Le laboratoire montpelliérain Epsylon lance avec la Mutualité Française Languedoc Roussillon et la CAMIEG une série de conférences grand public en 2012, son nom ConfEPSYLON. Le but est de permettre à des chercheurs spécialisés dans la prévention santé de partager leurs connaissances sur ce grand sujet d'actualité de manière compréhensible de toutes et tous ; puis de débattre. La conférence inaugurale aborde le 6 mars prochain le rôle des activités physiques dans la prévention des maladies chroniques.
La conférence : Etre physiquement actif, participer régulièrement à des séances d'activité physique, améliore la santé physique et la santé mentale. Cette pratique diminue aussi les dépenses de santé non programmées par les médecins. Des recherches commencent à démontrer ces bénéfices et à élucider leurs mécanismes. De ces études dont il faut comprendre la logique de démonstration pour ne pas tomber dans l'excès, que faut-il retenir pour passer du savoir collectif à la pratique individuelle ?
Quelle quantité d'activité physique réaliser chaque jour pour aller mieux ? Est-ce que toutes les activités physiques se valent en matière de bénéfice santé ? Faut-il privilégier 1 séance de 1h30 ou 3 séances de 30 minutes dans une semaine ? Y a-t-il des sports à éviter à un âge donné ? Y a-t-il un âge limite ? A qui s'adresser pour reprendre une activité ?
1. ConfEPSYLON 2012
Cycle de conférences grand public
sur la prévention santé Prévenir les maladies chroniques :
Rôle des activités physiques
BIENVENUE Pr. Grégory Ninot
Directeur du Laboratoire Epsylon
EA 4556 Dynamique des Capacités Humaines et des Conduites de Santé
4 Boulevard Henri IV et Saint-Charles, 34 000 Montpellier
www.lab-epsylon.fr
L’équipe du laboratoire Epsylon (EA4556) Prévenir les maladies chroniques
Enseignants-chercheurs
L’activité physique : une nouvelle thérapie ?
STAPS
Sociologie 7; 15%
1; 2% Médecine
4; 9%
Philosophie
1; 2%
Psychologie
33; 72% 172 personnes :
UM3
72% 46 enseignants-chercheurs
5 praticiens hospitaliers
66 doctorants (ED60, ED463)
1 ingénieur (contractuel)
UJM 44 associés (dont 4 prof. émérites)
4%
7 invités (post-doc, professeurs invités) Le Figaro, 27 janvier 2012 Le Midi Libre, 27 février 2012
UM2
2%
UM1
22%
3 personnels administratifs
Le vieillissement de la population L’avancée en âge
2050, 1 personne sur 3 aura plus de 60 ans (INSEE, 2006) L’âge: un facteur de risque de contracter une maladie chronique
Évolutions passée et future de l’espérance de vie à la naissance des femmes et
des hommes entre 2005 et 2050 selon 3 hypothèses (INSEE, 2006)
Risques cumulés avec l’avancée en âge (OMS, 2006)
2. Les prises en charges des maladies chroniques Définition
Progrès de la médecine et de la prévention L’Activité Physique
- des mouvements du corps produits par les muscles squelettiques
- une dépense d’énergie qui varie de faible à élevé
- une corrélation élevée avec la condition physique
(Caspersen, Powell et Christenson, 1985)
L’Inactivité Physique
Facteur de risque majeur
- activité physique < 1 heure / semaine de maladie chronique
- dépense d’énergie très faible non héréditaire
Organisation Mondiale de la Santé (2006) - faible condition physique (OMS, 2006)
L’inactivité physique avec l’avancée en âge Le muscle
Temps moyen d’activité physique quotidienne (min / jour) Déclin de la fonction musculaire avec l’âge
(Paterson et al., 2007, ACSP)
(Baromètre Santé, 2008)
Le cerveau Le poumon
Déclin des performances cognitives avec l’âge Déclin de la fonction respiratoire avec l’âge
Raisonnement inductif
Orientation spatiale
Vitesse perceptive
Capacités calcul
Capacités verbale
Mémoire verbale
(Schaie, 1994, American Psychologist) (Fletcher et Peto, 1977, Br Med J)
3. La survie
Diminution de la survie en fonction du niveau d’activité physique
Les mécanismes
Myers (2002, NEJM)
Les effets systémiques de l’inactivité physique Un cercle vicieux
Contraintes de vie
Diminution dose
activité physique Diminution de la
motivation à pratiquer
Composante physiologique
Composante psychologique
Sédentarisation
(dont alimentation Diminution des capacités
inappropriée) physique perçues
Déconditionnement Anxiété de la pratique
musculaire
et retentissement
systémique
Aggravation Dépression mineure
des symptômes
qualité de vie et durée de vie
maladies chroniques
Pedersen et Saltin (2006, SJMSS) Préfaut et Ninot (2009)
L’inactivité physique, un vieux problème
Homo Sapiens Sapiens Homo Sapiens Sapiens
-25.000 ans en 2012
N’y a-t-il plus rien à faire?
25-35 km / jour 3-5 km / jour
< 1 km / jour si maladie chronique
4. Agir Agir
Quelles preuves?
Effets sur des marqueurs physiologiques
Endurance Force
Densité osseuse
Masse grasse
Force -
Réponse à l’insuline
Quelles preuves des bénéfices Sensibilité à l’insuline
des activités sur la santé des HDL ?
patients malades chroniques ? LDL ?
Fréquence cardiaque de repos -
Pression systolique -
Pression diastolique ?
VO2 max
Temps d’endurance
Inflammation -
(Paterson et al., 2007, ACSP)
Quelles preuves? Quelles preuves?
Effets sur des marqueurs psychosociaux Effets sur des marqueurs socio-économiques
activité attentionnelle (Berher, 2009) vulnérabilité
mémoire (Belleville et al., 2010) coûts directs de santé
anxiété (INSERM, 2008) coûts indirects de santé
dépressions mineures (INSERM, 2008) temps de retour au travail
socialisation
estime de soi
adhésion au traitement
survie sans incapacité ? 1 € investi = 5 € économisés ?
5. Paradoxalement, un manque de preuves Paradoxalement, un manque de preuves
Besoins en
prévention
Modèles issus Mécanismes d’une maladie
de la recherche hypothétiques
chronique
fondamentale
« Au regard des critères (biologie,
neurosciences)
Phase 0:
habituellement considérés pour Phase I: Etude exploratoire
Expérimentation Cohorte
l’évaluation de l’efficacité des humaine Etude qualitative
traitements médicamenteux, les
études évaluant l’efficacité des
Valorisation
thérapeutiques non Création du Centre (incubation,
brevet,
d’Evaluation des Programmes
publication)
médicamenteuses [règles hygiéno- Communication
diététiques, traitements de Prévention Santé (CEPS) Phase III: NPRCT
Preuves d’efficacité,
(information,
formation)
d’efficience, de sécurité et Applications
psychologiques, thérapeutiques
à Montpellier
de coûts/efficacité (réhabilitation,
services,
physiques] présentent pour la TIC santé)
plupart des insuffisances Mars 2012 Veille
(méthodologique,
juridique,
méthodologiques. » Phase II: NP(R)CT
Preuves de faisabilité (de
technologique)
concept) de l’intervention
HAS (avril 2011, p.40) non médicamenteuse
Leviers
permettant
d’agir sur le
mécanisme
Etudes de phase 3 Paradoxalement, un manque de preuves
Exemple de protocole d’essai randomisé contrôlé (RCT) Evidence Based Medicine - Evidence Based Psychology
60
Niveaux de preuve
Intervention
Grade A (forte)
50
expérimentale Grade B (moyenne)
non médicamenteuse Groupe Grade C (faible)
40 *** expérimental
***
NS ***
30
Groupe contrôle
Intervention
20 standard
10
Niveaux de recommandation
1 (fort)
0
2 (faible) (Kaplan et al., 2008, Chest)
Début Fin + 6 mois
Paradoxalement, un manque de preuves Paradoxalement, un manque de preuves
Fatigue et Objectifs d’un programme d’activité physique adaptée
activité physique
(1) retarder l’apparition d’une maladie chronique induite par un
comportement à risque
(2) potentialiser les bénéfices de la médecine conventionnelle
survie, efficacité des traitements, période de rémission
rechutes et exacerbations
(3) limiter les conséquences systémiques dues à une maladie chronique et
ses traitements (comorbidités, état de santé, dépendances, qualité
de vie, coûts)
(Brown et al., 2011, Cancer Encore faut-il vérifier son efficacité et son ratio coûts/bénéfices ?
Epidemiol Biomarkers Prev)
6. Paradoxalement, un manque de preuves Avis des sociétés savantes
Peu d’essais randomisés contrôlés en France/Europe Activité physique et fatigue
Society for Integrative Oncology (2009) Grade B
Deng et al. (2009). Evidence-Based Clinical Practice Guidelines for Integrative
Oncology: Complementary Therapies and Botanicals. Journal of the Society for
Integrative Oncology, 7(3), 85-120.
American College of Sports Medicine (2010) Grade B
Schmitz et al. (2010). American College of Sports Medicine roundtable on
(Goedendorp et al., 2009)
Exercise Guidelines for Cancer Survivors. Med Sci Sports Exerc, 42(7), 1409-26.
Essai clinique randomisé contrôlé à Montpellier
Paradoxalement, un manque de preuves Paradoxalement, un manque de preuves
Peu d’essais randomisés contrôlé en France/Europe
Du traitement d’une maladie non
réversible altérant la fonction
respiratoire, la Broncho-
Pneumopathie Chronique
Obstructive (BPCO),
à l’accompagnement d’une
personne devant vivre avec
(Goedendorp et al., 2009)
Préfaut et Ninot (2009, Masson)
Niveau de preuve = Grade B (Evidence Based Medecine/Psychology)
Scepticisme sur leur intérêt clinique, et donc, leur financement
Paradoxalement, un manque de preuves Paradoxalement, un manque de preuves
Effets systémiques de la BPCO Comparaison de programmes de réentraînement à l’effort
Ré-entraînement Ré-entraînement
expérimental (FC standard (50%
cible seuil FC max de
20 séances de 45 min.
ventilatoire) réserve)
5 séances / semaine
1 mois de programme
Fabbri et al. (2008, ERJ) Vallet et al. (1997, ERJ)
7. Paradoxalement, un manque de preuves Paradoxalement, un manque de preuves
Coûts / efficacité d’un programme d’éducation thérapeutique au CHU Efficacité d’un réseau de post-réhabilitation : étude pilote
60
50 Contrôle (n = 16)
S c o re Im p a c t S GR Q (0 -1 0 0)
40
30
20
Réseau (n = 11)
- 481 € (95% CI: -891 to -70)
16 séances de 45 min. 10
Une diminution du score correspond à une amélioration de la qualité de vie
4 séances / semaine
www.airplusr.fr
1 mois de programme 0
CHU Montpellier Sortie de réhabilitaton + 1 an
Score de qualité de vie (score « impact » du SGRQ)
(Moullec et al., 2008)
Ninot et et al. (2011, RM)
Depuis le début des années 2000
Quelle activité physique
pratiquer?
Quelle activité physique? Quelle activité physique?
Expertise collective INSERM
Recommandation Recommandation
2,5 h d’intensité modérée / semaine 2,5 h d’intensité modérée / semaine
ou
1,5 h d’intensité vigoureuse / semaine
(INSERM, 2008)
8. Quelle activité physique? Solution 1 : La vie d’avant
Expertise collective ACSM/AHA
Recommandation
Endurance : 2,5 h / semaine
Force : 1h
Souplesse : à volonté
Equilibre : à volonté
Obésité adultes 20-74 ans
Canadiens = 14,9%
Américains (USA) = 30,9%
Amish = 4%
(Nelson et al., 2007, Circulation)
Solution 2 : Le culte de l’anti-âge Solution 3 : L’activité physique pour sa santé
La performance pour la performance Les activités physiques pour la santé (ou adaptées)
Quelle activité physique? Quelle activité physique?
L’activité physique pour l’activité physique ? La persistance dans un programme d’activité physique
Bien-être Pratiquants poursuivant
8 l’activité physique
7
6
5
4
50%
3
40%
2
Attention à la fatigue causée par la
1 maladie, idée contre-intuitive qu’elle
0
impose le repos!
1 Activité physique +
2
Activité
Éducation
physique 6 mois 12
thérapeutique
(Desharnais et al., 1993) mois (Weinberg et Gould, 1997)
Recommandation 1: comprendre ce que l’on fait / bénéfice santé Recommandation 2: Préparer un climat pédagogique sécurisant et motivant
9. Quelle activité physique? Quelle activité physique?
Bénéfices santé: toutes les activités physiques ne se valent pas Un point clé de l’engagement à long terme
Bénéfices santé
Intensité
Faible Modérée Intense Extrême
(INSERM, 2008)
Recommandation 3: Individualiser la dose (intensité, durée, fréquence) et nature Recommandation 4: Évaluer ses progrès
Quelle activité physique? Quelle activité physique?
Réalisme des perceptions des capacités physiques Estimation de ses capacités physiques
Je me sens en
pleine forme,
comme à 20
ans 70%
30% 30% 30% 30%
Je ne me
sens plus
capable
10%
40% 40% 20%
Adulte « sain » Adulte « sain » Adulte malade chronique
Recommandation 5: Tenir compte des sous et sur-estimations des participants
Quelle activité physique? Quelle activité physique?
Les cinétiques des bénéfices des activités physiques Effets systémiques d’une maladie chronique, l’exemple de la BPCO
Bénéfices
psychologique
physiologique
seuil clinique
semaines
0 1 2 3 4 5 6
(Ninot et al., 2006) (Fabbri et al., 2008)
Recommandation 6: Indiquer les bénéfices psychologiques dès le début Recommandation 7: Agir sur les effets systémiques et les comorbidités
10. Quelle activité physique? Quelle activité physique?
L’instabilité psychologique du malade chronique Plasticité neuronale
Homme (65 ans) Homme souffrant de BPCO (65 ans)
10 10
9 9
8 8
7 7
6 6
5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
0 0
1 15 29 43 57 71 85 99 113 127 141 155 1 15 29 43 57 71 85 99 113 127 141 155
(Ninot et al., 2011)
Recommandation 8: S’adapter à l’état du moment Recommandation 9: Trouver de nouvelles manières de faire
Quelle activité physique? Quelle activité physique?
Ne plus être seul pour faire face à la maladie L’activité physique, un moyen de construire des projets de vie
(Bourbeau et al., 2009) (Bilard et al., 2000)
Recommandation 10: Partager le vécu entre « pairs » (association de patients) Recommandation 11: Élaborer des projets individuels
Quelle activité physique?
Après le diagnostic et le traitement, quelles priorités de santé ?
Quelle illustration?
(OMS, 2005)
Recommandation 12: alliance thérapeutique dont le médecin prend tout son rôle
11. Exemples à Montpellier Exemples à Montpellier
Programme Résolution 50 Groupe de parole
psychologue
(1 / mois)
Activités physiques Marche au seuil
adaptées ventilatoire
enseignant en APA
enseignant en APA
(1 / semaine)
(1 / semaine)
Education pour la santé
Professionnel de santé
(1 / mois)
www.airplusr.fr
Conclusion
Physique Par semaine:
Endurance - 2,5 h aérobie
Force - 1h de renforcement musculaire
Souplesse - Souplesse
Equilibre - Equilibre
- But personnel / santé - social
Que conclure? - Si possible supervisé
- Régulier
Psychosocial
Estime de soi (compétences, efficacité…)
Ressources cognitives (attention, mémoire…)
Gestion du stress (symptômes anxio-dépressifs)
Socialisation (projets de vie, sens / santé, aidant…)
Conclusion 2 Causes?
Activité physique et alimentation Activité physique et psychologie
Homo Sapiens Sapiens Homo Sapiens Sapiens Homo Sapiens Sapiens Homo Sapiens Sapiens
-25.000 ans en 2011 -25.000 ans en 2011
12. Soins adjuvants Soins adjuvants
Relations circulaires « Comprehensive care » ou « accompagnement »
Quelle activité physique?
Type d’intervention complémentaire
Merci de votre attention
Menu alimentaire Education thérapeutique Geste corporel
Télécharger le diaporama
www.lab-epsylon.fr
Complément alimentaire Méthode psychologique Programme d’activité physique
ConfEPSYLON
LA MÉMOIRE, SES FAILLES ET SES RESSOURCES
Mardi 3 avril : Denis Brouillet, Professeur de Psychologie
VIEILLISSEMENT ET BIEN-ETRE
Mercredi 9 mai : Raphaël Trouillet, Maître de Conférences en Psychologie
LES GRANDES QUESTIONS ETHIQUES POSEES PAR LA PREVENTION SANTE
Mardi 5 juin : Pascal Nouvel, Professeur de Philosophie
ROLE DU STRESS DANS LA PREVENTION DES CANCERS
Mardi 2 octobre : Florence Cousson-Gélie, Professeur de Psychologie
L’APPORT DES METHODES PSYCHOCORPORELLES DANS LA GESTION DU STRESS
Mardi 6 novembre : Gisèle Lacroix, Maître de Conférences en Sciences du Sport
PREVENTION DU STRESS AU TRAVAIL
Mardi 4 décembre : Adalgisa Battistelli, Professeur de Psychologie