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DEPARTEMENT DU PATRIMOINE CULTUREL
                 MANAGEMENT DE LA CULTURE ET DES MEDIAS




                      EVALUATION DU COURS

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                                   SUJET

              Pourquoi parle t-on d’industries culturelles ?
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                             traditionnelles ?
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                                 Rendu de


                       AGBODJAVOU K. Edem




                        Année universitaire : 2007-2009
1. Les origines du terme

Le terme « industrie culturelle » au singulier est utilisé la première fois en 1947 par Horkheimer et
Adorno de l’école de Frankfort1, et ceci de façon péjorative pour mettre en évidence les risques de
perversion de l’art face à l’application des techniques de production industrielle aux œuvres culturelles.
Faisant ainsi écho à beaucoup d’autres de leurs contemporains, critiques d’art, historiens et
sociologues, Horkheimer et Adorno voulaient par cette expression qu’ils ont intentionnellement voulu
antinomique, défendre la théorie de l’art pour l’art.
Pour eux, l’art à cause de son caractère symbolique ne devait se voir attribuer aucune fonction
économique. Ils estiment que pour que l’art continue d’être un vecteur de sens, de valeurs et de
symbole, il lui faut conserver sa motivation intrinsèque (pas d’autre finalité que lui-même).
Vers les années 1970, le terme est repris et cette fois-ci au pluriel « industries culturelles » à une
période où la marchandisation et la production industrielle des œuvres d’art était si répandue et
banalisée (surtout dans les domaines du livre, du disque) qu’il apparut injustifié de continuer par
exclure les activités culturelles du champ de l’économique conventionnelle.
En effet deux siècles plus tôt, les premiers théoriciens de l’économie capitaliste, Adam Smith et
Ricardo excluaient les activités culturelles du domaine économique. Selon eux, ces dernières
relevaient de la sphère des loisirs et du divertissement et ne permettaient pas la création de la
richesse.
Pour Adam Smith par exemple, était improductif, le travail qui « ne se fixe sur aucun objet ou chose
qui puisse se vendre». Parmi les travailleurs improductifs, il incluait les domestiques, les
fonctionnaires, les ecclésiastiques, les gens de loi et médecins, de même que les gens de lettres, les
comédiens, les farceurs, les musiciens, les chanteurs et danseurs d’opéra car « leur ouvrage à tous
tel que la déclamation de l’acteur, le débit de l’orateur ou les accords du musicien s’évanouit au
moment même qu’il est produit »2.
A l’époque des pionniers de l’économie moderne, les activités culturelles se limitaient dans une large
mesure aux spectacles vivants où l’usage de l’offre culturelle était in situ et in tempo donc non
reproduisible à l’identique techniquement et artistiquement parlant. Ce caractère temporaire et
immatériel des œuvres culturelles fut l’une des principales justifications de cette exclusion des activités
culturelle du champ économique par les premiers économistes.
Néanmoins des années plus tard, l’évolution technique va rendre possible une transformation sensible
des caractéristiques de la production culturelle constituant ainsi un tournant décisif dans le
développement des activités culturelles et de leur insertion dans les champs de l’économie marchande
capitaliste.



La Production industrielle des biens culturels, dans La Dialectique de la raison, Gallimard, Paris, 1974
Adam Smith cité dans Eléments pour une économie des industries culturelles, Marc Ménard, SODEC, Québec 2004
Entre autres techniques, la plus notable fut celle qui rendit possible la séparation du contenu de
l’œuvre et de son support. Cette séparation permit la duplication des œuvres culturelles que se soit
dans les lettres ou dans la musique. La reproductibilité des œuvres culturelles rendue possible par les
techniques de production massive telles que l’impression dans l’édition de livres et le pressage de
disques audio fut à cet égard les traits marquants de cette révolution qui intervint non seulement dans
la production des biens culturels mais aussi dans leur consommation.
Dans sa nouvelle acception, le terme « industries culturelles » désigne « un ensemble d’activités
culturelles qui incorporent les fonctions économiques de conception, de création, de
production, de distribution et de commercialisation. Ces activités sont principalement la
musique, l’édition, les arts de la scène, l’audiovisuel (cinéma, radio, télévision), la mode et
accessoirement le sport et toutes les activités liées au loisir »3. Dans les pays anglo-saxons ces
activités sont appelées « creative industries » (Royaume Uni) et « Copyright industries » (Etats-
Unis) ; elles comprennent outre les domaines déjà cités, d’autres secteurs comme ceux protégés par
les droits de la propriété intellectuelle : le dessin, les arts plastiques, l’informatique (les logiciels), la
publicité.


2. Industrie, culture et industries culturelles

L’Industrie
Lorsqu’on parle généralement d’industrie dans le domaine économique, on fait allusion à cette forme
de production massive de biens de consommation intervenue suite à la révolution industrielle et des
inventions scientifiques au 19ème siècle. Lesquelles inventions ont radicalement modifié les méthodes
de production et d’organisation du travail dans les fabriques. Cette forme de production qui s’appui
fortement sur l’utilisation de machines sophistiquées constitua une véritable rupture avec les moyens
de production artisanaux des époques antérieures et se caractérisa par un travail à la chaîne (une
succession de tâches et d’activités de production complémentaires et successives dont la somme
permettait de parvenir au produit industriel fini), une production de masse, une division accrue du
travail, une spécialisation de la main d’œuvre et d’importants investissements financiers.


La culture
Selon Mondiacult 1982, la culture est « l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels,
affectifs et intellectuels qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe en outre
les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeur,
les traditions et les croyances ». D’après cette définition, on peut dire que la culture inclut la quasi-
totalité des activités de production symboliques puisqu’elles sont toutes porteuses de sens, de valeurs


Cultura : Estrategia para el desarrollo local, AECI, 2007
et d’identité propres à des groupes sociaux donnés. Ces activités sont à l’origine de la production de
biens qui sont qualifiés de « biens collectifs » par Lacroix et Tremblay4.


Les industries culturelles
L’évolution technologique a permis la production massive de biens culturels par la mécanisation et a
contribué à la réduction considérable du temps de travail permettant ainsi l’allongement du temps de
loisirs et une demande sans cesse croissante de biens culturels. Pour répondre à cette demande, une
technique innovatrice viendra au secours de l’activité culturelle en rendant possible la reproduction sur
support matérielle des œuvres, facilitant ainsi la multiplication exponentielle des biens culturels dont
l’accès n’est plus limité à certaines couches sociales privilégiées. Les produits ou biens culturels seront
ainsi crées à une échelle industrielle d’où l’expression industries culturelles pour faire allusion au
processus et à l’organisation de la production dont les méthodes et les moyens sont identiques à ceux
employés dans les industries classiques.
Le concept moderne d’industries culturelles fait référence aux activités culturelles dont les processus
de production et de diffusion des biens se caractérisent par les éléments suivants :
   1. Une forte marchandisation. En effet les œuvres culturelles sont désormais considérées
       comme des produits de consommation au même titre que les produits industriels classiques
       destinés à être produit et vendu à large échelle. La forte demande des biens culturels renforçait
       cette tendance encouragée par la décentralisation de la culture qui ouvra les biens culturels à
       un plus large public.
   2. Un recours à des moyens techniques avancés dans la production. Il s’agit d’une forte
       mécanisation des activités de production. Mécanisation rendue possible par de lourds
       investissements financiers. Les activités culturelles dont la rentabilité devenait de plus en plus
       sensible sur le plan économique, avaient commencé par attirer des fonds substantiels destinés
       également à soutenir les activités de distribution et de commercialisation.
   3. Une division du travail et une spécialisation des ressources humaines. Le souci de
       performance et de rentabilité imposera de nouvelles façons de faire aux entreprises culturelles.
       Désormais elles ont recours à une main d’œuvre technique et spécialisée en relation avec les
       grandes fonctions économiques (la conception, la création, la production, la distribution, la
       commercialisation, la consommation).




The Information Society and the Cultural Industries Theories, Trend Report, Current Sociology vol. 45, 1997
3. Conclusion

Dans ces caractéristiques que nous venons d’analyser brièvement, on voit bien que les secteurs de
production d’œuvres culturelles se distinguent difficilement des industries classiques dont ils partagent
plusieurs traits non seulement dans l’organisation du processus de production mais aussi dans les
moyens humains et techniques utilisés. D’où l’appellation « industries culturelles ».
Cependant les biens issus de ces industries ne sauraient être considérés à part entière et traités
comme des biens industriels classiques à cause de leur contenu symbolique et de certains de leurs
caractéristiques qui échappent aux principes et aux lois de l’économie capitaliste.
En effet, contrairement aux autres biens industriels, les biens culturels sont des biens d’expérience en
ceci que c’est le public qui en détermine la valeur au moment de l’usage. A l’opposé des autres
produits industriels dont l’appropriation par le public peut être anticipée, les producteurs d’un bien
culturel ne peuvent prévoir d’avance l’accueil que les consommateurs réserveront au bien en question.
Les biens culturels relèvent du domaine subjectif et changeant de l’esthétique des émotions d’où un
grand risque dans l’entreprise culturelle.
En outre, la structure des coûts dans la production des biens culturels fait des industries culturelles un
secteur d’activité économique très particulier. Les biens culturels ont un coût de production très élevé
et des coûts de reproduction très bas entrainant des rendements croissants à l’échelle. A cette
particularité s’ajoute une autre relative au comportement du consommateur de produit culturel. Tandis
que le consommateur d’un bien classique voit son désir d’acheter le même bien décroître à l’acquisition
d’une unité supplémentaire de ce bien, le consommateur culturel par contre voit son désir croitre. Ce
comportement est du au fait que le bien culturel bien que pouvant s’insérer ou s’identifier à un courant
esthétique donné est un produit unique. Chaque œuvre culturelle est le fruit d’une activité créatrice
particulière ; chaque créateur ayant une façon bien distincte de concevoir une œuvre. Ce qui fait que
l’usage d’un bien produit par un créateur 1, n’annihile pas nécessairement chez le consommateur le
désir de consommer le même type de bien produit par un créateur 2. La variété de l’offre culturelle et
son constant renouvellement soutien cette tendance.
C’est dans ces considérations et dans bien d’autres encore de nature sociologique et commerciale que
réside l’intérêt des débats actuels autour des industries culturelles et des échanges de biens culturels
dans le contexte économique de la globalisation.

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Définition des Industries Culturelles

  • 1. DEPARTEMENT DU PATRIMOINE CULTUREL MANAGEMENT DE LA CULTURE ET DES MEDIAS EVALUATION DU COURS Economie des industries culturelles et des programmes SUJET Pourquoi parle t-on d’industries culturelles ? En quoi certaines activités culturelles se rapprochent-elles des industries traditionnelles ? Quelles sont leurs spécificités ? Rendu de AGBODJAVOU K. Edem Année universitaire : 2007-2009
  • 2. 1. Les origines du terme Le terme « industrie culturelle » au singulier est utilisé la première fois en 1947 par Horkheimer et Adorno de l’école de Frankfort1, et ceci de façon péjorative pour mettre en évidence les risques de perversion de l’art face à l’application des techniques de production industrielle aux œuvres culturelles. Faisant ainsi écho à beaucoup d’autres de leurs contemporains, critiques d’art, historiens et sociologues, Horkheimer et Adorno voulaient par cette expression qu’ils ont intentionnellement voulu antinomique, défendre la théorie de l’art pour l’art. Pour eux, l’art à cause de son caractère symbolique ne devait se voir attribuer aucune fonction économique. Ils estiment que pour que l’art continue d’être un vecteur de sens, de valeurs et de symbole, il lui faut conserver sa motivation intrinsèque (pas d’autre finalité que lui-même). Vers les années 1970, le terme est repris et cette fois-ci au pluriel « industries culturelles » à une période où la marchandisation et la production industrielle des œuvres d’art était si répandue et banalisée (surtout dans les domaines du livre, du disque) qu’il apparut injustifié de continuer par exclure les activités culturelles du champ de l’économique conventionnelle. En effet deux siècles plus tôt, les premiers théoriciens de l’économie capitaliste, Adam Smith et Ricardo excluaient les activités culturelles du domaine économique. Selon eux, ces dernières relevaient de la sphère des loisirs et du divertissement et ne permettaient pas la création de la richesse. Pour Adam Smith par exemple, était improductif, le travail qui « ne se fixe sur aucun objet ou chose qui puisse se vendre». Parmi les travailleurs improductifs, il incluait les domestiques, les fonctionnaires, les ecclésiastiques, les gens de loi et médecins, de même que les gens de lettres, les comédiens, les farceurs, les musiciens, les chanteurs et danseurs d’opéra car « leur ouvrage à tous tel que la déclamation de l’acteur, le débit de l’orateur ou les accords du musicien s’évanouit au moment même qu’il est produit »2. A l’époque des pionniers de l’économie moderne, les activités culturelles se limitaient dans une large mesure aux spectacles vivants où l’usage de l’offre culturelle était in situ et in tempo donc non reproduisible à l’identique techniquement et artistiquement parlant. Ce caractère temporaire et immatériel des œuvres culturelles fut l’une des principales justifications de cette exclusion des activités culturelle du champ économique par les premiers économistes. Néanmoins des années plus tard, l’évolution technique va rendre possible une transformation sensible des caractéristiques de la production culturelle constituant ainsi un tournant décisif dans le développement des activités culturelles et de leur insertion dans les champs de l’économie marchande capitaliste. La Production industrielle des biens culturels, dans La Dialectique de la raison, Gallimard, Paris, 1974 Adam Smith cité dans Eléments pour une économie des industries culturelles, Marc Ménard, SODEC, Québec 2004
  • 3. Entre autres techniques, la plus notable fut celle qui rendit possible la séparation du contenu de l’œuvre et de son support. Cette séparation permit la duplication des œuvres culturelles que se soit dans les lettres ou dans la musique. La reproductibilité des œuvres culturelles rendue possible par les techniques de production massive telles que l’impression dans l’édition de livres et le pressage de disques audio fut à cet égard les traits marquants de cette révolution qui intervint non seulement dans la production des biens culturels mais aussi dans leur consommation. Dans sa nouvelle acception, le terme « industries culturelles » désigne « un ensemble d’activités culturelles qui incorporent les fonctions économiques de conception, de création, de production, de distribution et de commercialisation. Ces activités sont principalement la musique, l’édition, les arts de la scène, l’audiovisuel (cinéma, radio, télévision), la mode et accessoirement le sport et toutes les activités liées au loisir »3. Dans les pays anglo-saxons ces activités sont appelées « creative industries » (Royaume Uni) et « Copyright industries » (Etats- Unis) ; elles comprennent outre les domaines déjà cités, d’autres secteurs comme ceux protégés par les droits de la propriété intellectuelle : le dessin, les arts plastiques, l’informatique (les logiciels), la publicité. 2. Industrie, culture et industries culturelles L’Industrie Lorsqu’on parle généralement d’industrie dans le domaine économique, on fait allusion à cette forme de production massive de biens de consommation intervenue suite à la révolution industrielle et des inventions scientifiques au 19ème siècle. Lesquelles inventions ont radicalement modifié les méthodes de production et d’organisation du travail dans les fabriques. Cette forme de production qui s’appui fortement sur l’utilisation de machines sophistiquées constitua une véritable rupture avec les moyens de production artisanaux des époques antérieures et se caractérisa par un travail à la chaîne (une succession de tâches et d’activités de production complémentaires et successives dont la somme permettait de parvenir au produit industriel fini), une production de masse, une division accrue du travail, une spécialisation de la main d’œuvre et d’importants investissements financiers. La culture Selon Mondiacult 1982, la culture est « l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, affectifs et intellectuels qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeur, les traditions et les croyances ». D’après cette définition, on peut dire que la culture inclut la quasi- totalité des activités de production symboliques puisqu’elles sont toutes porteuses de sens, de valeurs Cultura : Estrategia para el desarrollo local, AECI, 2007
  • 4. et d’identité propres à des groupes sociaux donnés. Ces activités sont à l’origine de la production de biens qui sont qualifiés de « biens collectifs » par Lacroix et Tremblay4. Les industries culturelles L’évolution technologique a permis la production massive de biens culturels par la mécanisation et a contribué à la réduction considérable du temps de travail permettant ainsi l’allongement du temps de loisirs et une demande sans cesse croissante de biens culturels. Pour répondre à cette demande, une technique innovatrice viendra au secours de l’activité culturelle en rendant possible la reproduction sur support matérielle des œuvres, facilitant ainsi la multiplication exponentielle des biens culturels dont l’accès n’est plus limité à certaines couches sociales privilégiées. Les produits ou biens culturels seront ainsi crées à une échelle industrielle d’où l’expression industries culturelles pour faire allusion au processus et à l’organisation de la production dont les méthodes et les moyens sont identiques à ceux employés dans les industries classiques. Le concept moderne d’industries culturelles fait référence aux activités culturelles dont les processus de production et de diffusion des biens se caractérisent par les éléments suivants : 1. Une forte marchandisation. En effet les œuvres culturelles sont désormais considérées comme des produits de consommation au même titre que les produits industriels classiques destinés à être produit et vendu à large échelle. La forte demande des biens culturels renforçait cette tendance encouragée par la décentralisation de la culture qui ouvra les biens culturels à un plus large public. 2. Un recours à des moyens techniques avancés dans la production. Il s’agit d’une forte mécanisation des activités de production. Mécanisation rendue possible par de lourds investissements financiers. Les activités culturelles dont la rentabilité devenait de plus en plus sensible sur le plan économique, avaient commencé par attirer des fonds substantiels destinés également à soutenir les activités de distribution et de commercialisation. 3. Une division du travail et une spécialisation des ressources humaines. Le souci de performance et de rentabilité imposera de nouvelles façons de faire aux entreprises culturelles. Désormais elles ont recours à une main d’œuvre technique et spécialisée en relation avec les grandes fonctions économiques (la conception, la création, la production, la distribution, la commercialisation, la consommation). The Information Society and the Cultural Industries Theories, Trend Report, Current Sociology vol. 45, 1997
  • 5. 3. Conclusion Dans ces caractéristiques que nous venons d’analyser brièvement, on voit bien que les secteurs de production d’œuvres culturelles se distinguent difficilement des industries classiques dont ils partagent plusieurs traits non seulement dans l’organisation du processus de production mais aussi dans les moyens humains et techniques utilisés. D’où l’appellation « industries culturelles ». Cependant les biens issus de ces industries ne sauraient être considérés à part entière et traités comme des biens industriels classiques à cause de leur contenu symbolique et de certains de leurs caractéristiques qui échappent aux principes et aux lois de l’économie capitaliste. En effet, contrairement aux autres biens industriels, les biens culturels sont des biens d’expérience en ceci que c’est le public qui en détermine la valeur au moment de l’usage. A l’opposé des autres produits industriels dont l’appropriation par le public peut être anticipée, les producteurs d’un bien culturel ne peuvent prévoir d’avance l’accueil que les consommateurs réserveront au bien en question. Les biens culturels relèvent du domaine subjectif et changeant de l’esthétique des émotions d’où un grand risque dans l’entreprise culturelle. En outre, la structure des coûts dans la production des biens culturels fait des industries culturelles un secteur d’activité économique très particulier. Les biens culturels ont un coût de production très élevé et des coûts de reproduction très bas entrainant des rendements croissants à l’échelle. A cette particularité s’ajoute une autre relative au comportement du consommateur de produit culturel. Tandis que le consommateur d’un bien classique voit son désir d’acheter le même bien décroître à l’acquisition d’une unité supplémentaire de ce bien, le consommateur culturel par contre voit son désir croitre. Ce comportement est du au fait que le bien culturel bien que pouvant s’insérer ou s’identifier à un courant esthétique donné est un produit unique. Chaque œuvre culturelle est le fruit d’une activité créatrice particulière ; chaque créateur ayant une façon bien distincte de concevoir une œuvre. Ce qui fait que l’usage d’un bien produit par un créateur 1, n’annihile pas nécessairement chez le consommateur le désir de consommer le même type de bien produit par un créateur 2. La variété de l’offre culturelle et son constant renouvellement soutien cette tendance. C’est dans ces considérations et dans bien d’autres encore de nature sociologique et commerciale que réside l’intérêt des débats actuels autour des industries culturelles et des échanges de biens culturels dans le contexte économique de la globalisation.