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Septembre 2014
2
KAMITIS est une société spécialisée en expertise scientifique, en
veille stratégique et technologique et en financement de
l’innovation.
Elle opère principalement auprès des entreprises innovantes mais
également auprès des structures institutionnelles.
KAMITIS réalise pour ses clients des états de l’art technologique,
des études de marchés et des analyses technico-économiques.
Elle les aide également à identifier et à obtenir les meilleurs
financements pour leurs projets.
Lyon
6 Place Bellecour
69002
Pour plus d'informations :
contact@kamitis.com - www.kamitis.com
3
Édito ___________________________________________________________ 4
Quand le numérique s’invite dans le bâtiment 4
Expertise scientifique _____________________________________________ 5
Des bouteilles issues du recyclage de papier 5
La 3D pour révolutionner la médecine 5
Un polo connecté pour l’US Open 6
Financement _____________________________________________________ 7
Le Crédit d’Impôt Innovation 7
Intelligence économique ___________________________________________ 8
La course aux terres arables 8
Focus ___________________________________________________________ 13
L’analyse prédictive pour l’aide à la décision 13
I3 _______________________________________________________________ 15
Le futur en construction 15
– par CLEMENT MABIRE
A la pointe en matière d’analyse prédictive 19
– par KEVIN DERRIEN
Sommaire
4
Quand le numérique s’invite dans le bâtiment
Il est vrai que les outils numériques sont aujourd’hui nombreux et donnent des résultats de grande qualité. Toutefois, il est
nécessaire de les améliorer et de fiabiliser leurs résultats en travaillant notamment sur les questions d’interopérabilité et de
connexion avec les autres systèmes utilisés dans les bâtiments.
De plus, les exigences de performances dictées par les nouvelles contraintes environnementales et sociétales induisent des
bouleversements considérables dans les modes de production et de partage des connaissances relatifs au secteur de la
construction et de la gestion de bâtiments. Ces mutations de l’ensemble de la chaîne de valeur (allant de la conception
jusqu’à la gestion et l’exploitation des bâtiments) touchent l’ensemble de la filière et mettent l’accent sur l’intégrabilité
numérique pour le pilotage des performances.
Ainsi, quand le numérique s’invite dans le bâtiment, il devient nécessaire de faire émerger des méthodologies permettant
d’améliorer la fiabilité des résultats de même que la capitalisation puis la diffusion des connaissances. C’est l’ambition de
nos experts qui nous parlent des changements de paradigmes liés à cette mutation et nous présentent les innovations
qu’ils soutiennent au sein de leurs structures :
Kevin Derrien, Ingénieur commercial chez ProbaYes, nous présente les enjeux de l’analyse prédictive ainsi que son usage
notamment pour la gestion des bâtiments ;
Clément Mabire, Directeur d’Astus Construction, nous parle des nouvelles méthodologies de conception des maquettes
numériques et nous décrit les efforts entrepris par cette plateforme technologique dans ce domaine.
Bonne lecture,
La complexité croissante ainsi que le changement d’échelle des projets de construction et
de gestion des bâtiments imposent le recours à des outils numériques complets et
performants. Ces outils doivent prendre en compte, le plus en amont possible, différentes
données relatives aux bâtiments et doivent permettre de travailler de façon collective et
récursive.
Ceci est rendu possible grâce, notamment, à l’utilisation de maquettes numériques
adaptées à la conception, à la simulation et à la mise en œuvre de projets de construction
ou de rénovation de bâtiments.
La complexité des approches, la quantité des données analysées ainsi que le besoin
croissant d’anticiper et de détecter très en amont d’éventuels problèmes, imposent le
recours à des outils performants et fiables.
Par KHALED BAAZIZ
Dirigeant de Kamitis
Édito
5
Des bouteilles issues du recyclage de papier
L'Institut Technologique Danois et l'entreprise EcoXpac
développent un prototype de bouteille biodégradable
issu de papier recyclé, qui pourrait un jour remplacer la
bouteille plastique. Ce projet ("the green fiber bottle") a
un budget estimé à 10 millions de couronnes danoises
(soit environ 1,3 millions d'euros), dont 60% est financé
par le Fond Danois d'Innovation en Commerce.
Composées à 97% de papier recyclé et à 3% de dioxyde
de silicium (équivalent du sable), les bouteilles peuvent
être recyclées au même titre que le papier ou le carton,
et se décomposer naturellement après quelques mois.
Une fois le papier recyclé mixé avec de l'eau, cette pâte
est mise dans des moules, puis ces ébauches de
bouteilles sont ensuite vidées de leur air. Cette
technique permet d'extraire l'eau plus rapidement que
par un chauffage au four et économise jusqu'à 80%
d'énergie.
La 3D pour révolutionner la médecine
Dans un domaine où la technologie sauve des vies,
l'impression 3D permet aux chirurgiens, aux chercheurs
et aux fabricants de dispositifs médicaux de travailler
vite, d’effectuer des tests exhaustifs et d’atteindre un
niveau de personnalisation inédit. En effet, l’impression
3D, permet aujourd’hui de créer des implants
parfaitement adaptés à la morphologie de chaque
patient. C’est le cas à l’Hôpital de Boston, où plusieurs
dizaines d’opérations basées sur la technique de
duplicata en 3D permettent aux chirurgiens de s’exercer
sur les répliques d’organes avant les interventions.
L’imagerie médicale (comme la tomodensitométrie ou
le scanner) génèrent des données qui sont converties en
3D pour obtenir un implant ayant la même structure que
de l’organe ou le membre à remplacer, offrant ainsi une
parfaite adéquation avec la morphologie et l’anatomie
du patient.
Grâce à cette technologie, des procédés d’impression
biologique pour différents tissus (musculaire, adipeux et
la peau) sont explorés et les recherches tendent vers la
production de tissus complexes transplantables sur
demande. Mais cette médecine de pointe – sur mesure –
est aussi extrêmement onéreuse et reste donc réservée
à des cas exceptionnels pour le moment.
Expertise scientifique
6
Un polo connecté pour l’US Open
A l’occasion de l’US Open, Ralph Lauren a révélé le Polo
Tech, un vêtement intelligent sans coutures, tissé de
biocapteurs. Ses fibres textiles ont été élaborées par la
société canadienne OMSignal. Elles intègrent un bon
nombre de capteurs (dont un accéléromètre et un
gyroscope) permettant de mesurer différents
paramètres: pouls, respiration, humidité, température
de la peau, température extérieure, nombre de pas
effectués, etc.
Ces données sont transmises via bluetooth 4.0 puis
analysées à l’aide d’une application mobile dédiée qui
les affiche sous forme de graphiques.
Le Polo Tech peut ainsi fournir en temps réel, via un
smartphone ou une tablette, des informations
primordiales pour un sportif comme le rythme
cardiaque, la fréquence respiratoire, le niveau de stress
et la production d'énergie; il offre ainsi la possibilité de
recevoir des alertes en cas d’un coup de fatigue ou d’une
montée subite du stress.
Toutefois, il ne s’agit là que d’une expérimentation
puisque seuls quelques ramasseurs de balle, ont arboré
le Polo Tech. En revanche, selon le succès de ce polo
high-tech, la marque Ralph Loren pourrait développer
une gamme complète de vêtements connectés.
References
1. http://www.dti.dk/services/packaging/23614
2. http://www.ecoxpac.dk/project-the-green-fiber-bottle.html
3. http://www.allo-medecins.fr/actualite/sante-publique/05092014,imprimante-3d-en-medecine-un-bebe-sauve-d-une-grave-
epilepsie,706.html
4. http://connected-objects.fr/2014/08/ralph-lauren-omsignal/ /
7
Financement
Le Crédit d’Impôt Innovation
Instauré par la loi de finances 2013, le Crédit d’impôt Innovation (CII) est un nouveau dispositif d'aide aux
entreprises qui complète le crédit d'impôt recherche (CIR). Il permet de prendre en compte certaines dépenses
relatives à la réalisation d’opérations de conception de prototypes ou installations pilotes de nouveaux produits
(voir encadré ci-dessous).
Définitions légales
Prototype
Un prototype est un modèle original qui possède toutes les qualités techniques et toutes les caractéristiques de fonctionnement du
nouveau produit ou procédé. Ce modèle n'a pas forcément son aspect ou sa forme finale mais il permet de dissiper les incertitudes
concernant les améliorations du produit et d'en fixer les caractéristiques.
Installation pilote
L'installation pilote est un ensemble d'équipements ou de dispositifs permettant de tester un produit ou un procédé à une échelle
ou dans un environnement proche de la réalité industrielle.
A l'achèvement de la phase expérimentale, l'installation pilote n'est plus considérée comme se rapportant à la réalisation
d'opérations de recherche et développement puisqu'elle fonctionne comme une unité normale de production.
Nouveau produit
Est considéré comme nouveau produit un bien corporel ou incorporel qui satisfait aux deux conditions suivantes :
- il n’est pas encore mis sur le marché ;
- il se distingue des produits existants ou précédents par des performances supérieures sur le plan technique, de l’éco-
conception, de l’ergonomie ou de ses fonctionnalités.
References
1. http://www.entreprises.gouv.fr/politique-et-enjeux/credit-impot-innovation
2. http://bofip.impots.gouv.fr
3. http://www.direccte.gouv.fr/Credit-d-impot-innovation
Les dépenses éligibles au nouveau dispositif sont
plafonnées à hauteur de 400 000 € par an et le taux du
crédit d’impôt calculé au titre de ces dépenses est fixé à
20 %. Par ailleurs, le plafonnement des dépenses est
global et concerne l'ensemble des dépenses engagées
quel que soit le nombre de prototypes ou d'installations
pilote réalisés.
Le CII ne concerne que les PME au sens communautaire,
à savoir les entreprises qui satisfont aux deux critères
cumulatifs
1
:
L’effectif salarié doit être inférieur à 250
personnes,
Le chiffre d’affaires annuel ne doit pas excéder 50
millions d’euros ou le total du bilan annuel ne doit
pas excéder 43 millions d’euros.
1
Ces seuils s’apprécient selon des modalités différentes selon que les entreprises concernées sont considérées comme autonomes
indépendantes), partenaires ou liées. (se reporter au II-A-1 § 60 à 140 du BOI-BIC-RICI-10-10-50).
8
Intelligence économique
La course aux terres arables
Le mouvement mondial d’accaparement des terres arables se poursuit inexorablement. En effet, depuis plusieurs
années les accords commerciaux conclus entre plusieurs pays du monde et des organisations privées ou publiques
inquiètent les observateurs. Alors que la hausse des prix alimentaires de base provoque déjà, dans de nombreuses
régions, des émeutes de la faim1, l'achat ou la location de terres arables sont devenus la priorité de plusieurs pays
qui souhaitent assurer leur sécurité alimentaire.
La terre cultivable, une ressource de plus en plus rare
Les superficies des terres cultivées ont très peu
augmentées depuis les années soixante-dix. Alors que la
population mondiale faisait un bond de 45%,
entre 1980 et 2011, la progression des terres cultivées
n’était que de 3,2%.
Les terres cultivées couvrent un peu plus de 1500
millions d’hectares, soit 10% des terres émergées.
Elles se composent de 1400 millions d’hectares de terres
arables
2
.
Leur faible progression (4,5% en 25 ans) est due au
ralentissement des défrichements
3
, au recul
4
des terres
agricoles, aux politiques de préservation des forêts
tropicale et à l’étalement urbain qui grignote chaque
année des millions d’hectares de terres.
Evolution des superficies cultivées dans le monde, de 1980 à nos jours 5
USA
-4 868
Nigeria
7 500
Soudan
4 465
Ethiopie
3 606
Brésil
3 300
Argentine
4 100
Augmentation
Diminution
Evolution des superficies de terres arables, 2000-2008
En milliers d’hectares
3 000
1500
200
30
Chine
-12 374
Inde
- 4 572
Australie
-3 280
1
Surtout depuis la crise alimentaire de 2008
2
Les terres agricoles désignent la part du territoire qui est arable et qui est cultivée ou en pâturage de manière permanente. Les terres
arables comprennent les terres définies par la FAO comme étant des cultures temporaires (les terres à deux cultures ne sont comptées
qu'une fois), les prés temporaires pour le fauchage ou pour le pâturage, les terres foncières ou les potagers, et les terres temporairement
en jachère.
3
Les défrichements ont chuté de 14-15 millions d’hectares par an il y a 20 ans à 11-12 millions d’hectares par an aujourd’hui
4
Ce recul, de l’ordre de 8 à 9 millions d’hectares par an, est dû à l’érosion des sols, provoquée par le vent ou les eaux de ruissellement, à la
salinisation des terres irriguées, qui affectent de façon sévère 15 à 20% de celle-ci, et à l’épuisement des terres par perte de matière
organique et/ou d’éléments fertilisants non renouvelés.
5
Source : Annuaire statistique FAO, 2010.
9
Vendre ou louer ses terres pour développer l’économie de son pays ?
Actif de plus en plus convoité, élément stratégique pour
les pays soucieux d’assurer leur sécurité alimentaire,
l’hectare de terre arable est devenu aujourd’hui une
ressource précieuse. Un bien stratégique que les Etats
achètent ou louent aux étrangers. Plusieurs facteurs
expliquent ce phénomène
6
: il y a bien sûr
l’accroissement de la population mondiale ainsi que la
modification des habitudes alimentaires, mais il y a
également la production des agro-énergies
7
.
De grandes institutions internationales (la banque
mondiale et la FAO - Food and Agriculture Organization -
par exemple), des ONG (GRAIN
8
et OXFAM
9
) ainsi que
plusieurs centres de recherches internationaux (En
France : le Centre de coopération internationale en
recherche agronomique pour le développement, CIRAD
10
)
suivent l’évolution de l’accaparement de terres agricoles
dans des pays étrangers par des fonds d’investissement
privés ou des fonds souverains. Toutefois, le nombre et
la nature de toutes ces opérations ne peuvent être
connus (car elles relèvent souvent de négociations très
opaques). Elles ne sont globalement appréciées qu’à
travers l’examen d’informations médiatiques et doivent
être considérés avec prudence.
D’après Landmatrix
11
, et sur la période 2007-2011, les
investissements étrangers dans le foncier agricole
auraient porté sur plus de 1200 opérations et sur 83
millions d’hectares. Cela dit, seulement près de 600
opérations (portant sur 33 millions d’hectares) étaient
considérés comme réellement sûres par le groupe de
chercheurs
12
. Et le phénomène de « land grabbing » qui
a connu, en 2009, un pic d’activité principalement lié aux
investissements sud-africains en RDC
13
, aurait tendance
à très peu décliner actuellement
14
.
Acquisitions des terres : Top 10 des origines et des destinations
Pays Investisseurs Pays cibles
USA 6 914 351 ha Nouvelle Papouasie 3 799 169 ha
Malaisie 3 418 955 ha Indonésie 3 549 462 ha
Singapour 2 890 843 ha Sud Soudan 3 491 453 ha
Emirats Arabes 2 825 002 ha RDC 2 717 258 ha
UK 2 293 475 ha Mozambique 2 167 882 ha
Inde 2 039 928 ha Congo 2 082 000 ha
Pays Bas 1 659 330 ha Brésil 1 811 236 ha
Arabie Saoudite 1 578 218 ha Ukraine 1 600 179 ha
Brésil 1 368 857 ha Liberia 1 340 777 ha
Chine 1 358 854 ha Soudan 1 191 013 ha
Source des données : http://landmatrix.org/en/get-the-idea/web-transnational-deals/ - Page consultée le 10/09/2014
Selon le rapport de la Banque mondiale intitulé Rising Global Interest in Farmland : Can it yield sustainable and equitable
benefits ? 45 millions d’hectares ont fait l’objet de transactions en 2009 contre 4 millions entre 1998 et 2008.
Seulement 1,4 des 4,3 milliards d’hectares de terre cultivables de la planète est aujourd’hui exploité. Les volumes
de terres cultivables sont très inégaux selon les continents (les meilleures terres sont déjà largement exploitées).
6
Rulli, M. C., Saviori, A., & D’Odorico, P. (2013). Global land and water grabbing. Proceedings of the National Academy of Sciences,
110(3), 892-897. http://wtf.tw/ref/rulli.pdf
7
Rathmann, R., Szklo, A., & Schaeffer, R. (2010). Land use competition for production of food and liquid biofuels: An analysis of the
arguments in the current debate. Renewable Energy, 35(1), 14-22. http://www.rembio.org.mx/2011/Documentos/Publicaciones/C3/Land-competition.pdf
8
GRAIN est une petite organisation internationale qui soutient la lutte des paysans et des mouvements sociaux pour renforcer le contrôle
des communautés sur des systèmes alimentaires fondés sur la biodiversité. http://www.grain.org/fr
9
Oxford Committee for Relief Famine (OXFAM) est une confédération d'ONG luttant sur les terrains politique, économique et
humanitaire contre la pauvreté et l'injustice dans le monde. http://www.oxfam.org/fr
10
Le Cirad est un centre de recherche français qui répond, avec les pays du Sud, aux enjeux internationaux de l’agriculture et du
développement. http://www.cirad.fr/
11
LandMatrix est une base de données qui permet le suivi des transactions foncières à grande échelle, depuis la négociation jusqu’à la
mise en œuvre. http://landmatrix.org/en/
12
Avec toutefois une sous-estimation reconnue pour l’Ukraine et la Russie.
13
Les transactions recensées auraient porté, selon Trendeo, sur 10 à 15 millions d’hectares entre 2008 et 2011.
14
Armand Colin, Image économiques du monde 2014, Paris, 2013.
10
Pays d’accueil largement répartis
Les pays d’accueil, des pays du Sud essentiellement, se
situent sur tous les continents. Parmi les principaux
états louant ou vendant des terres agricoles au profit
d’étrangers, figurent principalement des Etats africains
(plus de 60% des transactions observées) tels que
Mozambique, Soudan, Ethiopie, République
démocratique du Congo (RDC), Mali, Angola,
Cameroun, Tanzanie, Zambie, etc.
15
. L’Asie est
également concernée avec des pays comme la Birmanie
(où des entreprises indiennes louent des terres, afin d’y
produire des lentilles à destination du marché indien), le
Cambodge (qui a loué des terres rizicoles au Qatar et au
Koweït), le Pakistan, les Philippines, l’Indonésie, la
Malaisie, etc. Sur le continent Américain ce sont les pays
du Mercosur (Marché commun du Sud) qui attirent les
investissements (Brésil, Argentine, etc.). L’Australie est
quant à elle la cible d’investissements britanniques
importants et certains pays du nord comme la Russie,
l’Ukraine ou la Roumanie
16
sont également bien
positionnés sur le marché.
Cartographie des pays ayant mis en location ou vendu des terres agricoles
17
Des acquéreurs très divers
Parmi les principaux pays qui investissent, de façon
directe ou indirecte, dans le contrôle des terres agricoles
à l’étranger, figurent les Emirats arabes unis, l’Arabie
saoudite
18
, la Chine
19
, le Japon, l’Inde, l’Afrique du Sud
ou encore la Corée du Sud, le Koweït, le Katar et
Bahreïn.
Russie
Kazakhstan
Pologne
UkraineAllemagne
Madagascar
Australie
Indonésie
Philippines
Liberia
Sénégal
Soudan
Ethiopie
Ouganda
Tanzanie
R.D.Congo
Mozambique
Zambie
Brésil
Terres agricoles louées ou vendues entre 2007 et 2011
500 000 hectares
15
Par exemple Madagascar où il est possible de contourner l’interdiction de vente de terres agricoles à des étrangers grâce à la
constitution de sociétés de droit malgache.
16
Les investisseurs étrangers y sont attirés par les faibles coûts du foncier et de la main d’œuvre ainsi que par des aides versées par
hectare dans le cadre de la PAC. En 2012, 70000 hectares (soit plus de 6% de la surface agricole utile – SAU - roumaine) se trouvaient
contrôlés par des groupes agricoles transnationaux. Des groupes qataris, libanais, saoudiens, etc. ainsi que des groupes occidentaux
(italiens, allemand, français, etc.), investissent dans les terres roumaines.
17
Armand Colin, Image économiques du monde 2014, Paris, 2013.
18
Ce pays doit importer plus de 95% de sa consommation alimentaire.
19
La Chine aurait pris à elle seule le contrôle de près de dix millions d’hectares à l’étranger, notamment en Asie et en Afrique, au cours
des dernières années.
11
Ces Etats se trouvent sur les aires géographiques les plus
déficitaires en grains de la planète et il s’agit pour eux
d’assurer une sécurité alimentaire (qui, selon certains
spécialistes, se trouve menacée par la volatilité des prix
sur le marché mondial).
Quant aux investisseurs privés, principalement
originaires de pays du Nord (Amérique du Nord et
Europe occidentale), ils visent essentiellement des
profits liés à la vente de produits agricoles. Le groupe
britannique Landkom ou le suédois Black Earth
Companies contrôlent aujourd’hui des centaines de
milliers d’hectares en Russie méridionale et en
Ukraine
20
. C’est aussi le cas des américains Morgan
Stanley ou Monsanto, l’Allemand Bayer et le Suisse
Syngenta, ou encore l’agro-holding français
Agrogénération
21
, le groupe agro-industriel privé
Soufflet., ou bien encore Malteurop, Maisadour et
Limagrain.
L’exploitation des terres diffère également selon les
investisseurs : Alors que les groupes occidentaux font
généralement appel à la main d’œuvre locale, les
investisseurs chinois misent sur leur propre main
d’œuvre : ainsi, un million d’agriculteurs chinois
cultiveraient aujourd’hui des terres agricoles dans 18
pays africains
22
.
Et pour produire quoi ?
Selon Landmatrix, les cultures alimentaires (destinées à
être exportées sur le marché mondial ou vers les pays
investisseurs) occuperaient 26% des terres cultivées,
alors que les récoltes non alimentaires ne porteraient
que sur 17% de ces dernières. Ces données sont
entourées de beaucoup de flou, dans la mesure où les
« terres multiples usages » représenteraient 31% des
terres concernées, et les « récoltes fléxibles »
23
26%.
Production des terres arables
Source des données : http://landmatrix.org/en/get-the-idea/web-transnational-deals/ - Page consultée le 10/09/2014
Selon Landmatrix, les terres principalement recherchées par les investisseurs étrangers sont celles
situées dans des secteurs accessibles (à moins de trois heures des centres urbains), dotées de ressources
en eau et sur lesquelles les écarts de rendement entre rendement actuel et rendement potentiel estimé
sont les plus élevés. Bien entendu, le degré de sécurisation du foncier intervient également.
20
Armand Colin, Image économiques du monde 2014, Paris, 2013.
21
AgroGénération (groupe présidé par Charles Beigbeder) illustre parfaitement la poursuite du dynamisme des grands agro-holdings. Ce
groupe qui a pris récemment le contrôle de 17000 hectares en Argentine et qui vient de doubler ses superficies en Ukraine. Dans ce dernier
pays, le groupe vient de s’associer avec le fond d’investissement américain SigmaBlezer qui exploitait jusque-là 70000 hectares au traves
de la société Harmelia. L’ensemble exploite désormais 120000 hectares, ce qui vaut à AgroGénération de figurer dans le groupe des dix
premiers agro-holdings travaillant en Ukraine. Il vise une production de grains (céréales et graines oléagineuses) de plus de 400000 tonnes
en 2013 et disposera de 200000 tonnes de capacité de stockage, ce qui améliorera ses capacités de commercialisation.
22
Paysans, n° 337, 2013.
23
Les récoltes flexibles (soja, huile de palme, canne à sucre, etc.) peuvent etre destinées aussi bien à des usages alimentaires qu’a des
usages non alimentaires.
12
Transactions gagnant – gagnant ?
Le marché des terres arables présente un intérêt pour
bien des Etats : En effet, sur le court terme,
l’intervention des investisseurs étrangers permet,
parfois, une amélioration sensible de la production
agricole dans des délais relativement courts. Il
représente également des opportunités
d’enrichissement rapide pour les autorités locales. Mais
comme le présente la carte ci-dessous, une grande
partie des pays africains qui louent ou vendent leurs
terres sont concernés par l’insécurité alimentaire.
L’adoption des politiques agricoles encadrant les
exploitations de façon efficace semble donc plus propice
au développement d’agricultures modernisées et
durables.
Pays cibles et insécurité alimentaire
Pays cibles
Pays concernés par l’insécurité alimentaire (25% de la population
est sous-alimentée)
Pays exposés à l’insécurité alimentaire (35% de la population
est sous-alimentée)
13
Focus
L’analyse prédictive pour l’aide à la décision
L’analyse prédictive, c’est quoi ?
Les sociétés contemporaines (individus, entreprises, etc.) génèrent d’énormes quantités de données hétérogènes et
bruitées. Ces informations, largement inexploitées, sont très peu analysées aujourd’hui. Dans ce contexte, il est possible de
recourir à l'analyse statistique de ce trésor brut afin de capitaliser les données ainsi que les expertises afin de proposer une
aide à la décision.
Grâce à des technologies très élaborées (modélisation statistique, apprentissage automatique, data mining, etc.), on arrive
aisément à réaliser, pour le compte du client, des applications clé en main dans le domaine de l'analyse prédictive, c’est-à-
dire l’utilisation des données du client pour se projeter dans le futur.
PAR KEVIN DERRIEN
INGÉNIEUR COMMERCIAL
CONTACT : kevin.derrien@probayes.com
06 80 40 53 42
Créée en 2003 et composé d’une équipe de 30 Data Scientists spécialiste du
Data Mining & Machine Learning, la société ProbaYes se positionne sur le
marché porteur de l’analyse prédictive des données pour l’aide à la décision.
Notre invité aujourd’hui est Kevin Derrien, Ingénieur commercial chez
ProbaYes. Il nous parle des enjeux relatifs à l’analyse prédictive et nous
présente quelques une des réalisations actuelles.
Les enjeux liés aux bâtiments de demain impliquent une synergie entre de
nombreux champs pluridisciplinaires ainsi qu’une construction collective,
fondée sur la compréhension des enjeux, des besoins et des approches
inhérents aux différents thèmes de la modélisation et de l’analyse prédictive.
Les données
Les expertises
Données exogènes
Ex: Web, Google, OpenData
Reconnaître, Diagnostiquer, Prévoir, Automatiser, Optimiser
La société Probayes développe des solutions logicielles d’aide à la décision basées sur la prévision des
comportements des objets, des machines et des personnes. Elle intervient dans des domaines d’application variés :
optimisation de la consommation énergétique des bâtiments permettant des économies d’énergie de 25 à 30%,
diagnostic de machines pour anticiper les risques de panne, aide à la conduite par l’analyse du comportement des
autres véhicules, détection de fraude à la carte bancaire, etc.
14
Pour prévoir quoi ?
Les analyses prédictives servent à reconnaître et à prévoir des évolutions pour les :
Objets : prévoir des déplacements futurs
Processus : prévoir des pannes, des rendements
Personnes : prévoir des comportements, des consommations
Elles permettent de prendre des décisions plus éclairées, de façon plus rapide et à des coûts optimisés. Elles améliorent les
décisions humaines en augmentant leur efficacité et leur efficience.
L’analyse des données procure un avantage compétitif… à exploiter avant les autres
A titre d’exemple, ce type d’analyse permet de :
Anticiper
les ventes
Anticiper les
comportements
Anticiper les aléas
de production
Anticiper les
défaillances
Pour optimiser la chaine d’approvisionnement, réduire les
stocks et livrer le produit rapidement.
Pour préserver la relation clients, anticiper les ruptures de
contrat…
Pour réduire les temps morts, optimiser l’utilisation des
ressources, maitriser la qualité…
Pour planifier les opérations de maintenance au plus juste,
tout en évitant les pannes
15
I3
ce sont trois interrogations pour échanger avec un expert sur l'environnement de
l'entreprise.
Nous nous intéressons dans cette édition à la modélisation mise au service du bâtiment. Nos invités aujourd’hui sont
Kevin DERRIEN, ingénieur commercial chez ProbaYes et Clément MABIRE, directeur de la plateforme Astus
Construction. Ces experts nous présentent les travaux de recherches qu’ils soutiennent et les innovations qu’ils
portent au sein de leurs structures.
Kamitis : Pouvez-vous nous présenter la plateforme Astus Construction ?
C. Mabire : Astus Construction fait partie des dix
plateformes Françaises du Plan Bâtiment Durable. Ce
service est l’un des organes prospectifs du ministère de
l’écologie et du développement durable et du ministère
du logement. Le but de ces plateformes est de diffuser
les innovations techniques auprès de l’ensemble des
acteurs du secteur de la construction. Chacune de ces
plateformes en France a développé des compétences
qui lui sont propre. Les deux plateformes situées en
Rhône Alpes sont l’INES avec ses compétences énergie
solaire et performance énergétique du bâtiment et
Astus Construction qui travaille plutôt sur l’enveloppe et
les nouveaux matériaux, la qualité d’usage et la
construction numérique.
Implantée sur un territoire à très forte compétence
autour des nouveaux matériaux constructifs, Astus
Construction
1
s’intéresse aux nouveaux matériaux, mais
aussi aux questions des usages dans le bâtiment, c'est-à-
dire le développement des nouvelles innovations
technologiques au service des usagers. L’un des sujets
que nous traitons, qui est peut être l’un des plus
importants, est celui de l’usage des outils numériques
pour la conception, le développement et l’exécution des
projets de construction. En effet, la transition
numérique est en train de toucher le bâtiment et donc
c’est là un positionnement d’avenir.
I3
Le futur en construction
CLÉMENT MABIRE
DIRECTEUR – ASTUS CONSTRUCTION
CONTACT : c.mabire@astus-construction.fr
contact@astus-construction.fr
" Les enjeux soulevés par les technologies de l’Internet des Objets
sur l’activité de conception et plus particulièrement sur le travail
du designer sont immenses. "
…redonner de l’intelligence c’est à la fois faire des bâtiments
plus performants, mieux finis, et plus esthétiques.
"
"
1
La gouvernance d’Astus Construction s’articule autour d’acteurs publics tels que la région Rhône Alpes, le département de l’Isère, les
collectivités territoriales du Nord Isère, les chambres consulaires, les fédérations du bâtiment et de l’artisanat, le monde de l’enseignement
et de la recherche. Un groupe d’industriels soutien financièrement le développement d’Astus pour moitié avec des profils de grands
groupes (Lafarge, Serge Ferrari, Kerneos, Vicat, etc.). Il y a également les centres de recherches et les laboratoires qui sont rattachés à
Astus soit à travers son conseil d’administration soit à travers son conseil de développement. Les écoles d’architecture et les écoles
d’ingénieurs sont très présentes (les écoles d’architecture de Rhône Alpes Lyon-Grenoble-Saint Etienne essentiellement, les grands
ateliers de L'Isle-d'Abeau qui regroupent notamment neuf écoles d’architectures, Insa, Entpe), mais également d’autres centres de
formation orientés vers la maîtrise du bâtiment (CFA, GRETA, etc.) qui sont également dans le conseil d’administration d’Astus.
16
Kamitis : Astus Construction permet à tous les acteurs de la construction de bénéficier d’outils performants pour
répondre aux nouveaux défis de ce siècle. Quels sont les accompagnements que vous proposez ?
C. Mabire : D’un point de vue pratique, Astus
Construction est hébergé aujourd’hui à la CCI. Nous
préparons une plateforme physique à Villefontaine issue
d’un co-investissement de collectivités, de la région et
de partenaires académiques et industriels. Près de 5
millions d’euros vont être engagés dans la réalisation de
plateaux techniques, de plateaux architectoniques et
des locaux afin de proposer des formations et
développer des outils numériques et logiciels.
Nous travaillons également sur les nouveaux usages des
outils de réalité virtuelle qui sont aujourd’hui des
pratiques très courantes dans les secteurs de
l’aéronautique, l’automobile ou encore l’industrie
navale.
Astus Construction propose un accompagnement auprès d’entreprises et de collectivités territoriales. Son offre de service
est organisée autours de trois pôles principaux :
Un pôle Ingénierie Prototypage : ce pôle technique a vocation à faire émerger des projets dans les entreprises et à
leur donner corps en réalisant des prototypes à échelle réelle. Ces prototypes servent soit à finaliser un
développement technique, soit à faire de la prescription, de la communication ou encore pour la commercialisation.
Un pôle d’innovation collaborative : ce pôle consiste à mettre à disposition des moyens et des équipements auprès
des concepteurs de bâtiments, pas forcément des ingénieurs ou des techniciens de l’innovation. L’idée est de donner
des moyens à ceux qui ne sont pas des techniciens mais qui ont parfois de bonnes idées pour concevoir de nouveaux
systèmes. Ils peuvent ainsi réaliser des prototypes notamment en utilisant des machines à commande numérique. ils
peuvent également tester la conformité de l’assemblage eu égard aux exigences réglementaires, etc.
De plus, Asus Construction accompagne les porteurs de projets pour réaliser des essais en laboratoire (des essais de
résistance mécanique, évaluation des performances techniques, tenu au feu, etc.) au profit des entreprises et des
start-up afin qu’elles puissent mettre plus rapidement leurs produits sur le marché.
Un pôle scientifique de développement de compétences et de connaissances pour l’usage des outils numériques
dans toutes les étapes de la conception. L’augmentation de la complexité des approches, le nombre de données qui
interviennent et le besoin impératif de déterminer très en amont d’éventuels écarts, imposent le recours à des outils
numériques performants qu’il faut concevoir et diffuser. Dans ce cadre l’approche BIM (Building Information
Modeling) offre une vision numérique du projet en intégrant la sémantique des composants du bâtiment.
Kamitis : Ce concept de maquettes numériques ou BIM s’impose aujourd’hui comme l’alter ego de systèmes
d’information technique en vigueur dans d’autres secteurs industriels. Quelles sont les actions que vous menez
concernant le BIM ?
C. Mabire : Concernant la partie maquette numérique,
nous avons lancé une première revue professionnelle
destinée aux acteurs de la construction numérique
(sortie en Juillet 2014). Le magazine BIM Bang a
vocation à communiquer autour des bonnes pratiques
numériques. Mais les questions que l’on peut se poser
sont : quelles sont les nouvelles compétences à intégrer
dans son entreprise, quelle est l’évolution du marché ?
et quelles sont les tendances réglementaires ? Car
aujourd’hui l’Europe a incité les acheteurs publics à
inclure dans leur consultation-marché l’intégration de
ces outils numériques. D’ici quelques mois ou quelques
années, les collectivités seront donc obligées d’intégrer
les outils numériques pour la conception des bâtiments
mais surtout pour l’exploitation et pour la gestion de ces
derniers. Ainsi, nous avons créé ce magazine que nous
souhaitons bien pérenniser et pour lequel nous
recherchons des partenaires, des annonceurs
notamment qui souhaitent se positionner fortement sur
ce marché.
17
Nous avons un autre sujet qui nous permet de
communiquer autour de ces nouvelles compétences et
qui s’appelle Bim Bang Event. Lors de la prochaine
édition, qui aura lieu en Mars 2015 dans le cadre du salon
Bluebat, nous allons organiser un premier village BIM
afin d’accueillir les professionnels qui souhaitent
structurer leur activité économique autour du
numérique. Nous développons également un cycle de
conférences autour des outils numériques et les enjeux
de ces derniers pour renforcer la compétitivité des
entreprises.
Enfin un troisième sujet qui est un BIM Décathlon ouvert
aux écoles du BTP, Ingénierie, Architecture, Design pour
présenter les usages des modèles 3D en tant qu’outil
d’aide à la décision pour la rénovation de nos bâtiments.
Ce BIM Décathlon permet d’apprendre à modéliser et à
favoriser la diffusion de ces nouvelles pratiques dans les
écoles.
Pour terminer sur cette partie outils du numérique, je
vous parlerai des offres de service d’Astus Construction
pour accompagner les entreprises vers le numérique.
L’offre de service principale, appelée Culture BIM, a
pour but de développer et mettre en place, au sein des
entreprises, les nouvelles pratiques qui mixent la qualité,
le développement de nouvelles pratiques collaboratives
et la mise en place de nouveaux outils de gestion de
projets.
Nous proposons également une autre offre de service :
Mon premier marché en BIM afin d’accompagner les
acteurs de la maîtrise d’œuvre et de la maîtrise
d’ouvrage soit pour lancer des marchés en BIM, soit pour
répondre à des marchés en BIM. Nous adoptons ainsi un
double positionnement, parfois côté client, et parfois
coté fournisseur dans le but de favoriser la bonne
compréhension entre eux.
Kamitis : Qu’en est-il des évaluations techniques ?
C. Mabire : Nous développons la partie évaluation
technique avec notamment un parcours pour les
entreprises leur permettant de mieux baliser leurs
besoins. En effet, avant le lancement de produits sur le
marché, l’étape très couteuse des essais en laboratoire
est quasiment toujours nécessaire. Notre but à travers
les évaluations techniques est d’anticiper et de baliser le
parcours des entreprises en matière de structuration
financière pour assurer une évaluation technique
correcte des produits et une mise sur le marché dans les
meilleures conditions possibles.
Kamitis : y a-t-il des investisseurs au sein de la plateforme Astus Construction ?
C. Mabire : Nous avons un certain nombre de
partenaires et puis surtout nous avons une bonne
coopération avec la BPI qui est là pour accompagner le
financement de l’innovation. Toutefois, nous pensons
que la BPI gagnerait à assouplir ses conditions liées au
pré-lancement industriel des produits. En effet, il y a
aujourd’hui beaucoup de soutien aux entreprises pour
créer et pour donner vie à une idée. Mais dès que cette
étape est franchie, il n’y a pas forcément de moyens
pour que ce premier objet ou produit puisse passer
toutes les étapes jusqu’à la mise sur le marché. Donc il
faut aussi être présent sur ce segment.
Kamitis : Vous êtes aussi beaucoup investi dans la formation professionnelle
C. Mabire : Oui, la formation professionnelle sur ces
nouveaux sujets est un point important, elle concerne à
la fois l’usage des outils numériques, l’évaluation
technique ou encore les nouvelles pratiques autour du
prototypage des produits. Astus Construction a ainsi
développé des formations auprès de partenaires de
référence, de syndicats et de fédérations qui nous
confient le développement de leurs contenus
pédagogiques, voire les formations directement. Des
organismes comme le CSTB, par exemple, nous confient
leurs formations pour ces sujets. Et nous allons encore
renforcer ce dispositif avec l’idée de poser des bases
auprès des entreprises pour quelles puissent accéder
plus facilement à nos offres de service.
18
Kamitis : Vous proposez également des cours en e-learning ?
C. Mabire : La question de la formation est de plus en
plus délicate à proposer aux professionnels car ils ont de
moins en moins de temps. Or un certain nombre d’entre
eux ont les aptitudes pour se former à distance. C’est
pourquoi Astus Construction développe un projet de
plateforme en ligne avec des partenaires comme
l’Université Lyon 3. L’idée est partie d’une coopération
que nous avons eu avec la faculté de droit (concernant la
thématique du droit de la construction numérique) et
nous avons souhaité capitaliser ces connaissances en les
mettant en ligne sous la forme de cours. Ces derniers
s’adressent de façon plus privilégié aux différents
segments d’acteurs (les industriels de la construction,
les maîtrises d’ouvrages, la maîtrise d’ouvre au sens
large ingénieurs, architecte, etc.) et ensuite les
entreprises qui assurent la mise en œuvre. Sachant que
pour chaque étape du cycle de vie d’un bâtiment, les
compétences qui doivent être développées par les
entreprises sont très différentes. L’idée est de
développer des contenus spécifiques autours de l’usage
des outils numériques pour les phases de
programmation, de conception, d’exécution, de gestion
technique et gestion patrimoniale de nos ouvrages.
Kamitis : Quelles sont les prochaines dates à retenir pour Astus Construction ?
C. Mabire : Nous avons prévu de faire une grande
présentation des espaces de prototypage avec nos
partenaires qui sont principalement des partenaires
régionaux. Cette présentation aura lieu le 16 octobre
2014 dans les ateliers de l’Isle d’Abeau. Parmi nos
partenaires on compte le CSTB, le campus de la Doua à
Lyon, le centre de recherche d’EDF, etc. Avec ces
partenaires nous avons convenu de pouvoir disposer de
plateaux techniques pour que les entreprises viennent
réaliser des prototypes. Lors de ce rendez-vous, nous
présenterons donc ces partenariats et les offres de
services qui y sont associées.
Kamitis : Vous avez un positionnement unique par rapport au marché de la construction et des acteurs du bâtiment,
quelle est votre vision de cet écosystème ?
C. Mabire : Au sein du marché de la construction en
France, nous constatons une évolution positive
concernant le domaine du développement durable et le
volet environnemental. Par contre, le volet social ne
semble pas évoluer très positivement. Certaines
conditions de travail sur les chantiers sont de plus en
plus précaires : on y fait travailler n’importe qui,
n’importe comment. Effectivement, les conditions
sociales n’ont pas forcément évoluée de façon positive.
Les conditions économiques, quant à elles, sont
catastrophiques (le nombre d’entreprises qui ferment,
les prix des marchés qui ont fragilisé le tissu économique
du monde de la construction, etc.). L’innovation est une
façon de rebondir pour pouvoir gagner des marchés et
pour mieux se positionner. Malgré tout pour faire de
l’innovation, il faut avoir un minimum de moyens. Chez
Astus Construction, nous avons un positionnement fort
autour du numérique car nous croyons beaucoup en une
forme de révolution industrielle au sein de la filière de la
construction. C’est peut être un grand mot, car
beaucoup vous diront que la filière française compte des
artisans aux savoir faire particuliers. Il est vrai que les
acteurs français ont une spécificité et il faut être capable
de la conserver. Mais il faut être capable de mieux
s’organiser et de travailler de façon plus performante,
plus qualitative. Nous avons des exigences
réglementaires qui sont de plus en plus fortes et
l’exécution, des ouvrages n’est pas toujours au niveau de
la performance attendue. Ce n’est pas uniquement une
question de compétences. C’est avant tout une question
d’organisation (des projets, des chantiers, des contrôles
qualité, etc.).
Kamitis : Un dernier mot pour finir ?
C. Mabire : Chez Astus Construction, nous faisons
parfois appel à des compétences externes pour travailler
sur nos projets, nous sommes dans ce cadre, associés
avec des bureaux d’études, des cabinets de conseil, etc.
S’il y a des entreprises qui sont intéressées par nos
compétences et par les acteurs de la construction
(industriel, maître d’ouvrage, maître d’œuvre, etc.)
qu’elles n’hésitent pas à nous contacter car leurs
compétences peuvent nous intéresser. Et s’il y a des
entreprises qui veulent faire du mécénat et soutenir le
développement d’Astus Construction, elles sont bien sûr
les bienvenues.
19
Kamitis : ProbaYes se positionne sur le marché très porteur des analyses prédictives pour l’aide à la décision. Que
sont donc ces analyses et à quoi peuvent-elles servir concrètement ?
K. Derrien : Dans le contexte socio-économique
incertain que connait notre pays, les entreprises
françaises sont de plus en plus nombreuses à
s’intéresser à l’analyse prédictive car les dirigeants
d’entreprises souhaitent prendre des décisions en
minimisant les risques.
Or, l’analyse prédictive permet de prédire les
comportements des personnes, des objets et des
process tout en réalisant une économie des ressources.
Elle permet ainsi de minimiser les risques concernant les
décisions stratégiques de l’entreprise.
La donnée est une matière première abondante dans
toutes les entreprises comme l’illustre la figure ci-
dessous. Et notre métier, chez ProbaYes, consiste à
traiter les données même si ces dernières ne sont pas
très bien filtrées. Une fois que les données sont
remontées et quelles sont bien cadrées et en fonction de
la problématique du client, nous élaborons l’algorithme
qui va permettre d’y répondre.
A la pointe en matière d’analyse prédictive
KEVIN DERRIEN
INGENIEUR COMMERCIAL
CONTACT : kevin.derrien@probayes.com
06 80 40 53 42
Donnez-moi suffisamment de données pertinentes et vous prendrez
une longueur d’avance.
"
"
20
On distingue trois façons d’obtenir des données :
- En se basant sur les dires d’expert, on arrive à créer
de la donnée et donc de la valeur.
- Machine learning : l’opération consiste à se brancher
sur le capteur afin de récupérer les données à partir
desquelles on va travailler,
- En combinant les dires d’experts avec le machine
learning et en pondérant l’un par rapport à l’autre.
Aujourd’hui on entend beaucoup parler de Big Data,
mais ce n’est pas forcément notre cœur de métier. Nous
avons plutôt tendance à travailler sur les smart data, qui
sont des données moins lourdes et beaucoup plus
pertinentes.
L’analyse prédictive intervient dans plusieurs domaines.
A titre d’exemple, dans le domaine militaire : plutôt que
de générer de grands champs de bataille, avec des
entrainements, des équipements, des hommes, etc. On
arrive à prédire et à anticiper les mouvements des
adversaires en simulant des attaques ou même des
guerres et en essayant de comprendre le comportement
des véhicules, des soldats, etc.
L’analyse prédictive intervient aussi dans le domaine de
l’industrie à travers l’optimisation des process industriels
qui concernant trois points :
- La maintenance prédictive : moins les machines sont
en panne, plus la productivité est forte
- L’optimisation du diagnostic : quand la machine est
en panne, il faut essayer de pondérer la cause de la
panne suivant une probabilité. C’est aussi le cas pour
la partie automobile.
- Gestion des lots et la gestion des produits, gestion
des recettes : on arrive à définir le meilleur chemin
possible et à gérer la production comme ça.
Kamitis : Quel sont les marchés possibles pour ces technologies ?
K. Derrien : L’amélioration continue de l’efficacité
énergétique dans les bâtiments est un axe important
pour ProbaYes. En effet beaucoup d’efforts sont
consacrés à l’amélioration continue de l’efficacité
énergétique dans un bâtiment englobant solution,
méthodologie et service, et ce avec un retour sur
investissement court.
Nous avons développé dans ce sens la solution appelée
Batisense. Cette dernière régule la consommation
énergétique d’un bâtiment selon un planning élaboré en
fonction de l’usage et des objectifs de gain à réaliser
(nombre de personne, heures pleines/heures creuses,
etc.). Un gain économique relatif à l’optimisation des
coûts (heures pleines/heures creuses, etc.) et le gain
confort (par exemple, en plein mois de décembre, la
personne qui arrive tôt le matin dans son bureau et que
ce dernier est à 23°C plutôt qu’à 15°. C’est un confort
agréable).
Système Batisens développé par ProbaYes
21
L’objectif de ProbaYes est donc l’optimisation de la consommation énergique du bâtiment (chauffage, climatisaiton…).
D’ailleurs, plusieurs collectivités nous ont fait confiance pour équiper leurs mairies, parmi lesquelles les mairies de
Seyssinet-Pariset (38170), de Montbonnot (38330) et Montmorin (63160). Nous équipons également plusieurs bâtiments de
la ville de Lausanne.
Nous développons également une solution qui
permettra aux industriels de comprendre leurs
consommations, de gérer les énergies, et de pérenniser
les gains, typiquement dans le cadre d’une démarche
ISO 50001. En effet, si de plus en plus d’industriels se
lancent dans la mesure des énergies sur leurs sites, il
n’existe pas aujourd’hui de solution capable d’exploiter
complètement ces données. C’est d’ailleurs le sujet du
projet OPSINE (partenariat avec l’entreprise NTN &SNR
- société nationale de roulement à billes) dont l’objectif
est de développer un outil industriel complexe, pour
gérer l’énergie à tous les niveaux. Le premier prototype
est prévu d’ici un an. L’autre domaine d’application c’est
la partie automobile et défense. Ici, il s’agit d’analyser,
de prévoir et d’anticiper des collisions.
Dans le secteur de l’automobile, il s’agit bien sûr d’éviter
les collisions, alors que pour la défense il faut plutôt
s’assurer que la collision ait bien lieu (en ciblant
l’ennemi). Aujourd’hui, on travaille avec Toyota, Volvo,
Valeo pour le secteur automobile et pour la défense
avec des sociétés telles que DCNS, MBDA, Thales, etc.
Concernant la partie marketing & finance, il s’agit
d’analyser le comportement humain, typiquement pour
réaliser un ciblage mail ou améliorer le taux de
transformation des compagnes. Les questions les plus
récurrentes concernent le comportement du
consommateur et quand est-ce qu’il va partir à la
concurrence par exemple, l’analyse de portefeuille client
avec une meilleure segmentation afin d’adapter l’offre
marketing. Pour la finance, c’est tout ce qui est
détection des fraudes à la carte bancaire à travers
l’analyse d’un tas de transactions bancaires (en suivant
le comportement d’achat du consommateur, on arrive à
détecter les opérations frauduleuses). Pour ce qui est de
l’industrie, Nous intervenons sur les bâtiments
industriels qui sont bardés de capteurs afin de ne garder
que les capteurs pertinents (sélection des capteurs). Ce
qui permet aux opérateurs d’avoir moins d’informations
(de n’en garder que les informations pertinentes) et
d’optimiser les process, la maintenance des machines,
etc.
Kamitis : D’après vous, quel est l’avenir des analyses prédictives ?
K. Derrien : L’analyse prédictive est un concept à la
mode depuis quelques années maintenant. Et ce
phénomène s’est accentué avec la crise économique que
connait notre pays. Prévoir, analyser et anticiper des
comportements d’humains, d’objets ou de process
industriels est devenu un enjeu stratégique et un atout
concurrentiel.
Beaucoup d’entreprises se retrouvent aujourd’hui avec
une grande masse de données et elles n’arrivent plus à
savoir lesquelles sont pertinentes ou pas. C’est dans ce
contexte que nous avons créé ProbaYes Consulting, qui
a vu le jour il y a 3 mois. Nous proposons via cette
nouvelle offre un accompagnement adapté pour les
entreprises. Un diagnostic précis portant sur
l’identification et la structuration de la problématique
technique permettent à nos clients de pouvoir
hiérarchiser leurs besoins et valoriser leurs données.
Les technologies de l’analyse prédictives sont matures.
En effet, grâce aux partenariats avec les universitaires
(Collège de France, Université de Lyon, écoles
d’ingénieurs, etc.), plusieurs algorithmes
mathématiques sont développés puis adaptés aux
différents secteurs d’activité comme présenté plus haut.
Sur la partie marketing, on s’aperçoit que l’analyse
prédictive commence à saturer. En effet, les algorithmes
permettant l’analyse en temps réel de la navigation, et
qui mettent en avant au fur et à mesure des pages vues
via des trackers, des sélections de vidéos
personnalisées, …, sont bien avancés. En revanche, en
ce qui concerne les domaines industrie, process, analyse
trajectoire, etc. c’est beaucoup plus critique, et il y a
encore beaucoup à faire. L’analyse prédictive est donc
promise à un bel avenir, et ProbaYes ne cesse d’évoluer.
Nos équipes d’experts regroupent des ingénieurs-
docteurs (profils scientifiques) mais aussi des « data
scientist », des profils croisant les compétences des
mathématiciens, des informaticiens et des managers.
Nos équipes explorent et examinent à un très haut
niveau les données de multiples sources dispersées afin
d’en sortir des indicateurs concrets. Nous sommes
d’ailleurs à la recherche de plusieurs profils pour des
embauches prévues d’ici décembre 2014.
22
Kamitis : Que pensez vous de cette phrase « Donnez-moi suffisamment de données et je prédirai n’importe quoi » ?
K. Derrien : Nous évoluons dans un monde où il y a
énormément de données qui parasitent les informations
pertinentes. Or il est aujourd’hui primordial d’anticiper
sur les marchés afin de prendre de l’avance sur ses
concurrents. Je dirai donc plutôt, Donnez-moi
suffisamment de données pertinentes et vous prendrez
une longueur d’avance par rapport à vos concurrents.
Quelques réalisations Probayes
OPTIMISER LES TACHES SUR MACHINE VIRTUELLE
Contexte :
- Concours scientifique de Recherche Opérationnel organisé par ROADEF
- Encourager de nouvelles approches pour des problèmes complexes
- 5
ème
prix, première entreprise
- Affectation de taches sur des machines sous de nombreuses contraintes :
- Ressources (CPU, RAM, etc.)
- Dépendance entre machines et taches
Technologies utilisées
- Recherche Tabou
- Algorithme de Graphe : Couplage de poid max
- Algorithme de classification (Qualification)
- Programmation linéaire (Bornes)
DIAGNOSTIC AUTOMATIQUE DE MACHINES TOURNANTES
Contexte :
- Maintenance conditionnelle de machine tournante
- Collecter l’expertise
- Fournir un système de diagnostic automatique de défauts machines
- Embarquer le système dans les outils de mesure
Technologies utilisées
- Modèles bayésiens
- C++, XML
IDENTIFIER DES COMPORTEMENTS DE MENACES EN DEFENSE ANTI-AERIENNE
Contexte :
- Projet GUS-D dans le cadre du programme MCM ITP
- Projet jugé le plus innovant du programme par DGA et MOD (UK)
- Optimiser les conditions d’utilisation des systèmes de défense
Technologies utilisées
- Modèle bayésien
- Chaines de Markov masquées (HMM)
- Algorithmes continus
- Simulateur de vols
LOCALISER UN SNIPER A PARTIR DE LA DETONATION DE L’ARME
Contexte :
- Localisation de tireurs isolés
- Reconnaissance et classification d’ondes sonores:
- Reconnaître le type d’arme
- Robuste aux bruits ambiants
- Fusion de données
Technologies utilisées
- Modèle bayésien
- Grille probabiliste
- Fusion de données probabiliste
FUSIONNER DES PREVISIONS METEO
POUR AMELIORER LOCALEMENT LA PREVISION
Contexte :
- Prévoir la demande à l’échelle mondiale
- Recherche interne pour contrôler les dépenses énergétiques d'un bâtiment
- Connaître avec grande fiabilité la prévision météo locale
- Fusionner la prévision météo de nombreux sites internet
- Affiner avec les observations locales
- 1 brevet déposé
Technologies utilisées
- Programmation linéaire
- Modèle de régression linéaire
PREVOIR LA DEMANDE,PREVOIR LES RESTITUTIONS
Contexte :
- Prévoir la demande à l’échelle mondiale
- Prévoir les restitutions à l’échelle mondiale
- Avoir une prévision sur une échelle temporelle importante
Technologies utilisées
- Modèles bayésiens
- Modèles ensemblistes
- Saisonnalité adapté à la prévision
- Fusion de modèles
- Python, Oracle
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le numérique au service du bâtiment - publication kamitis septembre 2014

  • 2. 2 KAMITIS est une société spécialisée en expertise scientifique, en veille stratégique et technologique et en financement de l’innovation. Elle opère principalement auprès des entreprises innovantes mais également auprès des structures institutionnelles. KAMITIS réalise pour ses clients des états de l’art technologique, des études de marchés et des analyses technico-économiques. Elle les aide également à identifier et à obtenir les meilleurs financements pour leurs projets. Lyon 6 Place Bellecour 69002 Pour plus d'informations : contact@kamitis.com - www.kamitis.com
  • 3. 3 Édito ___________________________________________________________ 4 Quand le numérique s’invite dans le bâtiment 4 Expertise scientifique _____________________________________________ 5 Des bouteilles issues du recyclage de papier 5 La 3D pour révolutionner la médecine 5 Un polo connecté pour l’US Open 6 Financement _____________________________________________________ 7 Le Crédit d’Impôt Innovation 7 Intelligence économique ___________________________________________ 8 La course aux terres arables 8 Focus ___________________________________________________________ 13 L’analyse prédictive pour l’aide à la décision 13 I3 _______________________________________________________________ 15 Le futur en construction 15 – par CLEMENT MABIRE A la pointe en matière d’analyse prédictive 19 – par KEVIN DERRIEN Sommaire
  • 4. 4 Quand le numérique s’invite dans le bâtiment Il est vrai que les outils numériques sont aujourd’hui nombreux et donnent des résultats de grande qualité. Toutefois, il est nécessaire de les améliorer et de fiabiliser leurs résultats en travaillant notamment sur les questions d’interopérabilité et de connexion avec les autres systèmes utilisés dans les bâtiments. De plus, les exigences de performances dictées par les nouvelles contraintes environnementales et sociétales induisent des bouleversements considérables dans les modes de production et de partage des connaissances relatifs au secteur de la construction et de la gestion de bâtiments. Ces mutations de l’ensemble de la chaîne de valeur (allant de la conception jusqu’à la gestion et l’exploitation des bâtiments) touchent l’ensemble de la filière et mettent l’accent sur l’intégrabilité numérique pour le pilotage des performances. Ainsi, quand le numérique s’invite dans le bâtiment, il devient nécessaire de faire émerger des méthodologies permettant d’améliorer la fiabilité des résultats de même que la capitalisation puis la diffusion des connaissances. C’est l’ambition de nos experts qui nous parlent des changements de paradigmes liés à cette mutation et nous présentent les innovations qu’ils soutiennent au sein de leurs structures : Kevin Derrien, Ingénieur commercial chez ProbaYes, nous présente les enjeux de l’analyse prédictive ainsi que son usage notamment pour la gestion des bâtiments ; Clément Mabire, Directeur d’Astus Construction, nous parle des nouvelles méthodologies de conception des maquettes numériques et nous décrit les efforts entrepris par cette plateforme technologique dans ce domaine. Bonne lecture, La complexité croissante ainsi que le changement d’échelle des projets de construction et de gestion des bâtiments imposent le recours à des outils numériques complets et performants. Ces outils doivent prendre en compte, le plus en amont possible, différentes données relatives aux bâtiments et doivent permettre de travailler de façon collective et récursive. Ceci est rendu possible grâce, notamment, à l’utilisation de maquettes numériques adaptées à la conception, à la simulation et à la mise en œuvre de projets de construction ou de rénovation de bâtiments. La complexité des approches, la quantité des données analysées ainsi que le besoin croissant d’anticiper et de détecter très en amont d’éventuels problèmes, imposent le recours à des outils performants et fiables. Par KHALED BAAZIZ Dirigeant de Kamitis Édito
  • 5. 5 Des bouteilles issues du recyclage de papier L'Institut Technologique Danois et l'entreprise EcoXpac développent un prototype de bouteille biodégradable issu de papier recyclé, qui pourrait un jour remplacer la bouteille plastique. Ce projet ("the green fiber bottle") a un budget estimé à 10 millions de couronnes danoises (soit environ 1,3 millions d'euros), dont 60% est financé par le Fond Danois d'Innovation en Commerce. Composées à 97% de papier recyclé et à 3% de dioxyde de silicium (équivalent du sable), les bouteilles peuvent être recyclées au même titre que le papier ou le carton, et se décomposer naturellement après quelques mois. Une fois le papier recyclé mixé avec de l'eau, cette pâte est mise dans des moules, puis ces ébauches de bouteilles sont ensuite vidées de leur air. Cette technique permet d'extraire l'eau plus rapidement que par un chauffage au four et économise jusqu'à 80% d'énergie. La 3D pour révolutionner la médecine Dans un domaine où la technologie sauve des vies, l'impression 3D permet aux chirurgiens, aux chercheurs et aux fabricants de dispositifs médicaux de travailler vite, d’effectuer des tests exhaustifs et d’atteindre un niveau de personnalisation inédit. En effet, l’impression 3D, permet aujourd’hui de créer des implants parfaitement adaptés à la morphologie de chaque patient. C’est le cas à l’Hôpital de Boston, où plusieurs dizaines d’opérations basées sur la technique de duplicata en 3D permettent aux chirurgiens de s’exercer sur les répliques d’organes avant les interventions. L’imagerie médicale (comme la tomodensitométrie ou le scanner) génèrent des données qui sont converties en 3D pour obtenir un implant ayant la même structure que de l’organe ou le membre à remplacer, offrant ainsi une parfaite adéquation avec la morphologie et l’anatomie du patient. Grâce à cette technologie, des procédés d’impression biologique pour différents tissus (musculaire, adipeux et la peau) sont explorés et les recherches tendent vers la production de tissus complexes transplantables sur demande. Mais cette médecine de pointe – sur mesure – est aussi extrêmement onéreuse et reste donc réservée à des cas exceptionnels pour le moment. Expertise scientifique
  • 6. 6 Un polo connecté pour l’US Open A l’occasion de l’US Open, Ralph Lauren a révélé le Polo Tech, un vêtement intelligent sans coutures, tissé de biocapteurs. Ses fibres textiles ont été élaborées par la société canadienne OMSignal. Elles intègrent un bon nombre de capteurs (dont un accéléromètre et un gyroscope) permettant de mesurer différents paramètres: pouls, respiration, humidité, température de la peau, température extérieure, nombre de pas effectués, etc. Ces données sont transmises via bluetooth 4.0 puis analysées à l’aide d’une application mobile dédiée qui les affiche sous forme de graphiques. Le Polo Tech peut ainsi fournir en temps réel, via un smartphone ou une tablette, des informations primordiales pour un sportif comme le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire, le niveau de stress et la production d'énergie; il offre ainsi la possibilité de recevoir des alertes en cas d’un coup de fatigue ou d’une montée subite du stress. Toutefois, il ne s’agit là que d’une expérimentation puisque seuls quelques ramasseurs de balle, ont arboré le Polo Tech. En revanche, selon le succès de ce polo high-tech, la marque Ralph Loren pourrait développer une gamme complète de vêtements connectés. References 1. http://www.dti.dk/services/packaging/23614 2. http://www.ecoxpac.dk/project-the-green-fiber-bottle.html 3. http://www.allo-medecins.fr/actualite/sante-publique/05092014,imprimante-3d-en-medecine-un-bebe-sauve-d-une-grave- epilepsie,706.html 4. http://connected-objects.fr/2014/08/ralph-lauren-omsignal/ /
  • 7. 7 Financement Le Crédit d’Impôt Innovation Instauré par la loi de finances 2013, le Crédit d’impôt Innovation (CII) est un nouveau dispositif d'aide aux entreprises qui complète le crédit d'impôt recherche (CIR). Il permet de prendre en compte certaines dépenses relatives à la réalisation d’opérations de conception de prototypes ou installations pilotes de nouveaux produits (voir encadré ci-dessous). Définitions légales Prototype Un prototype est un modèle original qui possède toutes les qualités techniques et toutes les caractéristiques de fonctionnement du nouveau produit ou procédé. Ce modèle n'a pas forcément son aspect ou sa forme finale mais il permet de dissiper les incertitudes concernant les améliorations du produit et d'en fixer les caractéristiques. Installation pilote L'installation pilote est un ensemble d'équipements ou de dispositifs permettant de tester un produit ou un procédé à une échelle ou dans un environnement proche de la réalité industrielle. A l'achèvement de la phase expérimentale, l'installation pilote n'est plus considérée comme se rapportant à la réalisation d'opérations de recherche et développement puisqu'elle fonctionne comme une unité normale de production. Nouveau produit Est considéré comme nouveau produit un bien corporel ou incorporel qui satisfait aux deux conditions suivantes : - il n’est pas encore mis sur le marché ; - il se distingue des produits existants ou précédents par des performances supérieures sur le plan technique, de l’éco- conception, de l’ergonomie ou de ses fonctionnalités. References 1. http://www.entreprises.gouv.fr/politique-et-enjeux/credit-impot-innovation 2. http://bofip.impots.gouv.fr 3. http://www.direccte.gouv.fr/Credit-d-impot-innovation Les dépenses éligibles au nouveau dispositif sont plafonnées à hauteur de 400 000 € par an et le taux du crédit d’impôt calculé au titre de ces dépenses est fixé à 20 %. Par ailleurs, le plafonnement des dépenses est global et concerne l'ensemble des dépenses engagées quel que soit le nombre de prototypes ou d'installations pilote réalisés. Le CII ne concerne que les PME au sens communautaire, à savoir les entreprises qui satisfont aux deux critères cumulatifs 1 : L’effectif salarié doit être inférieur à 250 personnes, Le chiffre d’affaires annuel ne doit pas excéder 50 millions d’euros ou le total du bilan annuel ne doit pas excéder 43 millions d’euros. 1 Ces seuils s’apprécient selon des modalités différentes selon que les entreprises concernées sont considérées comme autonomes indépendantes), partenaires ou liées. (se reporter au II-A-1 § 60 à 140 du BOI-BIC-RICI-10-10-50).
  • 8. 8 Intelligence économique La course aux terres arables Le mouvement mondial d’accaparement des terres arables se poursuit inexorablement. En effet, depuis plusieurs années les accords commerciaux conclus entre plusieurs pays du monde et des organisations privées ou publiques inquiètent les observateurs. Alors que la hausse des prix alimentaires de base provoque déjà, dans de nombreuses régions, des émeutes de la faim1, l'achat ou la location de terres arables sont devenus la priorité de plusieurs pays qui souhaitent assurer leur sécurité alimentaire. La terre cultivable, une ressource de plus en plus rare Les superficies des terres cultivées ont très peu augmentées depuis les années soixante-dix. Alors que la population mondiale faisait un bond de 45%, entre 1980 et 2011, la progression des terres cultivées n’était que de 3,2%. Les terres cultivées couvrent un peu plus de 1500 millions d’hectares, soit 10% des terres émergées. Elles se composent de 1400 millions d’hectares de terres arables 2 . Leur faible progression (4,5% en 25 ans) est due au ralentissement des défrichements 3 , au recul 4 des terres agricoles, aux politiques de préservation des forêts tropicale et à l’étalement urbain qui grignote chaque année des millions d’hectares de terres. Evolution des superficies cultivées dans le monde, de 1980 à nos jours 5 USA -4 868 Nigeria 7 500 Soudan 4 465 Ethiopie 3 606 Brésil 3 300 Argentine 4 100 Augmentation Diminution Evolution des superficies de terres arables, 2000-2008 En milliers d’hectares 3 000 1500 200 30 Chine -12 374 Inde - 4 572 Australie -3 280 1 Surtout depuis la crise alimentaire de 2008 2 Les terres agricoles désignent la part du territoire qui est arable et qui est cultivée ou en pâturage de manière permanente. Les terres arables comprennent les terres définies par la FAO comme étant des cultures temporaires (les terres à deux cultures ne sont comptées qu'une fois), les prés temporaires pour le fauchage ou pour le pâturage, les terres foncières ou les potagers, et les terres temporairement en jachère. 3 Les défrichements ont chuté de 14-15 millions d’hectares par an il y a 20 ans à 11-12 millions d’hectares par an aujourd’hui 4 Ce recul, de l’ordre de 8 à 9 millions d’hectares par an, est dû à l’érosion des sols, provoquée par le vent ou les eaux de ruissellement, à la salinisation des terres irriguées, qui affectent de façon sévère 15 à 20% de celle-ci, et à l’épuisement des terres par perte de matière organique et/ou d’éléments fertilisants non renouvelés. 5 Source : Annuaire statistique FAO, 2010.
  • 9. 9 Vendre ou louer ses terres pour développer l’économie de son pays ? Actif de plus en plus convoité, élément stratégique pour les pays soucieux d’assurer leur sécurité alimentaire, l’hectare de terre arable est devenu aujourd’hui une ressource précieuse. Un bien stratégique que les Etats achètent ou louent aux étrangers. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène 6 : il y a bien sûr l’accroissement de la population mondiale ainsi que la modification des habitudes alimentaires, mais il y a également la production des agro-énergies 7 . De grandes institutions internationales (la banque mondiale et la FAO - Food and Agriculture Organization - par exemple), des ONG (GRAIN 8 et OXFAM 9 ) ainsi que plusieurs centres de recherches internationaux (En France : le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, CIRAD 10 ) suivent l’évolution de l’accaparement de terres agricoles dans des pays étrangers par des fonds d’investissement privés ou des fonds souverains. Toutefois, le nombre et la nature de toutes ces opérations ne peuvent être connus (car elles relèvent souvent de négociations très opaques). Elles ne sont globalement appréciées qu’à travers l’examen d’informations médiatiques et doivent être considérés avec prudence. D’après Landmatrix 11 , et sur la période 2007-2011, les investissements étrangers dans le foncier agricole auraient porté sur plus de 1200 opérations et sur 83 millions d’hectares. Cela dit, seulement près de 600 opérations (portant sur 33 millions d’hectares) étaient considérés comme réellement sûres par le groupe de chercheurs 12 . Et le phénomène de « land grabbing » qui a connu, en 2009, un pic d’activité principalement lié aux investissements sud-africains en RDC 13 , aurait tendance à très peu décliner actuellement 14 . Acquisitions des terres : Top 10 des origines et des destinations Pays Investisseurs Pays cibles USA 6 914 351 ha Nouvelle Papouasie 3 799 169 ha Malaisie 3 418 955 ha Indonésie 3 549 462 ha Singapour 2 890 843 ha Sud Soudan 3 491 453 ha Emirats Arabes 2 825 002 ha RDC 2 717 258 ha UK 2 293 475 ha Mozambique 2 167 882 ha Inde 2 039 928 ha Congo 2 082 000 ha Pays Bas 1 659 330 ha Brésil 1 811 236 ha Arabie Saoudite 1 578 218 ha Ukraine 1 600 179 ha Brésil 1 368 857 ha Liberia 1 340 777 ha Chine 1 358 854 ha Soudan 1 191 013 ha Source des données : http://landmatrix.org/en/get-the-idea/web-transnational-deals/ - Page consultée le 10/09/2014 Selon le rapport de la Banque mondiale intitulé Rising Global Interest in Farmland : Can it yield sustainable and equitable benefits ? 45 millions d’hectares ont fait l’objet de transactions en 2009 contre 4 millions entre 1998 et 2008. Seulement 1,4 des 4,3 milliards d’hectares de terre cultivables de la planète est aujourd’hui exploité. Les volumes de terres cultivables sont très inégaux selon les continents (les meilleures terres sont déjà largement exploitées). 6 Rulli, M. C., Saviori, A., & D’Odorico, P. (2013). Global land and water grabbing. Proceedings of the National Academy of Sciences, 110(3), 892-897. http://wtf.tw/ref/rulli.pdf 7 Rathmann, R., Szklo, A., & Schaeffer, R. (2010). Land use competition for production of food and liquid biofuels: An analysis of the arguments in the current debate. Renewable Energy, 35(1), 14-22. http://www.rembio.org.mx/2011/Documentos/Publicaciones/C3/Land-competition.pdf 8 GRAIN est une petite organisation internationale qui soutient la lutte des paysans et des mouvements sociaux pour renforcer le contrôle des communautés sur des systèmes alimentaires fondés sur la biodiversité. http://www.grain.org/fr 9 Oxford Committee for Relief Famine (OXFAM) est une confédération d'ONG luttant sur les terrains politique, économique et humanitaire contre la pauvreté et l'injustice dans le monde. http://www.oxfam.org/fr 10 Le Cirad est un centre de recherche français qui répond, avec les pays du Sud, aux enjeux internationaux de l’agriculture et du développement. http://www.cirad.fr/ 11 LandMatrix est une base de données qui permet le suivi des transactions foncières à grande échelle, depuis la négociation jusqu’à la mise en œuvre. http://landmatrix.org/en/ 12 Avec toutefois une sous-estimation reconnue pour l’Ukraine et la Russie. 13 Les transactions recensées auraient porté, selon Trendeo, sur 10 à 15 millions d’hectares entre 2008 et 2011. 14 Armand Colin, Image économiques du monde 2014, Paris, 2013.
  • 10. 10 Pays d’accueil largement répartis Les pays d’accueil, des pays du Sud essentiellement, se situent sur tous les continents. Parmi les principaux états louant ou vendant des terres agricoles au profit d’étrangers, figurent principalement des Etats africains (plus de 60% des transactions observées) tels que Mozambique, Soudan, Ethiopie, République démocratique du Congo (RDC), Mali, Angola, Cameroun, Tanzanie, Zambie, etc. 15 . L’Asie est également concernée avec des pays comme la Birmanie (où des entreprises indiennes louent des terres, afin d’y produire des lentilles à destination du marché indien), le Cambodge (qui a loué des terres rizicoles au Qatar et au Koweït), le Pakistan, les Philippines, l’Indonésie, la Malaisie, etc. Sur le continent Américain ce sont les pays du Mercosur (Marché commun du Sud) qui attirent les investissements (Brésil, Argentine, etc.). L’Australie est quant à elle la cible d’investissements britanniques importants et certains pays du nord comme la Russie, l’Ukraine ou la Roumanie 16 sont également bien positionnés sur le marché. Cartographie des pays ayant mis en location ou vendu des terres agricoles 17 Des acquéreurs très divers Parmi les principaux pays qui investissent, de façon directe ou indirecte, dans le contrôle des terres agricoles à l’étranger, figurent les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite 18 , la Chine 19 , le Japon, l’Inde, l’Afrique du Sud ou encore la Corée du Sud, le Koweït, le Katar et Bahreïn. Russie Kazakhstan Pologne UkraineAllemagne Madagascar Australie Indonésie Philippines Liberia Sénégal Soudan Ethiopie Ouganda Tanzanie R.D.Congo Mozambique Zambie Brésil Terres agricoles louées ou vendues entre 2007 et 2011 500 000 hectares 15 Par exemple Madagascar où il est possible de contourner l’interdiction de vente de terres agricoles à des étrangers grâce à la constitution de sociétés de droit malgache. 16 Les investisseurs étrangers y sont attirés par les faibles coûts du foncier et de la main d’œuvre ainsi que par des aides versées par hectare dans le cadre de la PAC. En 2012, 70000 hectares (soit plus de 6% de la surface agricole utile – SAU - roumaine) se trouvaient contrôlés par des groupes agricoles transnationaux. Des groupes qataris, libanais, saoudiens, etc. ainsi que des groupes occidentaux (italiens, allemand, français, etc.), investissent dans les terres roumaines. 17 Armand Colin, Image économiques du monde 2014, Paris, 2013. 18 Ce pays doit importer plus de 95% de sa consommation alimentaire. 19 La Chine aurait pris à elle seule le contrôle de près de dix millions d’hectares à l’étranger, notamment en Asie et en Afrique, au cours des dernières années.
  • 11. 11 Ces Etats se trouvent sur les aires géographiques les plus déficitaires en grains de la planète et il s’agit pour eux d’assurer une sécurité alimentaire (qui, selon certains spécialistes, se trouve menacée par la volatilité des prix sur le marché mondial). Quant aux investisseurs privés, principalement originaires de pays du Nord (Amérique du Nord et Europe occidentale), ils visent essentiellement des profits liés à la vente de produits agricoles. Le groupe britannique Landkom ou le suédois Black Earth Companies contrôlent aujourd’hui des centaines de milliers d’hectares en Russie méridionale et en Ukraine 20 . C’est aussi le cas des américains Morgan Stanley ou Monsanto, l’Allemand Bayer et le Suisse Syngenta, ou encore l’agro-holding français Agrogénération 21 , le groupe agro-industriel privé Soufflet., ou bien encore Malteurop, Maisadour et Limagrain. L’exploitation des terres diffère également selon les investisseurs : Alors que les groupes occidentaux font généralement appel à la main d’œuvre locale, les investisseurs chinois misent sur leur propre main d’œuvre : ainsi, un million d’agriculteurs chinois cultiveraient aujourd’hui des terres agricoles dans 18 pays africains 22 . Et pour produire quoi ? Selon Landmatrix, les cultures alimentaires (destinées à être exportées sur le marché mondial ou vers les pays investisseurs) occuperaient 26% des terres cultivées, alors que les récoltes non alimentaires ne porteraient que sur 17% de ces dernières. Ces données sont entourées de beaucoup de flou, dans la mesure où les « terres multiples usages » représenteraient 31% des terres concernées, et les « récoltes fléxibles » 23 26%. Production des terres arables Source des données : http://landmatrix.org/en/get-the-idea/web-transnational-deals/ - Page consultée le 10/09/2014 Selon Landmatrix, les terres principalement recherchées par les investisseurs étrangers sont celles situées dans des secteurs accessibles (à moins de trois heures des centres urbains), dotées de ressources en eau et sur lesquelles les écarts de rendement entre rendement actuel et rendement potentiel estimé sont les plus élevés. Bien entendu, le degré de sécurisation du foncier intervient également. 20 Armand Colin, Image économiques du monde 2014, Paris, 2013. 21 AgroGénération (groupe présidé par Charles Beigbeder) illustre parfaitement la poursuite du dynamisme des grands agro-holdings. Ce groupe qui a pris récemment le contrôle de 17000 hectares en Argentine et qui vient de doubler ses superficies en Ukraine. Dans ce dernier pays, le groupe vient de s’associer avec le fond d’investissement américain SigmaBlezer qui exploitait jusque-là 70000 hectares au traves de la société Harmelia. L’ensemble exploite désormais 120000 hectares, ce qui vaut à AgroGénération de figurer dans le groupe des dix premiers agro-holdings travaillant en Ukraine. Il vise une production de grains (céréales et graines oléagineuses) de plus de 400000 tonnes en 2013 et disposera de 200000 tonnes de capacité de stockage, ce qui améliorera ses capacités de commercialisation. 22 Paysans, n° 337, 2013. 23 Les récoltes flexibles (soja, huile de palme, canne à sucre, etc.) peuvent etre destinées aussi bien à des usages alimentaires qu’a des usages non alimentaires.
  • 12. 12 Transactions gagnant – gagnant ? Le marché des terres arables présente un intérêt pour bien des Etats : En effet, sur le court terme, l’intervention des investisseurs étrangers permet, parfois, une amélioration sensible de la production agricole dans des délais relativement courts. Il représente également des opportunités d’enrichissement rapide pour les autorités locales. Mais comme le présente la carte ci-dessous, une grande partie des pays africains qui louent ou vendent leurs terres sont concernés par l’insécurité alimentaire. L’adoption des politiques agricoles encadrant les exploitations de façon efficace semble donc plus propice au développement d’agricultures modernisées et durables. Pays cibles et insécurité alimentaire Pays cibles Pays concernés par l’insécurité alimentaire (25% de la population est sous-alimentée) Pays exposés à l’insécurité alimentaire (35% de la population est sous-alimentée)
  • 13. 13 Focus L’analyse prédictive pour l’aide à la décision L’analyse prédictive, c’est quoi ? Les sociétés contemporaines (individus, entreprises, etc.) génèrent d’énormes quantités de données hétérogènes et bruitées. Ces informations, largement inexploitées, sont très peu analysées aujourd’hui. Dans ce contexte, il est possible de recourir à l'analyse statistique de ce trésor brut afin de capitaliser les données ainsi que les expertises afin de proposer une aide à la décision. Grâce à des technologies très élaborées (modélisation statistique, apprentissage automatique, data mining, etc.), on arrive aisément à réaliser, pour le compte du client, des applications clé en main dans le domaine de l'analyse prédictive, c’est-à- dire l’utilisation des données du client pour se projeter dans le futur. PAR KEVIN DERRIEN INGÉNIEUR COMMERCIAL CONTACT : kevin.derrien@probayes.com 06 80 40 53 42 Créée en 2003 et composé d’une équipe de 30 Data Scientists spécialiste du Data Mining & Machine Learning, la société ProbaYes se positionne sur le marché porteur de l’analyse prédictive des données pour l’aide à la décision. Notre invité aujourd’hui est Kevin Derrien, Ingénieur commercial chez ProbaYes. Il nous parle des enjeux relatifs à l’analyse prédictive et nous présente quelques une des réalisations actuelles. Les enjeux liés aux bâtiments de demain impliquent une synergie entre de nombreux champs pluridisciplinaires ainsi qu’une construction collective, fondée sur la compréhension des enjeux, des besoins et des approches inhérents aux différents thèmes de la modélisation et de l’analyse prédictive. Les données Les expertises Données exogènes Ex: Web, Google, OpenData Reconnaître, Diagnostiquer, Prévoir, Automatiser, Optimiser La société Probayes développe des solutions logicielles d’aide à la décision basées sur la prévision des comportements des objets, des machines et des personnes. Elle intervient dans des domaines d’application variés : optimisation de la consommation énergétique des bâtiments permettant des économies d’énergie de 25 à 30%, diagnostic de machines pour anticiper les risques de panne, aide à la conduite par l’analyse du comportement des autres véhicules, détection de fraude à la carte bancaire, etc.
  • 14. 14 Pour prévoir quoi ? Les analyses prédictives servent à reconnaître et à prévoir des évolutions pour les : Objets : prévoir des déplacements futurs Processus : prévoir des pannes, des rendements Personnes : prévoir des comportements, des consommations Elles permettent de prendre des décisions plus éclairées, de façon plus rapide et à des coûts optimisés. Elles améliorent les décisions humaines en augmentant leur efficacité et leur efficience. L’analyse des données procure un avantage compétitif… à exploiter avant les autres A titre d’exemple, ce type d’analyse permet de : Anticiper les ventes Anticiper les comportements Anticiper les aléas de production Anticiper les défaillances Pour optimiser la chaine d’approvisionnement, réduire les stocks et livrer le produit rapidement. Pour préserver la relation clients, anticiper les ruptures de contrat… Pour réduire les temps morts, optimiser l’utilisation des ressources, maitriser la qualité… Pour planifier les opérations de maintenance au plus juste, tout en évitant les pannes
  • 15. 15 I3 ce sont trois interrogations pour échanger avec un expert sur l'environnement de l'entreprise. Nous nous intéressons dans cette édition à la modélisation mise au service du bâtiment. Nos invités aujourd’hui sont Kevin DERRIEN, ingénieur commercial chez ProbaYes et Clément MABIRE, directeur de la plateforme Astus Construction. Ces experts nous présentent les travaux de recherches qu’ils soutiennent et les innovations qu’ils portent au sein de leurs structures. Kamitis : Pouvez-vous nous présenter la plateforme Astus Construction ? C. Mabire : Astus Construction fait partie des dix plateformes Françaises du Plan Bâtiment Durable. Ce service est l’un des organes prospectifs du ministère de l’écologie et du développement durable et du ministère du logement. Le but de ces plateformes est de diffuser les innovations techniques auprès de l’ensemble des acteurs du secteur de la construction. Chacune de ces plateformes en France a développé des compétences qui lui sont propre. Les deux plateformes situées en Rhône Alpes sont l’INES avec ses compétences énergie solaire et performance énergétique du bâtiment et Astus Construction qui travaille plutôt sur l’enveloppe et les nouveaux matériaux, la qualité d’usage et la construction numérique. Implantée sur un territoire à très forte compétence autour des nouveaux matériaux constructifs, Astus Construction 1 s’intéresse aux nouveaux matériaux, mais aussi aux questions des usages dans le bâtiment, c'est-à- dire le développement des nouvelles innovations technologiques au service des usagers. L’un des sujets que nous traitons, qui est peut être l’un des plus importants, est celui de l’usage des outils numériques pour la conception, le développement et l’exécution des projets de construction. En effet, la transition numérique est en train de toucher le bâtiment et donc c’est là un positionnement d’avenir. I3 Le futur en construction CLÉMENT MABIRE DIRECTEUR – ASTUS CONSTRUCTION CONTACT : c.mabire@astus-construction.fr contact@astus-construction.fr " Les enjeux soulevés par les technologies de l’Internet des Objets sur l’activité de conception et plus particulièrement sur le travail du designer sont immenses. " …redonner de l’intelligence c’est à la fois faire des bâtiments plus performants, mieux finis, et plus esthétiques. " " 1 La gouvernance d’Astus Construction s’articule autour d’acteurs publics tels que la région Rhône Alpes, le département de l’Isère, les collectivités territoriales du Nord Isère, les chambres consulaires, les fédérations du bâtiment et de l’artisanat, le monde de l’enseignement et de la recherche. Un groupe d’industriels soutien financièrement le développement d’Astus pour moitié avec des profils de grands groupes (Lafarge, Serge Ferrari, Kerneos, Vicat, etc.). Il y a également les centres de recherches et les laboratoires qui sont rattachés à Astus soit à travers son conseil d’administration soit à travers son conseil de développement. Les écoles d’architecture et les écoles d’ingénieurs sont très présentes (les écoles d’architecture de Rhône Alpes Lyon-Grenoble-Saint Etienne essentiellement, les grands ateliers de L'Isle-d'Abeau qui regroupent notamment neuf écoles d’architectures, Insa, Entpe), mais également d’autres centres de formation orientés vers la maîtrise du bâtiment (CFA, GRETA, etc.) qui sont également dans le conseil d’administration d’Astus.
  • 16. 16 Kamitis : Astus Construction permet à tous les acteurs de la construction de bénéficier d’outils performants pour répondre aux nouveaux défis de ce siècle. Quels sont les accompagnements que vous proposez ? C. Mabire : D’un point de vue pratique, Astus Construction est hébergé aujourd’hui à la CCI. Nous préparons une plateforme physique à Villefontaine issue d’un co-investissement de collectivités, de la région et de partenaires académiques et industriels. Près de 5 millions d’euros vont être engagés dans la réalisation de plateaux techniques, de plateaux architectoniques et des locaux afin de proposer des formations et développer des outils numériques et logiciels. Nous travaillons également sur les nouveaux usages des outils de réalité virtuelle qui sont aujourd’hui des pratiques très courantes dans les secteurs de l’aéronautique, l’automobile ou encore l’industrie navale. Astus Construction propose un accompagnement auprès d’entreprises et de collectivités territoriales. Son offre de service est organisée autours de trois pôles principaux : Un pôle Ingénierie Prototypage : ce pôle technique a vocation à faire émerger des projets dans les entreprises et à leur donner corps en réalisant des prototypes à échelle réelle. Ces prototypes servent soit à finaliser un développement technique, soit à faire de la prescription, de la communication ou encore pour la commercialisation. Un pôle d’innovation collaborative : ce pôle consiste à mettre à disposition des moyens et des équipements auprès des concepteurs de bâtiments, pas forcément des ingénieurs ou des techniciens de l’innovation. L’idée est de donner des moyens à ceux qui ne sont pas des techniciens mais qui ont parfois de bonnes idées pour concevoir de nouveaux systèmes. Ils peuvent ainsi réaliser des prototypes notamment en utilisant des machines à commande numérique. ils peuvent également tester la conformité de l’assemblage eu égard aux exigences réglementaires, etc. De plus, Asus Construction accompagne les porteurs de projets pour réaliser des essais en laboratoire (des essais de résistance mécanique, évaluation des performances techniques, tenu au feu, etc.) au profit des entreprises et des start-up afin qu’elles puissent mettre plus rapidement leurs produits sur le marché. Un pôle scientifique de développement de compétences et de connaissances pour l’usage des outils numériques dans toutes les étapes de la conception. L’augmentation de la complexité des approches, le nombre de données qui interviennent et le besoin impératif de déterminer très en amont d’éventuels écarts, imposent le recours à des outils numériques performants qu’il faut concevoir et diffuser. Dans ce cadre l’approche BIM (Building Information Modeling) offre une vision numérique du projet en intégrant la sémantique des composants du bâtiment. Kamitis : Ce concept de maquettes numériques ou BIM s’impose aujourd’hui comme l’alter ego de systèmes d’information technique en vigueur dans d’autres secteurs industriels. Quelles sont les actions que vous menez concernant le BIM ? C. Mabire : Concernant la partie maquette numérique, nous avons lancé une première revue professionnelle destinée aux acteurs de la construction numérique (sortie en Juillet 2014). Le magazine BIM Bang a vocation à communiquer autour des bonnes pratiques numériques. Mais les questions que l’on peut se poser sont : quelles sont les nouvelles compétences à intégrer dans son entreprise, quelle est l’évolution du marché ? et quelles sont les tendances réglementaires ? Car aujourd’hui l’Europe a incité les acheteurs publics à inclure dans leur consultation-marché l’intégration de ces outils numériques. D’ici quelques mois ou quelques années, les collectivités seront donc obligées d’intégrer les outils numériques pour la conception des bâtiments mais surtout pour l’exploitation et pour la gestion de ces derniers. Ainsi, nous avons créé ce magazine que nous souhaitons bien pérenniser et pour lequel nous recherchons des partenaires, des annonceurs notamment qui souhaitent se positionner fortement sur ce marché.
  • 17. 17 Nous avons un autre sujet qui nous permet de communiquer autour de ces nouvelles compétences et qui s’appelle Bim Bang Event. Lors de la prochaine édition, qui aura lieu en Mars 2015 dans le cadre du salon Bluebat, nous allons organiser un premier village BIM afin d’accueillir les professionnels qui souhaitent structurer leur activité économique autour du numérique. Nous développons également un cycle de conférences autour des outils numériques et les enjeux de ces derniers pour renforcer la compétitivité des entreprises. Enfin un troisième sujet qui est un BIM Décathlon ouvert aux écoles du BTP, Ingénierie, Architecture, Design pour présenter les usages des modèles 3D en tant qu’outil d’aide à la décision pour la rénovation de nos bâtiments. Ce BIM Décathlon permet d’apprendre à modéliser et à favoriser la diffusion de ces nouvelles pratiques dans les écoles. Pour terminer sur cette partie outils du numérique, je vous parlerai des offres de service d’Astus Construction pour accompagner les entreprises vers le numérique. L’offre de service principale, appelée Culture BIM, a pour but de développer et mettre en place, au sein des entreprises, les nouvelles pratiques qui mixent la qualité, le développement de nouvelles pratiques collaboratives et la mise en place de nouveaux outils de gestion de projets. Nous proposons également une autre offre de service : Mon premier marché en BIM afin d’accompagner les acteurs de la maîtrise d’œuvre et de la maîtrise d’ouvrage soit pour lancer des marchés en BIM, soit pour répondre à des marchés en BIM. Nous adoptons ainsi un double positionnement, parfois côté client, et parfois coté fournisseur dans le but de favoriser la bonne compréhension entre eux. Kamitis : Qu’en est-il des évaluations techniques ? C. Mabire : Nous développons la partie évaluation technique avec notamment un parcours pour les entreprises leur permettant de mieux baliser leurs besoins. En effet, avant le lancement de produits sur le marché, l’étape très couteuse des essais en laboratoire est quasiment toujours nécessaire. Notre but à travers les évaluations techniques est d’anticiper et de baliser le parcours des entreprises en matière de structuration financière pour assurer une évaluation technique correcte des produits et une mise sur le marché dans les meilleures conditions possibles. Kamitis : y a-t-il des investisseurs au sein de la plateforme Astus Construction ? C. Mabire : Nous avons un certain nombre de partenaires et puis surtout nous avons une bonne coopération avec la BPI qui est là pour accompagner le financement de l’innovation. Toutefois, nous pensons que la BPI gagnerait à assouplir ses conditions liées au pré-lancement industriel des produits. En effet, il y a aujourd’hui beaucoup de soutien aux entreprises pour créer et pour donner vie à une idée. Mais dès que cette étape est franchie, il n’y a pas forcément de moyens pour que ce premier objet ou produit puisse passer toutes les étapes jusqu’à la mise sur le marché. Donc il faut aussi être présent sur ce segment. Kamitis : Vous êtes aussi beaucoup investi dans la formation professionnelle C. Mabire : Oui, la formation professionnelle sur ces nouveaux sujets est un point important, elle concerne à la fois l’usage des outils numériques, l’évaluation technique ou encore les nouvelles pratiques autour du prototypage des produits. Astus Construction a ainsi développé des formations auprès de partenaires de référence, de syndicats et de fédérations qui nous confient le développement de leurs contenus pédagogiques, voire les formations directement. Des organismes comme le CSTB, par exemple, nous confient leurs formations pour ces sujets. Et nous allons encore renforcer ce dispositif avec l’idée de poser des bases auprès des entreprises pour quelles puissent accéder plus facilement à nos offres de service.
  • 18. 18 Kamitis : Vous proposez également des cours en e-learning ? C. Mabire : La question de la formation est de plus en plus délicate à proposer aux professionnels car ils ont de moins en moins de temps. Or un certain nombre d’entre eux ont les aptitudes pour se former à distance. C’est pourquoi Astus Construction développe un projet de plateforme en ligne avec des partenaires comme l’Université Lyon 3. L’idée est partie d’une coopération que nous avons eu avec la faculté de droit (concernant la thématique du droit de la construction numérique) et nous avons souhaité capitaliser ces connaissances en les mettant en ligne sous la forme de cours. Ces derniers s’adressent de façon plus privilégié aux différents segments d’acteurs (les industriels de la construction, les maîtrises d’ouvrages, la maîtrise d’ouvre au sens large ingénieurs, architecte, etc.) et ensuite les entreprises qui assurent la mise en œuvre. Sachant que pour chaque étape du cycle de vie d’un bâtiment, les compétences qui doivent être développées par les entreprises sont très différentes. L’idée est de développer des contenus spécifiques autours de l’usage des outils numériques pour les phases de programmation, de conception, d’exécution, de gestion technique et gestion patrimoniale de nos ouvrages. Kamitis : Quelles sont les prochaines dates à retenir pour Astus Construction ? C. Mabire : Nous avons prévu de faire une grande présentation des espaces de prototypage avec nos partenaires qui sont principalement des partenaires régionaux. Cette présentation aura lieu le 16 octobre 2014 dans les ateliers de l’Isle d’Abeau. Parmi nos partenaires on compte le CSTB, le campus de la Doua à Lyon, le centre de recherche d’EDF, etc. Avec ces partenaires nous avons convenu de pouvoir disposer de plateaux techniques pour que les entreprises viennent réaliser des prototypes. Lors de ce rendez-vous, nous présenterons donc ces partenariats et les offres de services qui y sont associées. Kamitis : Vous avez un positionnement unique par rapport au marché de la construction et des acteurs du bâtiment, quelle est votre vision de cet écosystème ? C. Mabire : Au sein du marché de la construction en France, nous constatons une évolution positive concernant le domaine du développement durable et le volet environnemental. Par contre, le volet social ne semble pas évoluer très positivement. Certaines conditions de travail sur les chantiers sont de plus en plus précaires : on y fait travailler n’importe qui, n’importe comment. Effectivement, les conditions sociales n’ont pas forcément évoluée de façon positive. Les conditions économiques, quant à elles, sont catastrophiques (le nombre d’entreprises qui ferment, les prix des marchés qui ont fragilisé le tissu économique du monde de la construction, etc.). L’innovation est une façon de rebondir pour pouvoir gagner des marchés et pour mieux se positionner. Malgré tout pour faire de l’innovation, il faut avoir un minimum de moyens. Chez Astus Construction, nous avons un positionnement fort autour du numérique car nous croyons beaucoup en une forme de révolution industrielle au sein de la filière de la construction. C’est peut être un grand mot, car beaucoup vous diront que la filière française compte des artisans aux savoir faire particuliers. Il est vrai que les acteurs français ont une spécificité et il faut être capable de la conserver. Mais il faut être capable de mieux s’organiser et de travailler de façon plus performante, plus qualitative. Nous avons des exigences réglementaires qui sont de plus en plus fortes et l’exécution, des ouvrages n’est pas toujours au niveau de la performance attendue. Ce n’est pas uniquement une question de compétences. C’est avant tout une question d’organisation (des projets, des chantiers, des contrôles qualité, etc.). Kamitis : Un dernier mot pour finir ? C. Mabire : Chez Astus Construction, nous faisons parfois appel à des compétences externes pour travailler sur nos projets, nous sommes dans ce cadre, associés avec des bureaux d’études, des cabinets de conseil, etc. S’il y a des entreprises qui sont intéressées par nos compétences et par les acteurs de la construction (industriel, maître d’ouvrage, maître d’œuvre, etc.) qu’elles n’hésitent pas à nous contacter car leurs compétences peuvent nous intéresser. Et s’il y a des entreprises qui veulent faire du mécénat et soutenir le développement d’Astus Construction, elles sont bien sûr les bienvenues.
  • 19. 19 Kamitis : ProbaYes se positionne sur le marché très porteur des analyses prédictives pour l’aide à la décision. Que sont donc ces analyses et à quoi peuvent-elles servir concrètement ? K. Derrien : Dans le contexte socio-économique incertain que connait notre pays, les entreprises françaises sont de plus en plus nombreuses à s’intéresser à l’analyse prédictive car les dirigeants d’entreprises souhaitent prendre des décisions en minimisant les risques. Or, l’analyse prédictive permet de prédire les comportements des personnes, des objets et des process tout en réalisant une économie des ressources. Elle permet ainsi de minimiser les risques concernant les décisions stratégiques de l’entreprise. La donnée est une matière première abondante dans toutes les entreprises comme l’illustre la figure ci- dessous. Et notre métier, chez ProbaYes, consiste à traiter les données même si ces dernières ne sont pas très bien filtrées. Une fois que les données sont remontées et quelles sont bien cadrées et en fonction de la problématique du client, nous élaborons l’algorithme qui va permettre d’y répondre. A la pointe en matière d’analyse prédictive KEVIN DERRIEN INGENIEUR COMMERCIAL CONTACT : kevin.derrien@probayes.com 06 80 40 53 42 Donnez-moi suffisamment de données pertinentes et vous prendrez une longueur d’avance. " "
  • 20. 20 On distingue trois façons d’obtenir des données : - En se basant sur les dires d’expert, on arrive à créer de la donnée et donc de la valeur. - Machine learning : l’opération consiste à se brancher sur le capteur afin de récupérer les données à partir desquelles on va travailler, - En combinant les dires d’experts avec le machine learning et en pondérant l’un par rapport à l’autre. Aujourd’hui on entend beaucoup parler de Big Data, mais ce n’est pas forcément notre cœur de métier. Nous avons plutôt tendance à travailler sur les smart data, qui sont des données moins lourdes et beaucoup plus pertinentes. L’analyse prédictive intervient dans plusieurs domaines. A titre d’exemple, dans le domaine militaire : plutôt que de générer de grands champs de bataille, avec des entrainements, des équipements, des hommes, etc. On arrive à prédire et à anticiper les mouvements des adversaires en simulant des attaques ou même des guerres et en essayant de comprendre le comportement des véhicules, des soldats, etc. L’analyse prédictive intervient aussi dans le domaine de l’industrie à travers l’optimisation des process industriels qui concernant trois points : - La maintenance prédictive : moins les machines sont en panne, plus la productivité est forte - L’optimisation du diagnostic : quand la machine est en panne, il faut essayer de pondérer la cause de la panne suivant une probabilité. C’est aussi le cas pour la partie automobile. - Gestion des lots et la gestion des produits, gestion des recettes : on arrive à définir le meilleur chemin possible et à gérer la production comme ça. Kamitis : Quel sont les marchés possibles pour ces technologies ? K. Derrien : L’amélioration continue de l’efficacité énergétique dans les bâtiments est un axe important pour ProbaYes. En effet beaucoup d’efforts sont consacrés à l’amélioration continue de l’efficacité énergétique dans un bâtiment englobant solution, méthodologie et service, et ce avec un retour sur investissement court. Nous avons développé dans ce sens la solution appelée Batisense. Cette dernière régule la consommation énergétique d’un bâtiment selon un planning élaboré en fonction de l’usage et des objectifs de gain à réaliser (nombre de personne, heures pleines/heures creuses, etc.). Un gain économique relatif à l’optimisation des coûts (heures pleines/heures creuses, etc.) et le gain confort (par exemple, en plein mois de décembre, la personne qui arrive tôt le matin dans son bureau et que ce dernier est à 23°C plutôt qu’à 15°. C’est un confort agréable). Système Batisens développé par ProbaYes
  • 21. 21 L’objectif de ProbaYes est donc l’optimisation de la consommation énergique du bâtiment (chauffage, climatisaiton…). D’ailleurs, plusieurs collectivités nous ont fait confiance pour équiper leurs mairies, parmi lesquelles les mairies de Seyssinet-Pariset (38170), de Montbonnot (38330) et Montmorin (63160). Nous équipons également plusieurs bâtiments de la ville de Lausanne. Nous développons également une solution qui permettra aux industriels de comprendre leurs consommations, de gérer les énergies, et de pérenniser les gains, typiquement dans le cadre d’une démarche ISO 50001. En effet, si de plus en plus d’industriels se lancent dans la mesure des énergies sur leurs sites, il n’existe pas aujourd’hui de solution capable d’exploiter complètement ces données. C’est d’ailleurs le sujet du projet OPSINE (partenariat avec l’entreprise NTN &SNR - société nationale de roulement à billes) dont l’objectif est de développer un outil industriel complexe, pour gérer l’énergie à tous les niveaux. Le premier prototype est prévu d’ici un an. L’autre domaine d’application c’est la partie automobile et défense. Ici, il s’agit d’analyser, de prévoir et d’anticiper des collisions. Dans le secteur de l’automobile, il s’agit bien sûr d’éviter les collisions, alors que pour la défense il faut plutôt s’assurer que la collision ait bien lieu (en ciblant l’ennemi). Aujourd’hui, on travaille avec Toyota, Volvo, Valeo pour le secteur automobile et pour la défense avec des sociétés telles que DCNS, MBDA, Thales, etc. Concernant la partie marketing & finance, il s’agit d’analyser le comportement humain, typiquement pour réaliser un ciblage mail ou améliorer le taux de transformation des compagnes. Les questions les plus récurrentes concernent le comportement du consommateur et quand est-ce qu’il va partir à la concurrence par exemple, l’analyse de portefeuille client avec une meilleure segmentation afin d’adapter l’offre marketing. Pour la finance, c’est tout ce qui est détection des fraudes à la carte bancaire à travers l’analyse d’un tas de transactions bancaires (en suivant le comportement d’achat du consommateur, on arrive à détecter les opérations frauduleuses). Pour ce qui est de l’industrie, Nous intervenons sur les bâtiments industriels qui sont bardés de capteurs afin de ne garder que les capteurs pertinents (sélection des capteurs). Ce qui permet aux opérateurs d’avoir moins d’informations (de n’en garder que les informations pertinentes) et d’optimiser les process, la maintenance des machines, etc. Kamitis : D’après vous, quel est l’avenir des analyses prédictives ? K. Derrien : L’analyse prédictive est un concept à la mode depuis quelques années maintenant. Et ce phénomène s’est accentué avec la crise économique que connait notre pays. Prévoir, analyser et anticiper des comportements d’humains, d’objets ou de process industriels est devenu un enjeu stratégique et un atout concurrentiel. Beaucoup d’entreprises se retrouvent aujourd’hui avec une grande masse de données et elles n’arrivent plus à savoir lesquelles sont pertinentes ou pas. C’est dans ce contexte que nous avons créé ProbaYes Consulting, qui a vu le jour il y a 3 mois. Nous proposons via cette nouvelle offre un accompagnement adapté pour les entreprises. Un diagnostic précis portant sur l’identification et la structuration de la problématique technique permettent à nos clients de pouvoir hiérarchiser leurs besoins et valoriser leurs données. Les technologies de l’analyse prédictives sont matures. En effet, grâce aux partenariats avec les universitaires (Collège de France, Université de Lyon, écoles d’ingénieurs, etc.), plusieurs algorithmes mathématiques sont développés puis adaptés aux différents secteurs d’activité comme présenté plus haut. Sur la partie marketing, on s’aperçoit que l’analyse prédictive commence à saturer. En effet, les algorithmes permettant l’analyse en temps réel de la navigation, et qui mettent en avant au fur et à mesure des pages vues via des trackers, des sélections de vidéos personnalisées, …, sont bien avancés. En revanche, en ce qui concerne les domaines industrie, process, analyse trajectoire, etc. c’est beaucoup plus critique, et il y a encore beaucoup à faire. L’analyse prédictive est donc promise à un bel avenir, et ProbaYes ne cesse d’évoluer. Nos équipes d’experts regroupent des ingénieurs- docteurs (profils scientifiques) mais aussi des « data scientist », des profils croisant les compétences des mathématiciens, des informaticiens et des managers. Nos équipes explorent et examinent à un très haut niveau les données de multiples sources dispersées afin d’en sortir des indicateurs concrets. Nous sommes d’ailleurs à la recherche de plusieurs profils pour des embauches prévues d’ici décembre 2014.
  • 22. 22 Kamitis : Que pensez vous de cette phrase « Donnez-moi suffisamment de données et je prédirai n’importe quoi » ? K. Derrien : Nous évoluons dans un monde où il y a énormément de données qui parasitent les informations pertinentes. Or il est aujourd’hui primordial d’anticiper sur les marchés afin de prendre de l’avance sur ses concurrents. Je dirai donc plutôt, Donnez-moi suffisamment de données pertinentes et vous prendrez une longueur d’avance par rapport à vos concurrents. Quelques réalisations Probayes OPTIMISER LES TACHES SUR MACHINE VIRTUELLE Contexte : - Concours scientifique de Recherche Opérationnel organisé par ROADEF - Encourager de nouvelles approches pour des problèmes complexes - 5 ème prix, première entreprise - Affectation de taches sur des machines sous de nombreuses contraintes : - Ressources (CPU, RAM, etc.) - Dépendance entre machines et taches Technologies utilisées - Recherche Tabou - Algorithme de Graphe : Couplage de poid max - Algorithme de classification (Qualification) - Programmation linéaire (Bornes) DIAGNOSTIC AUTOMATIQUE DE MACHINES TOURNANTES Contexte : - Maintenance conditionnelle de machine tournante - Collecter l’expertise - Fournir un système de diagnostic automatique de défauts machines - Embarquer le système dans les outils de mesure Technologies utilisées - Modèles bayésiens - C++, XML IDENTIFIER DES COMPORTEMENTS DE MENACES EN DEFENSE ANTI-AERIENNE Contexte : - Projet GUS-D dans le cadre du programme MCM ITP - Projet jugé le plus innovant du programme par DGA et MOD (UK) - Optimiser les conditions d’utilisation des systèmes de défense Technologies utilisées - Modèle bayésien - Chaines de Markov masquées (HMM) - Algorithmes continus - Simulateur de vols LOCALISER UN SNIPER A PARTIR DE LA DETONATION DE L’ARME Contexte : - Localisation de tireurs isolés - Reconnaissance et classification d’ondes sonores: - Reconnaître le type d’arme - Robuste aux bruits ambiants - Fusion de données Technologies utilisées - Modèle bayésien - Grille probabiliste - Fusion de données probabiliste FUSIONNER DES PREVISIONS METEO POUR AMELIORER LOCALEMENT LA PREVISION Contexte : - Prévoir la demande à l’échelle mondiale - Recherche interne pour contrôler les dépenses énergétiques d'un bâtiment - Connaître avec grande fiabilité la prévision météo locale - Fusionner la prévision météo de nombreux sites internet - Affiner avec les observations locales - 1 brevet déposé Technologies utilisées - Programmation linéaire - Modèle de régression linéaire PREVOIR LA DEMANDE,PREVOIR LES RESTITUTIONS Contexte : - Prévoir la demande à l’échelle mondiale - Prévoir les restitutions à l’échelle mondiale - Avoir une prévision sur une échelle temporelle importante Technologies utilisées - Modèles bayésiens - Modèles ensemblistes - Saisonnalité adapté à la prévision - Fusion de modèles - Python, Oracle