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En2015,selonleBaromètred’opiniondelaDREES,lesFrançais
sedisent,dansl’ensemble,satisfaitsdusystèmedeprotection
sociale.Unemajoritéd’entreeuxsoutiennentl’État
danssamissiondesolidarité.Toutefois,lecoûtdusystème
deprotectionsocialeestjugéexcessif.LesFrançais
sontpartagésentrelemaintienduniveaudesdépenses
deprotectionsocialeetlaréductiondesdéficitspublics.
Malgrécettepréoccupation,lasolidaritédesFrançais
enverslespersonnesensituationdifficilerestetrèsmarquée.
Ainsi,unemajoritésouhaitequelerevenudesolidarité
active(RSA)soitaugmenté.Toutefois,sonfinancementpose
question,toutcommeceluidelapriseenchargepublique
deladépendancedespersonnesâgées.Leprinciped’un
minimumsocialplusélevéqueleRSApourlespersonnes
dépendantesouatteintesdehandicapesttrèslargement
approuvé.Pourlesenquêtésquidéclarentapporteruneaide
auxpersonnesdépendantes,leBaromètrerévèlele manque
de reconnaissanceoud’aidefinancièreetmatérielle
delapartdespouvoirspublics.
Enfin,lamajoritédesFrançaissoutiennentlascolarisation
enmilieuordinairedesenfantshandicapés,surtoutlesenfants
présentantdesdéficiencesmotrices.
L
es Français pensent en majo-
rité que la solidarité en France
devrait avant tout être l’affaire
de l’État, de la Sécurité sociale et des col-
lectivités locales. Ils sont par ailleurs plutôt
satisfaits du système de protection sociale
actuel, puisque près de 80 % d’entre eux
estiment que le niveau de protection fourni
est suffisant et pourrait servir de modèle à
d’autres pays.
Toutefois, le coût du système de protection
sociale est jugé trop élevé : en 2015, deux
tiers des enquêtés jugent que le système de
Sécurité sociale coûte trop cher à la société.
Cette dualité entre, d’une part, l’exemplarité
du modèle et, d’autre part, son coût trop
élevé, persiste depuis 20061
 : 73 % des
Français pensaient alors que le système de
protection sociale français pouvait servir de
modèle mais 65 % d’entre eux estimaient
également qu’il coûtait trop cher.
Cependant, de façon contradictoire, dans
le Baromètre de 2015, 63 % des Fran-
çais considèrent que la part de la richesse
nationale affectée à la protection sociale
(qui est aujourd’hui d’environ un tiers) est
normale, et même insuffisante pour 17 %
d’entre eux.
Moins d’un Français sur cinq juge cette
part excessive, mais ils sont de plus en plus
nombreux à partager cet avis (+10 points
entre 2009 et 2014). Cette proportion est
en léger recul en 2015 par rapport à 2014
(-3 points).
1. D’après
les données de
l’Eurobaromètre
spécial 273 (p. 77-80).
Une question
identique est posée
dans le Baromètre
d’opinion de
la DREES depuis
2014.
Étienne Perron-Bailly (DREES)
Handicap, dépendance et pauvreté :
les Français solidaires des plus vulnérables
J A N V I E R
2 017
N U M É R O
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Handicap, dépendance et pauvreté : les Français solidaires des plus vulnérables
J A N V I E R
2017
N U M É R O
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Les Français partagés
entre maintien du niveau
de protection sociale
et réduction des dépenses
publiques
Le soutien à l’action de l’État concernant
la protection sociale est majoritaire. En
recul entre 2009 et 2014, il se renforce
légèrement en 2015. En 2014, plus d’un
tiers des Français jugent qu’il y a trop
d’intervention de l’État en matière éco-
nomique et sociale. Cette part a doublé
depuis 2008 mais elle reflue en 2015
(28 %) [graphique 1].
Toutefois, les avis sont partagés lorsqu’on
demande aux enquêtés d’exprimer leur
préférence entre un système social pro-
tecteur ou pesant moins sur les finances
publiques. Plus de la moitié d’entre eux
pensent que le financement de la protec-
tion sociale alourdit la dette de la France
et sera un frein pour sortir de la crise
(+8 points par rapport à 2009) [gra-
phique 2]. Ils sont aussi nombreux à estimer
qu’il est plus important de réduire le déficit
de la Sécurité sociale que de maintenir le
niveau actuel des prestations sociales et
des remboursements d’assurance maladie.
Le soutien au système de protection sociale
s’est donc réduit face à la charge financière
qu’il représente, à la suite notamment de la
crise économique de 2008.
Un soutien marqué aux
personnes en grande difficulté
Le Baromètre (encadré 1) permet d’ana-
lyser l’opinion des Français sur l’aide
apportée aux personnes les plus en diffi-
culté, comme les bénéficiaires du revenu
de solidarité active (RSA).
En 2015, lorsqu’on interroge les Français
sur la prestation emblématique du sou-
tien aux personnes les plus en difficulté,
le RSA2
, une majorité d’entre eux (62 %)
souhaitent l’augmentation de son montant
(actuellement, celui-ci est de 525 euros
environ pour une personne seule3
, sans
enfant, forfait logement compris). Cette
proportion était de 77 % en 2009 et
a régulièrement décru jusqu’en 2013
(60 %). À l’inverse, la part des personnes
jugeant qu’il faut diminuer le RSA, reste
toujours très minoritaire (17 %) mais suit
une tendance régulière à la hausse. Elle
a crû de plus de 10 points entre 2009 et
2015 (graphique 3).
Si la part des Français qui souhaitent une
augmentation du RSA est majoritaire, un
tiers seulement est prêt à accepter une
hausse de ses impôts pour la financer. Les
moins aisés et les personnes n’ayant pas
un emploi à temps plein (chômeurs, étu-
diants, temps partiels) souhaitent davantage
une hausse du RSA (63 % des chômeurs
et 72 % des personnes à temps partiel),
mais refuseraient en majorité de la finan-
cer par une hausse de leurs impôts. Les
plus aisés souhaitent moins souvent cette
hausse du RSA. C’est le cas pour 55 % des
personnes dont le niveau de vie est supé-
rieur à 2 000 euros. Cependant, lorsqu’ils
y sont favorables, ils seraient plus enclins à
accepter une augmentation de leurs impôts
pour la financer : près de la moitié des per-
sonnes dont le niveau de vie est d’au moins
2 000 euros, contre 37 % pour les deman-
2. Le RSA est
accordé sous condi-
tion de ressources :
les ressources de
toutes les personnes
du foyer sont prises
en compte. Elles
correspondent
à la moyenne men-
suelle des ressources
perçues au cours
des trois derniers
mois. Le RSA peut
être versé à toute
personne âgée
d’au moins 25 ans
résidant en France,
ou sans condition
d’âge pour les
personnes assumant
seules la charge
d’au moins un enfant
né ou à naître.
3. Ce montant
est précisé dans
la question posée
aux enquêtés.
GRAPHIQUE 1
Le niveau d’intervention de l’État en matière économique
et sociale jugé par les Français en 2015
Lecture • À la question « Pensez-vous qu’il y a trop d’intervention de l’État en matière économique et sociale,
juste ce qu’il faut ou pas assez ? », 29 % des personnes interrogées pensent, en 2015, qu’il n’y en a « pas assez ».
Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes
qui ne se prononcent pas sont exclues du graphique.
Source • Baromètre d’opinion DREES 2004-2015.
GRAPHIQUE 2
Les Français divisés sur les conséquences des dépenses
de protection sociale
Lecture • En 2015, 53 % des personnes interrogées pensent que « le financement de la protection sociale alourdit
la dette de la France et va être un frein pour sortir de la crise ».
Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes
qui ne se prononcent pas sont exclues du graphique.
Source • Baromètre d’opinion DREES 2009-2015.
58
58
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Ce qu’il faut Pas assez Trop
En %
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2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Le système de protection sociale permet d'atténuer les conséquences de la crise économique en France
Le financement de la protection sociale alourdit la dette de la France et va être un frein pour sortir de la crise
En %
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Handicap, dépendance et pauvreté : les Français solidaires des plus vulnérables
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2017
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deurs d’emploi ou 28 % pour les personnes
employées à temps partiel.
85 % des Français favorables
à une solidarité renforcée envers
les personnes handicapées…
Moins de la moitié des Français (44 %)
pensent que la société se donne les
moyens d’intégrer les personnes handica-
pées (tableau 1).
Les Français sont largement favorables à
une solidarité renforcée envers les per-
sonnes handicapées : 85 % jugent qu’il
est normal qu’une personne handicapée
ait un revenu minimum supérieur à une
personne non handicapée, contre 15 %
seulement pour qui les minima sociaux
devraient être les mêmes, que la per-
sonne soit handicapée ou non. De fait,
il existe aujourd’hui un minimum social
spécifique aux personnes handicapées :
l’allocation aux adultes handicapés
(AAH). Fin 2015, on dénombre en France
métropolitaine 1 060 000 allocataires de
l’AAH, dont le montant maximal est de
800 euros environ pour une personne
seule sans ressources, soit un mon-
tant supérieur à la plupart des minima
sociaux comme le RSA ou l’allocation de
solidarité spécifique (ASS).
En revanche, les Français sont nettement
plus partagés sur l’attribution d’aides à
toutes les personnes handicapées, quel
que soit leur revenu : 54 % d’entre eux
estiment que les aides financières pour
compenser les surcoûts liés au handi-
cap devraient être réservées aux seules
personnes disposant de faibles revenus4
.
En pratique, hormis l’AAH qui est un mini-
mum social, la principale prestation pour
compenser les surcoûts liés au handicap,
la prestation de compensation du han-
dicap (PCH), est versée sans condition
de ressources aux personnes ayant des
difficultés dans la réalisation d’activités
quotidiennes, âgées de moins de 60 ans
au moment de la première demande,
résidant en France, mais est légèrement
modulée selon le revenu. Si les res-
sources annuelles du ménage dépassent
un seuil (26 500 euros), une participation
est demandée au ménage, équivalente à
20 % du montant de la prestation.
… et une large majorité
pour la scolarisation
en milieu ordinaire
des enfants handicapés
Le Baromètre d’opinion de la DREES a
permis en 2015 de s’intéresser à l’in-
tégration des enfants handicapés en
posant la question de la scolarisation en
milieu ordinaire d’enfants présentant dif-
férents handicaps : la cécité, la trisomie,
l’autisme et le handicap moteur.
Cette problématique renvoie à la ques-
tion du meilleur vecteur d’intégration
scolaire pour les enfants handicapés.
La France a fait le choix de mettre en
avant l’inclusion des enfants handicapés
à l’école. Elle conserve néanmoins un
secteur spécialisé important et essaye
de créer un nombre croissant de passe-
relles entre les deux secteurs.
Les Français se prononcent en majo-
rité en faveur d’une scolarisation des
4. Il n’est pas précisé
dans la question à
partir de quel seuil
ces aides devraient
être réduites.
ENCADRÉ 1
Le Baromètre d’opinion de la DREES
Le Baromètre d’opinion de la DREES est une enquête de suivi de l’opinion des Français sur la
santé, les inégalités et la protection sociale (assurance maladie, retraite, famille, handicap-
dépendance, pauvreté-exclusion). Commandée par la DREES tous les ans depuis 2000 (sauf en
2003), elle est réalisée par l’institut BVA depuis 2004, après l’avoir été par l’IFOP de 2000 à 2002.
L’enquête est effectuée en face à face en octobre-novembre auprès d’un échantillon d’environ
3 000 personnes représentatif de la population habitant en France métropolitaine, et âgées de
18 ans ou plus. L’échantillon est construit selon la méthode des quotas (par sexe, âge, profession
de la personne de référence, après stratification par régions et catégories d’agglomération).
Précautions d’interprétation des enquêtes d’opinion
Les réponses à une enquête d’opinion sont particulièrement sensibles à la formulation des ques-
tions ou à leur place dans le questionnaire. Ces enquêtes d’opinion permettent néanmoins des
comparaisons entre sous-catégories (selon le revenu, l’âge, etc.) ou dans le temps. Elles peuvent
notamment capter l’évolution de la distribution des réponses, au fil des années, lorsque la for-
mulation des questions et l’organisation du questionnaire restent les mêmes. De telles variations
informent de l’évolution des opinions dans le temps, en fonction de la conjoncture, des actions
politiques mises en œuvre et du débat médiatique. Toutefois, de trop petites variations peuvent
ne refléter que des imperfections de mesure.
Pour des raisons de commodité, les personnes interrogées dans le cadre de ce Baromètre (rési-
dents en France métropolitaine de 18 ans ou plus) sont désignées ici par le terme « Français ».
GRAPHIQUE 3
La position des Français sur le montant du RSA
Note • L’année 2014 n’est pas disponible pour cette question.
Lecture • En 2015, 62 % des personnes interrogées pensent qu’ « il faut augmenter le RSA».
Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes
qui ne se prononcent pas sont exclues du graphique.
Source • Baromètre d’opinion DREES 2004-2015.
77
60
62
27
17
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21
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Il faut augmenter le RSA Il faut laisser le RSA à ce niveau Il faut diminuer le RSA
En %
4
Handicap, dépendance et pauvreté : les Français solidaires des plus vulnérables
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enfants handicapés en milieu ordinaire.
Des écarts significatifs existent cepen-
dant selon le handicap considéré. La
quasi-totalité des Français estiment que
les enfants en fauteuil roulant devraient
être scolarisés avec les autres, 71 %
sont même « tout à fait d’accord » avec
cette opinion (graphique 4). Cette pro-
portion est moindre pour les enfants
aveugles puisque 73 % des répondants
se prononcent en faveur d’une scolarisa-
tion commune, dont 44 % de personnes
qui sont « tout à fait d’accord » avec
cette opinion.
Concernant les déficiences mentales ou
cognitives proposées dans le question-
naire (trisomie ou autisme), les Français
sont moins favorables à une scolarisa-
tion en milieu ordinaire, bien que cette
opinion reste majoritaire : 65 % prônent
une inclusion des enfants atteints de tri-
somie et 62 % sont favorables à celle
des enfants autistes (et seulement 32 %
et 29 % respectivement sont « tout à fait
d’accord »).
Une position nuancée
sur la prise en charge
de la dépendance
et son financement
À l’autre extrémité des âges, la dépen-
dance d’une personne âgée est définie
comme un besoin d’aide pour réaliser
des actes de la vie quotidienne, en rai-
son d’incapacités durables. Il existe
différents niveaux de dépendance5
qui
conditionnent le versement d’une aide
matérielle aux personnes de plus de
60 ans, l’allocation personnalisée d’au-
tonomie (APA). Plus la dépendance est
sévère, plus le montant de l’aide sera
élevé. Celle-ci permet de prendre en
charge une partie des frais nécessaires
à l’intervention à domicile d’aidants
professionnels, au portage de repas ou
à l’acquisition d’aides techniques (télé-
alarme…). Toutefois, une participation
sous la forme d’un ticket modérateur est
demandée aux ménages disposant de
ressources supérieures au montant de
l’allocation de solidarité aux personnes
âgées (ASPA) [minimum vieillesse]6
.
Les garanties dépendance relevant des
assurances privées et des mutuelles
représentent une très faible part de l’ac-
tivité de ce secteur (moins de 1 % des
cotisations et des prestations versées).
La prise en charge de la dépendance
relève donc essentiellement de la puis-
sance publique. De fait, les Français, en
majorité (61 %), déclarent vouloir que
l’État et les pouvoirs publics prennent en
charge le financement de la dépendance
(tableau 2). De même, la moitié d’entre
eux souhaitent qu’une cotisation spéci-
fique au financement de la dépendance
soit créée. Toutefois, seulement un tiers
estime que cette cotisation devrait être
obligatoire pour tous, et 17 % qu’elle
devrait l’être à partir d’un certain âge.
À l’inverse, quatre Français sur dix
jugent que la prise en charge finan-
cière des personnes âgées dépendantes
devrait être du ressort des enfants ou
des familles (27 %) ou des personnes
âgées dépendantes elles-mêmes (12 %).
La moitié des personnes interrogées
souhaiteraient que le financement de la
5.Voir à ce sujet
lagrilleAGGIR
(Autonomie,
gérontologie, groupe
iso-ressources) qui
définit les six niveaux
de dépendance
qui conditionnent
l’éligibilité à l’APA
et le montant
de l’aide versée.
6. Le ticket modé-
rateur, ou taux
de participation
du bénéficiaire,
peut varier de 0 %
(ressources
inférieures à 800 €
mensuels) à 90 %
(ressources supé-
rieures à 2 945 €)
du montant de l’APA.
TABLEAU 1
L’intégration des personnes handicapées dans la société
Lecture • En 2015, 44 % des personnes interrogées pensent que la société se donne les moyens d’intégrer
les personnes handicapées.
Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes
qui ne se prononcent pas sont exclues du tableau.
Source • Baromètre d’opinion DREES 2015.
GRAPHIQUE 4
La scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire
Lecture • En 2015, 95 % des personnes interrogées sont plutôt d’accord ou tout à fait d’accord avec le fait
de scolariser les enfants en fauteuil roulant avec d’autres enfants non handicapés.
Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes
qui ne se prononcent pas sont exclues du graphique.
Source • Baromètre d’opinion DREES 2015.
En %
2015
À votre avis, la société actuelle se donne-t-elle les moyens d’intégrer
les personnes handicapées ?
Oui tout à fait / Oui plutôt 44
Non plutôt pas / Non pas du tout 56
Selon vous, une aide financière pour compenser les surcoûts liés
au handicap doit-elle être accordée ?
À toutes les personnes se trouvant dans cette situation quel que soit
leur niveau de revenu
46
Uniquement aux personnes disposant de faibles revenus 54
Avec laquelle des opinions êtes-vous le plus en accord ?
Il est normal qu’une personne handicapée ait un revenu minimum supérieur
à une personne non handicapée
85
Les minima sociaux devraient être les mêmes, que la personne
soit handicapée ou non
15
Les enfants
en fauteuil roulant
Les enfants
aveugles
Les enfants
trisomiques
Les enfants
autistes
71
44
32 29
24
28
33
33
(95)
(73)
(65) (62)
0
25
50
75
100
(total)Plutôt d’accord Tout à fait d’accord
En %
5
Handicap, dépendance et pauvreté : les Français solidaires des plus vulnérables
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dépendance pèse seulement sur les per-
sonnes qui veulent bénéficier d’une aide
pour y faire face (48 %).
Moins d’un Français sur trois (29 %)
souhaite que l’aide financière appor-
tée aux personnes âgées dépendantes
soit universelle, sans condition de res-
sources. Ce niveau est bien inférieur
(-17 points) à celui des personnes se
prononçant en faveur d’une aide uni-
verselle aux personnes handicapées.
Une large majorité de Français pré-
fère en effet réserver cette aide aux
personnes dépendantes disposant de
faibles revenus (71 %). La prestation
spécifique dépendance (PSD), qui a été
remplacée en 2002 par l’APA, était jus-
tement réservée aux personnes dont les
revenus ne dépassaient pas un certain
plafond, et elle était en outre récupé-
rable sur succession7
. Actuellement,
l’APA peut être versée à toutes les per-
sonnes dépendantes, son montant étant
limité pour les personnes ayant des res-
sources plus importantes8
. Elle est donc
ouverte à tous mais avec des montants
pouvant être fortement modulés en
fonction des revenus.
Les personnes déclarant
aider une personne âgée
dépendante en manque
de reconnaissance
Les aspects non monétaires de la soli-
darité sont plus difficiles à évaluer et à
prendre en compte. Une partie des per-
sonnes âgées dépendantes ne perçoivent
pas uniquement une aide de la collecti-
vité, mais aussi une aide matérielle dis-
pensée bénévolement par leur famille
ou leur entourage (aide pour la toilette,
le ménage, pour les repas…). Le Baro-
mètre d’opinion de la DREES fournit une
photographie des personnes déclarant
apporter une aide à une ou plusieurs per-
sonnes de façon régulière et bénévole.
Plus d’un Français sur cinq déclare appor-
ter une aide régulière et bénévole à une
personne âgée dépendante (22 %). Cette
part est très largement supérieure à celle
constatée dans d’autres travaux réalisés
notamment dans l’enquête Handicap Santé
de 2008, qui donne une estimation plus
fiable du nombre d’aidants (4,3 millions
de personnes). Il est possible qu’une aide
très ponctuelle ou du soutien moral puisse
pousser les enquêtés à répondre qu’ils
sont aidants dans le cadre du Baromètre,
alors que ces personnes ne sont pas consi-
dérées comme des aidants pour d’autres
enquêtes. La majorité des personnes inter-
rogées dans le Baromètre qui déclarent
aider une personne âgée dépendante y
consacre moins de 3 heures par semaine
(56 %). Plus d’un quart y consacre entre
3 heures et 9 heures hebdomadaires, et
seulement 6 % des enquêtés déclarent
vivre avec une personne dépendante.
7. Les montants
versés à la personne
dépendante
pouvaient être
récupérés par
les organismes de
protection sociale
au moment du décès
de la personne.
Pour ne pas pénaliser
ses héritiers,
une personne
dépendante peut
choisir de ne pas
bénéficier
de cette aide.
8. Les personnes
les plus aisées voient
néanmoins la moitié
de leurs dépenses
d’aide à domicile
prises en charge
par une réduction
d’impôt – transfomée
en crédit d’impôt
en 2017, donc
bénéficiant
dorénavant
à l’ensemble
des ménages.
TABLEAU 2
Les modalités de la prise en charge publique de la dépendance
Lecture • En 2015, 61 % des personnes interrogées pensent que « l’État et les pouvoirs publics» doivent en priorité
prendre en charge financièrement les personnes âgées dépendantes.
Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes
qui ne se prononcent pas sont exclues du tableau.
Source • Baromètre d’opinion DREES 2015.
GRAPHIQUE 5
Le profil des personnes déclarant apporter une aide régulière
bénévole à une personne âgée dépendante
Note • Toutes les différences présentées dans le graphique ci-dessus ont un effet significatif sur la probabilité
de déclarer que les enquêtés apportent une aide régulière et bénévole toutes choses égales par ailleurs.
Lecture • En 2015, 22 % des personnes interrogées disent apporter une aide bénévole et régulière à une personne
âgée dépendante ; 24 % des femmes se disent aidantes.
Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes
qui ne se prononcent pas sont exclues du graphique.
Source • Baromètre d’opinion DREES 2015.
En %
2015
Qui doit principalement prendre en charge financièrement
les personnes âgées dépendantes ?
L’État et les pouvoirs publics 61
Les enfants ou les familles des personnes âgées dépendantes 27
Les personnes âgées dépendantes elles-mêmes, en épargnant
ou souscrivant une assurance privée
12
Si on devait créer une cotisation spécifique pour être couvert au cas
où l’on devienne dépendant, devrait-elle être...
Obligatoire pour tous 34
Obligatoire, à partir d’un certain âge 17
Uniquement pour ceux qui le veulent 48
Une aide financière pour compenser les surcoûts liés à la dépendance
des personnes âgées doit-elle être accordée...
... à toutes les personnes se trouvant dans cette situation,
quel que soit leur niveau de revenu
29
... uniquement aux personnes disposant de faibles revenus 71
22
19
24
21
28
16
20
30
27
20
0
5
10
15
20
25
30
35
Total Hommes Femmes 49 ans
et moins
50-64 ans 65 ans
et plus
Temps
plein
Temps
partiel
Chômage Sans
activité
En %
6
Handicap, dépendance et pauvreté : les Français solidaires des plus vulnérables
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2017
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9. Loi n° 2015-1776
du 28 décembre 2015
relative à l’adaptation
de la société
au vieillissement.
Toutes choses égales par ailleurs, les per-
sonnes déclarant apporter une aide régulière
à une personne dépendante sont plus sou-
vent des femmes (24 % des femmes sont
des aidants contre 19 % des hommes), des
personnes ayant une activité professionnelle
réduite (recherche d’emploi,temps partiel) ou
des personnes de 50 à 64 ans (graphique 5).
Les personnes déclarant apporter une
aide ont une vision assez négative de leur
propre situation : les trois quarts d’entre
elles disent souffrir d’un manque de
considération des pouvoirs publics. Cette
opinion a toutefois été recueillie avant l’en-
trée en vigueur de la loi d’adaptation de la
société au vieillissement9
. Celle-ci prévoit
des dispositions en faveur des aidants, en
particulier un « droit au répit », afin qu’ils
puissent se reposer ou dégager du temps
pour eux, ce qui se traduit par un accueil
de jour ou de nuit de la personne dépen-
dante ou par un relais à domicile.
Cette évolution législative devrait donc contri-
buer à réduire la charge pour les personnes
aidantes. L’ouverture de centres d’accueil de
jour pour personnes dépendantes est une
mesure souhaitée par plus d’un tiers d’entre
elles (tableau 3). Les autres options propo-
sées dans le Baromètre traduisent la variété
des situations et des besoins de ces aidants :
24 % souhaitent une aide financière, 17 %
voudraient en priorité bénéficier de forma-
tions et 17 % d’un aménagement de leur
temps de travail.  
POUR EN SAVOIR PLUS
• Eurobaromètre spécial 273, 2007, « La réalité sociale européenne ».
• Lecroart A., Froment O., Marbot C., et al., 2013, « Projection des populations âgées dépendantes. Deux méthodes d’estimation », Dossier Solidarité et Santé,
DREES, n° 43, septembre. (encadré 1, p. 8).
• Montaut A., 2016, « Santé, retraite, décès… : un tiers du marché de l’assurance privée couvre des risques sociaux », Études et Résultats, DREES, n° 963, juin.
• Soullier N. et Weber A., 2011, « L’implication de l’entourage et des professionnels auprès des personnes âgées à domicile », Études et Résultats, DREES, n° 771, août.
TABLEAU 3
La reconnaissance des proches aidants et le rôle de l’État
Lecture • En 2015, 76 % des personnes qui déclarent apporter une aide bénévole à une personne âgée dépendante
pensent qu’elles ne sont pas suffisamment aidées et considérées par les pouvoirs publics.
Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus et déclarant apporter une aide
bénévole et régulière à une personne âgée dépendante. Les personnes qui ne se prononcent pas sont exclues.
Source • Baromètre d’opinion DREES 2015.
En %
2015
Uniquement personnes déclarant apporter une aide
Avez-vous le sentiment d’être suffisamment aidé et considéré
en tant qu’aidant par les pouvoirs publics ?
Oui 24
Non 76
Selon vous, que devraient faire en priorité les pouvoirs publics
pour améliorer la situation des aidants qui sont dans la même
situation que vous ? (une seule réponse possible)
Permettre un meilleur aménagement du temps de travail 17
Fournir une aide financière 24
Permettre aux aidants d’être formés 17
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dans la semaine
37
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Drees solidarité des français

  • 1. En2015,selonleBaromètred’opiniondelaDREES,lesFrançais sedisent,dansl’ensemble,satisfaitsdusystèmedeprotection sociale.Unemajoritéd’entreeuxsoutiennentl’État danssamissiondesolidarité.Toutefois,lecoûtdusystème deprotectionsocialeestjugéexcessif.LesFrançais sontpartagésentrelemaintienduniveaudesdépenses deprotectionsocialeetlaréductiondesdéficitspublics. Malgrécettepréoccupation,lasolidaritédesFrançais enverslespersonnesensituationdifficilerestetrèsmarquée. Ainsi,unemajoritésouhaitequelerevenudesolidarité active(RSA)soitaugmenté.Toutefois,sonfinancementpose question,toutcommeceluidelapriseenchargepublique deladépendancedespersonnesâgées.Leprinciped’un minimumsocialplusélevéqueleRSApourlespersonnes dépendantesouatteintesdehandicapesttrèslargement approuvé.Pourlesenquêtésquidéclarentapporteruneaide auxpersonnesdépendantes,leBaromètrerévèlele manque de reconnaissanceoud’aidefinancièreetmatérielle delapartdespouvoirspublics. Enfin,lamajoritédesFrançaissoutiennentlascolarisation enmilieuordinairedesenfantshandicapés,surtoutlesenfants présentantdesdéficiencesmotrices. L es Français pensent en majo- rité que la solidarité en France devrait avant tout être l’affaire de l’État, de la Sécurité sociale et des col- lectivités locales. Ils sont par ailleurs plutôt satisfaits du système de protection sociale actuel, puisque près de 80 % d’entre eux estiment que le niveau de protection fourni est suffisant et pourrait servir de modèle à d’autres pays. Toutefois, le coût du système de protection sociale est jugé trop élevé : en 2015, deux tiers des enquêtés jugent que le système de Sécurité sociale coûte trop cher à la société. Cette dualité entre, d’une part, l’exemplarité du modèle et, d’autre part, son coût trop élevé, persiste depuis 20061  : 73 % des Français pensaient alors que le système de protection sociale français pouvait servir de modèle mais 65 % d’entre eux estimaient également qu’il coûtait trop cher. Cependant, de façon contradictoire, dans le Baromètre de 2015, 63 % des Fran- çais considèrent que la part de la richesse nationale affectée à la protection sociale (qui est aujourd’hui d’environ un tiers) est normale, et même insuffisante pour 17 % d’entre eux. Moins d’un Français sur cinq juge cette part excessive, mais ils sont de plus en plus nombreux à partager cet avis (+10 points entre 2009 et 2014). Cette proportion est en léger recul en 2015 par rapport à 2014 (-3 points). 1. D’après les données de l’Eurobaromètre spécial 273 (p. 77-80). Une question identique est posée dans le Baromètre d’opinion de la DREES depuis 2014. Étienne Perron-Bailly (DREES) Handicap, dépendance et pauvreté : les Français solidaires des plus vulnérables J A N V I E R 2 017 N U M É R O 0990
  • 2. 2 Handicap, dépendance et pauvreté : les Français solidaires des plus vulnérables J A N V I E R 2017 N U M É R O 0990 Les Français partagés entre maintien du niveau de protection sociale et réduction des dépenses publiques Le soutien à l’action de l’État concernant la protection sociale est majoritaire. En recul entre 2009 et 2014, il se renforce légèrement en 2015. En 2014, plus d’un tiers des Français jugent qu’il y a trop d’intervention de l’État en matière éco- nomique et sociale. Cette part a doublé depuis 2008 mais elle reflue en 2015 (28 %) [graphique 1]. Toutefois, les avis sont partagés lorsqu’on demande aux enquêtés d’exprimer leur préférence entre un système social pro- tecteur ou pesant moins sur les finances publiques. Plus de la moitié d’entre eux pensent que le financement de la protec- tion sociale alourdit la dette de la France et sera un frein pour sortir de la crise (+8 points par rapport à 2009) [gra- phique 2]. Ils sont aussi nombreux à estimer qu’il est plus important de réduire le déficit de la Sécurité sociale que de maintenir le niveau actuel des prestations sociales et des remboursements d’assurance maladie. Le soutien au système de protection sociale s’est donc réduit face à la charge financière qu’il représente, à la suite notamment de la crise économique de 2008. Un soutien marqué aux personnes en grande difficulté Le Baromètre (encadré 1) permet d’ana- lyser l’opinion des Français sur l’aide apportée aux personnes les plus en diffi- culté, comme les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA). En 2015, lorsqu’on interroge les Français sur la prestation emblématique du sou- tien aux personnes les plus en difficulté, le RSA2 , une majorité d’entre eux (62 %) souhaitent l’augmentation de son montant (actuellement, celui-ci est de 525 euros environ pour une personne seule3 , sans enfant, forfait logement compris). Cette proportion était de 77 % en 2009 et a régulièrement décru jusqu’en 2013 (60 %). À l’inverse, la part des personnes jugeant qu’il faut diminuer le RSA, reste toujours très minoritaire (17 %) mais suit une tendance régulière à la hausse. Elle a crû de plus de 10 points entre 2009 et 2015 (graphique 3). Si la part des Français qui souhaitent une augmentation du RSA est majoritaire, un tiers seulement est prêt à accepter une hausse de ses impôts pour la financer. Les moins aisés et les personnes n’ayant pas un emploi à temps plein (chômeurs, étu- diants, temps partiels) souhaitent davantage une hausse du RSA (63 % des chômeurs et 72 % des personnes à temps partiel), mais refuseraient en majorité de la finan- cer par une hausse de leurs impôts. Les plus aisés souhaitent moins souvent cette hausse du RSA. C’est le cas pour 55 % des personnes dont le niveau de vie est supé- rieur à 2 000 euros. Cependant, lorsqu’ils y sont favorables, ils seraient plus enclins à accepter une augmentation de leurs impôts pour la financer : près de la moitié des per- sonnes dont le niveau de vie est d’au moins 2 000 euros, contre 37 % pour les deman- 2. Le RSA est accordé sous condi- tion de ressources : les ressources de toutes les personnes du foyer sont prises en compte. Elles correspondent à la moyenne men- suelle des ressources perçues au cours des trois derniers mois. Le RSA peut être versé à toute personne âgée d’au moins 25 ans résidant en France, ou sans condition d’âge pour les personnes assumant seules la charge d’au moins un enfant né ou à naître. 3. Ce montant est précisé dans la question posée aux enquêtés. GRAPHIQUE 1 Le niveau d’intervention de l’État en matière économique et sociale jugé par les Français en 2015 Lecture • À la question « Pensez-vous qu’il y a trop d’intervention de l’État en matière économique et sociale, juste ce qu’il faut ou pas assez ? », 29 % des personnes interrogées pensent, en 2015, qu’il n’y en a « pas assez ». Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes qui ne se prononcent pas sont exclues du graphique. Source • Baromètre d’opinion DREES 2004-2015. GRAPHIQUE 2 Les Français divisés sur les conséquences des dépenses de protection sociale Lecture • En 2015, 53 % des personnes interrogées pensent que « le financement de la protection sociale alourdit la dette de la France et va être un frein pour sortir de la crise ». Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes qui ne se prononcent pas sont exclues du graphique. Source • Baromètre d’opinion DREES 2009-2015. 58 58 43 24 23 29 19 33 28 0 20 40 60 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Ce qu’il faut Pas assez Trop En % 55 47 45 48 52 53 40 45 50 55 60 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Le système de protection sociale permet d'atténuer les conséquences de la crise économique en France Le financement de la protection sociale alourdit la dette de la France et va être un frein pour sortir de la crise En %
  • 3. 3 Handicap, dépendance et pauvreté : les Français solidaires des plus vulnérables J A N V I E R 2017 N U M É R O 0990 deurs d’emploi ou 28 % pour les personnes employées à temps partiel. 85 % des Français favorables à une solidarité renforcée envers les personnes handicapées… Moins de la moitié des Français (44 %) pensent que la société se donne les moyens d’intégrer les personnes handica- pées (tableau 1). Les Français sont largement favorables à une solidarité renforcée envers les per- sonnes handicapées : 85 % jugent qu’il est normal qu’une personne handicapée ait un revenu minimum supérieur à une personne non handicapée, contre 15 % seulement pour qui les minima sociaux devraient être les mêmes, que la per- sonne soit handicapée ou non. De fait, il existe aujourd’hui un minimum social spécifique aux personnes handicapées : l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Fin 2015, on dénombre en France métropolitaine 1 060 000 allocataires de l’AAH, dont le montant maximal est de 800 euros environ pour une personne seule sans ressources, soit un mon- tant supérieur à la plupart des minima sociaux comme le RSA ou l’allocation de solidarité spécifique (ASS). En revanche, les Français sont nettement plus partagés sur l’attribution d’aides à toutes les personnes handicapées, quel que soit leur revenu : 54 % d’entre eux estiment que les aides financières pour compenser les surcoûts liés au handi- cap devraient être réservées aux seules personnes disposant de faibles revenus4 . En pratique, hormis l’AAH qui est un mini- mum social, la principale prestation pour compenser les surcoûts liés au handicap, la prestation de compensation du han- dicap (PCH), est versée sans condition de ressources aux personnes ayant des difficultés dans la réalisation d’activités quotidiennes, âgées de moins de 60 ans au moment de la première demande, résidant en France, mais est légèrement modulée selon le revenu. Si les res- sources annuelles du ménage dépassent un seuil (26 500 euros), une participation est demandée au ménage, équivalente à 20 % du montant de la prestation. … et une large majorité pour la scolarisation en milieu ordinaire des enfants handicapés Le Baromètre d’opinion de la DREES a permis en 2015 de s’intéresser à l’in- tégration des enfants handicapés en posant la question de la scolarisation en milieu ordinaire d’enfants présentant dif- férents handicaps : la cécité, la trisomie, l’autisme et le handicap moteur. Cette problématique renvoie à la ques- tion du meilleur vecteur d’intégration scolaire pour les enfants handicapés. La France a fait le choix de mettre en avant l’inclusion des enfants handicapés à l’école. Elle conserve néanmoins un secteur spécialisé important et essaye de créer un nombre croissant de passe- relles entre les deux secteurs. Les Français se prononcent en majo- rité en faveur d’une scolarisation des 4. Il n’est pas précisé dans la question à partir de quel seuil ces aides devraient être réduites. ENCADRÉ 1 Le Baromètre d’opinion de la DREES Le Baromètre d’opinion de la DREES est une enquête de suivi de l’opinion des Français sur la santé, les inégalités et la protection sociale (assurance maladie, retraite, famille, handicap- dépendance, pauvreté-exclusion). Commandée par la DREES tous les ans depuis 2000 (sauf en 2003), elle est réalisée par l’institut BVA depuis 2004, après l’avoir été par l’IFOP de 2000 à 2002. L’enquête est effectuée en face à face en octobre-novembre auprès d’un échantillon d’environ 3 000 personnes représentatif de la population habitant en France métropolitaine, et âgées de 18 ans ou plus. L’échantillon est construit selon la méthode des quotas (par sexe, âge, profession de la personne de référence, après stratification par régions et catégories d’agglomération). Précautions d’interprétation des enquêtes d’opinion Les réponses à une enquête d’opinion sont particulièrement sensibles à la formulation des ques- tions ou à leur place dans le questionnaire. Ces enquêtes d’opinion permettent néanmoins des comparaisons entre sous-catégories (selon le revenu, l’âge, etc.) ou dans le temps. Elles peuvent notamment capter l’évolution de la distribution des réponses, au fil des années, lorsque la for- mulation des questions et l’organisation du questionnaire restent les mêmes. De telles variations informent de l’évolution des opinions dans le temps, en fonction de la conjoncture, des actions politiques mises en œuvre et du débat médiatique. Toutefois, de trop petites variations peuvent ne refléter que des imperfections de mesure. Pour des raisons de commodité, les personnes interrogées dans le cadre de ce Baromètre (rési- dents en France métropolitaine de 18 ans ou plus) sont désignées ici par le terme « Français ». GRAPHIQUE 3 La position des Français sur le montant du RSA Note • L’année 2014 n’est pas disponible pour cette question. Lecture • En 2015, 62 % des personnes interrogées pensent qu’ « il faut augmenter le RSA». Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes qui ne se prononcent pas sont exclues du graphique. Source • Baromètre d’opinion DREES 2004-2015. 77 60 62 27 17 27 21 2 17 0 20 40 60 80 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2015 Il faut augmenter le RSA Il faut laisser le RSA à ce niveau Il faut diminuer le RSA En %
  • 4. 4 Handicap, dépendance et pauvreté : les Français solidaires des plus vulnérables J A N V I E R 2017 N U M É R O 0990 enfants handicapés en milieu ordinaire. Des écarts significatifs existent cepen- dant selon le handicap considéré. La quasi-totalité des Français estiment que les enfants en fauteuil roulant devraient être scolarisés avec les autres, 71 % sont même « tout à fait d’accord » avec cette opinion (graphique 4). Cette pro- portion est moindre pour les enfants aveugles puisque 73 % des répondants se prononcent en faveur d’une scolarisa- tion commune, dont 44 % de personnes qui sont « tout à fait d’accord » avec cette opinion. Concernant les déficiences mentales ou cognitives proposées dans le question- naire (trisomie ou autisme), les Français sont moins favorables à une scolarisa- tion en milieu ordinaire, bien que cette opinion reste majoritaire : 65 % prônent une inclusion des enfants atteints de tri- somie et 62 % sont favorables à celle des enfants autistes (et seulement 32 % et 29 % respectivement sont « tout à fait d’accord »). Une position nuancée sur la prise en charge de la dépendance et son financement À l’autre extrémité des âges, la dépen- dance d’une personne âgée est définie comme un besoin d’aide pour réaliser des actes de la vie quotidienne, en rai- son d’incapacités durables. Il existe différents niveaux de dépendance5 qui conditionnent le versement d’une aide matérielle aux personnes de plus de 60 ans, l’allocation personnalisée d’au- tonomie (APA). Plus la dépendance est sévère, plus le montant de l’aide sera élevé. Celle-ci permet de prendre en charge une partie des frais nécessaires à l’intervention à domicile d’aidants professionnels, au portage de repas ou à l’acquisition d’aides techniques (télé- alarme…). Toutefois, une participation sous la forme d’un ticket modérateur est demandée aux ménages disposant de ressources supérieures au montant de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) [minimum vieillesse]6 . Les garanties dépendance relevant des assurances privées et des mutuelles représentent une très faible part de l’ac- tivité de ce secteur (moins de 1 % des cotisations et des prestations versées). La prise en charge de la dépendance relève donc essentiellement de la puis- sance publique. De fait, les Français, en majorité (61 %), déclarent vouloir que l’État et les pouvoirs publics prennent en charge le financement de la dépendance (tableau 2). De même, la moitié d’entre eux souhaitent qu’une cotisation spéci- fique au financement de la dépendance soit créée. Toutefois, seulement un tiers estime que cette cotisation devrait être obligatoire pour tous, et 17 % qu’elle devrait l’être à partir d’un certain âge. À l’inverse, quatre Français sur dix jugent que la prise en charge finan- cière des personnes âgées dépendantes devrait être du ressort des enfants ou des familles (27 %) ou des personnes âgées dépendantes elles-mêmes (12 %). La moitié des personnes interrogées souhaiteraient que le financement de la 5.Voir à ce sujet lagrilleAGGIR (Autonomie, gérontologie, groupe iso-ressources) qui définit les six niveaux de dépendance qui conditionnent l’éligibilité à l’APA et le montant de l’aide versée. 6. Le ticket modé- rateur, ou taux de participation du bénéficiaire, peut varier de 0 % (ressources inférieures à 800 € mensuels) à 90 % (ressources supé- rieures à 2 945 €) du montant de l’APA. TABLEAU 1 L’intégration des personnes handicapées dans la société Lecture • En 2015, 44 % des personnes interrogées pensent que la société se donne les moyens d’intégrer les personnes handicapées. Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes qui ne se prononcent pas sont exclues du tableau. Source • Baromètre d’opinion DREES 2015. GRAPHIQUE 4 La scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire Lecture • En 2015, 95 % des personnes interrogées sont plutôt d’accord ou tout à fait d’accord avec le fait de scolariser les enfants en fauteuil roulant avec d’autres enfants non handicapés. Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes qui ne se prononcent pas sont exclues du graphique. Source • Baromètre d’opinion DREES 2015. En % 2015 À votre avis, la société actuelle se donne-t-elle les moyens d’intégrer les personnes handicapées ? Oui tout à fait / Oui plutôt 44 Non plutôt pas / Non pas du tout 56 Selon vous, une aide financière pour compenser les surcoûts liés au handicap doit-elle être accordée ? À toutes les personnes se trouvant dans cette situation quel que soit leur niveau de revenu 46 Uniquement aux personnes disposant de faibles revenus 54 Avec laquelle des opinions êtes-vous le plus en accord ? Il est normal qu’une personne handicapée ait un revenu minimum supérieur à une personne non handicapée 85 Les minima sociaux devraient être les mêmes, que la personne soit handicapée ou non 15 Les enfants en fauteuil roulant Les enfants aveugles Les enfants trisomiques Les enfants autistes 71 44 32 29 24 28 33 33 (95) (73) (65) (62) 0 25 50 75 100 (total)Plutôt d’accord Tout à fait d’accord En %
  • 5. 5 Handicap, dépendance et pauvreté : les Français solidaires des plus vulnérables J A N V I E R 2017 N U M É R O 0990 dépendance pèse seulement sur les per- sonnes qui veulent bénéficier d’une aide pour y faire face (48 %). Moins d’un Français sur trois (29 %) souhaite que l’aide financière appor- tée aux personnes âgées dépendantes soit universelle, sans condition de res- sources. Ce niveau est bien inférieur (-17 points) à celui des personnes se prononçant en faveur d’une aide uni- verselle aux personnes handicapées. Une large majorité de Français pré- fère en effet réserver cette aide aux personnes dépendantes disposant de faibles revenus (71 %). La prestation spécifique dépendance (PSD), qui a été remplacée en 2002 par l’APA, était jus- tement réservée aux personnes dont les revenus ne dépassaient pas un certain plafond, et elle était en outre récupé- rable sur succession7 . Actuellement, l’APA peut être versée à toutes les per- sonnes dépendantes, son montant étant limité pour les personnes ayant des res- sources plus importantes8 . Elle est donc ouverte à tous mais avec des montants pouvant être fortement modulés en fonction des revenus. Les personnes déclarant aider une personne âgée dépendante en manque de reconnaissance Les aspects non monétaires de la soli- darité sont plus difficiles à évaluer et à prendre en compte. Une partie des per- sonnes âgées dépendantes ne perçoivent pas uniquement une aide de la collecti- vité, mais aussi une aide matérielle dis- pensée bénévolement par leur famille ou leur entourage (aide pour la toilette, le ménage, pour les repas…). Le Baro- mètre d’opinion de la DREES fournit une photographie des personnes déclarant apporter une aide à une ou plusieurs per- sonnes de façon régulière et bénévole. Plus d’un Français sur cinq déclare appor- ter une aide régulière et bénévole à une personne âgée dépendante (22 %). Cette part est très largement supérieure à celle constatée dans d’autres travaux réalisés notamment dans l’enquête Handicap Santé de 2008, qui donne une estimation plus fiable du nombre d’aidants (4,3 millions de personnes). Il est possible qu’une aide très ponctuelle ou du soutien moral puisse pousser les enquêtés à répondre qu’ils sont aidants dans le cadre du Baromètre, alors que ces personnes ne sont pas consi- dérées comme des aidants pour d’autres enquêtes. La majorité des personnes inter- rogées dans le Baromètre qui déclarent aider une personne âgée dépendante y consacre moins de 3 heures par semaine (56 %). Plus d’un quart y consacre entre 3 heures et 9 heures hebdomadaires, et seulement 6 % des enquêtés déclarent vivre avec une personne dépendante. 7. Les montants versés à la personne dépendante pouvaient être récupérés par les organismes de protection sociale au moment du décès de la personne. Pour ne pas pénaliser ses héritiers, une personne dépendante peut choisir de ne pas bénéficier de cette aide. 8. Les personnes les plus aisées voient néanmoins la moitié de leurs dépenses d’aide à domicile prises en charge par une réduction d’impôt – transfomée en crédit d’impôt en 2017, donc bénéficiant dorénavant à l’ensemble des ménages. TABLEAU 2 Les modalités de la prise en charge publique de la dépendance Lecture • En 2015, 61 % des personnes interrogées pensent que « l’État et les pouvoirs publics» doivent en priorité prendre en charge financièrement les personnes âgées dépendantes. Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes qui ne se prononcent pas sont exclues du tableau. Source • Baromètre d’opinion DREES 2015. GRAPHIQUE 5 Le profil des personnes déclarant apporter une aide régulière bénévole à une personne âgée dépendante Note • Toutes les différences présentées dans le graphique ci-dessus ont un effet significatif sur la probabilité de déclarer que les enquêtés apportent une aide régulière et bénévole toutes choses égales par ailleurs. Lecture • En 2015, 22 % des personnes interrogées disent apporter une aide bénévole et régulière à une personne âgée dépendante ; 24 % des femmes se disent aidantes. Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus. Les personnes qui ne se prononcent pas sont exclues du graphique. Source • Baromètre d’opinion DREES 2015. En % 2015 Qui doit principalement prendre en charge financièrement les personnes âgées dépendantes ? L’État et les pouvoirs publics 61 Les enfants ou les familles des personnes âgées dépendantes 27 Les personnes âgées dépendantes elles-mêmes, en épargnant ou souscrivant une assurance privée 12 Si on devait créer une cotisation spécifique pour être couvert au cas où l’on devienne dépendant, devrait-elle être... Obligatoire pour tous 34 Obligatoire, à partir d’un certain âge 17 Uniquement pour ceux qui le veulent 48 Une aide financière pour compenser les surcoûts liés à la dépendance des personnes âgées doit-elle être accordée... ... à toutes les personnes se trouvant dans cette situation, quel que soit leur niveau de revenu 29 ... uniquement aux personnes disposant de faibles revenus 71 22 19 24 21 28 16 20 30 27 20 0 5 10 15 20 25 30 35 Total Hommes Femmes 49 ans et moins 50-64 ans 65 ans et plus Temps plein Temps partiel Chômage Sans activité En %
  • 6. 6 Handicap, dépendance et pauvreté : les Français solidaires des plus vulnérables J A N V I E R 2017 N U M É R O 0990 Directeur de la publication : Franck von Lennep Responsable d’édition : Souphaphone Douangdara Secrétaires de rédaction : Sabine Boulanger et Fabienne Brifault Composition et mise en pages : Stéphane Jeandet Conception graphique : Julie Hiet et Philippe Brulin Imprimeur : Imprimerie centrale de Lens Pour toute information : drees-infos@sante.gouv.fr Reproduction autorisée sous réserve de la mention des sources • ISSN papier 1292-6876 • ISSN électronique 1146-9129 • AIP 0001384 Les destinataires de cette publication sont informés de l’existence à la DREES d’un traitement de données à caractère personnel les concernant. Ce traitement, sous la responsabilité du directeur de la publication, a pour objet la diffusion de la publication de la DREES. Les données utilisées sont l’identité, la profession, l’adresse postale personnelle ou professionnelle. Conformément aux dispositions de la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, les destinataires disposent d’un droit d’accès et de rectification aux données les concernant ainsi qu’un droit d’opposition à figurer dans ce traitement. Ils peuvent exercer ces droits en écrivant à : DREES - Bureau des publications et de la communication - 14 avenue Duquesne - 75 350 Paris 07 SP ou en envoyant un courriel à : drees-infos@sante.gouv.fr LA DREES SUR INTERNET Retrouvez toutes nos publications sur notre site drees.social-sante.gouv.fr Retrouvez toutes nos données sur www.data.drees.sante.gouv.fr Pour recevoir nos avis de parution drees.social-sante.gouv.fr/etudes-et-statistiques/publications/avis-de-parution 9. Loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement. Toutes choses égales par ailleurs, les per- sonnes déclarant apporter une aide régulière à une personne dépendante sont plus sou- vent des femmes (24 % des femmes sont des aidants contre 19 % des hommes), des personnes ayant une activité professionnelle réduite (recherche d’emploi,temps partiel) ou des personnes de 50 à 64 ans (graphique 5). Les personnes déclarant apporter une aide ont une vision assez négative de leur propre situation : les trois quarts d’entre elles disent souffrir d’un manque de considération des pouvoirs publics. Cette opinion a toutefois été recueillie avant l’en- trée en vigueur de la loi d’adaptation de la société au vieillissement9 . Celle-ci prévoit des dispositions en faveur des aidants, en particulier un « droit au répit », afin qu’ils puissent se reposer ou dégager du temps pour eux, ce qui se traduit par un accueil de jour ou de nuit de la personne dépen- dante ou par un relais à domicile. Cette évolution législative devrait donc contri- buer à réduire la charge pour les personnes aidantes. L’ouverture de centres d’accueil de jour pour personnes dépendantes est une mesure souhaitée par plus d’un tiers d’entre elles (tableau 3). Les autres options propo- sées dans le Baromètre traduisent la variété des situations et des besoins de ces aidants : 24 % souhaitent une aide financière, 17 % voudraient en priorité bénéficier de forma- tions et 17 % d’un aménagement de leur temps de travail.   POUR EN SAVOIR PLUS • Eurobaromètre spécial 273, 2007, « La réalité sociale européenne ». • Lecroart A., Froment O., Marbot C., et al., 2013, « Projection des populations âgées dépendantes. Deux méthodes d’estimation », Dossier Solidarité et Santé, DREES, n° 43, septembre. (encadré 1, p. 8). • Montaut A., 2016, « Santé, retraite, décès… : un tiers du marché de l’assurance privée couvre des risques sociaux », Études et Résultats, DREES, n° 963, juin. • Soullier N. et Weber A., 2011, « L’implication de l’entourage et des professionnels auprès des personnes âgées à domicile », Études et Résultats, DREES, n° 771, août. TABLEAU 3 La reconnaissance des proches aidants et le rôle de l’État Lecture • En 2015, 76 % des personnes qui déclarent apporter une aide bénévole à une personne âgée dépendante pensent qu’elles ne sont pas suffisamment aidées et considérées par les pouvoirs publics. Champ • Personnes habitant en France métropolitaine et âgées de 18 ans ou plus et déclarant apporter une aide bénévole et régulière à une personne âgée dépendante. Les personnes qui ne se prononcent pas sont exclues. Source • Baromètre d’opinion DREES 2015. En % 2015 Uniquement personnes déclarant apporter une aide Avez-vous le sentiment d’être suffisamment aidé et considéré en tant qu’aidant par les pouvoirs publics ? Oui 24 Non 76 Selon vous, que devraient faire en priorité les pouvoirs publics pour améliorer la situation des aidants qui sont dans la même situation que vous ? (une seule réponse possible) Permettre un meilleur aménagement du temps de travail 17 Fournir une aide financière 24 Permettre aux aidants d’être formés 17 Ouvrir des centres d’accueil de jour pour recevoir les personnes dépendantes dans la semaine 37 Autre 5