3. Les facteurs alimentaires établis et leurs “poids” dans l’étiologie du diabète
Les dernières avancées dans le domaine “Alimentation - Diabète”
• Les principaux résultats de l’étude pan-européenne EPIC-InterAct
• Les résultats de l’étude française E3N
Et demain ?
Présentation
3
5. Facteurs de risque liés à l’alimentation
Facteurs de risque
• les antécédents familiaux
de diabète
• le surpoids
• l’alimentation peu saine
• l’inactivité physique
• l’âge avancé
• la tension artérielle élevée
• l’éthnie
• les antécédents de diabète
gestationnel
• la mauvaise alimentation
pendant la grossesse
5http://www.idf.org/about-diabetes/risk-factors
6. Quel est le “poids” de
l’alimentation ?
6
● Activité physique vigoureuse ou modérée d’au moins 30
mn par jour,
● Etre non fumeuse
● Boire l’équivalent de 5 g d’alcool pur par jour (relation
en « U » entre alcool et DT2)
● Consommation faible d’acide gras trans et d’aliments à
charge glycémique élevée
● Consommation élevée de fibres
● Ratio élevé d’acides gras polyinsaturés/acides gras
saturés,
● IMC inférieur 25 kg/m²
* Hu FB et al. Diet, lifestyle, and the risk of type 2 diabetes mellitus
in women. N Engl J Med 2001
7. Quel est le “poids” de
l’alimentation ?
90 % des cas de
diabète de type 2
seraient évitables
grâce à un mode de
vie sain
7
● Activité physique vigoureuse ou modérée d’au moins 30
mn par jour,
● Etre non fumeuse
● Boire l’équivalent de 5 g d’alcool pur par jour (relation
en « U » entre alcool et DT2)
● Consommation faible d’acide gras trans et d’aliments à
charge glycémique élevée
● Consommation élevée de fibres
● Ratio élevé d’acides gras polyinsaturés/acides gras
saturés,
● IMC inférieur 25 kg/m²
* Hu FB et al. Diet, lifestyle, and the risk of type 2 diabetes mellitus
in women. N Engl J Med 2001
9. Les enjeux
Besoin d’identifier de nouveaux
facteurs et des nouvelles
populations à risque
Affiner les connaissances sur le mode de vie
Souvent difficile de transposer les connaissances
en recommandations de Santé Publique
accessibles
Meilleure définition des populations à risque
• Profil génétique
• Pour un dépistage plus performant
• Pour une prévention plus personnalisée
9
10. Les enjeux
Besoin d’identifier de nouveaux
facteurs et des nouvelles
populations à risque
Affiner les connaissances sur le mode de vie
Souvent difficile de transposer les connaissances
en recommandations de Santé Publique
accessibles
Meilleure définition des populations à risque
• Profil génétique
• Pour un dépistage plus performant
• Pour une prévention plus personnalisée
Intégrer de nouveaux concepts
méthodologiques pour mieux
appréhender l’alimentation
Approche globale
• aliments
• nutriments
• profils alimentaires
• approche vie entière
10
13. Projet satellite de l’étude EPIC
Regroupe 10 pays
Etude avec un design cas-cohorte
Cas : 12 403 cas de DT2 validés
Cohorte : 16 154 individus avec du
matériel biologique sélectionnés au
hasard dans EPIC
Financement Européen FP6 en 2006
Etude EPIC-InterAct
13
Pr Nick Wareham
MRC Epidemiology Unit
University of Cambridge
Design and cohort description of the
InterAct Project: an examination of the
interaction of genetic and lifestyle
factors on the incidence of type 2
diabetes in the EPIC Study. Diabetologia.
2011 Sep;54(9):2272-82
14. Objectifs principaux
Mode de vie : étudier les associations entre
des facteurs alimentaires, l’activité
physique et l’incidence de DT2
Génétique : étude de variants génétiques
impliqués dans le DT2
Interactions “Gènes - mode de vie” :
Analyses des intéractions “gènes-mode
de vie” en lien avec le DT2
25 publications à ce jour
Etude EPIC-InterAct
14
16. Les grands groupes alimentaires étudiés
Les aliments
• Boissons sucrées
• Fruits & Légumes
• Viande
• Poissons
• Produits laitiers
16
17. Boissons sucrées, fruits & légumes
Les boissons sucrées
Soda : +22% de risque de DT2 par canette supplémentaire
Soda light : +52% de risque de DT2 par canette supplémentaire
Disparition de l’association SL-DT2 après ajustement sur l’IMC ->
médiation par l’obésité
17Romaguera D et al. Diabetologia. 2013 Jul
Cooper AJ et al. Eur J Clin Nutr. 2012 Oct
18. Boissons sucrées, fruits & légumes
Les boissons sucrées
Soda : +22% de risque de DT2 par canette supplémentaire
Soda light : +52% de risque de DT2 par canette supplémentaire
Disparition de l’association SL-DT2 après ajustement sur l’IMC ->
médiation par l’obésité
18
Les fruits et légumes
Effet modéré
InterAct : F&L, HR= 0.90 [0.80-
1.01]; F, HR= 0.89 [0.76-1.04];
L, HR=0.94 [0.84-1.05]
Méta-analyse pour F&L : HR = 0.93
[0.87-1.00]
Romaguera D et al. Diabetologia. 2013 Jul
Cooper AJ et al. Eur J Clin Nutr. 2012 Oct
19. Viandes, poissons, produits laitiers
Les viandes
• Viande transformée (charcuterie,
abats, jambon) : +12% par portion
suppl.
• Viande rouge : +8% par portion
suppl.
• Volaille : + 20% par portion suppl,
uniquement chez les femmes
• Présence de nitrates et de sel en
plus grande quantité dans les
produits transformés. Influence
sur le métabolisme du glucose.
19Bendinelli B et al. Diabetologia. 2013 Jan
20. Viandes, poissons, produits laitiers
Les viandes
• Viande transformée (charcuterie,
abats, jambon) : +12% par portion
suppl.
• Viande rouge : +8% par portion
suppl.
• Volaille : + 20% par portion suppl,
uniquement chez les femmes
• Présence de nitrates et de sel en
plus grande quantité dans les
produits transformés. Influence
sur le métabolisme du glucose.
20
Les poissons
• Pas d’association
• Poisson total (HR=1.00
[0.94-1.06])
• Poisson maigre (HR=1.02
[0.96-1.08])
• Crustacés (HR=1.02 [0.98-
1.05])
• Légère association inverse pour les
poissons gras, riches en oméga 3
(HR=0.97 [0.94-1.00])
Bendinelli B et al. Diabetologia. 2013 Jan Patel PS et al. Am J Clin Nutr. 2012 Jun
21. Viandes, poissons, produits laitiers
Les viandes
• Viande transformée (charcuterie,
abats, jambon) : +12% par portion
suppl.
• Viande rouge : +8% par portion
suppl.
• Volaille : + 20% par portion suppl,
uniquement chez les femmes
• Présence de nitrates et de sel en
plus grande quantité dans les
produits transformés. Influence
sur le métabolisme du glucose.
21
Les poissons
• Pas d’association
• Poisson total (HR=1.00
[0.94-1.06])
• Poisson maigre (HR=1.02
[0.96-1.08])
• Crustacés (HR=1.02 [0.98-
1.05])
• Légère association inverse pour les
poissons gras, riches en oméga 3
(HR=0.97 [0.94-1.00])
Les produits laitiers
• Conso totale de produits laitiers : pas
d’association (HR=1.01 [0.83-1.34])
• Sous-types de produits laitiers
• Fromage : tendance à la
diminution de risque de DT2,
bien que non significative
(HR=0.88 [0.76-1.02])
• Produits fermentés (fromage,
yaourts, lait fermenté) :
association inverse (HR=0.88
[0.78-0.99])
Bendinelli B et al. Diabetologia. 2013 Jan Patel PS et al. Am J Clin Nutr. 2012 Jun Sluijs I et al. Am J Clin Nutr. 2012 Aug
23. Les grands groupes étudiés
Les nutriments
• Protéines
• Fibres
• Vitamine D
• Polyphénols
23
24. Protéines & Fibres
Protéines
• Protéine totale : +6% par consommation de 10g
supplémentaire
• Protéine animale : +5%
• Protéine végétale : pas d’association
• Risque plus élevé chez les femmes obèses (19%)
• Effet long terme des protéines ≠ effet
potentiellement protecteur à court terme.
• Protéines alimentaires associées à une
augmentation de glucagon et à une
hyperinsulinémie -> facteur de risque
d’insulino-résistance
24van Nielen M et al. Diabetes Care. 2014 Jul
25. Fibres
• Fibre totale : diminution de risque de diabète
• Fibre provenant des céréales et légumes : idem
• Fibres des fruits : pas d’association
Protéines & Fibres
Protéines
• Protéine totale : +6% par consommation de 10g
supplémentaire
• Protéine animale : +5%
• Protéine végétale : pas d’association
• Risque plus élevé chez les femmes obèses (19%)
• Effet long terme des protéines ≠ effet
potentiellement protecteur à court terme.
• Protéines alimentaires associées à une
augmentation de glucagon et à une
hyperinsulinémie -> facteur de risque
d’insulino-résistance
25van Nielen M et al. Diabetes Care. 2014 Jul InterAct Consortium. Diabetologia. 2015 Jul;
26. Vitamine D & Polyphénols
Vitamine D
• Apport en vitamine D alimentaire : pas d’association
(HR=1.00 [0.97-1.03])
26Abbas S et al. Eur J Clin Nutr. 2014 Feb
27. Vitamine D & Polyphénols
Vitamine D
• Apport en vitamine D alimentaire : pas d’association
(HR=1.00 [0.97-1.03])
27
Polyphénols
• Flavonoïde total : tendance inverse NS
Flavanols : HR = 0.82 [0.68-0.99]
Flavonols : HR = 0.81 [0.69-0.95]
• Lignanes : pas d’association
Abbas S et al. Eur J Clin Nutr. 2014 Feb Zamora-Ros R et al. Diabetes Care. 2013 Dec
29. Les autres résultats principaux
Indicateurs macroscopiques de
l’alimentation
• Densité énergétique
• Interaction gènes-alimentation
29
30. Densité énergétique
Densité énergtique alimentaire
• Densité énergétique
• Quantité d’énergie disponible par unité de
volume (kcal/g)
• Les individus ont tendance à ingérer un
volume d’aliments constant pour atteindre
la satiété
• A quantité constante, des aliments denses
sont associés à une surconsommation de
calories et donc à un risque accru d’obésité
• Pas d’association : HR = 1.02 [0.93-1.13]
30van den Berg SW et al. PLoS One. 2013 May 16
31. Interaction gènes-alimentation
31
Interaction gènes-alimentation
• 10 027 personnes génotypées (GWAS)
• 4 644 cas de DT2
• 5 383 non diabétiques
• Score de risque génétique
• 49 SNPs sélectionnés comme
étant les variants principaux de la
littérature pour le DT2
• Score de régime méditéranéen
• Tests d’interaction
• Pas d’interaction pour
l’alimentation
Langenberg C et al. PLoS Med. 2014 May
32. Interaction gènes-alimentation
32
Interaction gènes-alimentation
• 10 027 personnes génotypées (GWAS)
• 4 644 cas de DT2
• 5 383 non diabétiques
• Score de risque génétique
• 49 SNPs sélectionnés comme
étant les variants principaux de la
littérature pour le DT2
• Score de régime méditéranéen
• Tests d’interaction
• Pas d’interaction pour
l’alimentation
Langenberg C et al. PLoS Med. 2014 May
Régime
méd
34. Mode de vie &
santé des femmes
Etude Epidémiologique auprès des femmes de la
MGEN
TGIR : Très Grande Infrastructure de Recherche
www.e3n.fr
Objectifs
Etude des facteurs de risque des pathologies
chroniques chez la femme
Agées de 40 à 65 ans à l’inclusion en 1990
34
Questionnaires
Sang
n = 25 000
Salive
n = 47 000
Remboursements
& actes médicaux
98 995
femmes
Guy Fagherazzi
Responsable
Programme “Diabète”
Françoise Clavel-Chapelon
DR1 Inserm
CESP, Générations et santé
36. Le questionnaire alimentaire
Questionnaire de fréquence alimentaire semi-quantitatif posé en
1993 et 2005
238 items
Adapté au régime alimentaire français de l’époque
Validé contre 12 rappels de 24-h
Partie quantitative : fréquence et taille des portions par groupe alimentaire
Partie qualitative : répartition des items au sein d’un groupe alimentaire
8 occasions de repas dans la journée
Petit-déjeuner, collation du matin, apéritif du déjeuner, déjeuner, collation de
l’après-midi, apéritif du soir, diner, collation du soir
Cahier photo avec des portions standards
36
39. Les boissons
• Café au cours de la journée
• Boissons sucrées et light
• Vin au cours de la vie
39
40. Café
• Diminution de risque, relation dose-dépendante
• Association visible également pour le café décaféiné
• Rôle d’autres composants que la caféine
Polyphénols (lignanes)
40
41. Boissons sucrées
et light
• Boissons sucrées
Augmentation de risque
• Boissons light
Augmentation encore + prononcée
• Jus de fruit pur jus
Pas d’association
• Résultats indépendants de l’IMC et de
l’apport énergétique total
41
42. Consommation de vin
au cours de la vie
42
• Consommateurs modérés de vin depuis
l’adolescence à risque diminué -> effet
bénéfique cumulatif
• Associations visibles en particulier chez les
personnes en surpoids à l’âge adulte
• Rôle des flavonoïdes, ou autres polyphénols
(resveratrol) ?
• Propriétés anti-inflammatoires
• Meilleure tolérance au glucose
• Amélioration de l’insulino-sensibilité
43. Consommation de vin
au cours de la vie
43
HR=0,82
[0,67-1,00]
HR=0,73
[0,56-0.94]
• Consommateurs modérés de vin depuis
l’adolescence à risque diminué -> effet
bénéfique cumulatif
• Associations visibles en particulier chez les
personnes en surpoids à l’âge adulte
• Rôle des flavonoïdes, ou autres polyphénols
(resveratrol) ?
• Propriétés anti-inflammatoires
• Meilleure tolérance au glucose
• Amélioration de l’insulino-sensibilité
45. D’autres manières de caractériser les
facteurs nutritionnels
Charge acide dans l’alimentation
45
Alkalinisant Acidifiant
La charge acide totale peut être estimée par le :
Potential renal acid load (score PRAL)
PRAL (mEq/jr) = (0.49 × protéine [g/jr]) + (0.037 × phosphore
[mg/jr]) − (0.021 × potassium [mg/jr]) − (0.026 × magnésium
[mg/jr]) − (0.013 × calcium [mg/jr])
46. D’autres manières de caractériser les
facteurs nutritionnels
Charge acide dans l’alimentation Evolution de la corpulence au
cours de la vie
Les silhouettes de Sorensen
46
Alkalinisant Acidifiant
La charge acide totale peut être estimée par le :
Potential renal acid load (score PRAL)
PRAL (mEq/jr) = (0.49 × protéine [g/jr]) + (0.037 × phosphore
[mg/jr]) − (0.021 × potassium [mg/jr]) − (0.026 × magnésium
[mg/jr]) − (0.013 × calcium [mg/jr])
Les femmes devaient cocher la silhouette qui
décrivaient au mieux leur morphologie à :
● 8 ans
● à la puberté
● 20-25 ans
● 35-40 ans
50. Evolution de la
corpulence au cours de la
vie
Risque de diabète à l’âge
adulte x 3 pour les femmes
ayant eu
• une corpulence
maigre tôt dans la vie
• une augmentation
prononcée de la
corpulence à la
puberté et après
50
Référence
HR = 2,91
52. Demain, 2 grands défis
Facteurs de risque nutritionnels
des complications du diabète
Nouvelles technologies pour
étudier les liens
alimentation - diabète
52
53. AfterDiab
L’étude de l’influence du mode de vie sur la
survenue de complications du diabète
● N=3500 femmes diabétiques de la cohorte
E3N (17 ans de suivi en moyenne entre le
diagnostic de DT2 et aujourd’hui)
● Informations sur les complications depuis le
diagnostic
○ Micro- & Macro-vasculaires
○ Qualité de vie
○ Décès
● 44% ont un prélèvement de salive ->
extraction d’ADN salivaire
● Accès aux données de remboursements ->
pharmacoépidémiologie
● Informations pré- et post-diagnostique ->
études “avant-après” un diabète
53
54. Nouvelles technologies
54
Vers une meilleure caractérisation de l’état nutritionnel des
individus et leur état de santé grâce aux objets connectés
• meilleure caracérisation des modes de vie
• suivi en continu
• mesures plus objectives, limitation des biais de
mesure liés à des questionnaires
Alimentation Diabète et complications
www.ehr2016.com
55. Quelques liens utiles
Diaporamas et vidéos de la journée
“Epidémiologie du diabète” du CESP
du 7 septembre 2015
http://e4n.fr/cesp-diabete
55
56. Quelques liens utiles
Les articles EPIC-InterAct
http://www.inter-act.eu
Les articles E3N
http://www.e3n.fr
56