2.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
2
Samedi 14 juin, Un Monde d’Avance organisait une réunion
publique dans la Salle des Fêtes de la Mairie du XIe arr. de
Paris autour de cette question aussi essentielle que d’actualité :
« Comment rassembler la Gauche ? ».
La thématique choisie n’était évidemment pas anodine.
Au regard du contexte politique, il nous apparaissait important
d’aborder sans ambages la question du rassemblement de la
gauche en invitant des intervenants issus de divers partis de la
gauche et de sensibilités et courants socialistes.
Autour de Guillaume Balas et Henri Emmanuelli, Pierre Laurent
(PDF), David Cormand (EELV), Marie-Noëlle Lienemann
(Maintenant La Gauche), Laurent Baumel (Gauche Populaire et
initiateur de l’Appel des 100), Jean-Marc Germain et Fanélie
Carrey-Conte (initiateur de l’Appel des 100) ainsi que Rémi
Demersseman-Pradel (Motion 4) ont ainsi répondu présents à
notre invitation.
Devant une salle bondée, les différents intervenants ont porté un
message convergent : le rassemblement de la gauche est une
nécessité qui implique une réorientation de la politique engagée.
Retour sur notre initiative et sur les interventions de nos différents
invités.
-‐-‐-‐
Sommaire
p.3 Introduction par Guillaume Balas (Un Monde d’Avance)
p.6 Intervention de Pierre Laurent (PCF)
p.9 Intervention de David Cormand (EELV)
p.12 Intervention de Laurent Baumel (Gauche Populaire, Appel
des 100)
P.16 Henri Emmanuelli (Un Monde d’Avance)
p.18 Intervention de Marie-Noëlle Lienemann (Maintenant La
Gauche)
p.21 Intervention de Rémi Demersseman-Pradel (Motion 4)
p.25 Intervention de Fanélie Carrey-Conte (Un Monde
d’Avance, Appel des 100)
p.28 Intervention de Jean-Marc Germain (Appel des 100)
p.31 Revue de presse
p.34 Nous contacter
3.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
3
INTERVENTIONS
INTRODUCTION PAR GUILLAUME BALAS,
Député
européen
Secrétaire
général
d’Un
Monde
d’Avance
« Le rassemblement de la gauche, n’est pas un dogme ou une utopie facile pour des
discussions internes mais c’est une nécessité politique ».
« Pour nous, pour Un Monde d’Avance, nous ne voulons être qu’une chose : nous ne
souhaitons même pas survivre à nous-mêmes. Nous voulons être au sein du PS, les
inlassables artisans et défenseurs de l’unité de tous ceux, dans toute leur diversité et
tout leur parcours, qui croient qu’il faut réorienter la politique du gouvernement, qui
croient, que l’unité de la gauche est une condition nécessaire, stratégique pour ce que
nous voulons. Nous voulons être un pont entre la sphère socialiste et les autres
mouvements de gauche : les camarades communistes, nos camarades d’EELV, des
autres mouvements qui existent dans le champ politique et sociétal. »
Pour
visionner
la
vidéo
de
l’intervention
:
https://www.youtube.com/watch?v=
bGbTS3fF-‐mE
Discours
Je
vais
essayer
d’abord
de
définir
pourquoi
cette
initiative.
Nous
sommes
un
courant
du
PS,
Un
Monde
d’Avance,
depuis
2008
et
nous
constatons
aujourd’hui
pour
les
raisons
que
je
vais
énoncer
qu’il
faut
faire
tomber
les
barrières
au
sein
du
PS.
Entre
le
PS
et
les
autres
mouvements
de
gauche
mais
également
entre
la
Gauche
et
la
société,
et
les
électeurs.
Dans
ce
moment,
nous
avons
un
devoir,
comme
d’autres
-‐
car
d’autres
initiatives
sont
prises
ailleurs
par
des
militants
et
des
responsables
socialistes,
communistes,
verts,
associatifs.
4.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
4
Partout
commence
à
se
réveiller
l’idée
que
les
choses
ne
peuvent
pas
rester
en
l’état.
Et
nous
participons
simplement
à
ce
mouvement
général.
Nous
pensons
que
nous
sommes
à
notre
place
aujourd’hui
en
le
faisant.
Alors,
évidemment,
quelques
mots
sur
le
contexte
et
pourquoi
cette
question
que
nous
avons
posé
à
nos
divers
intervenants
?
Pourquoi
et
comment
rassembler
la
gauche
?
Quand
le
Premier
Ministre,
quand
le
Premier
Secrétaire
du
PS
disent
qu’il
y
a
un
risque
de
décès
de
la
gauche
dans
les
mois
et
les
années
qui
viennent
et
qu’ils
le
disent
en
étant
à
leur
niveau
de
responsabilité,
on
peut
considérer
que
l’affaire
est
sérieuse.
La
première
réaction
est
d’identifier
pourquoi.
Il
est
certain
que
les
deux
scrutins
que
nous
venons
de
vivre
sont
absolument
majeurs
pour
l’histoire
de
la
gauche
parce
qu’ils
donnent
la
photographie
politique
de
ce
qu’est
le
pays.
Le
PS
s’est
effondré
lors
des
élections
municipales
alors
qu’il
est
le
parti
au
pouvoir.
Et
l’affaire
des
européennes
a
amplifié
de
manière
considérable
cette
impression
en
faisant
un
score
désastreux,
signe
du
rejet
profond
de
la
politique
menée,
une
abstention
massive,
un
score
du
FN
historique…
mais
nous
constatons
que
ce
n’est
pas
pour
autant
qu’il
y
a
un
recours
à
gauche
qui
s’exprime
par
le
biais
des
électeurs.
EELV
fait
un
score
honorable
mais
sans
sursaut
véritable
et
le
FDG
se
trouve
en
difficulté
tout
comme
les
socialistes.
A
partir
de
ce
moment-‐là,
il
y
a
bien
une
urgence
à
se
parler.
Nous
sommes
convaincus
que
si
les
gens
de
gauche,
qu’ils
soient
dans
des
partis
ou
des
mouvements
syndicaux,
associatifs
ou
autres,
que
si
ceux-‐là
n’échangent
pas,
alors
oui,
ça
peut
arriver
:
la
gauche
politique
ou
sociale,
sans
que
nous
parlions
de
mort
imminente,
peut
être
relativisée.
En
vue
des
élections
présidentielles,
rien
n’indique
que
la
Gauche
finisse
première
force,
pire,
rien
n’indique
qu’elle
puisse
arriver
jusqu’au
second
tour.
Je
vous
invite
à
observer
qu’aujourd’hui,
au
regard
de
l’état
de
la
droite
également,
rien
n’indique
non
plus
qu’une
droite
républicaine
continue
à
exister.
Il
peut
tout
à
fait
y
avoir
des
alliances
qui
créent
une
droite
nouvelle
qui
pourrait
prendre
le
pouvoir
avec
une
radicalité
politique
dont
on
a
peine
encore
aujourd’hui
à
imaginer.
Les
responsabilités
sont
multiples.
Parce
je
suis
un
élu
du
PS,
un
membre
du
PS,
je
le
dis
:
d’abord
à
cause
de
la
politique
gouvernementale
que
nous
menons
aujourd’hui,
nous
ne
pouvons
pas
nous
abstraire
de
ce
qui
se
passe.
C’est
parce
que
cette
politique
n’arrive
pas
à
convaincre
que
les
électeurs
aujourd’hui
se
détournent
de
nous.
Pourquoi
?
Parce
que
cette
politique
ne
répond
pas
aux
attentes
qui
avaient
été
suscitées
par
la
campagne
en
2012,
et
notamment,
le
fait
que
si
redressement
il
devait
y
avoir,
la
justice
devait
prévaloir.
De
ce
point
de
vue,
les
Français
n’ont
pas
le
sentiment
que
ces
objectifs
ont
été
remplis.
Et
aussi
parce
qu’il
y
a
une
force
d’incompréhension
sur
les
objectifs,
les
motifs,
le
fonctionnement.
Il
y
a
un
brouillard
aujourd’hui
qui
font
que
les
institutions
publiques
sont
affaiblies.
La
parole
du
politique
est
elle-‐
même
affaiblie.
5.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
5
Alors,
on
aurait
pu
prendre
l’idée
de
faire
un
colloque
intellectuel
pour
aller
chercher
les
raisons
profondes
à
tout
cela.
Mais
on
a
considéré
qu’il
fallait
prendre
la
démocratie
au
sérieux.
En
démocratie,
il
y
a
des
partis
politiques
qui
se
présentent
aux
élections,
qui
ont
une
histoire,
qui
représentent
quelque
chose.
Nous
avons
choisi
de
les,
de
nous
interroger.
Le
rassemblement
de
la
gauche,
n’est
pas
un
dogme
ou
une
utopie
facile
pour
des
discussions
internes
mais
c’est
une
nécessité
politique.
S’il
y
a
un
désaccord
alors
que
le
PS
dirige
le
pays
sur
la
politique
gouvernementale
alors
il
faut
que
cette
politique
soit
modifiée
pour
commencer
à
avoir
des
convergences
utiles.
Il
y
a
eu
aujourd’hui
un
CN
du
PS
aujourd’hui
et
nous
avons
dit
au
Premier
Secrétaire
:
il
ne
peut
pas
y
avoir
de
rassemblement
de
la
gauche
d’un
côté
théorique
sans
prendre
en
compte
ce
que
la
gauche
dit.
Ce
qu’elle
dit
à
l’extérieur
mais
également
au
sein
du
PS,
au
sein
du
Parlement,
au
Sénat
sur
la
politique
gouvernementale.
Il
faut
donc
qu’il
y
ait
réorientation
profonde
de
cette
politique
gouvernementale
si
nous
voulons
que
la
séquence
d’après
puisse
être
au
mieux
utile,
au
pire,
pas
catastrophique
et
que
la
Gauche
puisse
retrouver
tout
son
rôle
dans
le
devenir
du
pays.
Devant
la
crise
du
pays,
devant
les
inquiétudes
des
citoyens,
la
question
que
nous
posons
peut
paraître
décalée
mais
nous
nous
sommes
dit
que
justement,
si
nous
souhaitions
avoir
un
gramme
d’espoir,
il
fallait
la
poser
tout
de
suite.
Nous
savons
que
les
réponses
ne
sont
pas
définitives.
Mais
pour
nous,
pour
Un
Monde
d’Avance,
nous
ne
voulons
être
qu’une
chose.
Nous
ne
souhaitons
même
pas
survivre
à
nous-‐mêmes.
Nous
voulons
être
au
sein
du
PS,
les
inlassables
artisans
et
défenseurs
de
l’unité
de
tous
ceux,
dans
toute
leur
diversité
et
tout
leur
parcours,
qui
croient
qu’il
faut
réorienter
la
politique
du
gouvernement,
qui
croient,
que
l’unité
de
la
gauche
est
une
condition
nécessaire,
stratégique
pour
ce
que
nous
voulons.
Nous
voulons
être
un
pont
entre
la
sphère
socialiste
et
les
autres
mouvements
de
gauche
:
les
camarades
communistes,
nos
camarades
d’EELV,
des
autres
mouvements
qui
existent
dans
le
champ
politique
et
sociétal.
Nous
ne
voulons
faire
que
cela
et
nous
ferons
tout
cela.
Nous
commencerons
pas
poser
cette
question
aux
militants
socialistes
pour
leur
demander
leur
avis
sur
cette
question
et
exprimer
cette
nécessité
de
réorienter
la
politique
du
gouvernement
pour
les
Français
mais
aussi
pour
permettre
le
rassemblement
de
la
gauche.
6.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
6
INTERVENTION DE PIERRE LAURENT,
Secrétaire
National
du
PCF,
Président
du
PGE
« Notre désir le plus profond est d’ouvrir une perspective de sortie de crise positive.
Pour cela, nous voulons ouvrir un débat sur le diagnostic de la crise, sur les remèdes
à porter et les solutions à mettre en œuvre.».
« C’est pour ça que je suis ici ce soir mais également partout où ceux qui veulent
réfléchir à des politiques alternatives voudront mener ce débat.»
« Il faudra des inflexions à la politique menée et j’espère que nous trouverons des
convergences pour les obtenir.»
Pour
visionner
les
vidéos
de
l’intervention
:
https://www.youtube.com/wa
tch?v=L5NFaIVqmGo
(1/2)
https://www.youtube.com/wa
tch?v=1ZriL6_d2x4
(2/2)
Discours
Je
suis
très
heureux
d’être
parmi
vous.
Nous
sommes
nous
aussi
en
Conseil
National
ce
week-‐
end.
Nous
procédons
nous-‐mêmes
à
une
évaluation
de
la
situation
et
c’est
avec
beaucoup
de
satisfaction
que
je
vais
tenter
de
répondre
à
la
question
qui
est
posée.
Probablement
je
n’apporterai
pas
toutes
les
solutions
mais
je
souhaiterais
au
moins
essayer.
La
première
chose
qui
paraît
être
une
évidence
mais
qui
provoque
cette
réunion
comme
probablement
beaucoup
d’autres
:
c’est
un
sentiment
de
gravité
devant
la
situation
dans
laquelle
nous
sommes.
Chacun
peut
comprendre
que
ce
qui
s’est
passé
pendant
les
élections
municipales
et
européennes
n’est
pas
un
accident,
ça
n’est
pas
un
résultat
conjoncturel.
7.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
7
Les
conditions
sont
réunies
pour
que
le
scénario
catastrophe
continue
de
s’amplifier
si
nous
ne
faisons
rien.
Dans
les
résultats,
il
y
a
un
désaveu
évident
de
la
politique
gouvernementale.
Comme
vous
le
savez,
nous
avons
été
très
critiques
sur
la
politique
gouvernementale
très
tôt.
Nous
avions
le
sentiment
qu’elle
ne
permettrait
pas
de
répondre
aux
défis
sociaux
et
politiques
mais
ceci
étant
dit,
je
voudrais
aussi
dire
que
notre
politique
au
PCF
n’a
jamais
été
de
parier
sur
l’échec.
Je
n’ai
jamais
cru
à
la
thèse
de
l’automatisme
que
de
l’échec
et
du
chaos
naîtrait
l’espoir
et
la
sortie
radieuse
de
la
crise.
La
critique
a
toujours
été
accompagnée
de
propositions
alternatives.
Au-‐delà
de
cela,
nous
avons
continué
à
travailler
pour
faire
progresser
les
politiques
de
la
gauche
là
où
elle
est
en
responsabilité.
Malheureusement
le
cours
de
la
politique
gouvernementale
n’a
pas
changé
mais
il
s’est
de
notre
point
de
vue
amplifié
dans
le
mauvais
sens.
Nous
allons
entamer
dans
quelques
jours
le
débat
sur
le
pacte
de
responsabilité,
plus
précisément
le
plan
d’économies
et
vous
connaissez
notre
point
de
vue.
Les
résultats
des
élections
marquent
une
accélération
de
la
crise
politique
qui
n’est
pas
nouvelle
et
qui
a
démarré
depuis
10
ans
quand
Jean-‐Marie
Le
Pen
a
été
qualifié
au
second
tour
de
l’élection
présidentielle.
Le
FN
est
installé
dans
le
paysage
politique
depuis
trop
longtemps.
Il
y
a
effectivement
des
phénomènes
de
crise
politique
qui
sont
extrêmement
préoccupants.
Un
rejet
des
responsables
politiques
au
fil
des
déceptions
qui
ont
à
chaque
fois
suivi
les
espoirs
montants
portés
par
la
société.
Ces
phénomènes
ont
pris
un
tour
dramatique
avec
l’installation
maintenant
à
un
niveau
extrêmement
élevé
des
scores
du
FN.
Donc
la
situation
est
extrêmement
sérieuse.
Notre
désir
le
plus
profond
est
d’ouvrir
une
perspective
de
sortie
de
crise,
de
cette
crise
sociale,
politique
et
économique,
une
sortie
de
crise
positive.
Au
cœur
de
cette
crise,
il
y
a
les
choix
de
la
politique
gouvernementale.
Ces
choix
sont
assis
sur
des
thèses
que
nous
connaissons
:
les
deux
grands
problèmes
de
notre
pays
seraient
le
coût
du
travail
et
le
problème
de
compétitivité.
Au
PCF,
nous
considérons
qu’il
y
a
un
très
grand
problème
lié
au
type
de
croissance
capitaliste
dans
l’inflation
absolument
dramatique
des
prélèvements
sur
les
richesses
créées
et
du
coût
du
capital.
Il
y
a
une
confiscation
et
un
détournement
permanent
d’une
part
croissante
des
richesses
créées
au
profit
de
logiques
de
croissance
financière
qui
handicape
tous
les
ressorts
d’un
développement
économique
harmonieux.
Il
y
a
dans
les
entreprises
des
masses
financières
considérables
utilisées
à
des
politiques
de
croissance
financière
et
des
politiques
de
rentabilité
qui
handicape
le
pays
gravement.
Il
semble
que
nous
ne
serions
pas
capables
une
entreprise
comme
Alstom
d’une
vente
à
la
découpe
menée
par
des
grands
groupes
internationaux.
Il
y
a
en
ce
moment
une
grève
des
cheminots
qui
posent
un
problème
d’investissement
dans
le
ferroviaire
pour
mettre
à
niveau
ce
secteur.
Et
il
semblerait
que
nous
ne
soyns
pas
capables
de
mettre
les
moyens
de
ces
investissements.
Et
on
va
demander
à
la
productivité
des
cheminots
8.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
8
d’éponger
la
dette
contractée
par
l’Etat.
Nous
sommes
dans
des
logiques
qui,
si
on
nous
les
maintenons,
mèneront
le
pays
dans
le
mur.
Nous
voulons
ouvrir
un
débat
sur
le
diagnostic
de
la
crise,
sur
les
remèdes
à
porter
et
les
solutions
à
mettre
en
œuvre.
Il
faut
ouvrir
ce
débat
si
on
veut
sortir
de
la
logique
d’échec
social,
économique
et
politique.
Il
faudrait
aussi
ouvrir
le
débat
européen.
Le
problème
c’est
qu’à
chaque
fois
que
la
France
a
eu
l’occasion
d’ouvrir
ce
débat
européen,
nos
dirigeants
n’ont
pas
saisi
ces
occasions.
On
voit
bien
dans
quelle
impasse
cela
nous
enfonce.
La
progression
des
populismes
n’est
pas
que
national
mais
bien
européen.
Il
faut
donc
ouvrir
le
débat
sur
les
politiques
alternatives
aux
politiques
d’austérité.
Nous
voulons
que
le
débat
sur
le
nécessaire
rassemblement
de
la
gauche
se
mette
à
partir
de
ce
débat
du
projet.
C’est
la
seule
solution
pour
construire
ce
chemin.
Personne
ne
peut
avoir
l’illusion
dans
cette
situation
que
nous
réglerons
ce
problème
en
agitant
la
menace
du
Front
National
et
en
disant
que
finalement
il
faudra
que
tout
le
monde
se
rassemble
derrière
François
Hollande
ou
un
candidat
qui
porterait
un
programme
de
même
nature
que
la
politique
menée
actuellement.
Ce
scénario
ne
peut
pas
marcher.
Le
réflexe
républicain
est
désarmé
par
l’ampleur
de
la
politique
actuelle
et
le
désaveu
de
la
politique
gouvernementale.
Si
on
ne
s’attaque
pas
au
débat
en
profondeur
sur
le
sens
de
la
politique
gouvernementale,
nous
ne
parviendrons
pas
à
avancer
dans
ce
sens.
C’est
pour
ça
que
je
suis
ici
ce
soir
mais
également
partout
où
ceux
qui
veulent
réfléchir
à
des
politiques
alternatives
voudront
mener
ce
débat.
Je
suis
engagée
avec
d’autres
forces
dans
le
Front
de
Gauche.
Je
pense
qu’il
a
un
rôle
à
jouer,
qu’il
doit
changer,
modifier
les
choses
et
ces
modifications,
nous
allons
les
porter.
Mais
je
veux
effectivement
ouvrir
un
débat
sans
préalable
avec
tous
ceux
qui
le
voudront.
Nous
devons
tous
saisir
les
occasions
de
dialogue.
Notre
CN
décidera
demain
matin
de
lancer
un
appel
à
l’ouverture
d’un
dialogue
national
sur
ces
enjeux
et
donc
ma
présence
ici
n’est
pas
fortuite.
Elle
n’est
pas
un
coup
pour
un
jour.
Nous
allons
entrer
sérieusement
dans
la
volonté
d’ouvrir
le
débat
avec
l’ambition
de
le
déverrouiller.
Effectivement,
dans
la
situation,
chaque
occasion
perdue
va
se
payer
très
cher.
Il
faut
écouter
ce
qui
se
passe
à
la
SNCF
et
chez
les
cheminots.
La
Gauche
ne
peut
pas
se
dire
qu’elle
n’est
pas
interpelée.
Ne
nous
laissons
pas
attraper
par
les
propagandes
qui
les
présentent
comme
des
preneurs
d’otage.
Intermittents,
débats
budgétaires,
dossier
Alstom,
réforme
territoriale
il
faudra
des
inflexions
et
j’espère
que
nous
trouverons
des
convergences
pour
les
obtenir.
Tout
ce
que
nous
obtiendrons
seront
autant
de
points
marqués
pour
essayer
d’ouvrir
enfin,
une
vraie
perspective
de
gauche.
9.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
9
INTERVENTION DE DAVID CORMAND,
Président
du
Groupe
EELV
au
CR
de
Haute-‐Normandie,
Secrétaire
national
adjoint
d’EELV
« Les lois de l’économie dominantes qui ne sont votées par personne sont supérieures
aux lois de la République voulues par les représentants de celles et ceux qui ont voté
en 2012.»
« Les Françaises et les Français ne nous suivront pas uniquement sur le rejet d’une
politique. Il faut que l’on se donne les moyens de construire un projet.»
« On ne peut pas attendre 2017 pour proposer l’alternative.»
Pour
visionner
les
vidéos
de
l’intervention
:
https://www.youtube.com/watc
h?v=ZHNXjHQ04pc
Discours
Bonjour
à
tous,
Je
vous
prie
tout
d’abord
d’excuser
l’absence
d’Emmanuelle
Cosse
car
nous
sommes
nous
aussi
en
conseil
fédéral
de
notre
Parti.
La
question
qui
se
pose
c’est
comment
rassembler
la
Gauche.
Quand
on
pose
cette
question-‐là,
une
autre
nous
vient
tout
de
suite
à
l’esprit
:
pourquoi
est-‐elle
divisée
?
Il
y
a
une
sorte
de
malentendu
entre
la
majorité
qui
se
construit
en
2012
pour
mettre
dehors
N.
Sarkozy
et
ce
qui
a
été
réalisé
par
la
suite.
Il
y
avait
l’attente
d’un
espoir,
d’un
changement.
Mais
assez
vite,
il
y
a
le
TSCG,
le
CICE
et
l’ANI.
Sur
le
TSCG,
il
y
a
eu
un
problème
car
on
n’a
pas
fait
ce
qu’on
avait
dit
qu’on
ferait.
On
intériorise,
en
adoptant
le
TSCG,
le
principe
de
dire
que
les
politiques
d’austérité
sont
compatibles
avec
la
politique
qui
nous
a
porté
au
pouvoir.
10.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
10
Concernant
le
CICE,
on
dit
que
pour
que
l’économie
aille
mieux,
il
faut
rendre
de
l’argent
aux
entreprises.
Enfin,
sur
l’ANI,
on
focalise
sur
le
coût
du
travail.
Mais
de
la
même
façon
que
pour
les
exemples
précédents,
ce
sont
des
choses
que
l’on
combat
depuis
des
années
et
que
tout
d’un
coup,
on
intériorise.
Les
lois
de
l’économie
dominantes
qui
ne
sont
votées
par
personne
sont
supérieures
aux
lois
de
la
République
voulues
par
les
représentants
de
celles
et
ceux
qui
ont
voté
en
2012.
Et
ça,
c’est
inacceptable
aux
yeux
des
gens.
Ce
n’est
pas
un
problème
conjoncturel.
Il
y
a
un
croisement
de
crise
jamais
connu.
C’est
vrai
pour
la
France,
c’est
vrai
pour
l’Europe.
(…)
Il
y
a
une
sorte
de
déni
par
rapport
au
vote
FN.
On
le
banalise.
C’est
quelque
chose
qui
est
d’une
nouveauté
incroyable.
Pour
Le
Pen
père,
le
FN
est
un
outil
de
jouissance
personnelle.
Pour
Le
Pen
Fille,
elle
est
en
train
de
construire
quelque
chose
à-‐même
de
pouvoir
conquérir
le
pouvoir.
Marine
Le
Pen
a
compris
que
pour
gagner
le
deuxième
tour
d’une
élection,
il
fallait
des
réseaux,
une
implantation
locale,
gagner
une
majorité
d’idée
et
c’est
exactement
ce
qui
est
fait
par
le
FN.
Par
rapport
à
cette
coalition,
refaire
le
coup
de
la
coalition
de
rejet,
ça
ne
marchera
pas.
Les
Françaises
et
les
Français
ne
nous
suivront
pas
uniquement
sur
le
rejet
d’une
politique.
Il
faut
que
l’on
se
donne
les
moyens
de
construire
une
coalition
de
projet.
Mais
sur
quelle
histoire
peut-‐on
la
faire
?
Je
pense
que
la
Gauche,
on
a
un
problème
d’imaginaire
politique.
Comment
on
se
projette
et
comment
on
projette
nos
concitoyens
dans
un
imaginaire
politique
émancipateur
?
Pendant
des
décennies
on
s’est
construit
autour
de
l’augmentation
du
pouvoir
d’achat.
On
est
dans
un
système
où
bien
sûr
il
faut
améliorer
le
pouvoir
d’achat
de
ceux
qui
ont
moins
mais
ce
n’est
pas
uniquement
cette
société
de
l’avoir
qui
va
nous
permettre
de
reconstruire
une
majorité
dans
ce
pays.
Ce
qu’il
faut
arriver
à
construire,
c’est
un
autre
imaginaire
politique
où
la
possession
ne
passe
pas
seulement
par
l’imaginaire
de
l’avoir
mais
également
par
l’être.
Et
cette
bataille
idéologique
là,
on
est
en
train
de
la
perdre.
J’ai
parlé
aussi
de
l’impératif
de
se
mettre
d’accord
vers
une
sorte
de
révolution
démocratique
pour
changer
la
Vème
république
et
modifier
les
relations
que
l’on
a
aux
citoyennes
et
citoyens.
Cette
crise
politique
profonde
se
résout
donc
par
ces
différents
points.
Enfin,
on
se
dirige
vers
2017.
Que
va-‐t-‐il
se
passer
si
on
ne
s’organise
pas
mieux
?
Il
y
a
quelque
chose
qui
a
changé
par
rapport
à
d’habitude
quand
la
gauche
se
remet
en
question
et
construit
l’alternative,
c’est
qu’en
général
elle
est
dans
l’opposition.
Or
aujourd’hui,
la
gauche
est
au
pouvoir.
Et
on
ne
peut
pas
attendre
2017
pour
proposer
l’alternative.
Dès
11.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
11
maintenant
il
faut
construire
un
rapport
de
force
pour
qu’en
2017,
on
ait
une
chance
de
ne
pas
se
faire
bananer.
Si
on
veut
une
VIème
république
un
jour
où
la
place
des
parlementaires
est
respectée,
je
pense
que
vous
avez,
avec
les
citoyens,
un
laboratoire
formidable
pour
montrer
que
vous
avez
été
élu
avec
un
mandat
et
que
vous
restez
comptable
jusqu’en
2017.
Pour
reconstruire
avec
les
citoyens,
il
y
a
une
sorte
d’exemplarité
à
donner.
C’est
dans
cet
état
d’esprit
que
sont
les
écologistes.
Enfin,
il
y
a
un
autre
laboratoire,
ce
sera
les
Régionales.
Là
aussi,
peut
être
que
des
choses
pourront
être
expérimentées.
12.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
12
INTERVENTION DE LAURENT BAUMEL,
Député
d'Indre-‐et-‐Loire,
Animateur
de
la
Gauche
Populaire,
Initiateur
de
l'appel
des
100
« J’ai envie d’abord de vous dire que je ne suis pas sûr que l’on soit dans la minorité
socialiste, ça pourra se vérifier un jour. Et puis, plus sérieusement, je veux vous dire
que personne, pas même la direction de notre parti, n’a le monopole du travail de
rassemblement de la gauche. Ce travail, il appartient à tous et d’abord à ceux qui
sont en situation de le mener.»
« Il ne peut y avoir rassemblement autour d’une orientation politique suffisamment
partagée.»
« La convergence c’est demain dans ce combat parlementaire, que nous allons en
faire la première expérience. Les amendements que nous amenons dans l’hémicycle,
nous les amenons devant l’ensemble représentation nationale. Et par conséquent,
nous créons les conditions devoir avec les uns et les autres s’il est possible de faire ce
bout de chemin. (…) si nous y parvenons, je pense que nous aurons franchi une étape
qui fera date.»
Pour
visionner
la
vidéo
de
l’intervention
:
https://www.youtube.com/
watch?v=QGN9rcG_pYU
Discours
Merci
pour
cette
initiative
légitime.
Je
le
dis
car
tout
à
l’heure
Jean
Christophe
Cambadélis,
notre
Premier
secrétaire
est
intervenu
au
sujet
rendez-‐vous
de
ce
soir,
pour
inviter
–
il
visait
notamment
Pierre
Laurent
–
les
directions
des
partis
frères
à
ne
pas
jouer
avec
les
minorités
socialistes.
Mais
je
pense
que
ça
s’adressait
plutôt
à
la
minorité
socialiste.
13.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
13
J’ai
envie
d’abord
de
vous
dire
que
je
ne
suis
pas
sûr
que
l’on
soit
dans
la
minorité
socialiste,
ça
pourra
se
vérifier
un
jour.
Et
puis,
plus
sérieusement,
je
veux
vous
dire
que
personne,
pas
même
la
direction
de
notre
parti,
n’a
le
monopole
du
travail
de
rassemblement
de
la
gauche.
Ce
travail,
il
appartient
à
tous
et
d’abord
à
ceux
qui
sont
en
situation
de
le
mener.
Alors,
la
question
que
vous
posez
«
est-‐ce
que
le
rassemblement
de
la
gauche
est
nécessaire
?
»,
bien
sûr
elle
est
nécessaire
pour
toutes
les
raisons
structurelles
évoquées
–
je
ne
sais
pas
si
nous
aurons
un
jour
la
proportionnelle,
mais
dans
ce
type
de
scrutin,
le
rassemblement
est
souhaitable
–
mais
aussi
pour
ceux
que
les
uns
et
les
autres
ont
dit
avant
moi.
Un
Front
national
qui
menace,
qui
pourrait
arriver
au
pouvoir,
sinon
seul,
dans
une
coalition
avec
une
droite
dite
parlementaire
qui
aurait
fait
sauter
les
digues.
Henri
Emmanuelli
a
rappelé
que
cela
était
possible.
On
sait,
instruits
par
l’expérience,
que
parmi
les
conditions
qui
peuvent
amener
l’extrême
droite
et
le
populisme
au
pouvoir,
la
division
de
la
gauche
en
fait
partie.
Pour
autant,
ce
qu’ont
dit
les
uns
et
les
autres
avant
moi
est
juste.
Cela
ne
peut
pas
constituer
une
condition
suffisante
du
rassemblement.
Il
ne
peut
y
avoir
rassemblement
autour
d’une
orientation
politique
suffisamment
partagée.
Cela
suppose
que
chacun
fasse
un
mouvement,
que
chacun
se
rende
un
minimum
compatible
avec
ses
partenaires.
C’est
la
responsabilité
principale.
Les
exemples
historiques
ont
été
pris
:
L’union
de
la
gauche,
la
grande
révolution
stratégique
de
François
Mitterrand,
qui
avait
compris
la
nécessité
d’effectuer
ce
rapprochement,
essentiellement
à
l’époque
avec
le
Parti
communiste.
Des
efforts
programmatiques
avaient
été
faits
en
ce
sens.
La
gauche
plurielle
ensuite,
qui
consistait
en
une
feuille
de
route,
reconnaissons-‐le
pas
très
élaborée,
entre
les
socialistes,
les
écologistes
et
les
communistes.
Mais
il
y
avait
chez
le
chef
de
cette
coalition,
Lionel
Jospin,
au
moins
une
volonté
politique
d’organiser
une
dialectique,
un
dialogue.
A
tel
point
que,
je
le
rappelle
ici,
Lionel
Jospin
tenait
tellement
à
la
gauche
plurielle
que
c’est
ce
qui
l’a
empêché
de
bouger,
après
les
élections
de
2001,
sur
les
questions
d’insécurité.
Il
l’avait
dit,
il
tenait
particulièrement
à
cette
construction
politique
et
il
n’a
pas
voulu
ouvrir,
en
fin
de
mandat,
un
débat
compliqué
à
l’intérieur
de
la
gauche
plurielle.
Bon
je
ne
suis
pas
sûr
à
posteriori
que
la
posture
était
la
bonne,
mais
en
tout
cas,
il
tenait
au
rassemblement
de
la
gauche
comme
une
dimension
essentielle
et
il
faisait
des
efforts,
me
semble-‐t-‐il,
dans
ce
sens.
Aujourd’hui,
et
je
le
répète
car
cela
a
été
dit
avant
moi,
la
ligne
politique
qui
a
été
au
centre,
c’est-‐à-‐dire
du
gouvernement,
de
la
gauche
au
pouvoir,
ne
permet
pas
à
l’évidence
le
rassemblement
des
forces
de
gauche.
Quelle
est
la
ligne
qui
permettrait
le
rassemblement
?
J’ai
la
faiblesse
de
penser
que
ce
que
nous
essayons
de
construire,
même
si
nous
n’épuisons
pas
tout
le
panel
des
sujets,
mais
ce
que
nous
essayons
de
construire
avec
ce
que
nous
avons
appelé
«
l’appel
des
100
»,
constitue
au
moins
sur
les
sujets
abordés,
cette
position,
cette
ouverture,
cet
équilibre,
qui
peut
permettre
d’avancer
dans
le
processus
d’un
rassemblement
beaucoup
plus
large.
Que
disons-‐nous
?
Je
vais
être
très
court.
Un
:
oui
on
peut
mener
un
effort
de
réduction
des
déficits
qui
sont
aujourd’hui
excessifs
et
menacent
la
souveraineté
financière
de
la
France,
mais
on
ne
peut
pas
mener
cet
effort
à
marche
forcée,
sauf
à
prendre
le
risque
de
casser
la
croissance
et
donc
crée
une
situation
qui
ne
permet
pas
d’atteindre
la
situation
que
nous
nous
fixions
14.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
14
d’atteindre.
Et
nous
disons,
nous
ne
pouvons
pas
faire
payer
ce
redressement
par
les
classes
populaires
et
les
classes
moyennes
de
ce
pays.
C’est
ça
la
grande
erreur.
Et
Manuel
Valls,
d’ailleurs
à
sa
manière,
le
reconnaît
aujourd’hui.
Mais
c’est
un
peu
tard.
Nous
disons,
on
peut
aider,
dans
une
alliance
des
productifs,
les
secteurs
productifs
les
plus
exposés
à
la
concurrence,
les
petites
entreprises…
Ceux
qui
incarnent
l’entreprise
au
sens
noble
du
terme,
ceux
qui
créent
de
la
richesse.
Et
que
déverser
41
milliards
sans
garantie
que
cet
argent
n’ira
pas
à
la
distribution
de
dividendes
accrus
pour
les
actionnaires,
sans
garantie
que
ces
montants
iront
à
la
recherche,
à
l’emploi,
à
l’investissement.
Il
faut
une
politique
plus
équilibrée
qui
garderait
une
partie
de
ces
sommes
pour
aider
les
secteurs
productifs
qui
en
ont
besoin
ou
qui
s’engagent
sur
des
financements.
Mais
il
faut
réinjecter
la
moitié
de
ces
aides
vers
une
politique
de
soutien
à
la
demande
:
à
l’investissement
publique
au
pouvoir
d’achat.
Ce
qui
serait
conforme
à
un
objectif
d’efficacité
économique
et
conforme
à
ce
que
l’on
attend
de
la
gauche
lorsqu’elle
gouverne.
La
gauche
lorsqu’elle
gouverne
est
là
d’abord,
non
pas
pour
détériorer
les
conditions
matérielles
des
classes
populaires,
mais
en
principe
pour
les
améliorer.
Et
puis
il
y
a
le
débat
idéologique
et
stratégique.
Je
l’ai
dit
ce
matin
devant
le
conseil
national.
On
peut
comprendre,
dans
une
période
de
chômage
élevé,
qu’un
gouvernement
socialiste
ressente
la
nécessité
d’engager
un
dialogue
avec
le
patronat,
pour
voir
s’il
est
possible
de
mouiller
celui-‐ci
dans
l’objectif
de
redressement.
Mais
la
social-‐démocratie
et
le
socialisme
démocratique
ce
n’est
pas
la
subordination
du
travail
au
capital,
ce
n’est
pas
la
subordination
de
la
demande
à
l’offre,
ce
n’est
pas
la
subordination
de
la
justice
sociale
à
l’efficacité
économique.
Ça,
c’est
le
programme
social-‐libéral,
le
programme
blairiste.
La
social-‐
démocratie,
c’est
accepter
qu’il
puisse
y
avoir
des
contradictions,
des
tensions.
Et
donc,
c’est
chercher
des
compromis,
des
équilibres,
entre
ce
que
l’on
fait
pour
le
capital
et
pour
le
travail,
entre
ce
que
l’on
fait
pour
l’efficacité
économique
et
ce
que
l’on
fait
pour
la
justice
sociale.
Enfin
à
travers
notre
démarche,
nous
portons
en
effet
une
critique
de
ce
régime
de
la
Ve
République.
Nous
proposons
d’une
certaine
manière
d’essayer
de
sortir
de
ce
régime
par
la
pratique.
Les
débats
sur
la
VIe
République,
sur
le
changement
de
Constitution,
ils
ont
eu
lieu
dans
le
Parti
socialiste.
On
en
connaît
la
difficulté.
La
difficulté
principale
c’est
que
vous
aurez
du
mal
à
trouver
un
candidat
à
la
présidence
de
la
République
qui
fasse
campagne
pour
abaisser
son
pouvoir.
En
revanche,
nous
avons
la
possibilité,
à
travers
cette
expérience,
de
changer
l’esprit
du
régime
de
l’intérieur.
Ce
que
nous
sommes
en
train
de
faire
est
dans
le
fond
assez
simple.
Mais
dans
sa
simplicité
même,
assez
audacieux.
Nous
sommes
des
parlementaires
qui
disons
:
«
après
tout,
nous
sommes
les
législateurs
et
nous
avons
le
droit
constitutionnel
d’aller
demain
dans
l’hémicycle
défendre
une
orientation
contrairement
à
la
pratique
établie
jusqu’ici
».
Nous
allons
voter
nos
propres
amendements.
Nous
n’allons
pas
simplement
faire
de
la
gesticulation.
Nous
n’allons
pas
seulement
faire,
ce
que
l’on
appelle
dans
le
jargon
parlementaire,
des
amendements
d’appel.
C’est-‐à-‐dire
que
nous
acceptons
de
le
retirer
à
la
demande
du
gouvernement.
Nous
allons
défendre
nos
propositions
et
montrer,
ce
faisant
au
pays,
à
l’électorat
de
gauche,
à
tous
ceux
qui
attendent
quelque
chose,
tous
ceux
qui
désespèrent
de
voir
qu’il
se
passe,
nous
allons
leur
montrer
qu’il
existe
des
femmes
et
des
hommes
d’abord
à
l’assemblée,
j’espère
au
Sénat
aussi,
et
demain
plus
largement
lorsque
les
militants
seront
appelés
à
se
prononcer
dans
le
parti,
qu’il
existe
des
hommes
et
des
femmes
qui
15.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
15
dans
la
période
veulent
relever
au
sein
du
Parti
socialiste
et
avec,
si
c’est
possible,
nos
partenaires,
l’honneur
et
la
dignité
de
la
gauche
française.
Je
terminerai
par
là.
La
convergence
c’est
demain
dans
ce
combat
parlementaire,
que
nous
allons
en
faire
la
première
expérience.
Les
amendements
que
nous
amenons
dans
l’hémicycle,
nous
les
amenons
devant
l’ensemble
représentation
nationale.
Et
par
conséquent,
nous
créons
les
conditions
devoir
avec
les
uns
et
les
autres
s’il
est
possible
de
faire
ce
bout
de
chemin.
Et
si
nous
y
parvenons,
ce
n’est
pas
acquis
d’avance,
les
complications
politiques
existent
–vous
verrez
le
feuilleton
médiatique
de
la
semaine
autour
de
la
discipline
au
sein
du
groupe
socialiste
–
mais
si
nous
y
parvenons,
je
pense
que
nous
aurons
franchi
une
étape
qui
fera
date.
16.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
16
INTERVENTION D’HENRI EMMANUELLI,
Député
des
Landes,
Président
du
CG
des
Landes,
Animateur
d’Un
Monde
d’Avance
« C’est l’année de l’anniversaire de Jean Jaurès et entendre dire que la gauche peut
mourir m’a beaucoup choqué. Je ne sais pas si la gauche peut mourir ; mais ce que
je sais c’est qu’on doit tout faire pour qu’elle vive.»
« Pour que la gauche vive il faut qu’elle soit rassemblée. Elle arrive à survivre séparée,
mais si on veut qu’elle vive réellement il faut qu’elle soit rassemblée. »
« Les militants sont aujourd’hui considérés comme des moutons alors qu’on devrait
les considérer comme des citoyens capables d’autonomie. Il faut les remettre au
centre du jeu. Je propose que nous lancions une pétition dans le Parti socialiste. »
Pour
visionner
la
vidéo
de
l’intervention
:
https://www.youtube.com/w
atch?v=IXp1cI7ZVy8
Discours
Je
voudrais
d’abord
remercier
la
présence
de
Pierre
Laurent.
C’est
l’année
de
l’anniversaire
de
Jean
Jaurès
et
entendre
dire
que
la
gauche
peut
mourir
m’a
beaucoup
choqué.
Je
ne
sais
pas
si
la
gauche
peut
mourir
;
mais
ce
que
je
sais
c’est
qu’on
doit
tout
faire
pour
qu’elle
vive.
Nous
sommes
dans
une
situation
difficile
sur
le
plan
international
et
en
Europe.
Cette
«
stagflation
»
devient
inquiétante.
En
France
nous
avons
vécu
les
municipales
et
les
européennes.
Les
sympathisants
sont
passés
de
l’étonnement
à
la
sidération.
Pour
que
la
gauche
vive
il
faut
qu’elle
soit
rassemblée.
Elle
arrive
à
survivre
séparée,
mais
si
on
veut
qu’elle
vive
réellement
il
faut
qu’elle
soit
rassemblée.
Je
suis
d’accord
avec
Pierre
Laurent,
nous
ne
pouvons
être
rassemblés
que
sur
des
projets,
pas
seulement
sur
des
effets
de
salle
ou
pour
constituer
des
listes
pour
les
élections.
C’est
à
partir
des
sujets
de
fond,
et
il
y
en
a,
que
l’on
peut
construire
quelque
chose
ensemble.
17.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
17
J’ai
bien
entendu
Jean
Christophe
Cambadélis
qui
va
lancer
les
Etats
Généraux
de
la
Gauche.
Il
y
a
juste
un
problème
:
rassembler
la
gauche
implique
que
l’on
change
de
politique.
Avec
la
ligne
actuelle,
je
ne
vois
pas
comment
la
gauche
peut
se
rassembler.
Je
suis
aussi
sidéré
par
le
rôle
qui
est
donné
au
Parlement.
Si
nous
sommes
les
frondeurs,
qui
est
Louis
14
?
Je
voudrais
remercier
les
camarades
qui
ont
travaillé
pour
essayer
d’infléchir
cette
politique.
Ca
n’est
pas
quelque
chose
de
très
transgressif,
cela
n’est
même
surement
pas
assez
pour
nos
partenaires
de
gauche.
Le
premier
ministre
aurait
mieux
à
faire
que
le
conseiller
principal
d’éducation.
Je
le
dis
comme
je
pense.
Alors
qu’est-‐ce
qu’on
peut
faire
?
Les
militants
sont
aujourd’hui
considérés
comme
des
moutons
alors
qu’on
devrait
les
considérer
comme
des
citoyens
capables
d’autonomie.
Il
faut
les
remettre
au
centre
du
jeu.
Je
propose
que
nous
lancions
une
pétition
dans
le
Parti
socialiste.
Il
y
en
a
une
qui
doit
considérer
les
institutions.
Tout
est
bloqué.
Aujourd’hui
ce
n’est
plus
possible
:
ce
système
est
bloqué,
indépendamment
des
personnes
qui
occupent
les
postes
suprêmes.
Les
institutions,
qu’on
a
commencé
à
modifier
en
2001,
ne
peuvent
plus
fonctionner
normalement.
Il
faut
aller
jusqu’au
bout
de
la
réflexion.
Il
faut
demander
à
notre
parti
une
convention
sur
nos
institutions.
Il
faut
que
le
sujet
soit
abordé
et
débattu.
On
verra
bien
si
les
militants
jugent
que
les
parlementaires
ont
trop
de
pouvoirs
ou
pas.
Il
y
a
une
deuxième
pétition
à
faire
également
sur
la
réorientation
de
l’Europe.
Il
faut
que
l’on
ait
un
débat
dans
le
Parti
socialiste.
Il
faut
demander
aux
militants
s’ils
souhaitent,
ou
pas,
qu’il
y
ait
des
conventions
thématiques
sur
des
sujets
comme
celui-‐là.
Il
faut
qu’on
bouge,
à
l’intérieur
du
parti,
comme
à
l’extérieur,
sinon
on
risque
l’accident.
Il
ne
suffira
de
brandir
les
problèmes
du
FN
ou
de
chercher
le
miracle
dans
le
front
républicain.
Nous
avons
perdu
les
catégories
populaires.
Elles
ne
vont
pas
revenir
de
façon
évidente.
Je
crains
qu’une
partie
des
militants
UMP
soient
ralliés
à
l’alliance
avec
le
FN.
La
bataille
qui
va
se
jouer
à
l’UMP
va
être
celle-‐là
Ce
sujet
peut
dessiner
une
situation
ultra
dangereuse.
Je
ne
crois
pas
au
rassemblement
contraint
de
la
gauche.
Cela
doit
être
voulu,
souhaité
et
attendu.
Les
élites
préparent
les
esprits
à
la
banalisation
de
l’extrême
droite.
Comme
si
avoir
le
FN
au
second
tour
de
l’élection
était
finalement
quelque
chose
de
banal.
J’espère
que
la
discussion
avec
nos
partenaires
sera
fructueuse
et
qu’elle
pourra
se
poursuivre.
18.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
18
INTERVENTION DE MARIE-NOËLLE
LIENEMANN,
Sénatrice
de
Paris
Animatrice
de
Maintenant
La
Gauche
« L’abstention et le vote FN sont deux miroirs d’une même réalité. Dans l’Histoire, on
a vu que nous n’étions pas capable d’affronter de telle crise si la gauche n’est pas
rassemblée.»
« Nous ne reconstruirons pas la gauche si nous n’avons pas des convergences
tangibles à proposer qui éclaire le long terme mais qui répondent aussi à l’urgence
sociale et économique.»
« L’unité n’est pas uniquement nécessaire pour 2017. Elle est nécessaire ici et
maintenant autour d’un pacte de convergence. Si nous sommes unis, nous sommes
en condition de changer le rapport de force au sein de la gauche et du pays.»
Pour
visionner
la
vidéo
de
l’intervention
:
https://www.youtube.com/wat
ch?v=5cIqSJDny4w
Discours
Merci
à
Un
Monde
d’Avance
d’avoir
initié
cette
rencontre.
Il
y
en
a
beaucoup
en
ce
moment,
mais
elles
sont
toutes
nécessaires.
Nous
sommes
dans
un
contexte
dangereux,
dans
une
crise
qui
vient
de
loin
et
qui
s’est
considérablement
accélérée
depuis
deux
ans.
Le
fait
que
le
FN
soit
en
tête
en
France
ne
doit
en
aucun
cas
être
banalisé.
L’abstention
et
le
vote
FN
sont
deux
miroirs
d’une
même
réalité.
Dans
l’Histoire,
on
a
vu
que
nous
n’étions
pas
capable
d’affronter
de
telle
crise
si
la
gauche
n’est
pas
rassemblée.
On
prend
souvent
l’exemple
du
Front
populaire.
Ce
n’était
pas
qu’un
front
anti
fasciste
mais
également
un
front
de
progrès
social.
Si
on
demande
à
nos
citoyens
de
s’unir
seulement
pour
éviter
qu’au
deuxième
tour
on
ait
le
Fn
face
à
la
droite,
ça
ne
marchera
pas.
En
revanche
la
crise
impose
le
rassemblement
de
la
gauche
très
rapidement.
19.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
19
La
question
est
de
savoir
comment
on
peut
réussir
et
dans
quelles
perspectives
?
Il
y
a
deux
ans
une
majorité
de
français
ont
voté
à
gauche.
Bien
sûr
à
chaque
fois
que
l’on
gagne
on
nous
explique
que
c’est
parce
que
la
droite
est
divisée.
Pourtant
je
ne
vois
pas
par
quelle
réalité
politique
la
gauche
ne
serait
jamais
majoritaire
dans
ce
pays.
La
réalité
est
plus
complexe.
Dans
ce
pays
républicain
il
y
a
toujours
un
équilibre
gauche-‐droite
instable
:
le
camp
qui
gagne
est
celui
qui
est
le
plus
rassemblé
et
qui
préempte
le
projet
républicain.
Celui
qui
incarne
une
période
historique
et
la
manière
dont
la
France
définit
son
horizon
politique.
Si
Hollande
a
gagné
c’est
que
plusieurs
forces
se
sont
rassemblées
autour
des
engagements
qu’il
avait
pris
avec
les
Français
qui
constituaient
des
raisons
d’espérer,
un
réformisme
pour
voir
autrement
notre
avenir.
Les
élections
de
2012
portaient
en
germes
les
difficultés
que
nous
avons
aujourd’hui.
Nous
ne
sommes
pas
arrivés
au
pouvoir
avec
une
plateforme
qui
rassemble
l’ensemble
des
forces
de
gauche.
Le
club
Gauche
avenir
avait
essayé
de
regarder
tous
les
programmes
pour
voir
si
le
champ
des
convergences
si
il
y
avait
possibilités
d’avoir
une
plateforme
législative
commune.
C’est
la
première
fois
de
l’histoire
que
la
gauche
ne
se
rassemble
pas
dans
un
Gouvernement
pour
gouverner.
Nous
ne
reconstruirons
pas
la
gauche
si
nous
n’avons
pas
des
convergences
tangibles
à
proposer
qui
éclaire
le
long
terme
mais
qui
répondent
aussi
à
l’urgence
sociale
et
économique.
La
gauche
ça
n’est
pas
que
les
partis
politiques.
C’est
aussi
les
syndicats.
Le
monde
du
travail
c’est
la
gauche.
Les
associations
c’est
la
gauche,
toutes
celles
et
tout
ceux
qui
militent
pour
tant
de
causes
que
le
projet
de
la
gauche
fédère.
C’est
aussi
la
gauche
citoyenne,
l’initiative
individuelle
à
celui
qui
prend
sa
part
dans
la
solidarité.
Si
nous
oublions
ces
composantes
de
la
gauche,
nous
risquons
de
passer
à
côté
des
enjeux.
Il
faut
rénover
les
pratiques.
Comment
on
coalise
des
femmes
et
des
hommes
qui
s’engagent
autour
d’objectifs
communs.
Est-‐ce
normal
que
les
syndicats,
qui
ont
largement
participé
à
la
victoire
d’Hollande,
ont
le
sentiment
de
ne
pas
être
entendu
?
Systématiquement
leur
donner
tort
cela
commence
à
poser
problème.
Il
faut
trouver
des
occasions,
des
évènements,
des
contenus
qui
nous
rassemblent.
Nous
avons
besoin
d’une
discussion
stratégique
sur
le
contenu
de
notre
rassemblement.
Il
faut
que
cette
discussion
ait
lieu
rapidement.
Nous
devons
sortir
de
la
logique
«
there
is
no
alternative
».
Nous
ne
sommes
pas
seulement
ceux
qui
râlent.
Quelles
sont
les
thèmes
sur
lesquels
nous
pouvons
converger
?
Nous
sommes
majoritaires
à
gauche
pour
refuser
les
politiques
d’austérité.
Il
y
a
beaucoup
de
convergences
sur
le
fond
de
ce
qui
faut
faire.
Aussi
sur
les
institutions.
Il
y
a
urgence.
Notre
premier
ministre
que
l’Assemblée
Nationale,
si
on
lui
donnait
trop
de
pouvoirs,
c’était
dangereux.
Moi
je
pense
exactement
l’inverse.
Nous
avions
pris
l’engagement
de
la
proportionnelle.
La
gauche
ne
s’unira
que
si
sa
diversité
est
prise
en
compte
et
représentée.
Le
combat
de
la
proportionnelle
n’est
pas
un
combat
des
minorités,
20.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
20
mais
un
combat
que
doit
porter
toute
la
gauche.
Nous
pourrions
travailler
ensemble
à
un
schéma
institutionnel
contemporain
qui
introduise
les
aspirations
nouvelles
à
la
démocratie.
Nous
avons
des
convergences
sur
l’industrie.
Je
pense
à
la
triste
actualité
sur
Alstom.
78%
des
français
souhaitent
une
intervention
publique
dans
le
choix
des
grandes
filières
industrielles.
Il
faut
reprendre
en
main
notre
capacité
à
intervenir
sur
le
champ
industriel
et
sur
sa
mutation.
La
transition
écologique
est
la
plus
compliqué
à
se
décider
entre
nous.
Pour
ma
part,
je
fais
partie
des
gens
très
réservés
sur
le
nucléaire.
Sur
ce
sujet
il
y
a
des
compromis
dynamiques
à
trouver.
Ils
sont
possibles.
Et
enfin,
sur
la
question
européenne,
la
crise
n’est
pas
derrière
nous.
Il
y
aura
d’autres
cracs
bancaires.
Une
nouvelle
étape
de
la
loi
bancaire
doit
voir
le
jour
pour
aller
vers
la
séparation
et
la
maitrise
de
la
finance.
L’unité
n’est
pas
uniquement
nécessaire
pour
2017.
Elle
est
nécessaire
ici
et
maintenant
autour
d’un
pacte
de
convergence.
Si
nous
sommes
unis,
nous
sommes
en
condition
de
changer
le
rapport
de
force
au
sein
de
la
gauche
et
du
pays.
21.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
21
INTERVENTION DE REMI DEMERSSEMAN-
PRADEL,
Animateur
de
la
Motion
4
au
Parti
Socialiste
Porte-‐parole
de
NVS
–
Nouvelle
Voie
Socialiste
« Si nous voulons rassembler les citoyens de gauche, il faudra d’abord trouver les
solutions à l’écoute, la communication et la solidarité, faisant cruellement défaut là
où on souffre le plus.»
« Nous pouvons maintenir la gauche dans une dynamique de réelle transformation
sociale. Nous pouvons le faire et c'est NOTRE responsabilité pour la gauche, pour les
français. »
Pour
visionner
la
vidéo
de
l’intervention
:
https://www.youtube.c
om/watch?v=CD4B61ffL
5g
Discours
Membre
du
Bureau
National
du
PS,
j‘y
représente
les
militants
de
la
Motion
4,
«
Oser.
Plus
loin,
plus
vite.
»,
qui
ont
choisi
de
s'indigner
derrière
Stéphane
Hessel
avec
lequel
nous
avons
dit,
dès
2012,
que
les
choix
économiques
du
gouvernement
n'allaient
ni
assez
loin
ni
assez
vite
pour
transformer
notre
société.
Je
suis
également
un
simple
militant
puisque
je
ne
suis
pas
élu.
C'est
une
de
nos
spécificités
:
nous
sommes
des
citoyens,
des
ouvriers,
des
enseignants,
des
dirigeants
d'entreprise,
mais
pas
des
professionnels
de
la
politique,
ni
des
élus.
C'est
la
voix
des
simples
citoyens
que
nous
voulons
représenter.
Comment
rassembler
la
gauche
?
J'aurais
envie
d’abord
d’évoquer
le
malaise
qui
traverse
la
gauche.
Celui
du
militant,
de
l'élu,
du
fonctionnaire.
Le
malaise
du
créateur,
de
l'associatif,
de
l’autoentrepreneur.
Le
malaise
des
étudiants,
des
lycéens,
du
retraité,
de
l'immigré,
du
syndicaliste.
Ce
malaise
c'est
celui
de
l'absence
de
perspective:
aujourd'hui
nos
concitoyens
ont
l'impression
que
le
socialisme
au
pouvoir
se
réduit
à
la
diminution
des
dettes,
sans
perspectives
de
transformation
de
notre
société.
Mais
la
fuite
des
militants
et
des
électeurs
n'est
pas
seulement
celle
de
notre
idéal.
C'est
aussi
celle
de
la
réussite.
La
voie
choisie
plonge
tout
le
monde
dans
l'incertitude,
la
peur
22.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
22
l'immigré,
du
syndicaliste.
Ce
malaise
c'est
celui
de
l'absence
de
perspective:
aujourd'hui
nos
concitoyens
ont
l'impression
que
le
socialisme
au
pouvoir
se
réduit
à
la
diminution
des
dettes,
sans
perspectives
de
transformation
de
notre
société.
Mais
la
fuite
des
militants
et
des
électeurs
n'est
pas
seulement
celle
de
notre
idéal.
C'est
aussi
celle
de
la
réussite.
La
voie
choisie
plonge
tout
le
monde
dans
l'incertitude,
la
peur
d'un
échec
pour
notre
vivre
ensemble.
La
réduction
des
budgets
est
une
réduction
des
politiques
publiques
qui
sont
la
base
de
ce
vivre
ensemble.
La
captation
des
richesses
par
quelques-‐uns,
l'absence
d'une
transformation
économique
impulsée
par
une
politique
active
contre
le
système
financier,
en
est
l'illustration.
Je
rappelle
que
l'année
dernière
500
français
se
sont
enrichis
de
80
milliards
€
tandis
que
900.000
des
nôtres
sont
tombés
sous
le
seuil
de
pauvreté,
que
la
France
a
connu
plusieurs
dizaines
de
milliers
de
chômeurs
supplémentaires
et
que
la
croissance
n'est
pas
revenue.
Face
à
de
tels
résultats,
tout
conseiller
économique
dirait
à
l'Elysée
de
changer
de
politique.
Sauf
si
c'est
un
ancien
de
la
bank
of
America.
Cette
mobilisation,
nous
l'avons
constatée
lors
des
2
votes
qui
viennent
d'avoir
lieu.
Quelle
Tristesse.
Quel
terrible
résultat
!
Avec
ces
2
sanctions,
français
n'ont
pas
dit
qu'ils
ne
comprenaient
pas
la
politique
menée,
mais
qu’ils
la
refusent.
La
non-‐distribution
des
richesses
depuis
2
ans,
la
séparation
incomplète
des
banques,
la
non-‐inversion
de
la
courbe
du
chômage,
l’augmentation
de
la
TVA,
l’allongement
de
la
durée
de
cotisation
des
retraites,
le
report
perpétuel
du
retour
à
la
croissance,
etc
...
D'ailleurs
il
est
triste
de
continuer
à
se
méprendre
ainsi
concernant
la
croissance.
Cela
fait
40
ans
que,
malgré
tous
les
plans,
il
est
impossible
de
retrouver
une
croissance
suffisante
pour
relancer
à
elle
seule
durablement
l’emploi.
Nous
pouvons
donc
enfin
admettre
qu’elle
ne
reviendra
probablement
pas,
apprendre
à
vivre
sans
croissance
économique.
Il
est
temps
d'arrêter
de
croire
que
la
croissance
reviendra,
comme
il
ne
faut
pas
croire
que
les
électeurs
recommenceront
tout
seul
à
voter
à
gauche
lors
d'un
prochain
cycle
électoral.
Nous
vivons
moment
historique
aux
conséquences
pas
anodines.
Les
partis
traditionnels,
et
notamment
le
socialisme
du
PS,
n'incarnent
plus
l'espoir.
La
gauche
n'incarne
plus
l'espoir...
Lors
des
européennes,
seuls
6%
des
électeurs
ont
voté
socialiste.
6%...
Nos
partis
traditionnels
sont
trop
fermés
aux
débats
et
trop
souvent
occupés
à
choisir
des
candidats
ou
négocier
ces
candidats
entre
eux.
Il
ne
faut
pas
oublier
que
«
le
socialisme
c’est
chercher
la
vérité
et
la
dire
».
C'est
ce
que
les
français
attendent
de
nous
!
Les
français
sont
en
colère,
ils
n'en
peuvent
plus
de
nous
!
Ils
se
sentent
perdus
et
ils
votent
tout
sauf
nous
!
Ils
n'en
peuvent
plus
d'une
politique
qu'ils
ne
reconnaissent
pas,
une
politique
pour
laquelle
ils
n'ont
pas
voté
et
qui
ne
marche
pas.
À
gauche,
en
plus
de
ces
problèmes
de
fond,
nous
avons
également
perdu
la
bataille
de
la
communication
et
de
la
solidarité.
Les
résultats
des
élections
municipales
et
européennes
ont
montré
que
les
idées
développés
par
l'extrême
droite,
relayées
par
une
certaine
droite
et
peu
combattues
par
une
certaine
gauche,
ont
conquis
les
citoyens
à
travers
tous
les
moyens
de
communication.
Le
FN,
avec
2.500
militants
entraînés
à
cet
exercice,
dans
leurs
tracts,
sur
les
marchés,
dans
les
médias,
sur
les
blogs,
sur
les
réseaux
23.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
23
sociaux,
ont
diffusé
leurs
idées,
surtout
en
direction
des
jeunes,
juste
comme
des
évidences,
sans
développer
le
moindre
début
de
solution.
Et
ça
a
marché.
Et
nous,
qu’avons-‐nous
fait
pour
communiquer
en
masse
auprès
de
tous
ces
citoyens
en
déshérence
?
Auprès
de
tous
ces
jeunes
(et
moins
jeunes
d’ailleurs)
rompus
aux
technologies
nouvelles
de
communication,
auprès
de
tous
les
médias
et
moyens
de
communication
?
Il
y
a
là
matière
à
réflexion
et
plan
d’actions,
si
nous
voulons
rassembler
la
gauche.
Il
y
a
aussi
des
appels
à
solidarité
qui
ont
été
nombreux.
Des
grèves
devant
les
entreprises
en
danger
de
pertes
massives
d’emplois,
des
mobilisations
syndicales,
des
manifestations
perlées
mais
importantes
d’associations,
…,
tous
appelant
à
l’aide,
au
soutien
et
à
des
mesures
les
touchant
directement.
Aujourd’hui
il
y
a
une
grève
dans
les
transports
(SNCF,
mais
pas
que),
une
mobilisation
importante
des
intermittents
du
spectacle,
…
Et
qu’avons-‐nous
fait,
que
faisons-‐nous
pour
nous
porter
à
leur
écoute,
pour
leur
porter
notre
soutien,
notre
solidarité
et
nos
solutions
?
Nous
débattons
beaucoup
entre
nous,
sans
nous
adresser
vraiment
à
eux,
loin
de
leurs
préoccupations
premières
et
de
leur
demande
d’écoute
et
de
considération.
Il
y
a
là
aussi
matière
à
réflexion
et
plan
d’actions.
Si
nous
ne
nous
attaquons
pas
à
ces
deux
questions,
alors
il
ne
faudra
pas
s’étonner
du
désintérêt
pour
le
politique,
de
l’augmentation
de
l’absentéisme
aux
élections,
du
succès
des
extrêmes,
mais
surtout
du
succès
de
tous
ceux
qui
tiennent
les
pouvoirs
et
ne
veulent
pas
ni
les
remettre
en
cause,
ni
les
partager.
Alors,
si
nous
voulons
changer
la
société
pour
un
autre
développement,
harmonieux
et
plus
distributif
(le
«
bien
vivre
»),
si
nous
voulons
rassembler
les
citoyens
de
gauche,
il
faudra
d’abord
trouver
les
solutions
à
l’écoute,
la
communication
et
la
solidarité,
faisant
cruellement
défaut
là
où
on
souffre
le
plus.
Sur
un
plan
économique
nous
avons
fait
des
propositions
:
accepter
l'absence
d'une
croissance
qui
viendrait
de
l'extérieur
pour
sauver
la
France,
engager
une
démarche
volontariste
de
redistribution
des
richesses
spoliées
par
quelques-‐uns
au
détriment
de
l'ensemble
de
notre
population,
taxer
le
patrimoine
en
remplacement
des
revenus,
séparer
réellement
les
banques,
permettre
à
la
BCE
de
financer
les
Etats,
redonner
un
rôle
à
la
monnaie,
instaurer
un
revenu
de
base
universel,
répartir
le
travail,
...
Ce
sont
des
propositions
sur
lesquelles
nous
appelons
à
travailler
toutes
celles
et
ceux
qui
veulent
redonner
à
la
gauche
une
position
de
transformation
de
la
société,
«
faire
société
».
Nous
sommes
déterminés
à
permettre
tous
les
apports
possibles
à
cette
réflexion,
au
sein
de
toute
la
gauche,
et
nous
apporterons
notre
énergie
dans
ce
travail
fondamental
pour
l'avenir.
Car
tout
cela
constitue
un
programme
de
gauche.
Un
programme
qui
peut
être
mené
par
une
alliance
de
toute
la
gauche.
Nous
sommes,
par
notre
lien
à
Stéphane
Hessel,
très
24.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
24
attachés
au
Conseil
National
de
la
Résistance.
Le
CNR
a
été
la
démonstration
qu’un
rassemblement
était
possible,
à
la
suite
d’une
catastrophe.
À
nous
de
le
faire
cette
fois
AVANT
la
catastrophe
démocratique.
Nous
pouvons
réenchanter
la
gauche
!
Il
existe
une
autre
proposition
qui
est
autant
une
demande
de
la
population
qu'une
bonne
logique
dans
le
contexte
actuel
:
nous
devons
changer
rapidement
nos
pratiques.
Organisons
un
vrai
travail
démocratique
ouvert
au-‐delà
de
nos
partis.
Un
vrai
travail
collaboratif.
C'est
l'attente
des
français.
Les
français
sont
connectés,
en
réseau,
simplement.
J’ai
été
marqué
par
le
résultat
d'un
nouveau
parti
qui,
en
6
mois,
avec
des
pratiques
nouvelles,
a
réuni
8.000
adhérents
et
570.000
voix.
570.000
voix…
C’est
bien
le
signe
que
les
citoyens
sont
intéressés
par
la
politique.
D’ailleurs,
les
mouvements
citoyens
progressent,
comme
«
bleu-‐blanc-‐zèbre
»
et
autres.
Cela
confirme
que
les
citoyens
s'intéressent
à
la
politique.
D'une
nouvelle
manière
que
nous
devons
apprendre
pour
que
la
gauche
reste
dans
la
course.
Et
puis,
ne
laissons
plus
les
think-‐tank
d'experts
et
les
fondations
dire
ce
que
doit
être
notre
politique.
De
la
même
manière
qu’il
faut
défendre
les
services
publics
en
ne
les
confiant
pas
à
des
prestataires
extérieurs,
nos
mouvements
et
partis
politiques
ne
doivent
pas
laisser
à
d'autres
leur
travail
de
réflexion.
Ce
travail
doit
être
réalisé
en
notre
propre
sein,
avec
notre
population
militante
et
au-‐delà.
Les
partis
ne
sont
pas
des
réserves
de
bras
pour
distribuer
des
tracts,
ce
sont
des
lieux
de
réflexion
et
de
vie
des
idées.
Avec
cette
ouverture
de
la
réflexion
a
l'ensemble
de
la
population,
avec
une
approche
terrain
de
la
solidarité,
avec
également
des
mesures
redistributives
des
richesses,
en
prenant
acte
du
changement
de
monde
qui
est
le
nôtre,
un
monde
sans
croissance
économique,
nous
pouvons
maintenir
la
gauche
dans
une
dynamique
de
réelle
transformation
sociale.
Nous
pouvons
le
faire
et
c'est
NOTRE
responsabilité
pour
la
gauche,
pour
les
français.
25.
Compte-‐Rendu
Réunion
Publique
Un
Monde
d’Avance
«
Comment
rassembler
la
Gauche
?
»
25
INTERVENTION DE FANELIE CARREY-CONTE,
Députée
de
Paris,
Initiatrice
de
l’Appel
des
100
« Pour mettre en œuvre le rassemblement de la gauche, alors il faut changer de
politique. Mais au-delà, il faut une réorientation si nous voulons que la gauche
survive. La conviction que nous avons, c’est que la politique menée aujourd’hui par le
gouvernement n’est pas en mesure d’améliorer la vie des gens. Les solutions
apportées sont économiquement inefficaces et socialement injustes. Et si nous voulons,
y compris, mener la bataille contre l’extrême droite, il faut que la situation
économique s’améliore.»
« Il faut que nous arrivions à construire cette dynamique politique sur le fond, sans
nous laisser toujours rattraper par la logique institutionnelle de la Ve République. La
question de la présidentielle qui a chaque fois nous a divisé, il faudra trouver un
moyen d’en sortir par le haut. »
Pour
visionner
la
vidéo
de
l’intervention
:
https://www.youtube.com/
watch?v=MEEt_VcKDTA
Discours
Je
voudrais
essayer
d’apporter
trois
éléments
supplémentaires.
D’abord,
je
voudrais
faire
une
remarque
sur
ce
que
constitue
à
mon
sens
l’urgence
du
rassemblement
de
la
gauche.
Nous
n’avons
pas
assez
pris
la
mesure
du
degré
d’affaiblissement
de
la
gauche
dans
notre
société.
J’ai
récemment
eu
un
échange
avec
un
militant
associatif
des
quartiers
du
93.
Cette
personne-‐là
se
disait
intéressée
par
la
politique,
par
la
chose
publique,
par
l’engagement,
par
contre
le
clivage
gauche-‐droite
ne
lui
parlait
plus,
c’était
dépassée.
Cette
personne-‐là
était
de
gauche
mais
ne
se
reconnaissait
pas
de
ce
camp-‐là.
On
a
tendance
en
tant
qu’élue,
militante,
à
considérer
que
ce
sont
des
choses
évidentes
et
acquises
dans
la
population.
Malheureusement,
à
cause
du
déplacement
du
curseur
politique
toujours
plus
vers
la
droite,
et
du
discours
qui
consiste
à
dire
qu’une
seule
politique
est
possible,
ce
clivage
s’est
beaucoup
affaibli.
Si
nous
voulons
relancer
une
dynamique
de
rassemblement,
il
faut
une
reconquête
de
ce
que
nous
incarnons
idéologiquement
et
qu’on
s’attèle
ensemble
à
ce
rassemblement
de