1. La consommation de séries à l’ère
du numérique
GARANCE DAILLY ET FLORA DE-MORI
L3 ICAS TD3 - TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES
2. Recherches
→ Enquête Ethnographique réalisée sur Google Docs basée sur 21 questions autour de la consommation des séries
→ Recherches bibliographiques basées sur les travaux de ces auteurs:
- Hervé Glevarec
- Dominique Pasquier
- Clément Combes
- Kervella Amandine, Loicq Marlène
- Lucien Perticoz, Catherine Dessinges
3. Panel de notre enquête
→ Enquête réalisée sur Google docs
→Questionnaire partagé sur nos comptes
facebook respectifs
→ 227 répondants
→ 80,9% de femmes
→ 19,1% d’hommes
→ Faible taux de réponses des 15/19
ans et des 30 ans et plus. Cela est dû à
notre entourage
→ Nous avons partagé ce questionnaire,
qu’aux personnes présentes sur les
réseaux sociaux, cela exclut une partie de
la population
4. Panel de notre enquête
→ Forte présence d’étudiants et de
jeunes travailleurs : cela est dû à
l’orientation de nos comptes
Facebook respectifs (notre
entourage), mais également aux
catégories sociaux professionnels
les plus présentes sur Facebook.
6. Une pratique démocratisée
→ Pratique rentrée dans les moeurs
→ Un quotidien rythmé par les séries
→ De nouvelles habitudes de consommations
par les jeunes
7. Le contrôle et l’organisation entre les mains du
consommateur
- Un accès simplifié à l'ère d'internet (streaming, abonnement...)
- Des offres illimitées et de plus en plus diversifiées
- Le consommateur n'est plus dépendant du programme télévisé
- Le consommateur organise son emploi du temps
- Cependant dépendant des dates de diffusion Américaine
9. Des nouvelles manières de consommer
On passe du support télé à celui de l’ordinateur :
→ modification de la consommation et des lieux de visionnage
→ une offre qui s’adapte au médium d’internet
11. Le binge watching
Définition: Le binge watching ou binge viewing, également appelé gavage télévisuel ou visionnage en rafale en
français, est la pratique qui consiste à regarder la télévision ou tout autre écran pendant de plus longues périodes de
temps que d'habitude, le plus souvent en visionnant à la suite les épisodes d’une même série. L'expression est
construite par référence au binge drinking.
14. Un nouveau phénomène?
→ Cette pratique existait déjà avec l’apparition des DVD et des VOD
→ Tendance accrue avec l’arrivée des abonnements type Netflix
ex: Netflix a partagé toute une saison entière de la série House of Cards
→ Moins développé qu’en Amérique
→ Streaming très présent en France:
Beaucoup de contenus gratuits (illégal)
→ 64.3% des répondants sont étudiants : raison
financière?
16. Des avis négatifs
→ Yoon Hi Sung, Eun Yeon Kang et Wei-Na Lee de l'Université du Texas à Austin ont mené une enquête qui démontre
que les consommateurs qui binge watché avaient des problèmes de solitude et de dépression.
→ Certains articles s’interrogent également sur les problèmes d’obésités, d'insomnies et d’alcoolismes que pourraient
provoquer le binge watching.
→ Le phénomène est souvent assimilé au “couch potato” (=Personne qui passe beaucoup de temps assis ou couché,
souvent à regarder la télévision, en mangeant des friandises ou en buvant de l’alcool.)
17. Les controverses
“Le binge-watching permet aux gens de se concentrer sur une seule chose pendant des heures plutôt que pendant des
secondes ou des minutes. Dans un monde où d’invisibles petites parcelles de temps passées sur Snapchat ou Youtube
peuvent facilement occuper autant de temps sur une semaine qu’une saison de Breaking Bad, l’habilité à reprendre le
contrôle de son temps, à redécouvrir ‘combien il y a de temps dans une journée quand on ne le perd pas en le
découpant en plages de 30 secondes’ – pour citer Shay Colson, un ingénieur en cybersécurité basé à Seattle- le binge-
watching devient presque un acte radical de concentration auto-déterminée”.
→ Les séries sont peut-être vues comme des oeuvres illégitimes culturellement ?
→ Sont-elles encore liées aux divertissement et à la culture populaire ?
19. Une culture illégitime
Les séries jusqu’à l’ère d’internet étaient vues comme :
→ Illégitimes face aux productions cinématographiques considérées comme des films d’auteur
→ Des produits commerciaux indignes du statut d’oeuvre d’art
→ Des produits dépendants de la grille télévisée : “le bouche trou”
→ Des séries cultes plus vues comme kitchs que comme oeuvres reconnues
20. Une culture légitime
Vers une légitimation des séries, à l’ère d’internet
→ La consommation des séries: Régime de valeur défini par un genre esthétique et un système de valeurs pour une
population.
→ Mise à l’épreuve du modèle cinématographique vu en salle.
→ Transformation des pratiques médiatiques et culturelles portant sur les biens issus des industries culturelles liées
à l’environnement numérique.
→ Objet d’un investissement social et culturel : Anoblissement culturel lié à l’investissement des consommateurs.
→ Élargissement du public : Consommation des séries par des individus catégorisés comme intellectuels
22. “Oui, lorsque les histoires font échos à des évènements
vécus ou s’en rapprochant”, Capucine 25 ans
“oui, comme dans desperate” Sylvie 42 ans
“Je ne pense pas m’identifier aux personnages, mais
certaines séries regroupent tout un tas de situation
qui peuvent nous arriver tous les jours, il m’arrive de
faire le regroupement.” Dylan 25 ans
“plus maintenant” Cyril 19 ans
L’identification vue par nos interrogés
23. Critère d’identification selon Dominique Pasquier
→ L’identification admirative : L’identification au héro parfait, comme modèle, comme exemple qui doit être suivi.
→ L’identification par sympathie : Héro attachant, ou certains traits de caractères correspondent à quelqu’un qu’on
pourrait apprécier, avec des valeurs communes.
→ L’identification cathartique : Le plaisir de céder à l'illusion du spectacle, c’est une forme d’identification qui dégage
le spectateur des complications affectives de sa vie réelle et le met à la place du héro qui souffre ou se trouve en
situation difficile.
→ L’identification ironique : cherche à briser la magie de l’imaginaire et refuse aux lecteurs, l’identification attendue
pour le contraindre à réfléchir et développer une activité esthétique et autonome : c’est le personnage provocateur de
l’anti héro.
24. Des atouts qui séduisent
→ Puiser dans la fiction des normes et des modèles de référence qui nous servent de support.
→ Parle de thème universel que chacun peut interpréter à sa manière.
→ Immersion totale par le biais des épisodes, retour des mêmes personnages qui nous accompagnent tout au long de
la série et nous emmènent dans un univers.
→ Les nouvelles séries permettent de nous rapporter au monde qui nous entoure, ainsi que de mieux le cerner. Elles
nous permettent d'appréhender différentes catégories de personnes .
26. Avis des interrogés à propos du binge watching
“Oui cela demande du temps et je pense que
regarder des séries à cette fréquence nous
coupe de notre entourage.” Camille, 32 ans
“Non, ça rapproche le binge watching ça se fait à
plusieurs.” Paolo 23 ans
“Non, au contraire, quand l’activité est pratiquée en
groupe cela nous rapproche, donne le sentiment que
l’on partage quelque chose tous ensemble.” Sophie
22 ans
“Ca peut, mais faut beaucoup pratiquer. Si on
regarde une série à fond, on va pas perdre ses
potes, ou alors ils sont vraiment cons.” Julien 21
ans
28. Les adeptes du binge watching que nous avons interrogé ne sont pas d’accord avec les polémiques autour de cette
pratique.
Leurs réponses:
→ Savoir faire la part des choses
→ Se contrôler ; savoir modérer son temps de visionnage
→ Pratiquer le binge watching à plusieurs
29. Des pratiques de visionnage collectives
→ Les séries peuvent être appréhender comme un phénomène social, qui permet de créer des
moments avec ses amis et sa famille.
→ Partager l’expérience du visionnage.
→ Favorise les discussions avec son entourage.
31. Séries et partage(s)
→ Création de discussions
→ Passion commune
→ Sentiment d’appartenance à un groupe
→ Vecteur de lien social
→ Favorise l’échange
→ Communauté de fan
→ Dialogue virtuel sur les réseaux
sociaux : nouvelle forme d’échange
32. L’échange au coeur des pratiques des consommateurs
→ Le bouche à oreille reste tout de même très présent comme moyen d’information.
→ Internet reste le meilleur moyen pour partager des informations.
35. Les séries: une question sociétale
→ Forte critique du binge watching
→ Pose des questions sur des soucis de santé possible
→ Inquiétudes liées aux interactions réelles dans la sphère sociale = inquiétude générale liée à l’expansion d’internet
→ Démocratisation de la culture: redéfinition de ce qui est légitime
→ Pratique rentrée dans les moeurs et dans les foyers
→ Des programmes qui se partagent et poussent à la discussion
→ De nouvelles formes de production de séries apparaissent EX: Netflix
36. Remise en cause de notre consommation en général
Nos habitudes de consommations ont évolués et sont sans cesse en transformation à l’ère du numérique.
Cependant nos façons de consommer sont excessives d’une manière générale. Prenons pour exemple le Binge
watching, cette consommation abusive de séries peut être considérée comme dans la continuité de nos habitudes
excessives.
Les séries seraient-elles vues comme un produit de consommation basique ? (Nourriture…)
Peut-on comparer les oeuvres culturelles à des produits de consommation?
37. Vers un visionnage en accéléré ?
→ Augmenter la vitesse de défilement des épisodes
→ Forte accessibilité : Vlc, Youtube, Logiciel de navigation de Google
→ La forme de l’écriture en cause ?
→ La profusion des épisodes partagées d’un coup entraîne t’il ce phénomène ?
→ Une réponse au spoil ?
→ Consommation toujours en perpétuel changement
→ Répondre d’un phénomène par un autre
56. Bibliographie
Lucien Perticoz et Catherine Dessinges, « Du télé-spectateur au télé-visionneur. Les séries télévisées face aux mutations des consommations
audiovisuelles », Études de communication, 44 | 2015, 115-130.
Amandine Kervella et Marlène Loicq, « Les pratiques télévisuelles des jeunes à l’ère du numérique : entre mutations et permanences », Études de
communication, 44 | 2015, 79-96.
Hervé Glevarec, « Trouble dans la fiction. Effets de réel dans les séries télévisées contemporaines et post-télévision », Questions de communication, 18 |
2010, 214-238.
Combes Clément, « La consommation de séries à l'épreuve d'internet. Entre pratique individuelle et activité collective », Réseaux, 1/2011 (n° 165), p.
137-163.
Cl´ement Combes. La pratique des s´eries t´el´evis´ees : une sociologie de l’activit´e spectatorielle. Economies et finances. Ecole Nationale Sup´erieure des
Mines de Paris, 2013.
Dominique Pasquier, “Identification au héros et communautés de téléspectateurs : la réception d'« Hélène et les garçons », Dans Hermès, La Revue
1998/1 (n° 22)