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Du «  Français, je vous ai compris   » du général de Gaulle à Alger, en 1958, au «  Casse-toi pov' con  » de Nicolas Sarkozy, un demi-siècle plus tard, on pourrait penser que le niveau a baissé. Si cette hypothèse n'est pas à écarter, il faut aussi prendre en compte le fait que la parole politique, moins rare, est devenue beaucoup plus risquée Les petites phrases,  une histoire en accélération constante...
Le général de Gaulle est sans doute l'homme politique français qui a le plus riche catalogue de petites phrases, certains bons mots, comme la «  chienlit   » de Mai 68, étant même passés dans le vocabulaire courant. Le propre du Général est toutefois d'avoir toujours contrôlé ses dérapages. Prenant des leçons avec un acteur de la Comédie française, il préparait chacun de ses discours, et faisait semblant d'improviser ses saillies. Le «  Vive le Québec libre   » du 24 juillet 1967, murmuré dans le micro du balcon de l'hôtel de Ville de Montréal, fut en fait longuement médité. Dès son départ pour le Canada, De Gaulle avait prévu de faire un « coup ». Avec quatre mots chuchotés, il a contribué à relancer le mouvement indépendantiste québécois. De Gaulle, dérapages controlés
Avec l'irruption de la télévision et du direct, il devient de plus en plus dur aux politiques de contrôler leur parole publique. Le premier débat télévisé de l'élection présidentielle, en 1974, en a donné le premier exemple. Arrivé en tête au premier tour, le candidat socialiste, François Mitterrand, est complètement passé à côté de cette confrontation. Son adversaire, Valéry Giscard d'Estaing, a su porter l'estocade en contestant à Mitterrand son «  monopole du cœur   ». Une petite phrase dont les sondages de l'époque ont dit qu'elle avait permis à Giscard d'assurer sa victoire. Finis les discours préparés et prononcés au stade Charléty, Mitterrand allait devoir apprendre l'art de la petite phrase en direct. La télévision… et le début des problèmes
En 1974, Valéry Giscard d'Estaing avait accusé François Mitterrand d'être «  l'homme du passé   ». Sept ans plus, tard, pour sa revanche, le candidat Mitterrand allait retourner l'argument au président sortant, l' «  homme du passif   ». Un contre-pied dont on voit sur les images qu'il a déstabilisé Valéry Giscard d'Estaing. Les hommes publics, déjà contraints à surveiller leur parole en direct, vont désormais être suivis par leurs propos publics pendant des années, voire toute leur carrière. Petits mots, grands effets
Jusqu'aux années 1980, les petites phrases, si elles ont parfois de grands effets, ne collent pas forcément à la peau de ceux qui les prononcent. C'est à partir de cette époque que des hommes politiques vont, pour quelques paroles maladroites, compromettre durablement leur parcours. Ainsi de Raymond Barre qui, lors de l'attentat de la synagogue de la rue Copernic, en 1980, qualifie de «  Français innocents   » les passants tués par l'explosion, laissant penser qu'il considérait les Juifs qui se trouvaient à l'intérieur comme coupables, et pas Français. De même, les propos de Jacques Chirac en 1991 sur «   le bruit et l'odeur  » qu'il prêtait aux personnes immigrées lui seront longtemps reprochés, tout comme l'assimilation par Valéry Giscard d'Estaing, la même année, de l'immigration en France à une « invasion ». Thèmes à tabous
C'est également à partir des années 1980-1990 que les propos publics des politiciens vont commencer à être tronqués, pour leur faire dire parfois le contraire de ce qu'ils voulaient dire au départ. L'exemple le plus célèbre est la déclaration en 1990 de Michel Rocard , alors Premier ministre, sur la France qui «   ne peut pas accueillir toute la misère du monde  ». Les opposants à l'immigration, surtout de droite, s'en sont souvent servi pour dire que, même à gauche, on partageait leur avis. En fait, ils avaient pris soin d'ôter la deuxième partie de la phrase : «   mais elle doit en prendre fidèlement sa part  ». À l'inverse, la gauche insistera surtout sur cette deuxième partie, occultant la première. Au final, c'est le message d'ensemble de Michel Rocard, beaucoup plus équilibré, qui sera oublié par chacune des deux parties. Cette année, ce sont les propos équivoques de Nicolas Sarkozy sur le Premier ministre espagnol Jose Luis Zapatero qui ont été interprétés dans le mauvais sens, et donné lieu à un incident diplomatique... Dérapages… ou détournements ?
Si certaines phrases peuvent ternir la réputation d'une personnalité, d'autres peuvent carrément les éliminer. C'est ainsi que Georgina Dufoix, impliquée dans le scandale du sang contaminé en tant que ministre de François Mitterrand, a sans doute mis fin à sa carrière nationale en disant sur TF1 qu'elle était «  responsable, mais pas coupable   ». Plus récemment, le préfet Girot de Langlade (photo), accusé d'avoir déclaré qu'«  on se croirait en Afrique   » devant le personnel noir de l'aéroport d'Orly, a été mis à la retraite d'office par le ministère de l'Intérieur, Brice Hortefeux.  Mots éliminatoires
L'avènement d'Internet rend chaque parole prononcée par un homme politique, même en privé, potentiellement désastreuse. En juin 2007, Patrick Devedjian qualifie avec humour Anne-Marie Comparini (MoDem) de «  salope   ». La vidéo, au départ diffusée par Télé Lyon Métropole, ne déclenche pas de tollé. C'est la publication de cette vidéo sur DailyMotion qui provoque le scandale, contraignant Patrick Devedjian à présenter ses excuses publiques. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, l'a appris à ses dépends en répondant «  Casse-toi, pov' con   » à un visiteur du Salon de l'agriculture qui disait ne pas vouloir se «  salir  » en lui serrant la main. La sortie de Sarkozy confirmait la tendance à l'énervement public du chef de l'État qui, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, parlait de nettoyer une cité au «   kärcher   » ou débarraser la banlieue de la «  racaille  », suscitant déjà la polémique. Les écrits restent… les paroles aussi avec Internet
Chat échaudé craint l'eau froide, dit la sagesse populaire. Lorsque les hommes politiques en auront assez de déclencher régulièrement des polémiques nationales pour des propos malheureux, ne risquent-ils pas de s'auto-censurer en permanence, de pratiquer la «  langue de bois  », non seulement lorsqu'ils se sauront filmés, mais dès qu'ils sortiront de chez eux ? En donnant à des phrases sorties de leur contexte une importance démesurée, les médias, Internet en tête, peuvent contribuer à une véritable aseptisation de la parole publique, dépourvue de tout esprit critique. Vers une aseptisation de la parole publique?
« Grandeur et décadence des petites phrases… » Encore plus de petites phrases ?  Quelques recherches misent en avant dans un texte vous donnerons d’autres exemples de petites phrases à travers l’histoire des politiques et industriels.  Comment sont-elles pensées, orientées et diffusées par les journalistes et leur auteurs? Texte sur la « Grandeur et décadence des petites phrases… »

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Les petites phrases, une histoire en accélération constante...

  • 1. Du « Français, je vous ai compris » du général de Gaulle à Alger, en 1958, au « Casse-toi pov' con » de Nicolas Sarkozy, un demi-siècle plus tard, on pourrait penser que le niveau a baissé. Si cette hypothèse n'est pas à écarter, il faut aussi prendre en compte le fait que la parole politique, moins rare, est devenue beaucoup plus risquée Les petites phrases, une histoire en accélération constante...
  • 2. Le général de Gaulle est sans doute l'homme politique français qui a le plus riche catalogue de petites phrases, certains bons mots, comme la « chienlit » de Mai 68, étant même passés dans le vocabulaire courant. Le propre du Général est toutefois d'avoir toujours contrôlé ses dérapages. Prenant des leçons avec un acteur de la Comédie française, il préparait chacun de ses discours, et faisait semblant d'improviser ses saillies. Le « Vive le Québec libre » du 24 juillet 1967, murmuré dans le micro du balcon de l'hôtel de Ville de Montréal, fut en fait longuement médité. Dès son départ pour le Canada, De Gaulle avait prévu de faire un « coup ». Avec quatre mots chuchotés, il a contribué à relancer le mouvement indépendantiste québécois. De Gaulle, dérapages controlés
  • 3. Avec l'irruption de la télévision et du direct, il devient de plus en plus dur aux politiques de contrôler leur parole publique. Le premier débat télévisé de l'élection présidentielle, en 1974, en a donné le premier exemple. Arrivé en tête au premier tour, le candidat socialiste, François Mitterrand, est complètement passé à côté de cette confrontation. Son adversaire, Valéry Giscard d'Estaing, a su porter l'estocade en contestant à Mitterrand son «  monopole du cœur   ». Une petite phrase dont les sondages de l'époque ont dit qu'elle avait permis à Giscard d'assurer sa victoire. Finis les discours préparés et prononcés au stade Charléty, Mitterrand allait devoir apprendre l'art de la petite phrase en direct. La télévision… et le début des problèmes
  • 4. En 1974, Valéry Giscard d'Estaing avait accusé François Mitterrand d'être «  l'homme du passé   ». Sept ans plus, tard, pour sa revanche, le candidat Mitterrand allait retourner l'argument au président sortant, l' «  homme du passif   ». Un contre-pied dont on voit sur les images qu'il a déstabilisé Valéry Giscard d'Estaing. Les hommes publics, déjà contraints à surveiller leur parole en direct, vont désormais être suivis par leurs propos publics pendant des années, voire toute leur carrière. Petits mots, grands effets
  • 5. Jusqu'aux années 1980, les petites phrases, si elles ont parfois de grands effets, ne collent pas forcément à la peau de ceux qui les prononcent. C'est à partir de cette époque que des hommes politiques vont, pour quelques paroles maladroites, compromettre durablement leur parcours. Ainsi de Raymond Barre qui, lors de l'attentat de la synagogue de la rue Copernic, en 1980, qualifie de «  Français innocents   » les passants tués par l'explosion, laissant penser qu'il considérait les Juifs qui se trouvaient à l'intérieur comme coupables, et pas Français. De même, les propos de Jacques Chirac en 1991 sur «   le bruit et l'odeur  » qu'il prêtait aux personnes immigrées lui seront longtemps reprochés, tout comme l'assimilation par Valéry Giscard d'Estaing, la même année, de l'immigration en France à une « invasion ». Thèmes à tabous
  • 6. C'est également à partir des années 1980-1990 que les propos publics des politiciens vont commencer à être tronqués, pour leur faire dire parfois le contraire de ce qu'ils voulaient dire au départ. L'exemple le plus célèbre est la déclaration en 1990 de Michel Rocard , alors Premier ministre, sur la France qui «   ne peut pas accueillir toute la misère du monde  ». Les opposants à l'immigration, surtout de droite, s'en sont souvent servi pour dire que, même à gauche, on partageait leur avis. En fait, ils avaient pris soin d'ôter la deuxième partie de la phrase : «   mais elle doit en prendre fidèlement sa part  ». À l'inverse, la gauche insistera surtout sur cette deuxième partie, occultant la première. Au final, c'est le message d'ensemble de Michel Rocard, beaucoup plus équilibré, qui sera oublié par chacune des deux parties. Cette année, ce sont les propos équivoques de Nicolas Sarkozy sur le Premier ministre espagnol Jose Luis Zapatero qui ont été interprétés dans le mauvais sens, et donné lieu à un incident diplomatique... Dérapages… ou détournements ?
  • 7. Si certaines phrases peuvent ternir la réputation d'une personnalité, d'autres peuvent carrément les éliminer. C'est ainsi que Georgina Dufoix, impliquée dans le scandale du sang contaminé en tant que ministre de François Mitterrand, a sans doute mis fin à sa carrière nationale en disant sur TF1 qu'elle était «  responsable, mais pas coupable   ». Plus récemment, le préfet Girot de Langlade (photo), accusé d'avoir déclaré qu'« on se croirait en Afrique   » devant le personnel noir de l'aéroport d'Orly, a été mis à la retraite d'office par le ministère de l'Intérieur, Brice Hortefeux.  Mots éliminatoires
  • 8. L'avènement d'Internet rend chaque parole prononcée par un homme politique, même en privé, potentiellement désastreuse. En juin 2007, Patrick Devedjian qualifie avec humour Anne-Marie Comparini (MoDem) de «  salope   ». La vidéo, au départ diffusée par Télé Lyon Métropole, ne déclenche pas de tollé. C'est la publication de cette vidéo sur DailyMotion qui provoque le scandale, contraignant Patrick Devedjian à présenter ses excuses publiques. Le président de la République, Nicolas Sarkozy, l'a appris à ses dépends en répondant «  Casse-toi, pov' con   » à un visiteur du Salon de l'agriculture qui disait ne pas vouloir se «  salir  » en lui serrant la main. La sortie de Sarkozy confirmait la tendance à l'énervement public du chef de l'État qui, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, parlait de nettoyer une cité au «   kärcher   » ou débarraser la banlieue de la «  racaille  », suscitant déjà la polémique. Les écrits restent… les paroles aussi avec Internet
  • 9. Chat échaudé craint l'eau froide, dit la sagesse populaire. Lorsque les hommes politiques en auront assez de déclencher régulièrement des polémiques nationales pour des propos malheureux, ne risquent-ils pas de s'auto-censurer en permanence, de pratiquer la «  langue de bois  », non seulement lorsqu'ils se sauront filmés, mais dès qu'ils sortiront de chez eux ? En donnant à des phrases sorties de leur contexte une importance démesurée, les médias, Internet en tête, peuvent contribuer à une véritable aseptisation de la parole publique, dépourvue de tout esprit critique. Vers une aseptisation de la parole publique?
  • 10. « Grandeur et décadence des petites phrases… » Encore plus de petites phrases ? Quelques recherches misent en avant dans un texte vous donnerons d’autres exemples de petites phrases à travers l’histoire des politiques et industriels. Comment sont-elles pensées, orientées et diffusées par les journalistes et leur auteurs? Texte sur la « Grandeur et décadence des petites phrases… »