Cours dispensé le 13 septembre 2016 aux étudiants du Master 2 Politique des bibliothèques et de la documentation de l’Enssib.
Il était accompagné d’un exercice d’études de cas en sous-groupes.
15. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
Objectifs
Fixer des principes fondamentaux
Codifier des pratiques professionnelles
Créer un esprit d’appartenance entre les professionnels
Harmoniser les pratiques grâce à des règles de comportement
Justifier de compétences spécifiques, des droits et des devoirs
« proposer aux professionnels un document fondateur, qui
représente un élément de cohésion de la profession autour de
valeurs reconnues par tous et de structuration de l’identité
professionnelle, ainsi qu’un instrument de promotion et de
défense. »
Michel Gorin et Christophe Bezençon, « Un code de déontologie,
concrètement... », Documentaliste-Sciences de l'Information n°4,
2014.
Les codes en bib. et doc.
16. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
Les codes en bib. et doc.
Droits de l’usager, devoirs du bibliothécaire
Droit à l’information
Neutralité, pas de censure
Non discrimination
Confidentialité
Réorientation
Respect de l’environnement
Droit d’auteur
Relations à l’employeur
Professionnalisme et engagement
Compétences
Non corruption
Vie professionnelle active
Action pour les droits ? -> Open source et droit d’auteur équilibré
17. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
Le code de déontologie de l’ABF (2003)
Pourquoi / Comment ?
La France ne pouvait continuer à faire tache
Inspirer l’action quotidienne et permanente
Texte fédérateur pour la communauté professionnelle
Primat de l’usager
Relation à la « tutelle » sous l’angle du professionnalisme
Texte court
Plan
1. L’usager
2. La collection
3. La tutelle
(collectivité publique ou privée)
4. La profession
22. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
Le code de déontologie de l’ECIA (1999)
Pourquoi / Comment ?
L’ADBS a souhaité une élaboration à l’échelle européenne
(European Council of Information Associations)
Les professionnels de l’I&D peuvent
- travailler à leur compte
- être patron d’entreprise d’I&D
- être employé d’une entreprise d’I&D
- être employé d’une entreprise disposant d’un service d’I&D
(la majorité)
Plan
1. Devoirs des professionnels de l’I&D
2. Rapports à l’employeur
3. Rapports avec les clients
4. Défense et promotion de la déontologie
36. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
Les droits de l’usager
Un accent mis sur le droit à l’information mais…
Il n’y a pas que l’information
(mais aussi la culture, le loisir, le « spirituel »…)
Quelles limites ? (légalité, mineurs…)
La non discrimination
D’abord une affaire de comportement et d’organisation de l’espace
On peut exclure sans s’en rendre compte
Les comportements indésirables
Comportements illégaux
Incompatibilités entre (groupes d’) usagers
La confidentialité
Et les obligations relatives à Internet ?
37. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
Les droits culturels
Article 103 de la loi n° 2015-991 du 7 août 2015
portant nouvelle organisation territoriale de
la République (dite loi NOTRe)
La responsabilité en matière culturelle est exercée
conjointement par les collectivités territoriales et
l'Etat dans le respect des droits culturels
énoncés par la convention sur la protection et la
promotion de la diversité des expressions
culturelles du 20 octobre 2005.
Introduit par un amendement sénatorial
Mis en avant par la FNCC (fédération des
élus à la culture)
La Gazette des communes, 11 juillet 2016
38. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
Les droits culturels
Convention sur la protection et la promotion de la
diversité des expressions culturelles
Paris, UNESCO, octobre 2005
La diversité culturelle est une caractéristique inhérente à l’humanité.
La diversité culturelle constitue un patrimoine commun de l’humanité et
qu’elle devrait être célébrée et préservée au profit de tous.
La diversité culturelle crée un monde riche et varié qui élargit les choix
possibles, nourrit les capacités et les valeurs humaines, et qu’elle est
donc un ressort fondamental du développement durable des
communautés, des peuples et des nations.
La diversité culturelle, qui s’épanouit dans un cadre de démocratie, de
tolérance, de justice sociale et de respect mutuel entre les peuples et les
cultures, est indispensable à la paix et à la sécurité aux plans local,
national et international.
Etc.
39. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
Les droits culturels
Déclaration de Fribourg, 2007 sur les droits culturels
Approfondit et précise la notion de droit culturel
Signée par des personnes formant le « groupe de Fribourg »
Propose une définition de la culture qui met la personne au centre
et replace l’enjeu de la diversité culturelle en face de la finalité
ultime des droits de l’homme : la dignité humaine
Plan :
Identité et patrimoines culturels
Références à des communautés culturelles
Accès et participation à la vie culturelle
Éducation et formation à la culture
Information et communication autour de la culture
Voir :
www.droitsculturels.org
Réseau Culture 21
41. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
L’employeur
Le devoir d’obéissance
Obligation du fonctionnaire comme du salarié de droit privé
Au-delà, la collectivité/l’institution/l’entreprise est le cadre normal
de l’activité et le 1er
recours en cas de difficulté
Le devoir de résistance ?
Voir partie suivante : droit et obligations
Voir le vademecum de l’ABF Se positionner dans sa collectivité
https://www.abf.asso.fr/6/46/548/ABF/se-positionner-dans-sa-collectivite
Compétence légale et légitimé élective
Droits et obligations
Comprendre le positionnement et le temps du politique
La mise en œuvre et les marges d'autonomie
Développer un relationnel diversifié
Quels recours en cas de situation difficile ou désaccord grave
Les textes de référence et leur bon usage
42. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
La profession
Une promotion corporative ?
Affirmation et promotion de la compétence
Reconnaissance de la profession
Une démarche à tempérer par le mélange et l’hybridation des
métiers
L’engagement
Une injonction d’engagement professionnel
Des possibilités multiples :
associations, collectifs, activité individuelle
publications, réseaux sociaux
Promotion des bibliothèques et causes citoyennes
Distinguer l’engagement individuel et l’action dans le cadre de son
emploi
43. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
Les limites de références professionnelles
Il existe de nombreux textes de références propres aux
bibliothèque ou à la culture
mais il faut aussi avoir recours aux textes généraux ou spécialisés
en rapport avec la situation
Qu’a-ton le droit de faire,
Qu’est-on obligé de faire ?
Lois, règlements, autorité hiérarchique
Le droit ne dit pas tout (heureusement !)
Il y a rarement « le texte » qui traite de ma situation
Qu’est-il déontologique de faire ?
Choix individuels et engagement collectifs
48. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
Droits et obligations des fonctionnaires
Obligations
Consacrer l'intégralité de ses activités professionnelles aux
tâches qui leur sont confiées
Secret professionnel (seulement les professions visées au Code pénal)
Discrétion professionnelle
[Devoir de réserve] (jurisprudence et non dans la loi !)
Responsabilité des tâches confiées
Se conformer aux instructions de son supérieur
hiérarchique…
50. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
Un « devoir de dénonciation »
Article 40 du Code de procédure pénale
« Toute autorité constituée, tout officier public ou
fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions,
acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est
tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la
République et de transmettre à ce magistrat tous les
renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont
relatifs ».
Aucune sanction prévue en cas de non-dénonciation..
51. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
La loi « déontologie » du 20 avril 2016
… relative à la déontologie et aux droits et obligations des
fonctionnaires
Réforme la loi du 13 juillet 1983
Processus laborieux d’élaboration (presque 3 ans)
La « déontologie » concerne essentiellement les conflits d’intérêt
Laïcité et neutralité
« Le fonctionnaire exerce ses fonctions avec dignité, impartialité,
intégrité et probité. […] il est tenu à une obligation de neutralité »
« Le fonctionnaire exerce ses fonctions dans le respect du
principe de laïcité. A ce titre, il s’abstient notamment de
manifester dans l’exercice de ses fonctions ses opinions
religieuses. [Il] traite de façon égale toutes les personnes et
respecte leur liberté de conscience et leur dignité. »
52. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
La loi « déontologie » du 20 avril 2016
Conflit d’intérêt
« Constitue un conflit d’intérêts toute situation d’interférence
entre un intérêt public et des intérêts publics ou privés qui est de
nature à influencer ou paraître influencer l’exercice indépendant,
impartial et objectif de ses fonctions. »
« Lanceurs d’alerte »
Le fonctionnaire ne peut être sanctionnés ni lésés dans sa
carrière pour avoir dénoncé un crime, un délit ou un conflit
d’intérêt aux autorités administratives et judiciaires (et non à
d’autres, par exemple à des journalistes). S’il s’agit d’un conflit
d’intérêt il « doit avoir préalablement alerté en vain l’une des
autorités hiérarchiques dont il relève ».
53. « Ethique et déontologie » / Dominique Lahary. M2 Politique et déontologie, Enssib, 13 septembre 2016
La loi « déontologie » du 20 avril 2016
Protection fonctionnelle
La protection fonctionnelle dont peuvent bénéficier les agents à
l’occasion des attaques dont ils sont victimes dans l’exercice de
leurs fonctions est renforcée et étendue aux conjoints et enfants
lorsqu’ils sont eux-mêmes victimes d’agressions du fait des
fonctions de l’agent.
Non discrimination
Aux « distinctions directes ou indirectes » interdites entre les
fonctionnaires, la « situation de famille » est ajoutée critères
préexistants : les opinions politiques, syndicales, philosophiques
ou religieuses, de leur origine, à l’orientation ou identité sexuelle,
l’âge, le patronyme, l’état de santé, l’apparence physique, le
handicap, l’appartenance ou la non-appartenance, vraie ou
supposée, à une ethnie ou une race.