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INTRODUCTION
L’évolution exponentielle des activités dans le domaine de la finance islamique en nombre d operateurs et
de volume poussent les directeurs de trésorerie de ces mêmes operateurs à trouver des solutions pour la
gestion des risques inhérents à leurs activités.
En effetles risques liés aux marchessont les mêmes pour les banques conventionnelles que islamiques avec
à la différence près qu’il y a en plus un risque reputationnelle pour les banques islamiques.
Pour ce qui est des risques de marchées les banques conventionnelles ont l’avantage d’avoir à leur
dispositions un panel de produits bien plus fournis pour subvenir à leur besoin de couverture.
En Fi la technique financière n’est pas le seul élément à faire évoluer, le risque Chaariatique est d’autant
plus important que le produit qui sert à la couverture (la fin ne justifie pas le moyen).
Cette contradiction entre le besoin et la charia est une limite que tous les opérateurs ont en tête et c’est ce
qui rend l’évolution de la couverture difficile en FI.
L’utilisation des produits dérivés est courante mais contrairement à leurs homologues conventionnels les
banques islamiques ne peuvent pas recourir à tous les produits comme par exemple les CDS ou autres
Subprime.
Pour qu’il y ait continuation de la FI dans la logique et l’essence même de l’esprit de la charia, des
évolutions de produits sont constant, ceux-ci tendent à faire pérenniser la FI dans le temps pour qu’elle
puisse trouver sa place dans la finance international sansqu’elle ne soit toujours obligée de copier la finance
conventionnelle pour exister.
Nous allons voir quels sont les différents types de risques que supportent les BI et quelles sont les
instruments qui sont les plus utilisés.
Mais tout d’abord nous allons essayer de donner une définition à la couverture de risque
1 QU EST CE QUE LE HEDGING
Les sociétés arabo-musulmanes,de l’Asie à l’Andalousie, n'ont pas attendu l'ère moderne pour apprendre
à vivre avec l'incertitude. Pour ce faire,elles ont développé des comportements, des modes de pensée et
des valeurs morales et éthiques. L'enjeu majeurde la notion de risque ayant émergé à la lumière de la
littérature arabo-musulmane classique est de distinguer deux types de risque:celui qui est lié à l'économie
réelle au service du bien commun et celui qui est lié aux jeux de hasard et à la spéculation. La prise de
risque est encouragée si elle est destinée à servir l’économie productive qui profite à tous. Elle est, en
revanche,prohibée si elle alimente un jeu dans lequel ce qui est gagné par l'un, est obtenu aux dépens de
l'autre. L'enjeu dépasse donc la simple question du calcul probabiliste de l’incertitude.
Adoptant une posture descriptive et explicative, certains jurisconsultes musulmans classiques soulignent
que toute activité économique comporte des risques. Ce qui revient à considérer le risque comme une
menace et une opportunité. Dans ses "Pensées",l’historien et juriste damasquin du XIIe
siècle Ibn al-Jawzi
(1114-1201) (1999, p. 214) souligne que l'homme "dans sa quête de richesse a recours aux risques,aux
voyageset aux efforts exceptionnels". Dans un Traité sur la gouvernance (1978, p. 43), il est plus précis:
"Ne vois-tu pas que le profit est récolté à traversle voyage en mer en dépit du risque encouru […] Si le
commerçant est sauvé des péripéties de la mer […] nul ne pourrait le concurrencer dans cette vertu". A
travers cette formulation, l'auteur distingue clairement entre le danger (une menace à laquelle s'expose le
marchand) et le risque (la chance de ne pas acheminer intacte sa marchandise ou de s'en sortir sain et sauf).
Sans cette distinction conceptuelle explicite ou tacite, les marchands ne s’aventureraient pas en terre
lointaine pour faire du commerce et trouver des solutions à faible risque. Une lettre expédiée, sous le règne
musulman au VIIe
siècle, par un négociant itinérant révèle l'existence d’un réseau commercial et financier
pour transférer les fonds d'une place à l'autre par simple écriture, sans courir les risques d'un transport sur
une longue distance (Ragheb, 1988, p. 26).
2 LES DIFFERENTS TYPES DE RISQUES
Comme nous venons de le voir plus haut le risque a toujours été un facteur inhérent a la FI, cependant
aujourd’hui les acteurs de la FI ne peuvent pas s’autoriser de courir de grand risque avec l’argent de leur
dépositaires bien que l’activité commerciale suppose le partage des pertes et profit et donc de partager le
risque.
Le terme de couverture est généralement utilisé dans le sens de minimiser l’exposition au risque. Bien qu’il
y ait une différence entre la couverture de risque et l’assurance.
Il est admis que l’intermédiation financière consiste à gérer les risques au lieu de les éviter.
Voici ci-dessus une ventilation des risques de marché des principaux contrats islamiques
La particularité des contrats islamiques est qu’ils peuvent être soumis à plusieurs types de risques suivant
le contrat.
Le tableau suivant est une matrice des types de risques qui peuvent toucher les différents contrats
islamiques.
Nous pouvons voir que certains contrats de par leur exposition a tous les risques comme la Murabaha
peuvent être plus sujet a de la couverture à cause de la juxtaposition des risques encourus.
Aussi, les investisseurs sont conscients de la première règle du jeu : (qui ne risque rien n’a rien) (Bernstein
1996).
Bien que les investisseurs soient prêts à courir le risque de gagner ou de perdre de l’argent à travers leurs
différents types d’investissement, il y a pour calculer ce risque plusieurs manières.
3 MODELES D’EVALUATION DES RIQUES
Nous pouvons dire qu’il y a plusieurs manières d’évaluer ce risque
-modelé statique : position constante, seuls les conditions de marché et les prix des actifs varient.
-modelé dynamique : basé sur différents scenarios que cela peut inclure
●les conditions de marché et le prix des actifs
●la stratégie d’investissement et de réinvestissement et les positions détenues au
cours du temps
●le comportement des contreparties (clients) qui doit normalement évoluer en fonction des
conditions de marché et des prix
-modèle VAR pour les produits financiers islamiques
●cela veut dire : Value at Risque
●les différents modèles de VAR s’appliquent aux produits et instruments islamiques
●limitation : données historiques peuvent être rares pour certains produits cotés mais peu
liquide(SUKUK)
-méthodes d’évaluation des risques de marché :
●la simulation Historique : le calcul peut être simple mais les données empiriques peuvent
manquer pour faire des calculs viables.
●variance_co_variance paramétrique : c’est facile à implémenter mais nécessite une
matrice de variance-co-variance
●méthode Monte Carlo : faite pour les risques complexes et non linéaires mais complexe à
mettre en place et dépend des données historiques et de la matrice de variance-co-variance
●méthode de back-testing et de stress-testing
Toutes ces méthodesnécessitentdes données pour pouvoir calculer la sensibilité ou la volatilité d’un produit
par rapport à son marché ou son benchmark si celui-ci existe, mais malheureusement toutes ces données ne
sont pas existantes depuis longtemps et les différents régulateurs pour avoir un marché islamique viable,
tendent vers une transparence des données pour les investisseurs.
Des indices et des benchmark existent avec des cotations en continue cela permet d’avoir des données en
temps réels pour toute la gestion des risques chez les banques islamiques, les assureurs et les sociétés
d’investissements.
Le défià relever estd’utiliser des instruments de couverture qui peuvent tirer des avantagesdes répartitions
des risques sans pour autant être dues au hasard.
C’est à dire que ces instruments doivent être intègres à des activités réelles.
Pour arriver à cette solution de gestion des aléas et risques il existe plusieurs types de stratégies de
couvertures :
-la couverture économique
-alignement actif –passif
-la couverture naturelle
-la couverture dynamique
-la couverture coopérative
-la couverture contractuelle
-la couverture mutuelle bilatérale
-la couverture par une tierce partie
2 LES STRATEGIES DE COUVERTURES
LA COUVERTURE ECONOMIQUE
Cette stratégie émane du gestionnaire du risque indépendamment des autres agents pour obtenir la
couverture souhaitée.
L’exemple le plus courant et le plus ancien consiste à diversifie les investissements.
Selon Berstein <les investisseurs diversifient leur investissements par ce que celle-ci constitue la meilleure
arme contre la variation du rendement>.
Cette stratégie est essentielle elle peut être utilisée seule ou avec d’autres stratégies, elle permet la
diversification d’un portefeuille, la diminution de la volatilité et l’optimisation du rendement.
Elle est utilisée contre plusieurs types de risque dans des portefeuilles généralistes :
-risque de marche
-risque de liquidité
-risque de contreparties…..
ALIGNEMENT ACTIF-PASSIF
Cette asymétrie entre revenus et couts ou entre actifs et passifs constitue une source importante de risque,
notamment pour le risque de liquidité.
Les banques conventionnelles jouent de cette asymétrie en empruntant à court terme et en prêtant à long
terme.
Les produits dérivés servent à aligner les deux positions.
Les BI ont une structure actif-passif nettement plus équilibrée mais ne peuvent pas utiliser les produits
dérivés conventionnels pour gérer leur ALM.
La structure des bilans des BI tend vers un équilibre des actifs – passif.
LA COUVERTURE NATURELLE
La couverture naturelle est le fait d’ajuster les actifs et les passifs, en modifiant ou la taille ou la nature de
l’actif etou du passif pour réduire le risque.
Cette gestion se fait sans utilisation de produits dérivés, et se fait dans le système conventionnel ou
islamique.
Elle évite essentiellement le cout lié à la couverture.
Parexemple la banque Scandinavian Bank Group a reconstitué son capital en 4 monnaies au lieu de la seule
livre steerling pour couvrir ses positions de change lié à ses actifs commerciaux sans avoir à utiliser des
instruments de couverture.
LA COUVERTURE DYNAMIQUE
Elle est aussi appelé stratégie en delta ou delta Hedging.
Elle consiste à reproduire les gains d’un produit dérivé donné en n’utilisant que le titre sous-jacent.
Cette théorie dans un, marché complet, permet à un investisseur de trouver un portefeuille qui rapporte le
même gain que le produit dérivé à l’échéance sans procéder à un autre paiement autre que le paiement
initial.
Mais cette stratégie est controversée car elle n’implique pas les limitations, les couts de transactions et le
fait que le marché soit incomplet.
LA COUVERTURE COOPERRATIVE
C’est une stratégie qui vise à créer par des opérateurs quiont le même but de couverture,un fond à but non
lucratif pour mutualiser leur risque.
Les accords entres les différents opérateurs sont assez flexibles et peuvent s’adapter à toutes sortes de
risques.
Lesgains et les pertesfinanciers sont transférésversle fond, les excédentssont retenus pour payer les pertes
à venir éventuelles, et les déficits initiaux sont couverts par les fonds propre apportes par les membres du
fond.
Il faut que les différents operateurs n’aient pas de corrélation dans leurs positions pour une mutualisation
des risques idéals.
LA COUVERTURE MUTUELLE BILATERALE
C’est un contrat entre la banque et son client, comme les intérêts sont opposés cela consiste à soulager les
différentes parties en fonction de la situation de taux si on part du principe que le contrat Murabaha est un
contrat de taux mais charia.
En fonction du taux le client rembourse plus ou moins vite avec des échéances plus ou moins importantes.
Le cash que le client paie en plus réduit son prêt d’autant, la banque elle l’utilise quand le taux lui sera plus
favorable, et dans le cas contraire quand le taux est supérieur le client paie moins mais la banque est sûr
d’avoir des remboursements à plus longs terme.
C’est un contrat modulable qui ne remet pas en cause le montant de la dette mais juste le montant des
remboursements.
LA COUVERTURE CONTRACTUELLE
Cette stratégie met l’accent sur les instruments contractuels à but lucratifs. Les dérivés, comme
précédemment vu sont incompatibles avec la FI .il faut pout que ces instruments soient valables point de
vu charia qu’ils assurent la propriété, la gestion du risque et la finance du sous-jacent.
LA COUVERTURE PAR UNE TIERCE PARTIE
C’est un moyen de couvrir ses pertes par un tiers.
Si nous prenons par exemple une Musharaka
-en premier lieu l’investisseur fournit le capital à la société dont il devient actionnaire
-ce même investisseur vend sa participation à un tiers (une société d’assurance takaful par
exemple) à un prix diffère égal au montant du capital investit
Cette vente (BaiAjil) protège partiellement l’investissement, la partie restante du capital non vendue permet
à l’investisseur de participer aux bénéfices de la société.
La partie tierce a du coup une participation dans la même société sans avancer d’argent et avec un markup
modéré.
Pour la société il n y a pas de transformation du capital en dette et la tierce partie reste en Musharaka.
Pour faire un parallèle entre la gestion des risques en FI et finance conventionnelle on peut dire que la
typologie des risques, l’analyse et la mesure de ces mêmes risques sont identiques.
Par contre ce qui est diffèrent ce sont les méthodes de couverture en FI il n y a pas d’utilisation de produits
dérivés (options, future ….),il y a le principe de partage des risques entre les deux contreparties etla gestion
se fait par micro couverture par contrat et non en macro couverture.
Pour résumer voici un tableau qui reprend l’ensemble non exhaustif des instruments de gestion des risques
en FI.
4 LES PRODUITS DERVES
LES PRODUITS DERIVES CONVENTIONNELS
Dans cette section, nous allons examiner la validité de différents produits dérivés basiques conçus par la
finance conventionnelle, et qui sont en l’occurrence les futures, les options et les swaps.
Lesfutures: Dansla plupart descas,les détenteursde ce type de contrat ne possèdent pas l’actif sous-jacent,
et utilisent les futures pour des raisons purement spéculatives. En outre, il n’est pas permis dans la charia
d’effectuer des ventes et des achats dans le futur.
Les options: les options sont permises par la charia, mais il n’est pas permis de les vendre ou les acheter.
Elles doivent être établies entre seulement deux parties, et sont de ce fait non vendables, comme c’est le
cas des options conventionnelles.
Les swaps:Parmiles principes de la charia, il n’est pas permis de lier deux opérations financières. En effet,
dans un contrat swap,il y a deux opérations liées entre elles qui se réalisent : vente au comptant de la devise
nationale et achat à terme de la devise étrangère en contrepartie du montant de la devise nationale vendue
et au taux de change convenu d’avance.
Le fait est que ces instruments sont illicites dans l’islam, et de ce fait non utilisable par certaines entreprises
qui veulent respecter la charia islamique, a pour effet d’affecter négativement la compétitivité des
entreprises islamiques. En effet, ces produits dérivés ont pour but de protéger l’entreprise contre les
différents risques : risque de change,risque de défaut de livraison des biens, etc. D’où,ces instruments sont
extrêmement important pour protéger l’entreprise contre ces risques et lui permet de se concentrer sur son
cœur de métier au lieu de consacrer ses efforts à la gestion des risques par le biais d’un suivi quotidien des
différents cours : celui des matières premières ou des devises étrangères.
Consciente des retombées négatives que peut engendrer le non emploi de ces techniques financières, la
religion musulmane a permis certaines techniques que nous allons présenter : bai-al –salam, Istisna, Arbun
et Istijrar.
LES PRODUITS DERIVES ISLAMIQUES
●BAI SALAM
C’est un type de contrat particulier en islam, puisqu’il fait exception du fait qu’il permet le paiement au
comptant de marchandises qui seraient livrées ultérieurement C’est un contrat donc qui concerne des
produits ou marchandisesnon existantes au moment de la rédaction du contrat (ou aumoment du paiement),
ce qui constitue une exception vu que ce type de contrat (où le paiement et la livraison ne se font pas au
même instant) est normalement illicite dans l’islam. Seulement, cette forme de contrat particulière est licite
étant donné qu’elle existait avant l’islam et a été rendu licite par l’islam par la suite et qu’elle est bénéfique
pour l’agriculteur et l’acheteur.
Ce contrat est une vente à terme ou Forward sale
Comme le prix doit être payé par avance et que la qualité, la quantité ainsi que la date et le lieu de livraison
doivent être spécifié ce contrat avec ses spécifications permet de couvrir un risque prix pour le vendeur et
pour l’acheteur permet de couvrir ce même risque.
Bien que l’acheteur soit couvert par le contrat sur la quantité il en incombe au fabricant ou au vendeur
d’assumer ce risque de quantité et de qualité.
●ISTISNAA
En s’inspirant du contrat salam présenté ci-dessus, les juristes religieux ont approuvé l’utilisation d’un
contrat similaire, mais généralement applicable à desbiens industriels ou desprojets d’infrastructures : c’est
le contrat d’Istisna. Ce contrat est entre l’acheteur, celui qui apporte les fonds nécessaires à la fabrication
du bien commandé, et le vendeur, celui qui fabrique l’objet du contrat en se servant des fonds apportés au
préalable par l’acheteur pour financer la fabrication dudit bien.
Bien que similaire au contrat salam, le contrat Istisna diffère sur plusieurs points
- Le paiement : peut-être étalé sur plusieurs phases, au fur et à mesure que la construction du bien avance,
contrairement au contrat salam où le paiement est fait une seule fois, au moment où le contrat soit effectif.
- Date de livraison : étantexplicite et nécessairementmentionné dans le contrat salam,elle peut ne pasl’être
dans le contrat Istisna.
- La nature des biens : l’objet du contrat salam est des biens fongibles (c'est-à-dire consommables par
l’usage et ayantdesremplaçants identiques, comme l’argent, les denrées,etc…),tandis que le contrat Istisna
comporte généralement sur des biens non fongibles (comme des chemins de fer, les logements, etc…).
Ce contrat par sa nature, n’est pas communément utilisé par les financiers pour des raisons de gestion de
risque.
Pour pallier aux différents risques il existe des variations à ce contrat
-Value-based Salam : la quantité est ajusté à la date d’échéance pour tenir compte de l’évolution
du prix, on détermine la valeur et non la quantité à l’échéance,les deux parties sont ainsi couvertes
contre les fluctuations du marché.
-Parallel Salam : l’acheteurpeut vendre un nouveau contrat Salam avec les mêmes caractéristiques
à une autre contrepartie
-Salam Hybride se compose d’une partie Value Based et une autre Quantity based pour permettre
une couverture du capital et permettre en même temps un rendement lié au marché.
●ARBUN
Le concept de Arbun (vente avec versement d’arrhes) présente des caractéristiques très similaires aux calls
avec des conditions non-contraignantes pour l'acheteur, mais pour le vendeur, de l'opinion des juristes tant
classiques que contemporains.
L’Arbun est un contrat qui permet à l’acheteur d’un bien de verser un acompte (prime) avant d'en prendre
livraison. Si la vente est menée à bien, cet acompte est déduit du prix final du bien. Dans le cas contraire,
il est cédé au vendeur à titre de don.
Cette pratique était interdite par les juristes classiques pour desraisons de tradition prophétique et de Gharar
puisqu'aucun délai précis n'est fixé pour compenser le vendeur, qui ne devrait pas avoir à attendre
indéfiniment pour que l'acheteur exécute la vente.
Il existe une différence juridique mineure entre un call américaine et une vente avec versement d’acompte,
mais celle-ci n’est généralement pas prise en considération dans le cadre de transactions reposant sur un
contrat Arbun.
Cette différence tient au paiement final lors de l’exercice de l’option, versé à l’émetteur du call, qui exclut
la prime, déduite du prix total. En général, le « dépôt » attaché à un Arbun peut différer significativement
en valeur de la prime versée au titre d’une option conventionnelle équivalente.
●WAAD
Cela désigne la promesse en arabe, c’est une promesse de vente ou d’achat qui est déclaré de façon
unilatérale et qui est pénalisante.
Ce contrat de par sa nature restrictive n’est pas utilisé seul mais généralement avec d autre produits plus
complexes, comme par exemple avec une Murabaha.
L’AAOIFI a étendu l’application du Wa ‘ad aux transactions de change, suggérant la possibilité d’un usage
plus large de ce contrat. le Wa ‘ad pourrait accroître la flexibilité des contrats islamiques tant que la
transaction dans son essence estconforme à la Shari’a. Il pourrait par exemple être utilisé dans le cadre d'un
contrat d'option ou de swap.
Acheteur
Potentiel
Vendeur
Potentiel
Paiement avance 300 à t
Paiement reste 10.700 à t+1
Contre Livraison
t+1 soitsoit
soitsoit désistement
Perte avance 300
Prix spot estimé t+1
= 10.500
Prix convenu 11.000
NB : revente urbun illicite  détachement actif sous-jacent  conversion en actif monétaire
Acheteur
Potentiel
Marché Spot
Banque
t Compromis Vente 11.000
avec Urbun 300 Placement 300
donc
Profit additionnel
Achat à t+1
10.500 Gain 500
Eventuellement
Couverture risque
Par un urbun
1
2
1
2
t Promesse achat 10.000 à t+1
1 Acheteur
Potentiel
Vendeur
Potentiel
t+1
2
Si Prix spot 11.000 > 10.000Si Prix spot 9.000 < 10.000
Vendeur n’exécute pas le waad d’achat
Vend sur le marché au prix spot de 11.000
Vendeur exécute le waad d’achat
Oblige l’acheteur à acheter à 10.000
plus cher que le prix du marché (9.000 )
t paiement prime d’option 100
Prix spot estimé t+1
= 10.500
WAAD based Murabaha :
Vente à terme et à crédit 10.00010.000 à t+1
1 (A)
Acheteur
Emprunteur
(P) Propriétaire
Vendeur & Prêteur
t+1
2 CAS
Si Prix spot 11.000 > Prix mourabaha 10.000Si Prix spot 9.000 < Prix mourabaha 10.000
L’acheteur (A) n’exécute pas le waad du tiers (T)
Vend sur le marché au prix spot de 11.000
Rembourse le propriètaire (P) 10.000
et gagne 1.000
NB : le tiers (T) n’exécute pas bien sur le waad de reprise de (P)
car (T) n’a pas été finalement obligé d’acheter le bien de (A)
L’acheteur (A) exécute le waad du tiers (T)
Oblige le tiers (T) à lui acheter le bien à 10.000
Le tiers (T) exécute aussi le waad du Propriétaire (P)
Oblige le propriétaire (P) à reprendre son propre bien à 10.000
NB : Personne n’a rien gagné ni rien perdu
(T) Tiers
simple chambre de
compensation à somme nulle
2
3
4
t+1 : Paiement 10.00010.000 contre livraison
Achète de (T)
un waad d’achat 10.00010.000
à t+1
(Revente du bien acheté)
Prix spot estimé pour t+1 = 10.500Achète de (P)
un autre waad d’achat 10.00010.000
à t+1
(Reprise de son propre bien)
Achète à crédit
Puis Vend à terme
Espérant un bénéfice
Sans subir de perte
●Profit Rate Swap
De façon générale, les swaps sont jugés illicites au motif que l’échange de cash flows prédispose au riba1
.
En lieu et place, les IFI utilisent des contrats Murabaha court terme renouvelables sur une marchandise
contre des contrats Murabaha à long terme de même nature sur le mode de l’arbitrage comptant/à terme.
Il s’agit des Profit-Rate Swaps (ou PRS, qui sont des swaps de taux islamiques) :
Les PRS permettent de couvrir le risque de taux et de change des contrats Murabaha.
Mourabaha CT
Renouvelable sur une Marchandise
Mourabaha LT
Même nature
Echange : Mode d’arbitrage Comptant / A terme
Profit Rate Swap
●cross currency swap
Le CCS permet par exemple a un exportateur ou un acheteur dans une devise qui n’est pas la sienne de
pouvoir couvrir son risque de change et de recevoir à terme le produit de sa vente en sa monnaie local .
Une fois la contrepartie dans la bonne monnaie faite le contrat se fait en composition de deux Murabaha
entre les différentes parties.
Voici un schéma de CCS
Tableau récapitulatif des produits dérivés islamique
Salam Vente avec paiement anticipé et livraison différée
Istisnaa Fabrication sur commande avec paiement échelonné
Salam Vente avec paiement anticipé et livraison différée
Istisnaa Fabrication sur commande avec paiement échelonné
Urbun Promesse d’achat ou vente à terme /versement d’arrhes
Waad Promesse unilatérale irrévocable d’achat ou de vente
Khiyar al-shart Option de stipulation : droit d’annulation /une période
Khiyar al-tayeen Option de choix : 1 article parmi une variété d’un objet
Urbun Promesse d’achat ou vente à terme /versement d’arrhes
Waad Promesse unilatérale irrévocable d’achat ou de vente
Khiyar al-shart Option de stipulation : droit d’annulation /une période
Khiyar al-tayeen Option de choix : 1 article parmi une variété d’un objet
Istijrar Mourabaha MP + option fixation prix par intervalle
Mourajaha Swap de devise : Qard Hassan parallèle de 2 devises
Mouadalatou arbah Profit Rate Swap : échange de mourabah CT par LT
Istijrar Mourabaha MP + option fixation prix par intervalle
Mourajaha Swap de devise : Qard Hassan parallèle de 2 devises
Mouadalatou arbah Profit Rate Swap : échange de mourabah CT par LT
Bai al-uhda Reprise du bien vendu si restitution du prix
Bai al-wafa Bai al-uhda mais avec mise en gage « Rahn »
Bai al-istighlal Vente Propriété + location (usufruit) du bien vendu
Bai al-uhda Reprise du bien vendu si restitution du prix
Bai al-wafa Bai al-uhda mais avec mise en gage « Rahn »
Bai al-istighlal Vente Propriété + location (usufruit) du bien vendu
Tawaruq Reverse mourabaha sur le même bien /un tiers
Bai al-ina Buy Back : double vente avec ou sans tiers
Bai al-dain Dérivés de crédit : Vente de dette
Illicite
CONCLUSION
Bien que comme nous venons de le voir, différentes stratégies et différents produits existent pour faire la
couverture des positions des différents contrats en FI.
Il y a d une part desproduits qui ne sont pas acceptés partoutes les écolesde penséescomme le TAWARUK
ou la MURABAHA inversée, BAI AL INA ou BAI AL DAIN.
Et d’autres produits qui sont le fruit d’études et de recherche comme le MOURAJAHA ou l’ISTIJRAR.
L’avantage pour ainsi dire de la FI par rapport à la finance conventionnelle est que la marge de manœuvre
dans le domaine du recherche et développement est importante ce qui permet d’avoir une vision optimiste
au développement de la FI.
Pour ce faire différents comités comme AAOIFI est là pour mettre un cadre générale à la FI, en tentant de
mettre des règles que tous les acteurs doivent suivre pour ainsi donner une orientation légale et normative
qui obligerai tous les acteurs de la FI à suivre ces mêmes règles prudentiels.
D’autresacteurscomme IFSB etle IIFM tentent de faire la même approche mais plus encréssurles marchés
notamment en Malaisie ou les banques sont les plus créatives.
L’approche Chaariatique elle aussi pose un problème à cause des différentes écoles de pensées, quand un
produit fait l’unanimité entre tous schofars force est de constater que ce produit est directement utilisé par
les acteurs et a des couts de mise en œuvre moindre.
Quand les différentes recherches,certifications et mise en œuvre de tous les produits seront de nature à
concurrencer la mise en place des produits conventionnels alors à ce moment la FI aura l’élan nécessaire
pour un développement certain et durable.

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Hedging en finance islamique

  • 1. INTRODUCTION L’évolution exponentielle des activités dans le domaine de la finance islamique en nombre d operateurs et de volume poussent les directeurs de trésorerie de ces mêmes operateurs à trouver des solutions pour la gestion des risques inhérents à leurs activités. En effetles risques liés aux marchessont les mêmes pour les banques conventionnelles que islamiques avec à la différence près qu’il y a en plus un risque reputationnelle pour les banques islamiques. Pour ce qui est des risques de marchées les banques conventionnelles ont l’avantage d’avoir à leur dispositions un panel de produits bien plus fournis pour subvenir à leur besoin de couverture. En Fi la technique financière n’est pas le seul élément à faire évoluer, le risque Chaariatique est d’autant plus important que le produit qui sert à la couverture (la fin ne justifie pas le moyen). Cette contradiction entre le besoin et la charia est une limite que tous les opérateurs ont en tête et c’est ce qui rend l’évolution de la couverture difficile en FI. L’utilisation des produits dérivés est courante mais contrairement à leurs homologues conventionnels les banques islamiques ne peuvent pas recourir à tous les produits comme par exemple les CDS ou autres Subprime. Pour qu’il y ait continuation de la FI dans la logique et l’essence même de l’esprit de la charia, des évolutions de produits sont constant, ceux-ci tendent à faire pérenniser la FI dans le temps pour qu’elle puisse trouver sa place dans la finance international sansqu’elle ne soit toujours obligée de copier la finance conventionnelle pour exister. Nous allons voir quels sont les différents types de risques que supportent les BI et quelles sont les instruments qui sont les plus utilisés. Mais tout d’abord nous allons essayer de donner une définition à la couverture de risque 1 QU EST CE QUE LE HEDGING Les sociétés arabo-musulmanes,de l’Asie à l’Andalousie, n'ont pas attendu l'ère moderne pour apprendre à vivre avec l'incertitude. Pour ce faire,elles ont développé des comportements, des modes de pensée et des valeurs morales et éthiques. L'enjeu majeurde la notion de risque ayant émergé à la lumière de la littérature arabo-musulmane classique est de distinguer deux types de risque:celui qui est lié à l'économie réelle au service du bien commun et celui qui est lié aux jeux de hasard et à la spéculation. La prise de risque est encouragée si elle est destinée à servir l’économie productive qui profite à tous. Elle est, en
  • 2. revanche,prohibée si elle alimente un jeu dans lequel ce qui est gagné par l'un, est obtenu aux dépens de l'autre. L'enjeu dépasse donc la simple question du calcul probabiliste de l’incertitude. Adoptant une posture descriptive et explicative, certains jurisconsultes musulmans classiques soulignent que toute activité économique comporte des risques. Ce qui revient à considérer le risque comme une menace et une opportunité. Dans ses "Pensées",l’historien et juriste damasquin du XIIe siècle Ibn al-Jawzi (1114-1201) (1999, p. 214) souligne que l'homme "dans sa quête de richesse a recours aux risques,aux voyageset aux efforts exceptionnels". Dans un Traité sur la gouvernance (1978, p. 43), il est plus précis: "Ne vois-tu pas que le profit est récolté à traversle voyage en mer en dépit du risque encouru […] Si le commerçant est sauvé des péripéties de la mer […] nul ne pourrait le concurrencer dans cette vertu". A travers cette formulation, l'auteur distingue clairement entre le danger (une menace à laquelle s'expose le marchand) et le risque (la chance de ne pas acheminer intacte sa marchandise ou de s'en sortir sain et sauf). Sans cette distinction conceptuelle explicite ou tacite, les marchands ne s’aventureraient pas en terre lointaine pour faire du commerce et trouver des solutions à faible risque. Une lettre expédiée, sous le règne musulman au VIIe siècle, par un négociant itinérant révèle l'existence d’un réseau commercial et financier pour transférer les fonds d'une place à l'autre par simple écriture, sans courir les risques d'un transport sur une longue distance (Ragheb, 1988, p. 26). 2 LES DIFFERENTS TYPES DE RISQUES Comme nous venons de le voir plus haut le risque a toujours été un facteur inhérent a la FI, cependant aujourd’hui les acteurs de la FI ne peuvent pas s’autoriser de courir de grand risque avec l’argent de leur dépositaires bien que l’activité commerciale suppose le partage des pertes et profit et donc de partager le risque. Le terme de couverture est généralement utilisé dans le sens de minimiser l’exposition au risque. Bien qu’il y ait une différence entre la couverture de risque et l’assurance. Il est admis que l’intermédiation financière consiste à gérer les risques au lieu de les éviter. Voici ci-dessus une ventilation des risques de marché des principaux contrats islamiques
  • 3. La particularité des contrats islamiques est qu’ils peuvent être soumis à plusieurs types de risques suivant le contrat. Le tableau suivant est une matrice des types de risques qui peuvent toucher les différents contrats islamiques. Nous pouvons voir que certains contrats de par leur exposition a tous les risques comme la Murabaha peuvent être plus sujet a de la couverture à cause de la juxtaposition des risques encourus. Aussi, les investisseurs sont conscients de la première règle du jeu : (qui ne risque rien n’a rien) (Bernstein 1996). Bien que les investisseurs soient prêts à courir le risque de gagner ou de perdre de l’argent à travers leurs différents types d’investissement, il y a pour calculer ce risque plusieurs manières.
  • 4. 3 MODELES D’EVALUATION DES RIQUES Nous pouvons dire qu’il y a plusieurs manières d’évaluer ce risque -modelé statique : position constante, seuls les conditions de marché et les prix des actifs varient. -modelé dynamique : basé sur différents scenarios que cela peut inclure ●les conditions de marché et le prix des actifs ●la stratégie d’investissement et de réinvestissement et les positions détenues au cours du temps ●le comportement des contreparties (clients) qui doit normalement évoluer en fonction des conditions de marché et des prix -modèle VAR pour les produits financiers islamiques ●cela veut dire : Value at Risque ●les différents modèles de VAR s’appliquent aux produits et instruments islamiques ●limitation : données historiques peuvent être rares pour certains produits cotés mais peu liquide(SUKUK) -méthodes d’évaluation des risques de marché : ●la simulation Historique : le calcul peut être simple mais les données empiriques peuvent manquer pour faire des calculs viables. ●variance_co_variance paramétrique : c’est facile à implémenter mais nécessite une matrice de variance-co-variance ●méthode Monte Carlo : faite pour les risques complexes et non linéaires mais complexe à mettre en place et dépend des données historiques et de la matrice de variance-co-variance ●méthode de back-testing et de stress-testing Toutes ces méthodesnécessitentdes données pour pouvoir calculer la sensibilité ou la volatilité d’un produit par rapport à son marché ou son benchmark si celui-ci existe, mais malheureusement toutes ces données ne sont pas existantes depuis longtemps et les différents régulateurs pour avoir un marché islamique viable, tendent vers une transparence des données pour les investisseurs. Des indices et des benchmark existent avec des cotations en continue cela permet d’avoir des données en temps réels pour toute la gestion des risques chez les banques islamiques, les assureurs et les sociétés d’investissements. Le défià relever estd’utiliser des instruments de couverture qui peuvent tirer des avantagesdes répartitions des risques sans pour autant être dues au hasard. C’est à dire que ces instruments doivent être intègres à des activités réelles. Pour arriver à cette solution de gestion des aléas et risques il existe plusieurs types de stratégies de couvertures : -la couverture économique -alignement actif –passif -la couverture naturelle -la couverture dynamique -la couverture coopérative
  • 5. -la couverture contractuelle -la couverture mutuelle bilatérale -la couverture par une tierce partie 2 LES STRATEGIES DE COUVERTURES LA COUVERTURE ECONOMIQUE Cette stratégie émane du gestionnaire du risque indépendamment des autres agents pour obtenir la couverture souhaitée. L’exemple le plus courant et le plus ancien consiste à diversifie les investissements. Selon Berstein <les investisseurs diversifient leur investissements par ce que celle-ci constitue la meilleure arme contre la variation du rendement>. Cette stratégie est essentielle elle peut être utilisée seule ou avec d’autres stratégies, elle permet la diversification d’un portefeuille, la diminution de la volatilité et l’optimisation du rendement. Elle est utilisée contre plusieurs types de risque dans des portefeuilles généralistes : -risque de marche -risque de liquidité -risque de contreparties….. ALIGNEMENT ACTIF-PASSIF Cette asymétrie entre revenus et couts ou entre actifs et passifs constitue une source importante de risque, notamment pour le risque de liquidité. Les banques conventionnelles jouent de cette asymétrie en empruntant à court terme et en prêtant à long terme. Les produits dérivés servent à aligner les deux positions. Les BI ont une structure actif-passif nettement plus équilibrée mais ne peuvent pas utiliser les produits dérivés conventionnels pour gérer leur ALM. La structure des bilans des BI tend vers un équilibre des actifs – passif. LA COUVERTURE NATURELLE La couverture naturelle est le fait d’ajuster les actifs et les passifs, en modifiant ou la taille ou la nature de l’actif etou du passif pour réduire le risque. Cette gestion se fait sans utilisation de produits dérivés, et se fait dans le système conventionnel ou
  • 6. islamique. Elle évite essentiellement le cout lié à la couverture. Parexemple la banque Scandinavian Bank Group a reconstitué son capital en 4 monnaies au lieu de la seule livre steerling pour couvrir ses positions de change lié à ses actifs commerciaux sans avoir à utiliser des instruments de couverture. LA COUVERTURE DYNAMIQUE Elle est aussi appelé stratégie en delta ou delta Hedging. Elle consiste à reproduire les gains d’un produit dérivé donné en n’utilisant que le titre sous-jacent. Cette théorie dans un, marché complet, permet à un investisseur de trouver un portefeuille qui rapporte le même gain que le produit dérivé à l’échéance sans procéder à un autre paiement autre que le paiement initial. Mais cette stratégie est controversée car elle n’implique pas les limitations, les couts de transactions et le fait que le marché soit incomplet. LA COUVERTURE COOPERRATIVE C’est une stratégie qui vise à créer par des opérateurs quiont le même but de couverture,un fond à but non lucratif pour mutualiser leur risque. Les accords entres les différents opérateurs sont assez flexibles et peuvent s’adapter à toutes sortes de risques. Lesgains et les pertesfinanciers sont transférésversle fond, les excédentssont retenus pour payer les pertes à venir éventuelles, et les déficits initiaux sont couverts par les fonds propre apportes par les membres du fond. Il faut que les différents operateurs n’aient pas de corrélation dans leurs positions pour une mutualisation des risques idéals. LA COUVERTURE MUTUELLE BILATERALE C’est un contrat entre la banque et son client, comme les intérêts sont opposés cela consiste à soulager les différentes parties en fonction de la situation de taux si on part du principe que le contrat Murabaha est un contrat de taux mais charia.
  • 7. En fonction du taux le client rembourse plus ou moins vite avec des échéances plus ou moins importantes. Le cash que le client paie en plus réduit son prêt d’autant, la banque elle l’utilise quand le taux lui sera plus favorable, et dans le cas contraire quand le taux est supérieur le client paie moins mais la banque est sûr d’avoir des remboursements à plus longs terme. C’est un contrat modulable qui ne remet pas en cause le montant de la dette mais juste le montant des remboursements. LA COUVERTURE CONTRACTUELLE Cette stratégie met l’accent sur les instruments contractuels à but lucratifs. Les dérivés, comme précédemment vu sont incompatibles avec la FI .il faut pout que ces instruments soient valables point de vu charia qu’ils assurent la propriété, la gestion du risque et la finance du sous-jacent. LA COUVERTURE PAR UNE TIERCE PARTIE C’est un moyen de couvrir ses pertes par un tiers. Si nous prenons par exemple une Musharaka -en premier lieu l’investisseur fournit le capital à la société dont il devient actionnaire -ce même investisseur vend sa participation à un tiers (une société d’assurance takaful par exemple) à un prix diffère égal au montant du capital investit Cette vente (BaiAjil) protège partiellement l’investissement, la partie restante du capital non vendue permet à l’investisseur de participer aux bénéfices de la société. La partie tierce a du coup une participation dans la même société sans avancer d’argent et avec un markup modéré. Pour la société il n y a pas de transformation du capital en dette et la tierce partie reste en Musharaka. Pour faire un parallèle entre la gestion des risques en FI et finance conventionnelle on peut dire que la typologie des risques, l’analyse et la mesure de ces mêmes risques sont identiques. Par contre ce qui est diffèrent ce sont les méthodes de couverture en FI il n y a pas d’utilisation de produits dérivés (options, future ….),il y a le principe de partage des risques entre les deux contreparties etla gestion se fait par micro couverture par contrat et non en macro couverture. Pour résumer voici un tableau qui reprend l’ensemble non exhaustif des instruments de gestion des risques en FI.
  • 8. 4 LES PRODUITS DERVES LES PRODUITS DERIVES CONVENTIONNELS Dans cette section, nous allons examiner la validité de différents produits dérivés basiques conçus par la finance conventionnelle, et qui sont en l’occurrence les futures, les options et les swaps. Lesfutures: Dansla plupart descas,les détenteursde ce type de contrat ne possèdent pas l’actif sous-jacent, et utilisent les futures pour des raisons purement spéculatives. En outre, il n’est pas permis dans la charia d’effectuer des ventes et des achats dans le futur. Les options: les options sont permises par la charia, mais il n’est pas permis de les vendre ou les acheter. Elles doivent être établies entre seulement deux parties, et sont de ce fait non vendables, comme c’est le cas des options conventionnelles. Les swaps:Parmiles principes de la charia, il n’est pas permis de lier deux opérations financières. En effet, dans un contrat swap,il y a deux opérations liées entre elles qui se réalisent : vente au comptant de la devise nationale et achat à terme de la devise étrangère en contrepartie du montant de la devise nationale vendue et au taux de change convenu d’avance.
  • 9. Le fait est que ces instruments sont illicites dans l’islam, et de ce fait non utilisable par certaines entreprises qui veulent respecter la charia islamique, a pour effet d’affecter négativement la compétitivité des entreprises islamiques. En effet, ces produits dérivés ont pour but de protéger l’entreprise contre les différents risques : risque de change,risque de défaut de livraison des biens, etc. D’où,ces instruments sont extrêmement important pour protéger l’entreprise contre ces risques et lui permet de se concentrer sur son cœur de métier au lieu de consacrer ses efforts à la gestion des risques par le biais d’un suivi quotidien des différents cours : celui des matières premières ou des devises étrangères. Consciente des retombées négatives que peut engendrer le non emploi de ces techniques financières, la religion musulmane a permis certaines techniques que nous allons présenter : bai-al –salam, Istisna, Arbun et Istijrar. LES PRODUITS DERIVES ISLAMIQUES ●BAI SALAM C’est un type de contrat particulier en islam, puisqu’il fait exception du fait qu’il permet le paiement au comptant de marchandises qui seraient livrées ultérieurement C’est un contrat donc qui concerne des produits ou marchandisesnon existantes au moment de la rédaction du contrat (ou aumoment du paiement), ce qui constitue une exception vu que ce type de contrat (où le paiement et la livraison ne se font pas au même instant) est normalement illicite dans l’islam. Seulement, cette forme de contrat particulière est licite étant donné qu’elle existait avant l’islam et a été rendu licite par l’islam par la suite et qu’elle est bénéfique pour l’agriculteur et l’acheteur. Ce contrat est une vente à terme ou Forward sale Comme le prix doit être payé par avance et que la qualité, la quantité ainsi que la date et le lieu de livraison doivent être spécifié ce contrat avec ses spécifications permet de couvrir un risque prix pour le vendeur et pour l’acheteur permet de couvrir ce même risque. Bien que l’acheteur soit couvert par le contrat sur la quantité il en incombe au fabricant ou au vendeur d’assumer ce risque de quantité et de qualité. ●ISTISNAA En s’inspirant du contrat salam présenté ci-dessus, les juristes religieux ont approuvé l’utilisation d’un contrat similaire, mais généralement applicable à desbiens industriels ou desprojets d’infrastructures : c’est le contrat d’Istisna. Ce contrat est entre l’acheteur, celui qui apporte les fonds nécessaires à la fabrication du bien commandé, et le vendeur, celui qui fabrique l’objet du contrat en se servant des fonds apportés au préalable par l’acheteur pour financer la fabrication dudit bien. Bien que similaire au contrat salam, le contrat Istisna diffère sur plusieurs points - Le paiement : peut-être étalé sur plusieurs phases, au fur et à mesure que la construction du bien avance, contrairement au contrat salam où le paiement est fait une seule fois, au moment où le contrat soit effectif. - Date de livraison : étantexplicite et nécessairementmentionné dans le contrat salam,elle peut ne pasl’être dans le contrat Istisna. - La nature des biens : l’objet du contrat salam est des biens fongibles (c'est-à-dire consommables par
  • 10. l’usage et ayantdesremplaçants identiques, comme l’argent, les denrées,etc…),tandis que le contrat Istisna comporte généralement sur des biens non fongibles (comme des chemins de fer, les logements, etc…). Ce contrat par sa nature, n’est pas communément utilisé par les financiers pour des raisons de gestion de risque. Pour pallier aux différents risques il existe des variations à ce contrat -Value-based Salam : la quantité est ajusté à la date d’échéance pour tenir compte de l’évolution du prix, on détermine la valeur et non la quantité à l’échéance,les deux parties sont ainsi couvertes contre les fluctuations du marché. -Parallel Salam : l’acheteurpeut vendre un nouveau contrat Salam avec les mêmes caractéristiques à une autre contrepartie -Salam Hybride se compose d’une partie Value Based et une autre Quantity based pour permettre une couverture du capital et permettre en même temps un rendement lié au marché. ●ARBUN Le concept de Arbun (vente avec versement d’arrhes) présente des caractéristiques très similaires aux calls avec des conditions non-contraignantes pour l'acheteur, mais pour le vendeur, de l'opinion des juristes tant classiques que contemporains. L’Arbun est un contrat qui permet à l’acheteur d’un bien de verser un acompte (prime) avant d'en prendre livraison. Si la vente est menée à bien, cet acompte est déduit du prix final du bien. Dans le cas contraire, il est cédé au vendeur à titre de don. Cette pratique était interdite par les juristes classiques pour desraisons de tradition prophétique et de Gharar puisqu'aucun délai précis n'est fixé pour compenser le vendeur, qui ne devrait pas avoir à attendre indéfiniment pour que l'acheteur exécute la vente. Il existe une différence juridique mineure entre un call américaine et une vente avec versement d’acompte, mais celle-ci n’est généralement pas prise en considération dans le cadre de transactions reposant sur un contrat Arbun. Cette différence tient au paiement final lors de l’exercice de l’option, versé à l’émetteur du call, qui exclut la prime, déduite du prix total. En général, le « dépôt » attaché à un Arbun peut différer significativement en valeur de la prime versée au titre d’une option conventionnelle équivalente.
  • 11. ●WAAD Cela désigne la promesse en arabe, c’est une promesse de vente ou d’achat qui est déclaré de façon unilatérale et qui est pénalisante. Ce contrat de par sa nature restrictive n’est pas utilisé seul mais généralement avec d autre produits plus complexes, comme par exemple avec une Murabaha. L’AAOIFI a étendu l’application du Wa ‘ad aux transactions de change, suggérant la possibilité d’un usage plus large de ce contrat. le Wa ‘ad pourrait accroître la flexibilité des contrats islamiques tant que la transaction dans son essence estconforme à la Shari’a. Il pourrait par exemple être utilisé dans le cadre d'un contrat d'option ou de swap. Acheteur Potentiel Vendeur Potentiel Paiement avance 300 à t Paiement reste 10.700 à t+1 Contre Livraison t+1 soitsoit soitsoit désistement Perte avance 300 Prix spot estimé t+1 = 10.500 Prix convenu 11.000 NB : revente urbun illicite  détachement actif sous-jacent  conversion en actif monétaire Acheteur Potentiel Marché Spot Banque t Compromis Vente 11.000 avec Urbun 300 Placement 300 donc Profit additionnel Achat à t+1 10.500 Gain 500 Eventuellement Couverture risque Par un urbun 1 2 1 2
  • 12. t Promesse achat 10.000 à t+1 1 Acheteur Potentiel Vendeur Potentiel t+1 2 Si Prix spot 11.000 > 10.000Si Prix spot 9.000 < 10.000 Vendeur n’exécute pas le waad d’achat Vend sur le marché au prix spot de 11.000 Vendeur exécute le waad d’achat Oblige l’acheteur à acheter à 10.000 plus cher que le prix du marché (9.000 ) t paiement prime d’option 100 Prix spot estimé t+1 = 10.500
  • 13. WAAD based Murabaha : Vente à terme et à crédit 10.00010.000 à t+1 1 (A) Acheteur Emprunteur (P) Propriétaire Vendeur & Prêteur t+1 2 CAS Si Prix spot 11.000 > Prix mourabaha 10.000Si Prix spot 9.000 < Prix mourabaha 10.000 L’acheteur (A) n’exécute pas le waad du tiers (T) Vend sur le marché au prix spot de 11.000 Rembourse le propriètaire (P) 10.000 et gagne 1.000 NB : le tiers (T) n’exécute pas bien sur le waad de reprise de (P) car (T) n’a pas été finalement obligé d’acheter le bien de (A) L’acheteur (A) exécute le waad du tiers (T) Oblige le tiers (T) à lui acheter le bien à 10.000 Le tiers (T) exécute aussi le waad du Propriétaire (P) Oblige le propriétaire (P) à reprendre son propre bien à 10.000 NB : Personne n’a rien gagné ni rien perdu (T) Tiers simple chambre de compensation à somme nulle 2 3 4 t+1 : Paiement 10.00010.000 contre livraison Achète de (T) un waad d’achat 10.00010.000 à t+1 (Revente du bien acheté) Prix spot estimé pour t+1 = 10.500Achète de (P) un autre waad d’achat 10.00010.000 à t+1 (Reprise de son propre bien) Achète à crédit Puis Vend à terme Espérant un bénéfice Sans subir de perte
  • 14. ●Profit Rate Swap De façon générale, les swaps sont jugés illicites au motif que l’échange de cash flows prédispose au riba1 . En lieu et place, les IFI utilisent des contrats Murabaha court terme renouvelables sur une marchandise contre des contrats Murabaha à long terme de même nature sur le mode de l’arbitrage comptant/à terme. Il s’agit des Profit-Rate Swaps (ou PRS, qui sont des swaps de taux islamiques) : Les PRS permettent de couvrir le risque de taux et de change des contrats Murabaha. Mourabaha CT Renouvelable sur une Marchandise Mourabaha LT Même nature Echange : Mode d’arbitrage Comptant / A terme Profit Rate Swap
  • 15. ●cross currency swap Le CCS permet par exemple a un exportateur ou un acheteur dans une devise qui n’est pas la sienne de pouvoir couvrir son risque de change et de recevoir à terme le produit de sa vente en sa monnaie local . Une fois la contrepartie dans la bonne monnaie faite le contrat se fait en composition de deux Murabaha entre les différentes parties. Voici un schéma de CCS
  • 16. Tableau récapitulatif des produits dérivés islamique Salam Vente avec paiement anticipé et livraison différée Istisnaa Fabrication sur commande avec paiement échelonné Salam Vente avec paiement anticipé et livraison différée Istisnaa Fabrication sur commande avec paiement échelonné Urbun Promesse d’achat ou vente à terme /versement d’arrhes Waad Promesse unilatérale irrévocable d’achat ou de vente Khiyar al-shart Option de stipulation : droit d’annulation /une période Khiyar al-tayeen Option de choix : 1 article parmi une variété d’un objet Urbun Promesse d’achat ou vente à terme /versement d’arrhes Waad Promesse unilatérale irrévocable d’achat ou de vente Khiyar al-shart Option de stipulation : droit d’annulation /une période Khiyar al-tayeen Option de choix : 1 article parmi une variété d’un objet Istijrar Mourabaha MP + option fixation prix par intervalle Mourajaha Swap de devise : Qard Hassan parallèle de 2 devises Mouadalatou arbah Profit Rate Swap : échange de mourabah CT par LT Istijrar Mourabaha MP + option fixation prix par intervalle Mourajaha Swap de devise : Qard Hassan parallèle de 2 devises Mouadalatou arbah Profit Rate Swap : échange de mourabah CT par LT Bai al-uhda Reprise du bien vendu si restitution du prix Bai al-wafa Bai al-uhda mais avec mise en gage « Rahn » Bai al-istighlal Vente Propriété + location (usufruit) du bien vendu Bai al-uhda Reprise du bien vendu si restitution du prix Bai al-wafa Bai al-uhda mais avec mise en gage « Rahn » Bai al-istighlal Vente Propriété + location (usufruit) du bien vendu Tawaruq Reverse mourabaha sur le même bien /un tiers Bai al-ina Buy Back : double vente avec ou sans tiers Bai al-dain Dérivés de crédit : Vente de dette Illicite
  • 17. CONCLUSION Bien que comme nous venons de le voir, différentes stratégies et différents produits existent pour faire la couverture des positions des différents contrats en FI. Il y a d une part desproduits qui ne sont pas acceptés partoutes les écolesde penséescomme le TAWARUK ou la MURABAHA inversée, BAI AL INA ou BAI AL DAIN. Et d’autres produits qui sont le fruit d’études et de recherche comme le MOURAJAHA ou l’ISTIJRAR. L’avantage pour ainsi dire de la FI par rapport à la finance conventionnelle est que la marge de manœuvre dans le domaine du recherche et développement est importante ce qui permet d’avoir une vision optimiste au développement de la FI. Pour ce faire différents comités comme AAOIFI est là pour mettre un cadre générale à la FI, en tentant de mettre des règles que tous les acteurs doivent suivre pour ainsi donner une orientation légale et normative qui obligerai tous les acteurs de la FI à suivre ces mêmes règles prudentiels. D’autresacteurscomme IFSB etle IIFM tentent de faire la même approche mais plus encréssurles marchés notamment en Malaisie ou les banques sont les plus créatives. L’approche Chaariatique elle aussi pose un problème à cause des différentes écoles de pensées, quand un produit fait l’unanimité entre tous schofars force est de constater que ce produit est directement utilisé par les acteurs et a des couts de mise en œuvre moindre. Quand les différentes recherches,certifications et mise en œuvre de tous les produits seront de nature à concurrencer la mise en place des produits conventionnels alors à ce moment la FI aura l’élan nécessaire pour un développement certain et durable.