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20 Rapport
                        1 annuel
                         1
10, rue Cambacérès
75008 Paris
Tél. : 01 42 66 68 49
Fax : 01 42 66 64 90
www.ctip.asso.fr




                        Centre technique des institutions de prévoyance
sommaire
     La gestion paritaire
08   et la négociation
     collective

     L’activité
11   des institutions de
     prévoyance en 2011

     L’actualité de
15   la protection sociale
     complémentaire


23   L’action sociale

     Les équilibres
25   financiers des institutions
     en 2011


27   Le CTIP
     en 2011



33   Les institutions
     adhérentes au CTIP
Le CTIP remercie les collaborateurs des groupes de protection sociale pour leur participation au reportage photo utilisé pour ce rapport annuel.
Alain Tisserant, Président                                                                       Bernard Lemée, Vice-président




Entretien avec les Présidents



Qualité et responsabilité
au cœur de la gestion paritaire
L’Etat a doublé en 2011 la taxe               Nous sommes évidemment conscients            Dans le même temps, certains
s’appliquant aux complémentaires              de la crise et des contraintes budgé-        voudraient revoir les exonérations
santé. Quel en a été l’impact pour            taires. Mais le contrat collectif géré       de cotisations dont bénéficient les
les institutions de prévoyance et             par les institutions de prévoyance est       contrats collectifs. Y a-t-il matière à
leurs clients ?                               financé par les cotisations des salariés     s’inquiéter pour l’avenir des contrats
                                              et des employeurs. Nous ne rémuné-           collectifs ?
Alain Tisserant :                             rons pas d’actionnaires. Or, ces taxa-
Il faut se rappeler qu’à l’origine la taxa-   tions à répétition pourraient remettre       Bernard Lemée :
tion était fonction du caractère lucratif     en cause cet équilibre.                   Pour commencer, rappelons que le
ou non des organismes complé-                                                           principe des exonérations est de favo-
mentaires. Depuis la loi de 2004, qui                                                   riser les contrats collectifs afin d’offrir
institue le contrat responsable, c’est        Bernard Lemée :                           une complémentaire santé à des millions
désormais le produit qui est taxé et          Nous pouvons ajouter que ces taxa-        de salariés. Le contrat collectif corres-
non plus le statut juridique de l’orga-       tions coïncident avec l’entrée en fis-    pond à un modèle social auquel nous
nisme complémentaire. Les avantages           calité des institutions de prévoyance     tenons et qui a démontré son effica-
dont bénéficie le contrat responsable         et la perspective de                                                cité sociale et
sont la contrepartie d’un parcours            Solvabilité 2 qui va « En 2011 ce sont plus de                      é c o n o mique
de soins lui-même bénéfique pour la           obliger les institutions 6 millions de salariés et leurs            puisque il est
sécurité sociale. Or, la taxation interve-    à mobiliser deux fois familles qui sont désormais                   30 % moins
nue il y a trois ans a constitué une pre-     plus de fonds propres assurés en santé au travers                   onéreux en
mière mise en cause de cette logique.         pour couvrir les mêmes                                              moyenne
Son doublement à l’automne 2011,              risques. Or, les institu-
                                                                           d’accords de branche »                 qu’un contrat
qui porte la taxe à 7 %, constitue un         tions de prévoyance sont des struc-       individuel. Vouloir réaliser des écono-
message très regrettable. Cette taxa-         tures à but non lucratif. Elles n’ont que mies sur ce type de contrats, c’est tout
tion est deux fois supérieure à celle         leurs résultats pour couvrir les risques. simplement oublier leur raison d’être.
des biens de première nécessité. Est-         Tout prélèvement se répercute direc-      Cette tentation revient, en outre, à
ce à dire que la complémentaire santé         tement sur le niveau de leurs fonds       considérer que les entreprises appor-
n’appartient pas à cette catégorie ?          propres et contribue à les fragiliser.    teront la même contribution quel que




                                                                                                               Entretien avec les Présidents   05
soit le coût des complémentaires
           santé. Or, si l’on réduit l’exonération
           sur ces contrats, il est tout à fait pos-
           sible que les entreprises procèdent à
           des arbitrages au sein de la masse
           salariale qui soient défavorables aux
           complémentaires santé comme le
           montre notre dernier baromètre de
           la prévoyance. Ce ne sont pas les
           alternatives qui manquent. Donc,
           dire que la suppression de l’exoné-
           ration sur les contrats collectifs va
           rapporter plusieurs milliards équivaut
           à préjuger des choix des entreprises.
           Si les entreprises décident de moins
           financer la complémentaire santé en
           raison de son coût, ce sont les sala-
           riés qui seront pénalisés. Et ceci alors
           même que ces contrats sont en plein
           développement dans des entreprises
           de petite taille via les conventions        laires pour l’AMO et les institutions de  de maintenir le système. Sans doute
           collectives telles que la branche Hôtel     prévoyance. Précisons toutefois que       devons-nous faire évoluer un modèle
           Café Restaurant, la Coiffure ou encore      ce qui différencie l’AMO des institutions centré sur le couple dépenses/rem-
           la Charcuterie de détail. Ainsi, en         de prévoyance ce sont aussi, dans un      boursements et réfléchir aux actions
           2011, ce sont plus de 6 millions de sa-     marché concurrentiel,                                     à mener entre l’assu-
           lariés et leur famille qui sont désormais   les coûts d’acquisition « C’est en connaissant            rance maladie obliga-
           assurés en santé au travers d’accords       des contrats alors que                                    toire et les institutions
           de branche.                                 l’AMO est en situation mieux les composantes              de prévoyance afin de
                                                       de monopole. Ces coûts de la dépense que nous             mieux maîtriser les dé-
           Les frais de gestion des complé-            d’acquisition sont le prix pourrons agir avec             penses. L’optimisation
                                                       à payer pour développer                                   du parcours de soins
                                                       des services innovants le plus d’efficacité. »
           mentaires sont également pointés
           du doigt. Qu’en pensez-vous ?                                                                         constitue une première
                                                       qui échappent à la stricte                                piste dès lors qu’on ne
                                                       équation cotisations/remboursements,      dégrade pas la qualité des presta-
           Alain Tisserant :                           notamment des systèmes de préven-         tions. Nous devons également déve-
           Méfions-nous des comparaisons trop          tion. Enfin, les complémentaires santé    lopper la prévention. Les conclusions
           rapides entre les frais de gestion des      interviennent fortement dans l’optique    du rapport parlementaire sur la pré-
           institutions de prévoyance et ceux          et le dentaire afin de limiter autant que vention sanitaire vont dans ce sens.
           de l’assurance maladie obligatoire          possible la charge financière suppor-     D’ailleurs, l’expérimentation Vigisanté,
           (AMO). En effet, ni les périmètres, ni      tée par les assurés tout en apportant     mise en œuvre par des institutions
           les missions ne sont les mêmes. On          un service spécifique très apprécié       de prévoyance, nous montre qu’il est
           parle de deux marchés distincts et          par les bénéficiaires. Lorsqu’on met      possible de travailler en coordination
           non comparables en taille, en nature        tout bout à bout, les institutions de     avec le régime de base et les pro-
           et en montant de prestations. Par           prévoyance supportent très bien la        fessionnels de santé. Pour continuer
           ailleurs, le calcul des frais de gestion    comparaison avec l’assurance mala-        dans ce sens, il serait utile que les or-
           pour l’AMO n’intègre pas les frais du       die obligatoire.                          ganismes complémentaires aient ac-
           recouvrement des cotisations dans les                                                 cès aux données statistiques. C’est en
           charges. De plus, ce calcul est réalisé                                               connaissant mieux les composantes
           sur un périmètre de prestations élargi      Concernant l’articulation entre le
                                                                                                 de la dépense que nous pourrons agir
           à l’hôpital public alors même que ce-       régime d’assurance maladie obliga-
                                                                                                 avec le plus d’efficacité.
           lui-ci n’est pas géré par l’AMO. Il ne      toire et les complémentaires santé,
           faut pas s’étonner, dès lors, d’arriver     quelles pourraient être les pistes
           à un chiffre de frais de gestion pour le    d’amélioration ?                          On parle beaucoup de réseaux de
           régime général de 4,2 %. À l’inverse, la                                              soins. Quelle est l’approche du
           taxe CMU de 5,9 % est étonnamment           Bernard Lemée :                           CTIP sur cette question ?
           intégrée au calcul des frais de gestion     L’assurance maladie obligatoire comme
           des institutions de prévoyance. Donc,       les complémentaires santé sont con-         Alain Tisserant :
           si l’on faisait des calculs avec des pé-    frontées à un accroissement durable         Les réseaux de soins constituent l’un
           rimètres de gestion équivalents, nous       des dépenses de santé qui nous amène        des outils les plus efficaces dont dis-
           obtiendrions des montants quasi simi-       à nous interroger sur la meilleure façon    posent les organismes complémen-




06 Rapport annuel 2011
Comment les IP ont-elles traversé la
                                                                                           crise et ont-elle toujours la solidité
                                                                                           financière pour faire face à leurs
                                                                                           engagements ?

                                                                                           Bernard Lemée :
                                                                                           D’abord, rappelons que les institutions
                                                                                           de prévoyance ont traversé les crises
                                                                                           grâce à la qualité de leur gestion pari-
                                                                                           taire et qu’elles ont toujours fait face à
                                                                                           leurs engagements.

                                                                                           Depuis 2008, les institutions de pré-
                                                                                           voyance ont été confrontées, comme
                                                                                           tous les organismes d’assurance, à
                                                                                           une crise violente. Et, fin 2011, elles
                                                                                           n’avaient eu à subir aucun sinistre
                                                                                           majeur. Nous devons leur rendre hom-
                                                                                           mage pour cela. Elles ont d’autant plus
                                                                                           de mérite qu’il s’agit d’organismes à
taires pour assurer une bonne adéqua-        un taux moyen de couverture de marge
                                                                                           but non lucratif qui ne peuvent pas
tion entre les prestations de soins ou       équivalant à 2,5 fois celui de Solvabilité 2.
                                                                                           se tourner vers des actionnaires ou le
de biens médicaux et leur prix, notam-       Donc, oui, les institutions de pré-
                                                                                           marché pour se refinancer. En même
ment dans l’optique. L’objectif pour         voyance sont prêtes. Cela étant, le
                                                                                           temps, nous devons répéter que ce
les institutions de prévoyance est non       passage à Solvabilité 2
                                                                                                           résultat n’a pu être
seulement de réduire le coût des soins       constitue une vraie ré- « Les institutions de
                                                                                                           obtenu que parce que
de santé afin d’aboutir à un reste à         volution par rapport à la
charge minimal pour les assurés, mais        précédente réglemen-          prévoyance ont d’autant les institutions de pré-
                                                                                                           voyance avaient les
également de proposer à ces derniers         tation dans la mesure plus de mérite qu’il
                                                                                                           fonds propres néces-
des prestations de grande qualité.           où elle établit un lien s’agit d’organismes à
                                                                                                           saires. Si leur situation
Pour le professionnel, l’adhésion à          plus direct entre le ni-
un réseau équivaut à une sorte de            veau de capital requis        but non lucratif qui ne         avait été trop tendue
                                                                           peuvent pas se tourner          ou si leur gestion avait
charte par laquelle il s’engage à offrir     et la nature des risques
                                                                                                           été moins prudente, il
des tarifs compétitifs pour une même         supportés par les insti- vers des actionnaires
                                                                                                           y aurait très certaine-
qualité de service. Au final, grâce à ces    tutions de prévoyance.
réseaux qui se sont constitués, les ins-     Ce n’est en effet pas la
                                                                           ou le marché pour se            ment eu des dégâts.
                                                                           refinancer. »                   En conclusion, saluons
titutions de prévoyance et les groupes       même chose de provi-
                                                                                                           le rôle du CTIP qui les
de protection sociale approfondissent        sionner un risque santé
                                                                                           aide à surmonter ces défis en iden-
leur démarche de conseil et d’accom-         sur une durée de douze mois et un
                                                                                           tifiant les enjeux de demain grâce
pagnement de leurs assurés. Ainsi,           risque d’invalidité qui court sur plus
                                                                                           à une veille permanente et en leur
ces dispositifs participent aujourd’hui      d’une dizaine d’années.
                                                                                           apportant un conseil à forte valeur
à la bonne régulation et contribueront
                                                                                           ajoutée.
demain à la coordination des parcours
de soins.                                    Solvabilité 2 attribue également d’im-
                                             portantes responsabilités à l’organe
                                             d’administration, de gestion ou de
L’entrée en application de Solvabilité 2     contrôle. Mais cet organe n’est pas
approche : les institutions de pré-          défini dans la directive afin de laisser
voyance sont-elles prêtes ? Et               à chaque État la liberté de l’adapter
quelles devraient être les consé-            aux spécificités de son droit. Le CTIP
quences de cette nouvelle régle-             considère que son organisation est
mentation, notamment en matière              lourde d’enjeux. Nous resterons donc
de gouvernance ?                             vigilants pour que, dans ce cadre, soit
                                             prise en compte la gouvernance spé-
Alain Tisserant :                            cifique des institutions de prévoyance,                             Alain Tisserant
Rappelons que les institutions de            à savoir la gestion paritaire qui a su
                                                                                                                         Président
prévoyance n’ont pas attendu                 prouver depuis de longues années
Solvabilité 2 pour anticiper ses effets.     son efficacité économique.                                         Bernard Lemée
L’étude d’impact la plus récente, réalisée
                                                                                                                   Vice-président
en 2010, montre qu’elles présentent



                                                                                                                Entretien avec les Présidents   07
La gestion
                                                 paritaire
                                                 des institutions
                                                 de prévoyance
     La gestion                                  Grâce à leur expertise en matière de
                                                 contrats collectifs, les institutions de
                                                 prévoyance participent activement au


     paritaire
                                                 renforcement du rôle de la protection
                                                 sociale complémentaire. Pilotées par des
                                                 représentants des employeurs et des


     et la négociation
                                                 salariés, elles gèrent les garanties de
                                                 prévoyance complémentaire mises en
                                                 place dans les branches profession-

     collective                                  nelles et les entreprises.


     L’engagement des partenaires sociaux        La proximité
     est au cœur de la prévoyance collective.    avec les entreprises
     Au niveau national, ils participent à
     l’élaboration de son cadre réglementaire.   L’entreprise demeure un point central
     Dans les entreprises et dans les            de l’organisation de la société. Les dis-
     branches professionnelles, ils négocient    positifs collectifs de prévoyance maté-
     la mise en place des garanties.             rialisent la continuité entre le travail et la
     Ils peuvent prolonger ce dialogue social    protection sociale autour de la personne
     en confiant la gestion des couvertures      du salarié tout au long de sa vie.
     mises en œuvre à une institution de
                                                 Gérées paritairement, les institutions de
     prévoyance.
                                                 prévoyance sont donc naturellement au
                                                 contact des employeurs et des salariés.
                                                 Cette proximité facilite l’adaptation per-
                                                 manente aux besoins de protection sociale
                                                 et favorise une innovation au plus près
                                                 des attentes en matière de services.


                                                 Servir l’intérêt
                                                 des employeurs
                                                 et des salariés
                                                 Les institutions de prévoyance, comme
                                                 tout organisme d’assurance, sont sou-
                                                 mises à des règles prudentielles très
                                                 strictes.




08
N’ayant pas d’actionnaires à rému-          régime de prévoyance : industries          La « portabilité »
nérer, leurs résultats servent à ren-       des produits du sol, papiers/cartons
                                                                                       dans les branches
forcer la sécurité des engagements,         et optique/lunetterie. Les deux pre-
à améliorer le niveau des garanties         miers régimes couvrent l’ensemble
                                                                                       professionnelles
et l’offre de nouveaux services, et         des salariés en incapacité, invalidité,    entre 2009 et 2011
à développer une action sociale             décès, rente éducation, obsèques ;
au bénéfice des salariés et de leurs        celui de la branche « optique/lunet-       Depuis le 1er juillet 2009, un dispositif
familles.                                   terie » concerne uniquement les sa-        de « portabilité » permet aux salariés
                                            lariés non cadres.                         licenciés qui le souhaitent de conti-
La gestion paritaire des institutions                                                  nuer à bénéficier de leurs garanties
de prévoyance garantit la prise en          Cinq branches ont instauré un nou-         santé et prévoyance pendant leur
compte des intérêts de chacune des          veau régime de complémentaire              période de chômage. La durée de
parties, employeurs et salariés, quels      santé, dont les transports routiers        ce maintien est limitée à neuf mois.
que soient le contexte ou l’envi-           et les fleuristes. Ces deux régimes
ronnement et au delà des réalités           couvrent l’ensemble des salariés          Plus de deux ans après son entrée
économiques et sociales propres à           de la branche, sans distinction de        en vigueur, le nombre de branches
chaque secteur d’activité.                  garantie entre les cadres et les non      professionnelles ayant transposé ce
                                            cadres. La convention collective des      dispositif a doublé entre fin 2009 et

La négociation                              fleuristes laisse la pos-                               fin 2011 : 53 conventions
                                                                       « Au 1er janvier 2012, collectives nationales
                                            sibilité à chaque en-
                                                                       252 branches
collective en                               treprise d’opter pour un
                                            régime santé de « base »
                                                                                                    (CCN) en 2009, 84 en
                                                                       professionnelles sont 2010 et 100 en 2011
                                                                       équipées d’un régime (soit 40 % de l’ensemble
prévoyance et                               ou un régime santé
                                            « amélioré ».
                                                                       de prévoyance. »             des CCN en prévoyance

complémentaire                              Enfin, trois branches professionnelles
                                                                                                    et santé). Dans plus de
                                                                                      80  des cas, les cotisations des
                                                                                          %

santé en 2011                               ont instauré un nouveau régime
                                            complémentaire santé ainsi qu’un
                                                                                      salariés en activité financent le main-
                                                                                      tien à titre gratuit des garanties pré-
                                            nouveau régime prévoyance : ins-          voyance et santé des salariés licen-
En 2011, environ 150 accords ou
                                            titutions de l’assurance chômage,         ciés (financement par mutualisation).
avenants portant sur la prévoyance
                                            promotion immobilière et aide/ac-
ou la santé ont été signés par les
                                            compagnement/soins et services à
partenaires sociaux. Ce chiffre par-
                                            domicile.                                 Plus de 13 millions
ticulièrement élevé fait de la protection
                                            Au 1er janvier 2012, 252 branches
                                                                                       de salariés couverts
sociale complémentaire le 4ème thème
de négociation collective1. Ce dyna-        professionnelles sont équipées d’un        en prévoyance grâce
misme s’explique essentiellement par        régime de prévoyance. Parmi celles-        à la négociation
la création de nouveaux régimes de          ci, 60 ont mis en place un régime obli-    collective
branche et la poursuite de la trans-        gatoire de remboursement de frais
position du dispositif de « porta-          de soins de santé qui couvrent plu-        Plus de 13 millions de salariés,
bilité » des garanties.                     sieurs millions de salariés (cf. encadré   représentant 70  des salariés du
                                                                                                        %
                                            p.10).                                     secteur privé, bénéficient actuelle-
Les nouveaux régimes                        Concernant la dépendance, le rythme
                                                                                       ment de garanties de prévoyance
                                                                                       négociées dans 252 conventions
de prévoyance et de                         de la négociation collective a tendance
                                                                                       collectives de branches profession-
complémentaire santé                        à stagner. En 2010, huit branches
                                                                                       nelles.
                                            professionnelles prévoyaient ce type
En 2011, trois branches profession-         de garantie. Ce chiffre n’a pas évolué     1
                                                                                         Source : Rapport d’activité 2011 de la Commission des
nelles ont mis en place un nouveau          en 2011.                                   accords de retraite et de prévoyance (COMAREP).




                                                                                       La gestion paritaire et la négociation collective         09
Parmi celles-ci, 60 prévoient éga-            branche puisque neuf accords             36 accords régionaux ou départe-
          lement une couverture en com-                 « interbranches » couvrent en pré-       mentaux du secteur de la métal-
          plémentaire santé, ce qui concerne            voyance près de 650 000 salariés         lurgie ont ainsi mis en place des
          plus de 3 millions de salariés.               relevant de branches distinctes mais     régimes de prévoyance, majoritai-
                                                        qui appartiennent à un même              rement au profit des salariés non
          En 2012, plus de 70 % des conven-             secteur d’activité (ex :                                 cadres. Ces régimes
          tions collectives qui disposent d’un          trois accords de l’en- « En 2012, 95 % des               couvrent       environ
          régime « prévoyance » couvrent à la           seignement public/        conventions collectives        1,8 million de salariés
          fois les non cadres et les cadres. Ce         privé  ; intermittents du prévoyant un régime            au sein de 45      000
          constat est encore plus significatif          spectacle ;       marine  santé garantissent sans entreprises. Et, pour
          pour les conventions collectives              marchande ; produc- distinction l’ensemble               la première fois en
          qui mettent en place un régime                tion agricole ; remor- des salariés. »                   2011, les départe-
          obligatoire complémentaire santé,             quage maritime  scie-
                                                                           ;                                     ments de l’Isère et
          puisque 95  d’entre elles ga-
                         %                              ries et exploitations forestières  ;     des Hautes-Alpes ont instauré des
          rantissent l’ensemble des salariés            transport).                              garanties frais de santé au profit
          de la branche sans opérer de                                                           des salariés de la métallurgie, sans
          distinction de garanties.                     Enfin, les garanties de prévoyance       distinction de garanties entre salariés
                                                        et santé peuvent également se            cadres et non cadres (accord du
          Par ailleurs, la négociation collective       négocier à un échelon territorial        19 octobre 2011).
          va au delà des seuls accords de               au sein d’un secteur professionnel :




           Avantages des régimes prévoyance de branches
           professionnelles


          L     es régimes de prévoyance instaurés au sein d’une branche professionnelle
                présentent de nombreux avantages.
          • Ils mettent en place un degré de solidarité élevé qui se caractérise notamment
          par le service de prestations égales pour toute une catégorie de salariés et
          dont les montants ne sont pas proportionnels aux cotisations. Une solidarité
          est ainsi créée entre les salariés les mieux rémunérés et ceux à plus faibles
          revenus qui, sans cette mutualisation, ne pourraient disposer d’une couverture
          sociale aussi étendue.
          • L’affiliation des salariés d’une branche se fait sans considération d’âge,
          d’état de santé, ni d’examen médical préalable.
          • Ces régimes offrent des garanties plus favorables à un meilleur coût en raison
          des économies d’échelle engendrées par la taille de la population couverte
          (principe de la mutualisation).
          • Les entreprises d’une branche professionnelle, qui sont en concurrence les
          unes avec les autres, sont placées au regard du marché de l’emploi dans une
          situation d’égale attractivité. En effet, les TPE et PME disposent ainsi de garanties
          sociales aussi attractives que celles de grandes entreprises d’un même secteur
          d’activité.




10 Rapport annuel 2011
Les réformes
                                             réglementaires
                                             ont pesé sur
L’activité                                   l’évolution
                                             des cotisations
des institutions                             en 2011
de prévoyance
en 2011
L’année 2011 a été marquée par une           La diffusion
crise financière et monétaire majeure        des garanties
au sein de la zone euro, qui a enrayé
la fragile reprise économique observée
                                             En 2011, plus de 2 millions d’entreprises
en 2010. À cela sont venus s’ajouter
                                             ont confié la gestion de couvertures
les effets des réformes réglementaires       de prévoyance complémentaire à une
comme la mise en place de la taxe sur        institution au profit de 13 millions
les garanties frais de soins de santé.       de participants en prévoyance et de
Dans ce contexte difficile, les institu-     6,5 millions de participants pour la
tions de prévoyance sont parvenues           complémentaire santé. Les deux tiers
à maintenir leur activité à un niveau        des entreprises, majoritairement des en-
semblable à l’an dernier. Les cotisations    treprises comptant moins de 50 salariés,
santé, affectées par la nouvelle taxe,       sont adhérentes auprès d’une institu-
affichent un léger recul tandis que la       tion professionnelle.
prévoyance décès et l’arrêt de travail
sont en progression. Au prix d’un recul
de leur marge de solvabilité, les ins-       ENTREPRISES ADHÉRENTES
titutions de prévoyance jouent encore        [en millions d’entreprises]

leur rôle d’amortisseur social auprès
des entreprises et des salariés.              2,0
                                                    1,8
                                                          1,7




                                                                0,7                 0,7
                                                                        0,4




                                             PRÉVOYANCE                       complémentaire
                                                                              santé



                                               Décès Invalidité    Incapacité Retraite sup. et IFC
                                               Mensualisation   Complémentaire santé




                                            L’activité des institutions de prévoyance en 2011        11
En effet, l’absence très fréquente de                  cotisations santé 2011 se sont                             La collecte en matière de retraite
          représentation syndicale dans les                      trouvées réduites de 5,9  par le
                                                                                            %                               supplémentaire est en repli de 3,8 %
          petites entreprises explique la volonté                changement du mode d’imputation                            par rapport à 2010, année qui a été
          des partenaires sociaux de mettre                      de la taxe CMU-C. Après neutrali-                          marquée par le contexte économique
          en place, par voie d’accord collectif,                 sation de cette taxe pour rendre les                       et la hausse du forfait social.
          une couverture complémentaire                          cotisations comparables avec celles
          minimale dans toutes les entreprises                   de l’exercice 2011, le taux de crois-
          de la branche. Ce sont souvent                         sance atteint 4,4 % sous l’effet de
          des institutions professionnelles qui                  huit nouvelles garanties obligatoires
          se voient confier la gestion de ces                    de branches professionnelles telles
          couvertures.                                           que les Hôtels Cafés Restaurants, le
                                                                 cartonnage et la charcuterie de
          L’évolution                                            détail.
                                                                                                                            RÉPARTITION DE L’ACTIVITÉ
          des cotisations                                                                                                   EN 2011
                                                                 L’évolution des cotisations des ga-
          L’activité des institutions de pré-                    ranties arrêt de travail (mensualisa-
                                                                                                                                                  9,4 %
          voyance affiche une croissance de                      tion, incapacité de travail et invalidité),                           0,2 %
          1 % de l’ensemble des cotisations                      a poursuivi sa progression sous l’effet
          pour atteindre 11,8 milliards d’euros.                 de la répercussion progressive du                           19 %
          Dans un contexte économique diffi-                     coût de l’allongement de la durée
                                                                                                                                                11,8 milliards
          cile, les institutions sont parvenues à                d’indemnisation résultant de la                                                   d’euros
          maintenir leur activité grâce notam-                   réforme des retraites. Elles enre-                                                                        45,1 %
          ment aux accords collectifs négociés                   gistrent ainsi une progression de
          en 2010 dans des branches profes-                                                                                       26,3 %
                                                                 5,1  Les garanties décès et de
                                                                      %.
          sionnelles.                                            rentes de conjoint affichent, quant
                                                                 à elles, une croissance de 4,1          %
                                                                                                                            Complémentaire santé
          La complémentaire santé d’entre-                       chacune. De leur côté les garanties                        Incapacité, invalidité, mensualisation
          prise affiche un niveau de cotisations                 dépendance restent à un niveau                             Décès, rentes d’éducation et de conjoint
                                                                                                                            Dépendance
          en baisse de 1,4 %. Toutefois, les                     semblable à celui de l’année 2010.                         Retraite supplémentaire




          SALARIÉS ET ANCIENS                                                                            évolution des cotisations par garantie en 2011
          SALARIÉS PARTICIPANTS                                                                                                                            [en millions d’euros]
          [en millions de personnes]
                                                                                                                                                    Cotisations*

                                                                                                                                          2010              2011        10/11
                12,3   12,3
                                                                     Total complémentaire santé                                           5 387            5 309         -1,4 %
           11
                                                                     Décès, rentes d’éducation et de conjoint                             2 146            2 234         4,1 %
                                                      6,5
                                                                     Incapacité, invalidité, mensualisation                               2 944            3 094         5,1 %
                                    2,8
                              2,2                                    Dépendance                                                                25               25            -
                                          0,3
                                                                     Total prévoyance                                                     5 115            5 353         4,6 %

          PRÉVOYANCE                            complémentaire       Total retraite supplémentaire                                        1 155            1 111         -3,8 %
                                                santé

                                                                     TOTAL                                                              11 657            11 773         1,0 %
            Décès Invalidité Incapacité Retraite sup. et IFC
            Mensualisation Dépendance Complémentaire santé       *
                                                                     affaires directes, hors réassurance et acceptations.




12 Rapport annuel 2011
Les prestations affichent                                                                                                      Les opérations
                                                                                                                               de réassurance
une forte augmentation en 2011
                                                                                                                               Les cotisations, nettes de réassu-
                                                                                                                               rance, progressent de 0,8 % pour
La charge de prestations, qui com-          Les prestations santé                                                              atteindre 9,7 milliards d’euros. Les
porte les prestations réglées sous          des institutions                                                                   taux de conservation sont légèrement
                                            de prévoyance par type
forme de rentes, de capitaux ou de          de dépenses en 2011                                                                en baisse par rapport à l’année
remboursements de frais médicaux                                                                                               précédente, avec un taux moyen
ainsi que la variation des provisions                                                                                          de 73,7 % contre 74,7 % en 2010
techniques, enregistre, toutes garanties                                                                                       sur l’ensemble des garanties (après
                                                                       6%
confondues, une augmentation de                                                                                                acceptations).
                                                                                                 23 %
5 % sous l’effet conjugué de facteurs             16,3 %

économiques et réglementaires.                                                                                                 Hormis les dépenses liées à la dé-
                                                                                                                               pendance, fortement réassurées,
                                                                      5 milliards
En matière de complémentaire santé,                                    d’euros                                                 les frais de soins santé, le décès et
l’année 2011 a été marquée par des                                                                                             l’incapacité de travail affichent les
                                                16 %                                                   19,7 %
hausses importantes sur les frais                                                                                              plus forts taux de conservation.
d’hospitalisation et les frais d’optique,
mais la progression reste, en revanche,                        19 %                                                            Avec une progression de 11,3 %,
modérée sur la consommation de                                                                                                 les acceptations en réassurance
médicaments. Il en résulte que pour                                                                                            affichent une croissance supérieure
100 euros de cotisations perçues,            Lunetterie et orthopédie                                                          à celle de l’année dernière. Les
                                             Honoraires médecins et auxiliaires médicaux
les institutions ont remboursé en            Soins dentaires                                                                   garanties décès et arrêt de travail
moyenne 90,7 euros sous forme de             Prescriptions pharmaceutiques                                                     contribuent pour l’essentiel à cette
                                             Frais d’hospitalisation
prestations complémentaires.                 Autres postes (laboratoires d’analyses, établissements                            progression.
                                            thermaux, transports de malades)

Les prestations d’incapacité et d’in-
validité enregistrent une hausse de
10,2 %. Cette évolution trouve une
double explication dans la prise en
compte de l’allongement de la durée
                                                                                  évolution des prestations par garantie en 2011
d’indemnisation en invalidité induit                                                                                                                                 [en millions d’euros]
par la réforme des retraites et, dans
une moindre mesure, du fait de la                                                                                                                           Prestations*
baisse des taux techniques régle-
                                                                                                                                                 2010                2011            10/11
mentaires.
                                                Total complémentaire santé                                                                       4 746               4 954               4,4 %

Enfin, la charge de prestations pour            Décès, rentes d’éducation et de conjoint                                                         1 551               1 568                1,1 %
la retraite supplémentaire connaît              Incapacité, invalidité, mensualisation                                                           2 892               3 186               10,2 %
une hausse modérée de 1,3 %.
                                                Dépendance                                                                                            11                  11                  -

                                                Total prévoyance                                                                                 4 455               4 765               7,0 %

                                                Total retraite supplémentaire                                                                    1 455               1 474               1,3 %

                                                Total                                                                                          10 656              11 193                5,0 %
                                            *
                                                prestations versées au cours de l’exercice + variation des provisions mathématiques et des prestations à payer, hors frais de gestion.




                                                                                                                          L’activité des institutions de prévoyance en 2011                       13
55 % de la prévoyance et de la complémentaire santé
          d’entreprise en France réalisés par les groupes

          Les comptes                                            L’assurance complémentaire santé et             RÉPARTITION DES ACCEPTATIONS
                                                                                                                 EN 2011
                                                                 les garanties de prévoyance, y com-
          combinés
                                                                 pris la dépendance, représentent la
          des groupes                                            majorité de l’activité avec respec-
                                                                                                                               20 %
                                                                 tivement 8,5 milliards d’euros et
          En 2011, 16 groupes paritaires ont
                                                                 6,8 milliards d’euros. La contribution
          établi des comptes combinés
                                                                 de la retraite supplémentaire repré-                                                                   62 %
          affichant sur l’ensemble de ce pé-                                                                                             1,4 milliard
                                                                 sente 2,5 milliards d’euros.                                              d’euros
          rimètre, des cotisations acquises                                                                          18 %

          de 22,5 milliards d’euros, dans les-
                                                                 Les placements gérés par l’ensemble
          quels les autres organismes du
                                                                 des institutions et leurs groupes
          groupe, hors institutions de pré-
                                                                 combinés s’élèvent à 118,3 milliards
          voyance, ont contribué à hauteur
                                                                 d’euros.                                            Complémentaire santé
          de 10 milliards d’euros. La forte aug-                                                                     Décès, rentes d’éducation et de conjoint
          mentation constatée depuis 2010                                                                            Incapacité, invalidité

          résulte d’un changement de péri-
          mètre de combinaison au sein des
          groupes.




          LES COMPTES COMBINÉS PRÉVOYANCE EN 2011
          [cotisations nettes de 22,5 milliards d’euros]




          Complémentaire                                              5,6                                               2,9
                  santé
                                                                                                                                                         8,5



                                                                      5,7                                 1,1
              Prévoyance                                                                                                      6,8



                Retraite           0,9           1,6
          supplémentaire                                             2,5



          Autres activités   0,2                           4,2
           assurantielles
                                                                                         4,4                                                 Données combinées des institutions
                                                                                                                                           de prévoyance (y compris ajustements
                              0,1 0,2                                                                                                                          de combinaison)
          Autres activités                                                                                                                 Contributions des autres organismes
                      non                0,3                                                                                                                          du groupe
           assurantielles


                              0                        2         	             4     	               6          		                        8          		                      10




14 Rapport annuel 2011
L’assurance
                                           maladie
                                           complémentaire

L’actualité                                Un déficit de réflexion
                                           globale sur la pérennité

de la protection
                                           du système de santé


sociale
                                           En 2011, la priorité donnée au redres-
                                           sement des comptes publics, notam-
                                           ment ceux des organismes de sécurité

complémentaire                             sociale, a conduit le gouvernement à
                                           prendre des mesures d’économies à
                                           rendement financier de court terme.
                                           Le secteur de la complémentaire santé
Acteurs de la protection sociale
                                           aura, cette année encore, été mis à
complémentaire, les institutions
                                           contribution. Et ceci sans que la réflexion
de prévoyance sont associées à
                                           sur des solutions globales et structu-
toutes les réflexions susceptibles         relles susceptibles de garantir la péren-
d’influer sur leur métier et leurs         nité du système de santé, dont le CTIP
activités. Elles sont particulièrement     rappelle le caractère incontournable
concernées par celles qui portent          depuis de nombreuses années, n’ait eu
sur l’évolution de l’assurance maladie,    lieu.
questions traitées notamment dans
le cadre de l’Union nationale              Le CTIP a en particulier souligné le
des organismes complémentaires             manque de cohérence entre le renché-
d’assurance maladie (UNOCAM).              rissement du coût de la complémentaire
Partenaires de projets nationaux,          santé induit par le doublement de la
                                           taxe sur les contrats responsables et un
comme Sesam-Vitale ou le portail
                                           contexte où chacun s’accorde à recon-
net-entreprises, elles y consacrent
                                           naître le caractère indispensable de la
beaucoup de compétences et                 complémentaire santé pour l’accès aux
de moyens. Leur objectif : offrir          soins.
la meilleure qualité de service à
un coût maîtrisé.                          Parallèlement, la tendance amorcée
                                           ces dernières années au renforcement
                                           de l’encadrement des complémentaires
                                           santé s’est confirmée : annonce de la
                                           création d’un « label ACS », publication
                                           des frais de gestion et d’acquisition,
                                           obligation de prise en charge de cer-
                                           tains dépassements d’honoraires par
                                           les contrats responsables. Autant de
                                           mesures qui interpellent sur la place
                                           accordée aux complémentaires santé.




                                          L’actualité de la protection sociale complémentaire   15
Apporter un meilleur                        Les réseaux de soins                      rations avec les acteurs du système
                                                                                                de santé dans la perspective d’une
          service aux assurés :                       Le débat sur les réseaux de soins         complémentarité d’actions au ser-
          les actions conduites                       lors de l’examen au Parlement de la       vice de l’assuré ont également été
          par les institutions                        proposition de loi dite « Fourcade »      poursuivies.
          de prévoyance                               est emblématique de cette action.
                                                      S’appuyant sur les réflexions et          C’est dans ce cadre que le CTIP a
          Ce contexte de forte pression, géné-        l’expérience de ses membres, le           continué de promouvoir le dépistage
          rateur d’instabilité sur l’évolution de     CTIP a ainsi défendu le bien-fondé        et le suivi des pathologies à partir de
          l’assurance complémentaire santé,           et la valeur ajoutée de ces réseaux,      l’entreprise, ainsi que les multiples
          n’a pas empêché les institutions de         largement plébiscités par les orga-       actions menées par les groupes de
          prévoyance d’affirmer davantage             nisations représentatives d’usagers       protection sociale en matière de pré-
          leur rôle dans la prise en charge des       et de consommateurs, et considé-          vention (voir encadré).
          risques sociaux. En faisant valoir leur     rés par l’Autorité de la concurrence
          capacité à contribuer à la réalisation      comme étant de nature à favoriser         La gestion du risque
          de gains d’efficience, à la limitation      une saine concurrence. L’absence          en région
          du reste à charge de leurs assurés          de clarification fin 2011 de la por-
                                                                                                Le CTIP s’est également investi au
          tout en continuant à rechercher de          tée du développement de ce type
                                                                                                sein de l’UNOCAM afin de favoriser
          nouvelles formes de coopérations            de dispositif par les mutuelles laisse
                                                                                                les partenariats entre les institutions
          tant avec l’assurance maladie obli-         entrevoir la réouverture du débat en
                                                                                                de prévoyance et les agences régio-
          gatoire qu’avec les autres acteurs          2012 et donc une nouvelle mobilisa-
                                                                                                nales de santé (ARS) autour de la
          du système de santé, les institutions       tion du CTIP.
                                                                                                mise en œuvre d’actions spécifiques
          de prévoyance ont continué d’agir
                                                                                                de gestion du risque. Fin 2011, plu-
          en faveur d’un meilleur accès aux           La prévention                             sieurs projets initiés par les ARS et
          soins. Le CTIP s’est systématique-
                                                                                                associant les complémentaires santé
          ment mobilisé pour promouvoir et            Les réflexions conduites en 2010
                                                                                                ont été envisagés. Le CTIP s’est
          défendre ces initiatives.                   pour favoriser de nouvelles coopé-
                                                                                                attaché à suivre l’évolution de ce
                                                                                                chantier, tant auprès de ses propres
                                                                                                représentants au sein des com-
                                                                                                missions régionales de gestion du
                                                                                                risque des ARS qu’au niveau de
                                                                                                l’UNOCAM, de telle sorte que
           Prévention sanitaire : le CTIP auditionné par les députés                            l’ensemble des institutions de pré-
                                                                                                voyance soit en capacité de se mo-


          L     a mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité
                sociale a rendu le 8 février dernier son rapport intitulé « Santé : pour
          une véritable politique de prévention ». Celui-ci préconise d’instituer un délégué
                                                                                                biliser le plus efficacement possible
                                                                                                dans ce type de démarche.


          interministériel à la prévention sanitaire, rattaché au Premier ministre, et chargé   La mise en commun
          d’assurer le pilotage politique. Il plaide également pour un renforcement de la       des données de santé
          mission transversale des agences régionales de santé.
                                                                                                Éclairer les acteurs grâce à un meilleur
          Dans le cadre de cette mission, les députés ont notamment auditionné le CTIP,         partage des données de santé, tel
          accompagné de plusieurs représentants d’institutions de prévoyance. Cette au-         est le sens des travaux auxquels le
          dition a permis de présenter les actions menées par les groupes en matière de         CTIP et ses membres participent
          prévention et de santé des salariés. Le rapporteur n’a pas manqué de souligner        au sein de l’Institut des données de
          que le rôle des complémentaires santé, « déjà très important dans notre               santé. Les institutions de prévoyance
          protection sociale, est sans doute appelé à se renforcer ».                           se sont d’abord portées volontaires
                                                                                                pour une expérimentation sur la




16 Rapport annuel 2011
faisabilité d’un rapprochement des         ciens) reversée au débat à l’occasion          dicale et ouvert à l’adhésion des mé-
données de remboursement AMO et            de la renégociation de la conven-              decins de secteur 2. En complé-
AMC sur un échantillon anonymisé           tion nationale des médecins libéraux.          ment, le texte a introduit une obli-
d’individus. Elles ont ensuite col-                                                       gation de prise en charge de ces
laboré activement à la mise en           La nouvelle convention médicale                  dépassements dans le cahier des
place d’un référentiel de données        du 21 juillet 2011 y consacre une                charges des contrats responsables.
dont le but ultime est de mieux          partie prospective reprenant pour                Ajoutons qu’un dernier texte régle-
apprécier les prises en charge           l’essentiel le contenu du protocole              mentaire a voulu élargir les obliga-
respectives AMO/AMC/individus, par       d’accord relatif au « secteur option-            tions des contrats responsables à
grands postes de dépenses, par           nel » signé par l’UNOCAM en 2009.                la prise en charge de tout dépasse-
sexe et tranches d’âges.                 Les discussions ultérieures avec                 ment réalisé dans le cadre de l’op-
                                                         l’UNCAM ont permis               tion de coordination.
Enrichir les bases « Le CTIP a toujours                  de dégager quelques              Complexe, la question des dépas-
de données de ses favorisé dans ce débat                 pistes d’engagements             sements d’honoraires médicaux est
membres, en vue la recherche d’un dialogue               complémentaires qui,             à l’ordre du jour des débats en 2012.
notamment d’amé- constructif avec l’ensemble sous réserve d’une                           D’autres discussions structurantes
liorer les services                                      instruction plus ap-             pour les organismes complémen-
                        des parties prenantes. »
apportés aux popu-                                       profondie, auraient pu           taires devraient également être pro-
lations qu’ils pro-                                      constituer des élé-              longées en 2012 comme l’annon-
tègent, tel est aussi l’esprit dans      ments de réponse à la question de la             cent les textes conventionnels signés
lequel le CTIP souhaite une colla-       régulation des dépassements d’ho-                en début d’année par l’UNOCAM
boration plus étroite avec la CNAMTS     noraires. Le CTIP a toujours favorisé            (convention pharmacies d’officine,
à travers la mise à disposition des      dans ce débat la recherche d’un                  avenant conventionnel chirurgiens-
données d’Ameli direct.                  dialogue constructif avec l’ensemble             dentistes).
                                         des parties prenantes.
Multiplier les                                                                            Des promesses
                                           Faute d’accord des parties conven-
négociations                                                                              tenues en termes
                                           tionnelles sur la création de ce secteur
conventionnelles                           optionnel, la Loi de financement de
                                                                                          d’amélioration de la
avec l’AMO et                              la sécurité sociale (LFSS) pour 2012           lisibilité des garanties
les professionnels                         a instauré un renforcement de l’« op-
                                                                                          Le CTIP a participé de façon soutenue
de santé                                   tion de coordination », un dispositif
                                           déjà présent dans la convention mé-            à l’évaluation de la montée en charge

Les sollicitations émanant de l’Union
nationale des caisses d’assurance
maladie pour participer à de nouvelles
négociations conventionnelles avec
les professions de santé et à la conclu-
sion de différents textes convention-
nels ont augmenté de façon signifi-
cative en 2011.

L’UNOCAM s’est tout particulièrement
investie dans la question de la maîtrise
des dépassements d’honoraires des
spécialités de plateaux techniques
lourds (chirurgiens, anesthésistes-
réanimateurs, gynécologues-obstétri-




                                                                                      L’actualité de la protection sociale complémentaire   17
des recommandations UNOCAM en
          matière de lisibilité des garanties de   La modernisation
          complémentaires santé. Le CTIP a
          ainsi collaboré à l’élaboration d’un     des déclarations sociales
          questionnaire d’évaluation, procédé
          à cette évaluation a près des
          institutions de prévoyance et
          contribué à la réalisation du bilan
                                                   Le Groupement d’intérêt public             La refonte
                                                   « Modernisation des déclarations
          UNOCAM rendu public au premier
                                                   sociales » (GIP-MDS) propose aux
                                                                                              de la norme pour
          trimestre 2012. Les institutions de
                                                   entreprises d’effectuer leurs décla-       les déclarations
          prévoyance se sont particulièrement
                                                   rations sociales en ligne de manière       nominatives
          mobilisées pour cette enquête. Les
                                                   gratuite et sécurisée sur le site
          résultats témoignent de leur volonté
                                                   net-entreprises.fr.                       Depuis le 1er janvier 2012, la norme
          de s’inscrire dans une démarche
                                                                                             dite « 4DS » (Déclaration dématéria-
          pérenne d’amélioration de l’infor-
                                                   Depuis son lancement en septembre         lisée de données sociales) a rem-
          mation de leurs assurés (voir enca-
                                                   2000, plus de 2,4 millions d’entreprises  placé l’ancienne norme exploitée
          dré).
                                                   se sont inscrites                                        depuis 2006. Plus
                                                   sur net-entreprises.      « La norme 4DS                 souple d’utilisation et
          Des interrogations                       Sur l’ensemble de améliore la fiabilité                  plus cohérente dans
          sur les orientations en                  l’année 2011, le por- des informations                   l’articulation des don-
          matière de système                       tail a reçu près de 20 transmises notamment              nées, la norme 4DS
                                                   millions de déclara- par une rationalisation             permet d’élargir le
          d’information santé                      tions.                    des contrôles. »               périmètre des décla-
                                                                                                            rations de données
          Sous l’impulsion de l’État, les repré-                                             sociales (déclaration annuelle
                                                   Membre du GIP-MDS depuis sa
          sentants des organismes d’assurance
                                                   création, le CTIP participe aux           DADSU, déclaration DSN mensuelle
          maladie complémentaire se sont en-
                                                   travaux menés par l’ensemble des          et événementielle en construction).
          gagés depuis plus de dix ans dans
                                                   organismes de protection sociale          La mise en place de cette nouvelle
          la modernisation des échanges avec
                                                   partenaires.                              norme représente une évolution im-
          les prestataires de soins, en concer-
          tation et coordination permanente
          avec les représentants de l’assurance
          maladie obligatoire. Au sein du pro-     Lisibilité : les organismes complémentaires tiennent
          gramme SESAM-Vitale, des solutions       leurs engagements
          partagées, visant la cohérence
          d’ensemble du système, ont ainsi
          progressivement été développées.         L     ’UNOCAM a dressé en mars 2012 un premier bilan à un an de la mise
                                                         en œuvre des recommandations en matière de lisibilité des garanties
                                                   santé par les organismes complémentaires d’assurance maladie. 97,4 % des
          2011 aura marqué un tournant et          organismes complémentaires tiennent compte des bonnes pratiques préconisées
          peut être une rupture de ce mode         dans la charte d’engagement dans leurs nouvelles offres. La majorité d’entre
          de fonctionnement partenarial. En        eux les ont également intégrées dans leurs offres en cours.
          internalisant dans son propre système
          d’information les échanges de don-       En matière d’information, deux tiers des organismes ont diffusé le glossaire,
          nées avec l’ensemble des prestataires    et plus de la moitié ont diffusé le guide Bien comprendre et bien choisir sa
          de soins, la CNAMTS a de facto           complémentaire santé. La grande majorité des organismes mettent à
          remis en cause les investissements       disposition de leurs adhérents et assurés des outils permettant de faciliter
          mutualisés SESAM-Vitale. Face à ce       la lecture des garanties et de mieux évaluer leur éventuel reste à charge :
          constat, une remise à plat du dos-       exemples de remboursements en euros pour les principaux postes (91,5 %),
          sier s’impose. Le CTIP poursuivra        simulateurs de remboursement et de reste à charge (87,1 %).
          ses réflexions avec ses membres.




18 Rapport annuel 2011
portante en matière de déclarations        La DADSU Prévoyance                    en 2011. « Malgré les difficultés liées
sociales. Elle améliore la fiabilité des                                          à la mise en place de la norme 4DS,
informations transmises et permet
                                           progresse toujours                     celle-ci aura stimulé la déclaration
de répondre aux besoins de nou-                                                   de données prévoyance », observe
veaux usages et de nouveaux par-           À l’issue de la campagne DADSU         Gérard Chauvineau, chargé de mis-
tenaires (Pôle Emploi, Services des        de 2012 (déclarations 2011), le        sion au sein du CTIP. Avec près de 78 %
retraites de l’État…).                     service a confirmé la dynamique        de données exploitables, la qualité
                                           observée depuis 2006, en progres-      des déclarations se confirme d’an-
Le CTIP s’est fortement impliqué           sion de 15 % par rapport à 2011.       née en année. Ces excellents résul-
dans le chantier de construction de                                               tats peuvent notamment être mis au
cette nouvelle norme, en apportant         Avec près de 1,2 million d’entre-      crédit de l’outil de contrôle DADSU-
une contribution active aux différents     prises déclarantes, la DADSU con-      CTL, mis à disposition par le CTIP, et
groupes de travail. La phase pilote        cerne désormais la quasi-totalité      « dont l’utilisation semble désor-
de mise en place de la norme et            des entreprises em-                                     mais généralisée au-
d’ajustement des règles de contrôle        ployant au moins un      « 710 000 déclarations         près d’une grande
a été grandement facilitée par l’utili-    salarié.                 DADSU en 2011. »               majorité des éditeurs
sation de l’outil de contrôle « CTL »                                                              et des déclarants pour
mis à disposition par le CTIP, enrichi     Alors que le cap des 500 000 déclara-  le contrôle à la source de leurs don-
à cette occasion de nouvelles fonc-        tions DADSU transmises aux institu-    nées ».
tionnalités. En phase de production,       tions de prévoyance avait été franchi
durant la campagne 2012, cet outil         au titre de l’année 2010, il a connu
a permis de contrôler plus de              une nouvelle augmentation de 38 %
4,6 millions de fichiers.                  pour atteindre 710 000 déclarations




                                                                                     Le CTIP élargit l’accès
                                                                                     à l’offre de service
                                                                                     net-DUCS

                                                                                     D      epuis le 1er janvier 2010,
                                                                                            l’ensemble des institutions
                                                                                     de prévoyance adhérentes peut pro-
                                                                                     poser le service net-DUCS à leurs
                                                                                     entreprises membres.
                                                                                     En 2011, près de 2,5 millions de
                                                                                     déclarations ont été reçues par les
                                                                                     institutions de retraite et les ins-
                                                                                     titutions de prévoyance, soit une
                                                                                     progression de 34 % par rapport à
                                                                                     2010.
                                                                                     Le télérèglement associé a permis
                                                                                     de collecter environ 17,1 milliards
                                                                                     d’euros de cotisations au titre des
                                                                                     régimes de retraite et de prévoyance,
                                                                                     soit une progression de 11,8 % sur
                                                                                     un an.




                                                                                L’actualité de la protection sociale complémentaire   19
Quelles ont été les conclusions          Ce pilotage interministériel vise no-
                                                  de cette mission ?                       tamment à faciliter les évolutions
                                                                                           de la réglementation à des fins de
                                                  Rendues en mai 2011, les conclu-         simplification administrative.
                                                  sions de cette mission ont constitué
                                                  une étape déterminante pour la           La maîtrise d’ouvrage opération-
                                                  prise de décision du lancement de        nelle sera quant à elle exercée par le
                                                  la DSN. Elles sont venues confirmer      GIP-MDS en lien avec les orga-
                                                  la pertinence du projet au regard        nismes destinataires de la DSN.
                                                  des objectifs poursuivis, mais ont
                                                  souligné la nécessité d’une dé-          Le fonctionnement concret de
          Interview de                            marche progressive compte tenu           cette gouvernance devra être pré-
          Gilles Guino, chargé                    de l’ampleur de la tâche.                cisé dans une convention de projet
                                                                                           net-DSN qui doit s’inscrire dans
          de mission
                                                  Les réflexions et conclusions de         la logique des conventions exis-
          Simplifications                         cette mission ont permis d’alimen-       tant aujourd’hui pour les services
          administratives au                      ter les travaux de la mission par-       actuellement opérationnels sur
          CTIP                                    lementaire confiée à M. Jean-Luc         net-entreprises.fr.
                                                  Warsmann, président de la com-
          La loi Warsmann instaure la             mission des lois de l’Assemblée          Quelles sont les prochaines
          Déclaration Sociale Nominative          nationale. La DSN est désormais          étapes pour le CTIP et les insti-
          (DSN).                                  inscrite dans la loi de simplification   tutions de prévoyance ?
                                                  du droit et d’allègement des
                                                  démarches administratives, votée         La maîtrise d’ouvrage stratégique
                                                  le 29 février 2012.                      du projet a limité le périmètre de
          Où en est aujourd’hui le projet de                                               la DSN phase 1 à la déclaration de
          déclaration sociale nominative ?        Que prévoit cette loi ?                  salaires pour les indemnités jour-
                                                                                           nalières, à l’attestation employeur
          La déclaration sociale nominative       L’article 35 de cette loi instaure       (l’attestation « Assedic » remise en
          vient de franchir une étape majeure.    la DSN en fixant plusieurs étapes        fin de contrat) et à la fourniture d’in-
          Depuis 2006, le CTIP et ses par-        pour assurer le succès du dis-           formations événementielles pour
          tenaires au sein du GIP-MDS             positif. Un démarrage basé sur           les organismes de prévoyance.
          mènent une profonde réflexion afin      le volontariat doit intervenir dès
          de proposer aux entreprises un          le 1er janvier 2013. La phase de         Dans ce contexte le CTIP contri-
          système unique, simple et évolutif      généralisation de la DSN débu-           buera, comme il le fait activement
          de transmission des données pour        tera en janvier 2016, en passant         depuis 2006, aux études et travaux
          l’ensemble des organismes de            par des étapes préalables comme          menés pour le développement de
          protection sociale.                     l’intégration de la DUCS puis de la      la déclaration sociale nominative
                                                  DADS-U dans la DSN.                      (DSN).
          Avant de l’inscrire dans la loi, les
          pouvoirs publics ont souhaité évaluer   Comment s’organisera la gou-             Cette simplification administrative
          l’ensemble du dossier. C’est à cette    vernance de la DSN ?                     devra être mise en perspective
          fin que le ministère du budget, des                                              des prérogatives des partenaires
          comptes publics et de la réforme de     La maîtrise d’ouvrage stratégique        sociaux dans le domaine de la pré-
          l’État a missionné l’IGAS (Inspection   du projet relève du ministre du tra-     voyance.
          générale des affaires sociales) et      vail, de l’emploi et de la santé et du
          l’IGF (Inspection générale des          ministre du budget, des comptes
          finances) en 2010.                      publics et de la réforme de l’État.




20 Rapport annuel 2011
Solvabilité 2                                                                               Transposition en droit
                                           des mesures de transition pro-
                                           gressive entre Solvabilité 1 et
                                                                                            français
                                           Solvabilité 2. Les sujets sont d’im-
                                           portance. Parmi eux, il s’agit de
Un calendrier                                                                               Alors même que les derniers arbi-
                                           neutraliser la volatilité induite par la
européen instable                          valorisation en valeur de marché des
                                                                                            trages sont en cours, l‘État français
                                                                                            et les partenaires sociaux ont entamé
                                           actifs et du passif prudentiel pour les
Le calendrier initial d’entrée en vigueur                                                   dès septembre 2011 les travaux de
                                           activités telles que l’assurance vie, la
de Solvabilité 2, prévu au 1er novembre                                                     transposition au sein de cinq groupes
                                           gestion des rentes en prévoyance,
2012, n’aura pas résisté à la lon-                                                          de travail, sous l’égide du Trésor et
                                           l’épargne retraite et la dépendance.
gueur des négociations sur la direc-                                                        de la direction de la sécurité sociale,
                                           Bien que l’issue d’un accord reste
tive Omnibus 2. Avec un premier                                                             afin de passer en revue les trois
                                                                     encore incer-
report au 1er janvier 2013,                                                                 piliers du futur dispositif prudentiel.
                                                                     taine, un projet
puis au 1er janvier 2014, « Le CTIP s’est fortement                                         Ces groupes de travail auxquels
                                                                     de compromis
les critiques récurrentes impliqué pour assurer                                             participe le CTIP conduiront à une
                                                                     sur Omnibus 2
du pilier 1 de Solvabilité 2 la cohérence avec le modèle                                    réécriture substantielle du droit
                                                                     en juillet reste
sur son caractère procy- paritaire des institutions de                                      national. De plus, l’ensemble des
                                                                     un impératif
lique et sur la volatilité prévoyance et des groupes                                        règles comptables de l’assurance
                                                                     pour tenir les
« artificielle » du SCR* n’ont de protection sociale. »                                     sera regroupé au sein d’un unique
                                                                     délais d’une
pas encore trouvé de com-                                                                   Règlement de l’Autorité des Normes
                                                                     application
promis, notamment pour les branches                                                         Comptables. L’ensemble de cette
                                           au 1er janvier 2014. Les contraintes
longues. Le « Trilogue » qui réunit                                                         transposition doit avoir lieu avant le
                                           du calendrier parlementaire euro-
le Conseil, le Parlement et la Com-                                                         1er juillet 2013.
                                           péen et l’adoption de volumineuses
mission européenne, est pourtant
                                           mesures techniques réglementaires
chargé depuis le mois d’avril de
                                           l’imposent.                                      L’enjeu
trouver un accord sur des méca-                                                             de la gouvernance
nismes réducteurs de volatilité et

*
    Capital de solvabilité requis.
                                                                                            Parmi les principaux enjeux de la
                                                                                            transposition se trouve celui de la
                                                                                            gouvernance. Car si Solvabilité 2
                                                                                            introduit l’existence, au sein de l’en-
                                                                                            treprise d’assurance, d’un organe
                                                                                            d’administration, de gestion ou de
                                                                                            contrôle chargé notamment du res-
                                                                                            pect des règles prudentielles, la défi-
                                                                                            nition de cet organe n’est volontaire-
                                                                                            ment pas établie dans la directive. Il
                                                                                            revient donc aux pouvoirs publics de
                                                                                            le qualifier par rapport aux structures
                                                                                            de gouvernance existantes (conseil
                                                                                            d’administration, direction générale,
                                                                                            conseil de surveillance, directoire…).
                                                                                            Un sujet sur lequel le CTIP s’est
                                                                                            fortement impliqué pour assurer la
                                                                                            cohérence avec le modèle paritaire
                                                                                            des institutions de prévoyance et
                                                                                            des groupes de protection sociale.




                                                                                        L’actualité de la protection sociale complémentaire   21
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Rapport annuel 2011 du CTIP et des institutions de prévoyance

  • 1. 20 Rapport 1 annuel 1 10, rue Cambacérès 75008 Paris Tél. : 01 42 66 68 49 Fax : 01 42 66 64 90 www.ctip.asso.fr Centre technique des institutions de prévoyance
  • 2. sommaire La gestion paritaire 08 et la négociation collective L’activité 11 des institutions de prévoyance en 2011 L’actualité de 15 la protection sociale complémentaire 23 L’action sociale Les équilibres 25 financiers des institutions en 2011 27 Le CTIP en 2011 33 Les institutions adhérentes au CTIP
  • 3. Le CTIP remercie les collaborateurs des groupes de protection sociale pour leur participation au reportage photo utilisé pour ce rapport annuel.
  • 4. Alain Tisserant, Président Bernard Lemée, Vice-président Entretien avec les Présidents Qualité et responsabilité au cœur de la gestion paritaire L’Etat a doublé en 2011 la taxe Nous sommes évidemment conscients Dans le même temps, certains s’appliquant aux complémentaires de la crise et des contraintes budgé- voudraient revoir les exonérations santé. Quel en a été l’impact pour taires. Mais le contrat collectif géré de cotisations dont bénéficient les les institutions de prévoyance et par les institutions de prévoyance est contrats collectifs. Y a-t-il matière à leurs clients ? financé par les cotisations des salariés s’inquiéter pour l’avenir des contrats et des employeurs. Nous ne rémuné- collectifs ? Alain Tisserant : rons pas d’actionnaires. Or, ces taxa- Il faut se rappeler qu’à l’origine la taxa- tions à répétition pourraient remettre Bernard Lemée : tion était fonction du caractère lucratif en cause cet équilibre. Pour commencer, rappelons que le ou non des organismes complé- principe des exonérations est de favo- mentaires. Depuis la loi de 2004, qui riser les contrats collectifs afin d’offrir institue le contrat responsable, c’est Bernard Lemée : une complémentaire santé à des millions désormais le produit qui est taxé et Nous pouvons ajouter que ces taxa- de salariés. Le contrat collectif corres- non plus le statut juridique de l’orga- tions coïncident avec l’entrée en fis- pond à un modèle social auquel nous nisme complémentaire. Les avantages calité des institutions de prévoyance tenons et qui a démontré son effica- dont bénéficie le contrat responsable et la perspective de cité sociale et sont la contrepartie d’un parcours Solvabilité 2 qui va « En 2011 ce sont plus de é c o n o mique de soins lui-même bénéfique pour la obliger les institutions 6 millions de salariés et leurs puisque il est sécurité sociale. Or, la taxation interve- à mobiliser deux fois familles qui sont désormais 30 % moins nue il y a trois ans a constitué une pre- plus de fonds propres assurés en santé au travers onéreux en mière mise en cause de cette logique. pour couvrir les mêmes moyenne Son doublement à l’automne 2011, risques. Or, les institu- d’accords de branche » qu’un contrat qui porte la taxe à 7 %, constitue un tions de prévoyance sont des struc- individuel. Vouloir réaliser des écono- message très regrettable. Cette taxa- tures à but non lucratif. Elles n’ont que mies sur ce type de contrats, c’est tout tion est deux fois supérieure à celle leurs résultats pour couvrir les risques. simplement oublier leur raison d’être. des biens de première nécessité. Est- Tout prélèvement se répercute direc- Cette tentation revient, en outre, à ce à dire que la complémentaire santé tement sur le niveau de leurs fonds considérer que les entreprises appor- n’appartient pas à cette catégorie ? propres et contribue à les fragiliser. teront la même contribution quel que Entretien avec les Présidents 05
  • 5. soit le coût des complémentaires santé. Or, si l’on réduit l’exonération sur ces contrats, il est tout à fait pos- sible que les entreprises procèdent à des arbitrages au sein de la masse salariale qui soient défavorables aux complémentaires santé comme le montre notre dernier baromètre de la prévoyance. Ce ne sont pas les alternatives qui manquent. Donc, dire que la suppression de l’exoné- ration sur les contrats collectifs va rapporter plusieurs milliards équivaut à préjuger des choix des entreprises. Si les entreprises décident de moins financer la complémentaire santé en raison de son coût, ce sont les sala- riés qui seront pénalisés. Et ceci alors même que ces contrats sont en plein développement dans des entreprises de petite taille via les conventions laires pour l’AMO et les institutions de de maintenir le système. Sans doute collectives telles que la branche Hôtel prévoyance. Précisons toutefois que devons-nous faire évoluer un modèle Café Restaurant, la Coiffure ou encore ce qui différencie l’AMO des institutions centré sur le couple dépenses/rem- la Charcuterie de détail. Ainsi, en de prévoyance ce sont aussi, dans un boursements et réfléchir aux actions 2011, ce sont plus de 6 millions de sa- marché concurrentiel, à mener entre l’assu- lariés et leur famille qui sont désormais les coûts d’acquisition « C’est en connaissant rance maladie obliga- assurés en santé au travers d’accords des contrats alors que toire et les institutions de branche. l’AMO est en situation mieux les composantes de prévoyance afin de de monopole. Ces coûts de la dépense que nous mieux maîtriser les dé- Les frais de gestion des complé- d’acquisition sont le prix pourrons agir avec penses. L’optimisation à payer pour développer du parcours de soins des services innovants le plus d’efficacité. » mentaires sont également pointés du doigt. Qu’en pensez-vous ? constitue une première qui échappent à la stricte piste dès lors qu’on ne équation cotisations/remboursements, dégrade pas la qualité des presta- Alain Tisserant : notamment des systèmes de préven- tions. Nous devons également déve- Méfions-nous des comparaisons trop tion. Enfin, les complémentaires santé lopper la prévention. Les conclusions rapides entre les frais de gestion des interviennent fortement dans l’optique du rapport parlementaire sur la pré- institutions de prévoyance et ceux et le dentaire afin de limiter autant que vention sanitaire vont dans ce sens. de l’assurance maladie obligatoire possible la charge financière suppor- D’ailleurs, l’expérimentation Vigisanté, (AMO). En effet, ni les périmètres, ni tée par les assurés tout en apportant mise en œuvre par des institutions les missions ne sont les mêmes. On un service spécifique très apprécié de prévoyance, nous montre qu’il est parle de deux marchés distincts et par les bénéficiaires. Lorsqu’on met possible de travailler en coordination non comparables en taille, en nature tout bout à bout, les institutions de avec le régime de base et les pro- et en montant de prestations. Par prévoyance supportent très bien la fessionnels de santé. Pour continuer ailleurs, le calcul des frais de gestion comparaison avec l’assurance mala- dans ce sens, il serait utile que les or- pour l’AMO n’intègre pas les frais du die obligatoire. ganismes complémentaires aient ac- recouvrement des cotisations dans les cès aux données statistiques. C’est en charges. De plus, ce calcul est réalisé connaissant mieux les composantes sur un périmètre de prestations élargi Concernant l’articulation entre le de la dépense que nous pourrons agir à l’hôpital public alors même que ce- régime d’assurance maladie obliga- avec le plus d’efficacité. lui-ci n’est pas géré par l’AMO. Il ne toire et les complémentaires santé, faut pas s’étonner, dès lors, d’arriver quelles pourraient être les pistes à un chiffre de frais de gestion pour le d’amélioration ? On parle beaucoup de réseaux de régime général de 4,2 %. À l’inverse, la soins. Quelle est l’approche du taxe CMU de 5,9 % est étonnamment Bernard Lemée : CTIP sur cette question ? intégrée au calcul des frais de gestion L’assurance maladie obligatoire comme des institutions de prévoyance. Donc, les complémentaires santé sont con- Alain Tisserant : si l’on faisait des calculs avec des pé- frontées à un accroissement durable Les réseaux de soins constituent l’un rimètres de gestion équivalents, nous des dépenses de santé qui nous amène des outils les plus efficaces dont dis- obtiendrions des montants quasi simi- à nous interroger sur la meilleure façon posent les organismes complémen- 06 Rapport annuel 2011
  • 6. Comment les IP ont-elles traversé la crise et ont-elle toujours la solidité financière pour faire face à leurs engagements ? Bernard Lemée : D’abord, rappelons que les institutions de prévoyance ont traversé les crises grâce à la qualité de leur gestion pari- taire et qu’elles ont toujours fait face à leurs engagements. Depuis 2008, les institutions de pré- voyance ont été confrontées, comme tous les organismes d’assurance, à une crise violente. Et, fin 2011, elles n’avaient eu à subir aucun sinistre majeur. Nous devons leur rendre hom- mage pour cela. Elles ont d’autant plus de mérite qu’il s’agit d’organismes à taires pour assurer une bonne adéqua- un taux moyen de couverture de marge but non lucratif qui ne peuvent pas tion entre les prestations de soins ou équivalant à 2,5 fois celui de Solvabilité 2. se tourner vers des actionnaires ou le de biens médicaux et leur prix, notam- Donc, oui, les institutions de pré- marché pour se refinancer. En même ment dans l’optique. L’objectif pour voyance sont prêtes. Cela étant, le temps, nous devons répéter que ce les institutions de prévoyance est non passage à Solvabilité 2 résultat n’a pu être seulement de réduire le coût des soins constitue une vraie ré- « Les institutions de obtenu que parce que de santé afin d’aboutir à un reste à volution par rapport à la charge minimal pour les assurés, mais précédente réglemen- prévoyance ont d’autant les institutions de pré- voyance avaient les également de proposer à ces derniers tation dans la mesure plus de mérite qu’il fonds propres néces- des prestations de grande qualité. où elle établit un lien s’agit d’organismes à saires. Si leur situation Pour le professionnel, l’adhésion à plus direct entre le ni- un réseau équivaut à une sorte de veau de capital requis but non lucratif qui ne avait été trop tendue peuvent pas se tourner ou si leur gestion avait charte par laquelle il s’engage à offrir et la nature des risques été moins prudente, il des tarifs compétitifs pour une même supportés par les insti- vers des actionnaires y aurait très certaine- qualité de service. Au final, grâce à ces tutions de prévoyance. réseaux qui se sont constitués, les ins- Ce n’est en effet pas la ou le marché pour se ment eu des dégâts. refinancer. » En conclusion, saluons titutions de prévoyance et les groupes même chose de provi- le rôle du CTIP qui les de protection sociale approfondissent sionner un risque santé aide à surmonter ces défis en iden- leur démarche de conseil et d’accom- sur une durée de douze mois et un tifiant les enjeux de demain grâce pagnement de leurs assurés. Ainsi, risque d’invalidité qui court sur plus à une veille permanente et en leur ces dispositifs participent aujourd’hui d’une dizaine d’années. apportant un conseil à forte valeur à la bonne régulation et contribueront ajoutée. demain à la coordination des parcours de soins. Solvabilité 2 attribue également d’im- portantes responsabilités à l’organe d’administration, de gestion ou de L’entrée en application de Solvabilité 2 contrôle. Mais cet organe n’est pas approche : les institutions de pré- défini dans la directive afin de laisser voyance sont-elles prêtes ? Et à chaque État la liberté de l’adapter quelles devraient être les consé- aux spécificités de son droit. Le CTIP quences de cette nouvelle régle- considère que son organisation est mentation, notamment en matière lourde d’enjeux. Nous resterons donc de gouvernance ? vigilants pour que, dans ce cadre, soit prise en compte la gouvernance spé- Alain Tisserant : cifique des institutions de prévoyance, Alain Tisserant Rappelons que les institutions de à savoir la gestion paritaire qui a su Président prévoyance n’ont pas attendu prouver depuis de longues années Solvabilité 2 pour anticiper ses effets. son efficacité économique. Bernard Lemée L’étude d’impact la plus récente, réalisée Vice-président en 2010, montre qu’elles présentent Entretien avec les Présidents 07
  • 7. La gestion paritaire des institutions de prévoyance La gestion Grâce à leur expertise en matière de contrats collectifs, les institutions de prévoyance participent activement au paritaire renforcement du rôle de la protection sociale complémentaire. Pilotées par des représentants des employeurs et des et la négociation salariés, elles gèrent les garanties de prévoyance complémentaire mises en place dans les branches profession- collective nelles et les entreprises. L’engagement des partenaires sociaux La proximité est au cœur de la prévoyance collective. avec les entreprises Au niveau national, ils participent à l’élaboration de son cadre réglementaire. L’entreprise demeure un point central Dans les entreprises et dans les de l’organisation de la société. Les dis- branches professionnelles, ils négocient positifs collectifs de prévoyance maté- la mise en place des garanties. rialisent la continuité entre le travail et la Ils peuvent prolonger ce dialogue social protection sociale autour de la personne en confiant la gestion des couvertures du salarié tout au long de sa vie. mises en œuvre à une institution de Gérées paritairement, les institutions de prévoyance. prévoyance sont donc naturellement au contact des employeurs et des salariés. Cette proximité facilite l’adaptation per- manente aux besoins de protection sociale et favorise une innovation au plus près des attentes en matière de services. Servir l’intérêt des employeurs et des salariés Les institutions de prévoyance, comme tout organisme d’assurance, sont sou- mises à des règles prudentielles très strictes. 08
  • 8. N’ayant pas d’actionnaires à rému- régime de prévoyance : industries La « portabilité » nérer, leurs résultats servent à ren- des produits du sol, papiers/cartons dans les branches forcer la sécurité des engagements, et optique/lunetterie. Les deux pre- à améliorer le niveau des garanties miers régimes couvrent l’ensemble professionnelles et l’offre de nouveaux services, et des salariés en incapacité, invalidité, entre 2009 et 2011 à développer une action sociale décès, rente éducation, obsèques ; au bénéfice des salariés et de leurs celui de la branche « optique/lunet- Depuis le 1er juillet 2009, un dispositif familles. terie » concerne uniquement les sa- de « portabilité » permet aux salariés lariés non cadres. licenciés qui le souhaitent de conti- La gestion paritaire des institutions nuer à bénéficier de leurs garanties de prévoyance garantit la prise en Cinq branches ont instauré un nou- santé et prévoyance pendant leur compte des intérêts de chacune des veau régime de complémentaire période de chômage. La durée de parties, employeurs et salariés, quels santé, dont les transports routiers ce maintien est limitée à neuf mois. que soient le contexte ou l’envi- et les fleuristes. Ces deux régimes ronnement et au delà des réalités couvrent l’ensemble des salariés Plus de deux ans après son entrée économiques et sociales propres à de la branche, sans distinction de en vigueur, le nombre de branches chaque secteur d’activité. garantie entre les cadres et les non professionnelles ayant transposé ce cadres. La convention collective des dispositif a doublé entre fin 2009 et La négociation fleuristes laisse la pos- fin 2011 : 53 conventions « Au 1er janvier 2012, collectives nationales sibilité à chaque en- 252 branches collective en treprise d’opter pour un régime santé de « base » (CCN) en 2009, 84 en professionnelles sont 2010 et 100 en 2011 équipées d’un régime (soit 40 % de l’ensemble prévoyance et ou un régime santé « amélioré ». de prévoyance. » des CCN en prévoyance complémentaire Enfin, trois branches professionnelles et santé). Dans plus de 80  des cas, les cotisations des % santé en 2011 ont instauré un nouveau régime complémentaire santé ainsi qu’un salariés en activité financent le main- tien à titre gratuit des garanties pré- nouveau régime prévoyance : ins- voyance et santé des salariés licen- En 2011, environ 150 accords ou titutions de l’assurance chômage, ciés (financement par mutualisation). avenants portant sur la prévoyance promotion immobilière et aide/ac- ou la santé ont été signés par les compagnement/soins et services à partenaires sociaux. Ce chiffre par- domicile. Plus de 13 millions ticulièrement élevé fait de la protection Au 1er janvier 2012, 252 branches de salariés couverts sociale complémentaire le 4ème thème de négociation collective1. Ce dyna- professionnelles sont équipées d’un en prévoyance grâce misme s’explique essentiellement par régime de prévoyance. Parmi celles- à la négociation la création de nouveaux régimes de ci, 60 ont mis en place un régime obli- collective branche et la poursuite de la trans- gatoire de remboursement de frais position du dispositif de « porta- de soins de santé qui couvrent plu- Plus de 13 millions de salariés, bilité » des garanties. sieurs millions de salariés (cf. encadré représentant 70  des salariés du % p.10). secteur privé, bénéficient actuelle- Les nouveaux régimes Concernant la dépendance, le rythme ment de garanties de prévoyance négociées dans 252 conventions de prévoyance et de de la négociation collective a tendance collectives de branches profession- complémentaire santé à stagner. En 2010, huit branches nelles. professionnelles prévoyaient ce type En 2011, trois branches profession- de garantie. Ce chiffre n’a pas évolué 1 Source : Rapport d’activité 2011 de la Commission des nelles ont mis en place un nouveau en 2011. accords de retraite et de prévoyance (COMAREP). La gestion paritaire et la négociation collective 09
  • 9. Parmi celles-ci, 60 prévoient éga- branche puisque neuf accords 36 accords régionaux ou départe- lement une couverture en com- « interbranches » couvrent en pré- mentaux du secteur de la métal- plémentaire santé, ce qui concerne voyance près de 650 000 salariés lurgie ont ainsi mis en place des plus de 3 millions de salariés. relevant de branches distinctes mais régimes de prévoyance, majoritai- qui appartiennent à un même rement au profit des salariés non En 2012, plus de 70 % des conven- secteur d’activité (ex : cadres. Ces régimes tions collectives qui disposent d’un trois accords de l’en- « En 2012, 95 % des couvrent environ régime « prévoyance » couvrent à la seignement public/ conventions collectives 1,8 million de salariés fois les non cadres et les cadres. Ce privé  ; intermittents du prévoyant un régime au sein de 45  000 constat est encore plus significatif spectacle ; marine santé garantissent sans entreprises. Et, pour pour les conventions collectives marchande ; produc- distinction l’ensemble la première fois en qui mettent en place un régime tion agricole ; remor- des salariés. » 2011, les départe- obligatoire complémentaire santé, quage maritime  scie- ; ments de l’Isère et puisque 95  d’entre elles ga- % ries et exploitations forestières  ; des Hautes-Alpes ont instauré des rantissent l’ensemble des salariés transport). garanties frais de santé au profit de la branche sans opérer de des salariés de la métallurgie, sans distinction de garanties. Enfin, les garanties de prévoyance distinction de garanties entre salariés et santé peuvent également se cadres et non cadres (accord du Par ailleurs, la négociation collective négocier à un échelon territorial 19 octobre 2011). va au delà des seuls accords de au sein d’un secteur professionnel : Avantages des régimes prévoyance de branches professionnelles L es régimes de prévoyance instaurés au sein d’une branche professionnelle présentent de nombreux avantages. • Ils mettent en place un degré de solidarité élevé qui se caractérise notamment par le service de prestations égales pour toute une catégorie de salariés et dont les montants ne sont pas proportionnels aux cotisations. Une solidarité est ainsi créée entre les salariés les mieux rémunérés et ceux à plus faibles revenus qui, sans cette mutualisation, ne pourraient disposer d’une couverture sociale aussi étendue. • L’affiliation des salariés d’une branche se fait sans considération d’âge, d’état de santé, ni d’examen médical préalable. • Ces régimes offrent des garanties plus favorables à un meilleur coût en raison des économies d’échelle engendrées par la taille de la population couverte (principe de la mutualisation). • Les entreprises d’une branche professionnelle, qui sont en concurrence les unes avec les autres, sont placées au regard du marché de l’emploi dans une situation d’égale attractivité. En effet, les TPE et PME disposent ainsi de garanties sociales aussi attractives que celles de grandes entreprises d’un même secteur d’activité. 10 Rapport annuel 2011
  • 10. Les réformes réglementaires ont pesé sur L’activité l’évolution des cotisations des institutions en 2011 de prévoyance en 2011 L’année 2011 a été marquée par une La diffusion crise financière et monétaire majeure des garanties au sein de la zone euro, qui a enrayé la fragile reprise économique observée En 2011, plus de 2 millions d’entreprises en 2010. À cela sont venus s’ajouter ont confié la gestion de couvertures les effets des réformes réglementaires de prévoyance complémentaire à une comme la mise en place de la taxe sur institution au profit de 13 millions les garanties frais de soins de santé. de participants en prévoyance et de Dans ce contexte difficile, les institu- 6,5 millions de participants pour la tions de prévoyance sont parvenues complémentaire santé. Les deux tiers à maintenir leur activité à un niveau des entreprises, majoritairement des en- semblable à l’an dernier. Les cotisations treprises comptant moins de 50 salariés, santé, affectées par la nouvelle taxe, sont adhérentes auprès d’une institu- affichent un léger recul tandis que la tion professionnelle. prévoyance décès et l’arrêt de travail sont en progression. Au prix d’un recul de leur marge de solvabilité, les ins- ENTREPRISES ADHÉRENTES titutions de prévoyance jouent encore [en millions d’entreprises] leur rôle d’amortisseur social auprès des entreprises et des salariés. 2,0 1,8 1,7 0,7 0,7 0,4 PRÉVOYANCE complémentaire santé Décès Invalidité Incapacité Retraite sup. et IFC Mensualisation Complémentaire santé L’activité des institutions de prévoyance en 2011 11
  • 11. En effet, l’absence très fréquente de cotisations santé 2011 se sont La collecte en matière de retraite représentation syndicale dans les trouvées réduites de 5,9  par le % supplémentaire est en repli de 3,8 % petites entreprises explique la volonté changement du mode d’imputation par rapport à 2010, année qui a été des partenaires sociaux de mettre de la taxe CMU-C. Après neutrali- marquée par le contexte économique en place, par voie d’accord collectif, sation de cette taxe pour rendre les et la hausse du forfait social. une couverture complémentaire cotisations comparables avec celles minimale dans toutes les entreprises de l’exercice 2011, le taux de crois- de la branche. Ce sont souvent sance atteint 4,4 % sous l’effet de des institutions professionnelles qui huit nouvelles garanties obligatoires se voient confier la gestion de ces de branches professionnelles telles couvertures. que les Hôtels Cafés Restaurants, le cartonnage et la charcuterie de L’évolution détail. RÉPARTITION DE L’ACTIVITÉ des cotisations EN 2011 L’évolution des cotisations des ga- L’activité des institutions de pré- ranties arrêt de travail (mensualisa- 9,4 % voyance affiche une croissance de tion, incapacité de travail et invalidité), 0,2 % 1 % de l’ensemble des cotisations a poursuivi sa progression sous l’effet pour atteindre 11,8 milliards d’euros. de la répercussion progressive du 19 % Dans un contexte économique diffi- coût de l’allongement de la durée 11,8 milliards cile, les institutions sont parvenues à d’indemnisation résultant de la d’euros maintenir leur activité grâce notam- réforme des retraites. Elles enre- 45,1 % ment aux accords collectifs négociés gistrent ainsi une progression de en 2010 dans des branches profes- 26,3 % 5,1  Les garanties décès et de %. sionnelles. rentes de conjoint affichent, quant à elles, une croissance de 4,1  % Complémentaire santé La complémentaire santé d’entre- chacune. De leur côté les garanties Incapacité, invalidité, mensualisation prise affiche un niveau de cotisations dépendance restent à un niveau Décès, rentes d’éducation et de conjoint Dépendance en baisse de 1,4 %. Toutefois, les semblable à celui de l’année 2010. Retraite supplémentaire SALARIÉS ET ANCIENS évolution des cotisations par garantie en 2011 SALARIÉS PARTICIPANTS [en millions d’euros] [en millions de personnes] Cotisations* 2010 2011  10/11 12,3 12,3 Total complémentaire santé 5 387 5 309 -1,4 % 11 Décès, rentes d’éducation et de conjoint 2 146 2 234 4,1 % 6,5 Incapacité, invalidité, mensualisation 2 944 3 094 5,1 % 2,8 2,2 Dépendance 25 25 - 0,3 Total prévoyance 5 115 5 353 4,6 % PRÉVOYANCE complémentaire Total retraite supplémentaire 1 155 1 111 -3,8 % santé TOTAL 11 657 11 773 1,0 % Décès Invalidité Incapacité Retraite sup. et IFC Mensualisation Dépendance Complémentaire santé * affaires directes, hors réassurance et acceptations. 12 Rapport annuel 2011
  • 12. Les prestations affichent Les opérations de réassurance une forte augmentation en 2011 Les cotisations, nettes de réassu- rance, progressent de 0,8 % pour La charge de prestations, qui com- Les prestations santé atteindre 9,7 milliards d’euros. Les porte les prestations réglées sous des institutions taux de conservation sont légèrement de prévoyance par type forme de rentes, de capitaux ou de de dépenses en 2011 en baisse par rapport à l’année remboursements de frais médicaux précédente, avec un taux moyen ainsi que la variation des provisions de 73,7 % contre 74,7 % en 2010 techniques, enregistre, toutes garanties sur l’ensemble des garanties (après 6% confondues, une augmentation de acceptations). 23 % 5 % sous l’effet conjugué de facteurs 16,3 % économiques et réglementaires. Hormis les dépenses liées à la dé- pendance, fortement réassurées, 5 milliards En matière de complémentaire santé, d’euros les frais de soins santé, le décès et l’année 2011 a été marquée par des l’incapacité de travail affichent les 16 % 19,7 % hausses importantes sur les frais plus forts taux de conservation. d’hospitalisation et les frais d’optique, mais la progression reste, en revanche, 19 % Avec une progression de 11,3 %, modérée sur la consommation de les acceptations en réassurance médicaments. Il en résulte que pour affichent une croissance supérieure 100 euros de cotisations perçues, Lunetterie et orthopédie à celle de l’année dernière. Les Honoraires médecins et auxiliaires médicaux les institutions ont remboursé en Soins dentaires garanties décès et arrêt de travail moyenne 90,7 euros sous forme de Prescriptions pharmaceutiques contribuent pour l’essentiel à cette Frais d’hospitalisation prestations complémentaires. Autres postes (laboratoires d’analyses, établissements progression. thermaux, transports de malades) Les prestations d’incapacité et d’in- validité enregistrent une hausse de 10,2 %. Cette évolution trouve une double explication dans la prise en compte de l’allongement de la durée évolution des prestations par garantie en 2011 d’indemnisation en invalidité induit [en millions d’euros] par la réforme des retraites et, dans une moindre mesure, du fait de la Prestations* baisse des taux techniques régle- 2010 2011  10/11 mentaires. Total complémentaire santé 4 746 4 954 4,4 % Enfin, la charge de prestations pour Décès, rentes d’éducation et de conjoint 1 551 1 568 1,1 % la retraite supplémentaire connaît Incapacité, invalidité, mensualisation 2 892 3 186 10,2 % une hausse modérée de 1,3 %. Dépendance 11 11 - Total prévoyance 4 455 4 765 7,0 % Total retraite supplémentaire 1 455 1 474 1,3 % Total 10 656 11 193 5,0 % * prestations versées au cours de l’exercice + variation des provisions mathématiques et des prestations à payer, hors frais de gestion. L’activité des institutions de prévoyance en 2011 13
  • 13. 55 % de la prévoyance et de la complémentaire santé d’entreprise en France réalisés par les groupes Les comptes L’assurance complémentaire santé et RÉPARTITION DES ACCEPTATIONS EN 2011 les garanties de prévoyance, y com- combinés pris la dépendance, représentent la des groupes majorité de l’activité avec respec- 20 % tivement 8,5 milliards d’euros et En 2011, 16 groupes paritaires ont 6,8 milliards d’euros. La contribution établi des comptes combinés de la retraite supplémentaire repré- 62 % affichant sur l’ensemble de ce pé- 1,4 milliard sente 2,5 milliards d’euros. d’euros rimètre, des cotisations acquises 18 % de 22,5 milliards d’euros, dans les- Les placements gérés par l’ensemble quels les autres organismes du des institutions et leurs groupes groupe, hors institutions de pré- combinés s’élèvent à 118,3 milliards voyance, ont contribué à hauteur d’euros. Complémentaire santé de 10 milliards d’euros. La forte aug- Décès, rentes d’éducation et de conjoint mentation constatée depuis 2010 Incapacité, invalidité résulte d’un changement de péri- mètre de combinaison au sein des groupes. LES COMPTES COMBINÉS PRÉVOYANCE EN 2011 [cotisations nettes de 22,5 milliards d’euros] Complémentaire 5,6 2,9 santé 8,5 5,7 1,1 Prévoyance 6,8 Retraite 0,9 1,6 supplémentaire 2,5 Autres activités 0,2 4,2 assurantielles 4,4 Données combinées des institutions de prévoyance (y compris ajustements 0,1 0,2 de combinaison) Autres activités Contributions des autres organismes non 0,3 du groupe assurantielles 0 2 4 6 8 10 14 Rapport annuel 2011
  • 14. L’assurance maladie complémentaire L’actualité Un déficit de réflexion globale sur la pérennité de la protection du système de santé sociale En 2011, la priorité donnée au redres- sement des comptes publics, notam- ment ceux des organismes de sécurité complémentaire sociale, a conduit le gouvernement à prendre des mesures d’économies à rendement financier de court terme. Le secteur de la complémentaire santé Acteurs de la protection sociale aura, cette année encore, été mis à complémentaire, les institutions contribution. Et ceci sans que la réflexion de prévoyance sont associées à sur des solutions globales et structu- toutes les réflexions susceptibles relles susceptibles de garantir la péren- d’influer sur leur métier et leurs nité du système de santé, dont le CTIP activités. Elles sont particulièrement rappelle le caractère incontournable concernées par celles qui portent depuis de nombreuses années, n’ait eu sur l’évolution de l’assurance maladie, lieu. questions traitées notamment dans le cadre de l’Union nationale Le CTIP a en particulier souligné le des organismes complémentaires manque de cohérence entre le renché- d’assurance maladie (UNOCAM). rissement du coût de la complémentaire Partenaires de projets nationaux, santé induit par le doublement de la taxe sur les contrats responsables et un comme Sesam-Vitale ou le portail contexte où chacun s’accorde à recon- net-entreprises, elles y consacrent naître le caractère indispensable de la beaucoup de compétences et complémentaire santé pour l’accès aux de moyens. Leur objectif : offrir soins. la meilleure qualité de service à un coût maîtrisé. Parallèlement, la tendance amorcée ces dernières années au renforcement de l’encadrement des complémentaires santé s’est confirmée : annonce de la création d’un « label ACS », publication des frais de gestion et d’acquisition, obligation de prise en charge de cer- tains dépassements d’honoraires par les contrats responsables. Autant de mesures qui interpellent sur la place accordée aux complémentaires santé. L’actualité de la protection sociale complémentaire 15
  • 15. Apporter un meilleur Les réseaux de soins rations avec les acteurs du système de santé dans la perspective d’une service aux assurés : Le débat sur les réseaux de soins complémentarité d’actions au ser- les actions conduites lors de l’examen au Parlement de la vice de l’assuré ont également été par les institutions proposition de loi dite « Fourcade » poursuivies. de prévoyance est emblématique de cette action. S’appuyant sur les réflexions et C’est dans ce cadre que le CTIP a Ce contexte de forte pression, géné- l’expérience de ses membres, le continué de promouvoir le dépistage rateur d’instabilité sur l’évolution de CTIP a ainsi défendu le bien-fondé et le suivi des pathologies à partir de l’assurance complémentaire santé, et la valeur ajoutée de ces réseaux, l’entreprise, ainsi que les multiples n’a pas empêché les institutions de largement plébiscités par les orga- actions menées par les groupes de prévoyance d’affirmer davantage nisations représentatives d’usagers protection sociale en matière de pré- leur rôle dans la prise en charge des et de consommateurs, et considé- vention (voir encadré). risques sociaux. En faisant valoir leur rés par l’Autorité de la concurrence capacité à contribuer à la réalisation comme étant de nature à favoriser La gestion du risque de gains d’efficience, à la limitation une saine concurrence. L’absence en région du reste à charge de leurs assurés de clarification fin 2011 de la por- Le CTIP s’est également investi au tout en continuant à rechercher de tée du développement de ce type sein de l’UNOCAM afin de favoriser nouvelles formes de coopérations de dispositif par les mutuelles laisse les partenariats entre les institutions tant avec l’assurance maladie obli- entrevoir la réouverture du débat en de prévoyance et les agences régio- gatoire qu’avec les autres acteurs 2012 et donc une nouvelle mobilisa- nales de santé (ARS) autour de la du système de santé, les institutions tion du CTIP. mise en œuvre d’actions spécifiques de prévoyance ont continué d’agir de gestion du risque. Fin 2011, plu- en faveur d’un meilleur accès aux La prévention sieurs projets initiés par les ARS et soins. Le CTIP s’est systématique- associant les complémentaires santé ment mobilisé pour promouvoir et Les réflexions conduites en 2010 ont été envisagés. Le CTIP s’est défendre ces initiatives. pour favoriser de nouvelles coopé- attaché à suivre l’évolution de ce chantier, tant auprès de ses propres représentants au sein des com- missions régionales de gestion du risque des ARS qu’au niveau de l’UNOCAM, de telle sorte que Prévention sanitaire : le CTIP auditionné par les députés l’ensemble des institutions de pré- voyance soit en capacité de se mo- L a mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale a rendu le 8 février dernier son rapport intitulé « Santé : pour une véritable politique de prévention ». Celui-ci préconise d’instituer un délégué biliser le plus efficacement possible dans ce type de démarche. interministériel à la prévention sanitaire, rattaché au Premier ministre, et chargé La mise en commun d’assurer le pilotage politique. Il plaide également pour un renforcement de la des données de santé mission transversale des agences régionales de santé. Éclairer les acteurs grâce à un meilleur Dans le cadre de cette mission, les députés ont notamment auditionné le CTIP, partage des données de santé, tel accompagné de plusieurs représentants d’institutions de prévoyance. Cette au- est le sens des travaux auxquels le dition a permis de présenter les actions menées par les groupes en matière de CTIP et ses membres participent prévention et de santé des salariés. Le rapporteur n’a pas manqué de souligner au sein de l’Institut des données de que le rôle des complémentaires santé, « déjà très important dans notre santé. Les institutions de prévoyance protection sociale, est sans doute appelé à se renforcer ». se sont d’abord portées volontaires pour une expérimentation sur la 16 Rapport annuel 2011
  • 16. faisabilité d’un rapprochement des ciens) reversée au débat à l’occasion dicale et ouvert à l’adhésion des mé- données de remboursement AMO et de la renégociation de la conven- decins de secteur 2. En complé- AMC sur un échantillon anonymisé tion nationale des médecins libéraux. ment, le texte a introduit une obli- d’individus. Elles ont ensuite col- gation de prise en charge de ces laboré activement à la mise en La nouvelle convention médicale dépassements dans le cahier des place d’un référentiel de données du 21 juillet 2011 y consacre une charges des contrats responsables. dont le but ultime est de mieux partie prospective reprenant pour Ajoutons qu’un dernier texte régle- apprécier les prises en charge l’essentiel le contenu du protocole mentaire a voulu élargir les obliga- respectives AMO/AMC/individus, par d’accord relatif au « secteur option- tions des contrats responsables à grands postes de dépenses, par nel » signé par l’UNOCAM en 2009. la prise en charge de tout dépasse- sexe et tranches d’âges. Les discussions ultérieures avec ment réalisé dans le cadre de l’op- l’UNCAM ont permis tion de coordination. Enrichir les bases « Le CTIP a toujours de dégager quelques Complexe, la question des dépas- de données de ses favorisé dans ce débat pistes d’engagements sements d’honoraires médicaux est membres, en vue la recherche d’un dialogue complémentaires qui, à l’ordre du jour des débats en 2012. notamment d’amé- constructif avec l’ensemble sous réserve d’une D’autres discussions structurantes liorer les services instruction plus ap- pour les organismes complémen- des parties prenantes. » apportés aux popu- profondie, auraient pu taires devraient également être pro- lations qu’ils pro- constituer des élé- longées en 2012 comme l’annon- tègent, tel est aussi l’esprit dans ments de réponse à la question de la cent les textes conventionnels signés lequel le CTIP souhaite une colla- régulation des dépassements d’ho- en début d’année par l’UNOCAM boration plus étroite avec la CNAMTS noraires. Le CTIP a toujours favorisé (convention pharmacies d’officine, à travers la mise à disposition des dans ce débat la recherche d’un avenant conventionnel chirurgiens- données d’Ameli direct. dialogue constructif avec l’ensemble dentistes). des parties prenantes. Multiplier les Des promesses Faute d’accord des parties conven- négociations tenues en termes tionnelles sur la création de ce secteur conventionnelles optionnel, la Loi de financement de d’amélioration de la avec l’AMO et la sécurité sociale (LFSS) pour 2012 lisibilité des garanties les professionnels a instauré un renforcement de l’« op- Le CTIP a participé de façon soutenue de santé tion de coordination », un dispositif déjà présent dans la convention mé- à l’évaluation de la montée en charge Les sollicitations émanant de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie pour participer à de nouvelles négociations conventionnelles avec les professions de santé et à la conclu- sion de différents textes convention- nels ont augmenté de façon signifi- cative en 2011. L’UNOCAM s’est tout particulièrement investie dans la question de la maîtrise des dépassements d’honoraires des spécialités de plateaux techniques lourds (chirurgiens, anesthésistes- réanimateurs, gynécologues-obstétri- L’actualité de la protection sociale complémentaire 17
  • 17. des recommandations UNOCAM en matière de lisibilité des garanties de La modernisation complémentaires santé. Le CTIP a ainsi collaboré à l’élaboration d’un des déclarations sociales questionnaire d’évaluation, procédé à cette évaluation a près des institutions de prévoyance et contribué à la réalisation du bilan Le Groupement d’intérêt public La refonte « Modernisation des déclarations UNOCAM rendu public au premier sociales » (GIP-MDS) propose aux de la norme pour trimestre 2012. Les institutions de entreprises d’effectuer leurs décla- les déclarations prévoyance se sont particulièrement rations sociales en ligne de manière nominatives mobilisées pour cette enquête. Les gratuite et sécurisée sur le site résultats témoignent de leur volonté net-entreprises.fr. Depuis le 1er janvier 2012, la norme de s’inscrire dans une démarche dite « 4DS » (Déclaration dématéria- pérenne d’amélioration de l’infor- Depuis son lancement en septembre lisée de données sociales) a rem- mation de leurs assurés (voir enca- 2000, plus de 2,4 millions d’entreprises placé l’ancienne norme exploitée dré). se sont inscrites depuis 2006. Plus sur net-entreprises. « La norme 4DS souple d’utilisation et Des interrogations Sur l’ensemble de améliore la fiabilité plus cohérente dans sur les orientations en l’année 2011, le por- des informations l’articulation des don- matière de système tail a reçu près de 20 transmises notamment nées, la norme 4DS millions de déclara- par une rationalisation permet d’élargir le d’information santé tions. des contrôles. » périmètre des décla- rations de données Sous l’impulsion de l’État, les repré- sociales (déclaration annuelle Membre du GIP-MDS depuis sa sentants des organismes d’assurance création, le CTIP participe aux DADSU, déclaration DSN mensuelle maladie complémentaire se sont en- travaux menés par l’ensemble des et événementielle en construction). gagés depuis plus de dix ans dans organismes de protection sociale La mise en place de cette nouvelle la modernisation des échanges avec partenaires. norme représente une évolution im- les prestataires de soins, en concer- tation et coordination permanente avec les représentants de l’assurance maladie obligatoire. Au sein du pro- Lisibilité : les organismes complémentaires tiennent gramme SESAM-Vitale, des solutions leurs engagements partagées, visant la cohérence d’ensemble du système, ont ainsi progressivement été développées. L ’UNOCAM a dressé en mars 2012 un premier bilan à un an de la mise en œuvre des recommandations en matière de lisibilité des garanties santé par les organismes complémentaires d’assurance maladie. 97,4 % des 2011 aura marqué un tournant et organismes complémentaires tiennent compte des bonnes pratiques préconisées peut être une rupture de ce mode dans la charte d’engagement dans leurs nouvelles offres. La majorité d’entre de fonctionnement partenarial. En eux les ont également intégrées dans leurs offres en cours. internalisant dans son propre système d’information les échanges de don- En matière d’information, deux tiers des organismes ont diffusé le glossaire, nées avec l’ensemble des prestataires et plus de la moitié ont diffusé le guide Bien comprendre et bien choisir sa de soins, la CNAMTS a de facto complémentaire santé. La grande majorité des organismes mettent à remis en cause les investissements disposition de leurs adhérents et assurés des outils permettant de faciliter mutualisés SESAM-Vitale. Face à ce la lecture des garanties et de mieux évaluer leur éventuel reste à charge : constat, une remise à plat du dos- exemples de remboursements en euros pour les principaux postes (91,5 %), sier s’impose. Le CTIP poursuivra simulateurs de remboursement et de reste à charge (87,1 %). ses réflexions avec ses membres. 18 Rapport annuel 2011
  • 18. portante en matière de déclarations La DADSU Prévoyance en 2011. « Malgré les difficultés liées sociales. Elle améliore la fiabilité des à la mise en place de la norme 4DS, informations transmises et permet progresse toujours celle-ci aura stimulé la déclaration de répondre aux besoins de nou- de données prévoyance », observe veaux usages et de nouveaux par- À l’issue de la campagne DADSU Gérard Chauvineau, chargé de mis- tenaires (Pôle Emploi, Services des de 2012 (déclarations 2011), le sion au sein du CTIP. Avec près de 78 % retraites de l’État…). service a confirmé la dynamique de données exploitables, la qualité observée depuis 2006, en progres- des déclarations se confirme d’an- Le CTIP s’est fortement impliqué sion de 15 % par rapport à 2011. née en année. Ces excellents résul- dans le chantier de construction de tats peuvent notamment être mis au cette nouvelle norme, en apportant Avec près de 1,2 million d’entre- crédit de l’outil de contrôle DADSU- une contribution active aux différents prises déclarantes, la DADSU con- CTL, mis à disposition par le CTIP, et groupes de travail. La phase pilote cerne désormais la quasi-totalité « dont l’utilisation semble désor- de mise en place de la norme et des entreprises em- mais généralisée au- d’ajustement des règles de contrôle ployant au moins un « 710 000 déclarations près d’une grande a été grandement facilitée par l’utili- salarié. DADSU en 2011. » majorité des éditeurs sation de l’outil de contrôle « CTL » et des déclarants pour mis à disposition par le CTIP, enrichi Alors que le cap des 500 000 déclara- le contrôle à la source de leurs don- à cette occasion de nouvelles fonc- tions DADSU transmises aux institu- nées ». tionnalités. En phase de production, tions de prévoyance avait été franchi durant la campagne 2012, cet outil au titre de l’année 2010, il a connu a permis de contrôler plus de une nouvelle augmentation de 38 % 4,6 millions de fichiers. pour atteindre 710 000 déclarations Le CTIP élargit l’accès à l’offre de service net-DUCS D epuis le 1er janvier 2010, l’ensemble des institutions de prévoyance adhérentes peut pro- poser le service net-DUCS à leurs entreprises membres. En 2011, près de 2,5 millions de déclarations ont été reçues par les institutions de retraite et les ins- titutions de prévoyance, soit une progression de 34 % par rapport à 2010. Le télérèglement associé a permis de collecter environ 17,1 milliards d’euros de cotisations au titre des régimes de retraite et de prévoyance, soit une progression de 11,8 % sur un an. L’actualité de la protection sociale complémentaire 19
  • 19. Quelles ont été les conclusions Ce pilotage interministériel vise no- de cette mission ? tamment à faciliter les évolutions de la réglementation à des fins de Rendues en mai 2011, les conclu- simplification administrative. sions de cette mission ont constitué une étape déterminante pour la La maîtrise d’ouvrage opération- prise de décision du lancement de nelle sera quant à elle exercée par le la DSN. Elles sont venues confirmer GIP-MDS en lien avec les orga- la pertinence du projet au regard nismes destinataires de la DSN. des objectifs poursuivis, mais ont souligné la nécessité d’une dé- Le fonctionnement concret de Interview de marche progressive compte tenu cette gouvernance devra être pré- Gilles Guino, chargé de l’ampleur de la tâche. cisé dans une convention de projet net-DSN qui doit s’inscrire dans de mission Les réflexions et conclusions de la logique des conventions exis- Simplifications cette mission ont permis d’alimen- tant aujourd’hui pour les services administratives au ter les travaux de la mission par- actuellement opérationnels sur CTIP lementaire confiée à M. Jean-Luc net-entreprises.fr. Warsmann, président de la com- La loi Warsmann instaure la mission des lois de l’Assemblée Quelles sont les prochaines Déclaration Sociale Nominative nationale. La DSN est désormais étapes pour le CTIP et les insti- (DSN). inscrite dans la loi de simplification tutions de prévoyance ? du droit et d’allègement des démarches administratives, votée La maîtrise d’ouvrage stratégique le 29 février 2012. du projet a limité le périmètre de Où en est aujourd’hui le projet de la DSN phase 1 à la déclaration de déclaration sociale nominative ? Que prévoit cette loi ? salaires pour les indemnités jour- nalières, à l’attestation employeur La déclaration sociale nominative L’article 35 de cette loi instaure (l’attestation « Assedic » remise en vient de franchir une étape majeure. la DSN en fixant plusieurs étapes fin de contrat) et à la fourniture d’in- Depuis 2006, le CTIP et ses par- pour assurer le succès du dis- formations événementielles pour tenaires au sein du GIP-MDS positif. Un démarrage basé sur les organismes de prévoyance. mènent une profonde réflexion afin le volontariat doit intervenir dès de proposer aux entreprises un le 1er janvier 2013. La phase de Dans ce contexte le CTIP contri- système unique, simple et évolutif généralisation de la DSN débu- buera, comme il le fait activement de transmission des données pour tera en janvier 2016, en passant depuis 2006, aux études et travaux l’ensemble des organismes de par des étapes préalables comme menés pour le développement de protection sociale. l’intégration de la DUCS puis de la la déclaration sociale nominative DADS-U dans la DSN. (DSN). Avant de l’inscrire dans la loi, les pouvoirs publics ont souhaité évaluer Comment s’organisera la gou- Cette simplification administrative l’ensemble du dossier. C’est à cette vernance de la DSN ? devra être mise en perspective fin que le ministère du budget, des des prérogatives des partenaires comptes publics et de la réforme de La maîtrise d’ouvrage stratégique sociaux dans le domaine de la pré- l’État a missionné l’IGAS (Inspection du projet relève du ministre du tra- voyance. générale des affaires sociales) et vail, de l’emploi et de la santé et du l’IGF (Inspection générale des ministre du budget, des comptes finances) en 2010. publics et de la réforme de l’État. 20 Rapport annuel 2011
  • 20. Solvabilité 2 Transposition en droit des mesures de transition pro- gressive entre Solvabilité 1 et français Solvabilité 2. Les sujets sont d’im- portance. Parmi eux, il s’agit de Un calendrier Alors même que les derniers arbi- neutraliser la volatilité induite par la européen instable valorisation en valeur de marché des trages sont en cours, l‘État français et les partenaires sociaux ont entamé actifs et du passif prudentiel pour les Le calendrier initial d’entrée en vigueur dès septembre 2011 les travaux de activités telles que l’assurance vie, la de Solvabilité 2, prévu au 1er novembre transposition au sein de cinq groupes gestion des rentes en prévoyance, 2012, n’aura pas résisté à la lon- de travail, sous l’égide du Trésor et l’épargne retraite et la dépendance. gueur des négociations sur la direc- de la direction de la sécurité sociale, Bien que l’issue d’un accord reste tive Omnibus 2. Avec un premier afin de passer en revue les trois encore incer- report au 1er janvier 2013, piliers du futur dispositif prudentiel. taine, un projet puis au 1er janvier 2014, « Le CTIP s’est fortement Ces groupes de travail auxquels de compromis les critiques récurrentes impliqué pour assurer participe le CTIP conduiront à une sur Omnibus 2 du pilier 1 de Solvabilité 2 la cohérence avec le modèle réécriture substantielle du droit en juillet reste sur son caractère procy- paritaire des institutions de national. De plus, l’ensemble des un impératif lique et sur la volatilité prévoyance et des groupes règles comptables de l’assurance pour tenir les « artificielle » du SCR* n’ont de protection sociale. » sera regroupé au sein d’un unique délais d’une pas encore trouvé de com- Règlement de l’Autorité des Normes application promis, notamment pour les branches Comptables. L’ensemble de cette au 1er janvier 2014. Les contraintes longues. Le « Trilogue » qui réunit transposition doit avoir lieu avant le du calendrier parlementaire euro- le Conseil, le Parlement et la Com- 1er juillet 2013. péen et l’adoption de volumineuses mission européenne, est pourtant mesures techniques réglementaires chargé depuis le mois d’avril de l’imposent. L’enjeu trouver un accord sur des méca- de la gouvernance nismes réducteurs de volatilité et * Capital de solvabilité requis. Parmi les principaux enjeux de la transposition se trouve celui de la gouvernance. Car si Solvabilité 2 introduit l’existence, au sein de l’en- treprise d’assurance, d’un organe d’administration, de gestion ou de contrôle chargé notamment du res- pect des règles prudentielles, la défi- nition de cet organe n’est volontaire- ment pas établie dans la directive. Il revient donc aux pouvoirs publics de le qualifier par rapport aux structures de gouvernance existantes (conseil d’administration, direction générale, conseil de surveillance, directoire…). Un sujet sur lequel le CTIP s’est fortement impliqué pour assurer la cohérence avec le modèle paritaire des institutions de prévoyance et des groupes de protection sociale. L’actualité de la protection sociale complémentaire 21