En attente de leur jugement en appel, les trois Pussy Riot, incarcérées à Moscou, se sont confiées en exclusivité à Nathalie Dolivo. Elles se révèlent plus que jamais résistantes et déterminées.
Exclusif les pussy riot parlent à elle depuis leur prison
1. Exclusif : les Pussy Riot parlent à ELLE
depuis leur prison
En attente de leur jugement en appel, les trois Pussy Riot, incarcérées à Moscou, se sont
confiées en exclusivité à Nathalie Dolivo. Elles se révèlent plus que jamais résistantes et
déterminées.
> Retrouvez l'interview audio exclusive d'une Pussy Riot en liberté.
Par Nathalie Dolivo - Le 03/10/2012
Nadedja Tolokonnikova : « Pas d’états d’âme ni de remords »
Nathalie Dolivo. Comment vivez-vous en prison ?
Nadedja Tolokonnikova. Comme dans un monastère. J’ai toujours rêvé de passer une partie
de ma vie dans l’ascétisme, donc je ne pleure pas et je ne blâme personne. Je suis heureuse,
j’apprends à me connaître et je travaille sur moi-même.
Nathalie Dolivo. Comment réagissez-vous à l’immense soutien que vous avez reçu ?
N.T. Je n’ai ni télévision ni journaux. Je ne peux que deviner ce qui se passe à l’extérieur. Et
puis nos avocats nous racontent. Je vois que, chaque jour, le soutien devient de plus en plus
important. Je vois que le système se ronge lui-même, se bouffe lui-même. Notre procès, en
particulier, l’a prouvé. Même avec cette propagande massive des médias du système Poutine,
de plus en plus de Russes ne sont plus prêts à croire en cet Etat et commencent à nous
entendre, nous, les activistes, les contestataires.
Nathalie Dolivo. Quel est votre état d’esprit ?
N.T. On reste toujours positives et optimistes. Mais mon état d’esprit est : pas d’états d’âme
ni de remords. Je veux être active et agir comme jamais. Quand les gens n’ont plus rien à
perdre, ils ne peuvent être qu’optimistes. On nous a amenées à un niveau extrême
d’optimisme ! Notre affaire, ils n’ont pas réussi à la cacher, à l’étouffer. D’habitude, le
système étatique russe fait tout pour que les initiatives sociales passent totalement inaperçues.
Les Pussy Riot ont réussi à casser ce blocus.
Nathalie Dolivo. Que pensez-vous de l’intervention du Premier ministre Dmitri
Medvedev plaidant, à titre personnel, pour votre libération ?
N.T. L’opinion de Medvedev dans cette affaire ne vaut rien.
Nathalie Dolivo. Comment occupez-vous vos journées ?
N.T. J’écris sur la politique, l’idéologie, le social, sur le coming out, la religion, la prison…
Quand vous avez la tête et le cerveau là-dedans, tout est O.K.
Nathalie Dolivo. Comment voyez-vous l’après ?
N.T. Après ? Seul le temps le dira.