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Samir Houalef
I. Introduction.
II. Rappel anatomo-physiologique (le système auditif).
III. Implants auditifs de l’oreille externe.
IV. Implants auditifs de l’oreille moyenne.
V. Implants auditifs de l’oreille interne.
VI. Implants auditifs des voies cochléaires.
VII.Conclusion.
Dans les vingt dernières années du 20ème siècle, les progrès technologiques ont
permis le développement à large échelle de prothèses auditives implantables,
appelées communément implants auditifs.
Un implant auditif est une prothèse auditive le plus souvent partiellement
implantée ayant pour but d’amplifier ou de transformer le son arrivant à
l’oreille. Cela veut dire qu’une partie du système est visible.
En fonction de leur manière d’amplifier le son ou de le transformer. Plusieurs
types d'implants se présentent, qui sont destinés à des situations auditives
particulières mais dont le but commun est de restaurer une fonction auditive
normale ou subnormale et de procurer une intelligibilité en toute
circonstances pour la meilleure tolérance.
(le système auditif)
Le système auditif comprend deux parties:
I. Appareil de transmission:
Formé par les organes de transmission de
l'onde sonore:
A. L’oreille externe: Elle se compose de:
1). Pavillon: Expansion lamelleuse plissée sur
elle-même, armée de fibrocartilage, unie à la
partie latérale de la tête par la partie moyenne
de son tiers antérieur, restant libre dans le
reste de son étendue. Il permet la localisation
des sons et leurs orientation vers le conduit
auditif externe, avec une discrète amplification
sonore.
2). Conduit auditif externe: Canal fibrocartilagineux dans son tiers externe et
osseux dans ses deux tiers internes, en forme de S allongé, recouvert d’un fin
revêtement cutané. Il joue le rôle de caisse de résonance et possède une faible
fonction d’amplification sonore.
B. L’oreille moyenne: Elle se compose de:
1). Caisse du tympan: formée par:
a). L'attique (ou épitympanum): Au dessus du
linteau neuromusculaire formé par la 2ème
portion du nerf facial et du muscle tenseur du
marteau, elle est en rapport avec la pars
flaccida du tympan latéralement.
b). L'atrium: Comprenant le mésotympanum
en haut (en rapport avec la pars tensa du
tympan latéralement) et l'hypotympanum en
bas (en rapport avec le golf de la jugulaire).
Cette cavité abrite la chaîne ossiculaire formée par le marteau, l'enclume et
l'étrier. Elle assure:
- La transmission sonore (transformant l'onde de pression acoustique de l’air
frappant le tympan, en une onde mécanique se propageant le long de la chaîne
ossiculaire vers la fenêtre ovale sur laquelle s'applique la platine de l'étrier).
- L'amplification sonore (réalisée par le bras de levier de la chaîne ossiculaire et
par le rapport des surfaces entre le tympan et la fenêtre ovale).
- La protection de l'oreille interne contre les agressions sonores (grâce à un arc
réflexe appelé le réflexe stapédien).
2). Cavités mastoïdiennes: Anfractuosités développées à partir de la caisse du tympan
grâce à une pneumatisation durant les cinq premières années de la vie. Elles sont toutes
en relation avec l’antre mastoïdien qui est la première cellule à s’être développée et qui
demeure la cavité la plus grande, reliée à la caisse par l’aditus ad antrum. Elle a un rôle
dans la transmission osseuse de l'onde sonore et dans la résonance.
3). Trompe d'eustache: Conduit osseux dans son tiers externe et cartilagineux dans
ses deux tiers internes, faisant communiquer la paroi antérieure de la caisse avec la
paroi latérale du cavum. Elle assure la fonction de drainage et d'équipression de
part et d'autre du tympan.
II. Appareil de perception:
Formé par les organes de perception de l'onde sonore:
A. Labyrinthe antérieur: Le labyrinthe membraneux, logé dans le labyrinthe osseux
(qui le protège), est constitué de l'agencement complexe d’un long tube à parois
conjonctivoépithéliales, entourées de périlymphe et remplies d’endolymphe. Sa
partie antérieure destinée à l'audition est représentée par le canal cochléaire. C'est
un canal a parois conjonctives, triangulaire à la coupe, de 30 mm de longueur,
constitué d'une portion horizontale prolongée d'une autre portion qui reproduit le
trajet du limaçon, séparé de la rampe vestibulaire par la membrane de Reissner, et de
la rampe tympanique par la membrane basilaire qui supporte l’organe de Corti. Ce
dernier est l’élément neurosensoriel de l’audition, partie hautement différenciée de
l’épithélium cochléaire, formée d’un assemblage complexe de cellules sensorielles
(cellules ciliées externes et internes) et de cellules de soutien (piliers externes et
internes, cellules de Deiters, cellules de Hensen, cellules de Claudius).
L'onde sonore transmise via la fenêtre ovale à la périlymphe de la rampe
vestibulaire, provoque la mise en vibration de ces liquides, cette vibration
va se propager à la périlymphe de la rampe tympanique, entraînant un
mouvement de la membrane basilaire sur laquelle repose l'organe de Corti,
ce qui va stimuler et exciter les cellules ciliées permettant de transformer
l’énergie mécanique en signal électrique (phénomène de transduction).
B. Voies cochléaires afférentes sensorielles:
1). Périphériques: Les neurones de 1er ordre, dont le corps cellulaire se trouve dans
le ganglion spiral de Corti (situé dans le canal de Rosenthal), se terminent au
niveau des noyaux cochléaires protubérantiels.
2). Centrales: Les neurones de 2ème ordre prennent le relais au niveau des noyaux
cochléaires, ceux-ci pour la plupart croisent la ligne médiane à travers le corps
trapézoïde et se terminent dans le complexe olivaire supérieur (situé dans le tronc
cérébral). Les neurones de 3ème ordre remontent à travers le lemniscus latéral pour
se terminer au niveau du colliculus inférieur (situé dans le mésencéphale). Les
neurones de 4ème ordre quittent le tronc cérébral et se terminent au niveau du
corps genouillé médian du thalamus. Les neurones de 5ème ordre vont vers le lobe
temporal au niveau de l’aire auditive primaire (aire 41 de Brodmann) puis
secondaire (aire 22 et 42 de Brodmann).
Au total, la projection de chaque cochlée est bilatérale à prédominance croisée. Les
voies cochléaires afférentes transmettent aux cortex auditifs les potentiels d’action
issus de la transduction réalisée par les cellules ciliées.
Le système RetroX®:
(De la société Allemande "Auric")
A. Définition et principe:
Il s'agit d'une prothèse auditive récente semi-
implantable utilisant la technologie d'amplification
classique de l'intensité de l'onde sonore, toujours
en conduction aérienne.
Cependant, le but de ce système est de délivrer
l’amplification acoustique dans le conduit auditif
externe sans obturation de ce dernier (ce qui le
différencie de la prothèse auditive conventionnelle
non implantable).
Il est composé de deux parties:
- Une première est un tube cylindrique creux en titane perforant les parties
molles entre le sillon rétroauriculaire et le conduit auditif externe. Ce tube
sert à transmettre le son, déjà amplifié et traité, au tympan.
- Une seconde partie, qui se clippe sur la partie postérieure rétroauriculaire
du tube, est constituée d'une unité électronique avec un microphone, un
amplificateur et un audioprocesseur.
B. Indications:
Actuellement les indications sont limitées à la surdité de perception bilatérale plus
ou moins symétrique chez l'adulte lorsque l’audioprothèse conventionnelle est
déconseillée.
C. Technique d'implantation:
Sous anesthésie locale, la partie cylindrique en titane de l'implant est placée de
manière transfixiante à partir du sillon rétroauriculaire, passant entre la partie
postéro-inférieure de la conque et l’os mastoïdien, vers le conduit auditif externe.
I. Généralités:
Les implants d’oreille moyenne sont des dispositifs médicaux actifs, destinés à
amplifier les restes acoustiques en cas de fonction cochléaire encore préservée.
Partiellement ou totalement implantables au sein des structures de l’oreille
moyenne, leur but est d’amplifier la vibration des osselets, ou de délivrer
directement l’énergie mécanique à la cochlée par voie osseuse mastoïdienne ou via
les fenêtres ovale ou ronde, de manière à améliorer la fonction de transfert de
l’oreille moyenne à l'oreille interne.
Ils offrent l’avantage de libérer totalement le conduit auditif externe, avec un son
de meilleure qualité et une possibilité d’invisibilité dans le cas des implants
totalement implantables.
Selon leurs mécanisme d'action, on distingue:
- Les implants stimulant la cochlée par voie des fenêtres ovale ou ronde.
- Les implants stimulant la cochlée par voie mastoïdienne.
II. Les implants stimulant la cochlée par voie des fenêtres ovale ou ronde:
A. Définition et principe:
Ce sont des systèmes utilisant des transducteurs électroniques pour transformer le
signal acoustique en un signal vibratoire qui va être transmis à la cochlée. Ils sont
placés ainsi soit sur la chaîne des osselets ou sur des reliquats ossiculaires, soit au
contact des fenêtres ovale ou ronde.
Selon la technologie de leurs transducteurs, deux types se distinguent:
1). Les implants utilisant des transducteurs électromagnétiques: Leurs principe est
d’induire une vibration par un aimant sur lequel transite un courant électrique. Ces
transducteurs sont puissants (intensité du signal de sortie jusqu’à 140 dB) mais
consomment beaucoup d’énergie. Plusieurs modèles se présentent:
a). Le système Vibrant Soundbridge® (De la société Autrichienne "Med-El"): Il s’agit
d’un dispositif semi-implantable; avec une partie externe (contenant un
microphone, un audioprocesseur, une batterie, un aimant et une antenne); et une
partie interne implantée, appelée Vibrating Ossicular Remplacement Prosthesis
VORP (contenant un récepteur, une antenne, un aimant, un processeur qui
transfert un signal électrique à un Floating Mass Transducer FMT). La technique
d’implantation sur chaîne ossiculaire normale se fait par la voie de la
tympanotomie postérieure et/ou la voie du conduit avec accroche du FMT sur la
branche descendante de l’enclume. L’implantation sur chaîne anormale est
possible; le positionnement du FMT se fait sur la fenêtre ronde (après interposition
d’un fascia), sur un reliquat ossiculaire (qui est en général la tête de l’étrier), ou
couplée à une prothèse ossiculaire en titane.
b). Le système Middle Ear Transducer® MET 1000 (De la société Américaine
"Otologics"): C’est un dispositif semi-implantable; composé d’une partie externe
(contenant un microphone, un processeur, une batterie et une antenne externe);
et d’une partie interne implantée (contenant une antenne et un transducteur).
L’implantation se fait après une incision rétroauriculaire et une antroatticotomie
permettant d’adapter le transducteur sur le corps de l’enclume avec une fixation de
ce montage au moyen d’un vis dans la corticale de l’os temporal. Ensuite un test
fonctionnel est effectué pour mesurer les impédances de manière à s’assurer du
couplage idéal entre le transducteur et l’enclume à l’aide du logiciel Transducer
Loading Assistant (fourni par la compagnie). Avant de fermer la peau, il est
impératif de vérifier que l’épaisseur des téguments qui recouvrent l’implant
n’excède pas 6mm. La chirurgie sur chaîne interrompue permet de placer le
transducteur d’une manière adaptée à la situation anatomique, soit sur un reliquat
ossiculaire, soit couplé à une prothèse ossiculaire, soit sur la fenêtre ronde.
c). Le système Carina® MET 7000 (De la société Américaine "Otologics"): La
technologie est celle du MET 1000, mais pour ce produit sont également implantés
le microphone, le processeur et la batterie (la batterie implantée se recharge
quotidiennement par induction sans arrêt de fonctionnement de la prothèse). Les
avantages sont un système totalement implanté.
2). Les implants utilisant des transducteurs piézoélectriques: Ils font appel à la
propriété qu’ont les cristaux de se déformer (modification des dimensions) lors de
l’application d’un champ électrique. Cette déformation est réversible et entraîne
donc un mouvement mécanique. Ces transducteurs sont moins puissants (énergie
vibratoire faible) mais consomment peu d’énergie. Plusieurs modèles se
présentent:
a). Le système Esteem® (De la société Américaine "Envoy Medical Corporation"):
Au contraire des autres implants décrit ci-dessus, ce système n'a pas de
microphone, il collecte des vibrations à l'aide d'un capteur placé sur le corps de
l’enclume (après désarticulation incudostapédienne pour éviter le retour de son),
ces vibrations sont ensuite transmises et amplifiées grâce à un transducteur
piézoélectrique (driver) placé sur la tête de l’étrier. Au total, il s’agit d’un système
totalement implantable qui va remplacer l’articulation incudostapédienne.
Cependant, certains inconvénients ont limité ses indications: absence de gain à
partir de 4000 Hz, la nécessité de changer la batterie régulièrement et
chirurgicalement, la désarticulation de la chaîne qui reste un geste irréversible.
b). Le système Partially Implantable Hearing Aid® (De la société Japonaise "Rion"):
Il s’agit du premier implant d’oreille moyenne à avoir été commercialisé dans les
années 1980, il est actuellement abandonné.
B. Indications:
Classiquement, ces implants s’adressent à l’adulte porteur d’une surdité de
perception pure, endocochléaire, bilatérale relativement symétrique, moyenne à
sévère, non fluctuante, lorsqu'une prothèse conventionnelle est contre-indiquée
ou non satisfaisante.
C. Contre-indications:
- Existence d'une contre-indication chirurgicale.
- Affection évolutive de l'oreille moyenne et des voies cochléaires.
- Surdité évolutive.
D. Avantages:
- Suppression de l’occlusion du conduit auditif externe évitant les intolérances
cutanées et la sensation de corps étranger.
- Absence de l’effet Larsen (définit par le sifflement secondaire au cercle vicieux
créé par le retour acoustique entre l’écouteur et le microphone dans les prothèses
auditives conventionnelles) car le capteur d’entrée (microphone) et le transducteur
de sortie (vibrateur mécanique) sont de nature différente.
- Confort d'utilisation, ces implants sont également discrets, psychologiquement
faciles à adopter et adaptés à la vie professionnelle.
E. Inconvénients:
- Risque propre d’une chirurgie otologique.
- Incompatibilité avec une IRM.
III. Les implants stimulant la cochlée par voie mastoïdienne:
A. Définition et principe:
Autrement appelé prothèse auditive à ancrage osseux (bone anchored hearing aid
BAHA), ce système, semi-implantable, comprend une partie externe (qui comporte un
système électronique contenu dans un boîtier fixé sur un pilier en titane) qui sera vissée
sur une partie interne implantée au niveau de l’os temporal.
Le boitier externe transforme l’information acoustique en une onde vibratoire qui sera
transmise à la partie implantée pour stimuler directement la cochlée via l’os crânien
(grâce à l’élasticité de la mastoïde), sans l’atténuation de la barrière cutanée car le
vibrateur est directement couplé à une partie ostéo-intégrée implantée.
Le caractère semi-implantable fait la différence entre ce système et les prothèses
vibratoires classiques (appliquées sur l’apophyse mastoïde grâce à un serre-tête ou des
branches de lunettes).
Trois modèles sont actuellement disponibles:
- Le système Baha® (De la société Australienne "Cochlear").
- Le système Ponto® (De la société Danoise "Oticon").
- Le système Alpha® (De la société Américaine "Sophono").
B. Indications:
1). Surdités de transmission ou mixte:
- Non opérable ou opérés à plusieurs reprises sans résultat.
- Pour les pertes moyennes < 45 dB en conduction osseuse, et un pourcentage de
discrimination > 60 %, lorsque l’adaptation d’une audioprothèse conventionnelle
est impossible ou contre indiquée. Les situations les plus classiques sont les
suivantes :
- Aplasie majeure avec absence de conduit auditif externe
- Cavité d'évidement pétro-mastoïdien.
- Otorrhée chronique rebelle aux traitements bien conduits.
- Otospongiose sur oreille unique.
2). Surdité de perception unilatérale profonde ou totale: associée à une audition
controlatérale normale ou subnormale dans le but de restaurer une stéréoacousie
(l’audition stéréophonique permet la localisation spatiale des sources sonores
grâce à la perception binaurale). Cet effet disparait chez les patients qui ont une
oreille unique. Cependant, la prothèse BAHA qui permet le transfert transcrânien
des sons du côté cophosé vers le côté sain, peut restaurer cet effet chez ces
patients, elle apporte ainsi une amélioration de l’intelligibilité surtout dans le bruit.
C. Contre-indications:
Les autres cas de surdité de perception pure (bilatérale, non profonde ...).
D. Technique d'implantation:
- Audiométrie vocale en conduction osseuse + TDM pour évaluer l’épaisseur de l’os temporal en
regard du site opératoire.
- L’intervention est réalisée sous anesthésie locale chez l’adulte, et sous anesthésie générale chez
l’enfant.
- Le site d’implantation idéal est à 55 mm en arrière du centre du conduit auditif externe; l’angle
entre le plan horizontal et le plan reliant le centre du CAE et le site d’implantation varie entre 30°
et 45°.
- Introduction d’une aiguille perpendiculaire au site d’implantation pour calculer l’épaisseur du
tissu mou externe (la longueur du pilier en titane à implanter est égale à celle du tissu mou plus
03 mm).
- Infiltration locale à la xylocaïne-adrénaline au tour du site de l’implant (mais pas à
l’emplacement de l’implant afin de ne pas épaissir le tissu mou.
- Incision cutanée circulaire minimale à l’aide d’un emporte-pièce de 05 mm de diamètre.
- Résection du tissu mou jusqu’au périoste.
- Fraisage d’un orifice osseux de 03 mm de profondeur.
- Insertion de l’implant dans l’orifice osseux à l’aide du système Fast® avec vis autotaraudante sous
irrigation abondante.
- Pansement avec mise en place d’une capsule de cicatrisation clipée sur l’implant pendant une
semaine.
- Un délai d’ostéo-intégration de 1 mois est nécessaire avant de pouvoir cliper le boitier
électronique externe sur l’implant.
E. Avantages:
- Meilleure compréhension :
- d’un interlocuteur placé du côté sourd.
- d’une conversation en groupe ou dans le bruit.
- Récupération de la capacité de localisation spatiale des sons
- Absence de l’effet Larsen.
F. Inconvénients:
- Risques chirurgicaux (blessures des méninges et du sinus latéral).
- L'implant transcutané impose une hygiène rigoureuse pour éviter toute infection,
surtout en cas de peau grasse ou eczémateuse.
Implant cochléaire:
A. Définition:
L’implant cochléaire est un système semi-implantable utilisant un transducteur qui
transforme le signal acoustique en un signal électrique qui stimule directement le
nerf auditif.
Ce système comprend une partie externe (contenant un microphone, un
audioprocesseur et une antenne-aimant) avec une partie interne implantable
(contenant un récepteur-stimulateur et un porte-électrode).
Quatre modèles sont utilisés actuellement:
- Le système Nucléus® (de la société Australienne "Cochlear").
- Le système Digisonic® (de la société Française "Neurelec").
- Le système Pulsar® (de la société Autrichienne "Med-EL").
- Le système Clarion® (de la société Américaine "Advanced Bionics").
B. Principe:
1. Le microphone capte le son et le transmet à l’audioprocesseur.
2. Qui sélectionne et code les éléments sonores les plus utiles à la compréhension de la parole.
3. Ce signal atteint le récepteur-stimulateur sous cutané par radiofréquence via l’antenne magnétique.
4. Le récepteur-stimulateur transforme le signal sonore en impulsions électriques.
5. Et les transmet au faisceau d’électrodes inséré dans la rampe tympanique de la cochlée.
6. Puis au nerf auditif.
C. Indications:
1). La surdité profonde bilatérale: Lorsque l'atteinte des deux oreilles est identique,
on implante généralement l'oreille droite chez les droitiers, ou la gauche chez les
gauchers. Pour envisager la mise en place de cet appareil:
- La motivation du patient (ou son entourage familial s'il s'agit d'un jeune
enfant) et son information doivent être satisfaisantes. Il doit avoir bien compris que
l'audition nouvelle sera différente de l'audition qu'il a pu connaître, et que des
efforts de rééducation devront être poursuivis.
- Cependant, chez l'enfant qui a déjà entendu et qui a déjà commencé à
parler, les indications sont encore plus urgentes pour éviter que ne se détériorent
les acquis antérieurs. Chez l'enfant dont la surdité survient avant l'installation du
langage, il est urgent d'implanter avant que ne s'installe une atrophie des centres
auditifs du cerveau. L’âge d'implantation se situe en général entre 18 mois et cinq
ans.
2). La surdité sévère bilatérale: Si la prothèse la plus puissante donne une
intelligibilité de la parole inférieure à 30 % sans l'aide de la lecture labiale.
L'implant cochléaire sera placé sur l'oreille la moins bonne.
D. Contre-indications:
- Aplasie du nerf cochléaire confirmée par l’IRM.
- Aplasie cochléaire.
- Ossification cochléaire.
E. Technique d'implantation:
1). Matériel:
- Le matériel nécessaire à toute chirurgie de l’oreille moyenne.
- Un système de monitorage du nerf facial.
- Un appareil pour le recueil des PEA.
- Un implant cochléaire.
2). Préparation du malade:
- Malade est en décubitus dorsal, tête tournée du côté opposé à l’opérateur
mettant la mastoïde dans un plan horizontal.
- Mise en place d’un monitorage du nerf facial.
- L’intervention se pratique sous anesthésie générale.
2). Technique proprement dite:
- Incision rétroauriculaire.
- Mastoïdectomie.
- Réalisation du site d’accueil pour le récepteur-stimulateur (une cavité pour le
loger est fraisée derrière la cavité de mastoïdectomie).
- Tympanotomie postérieure (prolongée vers le bas pour bien repérer la fenêtre
ronde, elle est visible 02 mm au-dessous de l’étrier).
- Cochléostomie et insertion du porte-électrode:
- Fraisage minutieux de la partie antérosupérieure de la fenêtre ronde.
- L’issue de liquide périlymphatique confirme l’ouverture de la rampe
tympanique.
- La cochléostomie est ensuite élargie à la demande jusqu’à obtention de
la taille nécessaire au passage du faisceau d’électrodes.
- L’insertion du porte-électrode dans la rampe tympanique est suivie par la
fixation du stimulateur dans sa loge.
3). Vérification de l’implant:
- Radiographie en incidence de Stenvers.
- Le fonctionnement de l’implant est testé par la mesure des PEA.
F. Précautions post-opératoires:
L’implanté devra éviter:
- Tout sport de contact.
- Tout rayonnement ionisant.
- L’électrocoagulation monopolaire au cours d’une chirurgie.
- Une IRM.
G. Suites opératoires et complications:
- Les suites opératoires sont généralement simples, mis à part quelques vertiges et
bourdonnements d’oreille plus fréquents chez l’adulte. Des complications peuvent se
voir très rarement à type:
- De fièvre.
- D’infection de la plaie.
- De méningite.
- Le suivi est réalisé par une équipe multidisciplinaire ORL, orthophonique et
psychologique.
- L’activation initiale de l’implant est programmée vers la fin du 1er mois post-
opératoire.
- Le rythme de suivi pour l’évaluation et les réglages des programmes du processeur
avec une rééducation orthophonique est variable d’un enfant à un autre:
- Tous les deux mois jusqu’à la fin de la 1ère année.
- Tous les trois mois durant la 2ème année.
- Tous les quatre mois durant la 3ème année.
- Tous les ans par la suite.
I. Implant auditif du tronc cérébral:
A. Définition:
L’implant du tronc cérébral (auditory brainstem implant ABI) est un système semi-
implantable utilisant un transducteur qui transforme le signal acoustique en un signal
électrique qui stimule directement les noyaux cochléaires situés dans le tronc cérébral.
Ce système comprend une partie externe (contenant un microphone, un
audioprocesseur et une antenne-aimant) avec une partie interne implantable
(contenant un récepteur-stimulateur et un porte-électrode comprenant 21 électrodes).
Quatre modèles sont utilisés actuellement:
- Le système Nucléus® ABI (de la société Australienne "Cochlear").
- Le système Digisonic® ABI (de la société Française "Neurelec").
- Le système Medel® ABI (de la société Autrichienne "Med-EL").
- Le système Clarion® ABI (de la société Américaine "Advanced Bionics").
B. Principe:
Le principe de l’implant auditif du tronc cérébral est directement dérivé de celui de
l’implant cochléaire. Le recueil du message sonore, son traitement et son
acheminement par un récepteur placé au niveau mastoïdien se font selon les
mêmes principes.
La différence principale repose sur la forme du porte-électrode qui, dans le cas de
l’implant du tronc cérébral, doit être configuré pour s’adapter à l’anatomie du tronc
cérébral (le porte-électrode est placé dans le récessus latéral du 4ème ventricule, les
électrodes sont dirigés vers les noyaux cochléaires).
C. Indications:
1). Surdités de perception profondes endocochléaires: Les cas où l'implantation
cochléaire est impossible (aplasie ou ossification cochléaires).
2). Surdités de perception profondes rétrocochléaires: Atteinte du nerf auditif
d'origine tumorale (neurofibromatose de type 2...) ou traumatique (fracture du
rocher...).
D. Technique d'implantation:
- L’intervention se pratique sous anesthésie générale et a pour but la mise en place
des électrodes dans les noyaux cochléaires.
- Le choix de la voie d’abord dépend de la pathologie en cause (voie
translabyrinthique en cas de pathologie tumorale, sinon voie rétrosigmoïde).
- Confection d’une logette pour le récepteur-stimulateur au niveau mastoïdien,
identique à celle réalisée lors de l’implantation cochléaire.
- Exérèse d’une éventuelle tumeur.
- Insertion du porte-électrode au niveau du récessus latéral du 4ème ventricule.
- Vérification du bon emplacement des électrodes à l’aide des PEA après
stimulation des électrodes (il faut également s’assurer que la stimulation des
électrodes ne s’accompagne pas d’effets sur les autres structures nerveuses de
voisinage).
E. Suites opératoires et complications:
Les suites opératoires et les modalités de suivi sont les mêmes que celles de
l'implant cochléaire.
II. Implant du mésencéphale:
Le colliculus inférieur représente une bonne alternative par rapport aux implants
du tronc cérébral grâce à son accessibilité chirurgicale et sa stratification en bandes
de fréquences.
Cet implant (Auditory Mid-Brain implant) fait actuellement l’objet de recherches
scientifiques.
Les implants auditifs disponibles permettent de proposer une
réhabilitation auditive quelle que soit la cause et la sévérité de
l’atteinte auditive. Cependant, la recherche actuelle essaie de
perfectionner le plus possible ces différents implants et de
développer des modèles complètement implantables.

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Implants en otologie

  • 2. I. Introduction. II. Rappel anatomo-physiologique (le système auditif). III. Implants auditifs de l’oreille externe. IV. Implants auditifs de l’oreille moyenne. V. Implants auditifs de l’oreille interne. VI. Implants auditifs des voies cochléaires. VII.Conclusion.
  • 3. Dans les vingt dernières années du 20ème siècle, les progrès technologiques ont permis le développement à large échelle de prothèses auditives implantables, appelées communément implants auditifs. Un implant auditif est une prothèse auditive le plus souvent partiellement implantée ayant pour but d’amplifier ou de transformer le son arrivant à l’oreille. Cela veut dire qu’une partie du système est visible. En fonction de leur manière d’amplifier le son ou de le transformer. Plusieurs types d'implants se présentent, qui sont destinés à des situations auditives particulières mais dont le but commun est de restaurer une fonction auditive normale ou subnormale et de procurer une intelligibilité en toute circonstances pour la meilleure tolérance.
  • 5. Le système auditif comprend deux parties: I. Appareil de transmission: Formé par les organes de transmission de l'onde sonore: A. L’oreille externe: Elle se compose de: 1). Pavillon: Expansion lamelleuse plissée sur elle-même, armée de fibrocartilage, unie à la partie latérale de la tête par la partie moyenne de son tiers antérieur, restant libre dans le reste de son étendue. Il permet la localisation des sons et leurs orientation vers le conduit auditif externe, avec une discrète amplification sonore.
  • 6. 2). Conduit auditif externe: Canal fibrocartilagineux dans son tiers externe et osseux dans ses deux tiers internes, en forme de S allongé, recouvert d’un fin revêtement cutané. Il joue le rôle de caisse de résonance et possède une faible fonction d’amplification sonore.
  • 7. B. L’oreille moyenne: Elle se compose de: 1). Caisse du tympan: formée par: a). L'attique (ou épitympanum): Au dessus du linteau neuromusculaire formé par la 2ème portion du nerf facial et du muscle tenseur du marteau, elle est en rapport avec la pars flaccida du tympan latéralement. b). L'atrium: Comprenant le mésotympanum en haut (en rapport avec la pars tensa du tympan latéralement) et l'hypotympanum en bas (en rapport avec le golf de la jugulaire).
  • 8. Cette cavité abrite la chaîne ossiculaire formée par le marteau, l'enclume et l'étrier. Elle assure: - La transmission sonore (transformant l'onde de pression acoustique de l’air frappant le tympan, en une onde mécanique se propageant le long de la chaîne ossiculaire vers la fenêtre ovale sur laquelle s'applique la platine de l'étrier). - L'amplification sonore (réalisée par le bras de levier de la chaîne ossiculaire et par le rapport des surfaces entre le tympan et la fenêtre ovale). - La protection de l'oreille interne contre les agressions sonores (grâce à un arc réflexe appelé le réflexe stapédien).
  • 9. 2). Cavités mastoïdiennes: Anfractuosités développées à partir de la caisse du tympan grâce à une pneumatisation durant les cinq premières années de la vie. Elles sont toutes en relation avec l’antre mastoïdien qui est la première cellule à s’être développée et qui demeure la cavité la plus grande, reliée à la caisse par l’aditus ad antrum. Elle a un rôle dans la transmission osseuse de l'onde sonore et dans la résonance.
  • 10. 3). Trompe d'eustache: Conduit osseux dans son tiers externe et cartilagineux dans ses deux tiers internes, faisant communiquer la paroi antérieure de la caisse avec la paroi latérale du cavum. Elle assure la fonction de drainage et d'équipression de part et d'autre du tympan.
  • 11. II. Appareil de perception: Formé par les organes de perception de l'onde sonore: A. Labyrinthe antérieur: Le labyrinthe membraneux, logé dans le labyrinthe osseux (qui le protège), est constitué de l'agencement complexe d’un long tube à parois conjonctivoépithéliales, entourées de périlymphe et remplies d’endolymphe. Sa partie antérieure destinée à l'audition est représentée par le canal cochléaire. C'est un canal a parois conjonctives, triangulaire à la coupe, de 30 mm de longueur, constitué d'une portion horizontale prolongée d'une autre portion qui reproduit le trajet du limaçon, séparé de la rampe vestibulaire par la membrane de Reissner, et de la rampe tympanique par la membrane basilaire qui supporte l’organe de Corti. Ce dernier est l’élément neurosensoriel de l’audition, partie hautement différenciée de l’épithélium cochléaire, formée d’un assemblage complexe de cellules sensorielles (cellules ciliées externes et internes) et de cellules de soutien (piliers externes et internes, cellules de Deiters, cellules de Hensen, cellules de Claudius).
  • 12.
  • 13. L'onde sonore transmise via la fenêtre ovale à la périlymphe de la rampe vestibulaire, provoque la mise en vibration de ces liquides, cette vibration va se propager à la périlymphe de la rampe tympanique, entraînant un mouvement de la membrane basilaire sur laquelle repose l'organe de Corti, ce qui va stimuler et exciter les cellules ciliées permettant de transformer l’énergie mécanique en signal électrique (phénomène de transduction).
  • 14. B. Voies cochléaires afférentes sensorielles: 1). Périphériques: Les neurones de 1er ordre, dont le corps cellulaire se trouve dans le ganglion spiral de Corti (situé dans le canal de Rosenthal), se terminent au niveau des noyaux cochléaires protubérantiels. 2). Centrales: Les neurones de 2ème ordre prennent le relais au niveau des noyaux cochléaires, ceux-ci pour la plupart croisent la ligne médiane à travers le corps trapézoïde et se terminent dans le complexe olivaire supérieur (situé dans le tronc cérébral). Les neurones de 3ème ordre remontent à travers le lemniscus latéral pour se terminer au niveau du colliculus inférieur (situé dans le mésencéphale). Les neurones de 4ème ordre quittent le tronc cérébral et se terminent au niveau du corps genouillé médian du thalamus. Les neurones de 5ème ordre vont vers le lobe temporal au niveau de l’aire auditive primaire (aire 41 de Brodmann) puis secondaire (aire 22 et 42 de Brodmann). Au total, la projection de chaque cochlée est bilatérale à prédominance croisée. Les voies cochléaires afférentes transmettent aux cortex auditifs les potentiels d’action issus de la transduction réalisée par les cellules ciliées.
  • 15.
  • 16.
  • 17. Le système RetroX®: (De la société Allemande "Auric") A. Définition et principe: Il s'agit d'une prothèse auditive récente semi- implantable utilisant la technologie d'amplification classique de l'intensité de l'onde sonore, toujours en conduction aérienne. Cependant, le but de ce système est de délivrer l’amplification acoustique dans le conduit auditif externe sans obturation de ce dernier (ce qui le différencie de la prothèse auditive conventionnelle non implantable).
  • 18. Il est composé de deux parties: - Une première est un tube cylindrique creux en titane perforant les parties molles entre le sillon rétroauriculaire et le conduit auditif externe. Ce tube sert à transmettre le son, déjà amplifié et traité, au tympan. - Une seconde partie, qui se clippe sur la partie postérieure rétroauriculaire du tube, est constituée d'une unité électronique avec un microphone, un amplificateur et un audioprocesseur.
  • 19. B. Indications: Actuellement les indications sont limitées à la surdité de perception bilatérale plus ou moins symétrique chez l'adulte lorsque l’audioprothèse conventionnelle est déconseillée. C. Technique d'implantation: Sous anesthésie locale, la partie cylindrique en titane de l'implant est placée de manière transfixiante à partir du sillon rétroauriculaire, passant entre la partie postéro-inférieure de la conque et l’os mastoïdien, vers le conduit auditif externe.
  • 20.
  • 21.
  • 22. I. Généralités: Les implants d’oreille moyenne sont des dispositifs médicaux actifs, destinés à amplifier les restes acoustiques en cas de fonction cochléaire encore préservée. Partiellement ou totalement implantables au sein des structures de l’oreille moyenne, leur but est d’amplifier la vibration des osselets, ou de délivrer directement l’énergie mécanique à la cochlée par voie osseuse mastoïdienne ou via les fenêtres ovale ou ronde, de manière à améliorer la fonction de transfert de l’oreille moyenne à l'oreille interne. Ils offrent l’avantage de libérer totalement le conduit auditif externe, avec un son de meilleure qualité et une possibilité d’invisibilité dans le cas des implants totalement implantables. Selon leurs mécanisme d'action, on distingue: - Les implants stimulant la cochlée par voie des fenêtres ovale ou ronde. - Les implants stimulant la cochlée par voie mastoïdienne.
  • 23. II. Les implants stimulant la cochlée par voie des fenêtres ovale ou ronde: A. Définition et principe: Ce sont des systèmes utilisant des transducteurs électroniques pour transformer le signal acoustique en un signal vibratoire qui va être transmis à la cochlée. Ils sont placés ainsi soit sur la chaîne des osselets ou sur des reliquats ossiculaires, soit au contact des fenêtres ovale ou ronde. Selon la technologie de leurs transducteurs, deux types se distinguent:
  • 24. 1). Les implants utilisant des transducteurs électromagnétiques: Leurs principe est d’induire une vibration par un aimant sur lequel transite un courant électrique. Ces transducteurs sont puissants (intensité du signal de sortie jusqu’à 140 dB) mais consomment beaucoup d’énergie. Plusieurs modèles se présentent:
  • 25. a). Le système Vibrant Soundbridge® (De la société Autrichienne "Med-El"): Il s’agit d’un dispositif semi-implantable; avec une partie externe (contenant un microphone, un audioprocesseur, une batterie, un aimant et une antenne); et une partie interne implantée, appelée Vibrating Ossicular Remplacement Prosthesis VORP (contenant un récepteur, une antenne, un aimant, un processeur qui transfert un signal électrique à un Floating Mass Transducer FMT). La technique d’implantation sur chaîne ossiculaire normale se fait par la voie de la tympanotomie postérieure et/ou la voie du conduit avec accroche du FMT sur la branche descendante de l’enclume. L’implantation sur chaîne anormale est possible; le positionnement du FMT se fait sur la fenêtre ronde (après interposition d’un fascia), sur un reliquat ossiculaire (qui est en général la tête de l’étrier), ou couplée à une prothèse ossiculaire en titane.
  • 26.
  • 27. b). Le système Middle Ear Transducer® MET 1000 (De la société Américaine "Otologics"): C’est un dispositif semi-implantable; composé d’une partie externe (contenant un microphone, un processeur, une batterie et une antenne externe); et d’une partie interne implantée (contenant une antenne et un transducteur). L’implantation se fait après une incision rétroauriculaire et une antroatticotomie permettant d’adapter le transducteur sur le corps de l’enclume avec une fixation de ce montage au moyen d’un vis dans la corticale de l’os temporal. Ensuite un test fonctionnel est effectué pour mesurer les impédances de manière à s’assurer du couplage idéal entre le transducteur et l’enclume à l’aide du logiciel Transducer Loading Assistant (fourni par la compagnie). Avant de fermer la peau, il est impératif de vérifier que l’épaisseur des téguments qui recouvrent l’implant n’excède pas 6mm. La chirurgie sur chaîne interrompue permet de placer le transducteur d’une manière adaptée à la situation anatomique, soit sur un reliquat ossiculaire, soit couplé à une prothèse ossiculaire, soit sur la fenêtre ronde.
  • 28.
  • 29. c). Le système Carina® MET 7000 (De la société Américaine "Otologics"): La technologie est celle du MET 1000, mais pour ce produit sont également implantés le microphone, le processeur et la batterie (la batterie implantée se recharge quotidiennement par induction sans arrêt de fonctionnement de la prothèse). Les avantages sont un système totalement implanté.
  • 30. 2). Les implants utilisant des transducteurs piézoélectriques: Ils font appel à la propriété qu’ont les cristaux de se déformer (modification des dimensions) lors de l’application d’un champ électrique. Cette déformation est réversible et entraîne donc un mouvement mécanique. Ces transducteurs sont moins puissants (énergie vibratoire faible) mais consomment peu d’énergie. Plusieurs modèles se présentent:
  • 31. a). Le système Esteem® (De la société Américaine "Envoy Medical Corporation"): Au contraire des autres implants décrit ci-dessus, ce système n'a pas de microphone, il collecte des vibrations à l'aide d'un capteur placé sur le corps de l’enclume (après désarticulation incudostapédienne pour éviter le retour de son), ces vibrations sont ensuite transmises et amplifiées grâce à un transducteur piézoélectrique (driver) placé sur la tête de l’étrier. Au total, il s’agit d’un système totalement implantable qui va remplacer l’articulation incudostapédienne. Cependant, certains inconvénients ont limité ses indications: absence de gain à partir de 4000 Hz, la nécessité de changer la batterie régulièrement et chirurgicalement, la désarticulation de la chaîne qui reste un geste irréversible.
  • 32. b). Le système Partially Implantable Hearing Aid® (De la société Japonaise "Rion"): Il s’agit du premier implant d’oreille moyenne à avoir été commercialisé dans les années 1980, il est actuellement abandonné.
  • 33. B. Indications: Classiquement, ces implants s’adressent à l’adulte porteur d’une surdité de perception pure, endocochléaire, bilatérale relativement symétrique, moyenne à sévère, non fluctuante, lorsqu'une prothèse conventionnelle est contre-indiquée ou non satisfaisante. C. Contre-indications: - Existence d'une contre-indication chirurgicale. - Affection évolutive de l'oreille moyenne et des voies cochléaires. - Surdité évolutive.
  • 34. D. Avantages: - Suppression de l’occlusion du conduit auditif externe évitant les intolérances cutanées et la sensation de corps étranger. - Absence de l’effet Larsen (définit par le sifflement secondaire au cercle vicieux créé par le retour acoustique entre l’écouteur et le microphone dans les prothèses auditives conventionnelles) car le capteur d’entrée (microphone) et le transducteur de sortie (vibrateur mécanique) sont de nature différente. - Confort d'utilisation, ces implants sont également discrets, psychologiquement faciles à adopter et adaptés à la vie professionnelle. E. Inconvénients: - Risque propre d’une chirurgie otologique. - Incompatibilité avec une IRM.
  • 35. III. Les implants stimulant la cochlée par voie mastoïdienne: A. Définition et principe: Autrement appelé prothèse auditive à ancrage osseux (bone anchored hearing aid BAHA), ce système, semi-implantable, comprend une partie externe (qui comporte un système électronique contenu dans un boîtier fixé sur un pilier en titane) qui sera vissée sur une partie interne implantée au niveau de l’os temporal. Le boitier externe transforme l’information acoustique en une onde vibratoire qui sera transmise à la partie implantée pour stimuler directement la cochlée via l’os crânien (grâce à l’élasticité de la mastoïde), sans l’atténuation de la barrière cutanée car le vibrateur est directement couplé à une partie ostéo-intégrée implantée. Le caractère semi-implantable fait la différence entre ce système et les prothèses vibratoires classiques (appliquées sur l’apophyse mastoïde grâce à un serre-tête ou des branches de lunettes). Trois modèles sont actuellement disponibles: - Le système Baha® (De la société Australienne "Cochlear"). - Le système Ponto® (De la société Danoise "Oticon"). - Le système Alpha® (De la société Américaine "Sophono").
  • 36.
  • 37. B. Indications: 1). Surdités de transmission ou mixte: - Non opérable ou opérés à plusieurs reprises sans résultat. - Pour les pertes moyennes < 45 dB en conduction osseuse, et un pourcentage de discrimination > 60 %, lorsque l’adaptation d’une audioprothèse conventionnelle est impossible ou contre indiquée. Les situations les plus classiques sont les suivantes : - Aplasie majeure avec absence de conduit auditif externe - Cavité d'évidement pétro-mastoïdien. - Otorrhée chronique rebelle aux traitements bien conduits. - Otospongiose sur oreille unique. 2). Surdité de perception unilatérale profonde ou totale: associée à une audition controlatérale normale ou subnormale dans le but de restaurer une stéréoacousie (l’audition stéréophonique permet la localisation spatiale des sources sonores grâce à la perception binaurale). Cet effet disparait chez les patients qui ont une oreille unique. Cependant, la prothèse BAHA qui permet le transfert transcrânien des sons du côté cophosé vers le côté sain, peut restaurer cet effet chez ces patients, elle apporte ainsi une amélioration de l’intelligibilité surtout dans le bruit.
  • 38. C. Contre-indications: Les autres cas de surdité de perception pure (bilatérale, non profonde ...).
  • 39. D. Technique d'implantation: - Audiométrie vocale en conduction osseuse + TDM pour évaluer l’épaisseur de l’os temporal en regard du site opératoire. - L’intervention est réalisée sous anesthésie locale chez l’adulte, et sous anesthésie générale chez l’enfant. - Le site d’implantation idéal est à 55 mm en arrière du centre du conduit auditif externe; l’angle entre le plan horizontal et le plan reliant le centre du CAE et le site d’implantation varie entre 30° et 45°. - Introduction d’une aiguille perpendiculaire au site d’implantation pour calculer l’épaisseur du tissu mou externe (la longueur du pilier en titane à implanter est égale à celle du tissu mou plus 03 mm). - Infiltration locale à la xylocaïne-adrénaline au tour du site de l’implant (mais pas à l’emplacement de l’implant afin de ne pas épaissir le tissu mou. - Incision cutanée circulaire minimale à l’aide d’un emporte-pièce de 05 mm de diamètre. - Résection du tissu mou jusqu’au périoste. - Fraisage d’un orifice osseux de 03 mm de profondeur. - Insertion de l’implant dans l’orifice osseux à l’aide du système Fast® avec vis autotaraudante sous irrigation abondante. - Pansement avec mise en place d’une capsule de cicatrisation clipée sur l’implant pendant une semaine. - Un délai d’ostéo-intégration de 1 mois est nécessaire avant de pouvoir cliper le boitier électronique externe sur l’implant.
  • 40. E. Avantages: - Meilleure compréhension : - d’un interlocuteur placé du côté sourd. - d’une conversation en groupe ou dans le bruit. - Récupération de la capacité de localisation spatiale des sons - Absence de l’effet Larsen. F. Inconvénients: - Risques chirurgicaux (blessures des méninges et du sinus latéral). - L'implant transcutané impose une hygiène rigoureuse pour éviter toute infection, surtout en cas de peau grasse ou eczémateuse.
  • 41.
  • 42. Implant cochléaire: A. Définition: L’implant cochléaire est un système semi-implantable utilisant un transducteur qui transforme le signal acoustique en un signal électrique qui stimule directement le nerf auditif. Ce système comprend une partie externe (contenant un microphone, un audioprocesseur et une antenne-aimant) avec une partie interne implantable (contenant un récepteur-stimulateur et un porte-électrode). Quatre modèles sont utilisés actuellement: - Le système Nucléus® (de la société Australienne "Cochlear"). - Le système Digisonic® (de la société Française "Neurelec"). - Le système Pulsar® (de la société Autrichienne "Med-EL"). - Le système Clarion® (de la société Américaine "Advanced Bionics").
  • 43. B. Principe: 1. Le microphone capte le son et le transmet à l’audioprocesseur. 2. Qui sélectionne et code les éléments sonores les plus utiles à la compréhension de la parole. 3. Ce signal atteint le récepteur-stimulateur sous cutané par radiofréquence via l’antenne magnétique. 4. Le récepteur-stimulateur transforme le signal sonore en impulsions électriques. 5. Et les transmet au faisceau d’électrodes inséré dans la rampe tympanique de la cochlée. 6. Puis au nerf auditif.
  • 44. C. Indications: 1). La surdité profonde bilatérale: Lorsque l'atteinte des deux oreilles est identique, on implante généralement l'oreille droite chez les droitiers, ou la gauche chez les gauchers. Pour envisager la mise en place de cet appareil: - La motivation du patient (ou son entourage familial s'il s'agit d'un jeune enfant) et son information doivent être satisfaisantes. Il doit avoir bien compris que l'audition nouvelle sera différente de l'audition qu'il a pu connaître, et que des efforts de rééducation devront être poursuivis. - Cependant, chez l'enfant qui a déjà entendu et qui a déjà commencé à parler, les indications sont encore plus urgentes pour éviter que ne se détériorent les acquis antérieurs. Chez l'enfant dont la surdité survient avant l'installation du langage, il est urgent d'implanter avant que ne s'installe une atrophie des centres auditifs du cerveau. L’âge d'implantation se situe en général entre 18 mois et cinq ans. 2). La surdité sévère bilatérale: Si la prothèse la plus puissante donne une intelligibilité de la parole inférieure à 30 % sans l'aide de la lecture labiale. L'implant cochléaire sera placé sur l'oreille la moins bonne.
  • 45. D. Contre-indications: - Aplasie du nerf cochléaire confirmée par l’IRM. - Aplasie cochléaire. - Ossification cochléaire.
  • 46. E. Technique d'implantation: 1). Matériel: - Le matériel nécessaire à toute chirurgie de l’oreille moyenne. - Un système de monitorage du nerf facial. - Un appareil pour le recueil des PEA. - Un implant cochléaire. 2). Préparation du malade: - Malade est en décubitus dorsal, tête tournée du côté opposé à l’opérateur mettant la mastoïde dans un plan horizontal. - Mise en place d’un monitorage du nerf facial. - L’intervention se pratique sous anesthésie générale.
  • 47. 2). Technique proprement dite: - Incision rétroauriculaire. - Mastoïdectomie. - Réalisation du site d’accueil pour le récepteur-stimulateur (une cavité pour le loger est fraisée derrière la cavité de mastoïdectomie). - Tympanotomie postérieure (prolongée vers le bas pour bien repérer la fenêtre ronde, elle est visible 02 mm au-dessous de l’étrier). - Cochléostomie et insertion du porte-électrode: - Fraisage minutieux de la partie antérosupérieure de la fenêtre ronde. - L’issue de liquide périlymphatique confirme l’ouverture de la rampe tympanique. - La cochléostomie est ensuite élargie à la demande jusqu’à obtention de la taille nécessaire au passage du faisceau d’électrodes. - L’insertion du porte-électrode dans la rampe tympanique est suivie par la fixation du stimulateur dans sa loge. 3). Vérification de l’implant: - Radiographie en incidence de Stenvers. - Le fonctionnement de l’implant est testé par la mesure des PEA.
  • 48. F. Précautions post-opératoires: L’implanté devra éviter: - Tout sport de contact. - Tout rayonnement ionisant. - L’électrocoagulation monopolaire au cours d’une chirurgie. - Une IRM.
  • 49. G. Suites opératoires et complications: - Les suites opératoires sont généralement simples, mis à part quelques vertiges et bourdonnements d’oreille plus fréquents chez l’adulte. Des complications peuvent se voir très rarement à type: - De fièvre. - D’infection de la plaie. - De méningite. - Le suivi est réalisé par une équipe multidisciplinaire ORL, orthophonique et psychologique. - L’activation initiale de l’implant est programmée vers la fin du 1er mois post- opératoire. - Le rythme de suivi pour l’évaluation et les réglages des programmes du processeur avec une rééducation orthophonique est variable d’un enfant à un autre: - Tous les deux mois jusqu’à la fin de la 1ère année. - Tous les trois mois durant la 2ème année. - Tous les quatre mois durant la 3ème année. - Tous les ans par la suite.
  • 50.
  • 51. I. Implant auditif du tronc cérébral: A. Définition: L’implant du tronc cérébral (auditory brainstem implant ABI) est un système semi- implantable utilisant un transducteur qui transforme le signal acoustique en un signal électrique qui stimule directement les noyaux cochléaires situés dans le tronc cérébral. Ce système comprend une partie externe (contenant un microphone, un audioprocesseur et une antenne-aimant) avec une partie interne implantable (contenant un récepteur-stimulateur et un porte-électrode comprenant 21 électrodes). Quatre modèles sont utilisés actuellement: - Le système Nucléus® ABI (de la société Australienne "Cochlear"). - Le système Digisonic® ABI (de la société Française "Neurelec"). - Le système Medel® ABI (de la société Autrichienne "Med-EL"). - Le système Clarion® ABI (de la société Américaine "Advanced Bionics").
  • 52. B. Principe: Le principe de l’implant auditif du tronc cérébral est directement dérivé de celui de l’implant cochléaire. Le recueil du message sonore, son traitement et son acheminement par un récepteur placé au niveau mastoïdien se font selon les mêmes principes. La différence principale repose sur la forme du porte-électrode qui, dans le cas de l’implant du tronc cérébral, doit être configuré pour s’adapter à l’anatomie du tronc cérébral (le porte-électrode est placé dans le récessus latéral du 4ème ventricule, les électrodes sont dirigés vers les noyaux cochléaires).
  • 53. C. Indications: 1). Surdités de perception profondes endocochléaires: Les cas où l'implantation cochléaire est impossible (aplasie ou ossification cochléaires). 2). Surdités de perception profondes rétrocochléaires: Atteinte du nerf auditif d'origine tumorale (neurofibromatose de type 2...) ou traumatique (fracture du rocher...).
  • 54. D. Technique d'implantation: - L’intervention se pratique sous anesthésie générale et a pour but la mise en place des électrodes dans les noyaux cochléaires. - Le choix de la voie d’abord dépend de la pathologie en cause (voie translabyrinthique en cas de pathologie tumorale, sinon voie rétrosigmoïde). - Confection d’une logette pour le récepteur-stimulateur au niveau mastoïdien, identique à celle réalisée lors de l’implantation cochléaire. - Exérèse d’une éventuelle tumeur. - Insertion du porte-électrode au niveau du récessus latéral du 4ème ventricule. - Vérification du bon emplacement des électrodes à l’aide des PEA après stimulation des électrodes (il faut également s’assurer que la stimulation des électrodes ne s’accompagne pas d’effets sur les autres structures nerveuses de voisinage).
  • 55. E. Suites opératoires et complications: Les suites opératoires et les modalités de suivi sont les mêmes que celles de l'implant cochléaire.
  • 56. II. Implant du mésencéphale: Le colliculus inférieur représente une bonne alternative par rapport aux implants du tronc cérébral grâce à son accessibilité chirurgicale et sa stratification en bandes de fréquences. Cet implant (Auditory Mid-Brain implant) fait actuellement l’objet de recherches scientifiques.
  • 57. Les implants auditifs disponibles permettent de proposer une réhabilitation auditive quelle que soit la cause et la sévérité de l’atteinte auditive. Cependant, la recherche actuelle essaie de perfectionner le plus possible ces différents implants et de développer des modèles complètement implantables.