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Histoire des Sciences
Prologue
Connaissance :
D’après C. Godin, la connaissance est une faculté mentale produisant une
assimilation par l’esprit d’un contenu objectif préalablement traduit en signes et
en idée. C’est une possession symbolique des choses.
Savoir :
D’après Littré, c’est un ensemble de connaissances ou d’aptitudes reproductibles
acquises par l’étude ou l’expérience. C’est une construction mentale individuelle
qui peut englober plusieurs domaines de connaissance : étude, observation,
apprentissage et/ou l’expérimentation.
Epistémologie :
Etude de la connaissance scientifique en général. Elle a pour objet l'étude critique
des postulats, des conclusions et méthodes d'une science considérée du point de
vue de son évolution afin d'en déterminer l'origine logique, la valeur et la portée
scientifique.
Épistémologie est un mot grec qui veut dire :
- Connaissance vraie, science, discours.
- L'étude critique des sciences et de la connaissance scientifique.
Elle a 4 piliers:
- Sciences formels : mathématiques, etc.
- Sciences physicochimiques : physiques, chimie, etc.
- Sciences du vivant : biologie, etc.
- Sciences humaines et sociales : sociologie, etc.
Science :
D'après Le Robert, tout corps de connaissance ayant un objet déterminé et reconnu
et une méthode propre.
Chaque science a des pratiques spécifiques.
Son but est de faciliter la vie.
Qualificatifs de la science :
- Systématique (cohérente).
- Rationnelle (logique).
- Crédible.
Technique :
Une technique est un ensemble de connaissances pratiques visant à exercer une
action de manière efficace sur la matière.
Quelques recherches personnelles :
Postulat :
- Proposition que l’on demande d’admettre comme principe d’une
démonstration, bien qu’elle ne soit ni évidente ni démontrée.
- Proposition non démontrée que l’on accepte et que l’on formule à la base
d’une recherche ou d’une théorie.
- Axiome, hypothèse, théorie, convention, loi scientifique.
Théorie de la connaissance :
Philosophie de la connaissance, parfois assimilée à l’épistémologie, est la partie
de la philosophie qui étudie la nature, les origines, les contenus, les moyens et les
limites de la connaissance.
L’expérimentation :
Méthode scientifique reposant sur l’expérience et l’observation contrôlée pour
vérifier des hypothèses.
L’observation scientifique :
Elle consiste à mesurer/examiner et à prendre note des faits observables, en toute
objectivité.
Méthode scientifique :
Elle désigne l’ensemble des démarches nécessaires pour obtenir des
connaissances valides par le biais d’instruments fiables. Elle a pour méthode de
protéger le chercheur de la subjectivité. Elle est basée sur la reproductibilité et la
réfutabilité.
Chapitre 2 : Les origines
2.1 Science ou Magie ?
Magie : l'ancêtre de la science.
Fabrication d'outils rudimentaires : allumage du feu et plus tard l'agriculture.
Ces activités demandaient la transmission par l'éducation d'une connaissance
acquise par l'observation et l'expérience. Cependant, il y avait d'autres
connaissances associées à des forces ou à des puissances de la nature.
La magie a rempli un rôle d'organisation et de préservation des connaissances
pratiques.
2.2 Les critères de la science :
Selon l'APS, le succès de la crédibilité de la science prend sa source dans la
volonté du scientifique de :
- Soumettre ses idées et ses résultats à la vérification et la reproduction
indépendante par d'autres scientifiques, ce qui nécessite l'échange complet
et ouvert des données procédées et matérielles.
- Abandonner ou modifier les conclusions lorsque confronté à des
évidences expérimentales plus complètes ou plus fiables. L'adhésion à ces
principes procure un mécanisme d'autocorrection qui est le fondement de
la crédibilité de la science.
2.3 L’origine des civilisations :
2.3.1 La préhistoire :
- Le paléolithique : L'époque la plus ancienne, caractérisée par la pierre taillée,
l’ignorance de l'élevage et de l'agriculture, la chasse et la cueillette, il y a 3
millions d’années.
Les techniques développées durant cette période : domestication du feu,
fabrications de vêtements et des contenants à partir de peaux animales, outils de
chasse, domestication de chien.
- Le néolithique : Initialisation par la pierre polie, apparition de l’élevage et de
l’agriculture, la sédentarisation, l’art de la poterie, le tissage, la construction en
pierres, l’invention de la roue.
L'invention de l'agriculture représente la plus grande découverte révolutionnaire
dans l'évolution de la race humaine. Outre la sédentarisation, elle a nécessité une
planification qui s'est développé à long terme pour faire l'inventaire des récoltes.
L'apparition des premiers fourneaux, avec le début de "l'âge des métaux".
Les premiers métaux (or, argent et cuivre) étaient utilisés à des fins décoratives.
Cet âge coïncide avec l'apparition des premières civilisations.
La métallurgie (science des métaux) est une activité relativement sophistiquée
demandant un sens aigu de l'observation et une forme évoluée de transmission des
connaissances rationnelles et systématiques.
2.3.2 L’apparition de la civilisation :
Civilisation :
Dérivé du latin civis qui veut dire citoyen (société), avec un rôle déterminé. Les
tâches y sont spécialisées et les rapports entre les individus sont régis par des
règles organisées autour d'un rapport d'autorité (lois et système judiciaire).
Les premières civilisations sont nées de l'organisation à grande échelle de
l'agriculture sur les rives et les fleuves du Moyen-Orient, Chine, etc.
L'organisation des travaux d'irrigation d'apparition des villes est une conséquence
de la civilisation demandant une spécialisation du travail pour justifier une
agglomération d'artisans, marchands, paysans, et agriculteurs.
Cette période débute avec l'invention de l'écriture vers 3000 ans avant notre ère.
Avec l'écriture apparait la classe des scribes (savants).
2.3.3 L'âge du fer :
L'Égypte et la Mésopotamie était la civilisation de l'âge de bronze, elles furent
ébranlées au milieu du 2ème millénaire par l'arrivé de l'âge du fer.
Le fer est plus difficile à travailler que le bronze en raison de sa plus grande
température de faiseur récurrent des fours plus sophistiqués. Par contre le fer était
le plus abordant.
Le fer a contribué au développement de l'agriculture : les travaux
communautaires, irrigation et distribution.
L'arrivé du fer a démocratisé l'outillage en métal, le fer a permis d'étendre
l'agriculture et de nombreuses innovations techniques et économiques
(navigation=guerre, éclosion de nouvelles civilisations).
L'Égypte et la Mésopotamie étaient les premières grandes civilisations de
l'antiquité.
Scribe : sorte de fonctionnaire comptable responsable de l’inventaire et de la
distribution de récoltes. Entre leurs mains reposait le savoir transmissible des
égyptiens.
Leurs connaissances avaient un caractère technique et utilitaire.
Les mathématiques :
Absence de raisonnement, ils sont remplis d'applications de règles pratiques de
calcul.
Ils avaient un système de numération juxta positionnelle, des signes de l'unité, les
dizaines, les centaines en répétant les symboles le nombre de fois requis.
L’importance du nombre 10 revient à nos 10 doigts. Ils ne connaissent pas les
entiers, les fractions unitaires (1/n), etc.
Ils peuvent résoudre des équations linéaires par la méthode de fausse position qui
consiste à deviner une solution et corriger au besoin.
On leurs attribue l'invention de la géométrie.
Leurs connaissons géométriques était pratique et empiriques.
Ils savent calculer l'aire d'un rectangle, un trapèze et triangle, et connaissent le
volume d'une pyramide. Ils adoptent la valeur de π=(
16
9
)
2
.
1 = |, 10 = ∩, 100 = e, 4 = ||||, etc.
L’astronomie :
Ils distinguent les planètes et les étoiles disposant de méthodes rudimentaires des
positons astronomiques.
Ils disposent du meilleur calendrier d'une année divisé en 12 mois de 30 jours, ce
calendrier sous-estime d'environ 6 heures la durée de l'année un décalage
progressif de saison.
Ils mesurent le temps à l'aide de cadrons solaires durant le jour et de clepsydres
(horloge à l'eau) durant la nuit, qui manquait de précision car ils ne connaissaient
pas la relation entre le niveau de l'eau et la pression exercée au fond du récipient.
La médecine :
Le fondateur de la médecine égyptienne IMHOTEP au service du Pharaon
utilisait une médecine hybride qui contenait de la magie accompagnée de
connaissances naturelles.
La chirurgie :
Recourbe des plaies, ils procédaient à des opérations dentaires avec de l'or. Ils
réparaient les fractures en remplaçant les os en les maintenant à l'aide d'éclis de
bois.
Chronologie sommaire de l’histoire de l’humanité.
Chapitre 3 : La science grecque
3.1 Généralités sur la science grecque :
La philosophie grecque est caractérisée par un souci d’intelligibilité : comprendre
les phénomènes en les insérant dans un système caractérisé par l’usage de
raisonnement logique mais généralement très spéculatif. Ils s’efforcent de
convaincre leurs interlocuteurs. Ils étaient d’excellents dialecticiens.
A l’époque de Socrate, des philosophes appelés sophistes étaient des experts en
persuasion.
Les grecs sont les premiers vrais mathématiciens, ils conservaient les
mathématiques pour elles-mêmes et non en association avec un problème
pratique. L’idéalisation et la capacité d’abstraction sont à l’honneur. En
contrepartie, un sens pratiques moins développé et l’absence d’expérience.
La science grecque est divisée en 3 périodes :
- L’époque archaïque.
- L’époque classique.
- L’époque hellénistique.
3.1.2 Les causes de l’essor de la science chez les grecs :
Causes économiques et sociologiques :
« La vie trouverait son origine dans l’eau. », Thalès.
- Le commerce, l’artisanat et la navigation ont tenu une place prépondérante
dans l’économie. Les besoins techniques ont stimulé les réflexions sur la
nature. Le défaut de cette explication est que la Grèce n’a pas fait preuve
d’une plus grande innovation que l’Egypte. D’autre part, les philosophes
tels qu’Aristote et Platon, ont démontré un mépris à l’égard des artisans et
des activités manuelles en général.
- L’utilisation des grecs d’une écriture alphabétiques. Ce type d’écriture
s’apprend rapidement et est plus largement répandu dans la population.
L’alphabétisation a favorisé l’éclosion de la pensée abstraite.
- L’essor de la science tient aussi au régime démocratique lié à la petitesse
des états grecs. Un tel régime favorise l’apprentissage et l’art de convaincre
par des moyens rationnels.
3.2 Les mathématiques chez les grecs :
Euclide :
Il a vécu à Alexandrie au début du 3ème
siècle. Son œuvre principal « Les
éléments » comporte 467 théorèmes répartis en 13 livres divisés comme suit :
géométrie, théorie des proportions et ses applications, la théorie des nombres
entiers, les nombres rationnels, géométrie de l’espace, …
Cet œuvre a fait autorité en matière de géométrie utilisable de nos jours, ce qui
est une marque incontestable de sa qualité et de sa profondeur.
L’apport principal d’Euclide est la méthode axiomatique : la construction d’un
ensemble de propositions mathématiques obtenues à partir d’un nombre fini de
postulas à l’aide de raisonnement logique rigoureux. En cela, il est le véritable
fondateur des mathématiques.
Le premier livre contient un ensemble de définitions (point, droite, angle,…) ainsi
que 5 postulas qui forment la base de la géométrie :
- On peut tracer une droite d’un point quelconque à un autre.
- On peut prolonger tout segment de droites en une droite infini.
- On peut tracer un cercle de centre et de rayon quelconques.
- Tous les angles droits sont égaux entre eux.
- Si deux droites sont coupées par une 3ème
droite et que la somme des angles
intérieurs coupés par cette dernière du même côté, est inférieur à 2 angles
droits alors les deux premières droites se rencontreront de ce côté.
La plus grande partie du livre est en fait une théorie des objets qu’on peut
construire à l’aide de règles et de compas idéaux.
La construction géométrique par règles et compas est l’outil qualitatif essentiel
des mathématiques grecques.
Par opposition à l’algèbre et au calcul arithmétique, les quantités mathématiques
considérées par Euclide sont les grandeurs, les entiers et le rapport entre les deux.
Il rédigea « Les éléments » sous le règne de Ptolémée 1. « Il n’y a pas de vie royale
à la géométrie. »
Archimède :
Il a passé la plus grande partie de sa vie en Syracuse en Sicile. Il était géomètre et
mécanicien, et excellait dans les sciences théoriques et pratiques.
En mathématiques, il est considéré comme un précurseur du calcul intégral, calcul
des volumes, et des longueurs de courbes. Dans son livre « La mesure du cercle »,
il obtient une valeur approximative de 𝜋=3.1429…
Dans « L’arénaire », il décrit la manière d’exprimer des nombres très grands qu’il
compare au nombre de grains de sable contenu dans la sphère des étoiles fixes.
Ce nombre est plus grand que le nombre de protons que l’univers pourrait contenir
qu’ils étaient tassés les uns sur les autres.
Dans son livre « Les corps flottants », il énonce le célèbre principe d’Archimède :
tout corps émergé dans l’eau subit une force vers le haut = poids de l’eau
déplacée, c’est-à-dire l’eau qui serait contenue dans le volume émergé.
Les principes de l’hydrostatique sont utilisés par Archimède pour étudier la
stabilité des navires et leurs lignes de flottaison comme modèles. Il a étudié la
flottaison d’un paraboloïde de révolution et a énoncé qu’une forme suffisamment
érodée est toujours stable alors qu’une forme plus longue n’est stable que pour
une densité suffisamment grande.
Archimède n’est pas seulement un des plus grands mathématiciens de son temps,
il est aussi un mécanicien hors pair. Réputé pour son invention de la vis dite vis
d’Archimède, ainsi que la moufle qui multiplie les forces de l’utilisateur. Il
construit aussi des machines de guerre dont un système de miroirs destiné à
enflammer les navires romains.
Aristote :
C’est l’un des rares à avoir abordé tous les domaines de la connaissance : biologie,
physique, philosophie, etc.
Il est né en 384 avant J-C, en Stagire en Grèce. Il est admis à 17 ans à l’Académie
de Platon où il enseigne la rhétorique. Il n’était pas seulement le dernier
philosophe grec, mais également le premier grand biologiste en Europe. Sa
philosophie se divise en 3 parties :
- Philosophie théorétique : physique et mathématiques.
- Philosophie pratique : économie et politique.
- Philosophie poétique.
Logique Aristotélicienne :
Aristote était un homme d’ordre qui voulait faire un peu de rangement dans les
concepts des êtres humains, ainsi c’est lui qui a fondé la logique comme science.
Le syllogisme :
C’est un raisonnement logique à 2 propositions :
- Prémisse majeure.
- Prémisse mineure.
1. La conclusion du syllogisme doit être contenue dans la prémisse majeure.
2. Dans un syllogisme simple, il n’y a que 3 propositions.
3. Une des prémisses doit être une proposition générale. On ne peut rien conclure
de 2 propositions particulières.
4. Une des prémisses doit être affirmative. On ne peut rien conclure de 2
propositions négatives.
Le syllogisme est l’ancêtre de la logique mathématique.
Le raisonnement hypothético-déductif :
C’est une formule d’argumentation dans laquelle certaines choses étant posées,
une chose distincte celles qui ont été posées s’ensuit nécessairement, par la vertu
même ce qui a été posé.
A côté de cela, il établit une classification des êtres vivants à une âme mais de
natures différentes. Il édifie une échelle de la nature. Parmi ses écrits :
- Premier analytique : sur les syllogismes tropiques.
- Second analytique : sur les démonstrations.
Chapitre 4 : L’Orient et le Moyen-Age
4.1 La chine :
Ils n’ont pas pratiqué de philosophie spéculative et déductive comme les grecs.
Leur science est à la fois pratique basée sur l’observation.
Leurs techniques étaient en général supérieures à celles des européens.
4.1.1 Innovations techniques des chinois :
- L’imprimerie, généralement sans caractères mobiles.
- La boussole.
- Le joint universel (dit de Cardan en Occident).
- L’horlogerie mécanique.
- Poudre à canon.
- Compas magnétique.
- Circulation sanguine.
Parmi les scientifiques les plus importants de la Chine : Shen Kuo (1031-1095) et
Zhang Heng (78-139).
4.1.2 Les mathématiques :
Ils ont utilisé un système de numération à base 10. Leur langue comporte des mots
monosyllabiques pour tous les nombres de 1 à 10, en plus de 100 et 1000. Les
calculs étaient relativement plus simple ce qui explique leur prouesse en Algèbre,
contrairement aux grecs, mais aussi leur faiblesse en géométrie.
Le 0 fut introduit au 8ème
siècle. L’abaque a été inventé en le 3ème
et le 4ème
siècle.
Il a permis de faire des calculs arithmétiques compliqués.
4.1.3 La géométrie :
La géométrie chinoise était moins développée que celle des grecs. Ils
connaissaient le théorème de Pythagore.
La valeur de 𝜋 est remarquablement précise au 3ème
siècle. (π=3.14159…)
4.2 Le monde Arabe :
L’Islam a été fondé au début du 7ème
siècle en Arabie. En un siècle (jusqu’en 750),
les Arabes ont conquis tout le Proche-Orient, l’Afrique du Nord et l’Espagne, un
rythme de conquête jamais vu. Ils s’emparèrent ainsi de plus de la moitié de
l’empire romain d’Orient (empire byzantin) et de la totalité de la Perse sassanide,
contrées hautement civilisées. En fait, les Arabes imposèrent leur religion aux
peuples conquis, mais assimilèrent à leur profit les connaissances de ces mêmes
peuples.
4.2.1 Caractères de la Science arabe :
La science arabe n’est pas seulement la science des peuples arabes, mais la
science écrite en arabe, ce qui inclut de nombreux savants persans et même non
musulmans (juifs). En fait, pendant le premier siècle de l’Islam, la majorité des
savants en territoire musulman sont chrétiens. La religion islamique fut, dans une
certaine mesure, plus favorable au d´enveloppement des connaissances
scientifiques que la religion chrétienne à la même époque. Non seulement les
connaissances astronomiques sont-elles importantes pour d´exterminer
précisément le début du Ramadan et la direction de la Mecque, mais le Coran
encourage l’étude de la Nature.
Les Grecs ont énormément inspiré les Arabes. On peut considérer, grosso modo,
que la science Arabe est le prolongement logique de la science grecque, ou du
moins, de ce qui en restait à l’époque romaine. Citons Al-Biruni : « Nous devons
nous en tenir aux sujets étudiés par les Anciens et apporter des amélioration là où
c’est possible. »
Al-Khwarizmi :
Il a expliqué clairement dans son traite comment résoudre des problèmes à une
inconnue en utilisant deux opérations :
- Al-jabr (Algèbre) : transposer certains termes dans une équation pour
éliminer les valeurs n´ergatives. Par exemple, transformer x = 40 − 4x en
5x = 40.
- Al-muqabala : équilibrage des valeurs positives restant dans l’équation.
Par exemple, 50 + x 2 = 29 + 10x devient x 2 + 21 = 10x. Tout ceci peut
paraitre puéril, mais la notation algébrique n’existait pas à l’époque et les
manipulations et équations étaient énoncées en langage courant. Le mot al-
jabr est devenu algebra en latin et algèbre en français. Le nom latinisé d’Al-
Khwarizmi est Algorismus, é l’origine du mot français algorithme.
Al-Khwarizmi explique la solution à l’équation quadratique, en particulier le fait
de compléter le carré, de manière géométrique, en s’inspirant d’Euclide.
Supposons qu’on ait à résoudre l’équation x 2 + 10x = 39. Soit AB la longueur
représentant l’inconnue x. Construisons un carré ABCD avec cette longueur.
Prolongeons ensuite les segments DA vers DH et DC vers DF, de sorte que les
longueurs AH et CF soient la moitié du coefficient de x dans l’équation, soit 5. La
somme des surfaces des régions I, II et III est alors x 2 + 2 · 5x, et donc égale à
39. Complétons le carré en ajoutant la région IV, d’aire 5 · 5 = 25, de chaque côté
de l’équation. L’aire totale du grand carré est alors (x + 5)2 = 39 + 25 = 64. Il
suffit ensuite de prendre la racine carrée et x + 5 = 8, ou encore AB+CF=8. Donc
AB = 8-5 = 3, qui est la racine recherchée. Bien sûr, cette approche géométrique
interdit de considérer les racines n´négatives (ici, x = −13) et encore moins les
racines complexes. Notons encore que l’algèbre littérale n’est utilisée ici que pour
soutenir l’explication et était inconnue à l’époque.
Al-Kashi :
L’astronome et mathématicien Persan Al-Kashi (mort en 1429) est la dernière
grande figure de la science arabe. Dans la clef de l’arithmétique (1427) Il donne
un exposé pédagogique des fractions décimales (introduites en Europe à la fin du
XVIe siècle seulement), il montre comment extraire des racines carrées, comment
procéder à l’arithmétique sexagésimale. Il donne même une estimation du nombre
π exacte à 16 d´décimales, par la même m´méthode qu’Archimède, mais en
effectuant des calculs numériques plus efficaces.
L'incroyable essor des sciences arabes
Les sciences méditerranéennes naissent au IIe Millénaire av JC., en Mésopotamie. On sait que
les Mésopotamiens sont parvenus à repérer les cycles d’éclipses de Lune et de Soleil au terme de
plusieurs siècles d’observations qu’ils se transmettent de génération en génération, jusqu’à
l’avènement du monde grec. Celui-ci s’empare de ces extraordinaires relevés et commence à
produire des textes scientifiques qui explicitent les résultats mésopotamiens. Puis, entre les IIe et
IXe siècles ap JC., les observations se font plus rares : on n’en a relevé que neuf autour du berceau
méditerranéen. Après Ptolémée (IIes. ap JC.), il n’y a plus d’avancées en astronomie et on ne fait
plus que commenter les anciens textes. Par contre, du côté des mathématiques, la recherche
continue et elle subsiste même jusqu'au IVe siècle.
Toutes les sciences démarrent au IXe siècle, sous le califat d’al-Ma’mûn. A partir de 813, celui-
ci fait traduire tous les textes grecs philosophiques et scientifiques possibles. Il crée la Maison de la
Sagesse, un centre qui fonctionne comme une académie : on y dépose les textes à traduire, puis les
traductions. Ce centre, financé par le pouvoir, permet le redémarrage de l’activité scientifique. La
recherche naît donc immédiatement de la traduction. Ainsi, après la première traduction de
l’Almageste de Ptolémée (ouvrage grec d’astronomie du IIe siècle), on construit le tout premier
observatoire du monde arabe, et les observations continues reprennent. Au Xe siècle, à Bagdad, les
astronomes arabes établissent un programme d’observations sur trente ans ! (durée nécessaire pour
pouvoir observer le plus grand cycle des planètes connues à l'époque)
Ce surprenant et fulgurant essor des sciences dans le monde arabe s’explique en partie par la
géographie de l’empire. Le passage du monde byzantin au monde musulman s’est pratiquement fait
sans déplacement de frontières car les Arabes se sont installés sur des territoires qu’ils ont repris aux
Byzantins. Les scientifiques arabes disposent ainsi de manuscrits grecs qui sont déjà sur place et
qu’ils n’ont pas besoin de rechercher. De plus, les pélerinages à La Mecque favorisent les
échanges . Le voyage peut durer quatre ans. Les savants s’arrêtent au Caire, à Damas, à Bagdad,
etc. et ils transmettent leur savoir de ville en ville.
Ils révolutionnent les disciplines scientifiques
L’algèbre est sans doute la plus étonnante des disciplines scientifiques pratiquées par les Arabes.
On ne sait pas vraiment comment est née cette science, il semble que Al Khwârizmî l’ait créée à
partir de rien en 830 dans son traité d’algèbre (ce même Al Kwârizmî qui donnera par la suite son
nom à “algorithme”). Les Arabes parviennent à réfléchir sur des inconnues et à mener des
raisonnements indépendants des objets sur lesquels ils travaillent. C’est un degré d’abstraction qui
n’a encore jamais été atteint. Pas même par les Indiens qui ont pourtant un grand nombre
d’inventions : la numération de position, le sinus et le cosinus, et les fameux faux “chiffres
arabes” !
L’optique a également été révolutionnée par les Arabes, et en particulier par Ibn al-Haytham. Au
début du Xe siècle, cet homme remet en cause toute l’optique ancienne. Avant lui, on pensait que
l’oeil émettait un rayon qui palpait les choses pour qu’on puisse les voir. Si on ne voyait pas de loin,
c’est que notre rayon n’était pas assez puissant et il retombait avant d’atteindre l’objet. Ibn al-
Haytham comprend que l’oeil n’émet pas la lumière, il ne fait que la recevoir ! Il développe par la
suite tout un travail sur l’arc-en-ciel en identifiant la réfraction due aux gouttes d’eau.
La médecine n’est pas en reste, Al-Razi est le premier à identifier la variole et la rougeole, tandis
que Al-Quarashi décrit pour la première fois le passage du sang du ventricule droit au ventricule
gauche via les poumons.
En 1258, la prise de Bagdad par les Mongols marque l’effondrement d’un monde. Les
bibliothèques sont mises à sac et les savoirs arabes se dispersent. Heureusement, un savant, Nasîr
al-Dîn al-Tûsi, reprend les choses en main. Il remet au goût du jour tous les textes arabes qu’il
retrouve et refait une “bibliothèque des classiques”. Tous les textes sont réécrits en tenant compte
des avancées scientifiques du moment. Il réécrit ainsi l'Almageste et modifie les raisonnements
trigonométriques en intégrant les sinus et cosinus arrivés d'Inde à la fin du VIIIe siècle. Les sciences
renaissent sur les ruines de Bagdad. Al-Tûsi est également le maître d’oeuvre du célèbre
Observatoire de Marâgha (au nord-ouest de l’Iran actuel) qui fournit pendant 60 ans des séries
d’observations en continu. C’est sur ces données, et non sur celles de Ptolémée, que s’appuie par la
suite Copernic pour élaborer sa nouvelle cosmologie. Ce qui fait de lui le “dernier élève de l’Ecole
de Maragha”.
A partir du XVe siècle, la communauté scientifique arabe se dissout. Le rétrécissement
géographique de l’empire affecte la diffusion des savoirs et la langue arabe perd sa valeur de langue
scientifique. C’est la fin de l’âge d’or des sciences arabes.
Certains savoirs scientifiques ont pu transiter par des points de passage entre le monde arabe et le
monde latin. En Sicile, la cour de Roger II (vers 1150) puis celle de Frédéric II (vers 1250) est
bilingue latin / arabe et favorise les échanges entre les deux cultures. En Italie du Nord, il existe
également un milieu juif arabisé qui traduit des connaissances arabes en latin, en passant par
l’hébreu. Mais, il n’y a pas dans le monde latin du XIIe siècle la volonté politique qu’il y a au IXe
siècle dans le monde arabe avec Al’Mamoun. Par contre, la philosophie et la théologie connaissent
d’énormes développements et, en astronomie, on atteint la perfection des systèmes géocentriques
avec épicycles.

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  • 1. Histoire des Sciences Prologue Connaissance : D’après C. Godin, la connaissance est une faculté mentale produisant une assimilation par l’esprit d’un contenu objectif préalablement traduit en signes et en idée. C’est une possession symbolique des choses. Savoir : D’après Littré, c’est un ensemble de connaissances ou d’aptitudes reproductibles acquises par l’étude ou l’expérience. C’est une construction mentale individuelle qui peut englober plusieurs domaines de connaissance : étude, observation, apprentissage et/ou l’expérimentation. Epistémologie : Etude de la connaissance scientifique en général. Elle a pour objet l'étude critique des postulats, des conclusions et méthodes d'une science considérée du point de vue de son évolution afin d'en déterminer l'origine logique, la valeur et la portée scientifique. Épistémologie est un mot grec qui veut dire : - Connaissance vraie, science, discours. - L'étude critique des sciences et de la connaissance scientifique. Elle a 4 piliers: - Sciences formels : mathématiques, etc. - Sciences physicochimiques : physiques, chimie, etc. - Sciences du vivant : biologie, etc. - Sciences humaines et sociales : sociologie, etc. Science : D'après Le Robert, tout corps de connaissance ayant un objet déterminé et reconnu et une méthode propre. Chaque science a des pratiques spécifiques. Son but est de faciliter la vie.
  • 2. Qualificatifs de la science : - Systématique (cohérente). - Rationnelle (logique). - Crédible. Technique : Une technique est un ensemble de connaissances pratiques visant à exercer une action de manière efficace sur la matière. Quelques recherches personnelles : Postulat : - Proposition que l’on demande d’admettre comme principe d’une démonstration, bien qu’elle ne soit ni évidente ni démontrée. - Proposition non démontrée que l’on accepte et que l’on formule à la base d’une recherche ou d’une théorie. - Axiome, hypothèse, théorie, convention, loi scientifique. Théorie de la connaissance : Philosophie de la connaissance, parfois assimilée à l’épistémologie, est la partie de la philosophie qui étudie la nature, les origines, les contenus, les moyens et les limites de la connaissance. L’expérimentation : Méthode scientifique reposant sur l’expérience et l’observation contrôlée pour vérifier des hypothèses. L’observation scientifique : Elle consiste à mesurer/examiner et à prendre note des faits observables, en toute objectivité. Méthode scientifique : Elle désigne l’ensemble des démarches nécessaires pour obtenir des connaissances valides par le biais d’instruments fiables. Elle a pour méthode de protéger le chercheur de la subjectivité. Elle est basée sur la reproductibilité et la réfutabilité.
  • 3. Chapitre 2 : Les origines 2.1 Science ou Magie ? Magie : l'ancêtre de la science. Fabrication d'outils rudimentaires : allumage du feu et plus tard l'agriculture. Ces activités demandaient la transmission par l'éducation d'une connaissance acquise par l'observation et l'expérience. Cependant, il y avait d'autres connaissances associées à des forces ou à des puissances de la nature. La magie a rempli un rôle d'organisation et de préservation des connaissances pratiques. 2.2 Les critères de la science : Selon l'APS, le succès de la crédibilité de la science prend sa source dans la volonté du scientifique de : - Soumettre ses idées et ses résultats à la vérification et la reproduction indépendante par d'autres scientifiques, ce qui nécessite l'échange complet et ouvert des données procédées et matérielles. - Abandonner ou modifier les conclusions lorsque confronté à des évidences expérimentales plus complètes ou plus fiables. L'adhésion à ces principes procure un mécanisme d'autocorrection qui est le fondement de la crédibilité de la science. 2.3 L’origine des civilisations : 2.3.1 La préhistoire : - Le paléolithique : L'époque la plus ancienne, caractérisée par la pierre taillée, l’ignorance de l'élevage et de l'agriculture, la chasse et la cueillette, il y a 3 millions d’années. Les techniques développées durant cette période : domestication du feu, fabrications de vêtements et des contenants à partir de peaux animales, outils de chasse, domestication de chien.
  • 4. - Le néolithique : Initialisation par la pierre polie, apparition de l’élevage et de l’agriculture, la sédentarisation, l’art de la poterie, le tissage, la construction en pierres, l’invention de la roue. L'invention de l'agriculture représente la plus grande découverte révolutionnaire dans l'évolution de la race humaine. Outre la sédentarisation, elle a nécessité une planification qui s'est développé à long terme pour faire l'inventaire des récoltes. L'apparition des premiers fourneaux, avec le début de "l'âge des métaux". Les premiers métaux (or, argent et cuivre) étaient utilisés à des fins décoratives. Cet âge coïncide avec l'apparition des premières civilisations. La métallurgie (science des métaux) est une activité relativement sophistiquée demandant un sens aigu de l'observation et une forme évoluée de transmission des connaissances rationnelles et systématiques. 2.3.2 L’apparition de la civilisation : Civilisation : Dérivé du latin civis qui veut dire citoyen (société), avec un rôle déterminé. Les tâches y sont spécialisées et les rapports entre les individus sont régis par des règles organisées autour d'un rapport d'autorité (lois et système judiciaire). Les premières civilisations sont nées de l'organisation à grande échelle de l'agriculture sur les rives et les fleuves du Moyen-Orient, Chine, etc. L'organisation des travaux d'irrigation d'apparition des villes est une conséquence de la civilisation demandant une spécialisation du travail pour justifier une agglomération d'artisans, marchands, paysans, et agriculteurs. Cette période débute avec l'invention de l'écriture vers 3000 ans avant notre ère. Avec l'écriture apparait la classe des scribes (savants). 2.3.3 L'âge du fer : L'Égypte et la Mésopotamie était la civilisation de l'âge de bronze, elles furent ébranlées au milieu du 2ème millénaire par l'arrivé de l'âge du fer. Le fer est plus difficile à travailler que le bronze en raison de sa plus grande température de faiseur récurrent des fours plus sophistiqués. Par contre le fer était le plus abordant. Le fer a contribué au développement de l'agriculture : les travaux communautaires, irrigation et distribution.
  • 5. L'arrivé du fer a démocratisé l'outillage en métal, le fer a permis d'étendre l'agriculture et de nombreuses innovations techniques et économiques (navigation=guerre, éclosion de nouvelles civilisations). L'Égypte et la Mésopotamie étaient les premières grandes civilisations de l'antiquité. Scribe : sorte de fonctionnaire comptable responsable de l’inventaire et de la distribution de récoltes. Entre leurs mains reposait le savoir transmissible des égyptiens. Leurs connaissances avaient un caractère technique et utilitaire. Les mathématiques : Absence de raisonnement, ils sont remplis d'applications de règles pratiques de calcul. Ils avaient un système de numération juxta positionnelle, des signes de l'unité, les dizaines, les centaines en répétant les symboles le nombre de fois requis. L’importance du nombre 10 revient à nos 10 doigts. Ils ne connaissent pas les entiers, les fractions unitaires (1/n), etc. Ils peuvent résoudre des équations linéaires par la méthode de fausse position qui consiste à deviner une solution et corriger au besoin. On leurs attribue l'invention de la géométrie. Leurs connaissons géométriques était pratique et empiriques. Ils savent calculer l'aire d'un rectangle, un trapèze et triangle, et connaissent le volume d'une pyramide. Ils adoptent la valeur de π=( 16 9 ) 2 . 1 = |, 10 = ∩, 100 = e, 4 = ||||, etc. L’astronomie : Ils distinguent les planètes et les étoiles disposant de méthodes rudimentaires des positons astronomiques. Ils disposent du meilleur calendrier d'une année divisé en 12 mois de 30 jours, ce calendrier sous-estime d'environ 6 heures la durée de l'année un décalage progressif de saison. Ils mesurent le temps à l'aide de cadrons solaires durant le jour et de clepsydres (horloge à l'eau) durant la nuit, qui manquait de précision car ils ne connaissaient pas la relation entre le niveau de l'eau et la pression exercée au fond du récipient.
  • 6. La médecine : Le fondateur de la médecine égyptienne IMHOTEP au service du Pharaon utilisait une médecine hybride qui contenait de la magie accompagnée de connaissances naturelles. La chirurgie : Recourbe des plaies, ils procédaient à des opérations dentaires avec de l'or. Ils réparaient les fractures en remplaçant les os en les maintenant à l'aide d'éclis de bois.
  • 7. Chronologie sommaire de l’histoire de l’humanité.
  • 8. Chapitre 3 : La science grecque 3.1 Généralités sur la science grecque : La philosophie grecque est caractérisée par un souci d’intelligibilité : comprendre les phénomènes en les insérant dans un système caractérisé par l’usage de raisonnement logique mais généralement très spéculatif. Ils s’efforcent de convaincre leurs interlocuteurs. Ils étaient d’excellents dialecticiens. A l’époque de Socrate, des philosophes appelés sophistes étaient des experts en persuasion. Les grecs sont les premiers vrais mathématiciens, ils conservaient les mathématiques pour elles-mêmes et non en association avec un problème pratique. L’idéalisation et la capacité d’abstraction sont à l’honneur. En contrepartie, un sens pratiques moins développé et l’absence d’expérience. La science grecque est divisée en 3 périodes : - L’époque archaïque. - L’époque classique. - L’époque hellénistique. 3.1.2 Les causes de l’essor de la science chez les grecs : Causes économiques et sociologiques : « La vie trouverait son origine dans l’eau. », Thalès. - Le commerce, l’artisanat et la navigation ont tenu une place prépondérante dans l’économie. Les besoins techniques ont stimulé les réflexions sur la nature. Le défaut de cette explication est que la Grèce n’a pas fait preuve d’une plus grande innovation que l’Egypte. D’autre part, les philosophes tels qu’Aristote et Platon, ont démontré un mépris à l’égard des artisans et des activités manuelles en général. - L’utilisation des grecs d’une écriture alphabétiques. Ce type d’écriture s’apprend rapidement et est plus largement répandu dans la population. L’alphabétisation a favorisé l’éclosion de la pensée abstraite. - L’essor de la science tient aussi au régime démocratique lié à la petitesse des états grecs. Un tel régime favorise l’apprentissage et l’art de convaincre par des moyens rationnels.
  • 9. 3.2 Les mathématiques chez les grecs : Euclide : Il a vécu à Alexandrie au début du 3ème siècle. Son œuvre principal « Les éléments » comporte 467 théorèmes répartis en 13 livres divisés comme suit : géométrie, théorie des proportions et ses applications, la théorie des nombres entiers, les nombres rationnels, géométrie de l’espace, … Cet œuvre a fait autorité en matière de géométrie utilisable de nos jours, ce qui est une marque incontestable de sa qualité et de sa profondeur. L’apport principal d’Euclide est la méthode axiomatique : la construction d’un ensemble de propositions mathématiques obtenues à partir d’un nombre fini de postulas à l’aide de raisonnement logique rigoureux. En cela, il est le véritable fondateur des mathématiques. Le premier livre contient un ensemble de définitions (point, droite, angle,…) ainsi que 5 postulas qui forment la base de la géométrie : - On peut tracer une droite d’un point quelconque à un autre. - On peut prolonger tout segment de droites en une droite infini. - On peut tracer un cercle de centre et de rayon quelconques. - Tous les angles droits sont égaux entre eux. - Si deux droites sont coupées par une 3ème droite et que la somme des angles intérieurs coupés par cette dernière du même côté, est inférieur à 2 angles droits alors les deux premières droites se rencontreront de ce côté. La plus grande partie du livre est en fait une théorie des objets qu’on peut construire à l’aide de règles et de compas idéaux. La construction géométrique par règles et compas est l’outil qualitatif essentiel des mathématiques grecques. Par opposition à l’algèbre et au calcul arithmétique, les quantités mathématiques considérées par Euclide sont les grandeurs, les entiers et le rapport entre les deux. Il rédigea « Les éléments » sous le règne de Ptolémée 1. « Il n’y a pas de vie royale à la géométrie. »
  • 10. Archimède : Il a passé la plus grande partie de sa vie en Syracuse en Sicile. Il était géomètre et mécanicien, et excellait dans les sciences théoriques et pratiques. En mathématiques, il est considéré comme un précurseur du calcul intégral, calcul des volumes, et des longueurs de courbes. Dans son livre « La mesure du cercle », il obtient une valeur approximative de 𝜋=3.1429… Dans « L’arénaire », il décrit la manière d’exprimer des nombres très grands qu’il compare au nombre de grains de sable contenu dans la sphère des étoiles fixes. Ce nombre est plus grand que le nombre de protons que l’univers pourrait contenir qu’ils étaient tassés les uns sur les autres. Dans son livre « Les corps flottants », il énonce le célèbre principe d’Archimède : tout corps émergé dans l’eau subit une force vers le haut = poids de l’eau déplacée, c’est-à-dire l’eau qui serait contenue dans le volume émergé. Les principes de l’hydrostatique sont utilisés par Archimède pour étudier la stabilité des navires et leurs lignes de flottaison comme modèles. Il a étudié la flottaison d’un paraboloïde de révolution et a énoncé qu’une forme suffisamment érodée est toujours stable alors qu’une forme plus longue n’est stable que pour une densité suffisamment grande. Archimède n’est pas seulement un des plus grands mathématiciens de son temps, il est aussi un mécanicien hors pair. Réputé pour son invention de la vis dite vis d’Archimède, ainsi que la moufle qui multiplie les forces de l’utilisateur. Il construit aussi des machines de guerre dont un système de miroirs destiné à enflammer les navires romains. Aristote : C’est l’un des rares à avoir abordé tous les domaines de la connaissance : biologie, physique, philosophie, etc. Il est né en 384 avant J-C, en Stagire en Grèce. Il est admis à 17 ans à l’Académie de Platon où il enseigne la rhétorique. Il n’était pas seulement le dernier philosophe grec, mais également le premier grand biologiste en Europe. Sa philosophie se divise en 3 parties : - Philosophie théorétique : physique et mathématiques. - Philosophie pratique : économie et politique. - Philosophie poétique.
  • 11. Logique Aristotélicienne : Aristote était un homme d’ordre qui voulait faire un peu de rangement dans les concepts des êtres humains, ainsi c’est lui qui a fondé la logique comme science. Le syllogisme : C’est un raisonnement logique à 2 propositions : - Prémisse majeure. - Prémisse mineure. 1. La conclusion du syllogisme doit être contenue dans la prémisse majeure. 2. Dans un syllogisme simple, il n’y a que 3 propositions. 3. Une des prémisses doit être une proposition générale. On ne peut rien conclure de 2 propositions particulières. 4. Une des prémisses doit être affirmative. On ne peut rien conclure de 2 propositions négatives. Le syllogisme est l’ancêtre de la logique mathématique. Le raisonnement hypothético-déductif : C’est une formule d’argumentation dans laquelle certaines choses étant posées, une chose distincte celles qui ont été posées s’ensuit nécessairement, par la vertu même ce qui a été posé. A côté de cela, il établit une classification des êtres vivants à une âme mais de natures différentes. Il édifie une échelle de la nature. Parmi ses écrits : - Premier analytique : sur les syllogismes tropiques. - Second analytique : sur les démonstrations.
  • 12. Chapitre 4 : L’Orient et le Moyen-Age 4.1 La chine : Ils n’ont pas pratiqué de philosophie spéculative et déductive comme les grecs. Leur science est à la fois pratique basée sur l’observation. Leurs techniques étaient en général supérieures à celles des européens. 4.1.1 Innovations techniques des chinois : - L’imprimerie, généralement sans caractères mobiles. - La boussole. - Le joint universel (dit de Cardan en Occident). - L’horlogerie mécanique. - Poudre à canon. - Compas magnétique. - Circulation sanguine. Parmi les scientifiques les plus importants de la Chine : Shen Kuo (1031-1095) et Zhang Heng (78-139). 4.1.2 Les mathématiques : Ils ont utilisé un système de numération à base 10. Leur langue comporte des mots monosyllabiques pour tous les nombres de 1 à 10, en plus de 100 et 1000. Les calculs étaient relativement plus simple ce qui explique leur prouesse en Algèbre, contrairement aux grecs, mais aussi leur faiblesse en géométrie. Le 0 fut introduit au 8ème siècle. L’abaque a été inventé en le 3ème et le 4ème siècle. Il a permis de faire des calculs arithmétiques compliqués. 4.1.3 La géométrie : La géométrie chinoise était moins développée que celle des grecs. Ils connaissaient le théorème de Pythagore. La valeur de 𝜋 est remarquablement précise au 3ème siècle. (π=3.14159…)
  • 13. 4.2 Le monde Arabe : L’Islam a été fondé au début du 7ème siècle en Arabie. En un siècle (jusqu’en 750), les Arabes ont conquis tout le Proche-Orient, l’Afrique du Nord et l’Espagne, un rythme de conquête jamais vu. Ils s’emparèrent ainsi de plus de la moitié de l’empire romain d’Orient (empire byzantin) et de la totalité de la Perse sassanide, contrées hautement civilisées. En fait, les Arabes imposèrent leur religion aux peuples conquis, mais assimilèrent à leur profit les connaissances de ces mêmes peuples. 4.2.1 Caractères de la Science arabe : La science arabe n’est pas seulement la science des peuples arabes, mais la science écrite en arabe, ce qui inclut de nombreux savants persans et même non musulmans (juifs). En fait, pendant le premier siècle de l’Islam, la majorité des savants en territoire musulman sont chrétiens. La religion islamique fut, dans une certaine mesure, plus favorable au d´enveloppement des connaissances scientifiques que la religion chrétienne à la même époque. Non seulement les connaissances astronomiques sont-elles importantes pour d´exterminer précisément le début du Ramadan et la direction de la Mecque, mais le Coran encourage l’étude de la Nature. Les Grecs ont énormément inspiré les Arabes. On peut considérer, grosso modo, que la science Arabe est le prolongement logique de la science grecque, ou du moins, de ce qui en restait à l’époque romaine. Citons Al-Biruni : « Nous devons nous en tenir aux sujets étudiés par les Anciens et apporter des amélioration là où c’est possible. » Al-Khwarizmi : Il a expliqué clairement dans son traite comment résoudre des problèmes à une inconnue en utilisant deux opérations : - Al-jabr (Algèbre) : transposer certains termes dans une équation pour éliminer les valeurs n´ergatives. Par exemple, transformer x = 40 − 4x en 5x = 40. - Al-muqabala : équilibrage des valeurs positives restant dans l’équation. Par exemple, 50 + x 2 = 29 + 10x devient x 2 + 21 = 10x. Tout ceci peut paraitre puéril, mais la notation algébrique n’existait pas à l’époque et les manipulations et équations étaient énoncées en langage courant. Le mot al- jabr est devenu algebra en latin et algèbre en français. Le nom latinisé d’Al- Khwarizmi est Algorismus, é l’origine du mot français algorithme. Al-Khwarizmi explique la solution à l’équation quadratique, en particulier le fait de compléter le carré, de manière géométrique, en s’inspirant d’Euclide.
  • 14. Supposons qu’on ait à résoudre l’équation x 2 + 10x = 39. Soit AB la longueur représentant l’inconnue x. Construisons un carré ABCD avec cette longueur. Prolongeons ensuite les segments DA vers DH et DC vers DF, de sorte que les longueurs AH et CF soient la moitié du coefficient de x dans l’équation, soit 5. La somme des surfaces des régions I, II et III est alors x 2 + 2 · 5x, et donc égale à 39. Complétons le carré en ajoutant la région IV, d’aire 5 · 5 = 25, de chaque côté de l’équation. L’aire totale du grand carré est alors (x + 5)2 = 39 + 25 = 64. Il suffit ensuite de prendre la racine carrée et x + 5 = 8, ou encore AB+CF=8. Donc AB = 8-5 = 3, qui est la racine recherchée. Bien sûr, cette approche géométrique interdit de considérer les racines n´négatives (ici, x = −13) et encore moins les racines complexes. Notons encore que l’algèbre littérale n’est utilisée ici que pour soutenir l’explication et était inconnue à l’époque. Al-Kashi : L’astronome et mathématicien Persan Al-Kashi (mort en 1429) est la dernière grande figure de la science arabe. Dans la clef de l’arithmétique (1427) Il donne un exposé pédagogique des fractions décimales (introduites en Europe à la fin du XVIe siècle seulement), il montre comment extraire des racines carrées, comment procéder à l’arithmétique sexagésimale. Il donne même une estimation du nombre π exacte à 16 d´décimales, par la même m´méthode qu’Archimède, mais en effectuant des calculs numériques plus efficaces.
  • 15. L'incroyable essor des sciences arabes Les sciences méditerranéennes naissent au IIe Millénaire av JC., en Mésopotamie. On sait que les Mésopotamiens sont parvenus à repérer les cycles d’éclipses de Lune et de Soleil au terme de plusieurs siècles d’observations qu’ils se transmettent de génération en génération, jusqu’à l’avènement du monde grec. Celui-ci s’empare de ces extraordinaires relevés et commence à produire des textes scientifiques qui explicitent les résultats mésopotamiens. Puis, entre les IIe et IXe siècles ap JC., les observations se font plus rares : on n’en a relevé que neuf autour du berceau méditerranéen. Après Ptolémée (IIes. ap JC.), il n’y a plus d’avancées en astronomie et on ne fait plus que commenter les anciens textes. Par contre, du côté des mathématiques, la recherche continue et elle subsiste même jusqu'au IVe siècle. Toutes les sciences démarrent au IXe siècle, sous le califat d’al-Ma’mûn. A partir de 813, celui- ci fait traduire tous les textes grecs philosophiques et scientifiques possibles. Il crée la Maison de la Sagesse, un centre qui fonctionne comme une académie : on y dépose les textes à traduire, puis les traductions. Ce centre, financé par le pouvoir, permet le redémarrage de l’activité scientifique. La recherche naît donc immédiatement de la traduction. Ainsi, après la première traduction de l’Almageste de Ptolémée (ouvrage grec d’astronomie du IIe siècle), on construit le tout premier observatoire du monde arabe, et les observations continues reprennent. Au Xe siècle, à Bagdad, les astronomes arabes établissent un programme d’observations sur trente ans ! (durée nécessaire pour pouvoir observer le plus grand cycle des planètes connues à l'époque) Ce surprenant et fulgurant essor des sciences dans le monde arabe s’explique en partie par la géographie de l’empire. Le passage du monde byzantin au monde musulman s’est pratiquement fait sans déplacement de frontières car les Arabes se sont installés sur des territoires qu’ils ont repris aux Byzantins. Les scientifiques arabes disposent ainsi de manuscrits grecs qui sont déjà sur place et qu’ils n’ont pas besoin de rechercher. De plus, les pélerinages à La Mecque favorisent les échanges . Le voyage peut durer quatre ans. Les savants s’arrêtent au Caire, à Damas, à Bagdad, etc. et ils transmettent leur savoir de ville en ville. Ils révolutionnent les disciplines scientifiques L’algèbre est sans doute la plus étonnante des disciplines scientifiques pratiquées par les Arabes. On ne sait pas vraiment comment est née cette science, il semble que Al Khwârizmî l’ait créée à partir de rien en 830 dans son traité d’algèbre (ce même Al Kwârizmî qui donnera par la suite son nom à “algorithme”). Les Arabes parviennent à réfléchir sur des inconnues et à mener des raisonnements indépendants des objets sur lesquels ils travaillent. C’est un degré d’abstraction qui n’a encore jamais été atteint. Pas même par les Indiens qui ont pourtant un grand nombre d’inventions : la numération de position, le sinus et le cosinus, et les fameux faux “chiffres arabes” ! L’optique a également été révolutionnée par les Arabes, et en particulier par Ibn al-Haytham. Au début du Xe siècle, cet homme remet en cause toute l’optique ancienne. Avant lui, on pensait que l’oeil émettait un rayon qui palpait les choses pour qu’on puisse les voir. Si on ne voyait pas de loin, c’est que notre rayon n’était pas assez puissant et il retombait avant d’atteindre l’objet. Ibn al- Haytham comprend que l’oeil n’émet pas la lumière, il ne fait que la recevoir ! Il développe par la suite tout un travail sur l’arc-en-ciel en identifiant la réfraction due aux gouttes d’eau.
  • 16. La médecine n’est pas en reste, Al-Razi est le premier à identifier la variole et la rougeole, tandis que Al-Quarashi décrit pour la première fois le passage du sang du ventricule droit au ventricule gauche via les poumons. En 1258, la prise de Bagdad par les Mongols marque l’effondrement d’un monde. Les bibliothèques sont mises à sac et les savoirs arabes se dispersent. Heureusement, un savant, Nasîr al-Dîn al-Tûsi, reprend les choses en main. Il remet au goût du jour tous les textes arabes qu’il retrouve et refait une “bibliothèque des classiques”. Tous les textes sont réécrits en tenant compte des avancées scientifiques du moment. Il réécrit ainsi l'Almageste et modifie les raisonnements trigonométriques en intégrant les sinus et cosinus arrivés d'Inde à la fin du VIIIe siècle. Les sciences renaissent sur les ruines de Bagdad. Al-Tûsi est également le maître d’oeuvre du célèbre Observatoire de Marâgha (au nord-ouest de l’Iran actuel) qui fournit pendant 60 ans des séries d’observations en continu. C’est sur ces données, et non sur celles de Ptolémée, que s’appuie par la suite Copernic pour élaborer sa nouvelle cosmologie. Ce qui fait de lui le “dernier élève de l’Ecole de Maragha”. A partir du XVe siècle, la communauté scientifique arabe se dissout. Le rétrécissement géographique de l’empire affecte la diffusion des savoirs et la langue arabe perd sa valeur de langue scientifique. C’est la fin de l’âge d’or des sciences arabes. Certains savoirs scientifiques ont pu transiter par des points de passage entre le monde arabe et le monde latin. En Sicile, la cour de Roger II (vers 1150) puis celle de Frédéric II (vers 1250) est bilingue latin / arabe et favorise les échanges entre les deux cultures. En Italie du Nord, il existe également un milieu juif arabisé qui traduit des connaissances arabes en latin, en passant par l’hébreu. Mais, il n’y a pas dans le monde latin du XIIe siècle la volonté politique qu’il y a au IXe siècle dans le monde arabe avec Al’Mamoun. Par contre, la philosophie et la théologie connaissent d’énormes développements et, en astronomie, on atteint la perfection des systèmes géocentriques avec épicycles.