2. Comprendre et dépasser le
sentiment de culpabilité
La culpabilité est un sentiment qui nous
coupe du moment présent. Elle sape notre
énergie et elle est source de confusion. La
culpabilité est souvent initiée de
l’extérieure, mais nous l’alimentons de
l’intérieur, et cela, souvent pendant des
années. D’où vient le sentiment de
culpabilité, quelles sont ses conséquences et
que peut-on faire pour la dépasser ?
3. « Je suis triste »
Il y a quelques semaines, je me suis surpris à feindre la
tristesse pour amener mon petit neveu de 4 ans à
m’écouter. Il voulait monter jouer à l’étage, mais je
devais le garder près de moi. Je me suis couvert le
visage des mains : « je suis triste, car tu ne veux pas
rester avec moi.» Il ne m’a pas vraiment cru, car il
avait un petit sourire en coin. Mais il a tout de même
joué le jeu, et en posant sa petite main sur mon bras, il
m’a dit de ne pas être triste, car il était encore là.
4. Ma tentative de le faire culpabiliser s’est
arrêtée là. Moi même je n’aime pas
lorsqu’une personne essaie de me faire
culpabiliser. Et surtout, j’ai conscience
des dégâts que ce sentiment peut avoir
sur notre bien-être. Je reste donc vigilant
au fait de ne pas susciter la culpabilité
chez autrui, et surtout chez les êtres qui
me sont chers.
5. Un moyen redoutablement
efficace
Pourtant il est vrai que la culpabilité est
un moyen très efficace d’amener une
personne à agir selon certaines règles.
Au lieu de les confronter, « Tu devrais
faire ça ; ne fait pas ça, ne fait pas ci », on
met une graine en eux qui va faire le
travail pour nous.
6. Un moyen redoutablement
efficace
Une fois que la culpabilité « a pris » on n’a plus
besoin de forcer la personne à agir contre son
gré. En effet, si la personne commence à
s’éloigner du « droit chemin » elle va ressentir
en elle une peur qui va la ramener à « la
raison ». Cette peur peut prendre plusieurs
formes : la peur de déplaire, la peur de
décevoir, la peur de faire de la peine, la peur
d’être une mauvaise personne, etc.
7. La culpabilité est un moyen si
efficace de diriger autrui qu’on le
retrouve dans tous les domaines de
notre vie.
Famille, culture, relations… le
sentiment de culpabilité est souvent
présent
8. Culturel et familial : Les règles de vie, qu’ils soient de la société ou
de la famille, portent souvent en eux une dimension morale. Tel
comportement est considéré comme bien et tel autre comme mal.
Religion : On retrouve également cela dans l’enseignement
religieux où les notions de bien et de mal sont fortement
présentes.
Relationnel : Notre rapport à nos parents, à notre conjoint(e), ou
encore à nos enfants est souvent imprégné de culpabilité. On a
l’impression d’en faire trop, ou pas assez ; de ne pas être assez
bien dans notre rôle de fils, fille, père, mère, ou amant.
Santé physique et morale : on culpabilise même par rapport à
notre état d’être : « Je suis désolé d’être triste, d’être fatigué, de ne
pas être motivé, … »
9. La culpabilité est donc comme une graine que
quelqu’un sème en nous. Nos parents, nos
enseignants, et la société sèment cette graine en
voulant notre bien, en espérant nous protéger
et en souhaitant nous donner les chances de
réussir. Mais ce moyen de transmettre est basé
sur la peur, et la peur finit toujours par nous
éloigner de notre nature véritable. Quelles sont
les conséquences de voir le monde à travers le
filtre de la culpabilité ?
10. Vivre avec le sentiment de
culpabilité
Une prison imaginaire
Les sentiments de culpabilité nous limitent dans nos
possibilités. Ils nous forcent à suivre un chemin qui n’est
pas toujours le nôtre. Avec la culpabilité vient une sorte de
superstition (une peur non fondée). Dès qu’une personne
s’éloigne de ce qu’elle croit être bien, puis qu’elle fait face à
un obstacle, elle risque de percevoir ça comme une
« punition », car elle a « fauté. » Il est déjà difficile de sortir
de sa zone de confort, d’affronter le changement. Si en plus,
on ne cesse de se dire que « c’est mal, qu’on ne devrait
pas », on risque de se retrouver coincé dans une vie étroite
que l’on n’a pas choisi, et qui ne nous convient pas.
11. Ressentiment et rejet
Un des autres effets de la culpabilité c’est le
risque de rejeter notre passé. Une personne qui
subit un fort sentiment de culpabilité au
quotidien va vouloir fuir cette souffrance. Elle
risque alors de rejeter les personnes avec qui
elle associe sa culpabilité en espérant la
diminuer. Elle va transformer la culpabilité en
un sentiment de ressentiment, voire de haine.
12. Ressentiment et rejet
Ce scénario arrive souvent dans les familles où
l’un des parents est très culpabilisant. L’enfant
se sent étouffer et va chercher à s’éloigner. Plus
il fait cela et plus le parent va le faire
culpabiliser pour le garder auprès de lui. On
voit comment cette dynamique risque de créer
une rupture douloureuse. Une personne risque
donc, pour ne plus subir l’emprise de la
culpabilité, de rejeter des personnes qu’elle
aime.
13. Confusion
Ressentir de la culpabilité est également source
de confusion. En grandissant on réalise que
nos parents ne sont pas parfaits, que les
croyances que l’on nous a transmises sont
parfois bancales, que notre vision de ce que la
vie devait être à 30 ans (ou à 40, 50, ..) ne
corresponds pas du tout avec notre réalité.
14. Confusion
En d’autres termes on ne sait plus ce qui est
souhaitable ou à éviter, ce que l’on devrait
faire ou ne pas faire. Et même si on continue à
se laisser guider par notre culpabilité, on
réalise que le monde autour de nous ne semble
plus fonctionner avec les mêmes règles. Tout
cela est source de confusion et d’inquiétude
voir d’angoisse.
15. Comment dépasser le
sentiment de culpabilité?
L’important est de mettre en
lumière notre sentiment de
culpabilité, puis d’aller voir plus en
profondeur, ce qui s’y cache
derrière.
16. Aller au fond du puits
Le sentiment de culpabilité nait du besoin de
plaire (convenir, faire plaisir) à une autorité,
personnifiée ou abstraite, tels nos parents,
notre patron, la société, ou encore Dieu.
Derrière ce sentiment de culpabilité, il y a donc
toujours la peur de ne pas être à la hauteur, de
ne pas être une personne bien, et ultimement
de se retrouver seul, abandonné. En d’autres
termes, on a besoin de l’approbation d’une
autorité pour exister.
17. Mais voilà, vous existez,
indépendamment des notions de bien et
de mal. Il suffit de ramener son attention
sur le flot de sa respiration pour en
prendre conscience. Lorsqu’on revient
vers soi, le sentiment de culpabilité se
dissipe, car il n’a plus d’emprise.
18. Lorsque l’on est dans le moment présent,
on se sent exister. La vitalité que l’on
ressent alors balaie le besoin de
reconnaissance. On réalise que tout est
déjà là, que l’on n’a pas besoin d’agir de
telle ou telle façon pour exister. La
culpabilité et les peurs qu’elle cache
laissent alors place à un sentiment de
bienveillance que l’on ressent envers soi
et envers les autres.
19. Inspirer plutôt que faire
culpabiliser
Lorsque l’on se libère du sentiment de
culpabilité, on réalise qu’il y a des moyens bien
plus sains d’éduquer et de transmettre. Il est
de rappeler sans cesse à l’autre qu’on
l’apprécie et qu’on l’aime malgré ces faiblesses
et ces doutes. Il est d’inspirer l’autre à agir
selon son cœur et non selon ses peurs. Ce qui
est intéressant c’est qu’une personne qui agit
selon son cœur aura tendance à se faire du bien
et à faire du bien aux autres.
20. Conclusion
Si aujourd’hui vous avez conscience que le sentiment
de culpabilité est bien présent dans votre vie, c’est une
opportunité d’aller plus en profondeur en vous même.
Saisissez ce sentiment et suivez-le pour voir ce qu’il
cache. Est-ce la peur de ne pas être une personne
bien ? de vous retrouver seul ? Toucher du doigt cette
peur imaginaire, puis ramener votre attention sur
l’instant présent. Si vous faites cela pendant quelques
jours, le sentiment de culpabilité perdra peu à peu son
emprise sur vous.
21. Conclusion
Méditer régulièrement vous aidera ensuite à
approfondir cet état d’être qui est libre de peurs et de
jugements.
C’est très libérateur de vivre sans avoir besoin de
l’approbation d’une figure d’autorité. On ne va pas
pour autant faire n’importe quoi. Bien au contraire,
agir à partir de cet état, nous permet d’être plus
authentiques et de mieux contribuer au monde.