Présentation par Ibrahima Hathie (IPAR Sénégal) à Stockholm - World Water Week 2015 - dans le cadre de l'évènement «Pour des barrages socialement justes et économiquement viables en Afrique de l'Ouest» (GWI Afrique de l'Ouest).
Formation exigences de l'ISO 14001 systèmes de management de l'environnement
Planification économique et sociale réaliste dans le développement de barrages pour l'irrigation en Afrique de l'Ouest
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Global Water Initiative – Afrique de l’Ouest
Global Water Initiative – Afrique de l’Ouest
Planification économique et sociale réaliste dans le
développement de barrages pour l'irrigation en Afrique de
l'Ouest
Dr. Ibrahima Hathie, IPAR Senegal
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Global Water Initiative – Afrique de l’Ouest
Rappel des objectifs de recherche
• Objectif général: (i) réaliser l'évaluation ex-post de la richesse
produite par les barrages; (ii) la comparer aux hypothèses sur
lesquelles s’est fondée la décision de construction des
barrages et d’aménagement des périmètres irrigués; et (iii)
faire un bilan financier pour l'Etat.
• Objectifs spécifiques:
• Apprécier les avantages financiers, économiques et sociaux des
différents projets d’aménagement, pour les usagers et pour
l’économie locale et nationale.
• Apprécier le poids financier des aménagements dans l’économie
nationale à travers un bilan des apports financiers des différents
bailleurs de fonds ainsi que des remboursements effectués.
• Comparer les résultats obtenus en termes de rentabilité avec les
prévisions de départ avant la construction des barrages.
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Méthode
• Comparaison « Ex-ante/Ex-post »
–Etudes de faisabilité des différentes composantes
• Résultats prévisionnels de rentabilité financière et
économique
–Performance des résultats financiers et économiques
du projet
• Etape 1: reconstitution des coûts d’investissement et des
coûts de production
• Etape 2: Calcul de la valeur ajoutée générée par chaque
composante
• Etape 3: Calcul de la valeur actuelle nette
• Etape 4: Comparaison des résultats de chaque composante
avec les résultats prévisionnels des études de référence
• Etape 5: Bilan des apports financiers et des
remboursements
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Comparaison des valeurs économiques
ex-ante et ex-post
• Niandouba - Sénégal
• La Valeur actuelle des gains obtenus ou projetés (richesse
produite) durant la période (1982-2031) se chiffre à 17,25
milliards FCFA soit 34.5 millions de US$.
• La Valeur actuelle des coûts s’élève à 43,28 milliards FCFA
ou 86.56 millions US$.
• La Valeur actuelle nette est négative et est égale à –26,03
milliards FCFA ou 86,56 millions US$.
• Un manque à gagner de l’Etat de l’ordre de 105 000
FCFA/ha/an ou 210 US$/ha/an.
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Comparaison des valeurs économiques
ex-ante et ex-post
• Bagré – Burkina
Le calcul économique réalisé dans le cadre de l’étude de faisabilité (1980) a
abouti à des résultats économiques satisfaisants pour justifier la mise en
œuvre du projet TRI variant [12% à 17%]. Pourtant nos quatre (4) scénarios
aboutissent à TRI variant [1,1% à 7,8%] et une VAN variant [-8,1 à 4,9] soit des
valeurs nettement au-dessous des prévisions.
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Comparaison des valeurs ajoutées brutes
de l’agriculture irriguée
Bagre Niandouba
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Global Water Initiative – Afrique de l’Ouest
Des objectifs et des délais peu réalistes
• Les investissements dans les barrages et les canaux sont donc
surdimensionnés par rapport à ce qui est mis en valeur par
l’agriculture
Bagré
Potentiel de 30 000 ha terres
aménageables (2 100 ha à
court terme, 7 400 ha à moyen
terme et 30 000 ha à long
terme)
Etude de faisabilité conclut que
5000 ha devaient être réalisés
en 5 ans
Terres aménagées entre 1980
et 2009: 3 380 ha
Niadouba
la phase 1 prévue sur 3 ans
pour aménager 1420 ha,
s’est finalement achevée au
bout de 15 ans;
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Une faible mise en valeur
Bagre Niandouba
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Des rendements plutôt bien estimés mais erratiques
• Bagre
• Niandouba
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Des prix surestimés
• Bagre
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Bilan à Niandouba
Prévisions Résultats moyens
(5 dernières années)EWI BCEOM
Surfaces irrigables (ha) 16625 5000 5000
Production de riz (T) 88500 31500 11277
Rendement (agriculteurs familiaux, T/ha) 3,5-4 4,7-5 4,6
Intensité culturale 160% 160% 30%
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Conclusions / recommandations
• Les hypothèses de base dans la conception des projets rizicoles
sont souvent trop optimistes, en particulier sur le rythme
d’aménagement et les prix des produits agricoles ; il faudrait donc
plus de prudence de la part des décideurs et des partenaires
techniques et financiers.
• La viabilité économique d'ensemble d'un projet d'irrigation peut
être compromise par un non-respect du phasage des
investissements. Des lors, il est crucial de s’assurer de la
disponibilité de l’ensemble des financements nécessaires (barrage
et aménagements) permettant de réaliser concomitamment le
barrage et une partie des aménagements agricoles ;
• Les évaluations économiques ex post des composantes agricoles des
barrages de Bagré et Niandouba ont montré que, au-delà d'un certain
point, les pertes économiques résultant de retards d’aménagement
ne peuvent plus être récupérées, malgré les extensions de superficie
ou l'amélioration des rendements.
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Conclusions / recommandations
• Les équipes techniques ont eu des difficultés de livraison à temps
des grands projets d'irrigation, entraînant de mauvaises
performances économiques de ces projets.
• Malgré le niveau des déficits résultant de ces grands projets
d'irrigation, les États et les donateurs continuent d'investir dans le
riz sans une bonne compréhension des implications financières. Il
est nécessaire de comprendre les «risques» et de mieux les gérer.
• Dans le contexte du riz irrigué, les performances économiques des
producteurs pourraient être améliorées de façon spectaculaire s’ils
bénéficient d'un soutien supplémentaire de l'État (appui en
ressources humaines, services de conseil agricole, promotion du
marché…). Ainsi, ces interventions «douces» devraient recevoir
autant d'attention que le financement de nouvelles infrastructures.