LE DICTIONNAIRE DES CHAMPS SÉMANTI-QUES DANS LA TRADITION DE LA LANGUE ESPAGNOLE
1. Rafael del Moral
UNIVERSITÉ DE BRETAGNE-SUD
LE DICTIONNAIRE DES
CHAMPS SÉMANTIQUES
DANS LA TRADITION DE
LA LANGUE ESPAGNOLE
2. 2
LE DICTIONNAIRE DES CHAMPS SÉMANTIQUES
DANS LA TRADITION DE LA LANGUE ESPAGNOLE
UNIVERSITÉ DE BRETAGNE-SUD
Rafael del Moral
Le 16 novembre 2010
Chers collègues, chers amis,
Ce n’est pas très normal d’écouter un auteur parler
de son oeuvre. Cela, comprenez moi, n’est pas évident.
J’avoue que cette fois-ci je ne peux pas y échapper. Le
thème et les circonstances l’exigent. Je vous prie de
bien vouloir excuser mon audace.
Ma contribution dans ce domaine du lexique, mon
mérite, si l’on peut dire, est celui d’avoir fait un clas-sement
des mots et expressions de ma langue,
l’espagnol. Les lexicologues qui ont fait cette sorte de
dictionnaire avant moi sont les suivants :
- Julio Casares et son Diccionario Ideológico. Ce
classement date de la moitié du siècle passé.
- María Moliner et son Diccionario de uso de la
lengua española, bien que ce classement de
mots soit très particulier et secondaire dans
l’ensemble de l’information.
- Fernando Corripio et son Diccionario de ideas
afines. Présenté en ordre alphabétique.
3. - Et Manuel Alvar Ezquerra, qui a dirigé un groupe
de lexicologues qui ont construit le Diccionario
ideológico Vox.
Seul le Dictionnaire Vox a un classement idéolo-gique
pur, mais il ne contient pas une grande quan-tité
de mots, et il ne contient pas d’expressions.
Le renouvellement que j’ai voulu faire dans mon
Atlas léxico tient compte de :
1. Un classement logique, idéologique ou pu-rement
analogique, et non alphabétique.
2. La possibilité de différencier entre les mots
disparus, les mots sans usage, ceux qui sont
en vigueur et ceux qui viennent de
s’incorporer à notre langue procédant de
l’anglais, d’autres langues ou de l’invention
des locuteurs.
3. La possibilité de consulter les mots régionaux
de la péninsule et ceux des pays hispano-phones
d’Amérique.
4. La possibilité de distinguer entre les mots sa-vants
et les familiaux, et même les mots vul-gaires.
Pendant mes années de travail, une quinzaine
peut-être, j’ai voulu donner une place sémantique et
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4. rationnelle à plus de deux cents mille mots et expres-sions.
Ces champs, en même temps, sont classés par
des catégories et sous-catégories avec un objectif
clair : combler les besoins sémantiques, c'est-à-dire, la
nécessité de donner un nom à tout ce qui est autour
de nous, matériel ou spirituel, concret ou abstrait.
Cette collection de mots classés a reçu un nom de
la tradition lexicographique espagnole, Diccionario
ideológico, et un surnom innovateur: Atlas léxico de
la lengua española.
4
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Les dictionnaires les plus importants en langue es-pagnole
contiennent aux alentours de cents mille
mots. Dix fois plus que les besoins dans les meilleurs
des cas. La vie quotidienne se contente de quelques
trois mille mots ; l’étudiant universitaire peut doubler
le chiffre, et l’écrivain le plus érudit, disons Cervantes
ou Quevedo, peuvent aller jusqu’à dix mille.
5. Qu’est-ce que nous faisons, alors, avec les neuf
autres parties de notre patrimoine lexique ? Pouvons-nous
les collectionner en ordre alphabétique pour
sentir avec fierté notre richesse inutile? Devons-nous
les réserver pour les grandes occasions, pour les cé-rémonies,
pour les solennités même si à ce moment-là,
surpris par l’événement, nous ne soyons pas ca-pables
de les localiser, de nous en souvenir?
Nous savons tous que la majorité des mots d’un
dictionnaire ne sont pas strictement nécessaires. Sans
les cultiver, sans les récolter, notre trésor lexique est
destiné à disparaître pour les futures générations.
Nous constatons déjà une détérioration progressive
des formules, une détérioration de richesse lexique.
Cette perte ne peut être remplacée que par un effort
intellectuel, un soin permanent. Sans les précautions
nécessaires, sans la semence, la culture et la récolte,
les générations qui nous suivent, peu intéressées par
cette sorte bizarre de richesse, oublieront l’héritage et
ne s’inquiéteront pas si le temps leur donne sépulture.
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6. Ferdinand de Saussure a expliqué le signe linguis-tique
comme l’union intime d’un signifiant et un signi-fié.
Comme le signe linguistique est arbitraire, nous
avons besoin d’un répertoire semasiologique, c'est-à-dire,
du dictionnaire normatif, le traditionnel, de celui
qui nous permet de chercher un mot ou signifiant et
choisir, parmi les acceptions, un signifié. Ces diction-naires
normatifs ou traditionnels aussi appelés sema-siologiques
offrent, donc, des signifiants alphabétisés,
6
suivis des correspondants signifiés.
Les dictionnaires qui font le contraire, c'est-à-dire,
les onomasiologiques, permettent de trouver des si-gnifiants
pour un signifié. Ils sont, à ma connaissance,
aussi nécessaires que les autres, mais incompréhensi-blement
oubliés.
Voyons un exemple, et permettez-moi que je le
donne en espagnol.
Si le mot emparedado est défini dans un diction-naire
semasiologique comme « porción pequeña de
jamón u otra vianda entre dos rebanadas de pan de
molde » (petite portion de viande entre deux tranches
de pain), le dictionnaire onomasiologique, lui, avec un
regard inverse nous montrera les signifiés qui parta-gent
l’espace sémantique d’une tranche de pain avec
un morceau de viande. Nous trouverons, donc: boca-
7. dillo, montado, pepito, sándwich et hamburguesa, et
nous ajouterons que l’espagnol familier a introduit le
mot bocata, c’est à dire, un sandwich fait avec la moi-tié
d’une baguette et bien garni de viande, qui sert
comme repas aux ouvriers. Pour bien remplir notre
espace lexique, nous devons ajouter qu’en Argentine
on dit choripán, au Mexique torta, au Pérou butifarra,
y en Uruguay refuerzo. Le parcours ne peut pas encore
finir parce qu’il faudrait introduire le populaire perrito
caliente, appelé pancho en Argentine, hot dog eau
Chili et au Mexique, et franfurter en Uruguay. Voisins
avec ces mots nous en trouvons d’autres, et je conti-nue
à citer mon Atlas léxico, qui possèdent une signi-fication
dans laquelle le morceau de viande n’est ac-compagné
qu’avec une seule tranche de pain : tosta-da,
tostón, untada, sopa, sopetón · rebanada, melada,
pringada, pampringada · picatoste, remojón et torrija.
Et encore il ne faudrait pas oublier le tout petit sand-wich
que, avec un tendre déplacement métaphorique,
nous appelons de manière familiale bikini, mais aussi,
de façon plus élégante, canapé et medianoche. Cette
même tranche de pain avec quelque chose est appelé
saladito en Argentine et Uruguay, et pasapalo au Ve-nezuela.
Si nous voulons bien remplir le champ sé-mantique,
touchant un peu les frontières, il faut ajou-ter
le mot empanada.
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8. Imaginons maintenant que nous avons une magni-fique
collection de 85.000 pièces de monnaies.
Comme elles ont toutes leur nom, nous les rangeons
en ordre alphabétique. Puis, nous nous reposons
tranquilles dans la croyance d’avoir achevé un travail
excellent. Un raisonnement plus logique nous laisse
voir que nous n’avons pas travaillé pour le mieux. Un
critère historique ou géographique semblerait bien
plus utile.
8
9. Et bien, cette logique habillée de sens qui est appli-quée
pour les pièces de monnaies dans les classe-ments
numismatiques, cette logique qui s’applique
aux tableaux d’art dans les pinacothèques et dans un
atelier mécanique aux outils, est, par contre, éclipsée,
et presque méprisée par la tradition semasiologique,
en général la seule qui rende service à l’étudiant.
Les langues qui ont consolidé leur propriété, leur
fortune lexique dans un dictionnaire semasiologique
sont nombreuses. Mais seulement quelques unes
ajoutent le dictionnaire onomasiologique, c’est-à-dire,
le classement capable de photographier, de cons-truire,
de classer les mots et les expressions, notre pa-trimoine
lexique, comme dans un énorme musée, en
champs sémantiques.
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10. 10
Quelles sont les langues qui ont
déjà cette énorme armoire avec des
étagères et de petits tiroirs pour con-server
de façon aussi élégante
qu’utile leur lexique?
La première, il fallait s’y attendre,
est le grec. L’auteur, un grammairien
helléniste né à Nauratis, en Egypte. Son nom, Julius
Pollux. Son époque, le deuxième siècle. Son diction-naire
s’appelle Onomasticon, c’est à dire, livre pour
donner un nom aux choses.
Passons à la seconde langue qui s’est dotée de ce
répertoire. Un moine bouddhiste, Amhara Simha, a
travaillé vers l’année 375 pour donner au sanscrit un
dictionnaire analogique. En construisant son vocabu-laire
il avait
l’intention d’aider
pour actualiser un
mot, et aussi placer
dans la mémoire
perpétuelle les mots
oubliés. Il appela son
traité Amara Kosha,
11. plus tard popularisé comme Vocabulaire immortel ou
Trésor d’Amara. Aujourd’hui il fait partie de la biblio-graphie
de référence obligée dans les traités de philo-logie
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indo-aryenne.
Et la troisième langue, moderne cette fois, qui gar-dé
son lexique dans des tiroirs ordonnés, c’est
l’anglais. La langue anglaise a ce privilège depuis 1852.
A l’époque, Peter Mark Roget, un médecin intéressé
par la linguistique, ou peut-être un linguiste qui avait
travaillé comme médecin, construit un classement ex-traordinaire.
Il ne savait pas encore que l’anglais allait
devenir la langue la plus étudiée du monde. Et son dic-tionnaire,
le plus consulté. Il est connu comme The-saurus
de Roget, ou simplement le Roget. Le médecin
lexicologue fait les fondations, enrichit les bâtiments,
réveille l’intérêt, et aimante l’attraction.
Il a fallu un siècle pour que les lexicologues non an-glophones
commencent à s’y intéresser.
Cela a commencé par la langue
portugaise. En 1952 Carlos Spitzer
classe les mots de la langue portu-gaise
inspiré dans l’action de Roget. Il
appela son livre Dictionnaire analo-gique,
qui est aussi la racine préférée
en français.
12. Le lexique de la langue française fut organisé par
une équipe de lexicologues dirigés par Daniel Péchoin.
Les travaux s’inspirent du classement de Roget. Ils en-richissent
et élargissent les champs et appellent le dic-tionnaire
Thesaurus. Ce sont les éditions Larousse qui
le publient. Une décennie d’années plus tard, les édi-teurs
changent le titre pour celui-ci : Le dictionnaire
analogique de la langue française. Dans cette nouvelle
édition le classement abandonne la logique des idées
pour revenir à l’ordre alphabétique des 998 champs
qu’il contemple.
Personne ne s’intéresse au lexique de la langue es-pagnole
jusqu'aux efforts de l’académicien Julio Ca-sares.
C’était l’année 1942. Casares propose à ses col-lègues
académiciens l’élaboration en équipe d’un dic-tionnaire
de champs sémantiques inspiré dans l’action
de Roget, mais ils semblent ne pas approuver ses
idées. Il se propose alors de travailler en solitaire.
Connaissant les réticences des usagers espagnols, Ca-sares
renonce à la structure de Roget et classe les
mots sans hiérarchie. Son dictionnaire est composé de
quelques deux mille hyperonymes classés en ordre
alphabétique qui contiennent des listes de mots, plus
ou moins extensives, avec des synonymes et d’autres
analogies.
12
13. Casares n’ose pas aller aussi loin qu’il aurait dû. Ses
classifications, ses étagères, ses tiroirs, restent à mi-chemin,
en effort interrompu.
L’Université madrilène ignorait les principes classi-ficatoires
de Roget. Les étudiants des années 1970 se
servaient du dictionnaire semasiologique de
l’Académie espagnole; et les étudiants des années
1980 du dictionnaire de Maria Moliner, une lexico-logue
exceptionnelle, peut être comparable à Emile
Littré en France par l’ampleur d’un travail sans équipe.
A l’époque, le Diccionario de Uso de María Moliner
entre en compétition avec l’Académie. Par ailleurs,
peu d’étudiants et même de professeurs, connais-saient
à l’époque le recueil de Roget et sa contribution
à la lexicographie moderne. Peu d’étudiants et de pro-fesseurs
savaient que les pages du Thesaurus ou-vraient
les portes à tout un univers de mots, voix-guide
comme les galaxies, pleines de constellations,
en même temps enrichies avec des mots-étoiles qui
fonctionnent comme hyperonymes, et des milliers
d’autres mots de champ significatif plus réduit. Tout
cela je l’avais ressenti lorsque j’ai connu le recueil de
Roget en 1994.
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14. A l’époque, au courant de l’automne 1995, j’ai pro-posé
à mes éditeurs l’élaboration d’un modeste dic-tionnaire
des mots classés en champs sémantiques.
Mon objectif, faciliter l'apprentissage d’étudiants
étrangers à la recherche de notre lexique populaire et
savant. C’est avec cet élan que quatre ans plus tard,
en 1999, est né mon Diccionario temático del espa-ñol.
La racine thématique avait déjà été employée
dans un dictionnaire russe. Le classement, précurseur
de L’Atlas léxico, offre 60.000 mots et expressions. La
vie du livre réveille immédiate-ment
14
l’intérêt d’un secteur des
enthousiastes qui m’animent à
aller plus loin. Quelques mois plus
tard je me mets à réviser, à ajou-ter,
à classer et à reclasser en
construisant mes champs des
mots à la façon qu’un collection-neur
donne les places à ses varié-tés
de papillons.
Il est certain qu’avec un regard éloigné on peut
trouver des normes pour l’élaboration d’un diction-naire
des champs sémantiques. La pratique, c’est cela
que j’ai ressenti, les annule. Le lexique s’accroît en
fonction de nos besoins, et ceux-ci ne sont pas du tout
mathématiques. Ils tiennent plus de l’intuition que des
sciences.
15. C’est pour cela que j’ai dû concevoir l’univers de la
lexicographie onomasiologique. Et Dieu sait que j’ai
cherché des principes comme un pèlerin adepte d’un
sain ingrat. Et tous les amis lexicographes qui se sont
croisés dans mon chemin (Concha Maldonado, Marisol
Palés, Ignacio Bosque, Celia Villar…) m’ont fait cadeau
de leurs idées, même pour les plus modestes classe-ments.
Ce n’est pas à moi de dire quel en a été le résultat.
Je crois, par ailleurs, que l’apport le plus important
est, peut-être, celui des catégories, de la hiérarchie
des mots, les dépendances.
Le Thesaurus de Roget s’organise en six parties et
un millier de champs sémantiques. Dans chacun coha-bitent
toutes les catégories grammaticales. L’Atlas
léxico en huit parties qui contiennent en tout 1.600
champs sémantiques. Ceux-ci sont purs en catégories,
particulièrement les noms, les verbes et les adjectifs.
La première hiérarchie conçoit trois parties, comme
dans le Trésor d’Amara. L’une dédiée à l’ordre de la
nature et ses principes. L’autre est pour l’homme, tant
la dimension matérielle que la spirituelle. Et la troi-sième
pour la vie des hommes entre eux : société, ac-tivités
économiques, communication, art, loisirs…
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16. Chacune de ces huit parties contiennent dix chapitres
pour leur développement.
Et on arrive ainsi aux niveaux qui concernent
l’apport de ce dictionnaire, les 1.600 champs séman-tiques.
Chacun de ces champs englobent une collec-tion
de mots de la même catégorie grammaticale. A
l’intérieur, de petites parcelles, quelques 20.000, qui
sont des mots très proches des plus petits champs,
presque des synonymes.
16
17. 1600 campos semánticos
Desarrollo del capítulo 63 en 37 campos semánticos
63.21 caro
63.22 barato
63.23 rico
63.24 pobre
63.25 enriquecerse
63.26 empobrecerse
63.27 tener
63.28 no tener
63.29 comprar
63.30 vender
63.31 ahorrar
63.32 gastar
63.33 pedir
63.34 prestar
63.35 pagar
63.36 cobrar
63.37 negociar
14 Atlas léxico de la lengua española
63.01 economía
63.02 políticas económicas
63.03 situaciones económicas
63.04 cifras económicas
63.05 negocio
63.06 capital
63.07 dinero
63.08 dinero y valores
63.09 dinero y documentos
63.10 dinero y objetos
63.11 moneda
63.12 ingreso
63.13 pago
63.14 crédito
63.15 empresario
63.16 comerciante
63.17 cliente
63.18 cobrador
63.19 establecimiento comercial
63.20 publicidad
Nous pouvons aussi faire un parcours à l’inverse. Le
mot esfenoides (sphénoïde), se trouve entre etmoides
et vómer (ethmoïde et vomer), précédés d’un brève
apport sémantique: huesos (os). La petite liste des
mots est en dépendance hiérarchique de
l’hyperonyme nariz (nez). Le compartiment appartient
à l’épigraphe 30.02, cabeza (tête). Cette épigraphe fait
partie du chapitre 30, anatomía (anatomie), et le cha-pitre
30 à la partie 3, cuerpo humano (corps humain).
C’est à dire que le mot esfenoides est défini par les
hyperonymes cuerpo humano (corps humain), ana-tomía
(anatomie), cabeza (tête), nariz (nez) y hueso
(os), qui en même temps servent à définir d’autres
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18. mots voisins ou proches. Nous retrouvons, en défini-tive,
la même définition que dans un dictionnaire se-masiologique:
hueso de la nariz perteneciente a la
anatomía del cuerpo (os du nez appartenant à
l’anatomie du corps).
18
campo semántico 63.07
63.07 dinero, América: plata
- dinero en efectivo, dinero contante
- el que al cobrar se reintegra para ajustar la cuenta: vuelta, América: vuelto
- dineral, dinerada, dineralada, ANT dinarada, doblonada, SAL Y ZAM canchal, CHILE platal, platada, MÉX
billetiza, feria
- dinero suelto, ARG suelto, moneditas, más chico, ARG Y UR chirolas, CHILE Y VEN sencillo, MÉX morralla
- billete · fajo de billetes, ARG fangote, CHILE turro, MÉX Y VEN paca, UR Y VEN faco
- moneda, DESUS argén, argent, ANT cumquibus
COLOQUIAL:
— pasta · cuartos, parné, perras, tela, trigo, lana, oro, plata · peculio, pecunia, pella, viruta · contante y
sonante · pastón, pasta gansa, potosí, ARG toco de guita, fangote de guita, VEN realero
— calderilla, cuatro cuartos, ARG Y CHILE una chaucha, COL lupia
— chatarra, níquel, china, guita, monis, mosca, vil metal, china, chipe, din, luz, moni, monises, morusa,
mosca, numo, talega, ARG Y UR mangos, MÉX lana, feria, varos, VEN reales, cobres, billuyo
— neto: limpio de polvo y paja
— antiguas pesetas: calandrias, calas, candongas, castañas, cucas, chuchas, leandras, leas, lúas, pelas,
15 Atlas léxico de la lengua española
petas, lumas, púas, rubias, las del ala
— antiguos duros: bolos, machacantes, machos, pavos, tejos
— billete: talego, pápiro, sábana, verderón, de los grandes
— sin dinero: a ruche, a dos velas, en blanca, sin blanca, sin un chavo, en las últimas, a la cuarta
pregunta
19. esfenoide
Consulta onomasiológica: Consulta semasiológica:
Nariz, coloquial: napias, trompa, trufa, picota,
narigón, narizota, naricilla, narigueta, nariguilla,
naso
— PARTES: ala o aleta, cornete, caballete, fosas
nasales, orificio nasal o coana, narina, lóbulo,
pituitaria, cornete, silla turca, membrana
pituitaria, ventana
— HUESOS: tabique nasal, etmoide, esfenoide,
vómer
— AÑADIDO EVENTUAL: mucosa, vegetaciones,
mucosidad, moquita, mocarrera, moco o coloquial:
velas
3 CUERPO HUMANO
16 Atlas léxico de la lengua española
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30 Anatomía …
30.02 Cabeza …
- Huesos
Lectura:
Hueso de la nariz,
parte de la cabeza, en
la anatomía del cuerpo
humano
A quoi d’autre peut servir une disposition de mots
à la façon d’un Atlas du lexique? Et bien, dans ce dic-tionnaire
nous pouvons découvrir les frontières entre
les mots, choisir le terme qui nous convient le mieux,
renouveler le mot que nous avons connu et oublié, ou
bien tomber sur un nouveaux terme dont nous igno-rions
l’existence. De même, un locuteur d’Argentine
peut chercher comment on dit pollera (jupe) à Madrid,
et un espagnol chercher comment un argentin dirait
en un periquete.
Quels sont les hispanophones qui savent que «de
ahora para ahorita» veut dire rapidement, sauf les
cubains? Et bien, il est plus difficile de savoir que la
20. même expression serait au Mexique «ya mero», et
dans la République Dominicaine «de una vez…»
Il est certain que la langue écrite, assez homogène,
emploierait le terme adolescencia (adolescence), y
non «edad del pavo» (âge bête), mais à Cuba on pour-rait
dire edad de la punzada, ainsiqu’au Mexique, mais
à El Salvador il faudrait employer «edad del chucho».
De même, argentins, boliviens et uruguayen nomment
“pive” al muchacho (garçon), et à Cuba “chamaco”.
Les espagnols nous ne savons pas ce que veut dire
«agarrar un agua» (prendre une eau en traduction lit-térale).
On pourrait croire qu’il a beaucoup plu, mais
les cubains ne savent pas non plus que la même idée
peut être exprimée à Séville ou Barcelone comme «pil-lar
una tranca» («être rond», en français populaire), et
à Santiago de Chile «entrar agua al bote» ou bien,
avec plus d’humour, «quedar como piojo», littérale-ment
20
«rester comme un pou».
Les langues du monde qui ont le privilège d’avoir
une étude sémantique, idéologique, conceptuelle ou
thématique de leur vocabulaire ne sont pas très nom-breuses.
La langue espagnole, touchée par les listes de
Julio Casares, protégée dans les catalogues de María
21. Moliner, n’était pas décrite de façon conceptuelle
comme dans le Thesaurus de Roget.
Le Atlas léxico de la lengua española est né il y a à
peine un an pour servir comme fichier des idées, clas-seur
des mots de notre patrimoine lexique actif, de
celui qui est connu mais pas employé, et de celui qui a
voyagé dans les vastes domaines de la langue espa-gnole.
Ce recueil doit avoir confiance en lui-même, dans
sa propre structure. Et servir comme répertoire sema-siologique
et aussi, et surtout, comme dictionnaire
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onomasiologique.
J’ai voulu que ce soit un instrument de travail utile
et agréable, généreux à offrir et accueillant à recevoir,
et qu’il rende service aux centaines de millions
d’hispanophones répandus par le monde, et, si cela
est possible, qu’il se prolonge perméable et fortuné à
travers le temps.
Rafael del Moral