Université  de  Paris  Panthéon-­‐Assas  cité  par  Jacques  S.              Jacques  SPINDLER  contrôle  des  activités  bancaires  et  risques  financiers,  Economica  1998,  pages  104-­‐108.   (19)  Wagenvoort  2003,  cité  par  Jacques  SPINDLER,  contrôle  des  activités  bancaires  et  risques  financiers,   Economica  ,  1998,  pages  104-­‐108..   (20)  Barth  Capio  et  Levine   (21)  Beck  Demirgic-­‐Kunt  et  Makisimovic      Cités  par  Olivier  PASTRE,  La  nouvelle  économie  bancaire,  Ed.  Economica,  Paris  2005,  page  151  
  • 35. ~  31  ~     Section 3 : N.T.I.C ET FINANCEMENT DES P.M.E. « Les NTIC ont des conséquences positives sur le financement des PME dans la mesure où elles facilitent, à un coût moindre, l’échange d’information entre bailleurs de fonds et emprunteurs, ce qui rend plus attrayante l’activité de prêt aux P.M.E. Aux Etats-Unis par exemple en 2001 le recours aux systèmes automatisés de rotation de crédit augmentait d’environ 8% en moyenne la part des prêts aux PME dans le portefeuille des grandes institutions bancaires. Grâce notamment aux progrès informatiques, le secteur bancaire s’est doté des nouvelles méthodes de travail. Par exemple l’utilisation des mécanismes de transfert du risque de crédit (comme la titrisation des créances aux P.M.E.) se répand, ce qui permet aux banques de se concentrer sur les activités où elles possèdent un avantage comparatif, telles que l’évaluation du risque de crédit, le montage des prêts et le suivi des risques de crédit sur toutes activités qui sont cruciales pour l’octroi de financement aux P.M.E. » (22). Section 4 : PARADIGME DE REPRESSION FINANCIERE ET FINANCEMENT DES PME « La question du rôle de l’Etat en matière financière et monétaire dans les pays en développement a donné lieu à des très nombreux travaux, théoriques et appliqués, depuis le débat ouvert au début des années 1970 par les travaux de Mc Kinnon (1973) et Shaw (1973). La quasi-totalité des pays en développement sont caractérisés par un faible niveau de développement des marchés boursiers et dans certains d’ailleurs, inexistant.                                                                                                                           (22)  Olivier  PASTRE,op.  cit.,  page  112-­‐113.   .  
  • 36. ~  32  ~     En conséquence, le secteur bancaire y joue un rôle essentiel dans le processus d’allocation des ressources prêtables. Cette prédominance des financements intermédiés est une caractéristique générale des travaux théoriques consacrés à l’influence des facteurs monétaire et financier dans ces pays. De ce point de vue, ces analyses sont proches des modèles de croissance avec intermédiation. Dans les années 1960, la plupart des Etats de PED exerçaient un contrôle règlementaire étroit sur l’activité des intermédiaires financiers appelé répression financière. Ce contrôle pouvait prendre des formes différentes selon les pays : nationalisation du secteur bancaire, imposition de réserves obligatoires, politiques de crédits sélectives, règlementation des taux d’intérêt créditeurs et débiteurs… Ces politiques étaient justifiées par l’idée que l’Etat possède sur les agents privés, un avantage en matière d’allocation de l’épargne plus spécifiquement, l’imposition des plafonds aux taux d’intérêt nominaux était censée stimuler l’investissement pour deux raisons : 1. Si l’on admet que la monnaie et le capital sont deux actifs substituables, le maintien du taux d’intérêt réel négatif sur les dépôts monétaires favorise l’accumulation de capital. 2. La faiblesse des taux débiteurs imposés aux entreprises limite le coût du crédit et garantit une demande d’investissement élevée Le bien-fondé des politiques de règlementation de l’activité bancaire a été remis en cause au début des années 1970 par Mc Kinnon (1973) et Shaw (1973). Le débat théorique sur ces politiques a surtout concerné la question du niveau des taux d’intérêt.
  • 37. ~  33  ~     Pour Mc Kinnon et Shaw, les politiques de « répression financière », caractérisée par le maintien artificiel des taux d’intérêts en deçà de leur valeur d’équilibre, constituent un obstacle au développement du secteur réel. L’argumentation de ces auteurs repose principalement sur une hypothèse de complémentarité entre la monnaie et le capital. Dans le modèle de Shaw (1973), cette complémentarité résulte de la double fonction des banques, créateurs de monnaie et source unique de financement de l’économie modélisée. Dans ce cadre, des faibles taux créditeurs ont pour conséquences une faible demande de dépôts monétaires de la part des clients des banques et une capacité de crédit limitée pour les intermédiaires. Il en résulte un faible niveau d’investissement qui, par hypothèse, ne peut être financé qu’auprès des banques. L’ajustement se fait du côté court du marché des fonds prêtables. Graphique n° 1 S tx. i I S = I I,S Au-delà de cet effet négatif sur le volume des fonds prêtables, une politique de taux d’intérêt bas peut aussi se traduire par une faible rentabilité des projets d’investissement entrepris les banques, qui rémunèrent leurs dépôts à des taux peu élevés sont incitées à privilégier des projets liquides et sûrs au détriment des projets plus productifs mais plus risqués. Ce double effet négatif : quantitatif et qualitatif, exercé sur l’investissement par les
  • 38. ~  34  ~     politiques de « répression financière » constitue un frein au développement des activités de production. Il justifie selon Mc Kinnon et Shaw la mise en œuvre des programmes de libéralisation financière. A l’opposé, Dornubush et Reynoso (1989) considèrent que le paradigme de la répression financière repose sur des hypothèses de comportement discutables (en particulier l’existence d’une liaison positive entre le taux d’intérêt et le volume d’épargne). Par ailleurs, les auteurs du courant néo-structuraliste reprochent à Mc Kinnon et Shaw de négliger une caractéristique importante de la structure financière des pays en développement. L’existence d’un secteur financier informel qui constitue une seconde source de financement des investissements. Pour les néo-structuralistes, les taux administrés abaissent le coût moyen du crédit et les marchés informels efficaces fournissent le crédit supplémentaire. Ils insistent sur l’efficacité de ce secteur informel basé sur l’avantage informationnel et soutiennent que les mesures de libéralisation financière et la hausse des taux d’intérêt réels qui en résulte ont deux effets négatifs sur le développement réel : 1. Elles accroissent le coût du crédit sur le marché officiel, ce qui décourage l’investissement. 2. Elles constituent surtout un obstacle au fonctionnement du secteur informel supposé efficient. La réponse néo-classique est de nier l’efficacité du secteur informel. De tels arrangements institutionnels (prêts interpersonnels, tontines, transferts de revenu, dons, migrations) ne conduisent pas à une mobilisation et à une allocation efficace de l’épargne.
  • 39. ~  35  ~     Le partage des risques assurés par les systèmes d’entraide et de dons implique une désincitation à l’épargne des agents à capacité de financement selon Besley. De plus, selon Berthelemy Varoudakris, il reste vrai que la répression financière implique des distorsions allocatives » (23), (24), (25), (26).                                                                                                                           (23)  Mc  Kinnon  (1973)  et  Shaw  (1973).   (24)  Dornubresh  et  Reynoso  (1989).   (25)  Berley.   (26)  Berthelemy  –  varoudakris              Cités  par  Philipe  Darreau,  Croissance  et  politique  économique,  éd.  de  Bocek  et  Larcier,  Bruxelles  2003,                                                                                                              pages  139-­‐141.  
  • 40. ~  36  ~     Chapitre IIIChapitre III.. RISQUES BANCAIRESRISQUES BANCAIRES,, MICROMICRO-- FINANCE ET CROISSANCE ECONOMIQUE ENFINANCE ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGOREPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO Section 1 : QUID DES RISQUES BANCAIRES POUR LE FINANCEMENT DES PME EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ? 1.1. Présentation des données Tableau n° 1 : Evolution du taux d’intérêt débiteur et créditeur des banques en monnaie nationale 2007 2008 2009 2010 Taux débiteur 41,25% 44,4% 69% 47% Taux créditeur 8,70% 8,6% 19% 19% Source : BCC rapports annuels 2007, 2008, 2009, 2010. Tableau n° 2 : Evolution du taux d’intérêt débiteur et créditeur des banques en monnaie étrangère 2007 2008 2009 2010 Taux débiteur 17,25% 18,2% 68% 73% Taux créditeur 2,60% 8,6% 18,2% 18% Source : BCC rapports annuels 2007, 2008, 2009, 2010.
  • 41. ~  37  ~     Tableau n° 3 : Evolution du taux d’inflation 2007 2008 2009 2010 Taux d’inflation 9,96% 27,57% 53,44% 9,84% Source : BCC principaux indicateurs macro-économiques 2001-2010 Graphique n° 2 : Evolution du taux d’intérêt débiteur et créditeur en monnaie nationale Source : Nous même en fonction du tableau n° 1 0,00%   10,00%   20,00%   30,00%   40,00%   50,00%   60,00%   70,00%   80,00%   2007   2008   2009   2010   Taux  débiteur   Taux  créditeur  
  • 42. ~  38  ~     Graphique n° 3 : Evolution du taux d’intérêt débiteur et créditeur en monnaie étrangère Source : Nous même en fonction du tableau n° 2 0,00%   10,00%   20,00%   30,00%   40,00%   50,00%   60,00%   70,00%   80,00%   2007   2008   2009   2010   Taux  débiteur   Taux  créditeur  
  • 43. ~  39  ~     Graphique n° 4 Evolution du taux d’inflation Source : nous même en fonction du tableau n° 3. (27) Taux débiteur moyen en monnaie nationale = 41,25% + 44,4% + 69% + 47% = 201,65 = 50,41% 4 4                                                                                                                           (27)  ANDERSON  et  SWEENEY,  Statistiques  appliquées  en  sciences  économiques  et  de  gestion,  Ed.  Boeck,  p.  493.   0,00%   10,00%   20,00%   30,00%   40,00%   50,00%   60,00%   2007   2008   2009   2010   Taux  d’inflamon   Taux moyen = 1∑ taux n
  • 44. ~  40  ~     Ø Taux d’intérêt créditeur moyen en monnaie nationale ∑ tx créditeur en monnaie nationale n 8,70% + 8,6% + 19% + 19% = 13,83% 4 Ø Taux d’intérêt débiteur moyen en monnaie étrangère ∑ tx débiteur en monnaie étrangère n 17,25% + 18,2% + 68% + 73% = 44,11% 4 Ø Taux d’intérêt créditeur moyen en monnaie étrangère ∑ tx créditeur en monnaie étrangère n 2,60% + 8,6% + 18,2% + 18% = 11,85% 4 Ø Taux d’inflation moyen 9,96% + 27,57% + 53,44% + 9,84% = 25,20% 4 Sachant que : Taux réel = Taux nominal – Taux d’inflation Ø Taux débiteur réel moyen en monnaie nationale 50,41% - 25,20% = 25,21%
  • 45. ~  41  ~     Ø Taux créditeur réel moyen en monnaie nationale 13,83% - 25,20% =-11,37% Ø Taux débiteur réel moyen en monnaie étrangère 44,11% - 25,20% = 18,91% Ø Taux créditeur réel moyen en monnaie étrangère 11,85% - 25,20% =- 13,35%. Graphique n° 5 TX 40% 30% 20% 10% 0 -10% -20% -30% Source : nous même Légende : Taux débiteur réel moyen en monnaie nationale : Taux débiteur réel moyen en monnaie étrangère : Taux créditeur réel moyen en monnaie nationale : Taux créditeur réel moyen en monnaie étrangère
  • 46. ~  42  ~     1.2. Interprétation Les taux d’intérêt créditeurs en monnaie nationale comme en monnaie étrangère demeurent faible avec respectivement des taux moyens de 13,83% et 11,85% contre des taux débiteurs moyens de 50% et 44,11%. Les taux créditeurs réels en monnaie nationale comme en monnaie étrangère demeurent négatifs avec respectivement des taux moyens de -11,37% et – 13,35% contre des taux débiteurs réels moyens de 25,21% et 18,91%. En effet, ces faibles taux créditeurs ont pour conséquences une faible demande de dépôts monétaires de la part des agents en surplus financiers et une capacité limitée pour les intermédiaires d’octroyer le crédit. Quant aux taux débiteurs, leurs niveaux élevés haussent le coût du crédit et par conséquent la demande d’investissement diminue. Face à ces taux débiteurs, la plupart des PME congolaises sont souvent dissuadées de se tracasser pour présenter des garanties suffisantes aux banquiers. En outre, celles qui y arrivent finissent souvent par être recalées pour les risques qu’elles représentent pour les banques qui s’engagent à leur offrir différents services bancaires. Ceci s’explique par le fait que la plupart des entrepreneurs des PME congolaises éprouvent une certaine aversion pour la société collective. Ils veulent diriger toutes les opérations et l’entreprise reste une affaire personnelle. La concentration des pouvoirs de décision explique l’absence d’un risk manager au sein de ces PME.
  • 47. ~  43  ~     Ainsi, ces entités sont dépourvues des techniques de gestion financière permettant la maîtrise de flux futurs. Ceci étant, ces PME ne sont pas à l’abri des variations du fonds de roulement et du besoin en fonds de roulement qui déstabilise souvent la gestion de leurs trésoreries. Ce qui rend difficile le développement de leurs entreprises mais aussi le remboursement des fonds empruntés. De même, le fait que les PME sont dépourvues des outils informatiques dans leurs activités peut rendre difficile les échanges d’informations entre eux (PME et banquiers). Ceci peut conduire les banques à des pertes directes ou indirectes. Le lien entre les risques bancaires et la micro-finance peut être établi dans la mesure où plus les PME sont recalées pour les risques bancaires, plus la micro-finance est sollicitée, plus elle doit entreprendre et/ou améliorer les conditions, les techniques et stratégies de collecte d’épargnes et d’octroie des crédits à ces P.M.E. Plus ce système financier sera moins attrayant, plus ces PME auront tendance à solliciter les services financiers du secteur informel. Section2 : LA MICRO-FINANCE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 2.1. Le système financier semi formel « Les coopératives d’épargne et de crédit (COOPEC) sont des organismes financiers dont la dynamique se situe à un stade intermédiaire entre le secteur formel et le secteur informel. Le mobile essentiel des membres demeure la volonté de s’unir bénéficier de certains services financiers. La solidarité qui est à la base de ce mouvement provient certainement des pratiques traditionnelles.
  • 48. ~  44  ~     Les coopératives d’épargne et de crédit sont des organisations à but non lucratif, gérées et détenues par leurs adhérents. Elles opèrent en milieu rural et en agglomération urbaine, en regroupant souvent les membres d’un groupe spécifique. On observe la prolifération du mouvement autour de la confession religieuse (paroisse) et des circuits professionnels. Il convient de signaler le caractère volontaire de la participation et l’accumulation préalable d’une épargne pour accéder au crédit. Les fonds en provenance de ces institutions servent souvent à la consommation et le taux de remboursement demeure élevé en général. Ces organisations constituent des étapes intermédiaires entre le secteur informel et le secteur formel. Leurs pratiques correspondent donc à celles de ces deux systèmes dans une certaine mesure. La gestion est confiée à une équipe des membres pour promouvoir l’épargne (collecte des fonds) et assurer des prêts à des fins productrices ou sociales. Il est intéressant de remarquer que ce système de financement permet l’octroi d’intérêts sur les fonds déposés, en facilitant l’accès au crédit aux membres qui offrent des garanties suffisantes. Ces prêts restent assortis des conditions particulières, car leurs montants ne doivent pas dépasser une part déterminée des ressources de l’emprunteur (salaire ou épargne). De même, la régularité de versements et une période minimale d’adhésion à l’association semblent indispensables. Au Congo, le mouvement coopératif relève pour l’essentiel du dynamisme des Eglises, dont les paroisses établissent à la base l’organisation des fidèles en dehors de champs des autorités politiques (surtout en zone rurale). Le statut juridique des coopératives d’épargne et de crédit se rapproche de celui du secteur informel, même si elles peuvent disposer d’une
  • 49. ~  45  ~     certaine règlementation. Le rôle majeur de ces institutions à la campagne est flagrant, du fait de participation de l’Etat dans les secteurs-clés de l’économie et du manque de perspectives de développement consécutif. Le mouvement coopératif a connu une progression considérable au début des années 80 et son implantation couvrait toutes les régions du Congo. Le réseau des COOPEC fonctionnait sous une forme coopérative et mutualiste à travers des agences implantées partout au Congo. En 1986, il existait environ 224 coopératives regroupées autour de 12 réseaux indépendants. Le nombre approximatif d’adhérents s’élevait à 350.000 personnes et la collecte de dépôts dépassait 800 millions de Zaïres (environ 8% de dépôts bancaires). Il convient de remarquer que la plupart des coopératives ont une expérience limitée de l’octroi du crédit. En effet, le montant global des crédits accordés par le système coopératif représente à peu près 8% de l’ensemble des crédits alloués par le secteur bancaire. Les liens du mouvement coopératif avec les banques sont établis dans la mesure où leurs ressources excédentaires sont souvent placées dans le système bancaire en bon du trésor. Il sied de dire aussi que l’extension du mouvement coopératif engendre souvent des distorsions dans sa gestion. En effet, dans la plupart de cas l’ouverture des guichets éloignés les uns des autres entraîne des scissions, car les nouvelles implantations cherchent rapidement leur autonomie. Les caisses populaires diocésaines de Lubumbashi et les caisses populaires Luymas de Kinshasa furent confrontées à ce problème. La propriété du capital dans le mouvement coopératif revient aux sociétaires dont la représentation au conseil d’administration assure la prise de décision. Par contre, la gestion quotidienne des affaires est assurée par des professionnels. L’octroi des crédits au niveau des COOPEC nécessite une
  • 50. ~  46  ~     épargne préalable, et dans le contexte actuel leurs ressources bénéficient uniquement aux particuliers. La gestion du risque et les problèmes pratiques ne permettent pas aux coopératives de prêter aux entreprises. Cependant, les COOPEC ont une capacité considérable à mobiliser les bas revenus par leurs politiques d’implantation dans les zones populaires. De même, l’origine souvent modeste des membres du conseil d’administration constitue un attrait supplémentaire pour les populations faiblement bancarisées. 2.2. Le système financier informel En République Démocratique du Congo, le système financier informel occupe une place prépondérante dans le financement des activités productives informelles. L’amplification de crises financières a entraîné une perte de confiance généralisée d’une frange importante de la population dans la capacité des institutions de crédit modernes. On assiste dès lors à la prolifération des circuits financiers informels dont le système de tontines (mutuelles, commerciales et financières). L’appréhension de ce système financier s’avère indispensable pour nous dans la mesure où ce système constitue le mode d’épargne et de crédit informel le plus développé. 2.2.1.Le prêt usuaire ou « Banque Lambert » Le recours à l’usure constitue une voie alternative permettant aux ménages congolais d’assurer dans une certaine mesure les dépenses de base, compte tenu de la répulsion exercée par les systèmes financiers formels. Ainsi, les individus peuvent s’acquitter des frais de scolarité de leurs enfants ou assurer la couverture des dépenses médicales. A ce titre, le recours à l’usure permet le bénéfice d’un prêt à la consommation. Cependant, les pratiques usuaires permettent également sous certaines conditions le démarrage des activités commerciales.
  • 51. ~  47  ~     Au Congo, l’existence de taux usuaire de l’ordre de 20 à 50% par mois se maintient dans un espace économique fragmenté. Il sied d’établir une liaison directe entre le développement du système de « Banque Lambert » et la prolifération de l’inflation dans la mesure où les exigences liées au paiement des intérêts exorbitants poussent généralement les opérateurs économiques (entrepreneurs) à fixer des prix élevés au détail pour bénéficier d’une marge bénéficiaire convenable. Par ailleurs, les prêteurs usuaires sont tentés de procéder par la suite à l’indexation de leurs actifs au cours du marché parallèle des devises pour ne pas subir l’érosion monétaire. Cette pratique spéculative tend à accélérer le mouvement à la hausse des prix, en pénalisant d’avantage les entrepreneurs informels dont les coûts du crédit s’alourdissent. La pratique de l’usure dans la société congolaise En règle générale, l’intérêt est appliqué sur le capital emprunté au départ, mais il existe une certaine souplesse des mécanismes permettant au débiteur de s’acquitter uniquement des intérêts et de rembourser le principal à l’issue de l’échéance suivante. De même, lorsque l’emprunteur rembourse seulement le capital principal dans le délai fixé au préalable, les intérêts échus non payés deviennent capitalisables au même taux et remboursable à une nouvelle échéance. En cas de non remboursement du principal et des intérêts, les taux d’intérêts s’appliquent à l’ensemble de ces ressources. Il convient de remarquer qu’en période d’instabilité socio-politique et de contraction de revenus réels des individus, ce risque devient incontournable.
  • 52. ~  48  ~     L’appréhension de l’usure à la lumière des pratiques coutumières permet de différencier deux cas : Le prêt usuaire peut être soit admis, soit érigé en infraction pénale coutumière. Ainsi, dans la tradition BINDJI (Province du Kasaï occidental) l’existence du « BUKALANJI » est admise. Il s’agit d’une association des riches permettant l’octroi des prêts financiers et matériels moyennant intérêts. Une telle opération présente les risques puisque la fixation du taux d’intérêt reste arbitraire. Par contre dans la tradition Songye de la région de Likasi, l’usure est répréhensible par la coutume. En effet, cette pratique favorise l’exploitation de la misère publique en pénalisant les plus démunis du fait de l’acquisition des gains exorbitants. Les raisons poussant les agents économiques à recourir aux prêts usuaires sont multiples. En règle générale, les salariés du secteur moderne y trouvent un moyen de desserrer temporairement leur contrainte financière, compte tenu de baisse vertigineuse de leurs salaires réels. En effet, les rémunérations nominales ne sont pas généralement indexées au coût de la vie et les ajustements salariaux opérés brutalement n’arrivent toujours pas à compenser la perte de pouvoir d’achat. La pratique de l’usure est souvent le fait des prêteurs privés qui sont dans la plus part de cas de commerçant. Le système repose généralement sur des prêts consentis aux clients à partir des capitaux propres. Il sied de dire aussi que ces prêteurs privés n’acceptent pas de dépôts. Les taux d’intérêts sont en général élevés et les transactions se déroulent en dehors du cadre juridique. On peut également mentionner l’existence des liens personnels dans la réalisation de ces opérations. En outre, la souplesse et la rapidité demeurent fondamentales dans les remboursements. 2.2.2. Les tontines mutuelles
  • 53. ~  49  ~     Les tontines mutuelles en République Démocratique du Congo regroupent dans la plupart de cas les agents de l’Etat, les salariés du secteur privé, les ménagères et même les étudiants, les vendeurs qui œuvrent dans des grands et petits marchés urbains. Il convient de mentionner que la confiance reste l’élément déterminant à la base du fonctionnement des tontines mutuelles. En effet, les membres des tontines se connaissent généralement et bénéficient d’un crédit de confiance mutuelle. Le Likelemba constitue un contrat consensuel se déroulent en dehors du champs de l’administration publique. Ses caractéristiques permanentes sont : - l’absence des preuves écrites ; - les engagements restent généralement verbaux ; - les rapports avec le système bancaire formel demeurent aléatoires. La gestion de « Likelemba » est assurée bénévolement par un membre influant nommé « Tata Likelemba » ou « Mama Likelemba » qui recueille les fonds pour les remettre successivement aux différents bénéficiaires. Le Muziki : Contrairement au Likelemba, l’accès au Muziki constitue un contrat implicite permettant la socialisation des problèmes individuels. Ainsi, à part les mises obligatoires pour les levées, les membres à des cotisations spéciales pour faciliter l’assistance mutuelle dans certaines circonstances comme les naissances, les baptêmes, le décès, … Au-delà de la souplesse des transactions et de la faiblesse des coûts, les tontines présentent quelques inconvénients.
  • 54. ~  50  ~     En effet, eu égard à l’inflation persistant dans notre économie, les derniers bénéficiaires voient leurs pouvoirs d’achat baisser considérablement. Ainsi, le système tontinier accorde un prêt sans intérêt au premier bénéficiaire alors que le dernier s’autofinance. De même, l’incapacité financière d’un membre et son retrait unilatéral ne lui permettent pas, en général, de bénéficier du remboursement dans un délai adéquat(28). Section 3 : ETAT DES LIEUX DE LA MICRO-FINANCE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO Le secteur de micro-finance était constitué à la fin de l’année 2010 de 143 coopératives d’épargne et de crédit (COOPEC) ainsi que de 19 institutions de micro-finance (IMFs) répartis comme suit sur le territoire national. Tableau 4 : Répartition de la micro-finance sur le territoire national                                                                                                                           (28)  Claude  SUMATA,  L’économie  parallèle  de  la  R.D.C.,  éd.  L’Harmattan,  p.  44-­‐46.  
  • 55. ~  51  ~     PROVINCE IMF COOPEC TOTAL BANDUNDU BAS-CONGO EQUATEUR KASAI-OCCIDENTAL KASAI-ORIENTAL KATANGA KINSHASA MANIEMA NORD-KIVU SUD-KIVU 1 1 - - 1 1 11 - 2 2 12 12 - - 1 2 1 31 4 44 13 13 - - 1 3 2 42 4 46 TOTAL 19 143 162 Source : BCC. A travers ses activités de proximités, ce secteur offre à la population à faible revenu des services financiers, permettant ainsi aux ménages de faire face à leurs besoins et à financer des projets d’investissement en vue de leur bien être. Certes, il a été noté une progression du total bilantaire au bout de cette année et un début du professionnalisme, induit par le suivi régulier des institutions et l’appui technique aussi bien de la Banque Centrale que des partenaires extérieures tel que le Fonds de Promotion de la micro- finance. Cependant, beaucoup restent encore à faire pour les amener à atteindre l’autosuffisance opérationnelle et financière ainsi que la pérennité. Il y a également 5 banques qui se sont spécialisées en micro- finance en ciblant aussi les petites et moyennes entreprises. Le secteur de la micro-finance fait l’objet de certaines critiques, notamment l’application des taux d’intérêt prohibitifs pour le crédit, le non respect des dispositions règlementaires et des normes prudentielles et la disparition des
  • 56. ~  52  ~     fonds des épargnants. Et souvent l’autorité monétaire en arrive à retirer l’agrément des institutions de micro-finance concernées.
  • 57. ~  53  ~            
  • 58. ~  54  ~     Section 4 : MICRO-FINANCE ET CROISSANCE ECONOMIQUE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO Comment la micro-finance peut contribuer à la croissance économique en R.D.C. ? Dans la mesure où les PME congolaises révèlent déjà leur savoir faire, il y a lieu d’affirmer que la micro-finance peut contribuer à la croissance économique. En illustrant le cas des ateliers de menuiserie, nous avons remarqué qu’ils fabriquent des beaux meubles mais souvent dépourvus de la compétitivité de prix. Le fait que les PME congolaises sont soumises à des taux d’intérêts débiteurs très élevés leur pousse à hausse les prix des meubles fabriqués en vue d’en tirer des marges bénéficiaires convenables et de pouvoir rembourser les sommes empruntées dans le but de gagner d’avantage la confiance vis-à-vis de leurs financeurs. L’assainissement du secteur de la micro-finance en R.D.C. pourra permettre aux PME de produire à faible coût et de répondre aux goûts des consommateurs locaux. Ceci étant, la demande de ces meubles va croître. Par ricochet ces PME chercheront à améliorer leurs facteurs technologiques et solliciteront une main-d’œuvre supplémentaire (réduction du taux de chômage) pour produire plus. Puis viendra l’étape de la consommation de masse au cours de laquelle se développera le secteur. Ainsi, la micro-finance peut jouer un rôle considérable dans la croissance économique en R.D.C.
  • 59. ~  55  ~     Tableau n° 6 : Evolution du taux de chômage et du taux de croissance économique en République Démocratique du Congo Années Taux 2007 2008 2009 2010 Taux de chômage 88,0% 88,4% 88,4% 88,4% Taux de croissance économique 6,3% 6,2% 2,8% 6,1% Sources : BCC. Taux de chômage moyen 88,0% + 88,4% + 88,4% + 88,4% = 88,3% 4 Taux moyen de croissance économique 6,3% + 6,2% + 2,5% + 6,1% = 5,35% 4 Commentaire : Si avec un taux de chômage moyen de 88,3%, la croissance économique atteint en moyenne un taux de 5%, donc l’assainissement du secteur de la micro-finance qui stimulera le plein emploi et relancera la demande des biens produits par les P.M.E. et donc la production des biens gonflera ce taux moyen de croissance économique.
  • 60. ~  56  ~     CRITIQUES Il sied de dire qu’en R.D.C. le système financier classique se heurte à des difficultés énormes. C’est notamment la prolifération des circuits financiers informels qui rend impuissant les autorités de la politique monétaire. Ceci étant, ces autorités se décident en fin de mener une politique monétaire restrictive ce qui rend difficile l’allocation de crédit aux PME. Ces derniers étant incapables de pouvoir supporter et rembourser les taux d’intérêt débiteur excessif, se voient exclus du système financier classique pour les risques qu’elles présentent. Comme elles tiennent à poursuivre leurs activités à tout prix, la PME congolaise se décide de renforcer les assises de la finance informelle. Et là y existent des spéculateurs qui pratiquent l’usure. En réalité, ce système financier n’est pas tellement différent du système financier bancaire en ce qui concerne l’indexation des taux d’intérêt débiteurs élevés. Mais la PME continue à tenir pour l’informel puisque ce dernier se révèle efficace du point de vue relationnel et informationnel et même du point de vue de la confiance. Ainsi, il faut dire que l’ascension du système financier informel est dû à l’inadéquation des IMFs, des COOPEC et à la faillite de la CADECO. Dès lors que les IMFS, les COOPEC et la CADECO n’assume plus leurs missions, la Banque Centrale se trouve dans la difficulté de pouvoir gérer la masse monétaire en circulation, de pouvoir agir sur l’octroie de crédit quand il le faut. Bref de pouvoir mener une bonne politique monétaire. Les autorités monétaires congolaises s’abstiennent de mener une politique monétaire expansionniste dans la mesure où elles savent qu’elle débouchera surement à une hyper inflation étant donné qu’il existe en dehors du formelle un circuit simplifié de la monnaie parallèle (informel) qui échappe aux yeux des autorités monétaires et ne répond pas à leurs objectifs finals.
  • 61. ~  57  ~     D’où, on a deux circuits simplifiés de la monnaie qui se présentent comme suit : Finance informelle Finance formelle et semi-formelle TONTINES … BANQUES, IMFs, COOPEC Dépôts Dépôts Prêts Prêts Consommation Consommation PME Salaires Ménages Salaires Grandes Entreprises, PME (Remboursement) (Prêt) (Moyen de paiement) (Remboursement)
  • 62. ~  58  ~     SUGGESTIONS Nous suggérons aux autorités politiques et monétaires d’accorder beaucoup d’attention et d’importance aux nouvelles technologies d’information et de communication pour faciliter et promouvoir l’usage massif des moyens de paiement scripturaux via carte bancaire porte monnaie électronique, porte monnaie virtuel ce qui, automatiquement fera disparaître le circuit financier informel et permettra ainsi aux autorités monétaires de mieux gérer la masse monétaire en circulation, de pouvoir faire un bon agencement séquentiel des mesures. Bref de mener une bonne politique monétaire. Il faudra également introduire, à moyen terme le scoring pour réduire la demande de suretés réelles en garantie des prêts aux PME. Le Ministère des PME et les IMFs doivent concevoir des logiciels permettant aux PME de tenir une bonne comptabilité et de gérer les risques liés à leurs entreprises, les accompagner dans le développement de leurs activités par des stratégies comme : favoriser l’exposition des meubles produits par les ateliers de menuiserie qui, par la suite pourront arracher des grands contrats avec des grandes entreprises, etc. Il est indispensable qu’une passerelle soit établie entre les IMFS et les banques afin que les PME qui ont atteint des chiffres d’affaire annuels supérieurs à 990.000 FC soient intégrées progressivement dans le secteur bancaire. Nous suggérons aux autorités étatiques de créer les institutions de micro- finance étatiques. Enfin, la coordination rapprochée des politiques budgétaires et monétaires.
  • 63. ~  59  ~     CONCLUSION GENERALECONCLUSION GENERALE Le présent mémoire a porté sur un sujet intitulé « Risques bancaires, Micro-finance et croissance économique en R.D.C. » Au terme de cette étude, nous ne pouvons prétendre avoir épuisé le sujet. Nous avons tenté de répondre aux questions suivantes : -­‐ Quel est l’état de lieu de la micro-finance en R.D.C. ? -­‐ Quels sont les risques qui guettent les banques congolaises en octroyant des micro crédit aux PME ? -­‐ Les politiques monétaire et budgétaire de la R.D.C. sont-elles favorables pour promouvoir le financement des PME ? Ce travail a été structuré en trois chapitres : Le premier intitulé cadre conceptuel et théorique s’est focalisé sur les définitions et théories explicatives concernant les risques bancaires, la micro-finance et la croissance économique. Le deuxième, enjeux du financement des PME s’est attelé sur les enjeux et tensions existant entre les banques et les PME tout en s’appuyant sur les points de vue des différents auteurs. Et le troisième : « Risques bancaires, micro-finance et croissance économique en R.D.C. » a démontré sur base des données chiffrées les mobiles poussant les banques congolaises à recaler les PME ainsi que l’importance de la micro- finance sur la croissance économique en R.D.C. Pour y arriver, nous avons recouru aux méthodes inductive, comparative, statistique et historique ainsi qu’aux techniques documentaires et d’ interview. Eu égard à ce qui précède, il sied de dire en guise de conclusion que les risques qui guettent les banques congolaises en octroyant des fonds
  • 64. ~  60  ~     aux PME sont les risques de crédit et les risques opérationnels. Ceci s’explique par l’absence d’encadrement efficace des PME et par l’inefficacité de l’environnement macro-économique marqué par les taux d’inflation nuisible et des impôts exagérés rendant difficile les remboursements de fonds empruntés par les PME(risque de crédit). Avec l’ascension des NTIC, il sied d’ajouter que la gestion des institutions financières classiques se voulant désormais informatisée oblige forcement les PME à s’y conformer pour ne pas engendrer les risques opérationnels dans le fief des banques désirant leur Offrir différents services bancaires, or la plupart des PME congolaises ignorent l’usage des outils informatiques. Dans ces conditions on peut affirmer qu’il y a là les risques opérationnels qui se pointent. La micro-finance censée récupérer ces PME exclues du système financier classique demeure à un stade précaire caractérisé par : la défaillance des institutions nationales d’appui à la micro finance, des distorsions dans sa gestion et par l’indexation des taux prohibitifs contribuant d’avantage à la méfiance des PME dans le système financier formel et semi-formel. Par ricochet ces PME vont se fier au système financier informel. Enfin, le Gouvernement Congolais rend ses politiques budgétaire et monétaire inefficace pour le financement des PME par sa politique d’endettement excessif et par l’adoption des programmes d’ajustement structurel du FMI mal appliqués. Ainsi, pour résorber les déséquilibres de ses comptes, le Gouvernement congolais recourt souvent à la planche à billet par le canal de la banque centrale. Craignant que celle-ci puisse engendrer une hyperinflation, ce Gouvernement exerce un contrôle réglementaire étroit sur l’intermédiation financière en maintenant les taux d’intérêt créditeurs en deçà de leurs valeurs d’équilibre, en maintenant les taux directeurs élevés entraînant à son tour la hausse des taux débiteurs. Ce qui constitue une grande barrière au financement des PME congolaises.
  • 65. ~  61  ~     En définitive, nous disons que conclure un travail scientifique n’est pas synonymes de l’avoir achevé, bien plus c’est ouvrir à d’autres chercheurs des horizons aux recherches et réalisations scientifiques à venir. Loin de nous la prétention d’avoir cerné tous les aspects relatifs à cette démarche. Nous mettons un point final à cette étude en considérant qu’elle ouvrira des nouveaux horizons aux futurs chercheurs.
  • 66. ~  62  ~     BIBLIOGRAPHIEBIBLIOGRAPHIE I. OUVRAGES 1. ANDERSON et SWEENEY, Statistique appliquée en sciences économiques et de gestion, 3ème éd. 2. ARNAUD de Servigny, le Risque de crédit, 3ème édition, éd. DUNOD. 3. BOYE Sébastien, Le guide de la micro-finance, Ed. Eyrolles, 2006. 4. BRIGITH Helms, La création des secteurs financiers accessibles à tous, édition CGAP. 5. BURDEAU G., Méthode de la science politique, éd. Dalloz, Paris 1969. 6. Claude SUMATA, L’économie parallèle de la R.D.C., Ed. L’Harmattan, 2001. 7. Dominique GUEGAN, Les chaos en finance, éd. Economica, 2003. 8. DUVERGER M., Méthodes des sciences sociales, Puf Paris 1968. 9. Erik LUNDBERG, Instability and économic growth, Yale University press,1968. 10. FALLON Valere, Principes d’économie sociale, éd. Universelle, Bruxelles, 1949. 11. François DES MIGHT, Pratique de l’activité bancaire, éd. DUNOD. 12. Gérard ROUYER, La banque et l’entreprise : « Techniques actuelles de financement » 3ème édition, Banque ITB, Paris. 13. GRAWITZ, Méthode des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris. 14. Jacques SPINDLER, Contrôle des activités bancaires et risques financiers, Edition, Economica, 1998. 15. Laurence SCIALOM, Economie bancaire, 3ème édition, éd. La découverte. 16. MC CONNELL and BRUE in Economics principles, problems and policies, Fifteenth edition. 17. Olivier JEREZ, Le secret bancaire, Banque éditeur. 18. Olivier PASTRE, La nouvelle économie bancaire, éd. Economica, Paris 2005.
  • 67. ~  63  ~     19. Philippe DARREAU, Croissance et politique économique, édition de Boeck & Larcier, Bruxelles 2003. 20. Pierre-Charles PRADIER, La notion de risque en économie, éd. La découverte, 2006. 21. WAUTY E. & DUCHEME P., Principe d’économie politique, éd. La procure de Namure 1975. II. MEMOIRES ET TFC 1. KISENGA MINDANDA, La contribution des PME dans le développement de la RDC, TFC/UNILU, 2005-2006. 2. MASANGU, La nécessité de la création des PME pour la relance économique en R.D.C., Mémoire, UNILU 2003-2004. III. DICTIONNAIRES 1. BERNARD Y. et COLLI, Dictionnaire économique et financier, édition du seuil, Paris 1996. 2. BREMOND J. et GELEDAN A., Dictionnaire d’économie et des sciences sociales, Hatier, Paris 1999. 3. Jean Bon Cœur et autres, Dictionnaire économique, 7ème édition. IV. COURS 1. IPO ABELELA : « Cours d’initiation à la recherche scientifique », UNILU, G1 Economie, 2006-2007. 2. KALABA BIN SANKWE : « Notes des cours de Politique monétaire, d’économie bancaire et comptabilité bancaire », UNILU, L1 Economie, 2011, inédit. 3. KIBOYA KETA : « Cours de statistique descriptive », UNILU, G1 Economie, 2006, inédit
  • 68. ~  64  ~     4. LABY MPIANA, « Cours des questions monétaires des P.V.D. », L2 Economie monétaire, 2011-2012. 5. MOTA NDONGO Emile, « Cours de fluctuation et croissance économique », UNILU, L1 Economie, 2010-2011. 6. MUGANZA, « Cours des questions spéciales en théories et politique monétaire », UNILU, L1 Economie monétaire, 2011-2012. 7. MUSEWA M’BAYO L.M., « Cours d’entreprenariat et P.M.E. » G3 Economie, UNILU, 2009-2010. 8. MUTOMBO KYAMAKOSA, « Cours de politique économique », UNILU, L2 Economie, 2011-2012. 9. MWALABA KASANGANA, « Cours de gestion des institutions financières Congolaises », UNILU, L2 Economie monétaire, 2011-2012. V. SITES INTERNET 1. www.bcc.cd 2. http://fr. wikipedia.org. VI. DOCUMENTS ET REVUES -­‐ Condensé d’informations statistiques de la BCC 2007, 2008, 2009 et 2010. -­‐ Rapports annuels de la Banque Centrale du Congo 2007, 2008, 2009 et 2010. -­‐ Arrêté Ministériel No 0010/CAB. MIN/PME/2009 Du 03/12/2009 portant règlement organique interne du ministère des PME.