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Le Rouge et le noir
    STENDHAL (Henri Beyle)
           1830
«Le rouge signifie que, venu plus tôt,
Julien eût été soldat ; mais à l’époque
où il vécut, il fut forcé de prendre la
soutane, de là le noir.»

Stendhal
Introduction :
       le maire de Verrières, M. de Rênal pense qu’il
         convient à sa position sociale de donner un
    précepteur à ses enfants ; pour cela, il sollicite le
 père Sorel dont le plus jeune fils, Julien sait le latin.
       Première apparition du héros dans le roman,
        mis en scène dans une situation qui le classe
             immédiatement comme un être à part.
   Stendhal y propose un portrait mêlé au récit qui
fait de ce passage un moment important du roman.
En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que
ses fils aînés, espèces de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient
porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de
leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le
hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq
ou six pieds plus haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le
mécanisme Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut- être pardonné à Julien sa taille mince, peu
propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse, il ne savait
pas lire lui-même. Ce fut en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre,
bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta
lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit
voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit
perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent
brisé, mais son père le retint de la main gauche, comme il tombait :
– Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu
vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure.
Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les
larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique que pour la perte de son livre qu’il adorait.
« Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre. Son père, qui était
descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher une longue perche pour abattre
des noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa
vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était
tombé son livre ; c’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène.
Il avait les joues pourpres et les yeux baissés. C’était un petit jeune homme de dix-huit à dix-neuf ans, faible en apparence,
avec des traits irréguliers, mais délicats, et un nez aquilin. De grands yeux noirs, qui, dans les moments tranquilles,
annonçaient de la réflexion et du feu, étaient animés en cet instant de l’expression de la haine la plus féroce. Des cheveux
châtain foncé, plantés fort bas, lui donnaient un petit front, et, dans les moments de colère, un air méchant. Parmi les
innombrables variétés de la physionomie humaine, il n’en est peut-être point qui se soit distinguée par une spécialité plus
saisissante. Une taille svelte et bien prise annonçait plus de légèreté que de vigueur. Dès sa première jeunesse, son air
extrêmement pensif et sa grande pâleur avaient donné l’idée à son père qu’il ne vivrait pas, ou qu’il vivrait pour être une
charge à sa famille. Objet des mépris de tous à la maison, il haïssait ses frères et son père ; dans les jeux du dimanche, sur la
place publique, il était toujours battu.
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par
contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme.
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par
contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par
contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
I. Un fils différent
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contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
                 Insistance sur
                 la taille ➙      espèces de géants
                la force ➙          lourdes haches
                 l’action ➙       copeaux énormes
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par
contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
                 Insistance sur
                 la taille ➙      espèces de géants
                la force ➙          lourdes haches
                 l’action ➙       copeaux énormes
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contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
                 Insistance sur
                 la taille ➙      espèces de géants
                la force ➙          lourdes haches
                 l’action ➙       copeaux énormes
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                la force ➙          lourdes haches
                 l’action ➙       copeaux énormes
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                la force ➙          lourdes haches
                 l’action ➙       copeaux énormes
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                 Insistance sur
                 la taille ➙      espèces de géants
                la force ➙          lourdes haches
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                 Insistance sur
                 la taille ➙      espèces de géants
                la force ➙          lourdes haches
                 l’action ➙       copeaux énormes
En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne
vit que ses fils aînés, espèces de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin,
qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois,
chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père.
Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper,
à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq ou six pieds plus haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu
de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux
Sorel ; il eût peut- être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de
celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse, il ne savait pas lire lui-même. Ce fut en vain
qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le
bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta
lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un
coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la
tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu
des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche, comme il
tombait :
– Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les
le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure.

Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la
scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique que pour la perte de son livre qu’il
adorait.

« Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre.
Son père, qui était descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher
une longue perche pour abattre des noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux
Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le
jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était tombé son livre ; c’était celui de tous
qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène.
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
1 - les frères, des «géants» actifs :
2 - un père autoritaire et brutal
I. Un fils différent
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2 - un père autoritaire et brutal
 La brutalité apparaît dans

   la voix et la violence
                                      voix de stentor - terrible voix de son père
        du ton ➙
     les manifestations
      de violence ➙
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                                      voix de stentor - terrible voix de son père
        du ton ➙
     les manifestations
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     les manifestations
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        du ton ➙
     les manifestations                  un coup violent
      de violence ➙
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        du ton ➙
     les manifestations                  un coup violent
      de violence ➙                      un second coup aussi violent
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                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
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2 - un père autoritaire et brutal
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   la voix et la violence
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        du ton ➙
     les manifestations                  un coup violent
      de violence ➙                      un second coup aussi violent
                                         la force du coup
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2 - un père autoritaire et brutal
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        du ton ➙
     les manifestations                  un coup violent
      de violence ➙                      un second coup aussi violent
                                         la force du coup
                                         frappa sur l’épaule
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                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
1 - les frères, des «géants» actifs :
2 - un père autoritaire et brutal
 La brutalité apparaît dans

   la voix et la violence
                                      voix de stentor - terrible voix de son père
        du ton ➙
     les manifestations                  un coup violent
      de violence ➙                      un second coup aussi violent
                                         la force du coup
                                         frappa sur l’épaule
                                         le chassant rudement
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
1 - les frères, des «géants» actifs :
2 - un père autoritaire et brutal
 La brutalité apparaît dans

   la voix et la violence
                                      voix de stentor - terrible voix de son père
        du ton ➙
     les manifestations                  un coup violent
      de violence ➙                      un second coup aussi violent
                                         la force du coup
                                         frappa sur l’épaule
                                         le chassant rudement
                                         le poussa
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
1 - les frères, des «géants» actifs :
2 - un père autoritaire et brutal
 La brutalité apparaît dans

   la voix et la violence
                                      voix de stentor - terrible voix de son père
        du ton ➙
     les manifestations                  un coup violent
      de violence ➙                      un second coup aussi violent
                                         la force du coup
                                         frappa sur l’épaule
                                         le chassant rudement
                                         le poussa
                    + le refus brutal de la lecture
En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne
vit que ses fils aînés, espèces de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin,
qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois,
chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père.
Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper,
à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq ou six pieds plus haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu
de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux
Sorel ; il eût peut- être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de
celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse, il ne savait pas lire lui-même. Ce fut en vain
qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le
bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta
lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un
coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la
tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu
des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche, comme il
tombait :
– Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les
le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure.

Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la
scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique que pour la perte de son livre qu’il
adorait.

« Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre.
Son père, qui était descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher
une longue perche pour abattre des noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux
Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le
jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était tombé son livre ; c’était celui de tous
qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène.
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
1 - les frères, des «géants» actifs :
2 - un père autoritaire et brutal
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
1 - les frères, des «géants» actifs :
2 - un père autoritaire et brutal
3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
1 - les frères, des «géants» actifs :
2 - un père autoritaire et brutal
3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
 Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
1 - les frères, des «géants» actifs :
2 - un père autoritaire et brutal
3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
 Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
      absence d’intérêt pour le
           travail demandé
         Julien est «ailleurs»,
   spatialement «5 ou 6 pieds plus
     haut» et intellectuellement
         ...aurait dû occuper...
      ..au lieu de surveiller...lisait
       passion pour la lecture :
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
1 - les frères, des «géants» actifs :
2 - un père autoritaire et brutal
3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
 Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
      absence d’intérêt pour le
           travail demandé
         Julien est «ailleurs»,
   spatialement «5 ou 6 pieds plus
     haut» et intellectuellement
         ...aurait dû occuper...
      ..au lieu de surveiller...lisait
       passion pour la lecture :
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
1 - les frères, des «géants» actifs :
2 - un père autoritaire et brutal
3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
 Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
      absence d’intérêt pour le
           travail demandé
         Julien est «ailleurs»,
   spatialement «5 ou 6 pieds plus
     haut» et intellectuellement
         ...aurait dû occuper...
      ..au lieu de surveiller...lisait
       passion pour la lecture :
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
1 - les frères, des «géants» actifs :
2 - un père autoritaire et brutal
3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
 Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
      absence d’intérêt pour le
           travail demandé
         Julien est «ailleurs»,
   spatialement «5 ou 6 pieds plus
     haut» et intellectuellement
         ...aurait dû occuper...
      ..au lieu de surveiller...lisait
       passion pour la lecture :
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le
            travail demandé
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus
      haut» et intellectuellement
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait
        passion pour la lecture :
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le
            travail demandé
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus
      haut» et intellectuellement
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait
        passion pour la lecture :
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
                 larmes aux yeux...
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le
            travail demandé
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus
      haut» et intellectuellement
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait
        passion pour la lecture :
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
                 larmes aux yeux...
               son livre qu’il adorait...
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le
            travail demandé
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus
      haut» et intellectuellement
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait
        passion pour la lecture :
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
                 larmes aux yeux...
               son livre qu’il adorait...
                      tristement
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le
            travail demandé
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus
      haut» et intellectuellement
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait
        passion pour la lecture :
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
                 larmes aux yeux...
               son livre qu’il adorait...
                      tristement
              qu’il affectionnait le plus
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le                                Différence de nature
            travail demandé
                                                                 mise en relief par
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus                              la faiblesse physique :
      haut» et intellectuellement
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait
        passion pour la lecture :
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
                 larmes aux yeux...
               son livre qu’il adorait...
                      tristement
              qu’il affectionnait le plus
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le                                Différence de nature
            travail demandé
                                                                 mise en relief par
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus                              la faiblesse physique :
      haut» et intellectuellement
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait
        passion pour la lecture :
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
                 larmes aux yeux...
               son livre qu’il adorait...
                      tristement
              qu’il affectionnait le plus
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le                                Différence de nature
            travail demandé
                                                                 mise en relief par
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus                              la faiblesse physique :
      haut» et intellectuellement
                                                               faible en apparence
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait
        passion pour la lecture :
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
                 larmes aux yeux...
               son livre qu’il adorait...
                      tristement
              qu’il affectionnait le plus
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le                                Différence de nature
            travail demandé
                                                                 mise en relief par
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus                              la faiblesse physique :
      haut» et intellectuellement
                                                               faible en apparence
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait                           traits délicats
        passion pour la lecture :
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
                 larmes aux yeux...
               son livre qu’il adorait...
                      tristement
              qu’il affectionnait le plus
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le                                Différence de nature
            travail demandé
                                                                 mise en relief par
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus                              la faiblesse physique :
      haut» et intellectuellement
                                                              faible en apparence
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait                           traits délicats
        passion pour la lecture :
                                                              taille svelte...légèreté
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
                 larmes aux yeux...
               son livre qu’il adorait...
                      tristement
              qu’il affectionnait le plus
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le                                Différence de nature
            travail demandé
                                                                 mise en relief par
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus                              la faiblesse physique :
      haut» et intellectuellement
                                                              faible en apparence
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait                           traits délicats
        passion pour la lecture :
                                                              taille svelte...légèreté
                                                                   grande pâleur
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
                 larmes aux yeux...
               son livre qu’il adorait...
                      tristement
              qu’il affectionnait le plus
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le                                Différence de nature
            travail demandé
                                                                 mise en relief par
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus                              la faiblesse physique :
      haut» et intellectuellement
                                                              faible en apparence
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait                           traits délicats
        passion pour la lecture :
                                                              taille svelte...légèreté
                                                                   grande pâleur
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
                 larmes aux yeux...                                ne vivrait pas
               son livre qu’il adorait...
                      tristement
              qu’il affectionnait le plus
I. Un fils différent
Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait
                           ressortir ce qui différencie le jeune homme.
 1 - les frères, des «géants» actifs :
 2 - un père autoritaire et brutal
 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
       absence d’intérêt pour le                                Différence de nature
            travail demandé
                                                                 mise en relief par
          Julien est «ailleurs»,
    spatialement «5 ou 6 pieds plus                              la faiblesse physique :
      haut» et intellectuellement
                                                               faible en apparence
           ...aurait dû occuper...
        ..au lieu de surveiller...lisait                           traits délicats
        passion pour la lecture :
                                                              taille svelte...légèreté
                                                                   grande pâleur
l’attention que le jeune homme donnait à son livre
                 larmes aux yeux...                                ne vivrait pas
               son livre qu’il adorait...                     il était toujours battu
                      tristement
              qu’il affectionnait le plus
En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que
ses fils aînés, espèces de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient
porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de
leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le
hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq
ou six pieds plus haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le
mécanisme Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut- être pardonné à Julien sa taille mince, peu
propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse, il ne savait
pas lire lui-même. Ce fut en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre,
bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta
lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit
voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit
perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent
brisé, mais son père le retint de la main gauche, comme il tombait :
– Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu
vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure.
Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les
larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique que pour la perte de son livre qu’il adorait.
« Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre. Son père, qui était
descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher une longue perche pour abattre
des noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa
vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était
tombé son livre ; c’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène.
Il avait les joues pourpres et les yeux baissés. C’était un petit jeune homme de dix-huit à dix-neuf ans, faible en apparence,
avec des traits irréguliers, mais délicats, et un nez aquilin. De grands yeux noirs, qui, dans les moments tranquilles,
annonçaient de la réflexion et du feu, étaient animés en cet instant de l’expression de la haine la plus féroce. Des cheveux
châtain foncé, plantés fort bas, lui donnaient un petit front, et, dans les moments de colère, un air méchant. Parmi les
innombrables variétés de la physionomie humaine, il n’en est peut-être point qui se soit distinguée par une spécialité plus
saisissante. Une taille svelte et bien prise annonçait plus de légèreté que de vigueur. Dès sa première jeunesse, son air
extrêmement pensif et sa grande pâleur avaient donné l’idée à son père qu’il ne vivrait pas, ou qu’il vivrait pour être une
charge à sa famille. Objet des mépris de tous à la maison, il haïssait ses frères et son père ; dans les jeux du dimanche, sur la
place publique, il était toujours battu.
Transition :
L’opposit° entre Julien, passionné de
lecture, et son milieu familial inculte
et brutal se fait en 2 tps : le récit
d’une scène animée conduit le
lecteur à se faire une première
opinion confirmée par le portrait.
II. Récit et portrait
II. Récit et portrait
1 - Correspondances entre récit et portrait
II. Récit et portrait
1 - Correspondances entre récit et portrait
II. Récit et portrait
1 - Correspondances entre récit et portrait
              Récit                    Portrait
       son père le retint        faible en apparence
           Julien lisait           réflexion - pensif
taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
       travaux de force
 manque d’intérêt pour le
                                  était toujours battu
scierie, indifférence à ce qui
                                    mépris de tous
   se passe autour de lui
II. Récit et portrait
1 - Correspondances entre récit et portrait
              Récit                    Portrait
       son père le retint        faible en apparence
           Julien lisait           réflexion - pensif
taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
       travaux de force
 manque d’intérêt pour le
                                  était toujours battu
scierie, indifférence à ce qui
                                    mépris de tous
   se passe autour de lui
II. Récit et portrait
1 - Correspondances entre récit et portrait
              Récit                    Portrait
       son père le retint        faible en apparence
           Julien lisait           réflexion - pensif
taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
       travaux de force
 manque d’intérêt pour le
                                  était toujours battu
scierie, indifférence à ce qui
                                    mépris de tous
   se passe autour de lui
II. Récit et portrait
1 - Correspondances entre récit et portrait
              Récit                    Portrait
       son père le retint        faible en apparence
           Julien lisait           réflexion - pensif
taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
       travaux de force
 manque d’intérêt pour le
                                  était toujours battu
scierie, indifférence à ce qui
                                    mépris de tous
   se passe autour de lui
II. Récit et portrait
1 - Correspondances entre récit et portrait
              Récit                    Portrait
       son père le retint        faible en apparence
           Julien lisait           réflexion - pensif
taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
       travaux de force
 manque d’intérêt pour le
                                  était toujours battu
scierie, indifférence à ce qui
                                    mépris de tous
   se passe autour de lui
II. Récit et portrait
1 - Correspondances entre récit et portrait
              Récit                    Portrait
       son père le retint        faible en apparence
           Julien lisait           réflexion - pensif
taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
       travaux de force
 manque d’intérêt pour le
                                  était toujours battu
scierie, indifférence à ce qui
                                    mépris de tous
   se passe autour de lui
II. Récit et portrait
1 - Correspondances entre récit et portrait
              Récit                    Portrait
       son père le retint        faible en apparence
           Julien lisait           réflexion - pensif
taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
       travaux de force
 manque d’intérêt pour le
                                  était toujours battu
scierie, indifférence à ce qui
                                    mépris de tous
   se passe autour de lui
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              Récit                    Portrait
       son père le retint        faible en apparence
           Julien lisait           réflexion - pensif
taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
       travaux de force
 manque d’intérêt pour le
                                  était toujours battu
scierie, indifférence à ce qui
                                    mépris de tous
   se passe autour de lui
II. Récit et portrait
1 - Correspondances entre récit et portrait
              Récit                    Portrait
       son père le retint        faible en apparence
           Julien lisait           réflexion - pensif
taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
       travaux de force
 manque d’intérêt pour le
                                  était toujours battu
scierie, indifférence à ce qui
                                    mépris de tous
   se passe autour de lui
II. Récit et portrait
1 - Correspondances entre récit et portrait
              Récit                    Portrait
       son père le retint        faible en apparence
           Julien lisait           réflexion - pensif
taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
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 manque d’intérêt pour le
                                  était toujours battu
scierie, indifférence à ce qui
                                    mépris de tous
   se passe autour de lui
II. Récit et portrait
    1 - Correspondances entre récit et portrait
                  Récit                    Portrait
           son père le retint        faible en apparence
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    taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
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     manque d’intérêt pour le
                                      était toujours battu
    scierie, indifférence à ce qui
                                        mépris de tous
       se passe autour de lui
Récit ponctué de caractéristiques physiques ou d’indications qui
trahissent la fragilité de Julien
II. Récit et portrait
     1 - Correspondances entre récit et portrait
                  Récit                    Portrait
           son père le retint        faible en apparence
               Julien lisait           réflexion - pensif
    taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
           travaux de force
     manque d’intérêt pour le
                                      était toujours battu
    scierie, indifférence à ce qui
                                        mépris de tous
       se passe autour de lui
Récit ponctué de caractéristiques physiques ou d’indications qui
trahissent la fragilité de Julien
Le portrait reprend ces traits + physionomie qui révèle les liens
de Julien avec son entourage : haine et colère
II. Récit et portrait
     1 - Correspondances entre récit et portrait
                  Récit                    Portrait
           son père le retint        faible en apparence
               Julien lisait           réflexion - pensif
    taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
           travaux de force
     manque d’intérêt pour le
                                      était toujours battu
    scierie, indifférence à ce qui
                                        mépris de tous
       se passe autour de lui
Récit ponctué de caractéristiques physiques ou d’indications qui
trahissent la fragilité de Julien
Le portrait reprend ces traits + physionomie qui révèle les liens
de Julien avec son entourage : haine et colère
II. Récit et portrait
     1 - Correspondances entre récit et portrait
                  Récit                    Portrait
           son père le retint        faible en apparence
               Julien lisait           réflexion - pensif
    taille mince - peu propre aux    taille svelte - légèreté
           travaux de force
     manque d’intérêt pour le
                                      était toujours battu
    scierie, indifférence à ce qui
                                        mépris de tous
       se passe autour de lui
Récit ponctué de caractéristiques physiques ou d’indications qui
trahissent la fragilité de Julien
Le portrait reprend ces traits + physionomie qui révèle les liens
de Julien avec son entourage : haine et colère
          Incompatibilité entre Julien, ses frères et son père
II. Récit et portrait
II. Récit et portrait
1 - Correspondances entre récit et portrait
II. Récit et portrait
      1 - Correspondances entre récit et portrait
2 - Importance de cette présentation du héros
II. Récit et portrait
      1 - Correspondances entre récit et portrait
2 - Importance de cette présentation du héros
II. Récit et portrait
           1 - Correspondances entre récit et portrait
  2 - Importance de cette présentation du héros
Elle précise un contexte auquel le héros est inadapté
sa double façon d’y échapper est représentative de son inadaptation
Elle décrit un milieu familial haï, dans lequel le héros est
malheureux, méprisé, brutalisé
Elle donne au lecteur la possibilité de comprendre le héros,
sa révolte et son ambition (cf rêve napoléonien)
Elle situe historiquement le roman ds le contexte des
souvenirs napoléoniens
II. Récit et portrait
           1 - Correspondances entre récit et portrait
  2 - Importance de cette présentation du héros
Elle précise un contexte auquel le héros est inadapté
sa double façon d’y échapper est représentative de son inadaptation
Elle décrit un milieu familial haï, dans lequel le héros est
malheureux, méprisé, brutalisé
Elle donne au lecteur la possibilité de comprendre le héros,
sa révolte et son ambition (cf rêve napoléonien)
Elle situe historiquement le roman ds le contexte des
souvenirs napoléoniens
II. Récit et portrait
           1 - Correspondances entre récit et portrait
  2 - Importance de cette présentation du héros
Elle précise un contexte auquel le héros est inadapté
sa double façon d’y échapper est représentative de son inadaptation
Elle décrit un milieu familial haï, dans lequel le héros est
malheureux, méprisé, brutalisé
Elle donne au lecteur la possibilité de comprendre le héros,
sa révolte et son ambition (cf rêve napoléonien)
Elle situe historiquement le roman ds le contexte des
souvenirs napoléoniens
II. Récit et portrait
           1 - Correspondances entre récit et portrait
  2 - Importance de cette présentation du héros
Elle précise un contexte auquel le héros est inadapté
sa double façon d’y échapper est représentative de son inadaptation
Elle décrit un milieu familial haï, dans lequel le héros est
malheureux, méprisé, brutalisé
Elle donne au lecteur la possibilité de comprendre le héros,
sa révolte et son ambition (cf rêve napoléonien)
Elle situe historiquement le roman ds le contexte des
souvenirs napoléoniens
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           1 - Correspondances entre récit et portrait
  2 - Importance de cette présentation du héros
Elle précise un contexte auquel le héros est inadapté
sa double façon d’y échapper est représentative de son inadaptation
Elle décrit un milieu familial haï, dans lequel le héros est
malheureux, méprisé, brutalisé
Elle donne au lecteur la possibilité de comprendre le héros,
sa révolte et son ambition (cf rêve napoléonien)
Elle situe historiquement le roman ds le contexte des
souvenirs napoléoniens
II. Récit et portrait
           1 - Correspondances entre récit et portrait
  2 - Importance de cette présentation du héros
Elle précise un contexte auquel le héros est inadapté
sa double façon d’y échapper est représentative de son inadaptation
Elle décrit un milieu familial haï, dans lequel le héros est
malheureux, méprisé, brutalisé
Elle donne au lecteur la possibilité de comprendre le héros,
sa révolte et son ambition (cf rêve napoléonien)
Elle situe historiquement le roman ds le contexte des
souvenirs napoléoniens
      CONCLUSION
CONCLUSION
CONCLUSION
Cette présentat° du héros, entre action et portrait, donne une
des clefs du roman par la révélation des données suivantes :
CONCLUSION
Cette présentat° du héros, entre action et portrait, donne une
des clefs du roman par la révélation des données suivantes :

• un contexte agressif et peu satisfaisant
CONCLUSION
Cette présentat° du héros, entre action et portrait, donne une
des clefs du roman par la révélation des données suivantes :

• un contexte agressif et peu satisfaisant
• un héros méprisé, à l’âme sensible, fervent admirateur de
  Napoléon, considéré comme un exemple éblouissant
CONCLUSION
Cette présentat° du héros, entre action et portrait, donne une
des clefs du roman par la révélation des données suivantes :

• un contexte agressif et peu satisfaisant
• un héros méprisé, à l’âme sensible, fervent admirateur de
  Napoléon, considéré comme un exemple éblouissant
CONCLUSION
Cette présentat° du héros, entre action et portrait, donne une
des clefs du roman par la révélation des données suivantes :

• un contexte agressif et peu satisfaisant
• un héros méprisé, à l’âme sensible, fervent admirateur de
  Napoléon, considéré comme un exemple éblouissant
        dimension romantique de Julien Sorel

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Stendhal Le Rouge et le noir, part.I, chap. 4

  • 1. Le Rouge et le noir STENDHAL (Henri Beyle) 1830
  • 2. «Le rouge signifie que, venu plus tôt, Julien eût été soldat ; mais à l’époque où il vécut, il fut forcé de prendre la soutane, de là le noir.» Stendhal
  • 3. Introduction : le maire de Verrières, M. de Rênal pense qu’il convient à sa position sociale de donner un précepteur à ses enfants ; pour cela, il sollicite le père Sorel dont le plus jeune fils, Julien sait le latin. Première apparition du héros dans le roman, mis en scène dans une situation qui le classe immédiatement comme un être à part. Stendhal y propose un portrait mêlé au récit qui fait de ce passage un moment important du roman.
  • 4. En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que ses fils aînés, espèces de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq ou six pieds plus haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut- être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse, il ne savait pas lire lui-même. Ce fut en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche, comme il tombait : – Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure. Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique que pour la perte de son livre qu’il adorait. « Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre. Son père, qui était descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher une longue perche pour abattre des noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était tombé son livre ; c’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène. Il avait les joues pourpres et les yeux baissés. C’était un petit jeune homme de dix-huit à dix-neuf ans, faible en apparence, avec des traits irréguliers, mais délicats, et un nez aquilin. De grands yeux noirs, qui, dans les moments tranquilles, annonçaient de la réflexion et du feu, étaient animés en cet instant de l’expression de la haine la plus féroce. Des cheveux châtain foncé, plantés fort bas, lui donnaient un petit front, et, dans les moments de colère, un air méchant. Parmi les innombrables variétés de la physionomie humaine, il n’en est peut-être point qui se soit distinguée par une spécialité plus saisissante. Une taille svelte et bien prise annonçait plus de légèreté que de vigueur. Dès sa première jeunesse, son air extrêmement pensif et sa grande pâleur avaient donné l’idée à son père qu’il ne vivrait pas, ou qu’il vivrait pour être une charge à sa famille. Objet des mépris de tous à la maison, il haïssait ses frères et son père ; dans les jeux du dimanche, sur la place publique, il était toujours battu.
  • 5. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme.
  • 6. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs :
  • 7. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs :
  • 8. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : Insistance sur la taille ➙ espèces de géants la force ➙ lourdes haches l’action ➙ copeaux énormes
  • 9. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : Insistance sur la taille ➙ espèces de géants la force ➙ lourdes haches l’action ➙ copeaux énormes
  • 10. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : Insistance sur la taille ➙ espèces de géants la force ➙ lourdes haches l’action ➙ copeaux énormes
  • 11. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : Insistance sur la taille ➙ espèces de géants la force ➙ lourdes haches l’action ➙ copeaux énormes
  • 12. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : Insistance sur la taille ➙ espèces de géants la force ➙ lourdes haches l’action ➙ copeaux énormes
  • 13. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : Insistance sur la taille ➙ espèces de géants la force ➙ lourdes haches l’action ➙ copeaux énormes
  • 14. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : Insistance sur la taille ➙ espèces de géants la force ➙ lourdes haches l’action ➙ copeaux énormes
  • 15. En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que ses fils aînés, espèces de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq ou six pieds plus haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut- être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse, il ne savait pas lire lui-même. Ce fut en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche, comme il tombait : – Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure. Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique que pour la perte de son livre qu’il adorait. « Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre. Son père, qui était descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher une longue perche pour abattre des noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était tombé son livre ; c’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène.
  • 16. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal
  • 17. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal
  • 18. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence voix de stentor - terrible voix de son père du ton ➙ les manifestations de violence ➙
  • 19. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence voix de stentor - terrible voix de son père du ton ➙ les manifestations de violence ➙
  • 20. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence voix de stentor - terrible voix de son père du ton ➙ les manifestations de violence ➙
  • 21. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence voix de stentor - terrible voix de son père du ton ➙ les manifestations de violence ➙
  • 22. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence voix de stentor - terrible voix de son père du ton ➙ les manifestations de violence ➙
  • 23. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence voix de stentor - terrible voix de son père du ton ➙ les manifestations un coup violent de violence ➙
  • 24. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence voix de stentor - terrible voix de son père du ton ➙ les manifestations un coup violent de violence ➙ un second coup aussi violent
  • 25. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence voix de stentor - terrible voix de son père du ton ➙ les manifestations un coup violent de violence ➙ un second coup aussi violent la force du coup
  • 26. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence voix de stentor - terrible voix de son père du ton ➙ les manifestations un coup violent de violence ➙ un second coup aussi violent la force du coup frappa sur l’épaule
  • 27. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence voix de stentor - terrible voix de son père du ton ➙ les manifestations un coup violent de violence ➙ un second coup aussi violent la force du coup frappa sur l’épaule le chassant rudement
  • 28. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence voix de stentor - terrible voix de son père du ton ➙ les manifestations un coup violent de violence ➙ un second coup aussi violent la force du coup frappa sur l’épaule le chassant rudement le poussa
  • 29. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal La brutalité apparaît dans la voix et la violence voix de stentor - terrible voix de son père du ton ➙ les manifestations un coup violent de violence ➙ un second coup aussi violent la force du coup frappa sur l’épaule le chassant rudement le poussa + le refus brutal de la lecture
  • 30. En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que ses fils aînés, espèces de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq ou six pieds plus haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut- être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse, il ne savait pas lire lui-même. Ce fut en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche, comme il tombait : – Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure. Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique que pour la perte de son livre qu’il adorait. « Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre. Son père, qui était descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher une longue perche pour abattre des noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était tombé son livre ; c’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène.
  • 31. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal
  • 32. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible»
  • 33. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique
  • 34. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le travail demandé Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus haut» et intellectuellement ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait passion pour la lecture :
  • 35. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le travail demandé Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus haut» et intellectuellement ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait passion pour la lecture :
  • 36. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le travail demandé Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus haut» et intellectuellement ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait passion pour la lecture :
  • 37. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le travail demandé Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus haut» et intellectuellement ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait passion pour la lecture :
  • 38. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le travail demandé Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus haut» et intellectuellement ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait passion pour la lecture : l’attention que le jeune homme donnait à son livre
  • 39. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le travail demandé Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus haut» et intellectuellement ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait passion pour la lecture : l’attention que le jeune homme donnait à son livre larmes aux yeux...
  • 40. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le travail demandé Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus haut» et intellectuellement ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait passion pour la lecture : l’attention que le jeune homme donnait à son livre larmes aux yeux... son livre qu’il adorait...
  • 41. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le travail demandé Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus haut» et intellectuellement ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait passion pour la lecture : l’attention que le jeune homme donnait à son livre larmes aux yeux... son livre qu’il adorait... tristement
  • 42. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le travail demandé Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus haut» et intellectuellement ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait passion pour la lecture : l’attention que le jeune homme donnait à son livre larmes aux yeux... son livre qu’il adorait... tristement qu’il affectionnait le plus
  • 43. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le Différence de nature travail demandé mise en relief par Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus la faiblesse physique : haut» et intellectuellement ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait passion pour la lecture : l’attention que le jeune homme donnait à son livre larmes aux yeux... son livre qu’il adorait... tristement qu’il affectionnait le plus
  • 44. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le Différence de nature travail demandé mise en relief par Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus la faiblesse physique : haut» et intellectuellement ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait passion pour la lecture : l’attention que le jeune homme donnait à son livre larmes aux yeux... son livre qu’il adorait... tristement qu’il affectionnait le plus
  • 45. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le Différence de nature travail demandé mise en relief par Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus la faiblesse physique : haut» et intellectuellement faible en apparence ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait passion pour la lecture : l’attention que le jeune homme donnait à son livre larmes aux yeux... son livre qu’il adorait... tristement qu’il affectionnait le plus
  • 46. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le Différence de nature travail demandé mise en relief par Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus la faiblesse physique : haut» et intellectuellement faible en apparence ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait traits délicats passion pour la lecture : l’attention que le jeune homme donnait à son livre larmes aux yeux... son livre qu’il adorait... tristement qu’il affectionnait le plus
  • 47. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le Différence de nature travail demandé mise en relief par Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus la faiblesse physique : haut» et intellectuellement faible en apparence ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait traits délicats passion pour la lecture : taille svelte...légèreté l’attention que le jeune homme donnait à son livre larmes aux yeux... son livre qu’il adorait... tristement qu’il affectionnait le plus
  • 48. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le Différence de nature travail demandé mise en relief par Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus la faiblesse physique : haut» et intellectuellement faible en apparence ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait traits délicats passion pour la lecture : taille svelte...légèreté grande pâleur l’attention que le jeune homme donnait à son livre larmes aux yeux... son livre qu’il adorait... tristement qu’il affectionnait le plus
  • 49. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le Différence de nature travail demandé mise en relief par Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus la faiblesse physique : haut» et intellectuellement faible en apparence ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait traits délicats passion pour la lecture : taille svelte...légèreté grande pâleur l’attention que le jeune homme donnait à son livre larmes aux yeux... ne vivrait pas son livre qu’il adorait... tristement qu’il affectionnait le plus
  • 50. I. Un fils différent Accent mis sur le père et ses fils ➙ c’est donc progressivement et par contraste que Stendhal fait ressortir ce qui différencie le jeune homme. 1 - les frères, des «géants» actifs : 2 - un père autoritaire et brutal 3 - Julien , «un petit jeune homme (...) faible» Les différences se manifestent dans les goûts et sur le plan physique absence d’intérêt pour le Différence de nature travail demandé mise en relief par Julien est «ailleurs», spatialement «5 ou 6 pieds plus la faiblesse physique : haut» et intellectuellement faible en apparence ...aurait dû occuper... ..au lieu de surveiller...lisait traits délicats passion pour la lecture : taille svelte...légèreté grande pâleur l’attention que le jeune homme donnait à son livre larmes aux yeux... ne vivrait pas son livre qu’il adorait... il était toujours battu tristement qu’il affectionnait le plus
  • 51. En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que ses fils aînés, espèces de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y entrant, il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut à cinq ou six pieds plus haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut- être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses aînés ; mais cette manie de lecture lui était odieuse, il ne savait pas lire lui-même. Ce fut en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge, celui-ci sauta lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie, et de là sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien ; un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à douze ou quinze pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche, comme il tombait : – Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis-les le soir, quand tu vas perdre ton temps chez le curé, à la bonne heure. Julien, quoique étourdi par la force du coup, et tout sanglant, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique que pour la perte de son livre qu’il adorait. « Descends, animal, que je te parle. » Le bruit de la machine empêcha encore Julien d’entendre cet ordre. Son père, qui était descendu, ne voulant pas se donner la peine de remonter sur le mécanisme, alla chercher une longue perche pour abattre des noix, et l’en frappa sur l’épaule. À peine Julien fut-il à terre, que le vieux Sorel, le chassant rudement devant lui, le poussa vers la maison. Dieu sait ce qu’il va me faire ! se disait le jeune homme. En passant, il regarda tristement le ruisseau où était tombé son livre ; c’était celui de tous qu’il affectionnait le plus, le Mémorial de Sainte-Hélène. Il avait les joues pourpres et les yeux baissés. C’était un petit jeune homme de dix-huit à dix-neuf ans, faible en apparence, avec des traits irréguliers, mais délicats, et un nez aquilin. De grands yeux noirs, qui, dans les moments tranquilles, annonçaient de la réflexion et du feu, étaient animés en cet instant de l’expression de la haine la plus féroce. Des cheveux châtain foncé, plantés fort bas, lui donnaient un petit front, et, dans les moments de colère, un air méchant. Parmi les innombrables variétés de la physionomie humaine, il n’en est peut-être point qui se soit distinguée par une spécialité plus saisissante. Une taille svelte et bien prise annonçait plus de légèreté que de vigueur. Dès sa première jeunesse, son air extrêmement pensif et sa grande pâleur avaient donné l’idée à son père qu’il ne vivrait pas, ou qu’il vivrait pour être une charge à sa famille. Objet des mépris de tous à la maison, il haïssait ses frères et son père ; dans les jeux du dimanche, sur la place publique, il était toujours battu.
  • 52. Transition : L’opposit° entre Julien, passionné de lecture, et son milieu familial inculte et brutal se fait en 2 tps : le récit d’une scène animée conduit le lecteur à se faire une première opinion confirmée par le portrait.
  • 53. II. Récit et portrait
  • 54. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait
  • 55. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait
  • 56. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui
  • 57. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui
  • 58. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui
  • 59. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui
  • 60. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui
  • 61. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui
  • 62. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui
  • 63. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui
  • 64. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui
  • 65. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui
  • 66. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui Récit ponctué de caractéristiques physiques ou d’indications qui trahissent la fragilité de Julien
  • 67. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui Récit ponctué de caractéristiques physiques ou d’indications qui trahissent la fragilité de Julien Le portrait reprend ces traits + physionomie qui révèle les liens de Julien avec son entourage : haine et colère
  • 68. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui Récit ponctué de caractéristiques physiques ou d’indications qui trahissent la fragilité de Julien Le portrait reprend ces traits + physionomie qui révèle les liens de Julien avec son entourage : haine et colère
  • 69. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait Récit Portrait son père le retint faible en apparence Julien lisait réflexion - pensif taille mince - peu propre aux taille svelte - légèreté travaux de force manque d’intérêt pour le était toujours battu scierie, indifférence à ce qui mépris de tous se passe autour de lui Récit ponctué de caractéristiques physiques ou d’indications qui trahissent la fragilité de Julien Le portrait reprend ces traits + physionomie qui révèle les liens de Julien avec son entourage : haine et colère Incompatibilité entre Julien, ses frères et son père
  • 70. II. Récit et portrait
  • 71. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait
  • 72. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait 2 - Importance de cette présentation du héros
  • 73. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait 2 - Importance de cette présentation du héros
  • 74. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait 2 - Importance de cette présentation du héros Elle précise un contexte auquel le héros est inadapté sa double façon d’y échapper est représentative de son inadaptation Elle décrit un milieu familial haï, dans lequel le héros est malheureux, méprisé, brutalisé Elle donne au lecteur la possibilité de comprendre le héros, sa révolte et son ambition (cf rêve napoléonien) Elle situe historiquement le roman ds le contexte des souvenirs napoléoniens
  • 75. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait 2 - Importance de cette présentation du héros Elle précise un contexte auquel le héros est inadapté sa double façon d’y échapper est représentative de son inadaptation Elle décrit un milieu familial haï, dans lequel le héros est malheureux, méprisé, brutalisé Elle donne au lecteur la possibilité de comprendre le héros, sa révolte et son ambition (cf rêve napoléonien) Elle situe historiquement le roman ds le contexte des souvenirs napoléoniens
  • 76. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait 2 - Importance de cette présentation du héros Elle précise un contexte auquel le héros est inadapté sa double façon d’y échapper est représentative de son inadaptation Elle décrit un milieu familial haï, dans lequel le héros est malheureux, méprisé, brutalisé Elle donne au lecteur la possibilité de comprendre le héros, sa révolte et son ambition (cf rêve napoléonien) Elle situe historiquement le roman ds le contexte des souvenirs napoléoniens
  • 77. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait 2 - Importance de cette présentation du héros Elle précise un contexte auquel le héros est inadapté sa double façon d’y échapper est représentative de son inadaptation Elle décrit un milieu familial haï, dans lequel le héros est malheureux, méprisé, brutalisé Elle donne au lecteur la possibilité de comprendre le héros, sa révolte et son ambition (cf rêve napoléonien) Elle situe historiquement le roman ds le contexte des souvenirs napoléoniens
  • 78. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait 2 - Importance de cette présentation du héros Elle précise un contexte auquel le héros est inadapté sa double façon d’y échapper est représentative de son inadaptation Elle décrit un milieu familial haï, dans lequel le héros est malheureux, méprisé, brutalisé Elle donne au lecteur la possibilité de comprendre le héros, sa révolte et son ambition (cf rêve napoléonien) Elle situe historiquement le roman ds le contexte des souvenirs napoléoniens
  • 79. II. Récit et portrait 1 - Correspondances entre récit et portrait 2 - Importance de cette présentation du héros Elle précise un contexte auquel le héros est inadapté sa double façon d’y échapper est représentative de son inadaptation Elle décrit un milieu familial haï, dans lequel le héros est malheureux, méprisé, brutalisé Elle donne au lecteur la possibilité de comprendre le héros, sa révolte et son ambition (cf rêve napoléonien) Elle situe historiquement le roman ds le contexte des souvenirs napoléoniens CONCLUSION
  • 81. CONCLUSION Cette présentat° du héros, entre action et portrait, donne une des clefs du roman par la révélation des données suivantes :
  • 82. CONCLUSION Cette présentat° du héros, entre action et portrait, donne une des clefs du roman par la révélation des données suivantes : • un contexte agressif et peu satisfaisant
  • 83. CONCLUSION Cette présentat° du héros, entre action et portrait, donne une des clefs du roman par la révélation des données suivantes : • un contexte agressif et peu satisfaisant • un héros méprisé, à l’âme sensible, fervent admirateur de Napoléon, considéré comme un exemple éblouissant
  • 84. CONCLUSION Cette présentat° du héros, entre action et portrait, donne une des clefs du roman par la révélation des données suivantes : • un contexte agressif et peu satisfaisant • un héros méprisé, à l’âme sensible, fervent admirateur de Napoléon, considéré comme un exemple éblouissant
  • 85. CONCLUSION Cette présentat° du héros, entre action et portrait, donne une des clefs du roman par la révélation des données suivantes : • un contexte agressif et peu satisfaisant • un héros méprisé, à l’âme sensible, fervent admirateur de Napoléon, considéré comme un exemple éblouissant dimension romantique de Julien Sorel

Notes de l'éditeur