Monsieur le Président de la République, Je souhaiterai attirer votre attention au sujet du chantier « pharaonique » de construction de la Nouvelle Route du Littoral à La Réunion, porté par le Président de la Région Réunion. En effet, malgré des difficultés financières maintes fois mises en avant par le Gouvernement, celui-ci peut s’enorgueillir d’un accord signé sous la précédente mandature en faveur de la mobilisation d’1,6 Milliards d’euros pour un chantier d’envergure en Outremers. On peut se demander si cela est bien raisonnable et raisonnée. D’autant que cet ouvrage de 12 km composé de digue et viaduc risque de devenir un gouffre financier aux vues des surcoûts imprévisibles liés à la géologie marine. On le sait tous, son coût final dépassera les 2,2 Milliards d’euros. Sans que cela ne soit annoncé officiellement, il est un fait établi : l’ETAT ne pourra pas financer la totalité de la part qu’il s’est engagé à prendre à sa charge c’est-à-dire 532 millions d’euros. De plus, selon l’avis négatif du CNPN et de la DEAL, ce chantier produira des atteintes graves sur l’évolution d’espèces protégées tels que la baleine à bosse ou encore le pétrel noir. Les mesures prévues dans le dossier de demande de dérogation ne sont pas de nature à répondre au critère réglementaire qui exige le maintien dans un état de conservation favorable des espèces concernées par ladite demande de dérogation. Une question se pose alors Monsieur le Président, votre Gouvernement accordera-t-il cette dérogation malgré les conséquences écologiques irréversibles que cela entraînera sur le milieu marin ? Les Réunionnais ne comprendraient pas que cette dérogation soit accordée alors que dans le même temps l’Etat impose, aveuglément et sans concertation, la réserve marine dans sa forme actuelle. Sans compter que dans le cadre des attributions de marchés déjà effectuées, il existe des zones d’ombres de nature à entacher le partenariat des différents financeurs. Si celles-ci se vérifiaient, l’Europe par exemple, serait sans nul doute contrainte, d’interrompre son financement sur ce chantier. Autoriser le lancement d’un projet dont le financement ne sera pas assuré dans sa globalité, serait-ce le signe que le Gouvernement s’est mis d’accord avec le Président de la Région pour l’instauration d’un péage ? Monsieur le Président de la République que comptez-vous faire pour que ce chantier de la Nouvelle Route du Littoral ne constitue pas un héritage empoisonné pour plusieurs générations de Réunionnais ? Dans l’attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma respectueuse considération. Thierry ROBERT Député-Maire de Saint-Leu