4. Pour l’usage exclusif de Tracey Lauriault, tlauriau@gmail.com, Carleton University.
Remerciements
Le présent rapport a été rédigé et documenté par David Stewart-Patterson, Vijay Gill et Crystal Hoganson. Cette analyse
a été financée par la Société canadienne des postes.
Nous tenons à remercier plus particulièrement Dave Crapper, de Genesis Public Opinion Research Inc., qui a mené les
groupes de discussion ainsi que les sondages auprès des ménages et des petites entreprises sur lesquels se fonde le
chapitre 5.
Nous souhaitons également remercier nos collaborateurs internes du Conference Board, soit Ross Prusakowski et
Decky Kabongi, qui ont travaillé à l’analyse économétrique, de même que Dan Muzyka et Glen Hodgson, qui ont révisé
le rapport.
Nous remercions aussi les trois réviseurs externes de notre rapport : Michael Trebilcock, de l’Université de Toronto,
ainsi que Frank Graves et Derek Jansen, d’EKOS Research Associates.
Les conclusions et les résultats présentés dans le présent rapport sont uniquement ceux du Conference Board du
Canada. Toute erreur, toute omission factuelle ou tout problème d’interprétation, le cas échéant, relève entièrement
de la responsabilité du Conference Board du Canada.
6. Pour l’usage exclusif de Tracey Lauriault, tlauriau@gmail.com, Carleton University.
ii | L’avenir du service postal au Canada—Avril 2013
comme les autres médias publicitaires traditionnels, est
exposé à de fortes pressions exercées par la croissance
fulgurante de la publicité en ligne, ainsi que par les options
de communication par courriel et par application mobile.
Alors que les Canadiens cherchent à obtenir plus de
renseignements en ligne, la demande en publications
papier est à la baisse. Les éditeurs se tournent de plus
en plus vers des exemplaires numériques destinés principalement aux tablettes et aux appareils mobiles. Le
seul secteur à connaître une croissance est le marché de
livraison des colis : le cybercommerce stimule la demande
en livraison de colis, provenant de distributeurs et de
détaillants en ligne, aux particuliers et aux entreprises.
Selon les prévisions, les volumes de courrier transactionnel, de courrier publicitaire avec et sans adresse
et de publications de Postes Canada baisseront de 26 ou
27 p. 100 d’ici 2020. Les volumes de colis devraient
cependant échapper à cette tendance et afficher une
augmentation de 26 p. 100 au cours de cette même
période, mais demeureront toutefois une petite part de
l’ensemble des envois expédiés. Même si le Programme
de transformation postale mis en place par la société
d’État aura une incidence importante sur le chiffre
d’affaires de l’entreprise, soit en stimulant la productivité
et en améliorant l’efficacité, il est tout de même prévu
que les pertes d’exploitation annuelles de l’entreprise
s’élèvent à environ un milliard de dollars d’ici 2020.
En énumérant un éventail de solutions possibles pour
assurer la viabilité du service postal, le présent rapport
offre un cadre de discussion sur les options qui s’offrent
aux Canadiens.
Le sondage mené auprès des clients PME et des clients
résidentiels a confirmé que les habitudes changent : près
de la moitié des ménages ont précisé expédier deux
articles de courrier ou moins par mois. Bien que, dans
l’ensemble, une baisse ait été signalée quant à l’utilisation
des services postaux par les PME, ces dernières demeurent
relativement dépendantes du courrier pour les factures
et les paiements. Les clients PME et les clients résidentiels ont confirmé que leur demande en service de colis
continuera de croître en raison de l’expansion du cybercommerce. Toutefois, les clients résidentiels se sont dits
de plus en plus mécontents d’avoir à se déplacer pour
ramasser leurs colis lorsque personne n’est à la maison
pendant la journée pour accepter la livraison.
Les clients PME et les clients résidentiels reconnaissent
que le prix actuel d’un timbre représente une bonne
valeur et semblent être prêts à accepter un service dont
le délai serait plus long que celui du service qu’ils
reçoivent actuellement. Ce qui importe le plus aux
yeux des clients, ce n’est pas la vitesse de la livraison,
mais bien la certitude de livraison du courrier. À cet
égard, les clients ont exprimé qu’ils accordent un niveau
de confiance élevé aux services postaux. Selon les
réponses fournies, Postes Canada, tout comme les
administrations postales d’autres pays développés,
semblerait donc offrir actuellement un niveau de
service plus élevé que ce qui est nécessaire.
Il n’en demeure pas moins que les Canadiens sont
d’avis qu’ils auront toujours besoin du service postal
malgré l’évolution des communications électroniques.
Ils font beaucoup confiance à Postes Canada, tant sur le
plan physique que sur le plan numérique. Cependant, ni
les clients résidentiels ni les clients PME n’ont fait le
lien entre les changements à leurs propres comportements et les répercussions de ces changements sur le
modèle administratif de Postes Canada. Ils reconnaissent
que le statu quo n’est plus viable, mais ne sont pas tout
à fait certains de l’ampleur des changements requis et
de la rapidité à laquelle ces changements doivent être
apportés. Néanmoins, 80 p. 100 des clients PME et des
ménages ayant participé au sondage ont indiqué qu’ils
étaient d’accord avec l’énoncé suivant : « Postes Canada
doit apporter des changements fondamentaux à la façon
dont elle a fonctionné par le passé afin d’être pertinente
à l’avenir. »
L’analyse quantitative réalisée pour ce rapport laisse
entendre que Postes Canada pourrait réduire considé
rablement les pertes prévues en haussant ses prix à des
taux plus élevés que le taux d’inflation. Cependant, d’un
point de vue réaliste, cette mesure, à elle seule, ne permettra pas à la Société de regagner son autonomie financière. Ce rapport a donc exploré cinq options visant
à réduire les coûts : restriction salariale, livraison un
jour sur deux pour le courrier (mais non pour les colis),
élimination de la livraison à domicile pour les ménages
Pour obtenir ce rapport et d’autres du Conference Board, consultez www.e-library.ca.
10. Pour l’usage exclusif de Tracey Lauriault, tlauriau@gmail.com, Carleton University.
2 | L’avenir du service postal au Canada—Avril 2013
Méthodologie
Graphique 1
Volume de courrier et nombre d’adresses
(milliards d’articles; millions d’adresses)
Volume de courrier (gauche)
Nombre d’adresses (droit)
Prévisions
18
17
16
15
14
13
12
12
11
10
9
8
7
6
Afin de quantifier les effets des tendances économiques,
technologiques et démographiques sur les activités de
Postes Canada, le Conference Board a réalisé une analyse économétrique ainsi qu’une évaluation des risques
liés aux concurrents pour prévoir les volumes de courrier, les revenus et les produits d’exploitation à venir.
Ce cadre a ensuite été utilisé pour évaluer les répercussions financières de diverses mesures possibles visant à
améliorer la viabilité des services postaux.
2003 04 05 06 07 08 09 10 11 12p 13p 14p 15p 16p 17p 18p 19p 20p
Sources : Postes Canada; Le Conference Board du Canada.
La combinaison de ces facteurs (augmentation du
nombre d’adresses et diminution du volume de courrier)
pose un défi fondamental aux Canadiens, défi qui se
fait pressant au sein des économies avancées. (Voir le
graphique 1.)
Jusqu’à tout récemment, Postes Canada a réussi à surmonter ces difficultés grâce à des stratégies progressives
visant à améliorer l’efficacité, mais la Société a connu
un déficit en 2011 après 16 années consécutives de rentabilité. Les Canadiens doivent maintenant envisager des
choix plus stratégiques s’ils souhaitent éviter un accroissement considérable des pertes de Postes Canada au cours
des prochaines années. Voilà pourquoi Postes Canada a eu
recours aux services du Conference Board du Canada
pour exécuter une évaluation indépendante sur l’avenir
du service postal au Canada et pour examiner les solutions possibles futures.
La première étape consiste à évaluer l’incidence
des changements technologiques sur les attentes des
Canadiens, puis à déterminer dans quelle mesure les
Canadiens utilisent réellement les services et en dépendent. À cette fin, le Conference Board a interrogé bon
nombre des principaux clients de Postes Canada et a
retenu les services de Genesis Public Opinion Research
Inc. pour organiser des groupes de discussion et mener
des sondages téléphoniques parallèles auprès de clients
PME et de clients résidentiels.
Postes Canada a fourni une partie des données historiques utilisées dans l’analyse, mais le cadre analytique
a été élaboré indépendamment. Les conclusions et les
observations présentées sont uniquement celles du
Conference Board du Canada.
Afin de quantifier les effets des tendances économiques,
technologiques et démographiques, le Conference Board
a réalisé une analyse économétrique ainsi qu’une évalua
tion des risques liés aux concurrents.
L’analyse économétrique a servi principalement à déterminer les élasticités de la demande par rapport aux prix
et au PIB. À ces données, on a ajouté une matrice de
risques pour calculer les prévisions des volumes par
secteur d’activité. Les données de ZenithOptimedia ont
permis de prévoir les répercussions des dépenses publicitaires attendues sur les autres sources, telles que la
recherche et l’affichage sur Internet, la publicité sur
appareil mobile et les exemplaires numériques de publications. Bien que l’on observe une corrélation entre
les facteurs démographiques (notamment la répartition
de la population par décennie de naissance) et les
volumes de courrier transactionnel, ces données
n’étaient pas statistiquement significatives pour
être une variable explicative.
La recherche, fondée sur des entrevues, des groupes
de discussion et des sondages, a analysé les attitudes
et les comportements des clients de Postes Canada. Le
Conference Board a interrogé certains des principaux
clients de Postes Canada individuellement afin d’intégrer
une perspective qualitative à l’analyse quantitative.
Pour obtenir ce rapport et d’autres du Conference Board, consultez www.e-library.ca.
12. Pour l’usage exclusif de Tracey Lauriault, tlauriau@gmail.com, Carleton University.
4 | L’avenir du service postal au Canada—Avril 2013
Postes Canada, les médias imprimés et électroniques,
les hôpitaux, les établissements d’enseignement et les
trois niveaux de gouvernement.
l’organisation. Toutes les personnes interrogées ont
déclaré que leur organisation utilisait le système postal
pour envoyer « des lettres et du courrier ordinaire ».
Les répondants étaient sélectionnés s’ils étaient la personne dans l’établissement qui participait le plus à la
gestion quotidienne du courrier entrant et sortant de
L’enquête comportait généralement le même ensemble
de questions que pour les clients résidentiels et a été
menée en septembre et octobre 2012. Les résultats sont
jugés exacts avec une marge d’erreur de +/- 3,5 p. 100,
19 fois sur 20.
Pour obtenir ce rapport et d’autres du Conference Board, consultez www.e-library.ca.
14. Pour l’usage exclusif de Tracey Lauriault, tlauriau@gmail.com, Carleton University.
6 | L’avenir du service postal au Canada—Avril 2013
a signalé qu’entre 2006 et 2010, la quantité d’articles
poste-lettres a baissé de 3,5 p. 100, tandis que le courrier international a connu une baisse de 13 p. 1002.
Pour faire face à cette diminution, les services postaux
poursuivent leurs efforts en vue de réduire les coûts, en
devenant plus efficaces et en mettant en œuvre des solutions de rechange pouvant augmenter les revenus dans des
secteurs autres que la poste-lettres. Ce chapitre aborde
certaines des approches les plus remarquables adoptées
par d’autres pays jusqu’à présent. Ces approches sont
les suivantes :
Libéralisation et privatisation : pour promouvoir
l’efficacité grâce à la concurrence et à la
discipline financière;
Expansion vers de nouveaux secteurs d’activité : en particulier les services financiers, afin de générer des
profits pouvant compenser le déclin du courrier;
Création de produits postaux numériques : pour conserver les clients grâce à des services postaux
améliorés et à valeur ajoutée qui vont au-delà
de la livraison physique;
Expansion des services de livraison de colis : pour optimiser l’utilisation de l’infrastructure de livraison du
courrier en générant des volumes et des revenus à
partir de la croissance du cybercommerce;
Réduction des normes de service pour le courrier : pour
faire baisser les coûts grâce à des changements tels
que la livraison moins fréquente du courrier.
Libéralisation et privatisation
Libéralisation : terme générique désignant la réduction ou
la suppression des contrôles gouvernementaux afin d’accroître
la concurrence. La libéralisation peut comprendre l’introduction
de forces du marché, la suppression du contrôle des prix,
la réduction des barrières tarifaires et des quotas et la disparition des restrictions d’exploitation visant une industrie.
Privatisation : terme renvoyant précisément à la privatisation d’entités gouvernementales. Il est possible pour un
gouvernement de privatiser un monopole. Cependant, dans
la pratique, un changement de propriété est généralement
lié à la libéralisation des marchés.
Source : Bervoets, The Liberalized Postal Service, p. 13–14.
modernisation ou la vente par l’État3. En janvier 2013,
l’ensemble des 27 membres de l’Union européenne
avaient supprimé leurs monopoles postaux.
Libéralisation et privatisation
Selon certaines critiques, la libéralisation ou la privatisation des services postaux pourrait provoquer une
diminution de la qualité du service. Cependant, des
études ont montré que le passage à un service postal
libéralisé ou privatisé peut avoir plus d’avantages que
d’inconvénients. Par exemple, une étude menée en 2007
a examiné les répercussions de la déréglementation des
services postaux sur le rendement dans de nombreux pays,
dont l’Allemagne, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et
le Royaume-Uni. L’étude a montré que les exploitants
postaux qui avaient réduit le rôle du gouvernement
avaient amélioré la qualité du service, parce qu’ils ont
innové davantage et ont amélioré leur productivité4.
Dans de nombreux pays, en particulier en Europe et en
Australasie, les gouvernements font davantage pression
pour augmenter l’efficacité en soumettant les services
postaux à une concurrence accrue grâce à la libéralisation
des marchés, à la suppression des monopoles du courrier
ou à la privatisation des exploitants postaux. Depuis 1997,
l’industrie postale européenne, sous la direction de la
Commission européenne, s’est lentement libéralisée en
raison d’un programme économique global axé sur la
Tous les pays n’ont pas adopté la même approche en
matière de libéralisation et de privatisation. L’Allemagne,
par exemple, a décidé en 1990 de réduire graduellement
la portée du monopole postal et a partiellement privatisé
son exploitant postal, Deutsche Post5. L’Allemagne a
ouvert ses services postaux à la concurrence en sélectionnant les compétiteurs qui se montraient capables
d’être concurrentiels dans plusieurs domaines du marché, même les domaines réputés comme étant les plus
3
4
2
Union postale universelle, Le réseau postal mondial – Chiffres clés.
Iacobucci, Trebilcock et Epps, Rerouting the Mail, p. 11.
Ibid., p. 17.
5
Ibid., p. 13.
Pour obtenir ce rapport et d’autres du Conference Board, consultez www.e-library.ca.
16. Pour l’usage exclusif de Tracey Lauriault, tlauriau@gmail.com, Carleton University.
8 | L’avenir du service postal au Canada—Avril 2013
comme un élément clé du bureau de poste depuis de
nombreuses années alors que, dans d’autres pays, ces
services ont été intégrés progressivement aux services
postaux au fil du temps.
L’ajout de services financiers aux comptoirs postaux
offre de nombreux avantages potentiels. Par exemple,
il peut faciliter l’intégration financière dans les zones
rurales tout en atténuant la baisse des revenus postaux13.
Les banques postales desservent de grands marchés,
mais les coûts supplémentaires sont faibles puisqu’elles
partagent l’utilisation du réseau postal de vente au
détail. Selon un document de travail du Département
des affaires économiques et sociales des Nations Unies,
les revenus bancaires de nombreux pays sont en fait
essentiels pour générer des profits au sein de leurs
réseaux postaux14.
Les services postaux sont habituellement considérés
comme étant fiables et dignes de confiance. Ainsi, le
public accorde une « valeur refuge » aux services
financiers postaux15. L’Union postale universelle (UPU)
estime que plus d’un milliard de personnes partout dans
le monde effectuent leurs transactions bancaires par
l’entremise de services postaux et que, en 2010, les
comptes de dépôt et d’épargne de 51 exploitants
postaux atteignaient 1,6 milliard de dollars à
l’échelle mondiale16.
Les services financiers se sont également avérés lucratifs
pour les exploitants postaux. Par exemple, les économies
totales de Deutsche Postbank, une banque allemande,
ont augmenté de 21 p. 100 au cours du premier semestre
de 2009 seulement, et sa part du marché s’est accrue de
10,3 p. 10017.
13 Berthaud et Davico, Global Panorama on Postal Financial
Inclusion, p. 3.
14 Scher, Postal Savings and the Provision of Financial Services, p. 15.
15 Berthaud et Davico, Global Panorama on Postal Financial
Inclusion, p. 3.
16 Ibid.
17 Union postale universelle, The Global Economic and Financial
Crisis, p. 17.
Dans le cas de PostFinance, un établissement financier
de La Poste Suisse, le principal facteur de croissance,
soit les services financiers, a occasionné une hausse du
profit net de 11,5 p. 100 en 2009. Au cours des trois
premiers trimestres de 2009, PostFinance a connu une
augmentation du nombre de nouveaux clients (4 p. 100)
et de nouveaux comptes (5 p. 100), ainsi qu’une année
exceptionnelle étant donné que les résultats de ces
trimestres dépassaient ceux de 2008, soit de 75 p. 10018.
C’était aussi le cas pour Poste Italiane, qui a enregistré
une baisse de 5,5 p. 100 des revenus provenant des services
postaux. Cependant, en raison de la croissance des
services financiers et des services d’assurance, Poste
Italiane a affiché une augmentation globale des revenus
de 13 p. 10019.
Les autres pays qui cherchent à tirer profit de leur vaste
présence sur le marché de la vente au détail et de la
confiance des clients ont également procédé à la transition vers des services financiers. En Nouvelle-Zélande,
le service postal public a créé la filiale Kiwibank en
2002, en vue de faire concurrence aux grandes banques
australiennes qui contrôlaient 80 p. 100 du secteur
bancaire de détail en Nouvelle-Zélande20. Au cours des
cinq premières années suivant sa création, 500 000 clients (ou environ 13 p. 100 de la population du pays)
ont transféré leurs dépôts à Kiwibank. Son rendement
de l’avoir se chiffrait à 11,7 p. 100 lors du deuxième
semestre de 201121.
Au Canada, le secteur de services financiers hautement
spécialisés s’étend des grandes banques aux petites
caisses populaires. Bien qu’il existe manifestement une
occasion pour Postes Canada d’explorer les produits
numériques touchant les transactions financières, telles
que les factures et les paiements, les conditions permettant aux autres installations postales de connaître
du succès dans le secteur des services bancaires ne
18 Ibid.
19 Moran et coll., Achieving High Performance in the Postal
Industry, p. 6.
20 Brown, « Saving the Post Office and Postal Banking ».
21 Ibid.
Pour obtenir ce rapport et d’autres du Conference Board, consultez www.e-library.ca.
18. Pour l’usage exclusif de Tracey Lauriault, tlauriau@gmail.com, Carleton University.
10 | L’avenir du service postal au Canada—Avril 2013
sur un bouton de facturation pour obtenir directement
un reçu de leur achat en ligne dans leur compte sécurisé
de Netposti25.
Ensuite, il y a Polish Post, qui a récemment lancé une
nouvelle gamme de produits numériques. Le marché
postal de la Pologne a été ouvert à toute la concurrence,
et le service NeoKartka a été élaboré en réponse à la
demande des clients souhaitant avoir accès à d’autres
services postaux numériques26. Ce service hybride
permet aux clients d’envoyer des cartes de vœux et
des cartes postales par voie électronique aux fins de
conversion au format physique avant la livraison27.
Les produits numériques évoluent au sein d’un marché
hautement concurrentiel, et leur contribution potentielle
à la viabilité du service postal est incertaine.
Au cours des 10 dernières années, Poste Italiane a
investi considérablement dans la technologie pour
combler l’écart entre les mondes physique et électronique. Poste Italiane a élaboré une infrastructure
technologique avancée dont plus de 80 p. 100 de la
correspondance est triée à l’aide de systèmes automatisés28. De plus, Poste Italiane a été en mesure d’élargir
ses services et d’offrir de nouveaux produits en ayant
recours à divers canaux : facturation électronique pour les
entrepreneurs gouvernementaux, balayage et archivage
électronique, et opérateurs de réseau virtuel (p. ex.
utilisation d’appareils mobiles pour payer des factures
et envoyer du courrier29).
Postes Canada participe activement à la création de
produits numériques. En 2011, elle a élaboré un réseau
de livraison numérique distinct en parallèle avec son
réseau de livraison physique. Sa gamme de produits
25 Ibid., p. 4.
26 Post Parcel, « Polish Post Launches Hybrid Postcard
Delivery Service ».
numériques comprend désormais son système postel
pour la livraison de relevés et le paiement de factures en
toute sécurité, son service Coffre-fort pour l’entreposage
sécuritaire de renseignements personnels et confidentiels
ainsi que le groupe Données et solutions de marketing
intégrées appuyant le marketing effectué à l’aide
de l’application Cibleur précis par les entreprises
canadiennes30.
Les produits numériques évoluent toutefois au sein
d’un marché hautement concurrentiel. L’expérience
des autres pays semble indiquer que ces produits ne
peuvent pas combler les pertes commerciales du service Poste-lettres. Cependant, ils pourraient permettre
à Postes Canada de générer certains revenus pour aider
à compenser les coûts liés à la gestion du système de
livraison du courrier traitable. Le niveau de contribution
possible est incertain. Les revenus numériques futurs ne
sont donc pas inclus dans les prévisions de revenu du
présent rapport.
Cybercommerce et colis
Les colis figurent parmi les produits postaux dont la
croissance est accélérée par la révolution numérique.
Les clients sont de plus en plus enthousiastes à l’idée
de magasiner en ligne. En Europe, les ventes liées au
cybercommerce ont doublé depuis 2005, et elles devraient
s’accroître encore de 65 p. 100 d’ici 201531. Tous les
achats des consommateurs doivent quand même être
physiquement acheminés, depuis le producteur, le distributeur ou le détaillant jusqu’aux domiciles et aux
entreprises. De plus, les attentes des consommateurs
quant à la rapidité de livraison des produits commandés
en ligne sont maintenant bien plus élevées.
Le secteur des colis, contrairement au service Postelettres, est très concurrentiel, mais les volumes de colis
sont à la hausse à l’échelle mondiale. Les services postaux misent férocement sur leur vaste infrastructure de
tri et de livraison pour connaître une expansion dans
27 Ibid.
28 United States Postal Service, bureau de l’inspecteur général, The
Postal Service Role in the Digital Age, p. 29.
30 Société canadienne des postes, Transformation, p. 6 à 11.
29 Ibid., p. 30.
31 Wilson, « Click Thinking », p. 20.
Pour obtenir ce rapport et d’autres du Conference Board, consultez www.e-library.ca.
20. Pour l’usage exclusif de Tracey Lauriault, tlauriau@gmail.com, Carleton University.
12 | L’avenir du service postal au Canada—Avril 2013
par voie électronique40. Lorsqu’on a demandé aux clients
si ce service répondait à leurs besoins, les réponses ont
montré un niveau élevé de satisfaction41.
De possibles modifications des normes de service au
Canada, notamment la réduction de la fréquence des
livraisons, sont examinées en détail plus loin dans
ce rapport.
Conclusion
L’expérience du Canada n’est pas unique. La situation aux
États-Unis est bien plus préoccupante : l’administration
postale américaine a affiché des pertes de 15,9 milliards
de dollars américains pour l’exercice ayant pris fin le
30 septembre 2012, soit plus du triple des pertes de
5,1 milliards de dollars américains enregistrées l’année
40 van Heel, Airoldi et Bos, The Postman Always Brings Twice, p. 7.
41 Ibid.
précédente42. Les exploitants postaux du monde entier
doivent faire face aux mêmes pressions sur les volumes de
courrier traditionnel. Certains ont transformé radicalement
leurs modèles d’entreprise, orientant leurs activités de
base vers de nouveaux marchés ou secteurs d’activité.
D’autres se sont concentrés sur l’ajout de revenus grâce
à des produits numériques complémentaires et à des
secteurs en croissance, tels que les colis, tout en cherchant
des moyens de maintenir leur service postal en investissant
dans la technologie et en modifiant les normes de service.
La leçon à tirer de l’expérience d’autres pays est la
suivante : pour composer avec le déclin de la postelettres provoqué par la technologie, il faut apporter des
changements importants au modèle d’activités pos
tales traditionnel. Par ailleurs, bien que les initiatives
de gestion puissent permettre des innovations et des
économies importantes, l’ampleur de la tâche nécessite
au final que les gouvernements prennent des décisions
réglementaires pour définir l’évolution future du service
postal dans leurs pays.
42 United States Postal Service, Postal Service $15.9 Billion Loss
Highlights Urgent Need for Legislative Reform.
Pour obtenir ce rapport et d’autres du Conference Board, consultez www.e-library.ca.
22. Pour l’usage exclusif de Tracey Lauriault, tlauriau@gmail.com, Carleton University.
14 | L’avenir du service postal au Canada—Avril 2013
Courrier transactionnel
Le courrier transactionnel est le produit qui connaît la
baisse d’utilisation par les principaux expéditeurs la
plus rapide. Bien que Postes Canada détienne le monopole du marché de livraison des lettres avec son service
Poste-lettres, ce produit en situation de monopole fait
néanmoins l’objet d’une concurrence croissante, principalement sous la forme de substituts numériques. Des
menaces précises auxquelles les volumes de courrier
sont exposés comprennent la transmission des relevés,
des factures, des paiements et d’autres documents aux
clients; les paiements effectués par les clients; la facturation et les paiements entreprise à entreprise; les
courriels et la messagerie instantanée.
Un nombre croissant de gros expéditeurs ont commencé
à facturer les clients qui souhaitent continuer de recevoir des factures papier. En conséquence, une campagne
de défense des intérêts a été lancée par l’Association
canadienne des individus retraités mettant l’accent sur
des frais mensuels de 2 $ maintenant perçus par des
entreprises comme Bell Media, Rogers, TELUS et la
Banque TD1. Il est de plus en plus courant pour les
nouveaux arrivants dans le secteur des télécommunications d’offrir des factures en ligne par défaut et de
facturer des frais pour le service de facturation papier,
exacerbant les pressions pour que des fournisseurs historiques fassent la même chose2. Imposer un coût aux
clients pour la livraison papier ne peut qu’accélérer le
passage à la transmission électronique.
Transmission de factures
et de relevés aux clients
Beaucoup de Canadiens reçoivent encore des factures
papier par la poste. Du point de vue du client, recevoir
des factures est gratuit et pratique. Par contre, pour les
entreprises qui envoient les relevés et les factures, le
service postal constitue une dépense importante et les
solutions de rechange numériques permettent de réaliser
des économies considérables.
Tous les principaux clients ne réduisent pas le courrier
transactionnel dans la même mesure. Cependant, le
passage à la livraison électronique est présenté comme
offrant une meilleure commodité aux clients et comme
permettant à l’expéditeur de réaliser des économies.
L’arrêt de travail du secteur postal en 2011 a grande
ment incité les expéditeurs et les destinataires à adopter
la livraison électronique. De manière générale, ceux
qui ont fait le changement à ce moment-là ne sont pas
revenus sur leur décision.
Le passage à la livraison électronique est présenté comme
offrant une meilleure commodité aux clients et comme
permettant à l’expéditeur de réaliser des économies.
Les expéditeurs pensent encore que le courrier physique
est plus efficace pour certaines transactions, telles que
les renouvellements d’abonnement, mais ils continuent
d’encourager le passage aux transactions électroniques
pour des raisons financières. Comme l’a dit un expéditeur que nous avons interrogé : « Nous aimerions tout
faire au format électronique, mais ce n’est certainement
pas réaliste. »
Un cadre dans une grande banque a dit que la banque
avait commencé à encourager les clients à passer à la
livraison électronique il y a cinq ans et qu’elle avait
intensifié ses efforts il y a deux ans. À l’heure actuelle,
le taux de passage à la livraison électronique des clients
est de 1 p. 100 par mois, et plus de la moitié d’entre
eux reçoivent maintenant leurs relevés par voie électronique. Une grande maison d’édition a déclaré qu’au
cours des trois premiers trimestres de 2012, ses transactions en ligne ont augmenté de 20 p. 100 par rapport
à la même période en 2011. Cette maison d’édition a
aussi indiqué que la part des transactions électroniques
de l’entreprise a plus que décuplé au cours des cinq dernières années, passant de 2 p. 100 à plus de 25 p. 100.
Le rythme actuel du passage à la livraison électronique
commence peut-être à se stabiliser, mais la dernière
part de clients qui refuseront d’adopter ce mode de
livraison n’est pas nette. Les expéditeurs qui dépendent
encore fortement du courrier physique ont confirmé que
cette situation est liée à la population plus âgée de leur
1
Association canadienne des individus retraités, Paper Bill
Surcharge Advocacy Update.
2 Roseman, Bell Wants to Charge Web Clients $2 for Paper Bills.
Pour obtenir ce rapport et d’autres du Conference Board, consultez www.e-library.ca.
24. Pour l’usage exclusif de Tracey Lauriault, tlauriau@gmail.com, Carleton University.
16 | L’avenir du service postal au Canada—Avril 2013
nombreux modèles de téléphones intelligents populaires
récemment commercialisés sont dotés de puces NFC.
En revanche, on ne sait pas exactement si ces technologies finiront par mener au remplacement total des cartes
physiques ou si elles ne feront qu’éliminer le besoin de
les avoir en poche (ce qui est l’objectif initial).
Facturation et paiements
entreprise à entreprise
Beaucoup d’entreprises préfèrent encore les factures
et les paiements papier afin de tenir des dossiers aux
fins d’impôts et de vérification, ce qui génère de la
demande visant le service Poste-lettres. Des données
tirées d’entrevues avec nos expéditeurs ont permis
de penser que certaines entreprises continueront de
délaisser cette pratique, bien que le changement ne se
fasse pas aussi rapidement que pour les clients résidentiels. L’utilisation du courrier pour la facturation et les
paiements par les entreprises a été examinée plus en
détail par l’entremise de groupes de discussion et de
sondages organisés pour ce rapport et est traitée dans
un autre chapitre.
Courriels et messagerie instantanée pour
les communications bidirectionnelles
Tandis que près d’un cinquième des ménages canadiens
n’ont toujours pas d’accès Internet, l’utilisation des
courriels ou d’autres moyens électroniques comme
substituts aux communications bidirectionnelles
du service Poste-lettres suit déjà bien son cours.
Courrier publicitaire
Les services Médiaposte avec et sans adresse offrent
différents niveaux de service à différents échelons tarifaires. Le service Médiaposte avec adresse est considéré
comme un service prioritaire qui permet d’effectuer
un meilleur ciblage des personnes et offre une plus
grande assurance que les articles seront lus. Le service
Médiaposte sans adresse permet de réduire le ciblage,
mais à un échelon tarifaire moins élevé. Les deux types
de services Médiaposte font face à la concurrence
du même large éventail de solutions publicitaires de
re hange, quoiqu’à différents degrés.
c
La publicité est un secteur hautement concurrentiel
où les clients sont constamment à la recherche de
solutions de rechange capables d’offrir de meilleurs
taux de réponse au même coût ou des résultats semblables à un coût inférieur. Les organisations cherchent aussi à réduire une partie de leurs répercussions
sur l’environnement en utilisant moins de papier. La
Banque Scotia, par exemple, a indiqué que son utilisation de papier pour le publipostage lié au marketing a
chuté de 165 tonnes en 2010 à 92 tonnes en 2011, ce qui
représente une baisse de 44 p. 100 en une seule année6.
Dans le secteur de la publicité, Postes Canada possède
des attributs uniques lui permettant de facturer des tarifs
majorés. À titre d’exemple, au cours d’une entrevue, un
détaillant important a déclaré utiliser énormément de
circulaires, mais il choisit Postes Canada pour seulement
environ 10 p. 100 de son volume total. Le réseau de
livraison universel de Postes Canada permet au détaillant d’établir le contact avec certains clients qu’il ne
serait pas en mesure d’atteindre ou de cibler autrement,
mais les coûts de Postes Canada s’élèvent à plus du
triple de ceux de la distribution dans la presse.
Un autre expéditeur que nous avons interrogé a mentionné la capacité de Postes Canada à cibler les clients
jusqu’au niveau de l’itinéraire comme un élément clé,
mais il a souligné que les journaux commencent à améliorer le service offert dans ce domaine. Un autre expéditeur a fait l’éloge du niveau unique d’accès aux clients
de Postes Canada, dans les immeubles d’habitation et
les immeubles d’habitation en copropriété. Pour les
grandes entreprises, le courrier n’est qu’un canal parmi
de nombreuses options de marketing, et les coûts jouent
un rôle déterminant. Un expéditeur nous a confié que
s’il pouvait trouver un distributeur capable de réaliser
80 p. 100 de ce qu’il peut faire grâce à Postes Canada,
il changerait de fournisseur.
Les sources de concurrence futures pour le service
Médiaposte comme les magazines, la télévision, la
radio et les journaux (pour le placement de publicités)
ne sont pas considérées comme des menaces croissantes.
En réalité, les difficultés que les magazines et les journaux
6
Banque Scotia, Papier – Mesurer notre consommation de papier et
la réduire.
Pour obtenir ce rapport et d’autres du Conference Board, consultez www.e-library.ca.
26. Pour l’usage exclusif de Tracey Lauriault, tlauriau@gmail.com, Carleton University.
18 | L’avenir du service postal au Canada—Avril 2013
Graphique 3
Dépenses liées à la publicité sur Internet au Canada
(en millions de dollars)
Affichage
Recherche
Vidéo
Courriel
Petites
annonces
Appareil mobile
2 000
Prévisions
1 500
1 000
non seulement en fonction de leur lieu de résidence,
mais également en fonction de leur emplacement
physique à un moment donné de la journée pour
l’envoi d’alertes concernant des coupons, des promotions spéciales, des événements de divertissement,
etc. En outre, comme la Médiaposte avec adresse,
la publicité sur appareil mobile peut cibler les gens
d’un ménage plus efficacement que la plupart des
autres formes de dépenses publicitaires liées à
Internet (en raison de l’utilisation habituellement
exclusive des appareils mobiles).
500
0
2004 05 06 07 08 09 10 11 12p 13p 14p
p = prévisions
Source : ZenithOptimedia.
adresse, le courriel n’est pas, en général, une solution de remplacement efficace en raison des filtres
de pourriels et des taux d’ouverture généralement
faibles. Les courriels sont beaucoup moins coûteux,
mais sont perçus comme étant moins fiables en
raison du risque d’adresses fausses ou erronées. Il
est également difficile de savoir si un client a reçu
un message, et quand le courriel est ouvert et lu, si
jamais il l’est. D’après un responsable du marketing que nous avons interrogé, des expériences ont
démontré que la meilleure approche consiste en une
combinaison de messages physiques et électroniques;
Appareils mobiles. Les dépenses liées à la publicité sur
appareil mobile (ciblant les téléphones intelligents
et les tablettes au moyen d’applications qu’installent
les utilisateurs) sont pour l’instant faibles. Cependant,
on s’attend à ce que ce genre de publicité devienne
le secteur de dépenses publicitaires connaissant la
croissance la plus rapide (que ce soit relativement
aux dépenses liées à Internet ou aux autres dépenses).
Cette croissance est attribuable à l’adoption rapide
d’appareils mobiles, au nombre d’heures de plus en
plus important que les consommateurs passent sur
ces appareils, et au nombre croissant d’applications
que les consommateurs installent « gratuitement ».
De bien des façons, la publicité sur appareil mobile
est en concurrence directe avec la Médiaposte avec
adresse et la Médiaposte sans adresse. Cela s’explique
par le fait que les consommateurs peuvent être ciblés
Publications
Postes Canada génère des revenus grâce à la distribution
de publications telles que des magazines, des journaux
et des bulletins. Ces dernières sont toutes confrontées à
une pression intense exercée par les solutions électroniques de rechange, ce qui aura une incidence sur les
revenus prévus associés à leur distribution physique.
Les menaces concurrentielles croissantes liées à la
distribution physique des publications peuvent être
classées en deux catégories générales :
Contenu électronique général. Alors que les gens
passent plus de temps à consommer de l’information
en ligne, leur intérêt pour les périodiques physiques
traditionnels a diminué. Le déclin du tirage des journaux et des magazines physiques résulte directement
de cette situation. Postes Canada a déjà ressenti les
effets de ce déclin puisque les volumes de distribution des publications, après avoir atteint un sommet
de 536 millions en 2006, ont chuté à 431 millions
en 2011. Il est prévu que cette tendance continue;
Exemplaires numériques. Pour combattre le déclin
de la distribution physique, les éditeurs ont tenté de
diriger les lecteurs vers leurs sites Web offrant un
contenu identique ou similaire. Plus récemment, la
tendance est aux « exemplaires numériques », qui
offrent non seulement le même contenu, mais aussi
la même apparence et la même mise en page que les
périodiques physiques. Ces exemplaires sont principalement destinés aux tablettes, mais peuvent également être lus sur des téléphones intelligents et des
ordinateurs personnels. Les exemplaires numériques
(de même que le contenu électronique général consommé au moyen de tablettes, de livres numériques
Pour obtenir ce rapport et d’autres du Conference Board, consultez www.e-library.ca.
28. Pour l’usage exclusif de Tracey Lauriault, tlauriau@gmail.com, Carleton University.
20 | L’avenir du service postal au Canada—Avril 2013
Comme ce fut le cas avec d’autres expéditeurs importants,
l’arrêt de travail de 2011 a causé d’importants préjudices,
entraînant des pertes de revenus et le retard d’envois.
Les expéditeurs ont toutefois des solutions de rechange
à court et à long termes et peuvent prendre en considération le risque d’arrêt de travail dans le choix de leur
entreprise de livraison. Un client de Postes Canada a
indiqué ne pas avoir mis tous ses œufs dans le même
panier en signant une convention de regroupement
avec Postes Canada et Purolator.
Entre-temps, les téléphones intelligents deviennent
omniprésents, et les Canadiens modifient la façon dont
ils les utilisent. Le taux de pénétration des téléphones
intelligents au Canada a atteint 54 p. 100 du marché des
appareils mobiles en mai 2012, par rapport à 36 p. 100 en
201113. De plus, parmi ces propriétaires de téléphones
intelligents, l’utilisateur moyen accède à du contenu pour
appareil mobile plus souvent14. Autrement dit, davantage de personnes achètent des téléphones intelligents,
et celles qui en possèdent les utilisent davantage.
Postes Canada est perçue comme ayant un important
avantage sur le plan de la commodité dans le secteur de
la livraison de colis. Les clients souhaitent fortement
bénéficier d’options de livraison encore meilleures,
y compris une livraison en fin de semaine, des cases
postales plus sécuritaires et une option garantie permettant de laisser à la porte les envois de faible valeur.
Toutefois, les expéditeurs estiment que Postes Canada
offre des lieux de ramassage beaucoup plus pratiques
que les autres entreprises d’expédition de colis ou de
messagerie pour les destinataires qui ne sont pas chez
eux lorsqu’un colis est livré.
En dépit de la hausse rapide du taux de pénétration des
tablettes et des téléphones intelligents, le Canada tire en
réalité de l’arrière en matière d’adoption des services
sans fil et de pénétration du téléphone intelligent. Par
exemple, il est prévu que le taux global de pénétration
des services sans fil (le nombre d’abonnés aux services
sans fil, y compris les utilisateurs de téléphones intelligents et de téléphones cellulaires « ordinaires », par
rapport à la population totale) atteigne 100 p. 100 au
Canada au cours des trois prochaines années. Cependant,
ce taux a déjà été atteint aux États-Unis en 2010. De
plus, le taux de pénétration des téléphones intelligents
est considérablement plus élevé dans des pays tels que
la Suède, Hong Kong et Singapour15.
Autres tendances ayant une incidence
sur les perspectives de concurrence
Les changements rapides quant à l’adoption de nouvelles technologies mettent en évidence la difficulté
de prévoir les changements liés aux volumes de courrier, même à court terme. Par exemple, on s’attend à
ce que les ventes mondiales de tablettes aient presque
doublé en 2012, pour atteindre un total de 119 millions
d’unités10. Au Canada, la tendance est similaire, les
ventes de tablettes ayant fait l’objet d’une augmentation
de 79 p. 100 en 201211. En outre, la plus grande partie
ou la totalité de cette croissance s’est faite conjointement aux ventes d’ordinateurs personnels (et non à leur
détriment12), ce qui indique que les tablettes remplacent
d’autres biens de consommation (comme les journaux
et les magazines), plutôt que les ordinateurs personnels.
10 Personnel de ITBusiness, Global Tablet Sales Will Double to 119M.
11 NPD Group, Tablet Makers Climbing Apple’s Tree.
12 NPD Group, Optimistic Start to 2012 for Canadian PC Market.
Qu’est-ce que tout cela signifie pour les autres formes de
communication? Ces nouvelles technologies attireront
inévitablement une plus grande part des dépenses pu
blicitaires totales au fur et à mesure que les Canadiens
les adoptent et passent plus de temps à les utiliser. De
plus, elles ouvrent la porte à des formes de publicité
plus élaborées et plus ciblées. Par exemple, l’affichage
de publicités (sur les ordinateurs personnels comme sur
les tablettes ou les téléphones intelligents) devient plus
« social », c’est-à-dire qu’il peut viser directement les
utilisateurs en fonction de leurs intérêts et de leur situation actuelle. Cela a permis en partie aux sites proposant
13 J.D. Power and Associates, 2012 Canadian Wireless Total
Ownership Experience Study.
14 Hardy, comScore; « Smartphone Penetration Has Reached 45 Per
Cent of the Canadian Mobile Market ».
15 Knowlton, Canada to Surpass 100 Per Cent Wireless
Penetration Rate.
Pour obtenir ce rapport et d’autres du Conference Board, consultez www.e-library.ca.