1. Le monde spirituel et nous
1. Les preuves de la vie après la vie
2. L'au-delà : un monde substantiel
3. Notre seule richesse éternelle : l'amour
4. Le règne de la liberté et de la responsabilité
5. Le règne de la vérité
6. Vocation éternelle de l'amour conjugal
7. Nous vivons déjà dans le monde spirituel
8. Obsession et possession
9. La signification de la réincarnation
10.Les deux éternités
11.Le chemin de l'humanité vers le Salut
Aujourd'hui, l'homme avisé organise son temps à l'avance, prévoit sa retraite,
souscrit une assurance sur la vie. Mais combien de gens se préoccupent-ils
réellement de leur destinée après leur mort ?
Certains affirment de façon catégorique que tout s'arrête avec la mort.
D'autres pensent que l'on ne peut rien connaître sur l'après-vie. Il y a ceux,
enfin, qui estiment que la pratique d'un culte religieux est une garantie
suffisante.
Notre univers visible n'est que la petite partie émergée d'une réalité
invisible beaucoup plus vaste.
En fait, une compréhension objective de la nature de l'après-vie est non
seulement possible, mais indispensable pour se connaître soi-même, en tant
qu'être éternel.
Par ailleurs, le monde spirituel n'est pas seulement notre destinée après la
mort. Sans en être conscient, nous vivons en interaction permanente avec lui.
Nous devons comprendre son influence pour mieux maîtriser notre vie.
Les preuves de la vie après la vie
Les physiciens savent aujourd'hui que la matière visible n'est pas l'unique
réalité. Alors que notre espace-temps peut être décrit par quatre dimensions
mathématiques, les théories actuelles supposent l'existence de plus de dix
dimensions. Notre univers visible n'est que la petite partie émergée d'une
réalité invisible beaucoup plus vaste.
2. Il faut, d'autre part, reconnaître l'échec des modèles matérialistes prétendant
réduire toute activité mentale à des mécanismes chimiques dans le cerveau.
De nombreuses expériences prouvent au contraire que la mémoire, par
exemple, n'est pas "contenue" dans les cellules cérébrales. Un nombre
grandissant de biologistes considèrent le cerveau plutôt comme un
"récepteur", un point de contact privilégié entre l'esprit immatériel et le
corps matériel.
Par la parapsychologie sont venues les confirmations les plus spectaculaires
que l'esprit transcende le corps. On connaît les enquêtes du Docteur
Raymond Moody sur les "états proches de la mort" (NDE, pour "Near Death
Experiences", en anglais) : certaines personnes, déclarées en état de mort
clinique, expérimentent pendant ce temps une vie psychique intense dont
elles rapportent des souvenirs vivaces. Elles mentionnent généralement être
sorties de leur corps et l'avoir observé comme une entité séparée.
D'autres phénomènes scientifiquement contrôlés suggèrent fortement
l'hypothèse de la réalité de la survie de l'esprit après la mort du corps. Il
s'agit en particulier de la "transcommunication". En 1959, un Suédois,
Friedrich Jürgenson, capte sur un simple magnétophone des voix se
présentant comme émanant de l'au-delà. Depuis, des phénomènes similaires
ont été répétés par de nombreux chercheurs sur des appareils audio ou
vidéo. Il semble que l'électronique, qui fonctionne par de très faibles
courants, soit facilement influençable par les entités désincarnées
désirant communiquer avec nous.
Le Pape Pie xii s'intéressait lui-même à cette méthode de communication
entre les vivants et les morts qu'il voyait comme "un moyen scientifique bien
différent du spiritisme car neutre et impossible à influencer par l'esprit
humain..." En France, le Père François Brune a fait connaître les progrès de
cette recherche dans son ouvrage, Les morts nous parlent.2
Une grande prudence est certes de rigueur dans le domaine du paranormal,
peuplé de charlatans et d'illuminés. Néanmoins, les preuves sérieuses de
l'existence indépendante de l'esprit et de sa persistance après la mort sont
trop nombreuses pour être aujourd'hui écartées.
Les preuves sérieuses de l'existence indépendante de l'esprit et de sa
persistance après la mort sont trop nombreuses pour être écartées.
Mais, pour beaucoup d'entre nous, la meilleure preuve de la survie de l'âme
reste la conscience innée que nous avons de notre propre éternité. "Nous
sentons et nous expérimentons que nous sommes éternels", écrivait le
philosophe Spinoza.
3. L'au-delà : un monde substantiel
L'au-delà est un monde substantiel. Nous y existons comme des personnes,
avec un "corps spirituel" et dans un environnement temporel et spatial, où
nous pouvons agir et communiquer avec d'autres personnes spirituelles.
L'aspect corporel de la vie après la mort est peut-être à l'origine de la notion
hébraïque de résurrection des corps. Les premiers Chrétiens héritèrent de
cette croyance et virent en Jésus le pionnier de cette résurrection dont tous
bénéficieraient à "la fin des temps".
Mais Jésus ne croyait pas à la résurrection physique, basée sur une
interprétation trop littérale de certains textes apocalyptiques :
<< A la résurrection, on est comme des anges dans le Ciel. Quant à ce qui est
de la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu l'oracle dans lequel Dieu
vous dit : "Je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob" ?
Ce n'est pas de morts mais de vivants qu'Il est le Dieu. >>
(Mt 22, 30-32)
Dans ce passage, Jésus affirme que la résurrection ne concerne pas le corps
terrestre mais l'esprit ; il affirme également qu'Abraham, Isaac et Jacob, bien
qu'ils ne soient plus sur terre, restent toujours vivants et n'ont nul besoin de
ressusciter. Jésus connaissait la réalité de la vie après la mort pour avoir,
entre autre, été témoin de l'apparition d'Élie et Moïse lors de l'épisode de la
Transfiguration. (Mt 17, 1-8)
Notre seule richesse éternelle : l'amour
Jésus conseillait de ne pas se préoccuper d'amasser des trésors sur la Terre
mais de se préparer plutôt des trésors dans le Ciel, car les richesses terrestres
ne durent pas alors que les richesses spirituelles sont éternelles.
Nos richesses spirituelles proviennent uniquement de ce que nous faisons de
façon sincère et désintéressée. Notre appartenance religieuse n'a aucun
effet sur notre destinée après la mort si nous ne pratiquons pas les
préceptes éthiques de notre religion.
Le monde spirituel est un peu comme une auberge espagnole : chacun y
trouve ce qu'il y apporte. Ce sont nos actions dans ce bas-monde qui
déterminent notre vie éternelle. Au cours de notre vie sur la Terre, nous
sommes, pour ainsi dire, en gestation. Nous nous préparons à "naître" dans
notre environnement éternel, en développant essentiellement notre "coeur",
4. c'est-à-dire notre capacité de recevoir et de partager l'amour de Dieu et des
autres.
La véritable croissance spirituelle ne consiste pas à rechercher des
expériences mystiques mais à agir pour le bien d'autrui, imitant ainsi notre
Père céleste.
La véritable croissance spirituelle ne consiste pas à rechercher des
expériences mystiques, dont nous ne serions que des réceptacles creux, mais
à agir pour le bien d'autrui, imitant ainsi notre Père céleste dont l'essence
même est de Se donner entièrement pour autrui, et non de Se complaire dans
Sa divinité.
Le règne de la liberté et de la responsabilité
Le monde physique obéit à des lois naturelles très rigides, adaptées à
l'apprentissage que nous devons y faire de la liberté et de la responsabilité.
Dans le monde spirituel, notre esprit possède une liberté créatrice beaucoup
plus grande. Notre environnement, l'espace et même le temps sont
directement malléables par notre esprit. Toutefois, l'homme doit se préparer
pour cette liberté en apprenant, durant sa vie terrestre, à développer et mettre
en harmonie ses pensées, ses émotions et sa volonté avec celles de Dieu.
Celui qui est animé de pulsions destructrices construit irrésistiblement un
environnement à son image. S'il existe un enfer, il n'est pas la création de
Dieu, mais celle des êtres qui ont emporté en eux l'enfer qu'ils ont créé
sur la Terre. Dans le monde spirituel, chacun porte l'entière responsabilité
de ce qu'il a fait de sa vie sur la Terre : il n'y a pas de liberté sans
responsabilité.
D'autre part, ceux qui ont développé des dispositions intérieures analogues
cohabitent dans les mêmes sphères, correspondant à leur niveau "vibratoire".
C'est l'une des raisons pour lesquelles les possibilités d'évolution dans le
monde spirituel sont très limitées pour les esprits des régions inférieures,
tandis qu'au contraire, dans les sphères supérieures, la puissance
transformatrice de l'amour s'épanouit librement.
Le règne de la vérité
Par bien des aspects, le monde physique est le monde du paraître, des rôles
et des masques. Il est bien difficile de lire sur la face des gens leur caractère
intérieur. Certaines personnes sont passées maîtres dans l'art de se faire
passer pour ce qu'elles ne sont pas. En outre, nous avons mille façons de
5. nous mentir à nous-mêmes, d'éviter par toutes sortes de distractions de faire
face à nos problèmes ou à nos responsabilités.
Le monde spirituel est le monde de la transparence parfaite. Rien de notre
nature intérieure ne peut être caché, ni à nous-mêmes, ni aux autres.
Le monde spirituel, en revanche, est le monde de l'être dans sa transparence
parfaite. Rien de notre nature intérieure ne peut être caché, ni à nous-mêmes,
ni aux autres. L'apparence extérieure de notre corps spirituel reflète
directement l'état de notre être intérieur. Ceux qui ont épanoui leur coeur par
la pratique de l'amour vrai rayonnent d'une beauté resplendissante, tandis
qu'à l'autre extrême, ceux qui n'ont vécu que pour les plaisirs de la chair
prennent des formes animales.
Vocation éternelle de l'amour conjugal
Plus que "la vie éternelle", les hommes et les femmes désirent "l'amour
éternel". Étant donné que le Créateur S'est projeté dans toute Sa création
selon des caractéristiques masculines et féminines, un homme ou une
femme, aussi parfait soit-il, n'est jamais, tout seul, l'image complète de la
divinité. L'unité suprême du masculin et du féminin, qui réalise la perfection
de l'image divine, est le fruit de l'amour vrai entre un homme et une femme.
Un tel amour, noble incarnation dans le couple de l'amour de Dieu, se doit
nécessairement d'être absolu et éternel.
Le philosophe et médium du xviiième siècle, Emanuel Swedenborg, témoigna
que les sphères les plus élevées du monde spirituel sont peuplées par des
couples éternels. Dans L'amour conjugal, il écrit à propos de la fusion de
l'homme et de la femme dans le monde spirituel :
<< Nous sommes un ; sa vie est en moi, et la mienne est en elle. Nous
sommes deux corps, mais une seule âme. [...] Elle est donc l'amour de ma
sagesse et je suis la sagesse de son amour.>>
Comme tout ce qui concerne la croissance spirituelle, l'amour conjugal doit
être réalisé sur la Terre pour se prolonger et continuer à s'épanouir dans le
monde spirituel.
Inversement, comme l'enseignent toutes les religions, le détournement de
la sexualité en dehors du couple lié par l'amour vrai a des conséquences
profondes et durables sur notre vie spirituelle et donc sur notre vie
éternelle. Il en est ainsi parce que la sexualité est la chose la plus sacrée dans
la création de Dieu, et la plus intimement liée à notre expérience de l'amour.
On ne peut la souiller sans causer de graves blessures à notre âme et à celle
de notre partenaire. Dans le cadre de la fidélité conjugale et de l'amour
6. véritable, qui implique le respect et l'absence d'égoïsme, la sexualité
participe au lien émotionnel éternel entre les époux. En dehors de ce cadre,
elle crée des chaînes qui émoussent la capacité d'aimer.
Nous vivons déjà dans le monde spirituel
Nous ne "devenons" pas subitement des esprits lorsque nous mourons. Déjà,
au cours de notre vie terrestre, nous sommes des esprits, incarnés dans des
corps. D'une certaine manière, nous faisons déjà partie du monde spirituel,
tout en appartenant au monde terrestre.
Nous sommes sans cesse en contact avec toutes sortes d'entités
spirituelles et, généralement, d'une manière inconsciente. La qualité du
monde spirituel qui nous influence dépend largement de notre mode de vie et
de nos "nourritures spirituelles" (lectures, arts, etc.). Nos pensées, nos
sentiments et nos actions attirent des esprits de même niveau, qui, à leur
tour, encouragent nos penchants bons ou mauvais.
Il existe donc des interactions multiples entre le monde des esprits et le
monde des hommes sur la terre. D'une part, nous bénéficions de l'aide et de
la protection de certains esprits, qui nous transmettent l'acquis de leur propre
croissance accomplie sur la Terre.
Nos pensées, nos sentiments et nos actions attirent des esprits de même
niveau, qui, à leur tour, encouragent nos penchants bons ou mauvais.
D'autre part, le monde physique est le milieu indispensable pour développer
la maturité spirituelle et pour réparer les fautes que nous y avons commises.
En coopérant à la vie de personnes physiques, les esprits peuvent continuer
leur croissance et se libérer de leurs péchés, bien que beaucoup plus
difficilement et lentement que s'ils possédaient leur propre corps physique.
En effet, si l'on compare le corps à un véhicule pour l'esprit, leur situation est
comparable à celle d'un auto-stoppeur qui n'est ni propriétaire ni maître des
véhicules qu'il emprunte.
Ce processus est attesté par de nombreuses communications spirituelles.
Écoutons par exemple ce message, reçu par le journaliste Alain Guillo de la
part de sa mère, décédée alors qu'il était enfant. Elle lui parle de son
expérience dans l'au-delà :
<< J'ai retrouvé ma mère, mon père, et une quantité de gens que je ne
connaissais pas, que je pensais ne pas connaître. Certains avaient partagé
tout ou une partie de mon existence. Ils étaient moi, j'étais eux, et je ne le
savais pas. [...] Ici, des âmes t'attendent pour partager ton butin. Et, dans le
fond, il est juste qu'elles bénéficient de la récolte, car elles t'ont aidé à
7. l'engranger. [...] Moi, je vis avec toi depuis bientôt quarante-cinq ans,
intégrée à ton âme, silencieuse et impuissante bien souvent, sauf quand tu
ouvres ton coeur. >>3
Obsession et possession
A l'opposé, il existe également des types très négatifs, et pourtant très
courants, de liens entre les morts et les vivants, qui peuvent aller jusqu'à
l'obsession ou la possession.
La psychothérapeute américaine Edith Fiore, qui traite ses patients par
l'hypnose, est persuadée que l'inconscient est, en partie, le point d'ancrage
d'entités désincarnées dans un psychisme incarné.4 Son expérience l'a
convaincue que de très nombreux troubles psychologiques sont causés ou
aggravés par des esprits parasitant la vie de ses patients.
Les situations extrêmes étant toujours les plus révélatrices, certains criminels
nous offrent une confirmation spectaculaire de la possession par des entités
spirituelles. Ainsi, Alain Garcia, violeur en série jugé en 1995, décrit par sa
femme comme un "bon père de famille" et par les psychiatres comme un
homme dépourvu d'anomalies mentales, déclarait : << Il y avait quelque
chose qui entrait en moi. Il m'envahissait et il faisait n'importe quoi. Je
parlais avec lui. >>5 A propos de Francis Haulme, meurtrier en série arrêté
en janvier 1992, les enquêteurs qui l'interrogeaient ont dit : << Il mélange
constamment le "je" et le "il" ; il est à la fois lui-même et un autre. >>6
A un autre niveau, la plupart des comportements dits compulsifs ou
obsessifs sont fortement influencés par le monde spirituel. Certaines
consommations mentales, comme la pornographie, fonctionnent d'ailleurs
comme des drogues, attirant et nourrissant des entités spirituelles qui,
éventuellement, peuvent devenir possessives.7
La signification de la réincarnation
La doctrine de la réincarnation, très populaire de nos jours, est un point de
vue déformé sur le processus d'interaction entre le monde des esprits et le
monde terrestre. Pour comprendre la part de vérité que contient cette
doctrine, il faut revenir à ses sources orientales. L'hindouisme et le
bouddhisme partent du principe que l'individualité ne survit pas à la mort. La
célèbre exploratrice Alexandra David-Néel soulignait qu'on ne peut parler de
réincarnation sans poser la question : << Qu'est que cela qui se réincarne ?
>> car, selon la doctrine orientale, le "moi" n'a aucune permanence.8
La tradition monothéiste judéo-chrétienne affirme au contraire que l'esprit de
chaque être humain reste éternellement individualisé. Nous ne pouvons donc
8. transposer la doctrine de la réincarnation d'un contexte dans l'autre, sans
préciser de quoi nous parlons.
En définitive, il faut comprendre que ce n'est pas l'individualité qui se
réincarne, mais le karma lui-même. En quittant son corps de chair, une
personne laisse derrière elle un karma qui va se "réincarner" dans d'autres
vies terrestres. En même temps, elle reste liée à ce karma et donc également
aux personnes terrestres qui en héritent, jusqu'à sa résolution finale.
Quant aux prétendus "souvenirs de vies antérieures", obtenus soit
spontanément, soit sous hypnose, ils s'expliquent en réalité par les relations
très fusionnelles qui peuvent exister entre un esprit et une personne incarnée.
En fait, ce qui est interprété comme une "vie antérieure" n'est, souvent, que
les souvenirs terrestres réels d'un esprit désincarné.
Ce qui est interprété comme une "vie antérieure" n'est, souvent, que les
souvenirs terrestres réels d'un esprit désincarné.
L'hypnose, souvent utilisée pour faire "régresser" une personne dans ses
"vies antérieures", favorise en réalité la perméabilité psychique et rend une
personne incapable de distinguer ce qui lui appartient en propre de ce qui
s'est infiltré dans son esprit par une source extérieure. Il est reconnu depuis
longtemps que l'utilisation de l'hypnose ou d'autres techniques
psychothérapiques dites "régressives" génère fréquemment de "faux
souvenirs".
Un lien fusionnel avec un esprit, pouvant donner l'impression de la
réincarnation, peut aussi être obtenu de façon accidentelle. A titre d'exemple,
étudions brièvement les célèbres 20 cas suggérant le phénomène de
réincarnation de Ian Stevenson.9 Le scénario général de tous ces cas est le
suivant : après une maladie ou une perte de connaissance, un enfant a des
troubles d'identité. Il ne reconnaît plus ses parents et se prétend une autre
personne qui s'avère avoir vécu à quelques kilomètres et être décédée
quelques années auparavant de mort violente ou prématurée. La majorité de
ces cas se passe en Inde.
Plusieurs éléments militent ici fortement pour l'hypothèse de la possession
plutôt que celle de la réincarnation : la distance et le temps très courts qui
séparent le décès du moment où l'enfant changera d'identité ; le fait que ce
changement survienne chez un enfant, et à l'occasion d'une maladie,
condition doublement favorable à la perméabilité psychique ; le fait que ces
troubles de l'identité s'accompagnent chez l'enfant de graves symptômes
névrotiques et retardent sa croissance psychologique ; enfin, le fait que les
décès en question sont tous des morts violentes ou prématurées, ce qui,
9. comme on sait également, peut entraîner chez certains un refus violent
d'accepter leur mort et un désir puissant de revenir sur Terre.
Les deux éternités
De tout temps, l'homme s'est cru éternel de deux façons distinctes : éternel
dans l'au-delà par son âme individuelle, éternel sur Terre par sa descendance.
Certaines cultures insistaient plus particulièrement sur la croyance dans l'au-
delà, tandis que d'autres, comme celle des anciens Hébreux, valorisaient
surtout la descendance, de préférence masculine.
Bien que, selon certaines religions (catholicisme, bouddhisme), l'on accède
mieux à la "vie éternelle" individuelle en renonçant à une descendance
biologique, les deux éternités sont généralement conçues comme
interdépendantes : chaque personne se sent liée à ses propres ancêtres qui
vivent, pour ainsi dire, en lui en même temps que dans l'au-delà.
C'est donc dans le cadre de la lignée que les liens entre le monde spirituel et
le monde terrestre sont les plus fréquents. Écoutons le psychanalyste Carl
Jung, dans un témoignage tiré de son autobiographie :
<< J'ai compris l'étrange communauté de destin qui me rattache à mes
ancêtres. [...] J'ai toujours pensé que, moi aussi, j'avais à répondre à des
questions que le destin avait déjà posées à mes ancêtres, mais auxquelles on
n'avait encore trouvé aucune réponse. >>10
Chaque personne se sent liée à ses propres ancêtres qui vivent en lui en
même temps que dans l'au-delà.
Cette transmission transgénérationnelle des héritages spirituels a aussi des
côtés négatifs : la psychanalyse montre que certains troubles psychologiques,
liés à une culpabilité inconsciente, proviennent parfois de fautes inavouées
d'un parent ou d'un ancêtre (inceste, crime, adultère). Elle nomme ces
phénomènes des "fantômes", parce que tout se passe comme si un mort
hantait un vivant.11
Il va sans dire qu'une interprétation purement matérialiste de ces
phénomènes est inadéquate. Ils s'expliquent en réalité beaucoup mieux dans
l'hypothèse d'une relation entre une personne terrestre et l'esprit d'un ancêtre.
Cette relation est à double tranchant puisqu'elle va, soit permettre la
dissolution des péchés ancestraux, soit favoriser leur répétition. Lorsque
certains comportements pervers sont reproduits sur plusieurs générations, il
n'est pas rare qu'ils entraînent finalement des tares physiques dans la
descendance.
10. Le chemin de l'humanité vers le Salut
Avant de récolter dans l'au-delà ce que nous avons semé sur la Terre, nous
avons récolté, dès notre naissance, ce que d'autres ont semé avant nous. Et
nous aussi, nous léguerons un certain héritage spirituel aux générations
suivantes, à commencer par nos propres enfants.
En définitive, il existe entre les êtres humains une solidarité qui transcende la
mort. C'est toute l'humanité qui retourne progressivement à Dieu ou
s'en éloigne, à chaque pas accompli par un individu sur la terre. Chacun
de nous participe à l'évolution de l'humanité en même temps qu'il accomplit
sa propre croissance.
Chacun de nous participe à l'évolution de l'humanité en même temps qu'il
accomplit sa propre croissance.
En conclusion, une compréhension objective de la nature de l'après-vie est
non seulement possible, mais indispensable pour se connaître soi-même, en
tant qu'être éternel. De plus, pour maîtriser les influences qui agissent dans
notre vie, nous devons comprendre que nous vivons en interaction avec le
monde spirituel.
* * *
Les explications données dans cette brochure sont basées sur l'enseignement
du Révérend Sun Myung Moon, traditionnellement nommé Le Principe
Divin. Cet enseignement constitue une révélation de Dieu apportant des
réponses précises et rationnelles aux questions fondamentales de la vie. Le
Principe Divin permet en particulier une compréhension objective de la
nature de l'après-vie et de la relation entre notre vie physique et notre vie
spirituelle.
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Principe Divin. Renseignez-vous auprès de votre centre local du
Mouvement de l'Unification sur les conférences et les séminaires
organisés à cet effet, ou commandez nos publications.
REFERENCES
1: Raymond Moony, "La vie après la Vie". J'ai Lu.
2: François Brune, "Les morts nous parlent". Le Félin
3: Alain Guillo, "A l'adresse de ceux qui cherchent". Robert Laffont
4: Edith Fiore, "The Unquiet Dead". Ballantine Book, New York.
11. 5: Le Figaro, 1er mars 1995
6: Le Point, 21 août 1993
7: Selon un rapport américain publié par le Département fédéral de la
Justice
en 1986, 82% des pédophiles ont avoué le rôle déterminant de la
pornographie
sur leurs pensées et leurs comportements.
8: Alexandra David-Neel, "Immortalité et réincarnation". Editions du
Rocher,
"Pocket"
9: Ian Stevenson, "20 cas suggérant le phénomène de réincarnation". Sand
10: Carl Jung, "Ma vie. Souvenirs, rêves et pensées". Gallimard, "Follio"
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