SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  5
Télécharger pour lire hors ligne
Réunification de deux Corées :



                  L’union fera-t-il la force ?

        Jalel Hamrouni




L’effondrement de bloc soviétique en 1991 a donné naissance à une nouvelle carte
géopolitique dominée par une seule force et par une seule doctrine. La réunification
de l’Allemagne a permis à celle-ci de devenir, non seulement une puissance
économique européenne, mais aussi mondiale malgré les séquelles de l’ancien régime
communiste (l’Allemagne de l’Est). Cette expérience peut-elle être transposer à la
péninsule Coréenne étant donné qu’elle présente, presque, les mêmes
caractéristiques que ceux de l’Allemagne à la veille de la chute du mur de Berlin en
1989 ? l’unification des deux Corées donnera-t-elle naissance à une nouvelle
puissance économique asiatique ?




Pour arriver à répondre à ces questions, il faut commencer par se remomérer
l’atmosphère du début des années 50 du vingtième siècle. C’était la première
confrontation armée directe entre les deux pôles de la guerre froide (Etats-Unis et
l’Union soviétique). La guerre coréenne avait duré 3 ans (1950-1953) et a pris fin par
la signature d’un armistice entre le Nord et le Sud qui se poursuit jusqu’à nos jours.
Adoptant un régime totalement communiste et en s’alignant fidèlement sur le
Kremlin, la Corée du Nord, dirigée de main de fer par le père fondateur KIM Il-Sung,
essaya de s’imposer comme une puissance régionale en en adoptant une idéologie de
développement autonome appelé « juche » qui mis l’accent sur l’industrie lourde.
Juste après la fin de la guerre, KIM Il-Sung avait mené une mobilisation populaire
qui avait conduit à un certain progrès surtout dans le domaine agricole et ce en
profitant des ressources minières et des sites industriels qui étaient localisés au Nord
lors de la partition de la péninsule. Le taux de croissance annuelle de l'industrie s'est
élevé à 25% dans les dix années qui suivirent la guerre de Corée, puis à 14% de 1965 à
1978.
Aidée par l’Union soviétique et la Chine, principalement, la Corée du Nord avait
connu pendant les années soixante un avancé économique important. Dès 1970, la
situation s’inverse et l’économie du pays s’est fortement ralentie avant de chuter
complètement dans les années 90.
Malgré la rareté des données publiées, le modèle nord-coréen s’est effondré après la
chute de son principal allié, l’URSS et la quasi-capitalisation chinoise. La production
de céréale par exemple est passée de 10 millions de tonnes en 1984 à 3,76 millions de
tonnes en 1995.
Mais la situation semblait plus pire, selon les observateurs, qui s’appuient sur la
campagne lancée par le régime coréen en 1991 ayant pour slogan « ne mangeons que
deux repas par jour ». Plus pire encore, la famine aurait causé officiellement 200 000
morts ; un million et plus selon les ONG. Les réfugiés recueillis au sud font état d'une
situation économique très précaire.

L’économie nord-coréenne ne reprendra son souffle qu’à l’orée du nouveau
millénaire. En 2000, toujours en l’absence de statistiques officielles du régime de
Kim Jung Il, et selon le frère ennemi (la Corée de Sud), la croissance économique a
atteint 6,2% en 1999, 1,3% en 2000, 3,7% en 2001 et 1,2% en 2002. Le produit
intérieur brut, après avoir chuté de 45% entre 1990 et 1998, aurait retrouvé 90% de
son niveau de 1990 en 2004.

Après l’échec flagrant de l’expérience communiste coréenne, le régime avait décidé de
changer de cap et se diriger graduellement vers la libéralisation de son économie. L’Etat
avait octroyé une autonomie de gestion accrue aux entreprises nord-coréennes qui leur
permet de réinvestir une partie de leurs bénéfices. La Corée du Nord a eu recours,
également, à une libéralisation progressive de son commerce extérieur en encourageant
les marchés et en s’ouvrant sur les investissements extérieurs (les Investissements chinois
en Corée du Nord ont atteint 14,37 millions d'euros en 2005).

Il est à noter qu’à la richesse naturelle, dont jouissent les nord-coréens après la partition,
s'ajoute la richesse humaine, le taux d'alphabétisation dépasse 90 %.

La main-d'œuvre nord-coréenne est de qualité, à un coût imbattable. Le salaire
moyen nord-coréen, entre 30 et 50 dollars par mois, est quatre fois inférieur à celui
d'un ouvrier chinois.
Les autorités nord –coréennes ont réussi, après la chute de son principal allié
(l’URSS), a maintenir le régime communiste à travers un programme nucléaire à des
fins militaires. En 2006 la Corée du Nord avait procédé à son premier essai d’armes
nucléaires pour devenir la neuvième puissance nucléaire et militaire dans le monde.


                       Au Sud de la péninsule, une autre histoire


Le modèle sud-coréen est totalement différent de celui du Nord, mais peut être
complémentaire.

Le modèle de développement sud-coréen est basé sur des liens étroits entre le
gouvernement et les milieux d'affaires, y compris le crédit dirigé, les restrictions aux
importations, le financement de certaines industries, et un gros effort de travail. Le
gouvernement a favorisé l'importation des matières premières et de la technologie
aux dépens des biens de consommation et a encouragé l'épargne et l'investissement
au détriment de la consommation.

Entre 1953 et 1961, la partie sud de la péninsule Coréenne était en phase de la
construction basée sur la substitution aux importations. Les Etats-Unis, à cause d’un
engagement idéologique anti-communiste, avaient favorisé aux sud-coréens des aides
financières et technologiques massives. Le Japon avait, à son tour, joué un grand rôle
dans l’essor économique de la Corée du Sud.
En 1965, le plan de développement s’appuyait en partie sur une compensation
japonaise de six millards de dollar. La fin des années soixente a été marqué par une
industrialisation sud-coréenne avec une tendance à l’exportations. Dans une dernière
phase de développement économique, la Corée du Sud a mis en place ses industries
lourdes entre 1973-1980.


La crise financière qui a secoué l’Asie en1997 a révélé les nombreux défauts du
modèle sud-coréen tel que l’emprunt étranger massif et l’indiscipline du de secteur
financier. La Corée du Sud a ainsi bénéficié d'une aide internationale d'un montant
record de 57 milliards de dollars (21 milliards du FMI, 10 milliards de la Banque
mondiale, 4 milliards de la Banque asiatique de développement et 22 milliards de
sept pays occidentaux) et depuis, l’économie du pays avait repris son souffle.
Aujourd’hui, la Corée de Sud est l’un des quatre dragons asiatiques avec un PIB qui a
atténué 19000 dollars en 2004. Les investissements étrangers en Corée du Sud ont
atteint 7,2 milliards de dollars en 2005, soit 0,8% du total mondial des
investissements directs à l'étranger. La Corée du Sud a ainsi annoncé qu'elle était
devenue, en 2005, le deuxième fournisseur de la Chine : ses exportations à
destination de la Chine ont atteint 76,8 milliards d'euros (en hausse de 23,5 %),
dépassant pour la première fois celles de Taïwan (74,6 milliards d'euros) et de
l'Union européenne (73,6 milliards d'euros), derrière le Japon (100,5 milliards
d'euros). En 2004, la Chine était devenue la première destination des exportations
sud-coréennes, devançant les États-Unis.

À partir de cet historique des deux parties de la péninsule Coréenne, on peut former
une idée sur la nature d’une éventuelle Corée unifiée. Selon les observateurs, la
puissance économique d’une Corée réunifiée pourrait dépasser celles de l’Allemagne
et du Japon. Prenant compte de potentiel économique de la Corée du Nord et le
vieillissement de la population de celle de Sud, le scénario allemand semble
applicable au cas de la péninsule. Dans une étude rendue publique le 21 septembre
2009, le groupe d’études de Goldman Sachs a estimé que l’économie d’une Corée
réunifiée, mesurée par son produit intérieur brut (PIB), pourrait dépasser celles de la
France et de l’Allemagne, voire du Japon, d’ici le milieu du siècle.

Pour sa part, la Banque de Corée du Sud a estimé, dans un rapport publié en mars
2009, que la réunification Coréenne pourrait s’inspirer du modèle de la Chine et
Hong-Kong, qui ont chacun leur propre système économique et politique et qui
représentent un modèle plus pertinent d’unification.


La Corée de Nord dispose, pareillement, d’un haut niveau d’éducation et de
ressources naturelles abondantes qui sont des atouts imparfaitement utilisés qui
peuvent servir à édifier la grande Corée, les estimations prévoient qu’elle se classera
au huitième rang mondial si elle existera.
Une puissance économique et nucléaire, la Corée pourrait s’imposer face aux forces
qui dominent la région avec sa géographie stratégique (une avancée montagneuse de
220 000km2, 1000km de long et entre 200km et 300km de large, frontalière au
nord, de la Chine sur1300km et de la Russie sur 20km. Quant à ses frontières ouest,
est et sud, elles sont maritimes. La péninsule Coréenne est pointée en direction du
Japon dont elle se trouve éloignée de moins de 100km des premières terres).


Reste à dire que la réunification de deux Corées reste, pour l’instant, une utopie. La
Chine et la Russie n’accepteront guère une telle puissance sur leurs frontières. Le
régime de Kim jong Il ne cèdera pas facilement le pouvoir en faveur de la démocratie
que les Etats-Unis essayera d’exiger si les négociations pour l’unité commenceront.
La situation semble dure et compliquée mais pas impossible.

Contenu connexe

En vedette

Competencias docentes para el nuevo siglo
Competencias docentes para el nuevo sigloCompetencias docentes para el nuevo siglo
Competencias docentes para el nuevo sigloKaren Lamprea
 
楓橋夜泊
楓橋夜泊楓橋夜泊
楓橋夜泊chauwang
 
Strumenti per il recupero dell'informazione bibliografica e servizi di biblio...
Strumenti per il recupero dell'informazione bibliografica e servizi di biblio...Strumenti per il recupero dell'informazione bibliografica e servizi di biblio...
Strumenti per il recupero dell'informazione bibliografica e servizi di biblio...Evelina Ceccato
 
Un dia en el castillo de Almodóvar
Un dia en el castillo de Almodóvar Un dia en el castillo de Almodóvar
Un dia en el castillo de Almodóvar otiguzman
 
RAB USBN semua sekolah
RAB USBN semua sekolahRAB USBN semua sekolah
RAB USBN semua sekolahIwan Wayan
 
Disruptive Technologies - an introduction
Disruptive Technologies - an introductionDisruptive Technologies - an introduction
Disruptive Technologies - an introductionChris Sandström
 
Rapport de veille salon Expoprotection 2010
Rapport de veille salon Expoprotection 2010Rapport de veille salon Expoprotection 2010
Rapport de veille salon Expoprotection 2010Viedoc
 
Ensayo de dario proyecto final
Ensayo de dario proyecto finalEnsayo de dario proyecto final
Ensayo de dario proyecto finalFer Halgraves
 
Recuerdos de la muerte
Recuerdos de la muerteRecuerdos de la muerte
Recuerdos de la muerteNu Chaile
 

En vedette (18)

DOCENTE
DOCENTEDOCENTE
DOCENTE
 
Competencias docentes para el nuevo siglo
Competencias docentes para el nuevo sigloCompetencias docentes para el nuevo siglo
Competencias docentes para el nuevo siglo
 
20160505_ESC
20160505_ESC20160505_ESC
20160505_ESC
 
Resume.Aug
Resume.AugResume.Aug
Resume.Aug
 
Yessica gomez
Yessica gomezYessica gomez
Yessica gomez
 
Institution research.
Institution research.Institution research.
Institution research.
 
Director research
Director researchDirector research
Director research
 
楓橋夜泊
楓橋夜泊楓橋夜泊
楓橋夜泊
 
3. acolhimento
3. acolhimento3. acolhimento
3. acolhimento
 
Strumenti per il recupero dell'informazione bibliografica e servizi di biblio...
Strumenti per il recupero dell'informazione bibliografica e servizi di biblio...Strumenti per il recupero dell'informazione bibliografica e servizi di biblio...
Strumenti per il recupero dell'informazione bibliografica e servizi di biblio...
 
Un dia en el castillo de Almodóvar
Un dia en el castillo de Almodóvar Un dia en el castillo de Almodóvar
Un dia en el castillo de Almodóvar
 
RAB USBN semua sekolah
RAB USBN semua sekolahRAB USBN semua sekolah
RAB USBN semua sekolah
 
Disruptive Technologies - an introduction
Disruptive Technologies - an introductionDisruptive Technologies - an introduction
Disruptive Technologies - an introduction
 
Rapport de veille salon Expoprotection 2010
Rapport de veille salon Expoprotection 2010Rapport de veille salon Expoprotection 2010
Rapport de veille salon Expoprotection 2010
 
Monarque
MonarqueMonarque
Monarque
 
Ensayo de dario proyecto final
Ensayo de dario proyecto finalEnsayo de dario proyecto final
Ensayo de dario proyecto final
 
Recuerdos de la muerte
Recuerdos de la muerteRecuerdos de la muerte
Recuerdos de la muerte
 
Vmware
VmwareVmware
Vmware
 

L’effondrement de bloc soviétique en 1991 a donné naissance à une nouvelle carte géopolitique dominée par une seule force et pa

  • 1. Réunification de deux Corées : L’union fera-t-il la force ? Jalel Hamrouni L’effondrement de bloc soviétique en 1991 a donné naissance à une nouvelle carte géopolitique dominée par une seule force et par une seule doctrine. La réunification de l’Allemagne a permis à celle-ci de devenir, non seulement une puissance économique européenne, mais aussi mondiale malgré les séquelles de l’ancien régime communiste (l’Allemagne de l’Est). Cette expérience peut-elle être transposer à la péninsule Coréenne étant donné qu’elle présente, presque, les mêmes caractéristiques que ceux de l’Allemagne à la veille de la chute du mur de Berlin en 1989 ? l’unification des deux Corées donnera-t-elle naissance à une nouvelle puissance économique asiatique ? Pour arriver à répondre à ces questions, il faut commencer par se remomérer l’atmosphère du début des années 50 du vingtième siècle. C’était la première confrontation armée directe entre les deux pôles de la guerre froide (Etats-Unis et l’Union soviétique). La guerre coréenne avait duré 3 ans (1950-1953) et a pris fin par la signature d’un armistice entre le Nord et le Sud qui se poursuit jusqu’à nos jours. Adoptant un régime totalement communiste et en s’alignant fidèlement sur le Kremlin, la Corée du Nord, dirigée de main de fer par le père fondateur KIM Il-Sung, essaya de s’imposer comme une puissance régionale en en adoptant une idéologie de développement autonome appelé « juche » qui mis l’accent sur l’industrie lourde. Juste après la fin de la guerre, KIM Il-Sung avait mené une mobilisation populaire qui avait conduit à un certain progrès surtout dans le domaine agricole et ce en profitant des ressources minières et des sites industriels qui étaient localisés au Nord lors de la partition de la péninsule. Le taux de croissance annuelle de l'industrie s'est élevé à 25% dans les dix années qui suivirent la guerre de Corée, puis à 14% de 1965 à 1978.
  • 2. Aidée par l’Union soviétique et la Chine, principalement, la Corée du Nord avait connu pendant les années soixante un avancé économique important. Dès 1970, la situation s’inverse et l’économie du pays s’est fortement ralentie avant de chuter complètement dans les années 90. Malgré la rareté des données publiées, le modèle nord-coréen s’est effondré après la chute de son principal allié, l’URSS et la quasi-capitalisation chinoise. La production de céréale par exemple est passée de 10 millions de tonnes en 1984 à 3,76 millions de tonnes en 1995. Mais la situation semblait plus pire, selon les observateurs, qui s’appuient sur la campagne lancée par le régime coréen en 1991 ayant pour slogan « ne mangeons que deux repas par jour ». Plus pire encore, la famine aurait causé officiellement 200 000 morts ; un million et plus selon les ONG. Les réfugiés recueillis au sud font état d'une situation économique très précaire. L’économie nord-coréenne ne reprendra son souffle qu’à l’orée du nouveau millénaire. En 2000, toujours en l’absence de statistiques officielles du régime de Kim Jung Il, et selon le frère ennemi (la Corée de Sud), la croissance économique a atteint 6,2% en 1999, 1,3% en 2000, 3,7% en 2001 et 1,2% en 2002. Le produit intérieur brut, après avoir chuté de 45% entre 1990 et 1998, aurait retrouvé 90% de son niveau de 1990 en 2004. Après l’échec flagrant de l’expérience communiste coréenne, le régime avait décidé de changer de cap et se diriger graduellement vers la libéralisation de son économie. L’Etat avait octroyé une autonomie de gestion accrue aux entreprises nord-coréennes qui leur permet de réinvestir une partie de leurs bénéfices. La Corée du Nord a eu recours, également, à une libéralisation progressive de son commerce extérieur en encourageant les marchés et en s’ouvrant sur les investissements extérieurs (les Investissements chinois en Corée du Nord ont atteint 14,37 millions d'euros en 2005). Il est à noter qu’à la richesse naturelle, dont jouissent les nord-coréens après la partition, s'ajoute la richesse humaine, le taux d'alphabétisation dépasse 90 %. La main-d'œuvre nord-coréenne est de qualité, à un coût imbattable. Le salaire moyen nord-coréen, entre 30 et 50 dollars par mois, est quatre fois inférieur à celui d'un ouvrier chinois.
  • 3. Les autorités nord –coréennes ont réussi, après la chute de son principal allié (l’URSS), a maintenir le régime communiste à travers un programme nucléaire à des fins militaires. En 2006 la Corée du Nord avait procédé à son premier essai d’armes nucléaires pour devenir la neuvième puissance nucléaire et militaire dans le monde. Au Sud de la péninsule, une autre histoire Le modèle sud-coréen est totalement différent de celui du Nord, mais peut être complémentaire. Le modèle de développement sud-coréen est basé sur des liens étroits entre le gouvernement et les milieux d'affaires, y compris le crédit dirigé, les restrictions aux importations, le financement de certaines industries, et un gros effort de travail. Le gouvernement a favorisé l'importation des matières premières et de la technologie aux dépens des biens de consommation et a encouragé l'épargne et l'investissement au détriment de la consommation. Entre 1953 et 1961, la partie sud de la péninsule Coréenne était en phase de la construction basée sur la substitution aux importations. Les Etats-Unis, à cause d’un engagement idéologique anti-communiste, avaient favorisé aux sud-coréens des aides financières et technologiques massives. Le Japon avait, à son tour, joué un grand rôle dans l’essor économique de la Corée du Sud. En 1965, le plan de développement s’appuyait en partie sur une compensation japonaise de six millards de dollar. La fin des années soixente a été marqué par une industrialisation sud-coréenne avec une tendance à l’exportations. Dans une dernière phase de développement économique, la Corée du Sud a mis en place ses industries lourdes entre 1973-1980. La crise financière qui a secoué l’Asie en1997 a révélé les nombreux défauts du modèle sud-coréen tel que l’emprunt étranger massif et l’indiscipline du de secteur financier. La Corée du Sud a ainsi bénéficié d'une aide internationale d'un montant record de 57 milliards de dollars (21 milliards du FMI, 10 milliards de la Banque mondiale, 4 milliards de la Banque asiatique de développement et 22 milliards de sept pays occidentaux) et depuis, l’économie du pays avait repris son souffle.
  • 4. Aujourd’hui, la Corée de Sud est l’un des quatre dragons asiatiques avec un PIB qui a atténué 19000 dollars en 2004. Les investissements étrangers en Corée du Sud ont atteint 7,2 milliards de dollars en 2005, soit 0,8% du total mondial des investissements directs à l'étranger. La Corée du Sud a ainsi annoncé qu'elle était devenue, en 2005, le deuxième fournisseur de la Chine : ses exportations à destination de la Chine ont atteint 76,8 milliards d'euros (en hausse de 23,5 %), dépassant pour la première fois celles de Taïwan (74,6 milliards d'euros) et de l'Union européenne (73,6 milliards d'euros), derrière le Japon (100,5 milliards d'euros). En 2004, la Chine était devenue la première destination des exportations sud-coréennes, devançant les États-Unis. À partir de cet historique des deux parties de la péninsule Coréenne, on peut former une idée sur la nature d’une éventuelle Corée unifiée. Selon les observateurs, la puissance économique d’une Corée réunifiée pourrait dépasser celles de l’Allemagne et du Japon. Prenant compte de potentiel économique de la Corée du Nord et le vieillissement de la population de celle de Sud, le scénario allemand semble applicable au cas de la péninsule. Dans une étude rendue publique le 21 septembre 2009, le groupe d’études de Goldman Sachs a estimé que l’économie d’une Corée réunifiée, mesurée par son produit intérieur brut (PIB), pourrait dépasser celles de la France et de l’Allemagne, voire du Japon, d’ici le milieu du siècle. Pour sa part, la Banque de Corée du Sud a estimé, dans un rapport publié en mars 2009, que la réunification Coréenne pourrait s’inspirer du modèle de la Chine et Hong-Kong, qui ont chacun leur propre système économique et politique et qui représentent un modèle plus pertinent d’unification. La Corée de Nord dispose, pareillement, d’un haut niveau d’éducation et de ressources naturelles abondantes qui sont des atouts imparfaitement utilisés qui peuvent servir à édifier la grande Corée, les estimations prévoient qu’elle se classera au huitième rang mondial si elle existera. Une puissance économique et nucléaire, la Corée pourrait s’imposer face aux forces qui dominent la région avec sa géographie stratégique (une avancée montagneuse de 220 000km2, 1000km de long et entre 200km et 300km de large, frontalière au nord, de la Chine sur1300km et de la Russie sur 20km. Quant à ses frontières ouest, est et sud, elles sont maritimes. La péninsule Coréenne est pointée en direction du
  • 5. Japon dont elle se trouve éloignée de moins de 100km des premières terres). Reste à dire que la réunification de deux Corées reste, pour l’instant, une utopie. La Chine et la Russie n’accepteront guère une telle puissance sur leurs frontières. Le régime de Kim jong Il ne cèdera pas facilement le pouvoir en faveur de la démocratie que les Etats-Unis essayera d’exiger si les négociations pour l’unité commenceront. La situation semble dure et compliquée mais pas impossible.