Les collectivités territoriales dans le tourbillon du web 2.0
Introduction au Social Media Marketing / CELSA - 2016
1. 1 Erwan Le Nagard
Médias sociaux
1/ Introduction au social media marketing
Erwan Le Nagard
SMCP
Avril 2016
2. 2 Erwan Le Nagard
Les objectifs du cours
Définir des termes tels que
« communauté », « réseau », « objet
social »
Dresser un rapide panorama des
médias sociaux
Inscrire des grands repères
méthodologiques pour comprendre
une stratégie social media
3. 3 Erwan Le Nagard
Retrouvez le cours et une bibliographie sur :
http://www.erwanlenagard.com/SMCP2016
erwan.lenagard@gmail.com
5. 5 Erwan Le Nagard
Erwan Le Nagard
Social Data Expert, The Metrics Factory
10 ans d’expérience dans le digital (Orange, TNS
Sofres…)
Diplômé du CELSA (MISC)
Auteur de manuels sur l’utilisation de Twitter
Blogueur, intervenant, conférencier…
Suivez-moi sur Twitter : @erwan_lenagard
Quelques réflexions autour des social media :
– http://www.erwanlenagard.com
– http://www.barometre.social
7. 7 Erwan Le Nagard
« Faire du lien », l’enjeu premier du marketing communautaire
Le lien est l’unité fondamentale du web. Du point de vue
technique, le lien est l’élément unitaire de la performance et de la
visibilité. Ex: les logiques de SEO, le modèle de Google…
Le lien est l’unité de base du marketing communautaire en
cherchant à créer de la valeur à partir des échanges entre
membres d’une communauté. Par exemple : le marketing de la
recommandation, le graphe social de Facebook, etc.
Comment les individus font lien sur le web ? Comment vous, en
tant que marketeurs ou communicants, pouvez-vous tirer partie
des relations entre internautes ?
8. 8 Erwan Le Nagard
la base du marketing communautaire, c’est avant tout tirer partie de nos
réseaux sociaux physiques : notre famille, nos amis, nos collègues…
Lorsque l’on parle de marketing communautaire, on ne peut pas s’arrêter à une
réflexion uniquement orientée sur les médias numériques. Parler d’ « amis » sur
Facebook, c’est confondre lien technique et lien social.
9. 9 Erwan Le Nagard
Les communautés en ligne, ce n’est pas nouveau… mais les
usages se développent et les dispositifs évoluent !
1979 : BBS et Newsgroups sur Usenet
1985 : Premiers sites communautaires (ex : The Well, toujours en activité)
1989 : World Wide Web
1995 : invention du Wiki
1997 : les premiers blog
1999-2002 : ère des dot com / bulle spéculative. Lancement de Wikipedia
2003 : émergence de LinkedIn et Myspace
2004 : lancement de Facebook, Flickr
2005 : O’reilly pose les bases du « Web 2.0 »
2006 : lancement de Twitter, explosion des usages
2008 : Facebook devient leader
2012 : Facebook entre en bourse, développement des sites mobiles (Snapchat,
Tinder…)
2013-2015 : explosion des usages photo / vidéo
10. 10 Erwan Le Nagard
The web is more a social creation
than a technical one. I designed it for
a social effect — to help people work
together — and not as a technical toy.
The ultimate goal of the Web is to support
and improve our weblike existence in the
world. We clump into families,
associations, and companies. We
develop trust across the miles and
distrust around the corner.
- in Weaving The Web: The Original Design and
Ultimate Destiny of the World Wide Web"
The Web does not just connect
machines, it connects people.
- Tim Berners-Lee
11. 11 Erwan Le Nagard
Le Web 2.0 selon Tim
O’Reilly
Le réseau est vu comme une ouverture des
possibilités pour réinventer le contenu et la
collaboration entre utilisateurs Web as a
platform
“Web 2.0 is a loosely defined intersection of
web application features that facilitate
participatory information sharing,
interoperability, user-centered design, and
collaboration on the World Wide Web.”
La critique de Tim Berners Lee :
“Web 1.0 was all about connecting people.
It was an interactive space, and I think Web
2.0 is of course a piece of jargon, nobody
even knows what it means. If Web 2.0 for
you is blogs and wikis, then that is people to
people. But that was what the Web was
supposed to be all along. What's very
important from my point of view is that there
is one web …” (Tim Berners Lee)
12. 12 Erwan Le Nagard
L’activité de « Social Networking » quasi inexistante en 2006 occupe
aujourd’hui une place prépondérante dans les usages : >80% des
internautes français visitent des sites de réseaux sociaux chaque mois
13. 13 Erwan Le Nagard
Les sites de Google sont visités chaque mois par 94%
de la population digitale US (238MVU)
14. 14 Erwan Le Nagard
L’activité des réseaux sociaux est marquée par un usage
chronophage : les utilisateurs de Facebook passent plus de
230 milliards de minutes (par mois) sur la plateforme
Chez les 18-34 ans Facebook reste la plateforme privilégiée (un taux de pénétration qui avoisine les
100% et plus de 1000min passées en moyenne par mois par visiteur sur la plateforme)
15. 15 Erwan Le Nagard
Un usage majoritairement mobile. Facebook est une plateforme
devenue mobile-only depuis 2010.
17. 17 Erwan Le Nagard
Ainsi, deux paradigmes dominants s’affrontent dans la recherche
d’informations, mobilisant les professionnels du web
Un modèle basé sur l’autorité
Un modèle basé sur l’affinité
-le PageRank de Google
- autorité par les backlinks
- « des idées votent pour des
idées » (citations)
- biaisé par les stratégies « SEO »
- le EdgeRank de Facebook
- mesure de l’affinité entre un
individu et un contenu
- « des individus votent pour
des textes »
Un graphe de documents
Un graphe de personnes
18. 18 Erwan Le Nagard
Comment distinguer la
communauté, du réseau, du
groupe ?
19. 19 Erwan Le Nagard
l’affiliation sociale représente un besoin
fondamental pour tout individu
20. 20 Erwan Le Nagard
Une ville ou une communauté territoriale ?
21. 21 Erwan Le Nagard
Un groupe ou une communauté d’intérêt ?
22. 22 Erwan Le Nagard
Des chercheurs ou une
communauté de connaissances ?
23. 23 Erwan Le Nagard
Des photographes ou une
communauté de pratique ?
24. 24 Erwan Le Nagard
« Les communautés sont des agrégats sociaux qui émergent du
réseau lorsqu’un nombre suffisant de personnes participent à des
discussions publiques avec suffisamment de temps et de
sentiments humains afin d’établir des relations interpersonnelles »
- Howard Rheingold
25. 25 Erwan Le Nagard
Un réseau social est un ensemble d’individus, appelés « noeuds », unis
par des relations appelées « liens ». Il se représente sous la forme d’un
sociogramme.
Groupe
26. 26 Erwan Le Nagard
Une communauté peut prendre des formes
diverses
La diaspora
Le réseau
La multitude
Le réseau
Un ensemble d‘entités sociales telles
que des individus ou des institutions
sociales reliées entre elles par des
liens créés lors d’interactions sociales
27. 27 Erwan Le Nagard
La diaspora
l'ensemble des membres d'une
communauté dispersés au sein de plusieurs
territoires, ayant conscience de l’état de fait
et s’organisant en groupes.
28. 28 Erwan Le Nagard
La multitude
Un ensemble de singularités, des
entités cultivant des liens lâches.
29. 29 Erwan Le Nagard
La plupart des communautés fonctionnent de manière pyramidale :
1% de créateurs de contenus, 10% de commentateurs, 89% de
spectateurs
1% créateurs de contenu
10% « reviewer »
89% « free riders »
fort
faible
Degré d’implication La minorité des créateurs de
contenus alimente la majorité des
membres de la communauté :
Sur Myspace, 2 millions de pages
artistes (2006) pour 110 millions
d’utilisateurs ~2% de créateurs
de contenus
Sur wikipedia, 70% des articles ont
été écrit par 1,8% des utilisateurs
(2006)
Sur Airbnb, 2% des propriétaires
empochent un quart des revenus
des logements à New York
Animer une communauté
implique d’accroître le nombre
de contributeurs actifs au profit
des membres passifs
30. 30 Erwan Le Nagard
Cela se traduit sur les interfaces par différents niveaux d’usages
et d’appropriation des fonctionnalités
31. 31 Erwan Le Nagard
Et des disparités dans la composition sociodémographique des
plateformes. Illustration des théories diffusionnistes (figure du
« early adopter »)
Instagram, Tumblr et Vine attirent davantage les jeunes, tout comme Snapchat dont la
composition démographique est encore plus clivée : près de 50% des utilisateurs ont moins de
24 ans (mineurs non comptabilisés par comScore)
32. 32 Erwan Le Nagard
Quelle typologie pour les médias
sociaux ?
IUT de Vélizy / DUT SRC2
33. 33 Erwan Le Nagard
Quelle typologie pour les médias sociaux ?
34. 34 Erwan Le Nagard
L’objet social permet de distinguer deux grands types d’interfaces : des
individus qui interagissent avec d’autres, des individus qui interagissent
avec des contenus.
un contenu une identité
un site communautaire un réseau social
les médias sociaux
35. 35 Erwan Le Nagard
Services Communautaires et Stratégie de Communication – Alban Martin – Cours N°1
36. 36 Erwan Le Nagard
Pourquoi certaines offres émergent
et pas d’autres ? Y a-t-il encore
une place pour de nouveaux sites
au sein d’un marché fortement
concentré ?
37. 37 Erwan Le Nagard
Le modèle économique des médias sociaux est basé sur
l’audience. Sans ses utilisateurs, Facebook n’a aucune valeur
38. 38 Erwan Le Nagard
La chaine de création de valeur à la production de contenus, la
croissance du nombre d’utilisateurs et le déploiement de nouvelles
interfaces pour continuer de croitre
Software
Data Mining
(Social Graph)
Distribution n AudienceContent Host
(Personal data)
Platform Interface n
Enabler: Devices (PC, Phone etc.) Enabler: connectivity
Les contenus, les données
personnelles et les graphes sociaux
sont générés par l’audience du site.
Pas d’audience = pas de valeur.
monetization
39. 39 Erwan Le Nagard
… mais sans son contenu, Facebook n’a aucune valeur !
1,31 milliards d’utilisateurs actifs mensuels sur mobile (2015)
40. 40 Erwan Le Nagard
Idem pour Twitter, même si c’est outil de publication de
contenu, auquel on a adjoint des fonctionnalités de réseautage.
316millions
d’utilisateurs actifs du service dans le monde
[Twitter]
80%
des utilisateurs actifs utilisent leur mobile
pour publier
[Twitter ]
1milliard
de tweets publiés tous les 2 jours et demi
[Twitter]
tous les chiffres : https://about.twitter.com/company
74% suivent une ou plusieurs marques
[Twitter]
41. 41 Erwan Le Nagard
L’audience est attirée par la chance de trouver des connaissances
: forte audience = forte attractivité = démultiplication des effets
de réseaux
Nous disposons à un moment donné d’un
nombre unique de relations qui représente notre
réseau social.
L’utilisateur doit produire un certain effort pour
reconstituer son réseau en ligne coût de
substitution élevé à l’usage d’un autre service
lorsqu’il a bâti son réseau sur un premier site.
Par conséquent, d’un point de vu théorique, il n’y
a de la place que pour un seul réseau social
généraliste et international en raison des effets de
réseau (il n’existe qu’un unique graphe social
complet)
Thématisation et fragmentation des
dispositifs
42. 42 Erwan Le Nagard
L’adoption massive de Facebook est permise par les « effets de
réseau ». L’adoption s’effectue de proche en proche (dimension
locale). Celle des sites communautaires est plus localisée.
45. 45 Erwan Le Nagard
Facebook est un écosystème (il en va de même pour d’autres plateformes,
comme Twitter…). Pour continuer de croitre Facebook doit développer de
nouvelles interfaces, acquérir d’autres acteurs, élargir son territoire…
Facebook.com
-Profils
-Groupes
-Pages
-Places
-Events
-Ads
La plateforme (APIs)
-Les plugins (bouton like)
-Facebook Connect
(identification)
-Ads
Les acquisitions
-Whatsapp
-Instagram
-Etc.
Les apps mobiles
-Facebook
-Messenger
-Etc.
Un réseau :
Internet.org
46. 46 Erwan Le Nagard
… sans oublier de développer les usages, c’est-à-dire retenir
ses utilisateurs et augmenter la production de contenus
Des fonctionnalités pour les
éditeurs de contenus
de nouveaux formats de contenus (vidéo live,
éphèmère…)
… des services (conciergerie…)
Par les évolutions de l’interface…
47. 47 Erwan Le Nagard
La vidéo, un enjeu majeur pour développer
l’usage de ces plateformes
Unique visitor (000)
48. 48 Erwan Le Nagard
Les principaux modèles de monétisation des réseaux
sociaux sont régis par ces logiques d’audience
La publicité : plus l’audience est élevée, plus l’espace publicitaire
pourra est revendu à prix élevé
La revente des données (APIs) : revente des contenus et/ou des
profils utilisateurs pour la création de service, l’analyse, le ciblage
(Ex : Twitter et son API « Firehose »)
Les modèles premium : accès payants et services
complémentaires (ex : agence de voyage pour A small world)
Les modèles freemium : accès gratuit, mais l’usage de certaines
fonctionnalité est payant (ex : sites de rencontres)
Les partenariats : la plupart du temps soldé par la vente d’un
accès à une audience (ex : Snapchat et l’intégration des contenus
médias dans Discover)
Externalisation de tâches : co-création de valeur avec l’usager
final (ex : limitation de l’investissement de R&D ou de production)
49. 49 Erwan Le Nagard
La publicité : la principale source de revenus. 80% des revenus
publicitaires de Facebook se font sur les formats mobiles
In France, a total of 60.5 billion display ad
impressions were delivered across the internet in
March 2013, of which, 13.5 billion were served
on Facebook by over 2100 advertisers.
Une grande variété de formats,
implémentés sur les plateformes web et
mobiles…
… mais aussi en dehors des réseaux (pixels
de retargeting, FB Audience Network)
50. 50 Erwan Le Nagard
La revente de données : du libre accès aux données à la
monétisation des interactions et des relations
“Data licensing won’t surpass advertising for Twitter, but it’s an important part of the revenue
mix — one that fuels the success of the advertising — and it’s one that is growing. The
revenue category of “Data licensing and other” reached $70 million in the last quarter, up
48 percent from last year, which is the same rate of growth as advertising.
[…] Data was once the core of Twitter’s business. In 2010, 75 percent of its revenue ($21 million)
came from data and just $7.3 million from advertising. That ratio changed in 2011 when advertising
jumped to $77.7 million and data only grew to $28.6 million. In the years since, the data business
became more of an afterthought for Twitter as it built up its advertising services.”
http://www.ibtimes.com/twitter-data-business-growing-jack-dorsey-courts-developers-2348193
En avril 2014, Twitter acquiert GNIP pour contrôler la revente de ses données
51. 51 Erwan Le Nagard
Les partenariats. Ex : l’intégration des contenus d’éditeurs
dans « Discover » de Snapchat
52. 52 Erwan Le Nagard
Le modèle freemium : l’accès est gratuit mais les fonctionnalités
sont payantes, à l’instar de la plupart des sites de rencontres
1,5 millions de membres, plus de 40millions
d’emails et 10 millions de discussions
20millions de CA en 2013
Sur Snapchat : la
monétisation de la fonction
de replay
53. 53 Erwan Le Nagard
L’accès premium : des services à haute valeur ajoutée.
aSmallWorld.com & BestOfAllWorlds.com – les réseaux des 1%
>400K membres
Accès via parrainages pour
une population à fort
pouvoir d’achat
54. 54 Erwan Le Nagard
L’externalisation des tâches : Lego ReBrick & Lego Cuusoo, les
réseaux sociaux des amateurs de briques en plastique
http://rebrick.lego.com/
Plusieurs millions d’objets
créés par les
consommateurs => baisse
du coût de R&D
55. 55 Erwan Le Nagard
Plazza, le réseau social interne des employés d’Orange
180.000 employés
connectés pour faciliter la
production de valeur
56. 56 Erwan Le Nagard
http://www.welovemakeup.com/
Certaines marques ont su détecter les conversations « quotidiennes » de
leurs clients pour en faire de véritables plateformes communautaires
57. 57 Erwan Le Nagard
Pourquoi tirer parti des
conversations et des contenus
générés par les internautes est-il si
important ?
58. 58 Erwan Le Nagard
Un constat : la grande majorité des internautes ont plus confiance
dans le discours des autres internautes que celui d’une marque.
59. 59 Erwan Le Nagard
Le consommateur va guider ses choix au travers des recommandations effectuées
par des tiers et, à chaque étape de sa prise de décision, il privilégie certains médias /
certaines relations
Blog pro
Source: Razorfish, « fluent »
Réseaux
sociaux
sites
communautaires
Forums, sites e-
commerce, Q&A
Blog perso
60. 60 Erwan Le Nagard
La plupart des consommateurs d’une marque sont exposés à du
contenu qui n’a pas été produit et n’est pas maitrisé par celle-ci
61. 61 Erwan Le Nagard
Une stratégie de communication social media se base donc sur des
synergies entre médias maitrisés (possédé ou payé) et des
retombées non-maitrisées (média gagné)
*Own Media
Site web
Pages « officielles » sur les
réseaux sociaux
*Earned Media
Interactions
Likes, Shares, Comments…
*Paid Media
Publicité, affiliation,
bannière
Forte
valeur
62. 62 Erwan Le Nagard
En résumé :
1. Le marketing communautaire vise à créer de la valeur à partir des échanges entre
membres d’une communauté
2. Deux paradigmes dominants s’affrontent dans la recherche d’informations sur le web : un
modèle d’autorité vs un modèle d’affinité
3. L’activité des usagers des réseaux sociaux est marquée par un usage chronophage
4. On peut distinguer différents types d’interfaces par les logiques de mise en visibilité
des usagers (identité)
5. La communauté prend corps au sein du réseau social.
6. La notion de communauté implique une masse critique d’individus
7. Le modèle économique des plateformes de réseautage est basé sur l’audience : sans
utilisateur, sans contenu un réseau social n’a aucune valeur
8. Les effets de réseau, ou externalités positives, sont un facteur explicatif du
développement de ces plateformes.
9. La grande majorité des internautes ont plus confiance dans le discours de leurs
pairs que celui d’une marque, mais ils sont le plus souvent exposé à du contenu qui
n’est pas contrôlé par la marque
10. La fidélisation est un vecteur d’acquisition de nouveaux clients (marketing de la
recommandation)
64. 64 Erwan Le Nagard
Quelques références…
Communautés virtuelles : penser et agir en réseau, S.Proulx &
M.Sénécal, 2007
L'imaginaire d'Internet, Patrice Flichy, 2001
Le sacre de l'amateur : Sociologie des passions ordinaires à l'ère
numérique, Patrice Flichy, 2010.
A quoi rêvent les algorithmes, Dominique Cardon, 2015
Revue Réseaux, notamment numéros 152,153, 154.
Twitter, un monde en tout petit, Collectif, 2013
Wikipedia, objet scientifique non identifié, Collectif, 2015
Photographie numérique, de l'image partagée à l'image fluide,
André Gunthert, 2015
Diffusion of innovations, 5th edition, Everett Rogers, 2003
http://fr.newsroom.fb.com
https://blog.twitter.com/fr/france
Notes de l'éditeur
Les internautes Français passent plus de 4 heures par mois sur les réseaux sociaux.
Parmi les 46,9 millions d’internautes français âgés de 6 ans et plus, 37,8 millions visitent des sites de réseaux sociaux, soit une pénétration de plus de 80 %. En constante croissance et avec 32,8 millions de visiteurs uniques en décembre 2010, Facebook confirme sa position de leader sur le marché français des réseaux sociaux. Il concentre également le temps moyen passé le plus important de la catégorie des réseaux sociaux, à savoir plus 4,25 heures par visiteur pour le mois de décembre 2010. Le français Skyrock garde sa 2ème position dans le classement avec 10,8 millions de visiteurs uniques. Placé au 5ème rang du classement des réseaux sociaux avec 2,6 millions de visiteurs uniques, Badoo se situe en 2ème position en termes de temps moyen passé par visiteur avec 1,6 heures.
http://www.comscore.com/fre/Press_Events/Press_Releases/2011/1/In_France_Internet_Users_Spent_Over_4_Hours_on_Social_Networking_Sites
La recherche d’information, tout comme la recherche de l’autre ont été moteurs dans le développement du web et de ces services. Aujourd’hui, de manière pragmatique, on peut opposer deux paradigmes qui traduisent l’expression du « lien » dans le domaine de la recherche d’information. D’un côté, le modèle « froid » de l’algorithmique de Google qui se base sur le nombre de liens pointant vers une page aura pour objectif de générer un graphe de documents (modèle d’autorité : les publiants votent pour des contenus). Tandis que de l’autre, les outils de réseaux sociaux, Facebook en tête, vont s’appuyer sur un modèle d’affinité pour générer des graphes de personnes (le « Social Graph ») en mesurant l’affinité entre un individu et un contenu.
Il existe 5 principes de classements généraux sur les médias numériques :
Editorialisation : Yahoo, Dmoz, Wikipedia
Autorité : Google (autorité par les pairs) => les publiants classent le web mais pas les non-publiants
Audience : classement par les non-publiants (le pagerank intègre très peu de critères d'audience)
Affinité : les liens entre utilisateurs ou le « edge rank » de la plupart des réseaux sociaux
Performance : vitesse de chargement des pages notamment…
La communauté est un terme difficile à définir car elle implique l’existence de structure « naturelles » intermédiaires entre deux extrêmes : l’individu et le noyau familial d’un côté, la nation ou la totalité sociétale de l’autre. La notion de groupe est moins problématique, car elle apparait comme un artefact l’effet d’une contrainte ou d’un acte d’organisation. La difficulté à définir les contours de la notion de communauté vient de l’existence d’une structure sociale intermédiaire universelle, qui émergerait spontanément dans toutes les sociétés.
La communauté virtuelle est un concept qui se trouve au cœur du développement actuel d’Internet. Le principe est de réunir, sur un site Web, des internautes possédant un centre d’intérêt commun (animaux, sport, cuisine…) ou présentant une caractéristique sociodémographique commune (parents, femmes, seniors, homosexuels…). Sur le site Internet, les membres de la communauté vont trouver des informations et des outils pratiques ainsi que des lieux d’expression communautaire en relation avec leurs centres d’intérêt. Le média numérique serait alors cette structure intermédiaire fertile venant créer du lien entre les individus.
Comme nous l’avons vu précédemment, la notion de « communauté virtuelle » est problématique en plusieurs points :
Par la diversité de ces formes : elle peut être spontanée, à l’initiative d’internautes avertis (ex : site de passionnés de voitures de collection), à l’initiative d’une organisation à but non lucratif (communauté religieuse), ou bien créée de manière réfléchie par un organisme privé de manière lucrative (ex : communautés des Fournisseurs d’Accès Internet)
par la variété de ses dénominations : communauté en ligne, communauté électronique, communauté d’intérêts, communauté virtuelle d’intérêts économiques, site de réseau social, etc.
Par l’opposition entre réel et virtuel : Les premiers membres de communautés en ligne, telles que le Well, expriment tout à fait l’idée « nous trouvons dans la communication électronique des caractéristiques de la vie communautaire en partie similaires et en partie différentes de celles que nous vivons dans nos communautés ». Qu’est-ce qui distingue une communauté en ligne d’une communauté qui n’interagit pas au travers des médias numériques ?
Selon Patrice Flichy (dans « Les Imaginaires d’Internet »), admettre l’existence de communautés « virtuelles » revient à émettre l’idée qu’il existe un lien social électronique. Ce concept de lien social électronique (basé sur la proximité géographique, l’appartenance institutionnelle ou le degré d’interconnaissance sur le réseau) est, dans les années 70-80, le prolongement d’une utopie communautaire très forte qui va petit à petit s’atténuer pour devenir une simple idéologie :
L’aspect local des premières communautés va s’effacer au profit de l’aspect universel des communications.
le caractère de communication d’échanges égalitaires qui se trouvait à l’origine des communautés ne correspond plus aux pratiques réelles : une minorité participe activement au profit du reste de la communauté. Une grande majorité observe les débats sans intervenir de façon active dans la discussion.
Cependant, l’évolution des pratiques des communautés en ligne par rapport à l’utopie initiale ne va pas se traduire par une modification de l’imaginaire de la communauté électronique. L’idée d’un groupe virtuel ou tout le monde s’exprime de façon égalitaire continue à dominer.
La diversité et la variété des communautés s’exprime par « l’objet social » au travers duquel les individus nouent des liens. Les communautés sont polymorphes et se concrétisent notamment par l’appartenance à :
une famille
un territoire
une langue
une religion
Une ethnie
Un intérêt
Une pratique
L’adoption d’un outil
…
Ci-après quelques exemples :
Une communauté territoriale : l’objet social est ancré sur la localisation
Des fans de musique : l’objet social est un centre d’intérêt
des scientifiques : l’objet social est le partage de connaissances
des photographes : l’objet social est la pratique
Nombres de mouvements musicaux modernes dépassent la simple création artistique.
Le punk revêt un caractère autant politique que musical. Il possède une philosophie à part entière (Do It Yourself) ce qui s’exprime par la diversité de ces styles : straight-edge, hardcore, oï!, etc.
Les mouvements hippies qui se ont développés leurs communautés autarciques.
A lire : « Tribus Musicales, spiritualité et fait religieux », Jean-Louis Bischoff, L’Harmattan, 2007.
« Les tribus musicales sont profondément dynamisées par des problématiques appartenant à l’ordre du religieux et / ou de la spiritualité »
Comment définir la « communauté scientifique » ?
* la communauté scientifique n'est pas une communauté organisée, au sens où elle n'a pas de représentant légal, de porte-parole reconnu ;
* la communauté scientifique n'est pas un ensemble de personnes totalement identifié, et l'appartenance à celle-ci n'est pas « labellisée » : voir par exemple le problème des pseudosciences ;
* la communauté scientifique n'est pas une union de personnes. Dans un même domaine scientifique, y compris dans les sciences exactes, plusieurs avis différents peuvent coexister.
La communauté scientifique désigne, dans un sens assez large, l'ensemble des chercheurs et autres personnalités dont les travaux ont pour objet les sciences et la recherche scientifique, selon des méthodes scientifiques.
Le programme Apollo => 400.000 personnes, dont bon nombre de scientifiques, au service d’un seul objectif : envoyer un homme sur la Lune.
Francis Bacon publie en 1626 « La Nouvelle Atlantide », ouvrage à succès qui décrit l’ancêtre d’une communauté créatrice, structurée par un protocole de collecte d’information et d’acquisition de savoirs
L'ouvrage décrit une île, Bensalem, qui est gouvernée par une société philosophique savante: la Maison de Salomon. La Maison de Salomon contrôle et punit, agissant comme un corps social, ses savants ne révélant pas nécessairement leurs découvertes à l'État. Leur savoir fondamental consiste en ce qui leur permet de séparer le vrai du faux dans les domaines scientifique et religieux. ce roman est une étude décrivant une île dont les habitants sont gouvernés par une société secrète créant des filiales à l'étranger dans des nations rivales aux fins de renseignement afin de profiter de l'une ou l'autre nation à un moment donné en état d'infériorité (similaire dans un certain sens à la franc maçonnerie).
Francis Bacon imagine une séparation des rôles au sein de la communauté savante :
4 x 4 marchands de lumière qui rapportent Expériences, Observations, Idées (EOI)
3 pilleurs : récoltent des données en bibliothèques
3 gens de mystère : récoltent des données en recherche pure par l’expérimentation
3 mineurs : analysent les données expérimentales
3 compilateurs : compilent les infos fournies par les équipes précédentes
3 bienfaiteurs : appliquent de manière pratique les EOI (incubation)
3 flambeaux : proposent de nouvelles expériences, élaborent de grands projets
3 greffeurs : exécutent les EOI (production)
3 interprètes de la nature : généralisent les EOI (diffusion)
A lire :
les travaux du CSI (Centre de sociologie de l'innovation – Paris) et de ses représentants Bruno Latour, Michel Callon et Madeleine Akrich qui définissent les contours de la sociologie des sciences
La Vie de laboratoire. La Production des faits scientifiques, Bruno Latour, Paris, La Découverte, « Sciences et société », 1988.
La communauté des lomographes – une communauté créée de manière réfléchie par un organisme privé de manière lucrative
Lomographie (transcription de l’allemand Lomografie) est une marque déposée de la société Lomographische AG., Autriche. Celle-ci vend des produits et services dans le domaine de la photographie. Elle a ainsi initié de toutes pièces un mouvement photographique lo-fi qui porte le nom de « lomographie » — mot créé d’après le Lomo LC-A, appareil photographique qu’elle ne fabrique pas mais dont elle a acquis une exclusivité de vente.
Lomographische AG. a édicté dix règles pour les lomographes, qui ressemble étrangement au code des hackers de Steven Levy :
Les dix règles d’or
1. Emporte ton Lomo où que tu ailles (Take your Lomo everywhere you go)
2. Utilise-le à n'importe quel moment — jour et nuit (Use it any time — day & night)
3. La lomographie ne fait pas intrusion dans ta vie, elle en fait partie. (Lomography is not an interference in your life, but a part of it)
4. Essaie la prise de vue sans viser (Try the shot from the hip)
5. Approche-toi au plus près des objets que tu veux lomographier (Approach the objects of your lomographic desire as close as possible)
6. Ne pense pas (Don’t think)
7. Sois rapide (Be fast)
8. Tu n’as pas à savoir à l’avance ce que tu prends en photo (You don’t have to know beforehand what you captured on film)
9. Après coup non plus (Afterwards either)
10. Moque-toi des règles ! (Don’t worry about any rules)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lomographie
Howard Rheingold nous donne une première définition de la communauté en ligne, que nous garderons en tête au long de ce cours, pour sa simplicité : Les communautés sont des agrégats sociaux qui émergent du réseau lorsqu’un nombre suffisant de personnes participent à des discussions publiques avec suffisamment de temps et de sentiments humains afin d’établir des relations interpersonnelles.
Cette définition complète implique :
La notion de lien particuliers entre des individus (« agrégats sociaux », « relations interpersonnelles »)
la notion de masse critique (« un nombre suffisant de personnes participent »)
la notion d’échange, de participation, de collaboration (« des discussions »)
Howard Rheingold propose l’un des mythes fondateurs de l’Internet en insistant sur le fait que les communautés virtuelles ne sont pas des utopies, puisqu’elles sont réalisées. Pour lui les communautés virtuelles réunissent des individus installés aux 4 coins du monde mais qui pour une partie d’entre eux gardent malgré tout une insertion locale. Ils développent des conversations aussi riches intellectuellement et émotionnellement que dans la vie réelle, dans un monde d’échange équilibrés entre égaux. En définitive, le Net peut permettre de refonder un lien social qui se délite, de redynamiser le débat public et plus largement la vie démocratique.
Voir sa conférence au TED, à propos de la collaboration.
http://www.ted.com/talks/howard_rheingold_on_collaboration.html
Les succès de la biologie (évolution), de la politique, du business sont basés sur la destruction et la compétition. Nous entrons dans une nouvelle ère où la collaboration et l’action collective sont plus porteuses grâce à la démocratisation des moyens de production de l’information (PC)
La communauté est un terme difficile à définir car elle implique l’existence de structure « naturelles » intermédiaires entre deux extrêmes : l’individu et le noyau familial d’un côté, la nation ou la totalité sociétale de l’autre. La notion de groupe est moins problématique, car elle apparait comme un artefact l’effet d’une contrainte ou d’un acte d’organisation. La difficulté à définir les contours de la notion de communauté vient de l’existence d’une structure sociale intermédiaire universelle, qui émergerait spontanément dans toutes les sociétés.
La communauté virtuelle est un concept qui se trouve au cœur du développement actuel d’Internet. Le principe est de réunir, sur un site Web, des internautes possédant un centre d’intérêt commun (animaux, sport, cuisine…) ou présentant une caractéristique sociodémographique commune (parents, femmes, seniors, homosexuels…). Sur le site Internet, les membres de la communauté vont trouver des informations et des outils pratiques ainsi que des lieux d’expression communautaire en relation avec leurs centres d’intérêt. Le média numérique serait alors cette structure intermédiaire fertile venant créer du lien entre les individus.
La communauté prend corps au sein du réseau social. Ainsi, nous utilisons abusivement du terme « réseau social » pour parler de dispositif de communication en ligne qui viennent amplifier les dimensions de nos réseaux sociaux. D’ailleurs, les théories de composition ou de fonctionnement des réseau sociaux tels que le « nombre de Dunbar » (le nombre d’amis avec lesquels une personne peut entretenir une relation stable à un moment donné de sa vie. Il est estimé par Robin Dunbar à 148 personnes) ou des « six degrés de séparation » (1929) sont antérieures aux développement commercial d’Internet.
Les six degrés de séparation est une théorie établie par le hongrois Frigyes Karinthy en 1929 qui évoque la possibilité que toute personne sur le globe peut être reliée à n'importe quelle autre, au travers d'une chaîne de relations individuelles comprenant au plus cinq autres maillons. Avec le développement des Technologies de l'information et de la communication, le degré de séparation a été mesuré de 4,74 sur le réseau social Facebook à 6,6 sur l'échange de plusieurs milliards de messages instantanés étudiés en 2008 par Eric Horvitz et Jure Leskovec, chercheurs chez Microsoft, en analysant des discussions de Windows Live Messenger. Cette théorie est reprise en 1967 par Stanley Milgram à travers l'étude du petit monde.
L’analyse de réseaux sociaux (social network analysis) est un champ des sciences sociales qui étudie, décrit et analyse la structure des relations et des flux de communication entre des individus, des groupes, des organisations, des ordinateurs et toutes autres entités qui traitent de l’information. Un réseau social s’analyse au niveau de sa structure ou de son contenu. Du point de vu structurel, on étudiera le réseau social au niveau de :
- l’individu (noeud)
- La dyade (lien entre 2 personnes)
- Le réseau personnel (« réseau d'ego »)
- Le groupe
Le système social dans son entier
le contenu sera analysé au travers :
TYPE : famille, amitié, conseil, influence, interaction, soutien, etc.
FORCE DU LIEN : intensité, fréquence, échange, durée
MULTIPLEXITÉ : diversité des fonctions des liens
RÉCIPROCITÉ, SYMÉTRIE : liens orientés
POSITIF, NÉGATIF
La structure d’un communauté est aussi polymorphe. On retiendra trois grandes structures : les réseaux, les diaspora et les multitudes.
un réseau désigne concrètement « un ensemble de lignes entrelacées » et au figuré « un ensemble de relations ». L'étymologie du mot remonte au latin «retiolus » diminutif de retis qui signifie « filet » (qui donnera des mots comme « réticule », « réticulaire », …). Le réseau est une forme ou structure particulièrement pertinente pour décrire à la fois la structure et le fonctionnement d'un ensemble où règne une division et/ou une répartition des tâches et des rôles .
On parle de réseaux au pluriel car celui-ci est corrélé à l’environnement dans lequel les liens sont forgés. Par exemple, le réseau professionnel est constitué d’un ensemble de liens forgés dans un environnement précis, au travail ou par un organisme spécialisés. Le réseau clandestin - pour des raisons de confidentialité, d'espionnage, de résistance, d'organisation criminelle, etc.- est un cas particulier de réseau social.
Redéfinition d’un territoire marqué par l’appartenance à une culture identitaire originelle (l’architecture et les panneaux publicitaires de Chinatown)
Décentralisation de la communauté
Syncrétisme et métissage culturel : assimilation partielle de la culture du territoire adoptif
Les joggeurs ou les fans de mangas font a priori partie d’une multitude car ils se reconnaissent dans une pratique isolée.
On retrouve ainsi sur internet la règle dite des 1%, explicitée dans le guardian unlimited technology à l’été 2006 : sur la toile, pour une personne qui crée un contenu et le met à disposition, 10 vont le commenter ou le remixer, et 89 vont le visionner, au bénéfice des 100 personnes.
Sur Myspace, 2 millions de pages artistes (2006) pour 110 millions d’utilisateurs ~2% de créateurs de contenus
Sur wikipedia, 70% des articles ont été écrit par 1,8% des utilisateurs (2006)
Sur Youtube, 70 000 vidéos uploadées chaque jour versus 100 millions vues par jour (2006)
Peer to Peer: on estime qu’il suffit de 1 à 5% de gens uploadant du contenu, pour que l’utilisation du réseau soit optimale
Mailings list yahoo group : 1% des utilisateurs créent un groupe, 10% environ y contribuent en l’alimentant
si les créateurs de contenus gagnent plus d’attention, ils produisent plus cf. étude Crowdsourcing, Attention and Productivity
Bernardo A. Huberman, Daniel M. Romero and Fang Wu Social Computing Lab, HP Laboratories, Palo Alto, CA 94304 September 12, 2008
L’objet social est le plus petit dénominateur commun autour duquel les individus nouent des liens
Premier point, il faut d’abord bien distinguer un réseau social d’un site communautaire. Cette distinction s’opère notamment sur l’objet social autour duquel les individus vont nouer des liens. L’objet social est central dans le fonctionnement du site et possède généralement une URL unique : les pages de Youtube, Flickr, Facebook ne contiennent qu’un objet (vidéo, photo, profil…) par page. Pour un réseau social, il s’agira d’une identité (civile, narrative, réelle ou projetée, …), à l’instar de Facebook sur lequel on se connecte pour interagir avec d’autres utilisateurs. A l’inverse, sur les sites communautaires, l’objet social est généralement un contenu (vidéo, photo, audio…) comme sur Youtube où l’on se connecte en premier lieu pour interagir avec un contenu avant d’échanger avec d’autres utilisateurs (rôle secondaire).
On observe ainsi des mises en visibilité de l’utilisateur très différentes sur les médias sociaux, comme a pu l’expliquer Dominique Cardon, ce qui influe sur les effets de réseaux et donc sur la rapidité d’adoption de ces services.
On peut distinguer différents types de sites dont les activités intègrent trois éléments fondamentaux : la technologie, l’interaction sociale et la création de contenus. :
Les sites communautaires dont l’objet social est un contenu (une vidéo, une photo, un son audio, …) tels que Flikr, Youtube, Deezer, Wikipedia… Les interactions se font sur le contenu.
les réseaux sociaux dont l’objet social est l’identité de l’individu, tels que Facebook, Meetic, LinkedIn, … les interactions se font entre individus.
Les médias sociaux ou sites socialisés. Ce sont des sites de contenus qui intègrent une surcouche « cosmétique » de fonctionnalités sociales de partage, d’interaction, de souscription, etc. tels que Yahoo.com, Google news, Orange.fr …. Les médias sociaux utilisent l’intelligence collective dans un esprit de collaboration en ligne. Par le biais de ces moyens de communication sociale, des individus ou des groupes d’individus qui collaborent, créent ensemble du contenu, organisent le contenu, l’indexent, le modifient ou font des commentaires, le combinent avec des créations personnelles.
Selon Dominique Cardon, il y a 5 types de visibilité impliqués par les différents sites communautaires. Il propose une cartographie :
Le paravent : ce sont des services où l’on peut rester cacher et montrer ce que l’on veut de soit. Nous nous y cachons pour mieux nous y rencontrer. La rencontre d’un autre individu passe par le filtre du moteur de recherche et l’on vérifie dans le réel les affinités découvertes en ligne. Le réseau relationnel n’est pas affiché car, a priori, par exemple sur Meetic, il ne peut s’étendre au-delà de 2 (moralement acceptable).
Le clair/obscur : L’internaute s’y expose d’avantage mais auprès d’un réseau choisi et avec une identité peu reconnaissable.
Le post-it : L’individu y alimente sa présence avec son identité « réelle » en faisant de courtes contributions. Il y entreitent des petits réseaux de contacts afin de renforcer les liens créés dans la vie « réelle » ou pour y développer de nouveaux liens en ligne.
La lanterna magica : l’internaute se cache derrière un avatar. Il veut éviter la rencontre réelle et évolue dans un univers virtuel.
Le phare: l’individu cherche à montrer et à partager ce qu’il aime. Il veut être visible. Il est là pour partager et rechercher une forte notoriété. Il veut élargir son réseau et étendre son influence par le partage. La dimension quantitative est importante.
Chaque jour : 4,5 milliards de pièces de contenus sont partagées sur Facebook.
Second Quarter 2013 Operational Highlights
- Daily active users (DAUs) were 699 million on average for June 2013, an increase of 27% year-over-year.
- Monthly active users (MAUs) were 1.15 billion as of June 30, 2013, an increase of 21% year-over-year.
Mobile MAUs were 819 million as of June 30, 2013, an increase of 51% year-over-year. Mobile DAUs were 469 million on average for June 2013.
Recent Business Highlights
- Surpassed 1 million active advertisers on Facebook, driven by significant growth in local businesses.
- Introduced video for Instagram and saw 5 million videos uploaded in the first 24 hours.
Facebook for Every Phone has now passed 100 million monthly active users. In just two years, Facebook for Every Phone has successfully put Facebook into the hands of millions of people around the world with limited access to the Internet, giving them the power to connect and share.
- Launched products including Verified Pages, hashtags and embedded posts to help people on Facebook connect with their friends about what's taking place all over the world.
Announced that there have now been over 100,000 apps built on Parse, a cloud-based platform that provides scalable cross-platform services and tools for developers to enable them to build apps that span mobile platforms and devices.
Revenue
- Revenue for the second quarter of 2013 totaled $1.81 billion, an increase of 53%, compared with $1.18 billion in the second quarter of 2012.
Revenue from advertising was $1.60 billion, representing 88% of total revenue and a 61% increase from the same quarter last year.
Mobile advertising revenue represented approximately 41% of advertising revenue for the second quarter of 2013.
Payments and other fees revenue was $214 million for the second quarter of 2013, an increase of 11% from the same quarter last year.
En France, 26 millions d’utilisateurs actifs. En moyenne, chaque utlisateur français du site s’y connecte 5 heures et 18 minutes par mois. En comparaison : 1h36 sur des services Google et 1h17 chez Yahoo!
51% de femmes selon Nielsen.
177 amis en moyenne par profil
il réside un coût de substitution très élevé à l’usage d’un nouveau réseau. Facebook, en tant que réseau généraliste, s’est accaparé nos relations les plus importantes (amis, familles, professionnels et inconnus). Quel intérêt pour les internautes d’utiliser un second réseau similaire, voire moins bon ? Aucun. Toute concurrence frontale, à l’image de Google+ ou de Ping lancés par Apple sont voués à l’échec. Cependant, il existe une place pour des réseaux qui cherchent à toucher d’autres types de relations : Twitter pour les liens lâches et non-réciproques, Linkedin ou Viadeo pour nos relations professionnelles, des acteurs thématiques ou localisés (le réseau des cinéphiles adeptes de western, le réseau social des habitants de la ville de Rennes, etc.)
Jusqu’à la fin de l’année 2008, il existait une certaine diversité du point de vue des services communautaires / réseaux sociaux. En France, Skyblog dominait le marché avec 7millions de VU (Médiamétrie – Mai 2008), devant Copains D’avant (6,2 MUV) et Myspace (3,1 MUV). Facebook était alors en 5e position (3MUV). Dans le reste de l’Europe, Tuenti et Hi5 dominaient le marché espagnol, Bebo et Linkedin au Royaume Uni, Netlog en Belgique, Xing en Suisse, etc.
Aujourd’hui, Facebook est le leader incontesté des services de réseaux sociaux dans le monde. Derniers remparts à son hégémonie : quelques territoires culturellement très forts où certains réseaux locaux se sont imposés (ex : Brésil – bien qu’Orkut ait été récemment détrôné par Facebook-, Russie), ou bien lorsque la marque Facebook est interdite (Chine).
https://www.facebook.com/business/
“The Audience Network is a collection of mobile apps where Facebook advertisers can serve ads using the same targeting and measurement tools that they use on Facebook. Essentially, running ads in the Audience Network extends an advertiser’s reach beyond Facebook and into mobile apps. Audience Network ads come in both native and display format for photos and videos, and advertisers can enable their Facebook ads to run on the Audience Network by checking “Audience Network” in the placement section when they create or edit an ad.” https://www.facebook.com/business/news/audience-network-improvements-and-performance
Gleeden a été lancé en décembre 2009 :
- Déjà plus d’1,5 million de membres. 800 000 en France.
- Profil des membres : 40% de femmes / 60% d’hommes / 91% de personnes mariées / 9% de personnes célibataires, souvent séparées ou divorcées
- les membres se sont déjà échangé plus 40 millions d’emails et plus de 10 millions de discussions sur le chat ont été entamées.
Depuis leur création en juin 2010, plus de 500 000 cadeaux (virtuels) ont déjà été offerts.
Gleeden est gratuit pour les femmes. De leur côté, les hommes achètent des crédits pour pouvoir entrer en contact avec elles.
chiffre d’affaire annoncé (2013) entre 15 et 20millions d’euros
Concurrent principal : AshleyMadison revendique 17 millions de "fidèles" à travers le monde, emploie 150 salariés et annonce un chiffre d'affaires de 90 millions d'euros
Plus de détails : http://fr.slideshare.net/bchino/gleeden-leader-en-infidlit-urbaine-premium
Des sites très attractifs pour les annonceurs haut de gamme et luxe :
A Small World
- Site créé en 2004, premier réseau social « huppé » à succès.
- Aurait environ 400.000 membres dans 190 pays. En revanche le site est en déclin depuis 2011.
- L’accès se fait uniquement sur parrainage. La possibilité de parrainer n’est accordé que sur conditions (durée d’appartenance).
Basé sur le concept d’exclusivité, le site cible essentiellement les jetsetters, les happy few et la jeunesse dorée, adepte de voyages à Ibiza, Aspen, etc.
le contenu rassemble les éléments clés d’un guide de voyage, d’un forum mondain et d’un réseau d’entraide professionnelle
Bestofallworlds lancé par l’un des fondateurs d’a small world
Site lancé le 18 mai 2012
lancement de 5000 invitations initialement qui ont permis de constituer une base de 32.000 membres dans 120 pays.
création de comptes par logique de parrainage. Cible visée : les gens sophistiqués et de bon goût (vs les jetsetters…)
promesse de confidentialité et d’une expérience « unique » pas de « surveillance » d’une timeline mais plutôt des outils et du contenu pour organiser ses passions avec d’autres membres géolocalisés
sélection d’une ville pour accéder au contenu, gestion d’invitations pour constituer son réseau, agenda avec liste d’événements, un forum, un city guide, une section voyages avec des outils pour rencontrer d’autres membres surplace, anniversaires, …
Interview du fondateur : frenchweb.fr/best-of-all-worlds/74907
Lancé en 2011 par la marque Lego en complément de ses sites de personnalisation et de co-innovation (Cuusoo) => partage de contenus autour des lego.
Millions of user-created LEGO objects are already driving thousands of conversations each day
Lancé le 15 décembre 2010
Environ 15.000 membres inscrits, sur 4 pays, 720 blogs, 470 communautés créées peu après le lancement.
Objectif 115.000 à 180.000 employés inscrits en s’étendant à d’autres filiales du groupe.
L’objet social possède une URL unique, il est le contenu ou l’élément primaire autour duquel les utilisateurs vont nouer des liens. Cela peut être un contenu (ex : chaque vidéo sur Youtube, chaque modèle de jean sur Levis.com…) ou une identité (ex : votre nom sur Facebook, votre avatar sur World Of Warcraft…).
GEMEY MAYBELLINE s’adresse à toutes les tranches d’âge. Mais sur le digital, une cible : les femmes de moins de 30 ans (surconsommation de maquillage et affinité marquée avec le digital / les réseaux sociaux)
Le site web demeure fondamental, notamment dans le cadre d’une stratégie de conseil. Site envisagé comme conseillère beauté.
Cependant, les réseaux sociaux offrent un large champ d’expérimentation et d’innovation. Toutefois, il est plus difficile pour les marques expertes de se lancer dans des concepts insolites.
CONSTAT : Sur Youtube, les « youtubeuses » mettent en lignes des vidéos de tutorial make-up = véritable lieu d’interaction, de conseil
REPONSE DE LA MARQUE : en mai 2010, mise en place d’un réseau social dédié au maquillage et hébergé par la marque à WE ♥ MAKE UP. Nouvel outil qui comptabilise déjà 28 000 inscrits. En 2012, on recense 240.000 inscrits
Toutefois, les programmes CRM (notamment la newsletter) ne sont pas interrompus et demeurent essentiels.
La marque s’intéresse à des opportunités de développement sur mobile, smartphones, etc.