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La réforme des comptes de l’Etat




« Les comptes de l’État doivent être réguliers, sincères et donner
une image fidèle de son patrimoine et de sa situation financière. »
Art. 27 de la LOLF
Sommaire

    01 La réforme comptable au cœur
       de la modernisation de l’Etat                      P.03


    02 Les moments forts de la réforme                    P.09


    03 Une comptabilité enrichie                          P.15
    Les nouvelles normes comptables de l’État             P.16
    Le bilan d’ouverture                                  P.17
    Les nouveaux états financiers de l’État               P.19



    04 Une comptabilité fiabilisée                        P.23
    La qualité comptable au cœur du dispositif            P.24
    Le renforcement du contrôle interne                   P.25
    L’audit comptable et financier (ACF)                  P.28
    La certification des comptes                          P.29



    05 Les exemples à l’étranger                          P.33
    La convergence des réformes comptables à l’étranger   P.34
    Australie                                             P.36
    Canada                                                P.37
    États-Unis                                            P.38
    Royaume-Uni                                           P.39
    Suède                                                 P.40
La réforme comptable au service
de la performance et de la transparence
de l’action publique

L’année 2006 est une année charnière dans le         Ces travaux pilotés par la direction générale de
processus de modernisation de l’État car elle        la comptabilité publique concernent de multi-
correspond à la première application de la           ples domaines (normes comptables, contrôle
LOLF votée en 2001. Les premiers effets tangi-       interne, organisation, …).
bles ont porté sur la présentation du budget
                                                     Pour mener cette réforme importante, l’admi-
décomposé désormais en missions – program-
                                                     nistration s’appuie sur les atouts et acquis
mes – actions (MPA) et son pilotage (indicateurs
                                                     préexistants à l’adaptation de la LOLF (réseau
de performance, projets annuels de perfor-
                                                     de comptables spécialisés, centralisation des
mance, rapports annuels de performance).
                                                     procédures, …).
La LOLF prévoit par ailleurs une réforme
                                                     Cette réforme permet d’améliorer la gouver-
majeure des comptes de l’État : à partir de
                                                     nance, au travers d’une meilleure maîtrise des
2007, le Parlement reçoit le Compte général de
                                                     risques et d’un renforcement de la qualité des
l’État (CGE) établi selon un nouveau référentiel
                                                     comptes. Elle a aussi conduit le réseau des
comptable qui s’inspire très largement des pra-
                                                     comptables publics et les ministères à rationa-
tiques des entreprises et dont la régularité, la
                                                     liser les procédures et systèmes existants.
sincérité et l’image fidèle sont soumises à l’opi-
nion de la Cour des comptes.                         Ainsi, la réforme comptable est au cœur de la
                                                     démarche de performance et de la transpa-
Afin d’accomplir cette réforme comptable et
                                                     rence de la gestion publique. Elle contribue à
préparer la première certification des comptes




                                                                                                         Introduction
                                                     positionner la France au premier plan des réfor-
de l’État, le ministère de l’Économie et des
                                                     mes de gestion publique menées dans le
Finances a engagé, dans un calendrier serré,
                                                     monde.
des travaux importants en collaboration avec
l’ensemble des ministères.

                                                                                                        P.01
La réforme comptable au cœur
       de la modernisation de l’Etat




P.02
01


La réforme comptable au cœur
  de la modernisation de l’Etat




                                  P.03
La réforme comptable au cœur
                                de la modernisation de l’Etat
                                Alors que l’ordonnance du 2 janvier 1959 ne contenait que peu
                                de dispositions d’ordre comptable, la loi organique relative
                                aux lois de finances du 1er août 2001 (LOLF) comporte plusieurs
                                dispositions qui font ressortir l’importance de la comptabilité
                                générale au service de la modernisation de l’État.

                                D’abord, la LOLF affirme la coexistence d’une                 manœuvre de l’État ou encore la soutenabilité
                                comptabilité générale (comptabilité en droits                 des finances publiques. Elle est en cela un outil
                                constatés) fortement enrichie et d’une compta-                supplémentaire pour la prise de décision.
                                bilité budgétaire (comptabilité de caisse)
                                adaptée aux enjeux de la nouvelle gestion                     La LOLF énonce le principe fondateur selon
La réforme comptable au cœur




                                publique. La comptabilité générale permet                     lequel « les comptes de l’État doivent être
de la modernisation de l’Etat




                                d’offrir des éclairages nouveaux, par exemple,                réguliers, sincères et donner une image fidèle
                                sur la situation patrimoniale, les marges de                  de son patrimoine et de sa situation financière ».


                                       LES BÉNÉFICES DE LA COMPTABILITÉ GÉNÉRALE
                                       Qu’est ce que la comptabilité générale ?
                                       La comptabilité générale apporte une vision patrimoniale de l’État : ce qu’il possède (terrains, immeubles,
                                       créances, ...) ; ce qu’il doit (dettes et autres obligations) ; ce qu’il peut être amené à payer dans le futur
                                       (provisions, engagements hors bilan, ...). La comptabilité générale permet une vision prospective de
                                       l’activité de l’État.

  P.04                                 En quoi la comptabilité générale complète-t-elle la comptabilité budgétaire ?
                                       La comptabilité budgétaire est une comptabilité de caisse : les transactions sont enregistrées sur la base
                                       des encaissements et des décaissements. Par exemple, la comptabilité budgétaire ne fait pas de distinction
                                       entre le paiement d’une charge et l’acquisition d’un actif. Enfin, la comptabilité budgétaire se fonde sur le
                                       principe d’annualité.

                                       Quels sont les apports de la comptabilité générale pour le Parlement ?
                                       Les deux visions proposées par les comptabilités budgétaire et générale sont utiles pour le Parlement.
                                       La comptabilité générale apporte de nouveaux indicateurs financiers et de gestion ainsi qu’une meilleure
                                       mesure du patrimoine de l’État et de ses charges futures (dépréciation des actifs, provisions pour risques
                                       et charges, engagements hors bilan). La comptabilité générale permet une meilleure appréciation, à moyen
                                       terme, des « marges de manœuvre » de l’État.

                                       Comment les particularités de l’État sont-t-elles prises en compte dans la comptabilité générale?
                                       Le comité des normes de la comptabilité publique a veillé à intégrer les spécificités liées à l’activité
                                       « particulière » de l’État. En cela, elle ne peut être comparable en tous points à la comptabilité d’entreprise.
01
                 LA COMPTABILITÉ GÉNÉRALE RENFORCE L’INFORMATION
                           À DISPOSITION DU PARLEMENT

   Une information                                     Fixe des objectifs pour les                       Vision globale de
 comptable enrichie                                       missions publiques                             l’État via le compte
           pour les                                                                                      général de l’État
     gestionnaires                                                                                       Mise à disposition
        Une meilleure                 État                                               Parlement       d’une information
     connaissance de                                                                                     fiabilisée.
  l’État utile pour les                                    Rend des comptes                              L’information
   prises de décision                                                                                    est régulière,
      et la prévision :                                                                                  sincère et fidèle
           patrimoine,
      valorisation des
          risques, etc.


                                                           Compte général            ¶   Certification
                                                              de l’État                  des comptes


                                                       ¶
                                                                ¶

                                  Audit interne
                                   comptable

                                                            Comptabilité             ¶     Normes
                                                              générale                   comptables




                                                                                                                                  La réforme comptable au cœur
                                                                                                                                  de la modernisation de l’Etat
                          Maîtrise de la qualité
                          comptable tout au long
                          de la chaîne d’information


La comptabilité générale devient le socle de la                       La constitution du bilan d’ouverture montre
production d’une information financière fiable                        que le périmètre des travaux déborde les seuls
et transparente.                                                      services comptables et implique en fait tous les
La certification des comptes doit donner au                           métiers générateurs d’informations ayant voca-
Parlement et aux ministères une assurance                             tion à être traduites dans les comptes de l’État.
supplémentaire de disposer d’une comptabilité                         La démarche adoptée se fonde aussi sur une
générale fiabilisée.                                                  forte mobilisation des ministères et de l’en-
                                                                      semble du réseau du Trésor public.
La mise en œuvre                                                      La réalisation de ce chantier important n’a pu
                                                                                                                                 P.05
de la réforme comptable                                               s’opérer qu’au moyen d’une démarche itéra-
Le passage d’une comptabilité de caisse à une                         tive, structurée et coordonnée supposant une
comptabilité en droits constatés, à l’instar de                       véritable conduite de projet pilotée par la direc-
ce qui s’est passé dans d’autres pays de                              tion générale de la comptabilité publique. Le
l’OCDE, se fait en élaborant dans un premier                          recours à l’expérimentation sur le terrain
temps des normes comptables très proches                              a été systématique avant la généralisation                 ¶
de celles du secteur privé.                                           des nouveaux dispositifs. Cette démarche a
La mise en œuvre des nouvelles normes comp-                           concerné l’ensemble des composantes du
tables de l’État est un véritable défi compte                         projet (construction du bilan d’ouverture, chan-
tenu des délais de la réforme, du nombre d’ac-                        gement organisationnel, mise en place des
teurs impliqués (dimension interministérielle) et                     audits comptables et financiers,…)
des expertises mobilisées. En effet, il ne s’agit
pas simplement de changer de référentiel mais
bien de reconstituer la comptabilité de l’État.
Une information comptable enrichie
                                au service du Parlement et des                               LA CERTIFICATION
                                gestionnaires                                                DES COMPTES
                                Les résultats de la réforme comptable seront                 Qu’est-ce que la certification ?
                                très vite concrets pour le Parlement avec les
                                                                                             « Une mission d’audit des comptes a pour
                                nouveaux états financiers de l’État pour                     objectif de permettre au commissaire aux
                                l’année 2006 disponibles en 2007. Ils incluent               comptes de formuler une opinion exprimant
                                des éléments majeurs permettant de mieux                     si ces comptes sont établis, dans tous leurs
                                valoriser les engagements et obligations de                  aspects significatifs, conformément au
                                l’État.                                                      référentiel comptable qui leur est applicable. »
                                Ainsi, la nouvelle présentation des comptes de               (définition de la Compagnie Nationale
                                l’État invite à une meilleure connaissance de                des Commissaires aux Comptes).
                                son patrimoine avec le recensement des actifs                Quelle différence entre certification
                                et passifs.                                                  et vérification ?
                                Les comptes de l’État respectent également                   La certification se différencie de manière
                                l’un des principes de la comptabilité générale :             importante de la vérification en cela que
                                la spécialisation des exercices qui prévoit                  la vérification se limite à la régularité des
                                le rattachement des charges et produits à                    opérations et aboutit à la délivrance par
                                l’exercice.                                                  le vérificateur d’une déclaration générale
                                                                                             de conformité.
La réforme comptable au cœur




                                Les comptes de l’État proposeront la présenta-
de la modernisation de l’Etat




                                                                                             La certification se positionne sur
                                tion et l’analyse de nouveaux ratios financiers.
                                                                                             la sincérité des comptes.
                                Ils mettent à la disposition du Parlement et des
                                ministères gestionnaires un nouveau moyen                    Quelle opinion peut exprimer
                                d’aide et de pilotage pour la préparation du bud-            le certificateur ?
                                get, les arbitrages de la gestion courante,                  Le certificateur peut émettre trois types
                                l’analyse des coûts ou encore l’évaluation des               d’opinion : une certification sans réserve,
                                charges et des risques à couvrir.                            une certification avec réserves ou un refus
                                                                                             de certification.
                                Une meilleure organisation                                   Qu’entend-on par
                                des structures de l’État                                     « aspects significatifs » ?
                                pour une comptabilité fiabilisée                             Le certificateur doit s’assurer qu’il n’existe pas
  P.06                          L’article 31 de la LOLF prévoit que les compta-              d’erreurs significatives qui entacheraient
                                bles publics veillent à ce que les comptes de                la qualité des comptes. Pour avoir cette
                                l’État respectent les principes de sincérité et              assurance raisonnable, il va établir une
                                d’image fidèle. Cette disposition a amené l’État             stratégie d’audit à partir d’une approche par les
                                à poursuivre le renforcement de la qualité                   risques en appréciant notamment la robustesse
                                comptable.                                                   du contrôle interne comptable mis en œuvre.

                                Le dispositif de contrôle interne vise à maîtriser
                                les risques qui peuvent affecter la qualité des
                                comptes et donc à rendre l’information plus sûre     Elle s’accompagne d’un diagnostic des risques
                                et plus transparente. Il suppose une approche        et de l’identification des mesures de contrôle
                                transversale des processus générant l’informa-       interne de nature à les maîtriser.
                                tion financière depuis les gestionnaires
                                                                                     Afin d’assurer une amélioration continue de la
                                jusqu’aux comptables.
                                                                                     qualité comptable, un plan d’action a été
                                Une cartographie de ces processus comptables         déployé dans l’ensemble des ministères. Ce plan
                                a été établie dans l’ensemble des ministères.        d’action, qui se décline sur plusieurs années vise
01
à assurer un pilotage permanent des actions            Une dynamique pluriannuelle
correctrices mises en œuvre par les services.
                                                       Enfin, l’ampleur des travaux entrepris et les
L’intérêt de cette démarche est en premier lieu        ambitions de la réforme s’inscrivent dans une
de garantir aux utilisateurs des comptes de            perspective pluriannuelle.
l’État la fiabilité des informations qui servent
                                                       La LOLF a, en effet, permis aux services de
pour la prise de décision.
                                                       l’État d’avancer de manière significative dans
Mais, c’est aussi l’opportunité de réfléchir à         les domaines suivants :
l’efficacité des procédures existantes. La             I   le positionnement de la comptabilité générale
démarche systématique de contrôle interne
                                                           comme outil au service de la prévision et du
conduit à une remise à plat, une fiabilisation et
                                                           pilotage des finances publiques. La recherche
une véritable réingénierie des processus.
                                                           de la qualité et de la transparence des infor-
En ce sens, la réforme comptable participe                 mations sont des atouts essentiels. Par
totalement à la recherche de la performance.               exemple, la comptabilité générale offre des
                                                           indicateurs complémentaires pour la stratégie
Un processus continu d’évaluation                          de réduction de la dette, l’optimisation de la
                                                           trésorerie, la réforme des retraites… ;
de la qualité comptable
Comme dans toute démarche qualité, il est
                                                       I   l’intégration de la comptabilité générale dans
indispensable de disposer d’une évaluation des             la gestion publique. Par exemple, une meil-
procédures mises en place.                                 leure connaissance du patrimoine (parc
                                                           immobilier, stocks…) favorise une gestion




                                                                                                                 La réforme comptable au cœur
L’audit comptable et financier, développé au




                                                                                                                 de la modernisation de l’Etat
                                                           optimisée des actifs ;
sein du ministère de l’Économie et des
Finances, devient un des facteurs clés du dis-
                                                       I   une meilleure efficacité des procédures par le
positif de la qualité comptable et vient assister          renforcement du contrôle interne, la maîtrise
les comptables publics dans l’application de               des risques et les évolutions organisationnel-
l’article 31 de la LOLF. Son rôle est d’évaluer de         les de la fonction financière au sein de l’État ;
manière régulière la qualité comptable sur l’en-       I   l’adoption d’une démarche qualité systémati-
semble de la chaîne d’information. Par                     que sur toute la chaîne de l’information.
conséquent, l’audit comptable et financier
(ACF) ne peut agir qu’en partenariat avec les
ministères, notamment dans les services
déconcentrés.
Par ailleurs, la Cour des comptes, dans son rôle
de certificateur, contribue à renforcer la qualité
                                                                                                                P.07
comptable. En effet, le certificateur, dans le cadre
de l’exercice de ses diligences, remet au terme de
ses investigations une opinion d’audit sur les
comptes. La première opinion intervient en 2007
sur les comptes de l’exercice 2006.
Il est à noter que la Cour des comptes a été
étroitement associée aux différentes étapes de
la réforme dans le cadre du dialogue permanent
qui se noue entre le certifié et le certificateur.
Les moments forts
       de la réforme




P.08
02


Les moments forts
    de la réforme




                    P.09
Les moments forts de la réforme
                    Le déploiement de la réforme comptable de l’État a été réalisé dans
                    un calendrier serré. Entre l’adoption de la LOLF (août 2001) et
                    son entrée en vigueur (janvier 2006), 4 années se sont écoulées.

                    Les comptes de l’État pour l’année 2006                      I période de lancement (2001-2004) de la
                    publiés en 2007 doivent répondre aux obliga-                 réforme comptable et d’expérimentation des
                    tions et exigences des nouvelles normes                      nouvelles procédures : cette période a permis
                    comptables de l’État. Les normes ont cepen-                  l’identification des chantiers pour la mise en
                    dant prévu une clause de réserve informatique.               œuvre de la réforme, la création des différentes
                    (« L’application de [des] normes est liée à la mise          instances et structures permettant d’accompa-
                    en place des nouveaux systèmes d’information                 gner le changement. Enfin, pendant cette
                    budgétaires et comptables de l’État. Elle ne                 période, les 13 nouvelles normes comptables
                    pourra être intégralement réalisée qu’au                     ont été élaborées ;
                    moment où ces systèmes seront complètement
                                                                                 I période de montée en charge (2004-2006) :
                    déployés »).
                                                                                 Cette seconde période se caractérise par une
                    La réforme comptable concerne l’ensemble des                 période de mise en œuvre très dense au cours de
                    activités de l’État. Ainsi le calendrier serré pour la       laquelle les progrès et les avancées se sont large-
                    première parution des comptes de l’État selon le             ment accélérés. Parmi les échéances clés figurent
                    nouveau référentiel normatif a nécessité la mise en          notamment : la déclinaison du nouveau référentiel
                    œuvre d’un dispositif complet encadré par les ser-           comptable, la construction du bilan d’ouverture, la
Les moments forts




                    vices du ministère de l’Économie et des Finances.            fiabilisation de l’environnement de contrôle, la for-
de la réforme




                    On distingue deux périodes dans le déploie-                  malisation des procédures et le déploiement des
                    ment de la réforme comptable de l’État :                     dispositifs de contrôle et d’audit interne.



                            ET AILLEURS…
 P.10                       Les délais dans lesquels se sont déroulées les réformes comptables dans d’autres Etats mettent en
                            exergue la performance de la réforme française qui s’est voulue rapide et complète conformément
                            à la volonté du législateur.
                            I   Au Royaume-Uni, la transition vers la comptabilité en droits constatés pour l’administration centrale
                                a été amorcée à partir du milieu des années 90. Elle s’est effectuée ministère par ministère dans un
                                processus d’amélioration continue de plus de 10 ans. Les premiers comptes satisfaisants au nouveau
                                référentiel comptable datent de 2001 et reprennent les éléments d’activité des années 1999 et 2000.
                            I   En Australie, la réforme comptable de l’État pour l’adoption d’un référentiel en droits constatés a été
                                initiée en 1995. La transition a duré plus de 10 ans afin de répondre à l’obligation pour les entités
                                publiques australiennes de présenter des comptes conformes aux normes IFRS à partir de janvier 2005.
                            I   Au Canada, la réforme comptable s’est déroulée de façon très progressive : la comptabilité de caisse
                                a été abandonnée à partir de la fin des années 70, la réforme comptable a été adoptée en 1999 et
                                la comptabilité en droits constatés intégrale est respectée depuis 2003.
                                Ainsi, les premiers états financiers du gouvernement préparés selon la méthode des droits constatés
                                intégrale sont datés des années 2002-2003.
02
                                   1er trimestre           2e trimestre           3e trimestre           4e trimestre

                  2001
                                   ¯ Adoption de la LOLF - 1             er   août 2001




                                                                                                                                    Période de lancement de la réforme comptable et d'expérimentation des nouvelles procédures
               2002
          Travaux sur              ¯ Création du comité des normes de comptabilité publique
                                     (CNCP)
          les normes


                                   ¯ Première réunion du comité des normes
                                     de la comptabilité publique




                                   ¯ Adoption des nouvelles lignes directrices de l'audit
                                     et du contrôle interne au Trésor public

            2003
    Lancement des                  ¯ Bilan d'ouverture : lancement de»l'expérimentation
                                     « recensement parc immobilier
  expérimentations




                                                                                                                                                                                                                                   Les moments forts
                                                                                                                                                                                                                                   de la réforme
                                   ¯ Lancement (DCM) au MIAT département comptable
                                     ministériel
                                                 de l'expérimentation




                                   ¯ Lancement de l'audit interne comptable
                                     et financier (ACF)                                                                                                                                                                           P.11
            2004
     Extension des                 ¯ Adoption du recueil des normes comptables de l'État
  expérimentations
                                   ¯ Lancement du « Palier 2006 »*                                                                                                                                                                ¶

                                   ¯ Bilanrecensement:parc immobilier » et évaluation
                                     du «
                                           d'ouverture généralisation


                                   ¯ Généralisation des DCM
                                   ¯ Premiers référentiels du contrôle interne comptable de l’État
* Le « palier 2006 » désigne les adaptations du système d’information pour répondre aux besoins d’informations de la comptabilité
d’exercice. Le système d’information cible CHORUS, en phase de construction, prévoit un déploiement sur 2008-2010.
1er trimestre    2e trimestre     3e trimestre     4e trimestre

                             2005
                     Généralisation   ¯ Constitution du Comité d'échange et de suivi
                                        avec la Cour des comptes
                    des procédures
                                      ¯ Première publication des instructions comptables
                                      ¯ Première version de la cartographie des risques
                                      ¯ Bilan d’ouverture : lancement du recensement des autres
                                        postes du bilan d'ouverture




                                                                                                           Période de montée en charge
                                      ¯ Élaboration des premiers guides de procédures

                               Entrée en vigueur
                                      de la LOLF      ¯     1er janvier 2006



                             2006
                       La première    ¯ Création des contrôleurs budgétaires et comptables ministériels
                                        (CBCM)
                             année
                      d'application   ¯ Généralisation du nouveau dispositif de contrôle interne
                        de la LOLF
Les moments forts




                                      ¯ Lancement des premiers audits comptables et financiers (ACF)
de la réforme




                                      ¯ Premier plan d'action ministériel (PAM)
                                      ¯ Première version du bilan d'ouverture transmise au certificateur
                                      ¯ Présentation du bilan d’ouverture à la Cour des comptes
 P.12
                            2007
                                                                                                           La continuité du projet


                    L'engagement      ¯ Remise des comptes à la Cour des comptes
                           dans le
                        processus
                    d'amélioration    ¯ Signature des comptes par les Ministres
                         continue

                                      ¯ Émission par la Cour des comptes de son opinion d'audit
                                      ¯ Utilisation des comptes par le Parlement
Les moments forts
                           02




P.13
       de la réforme
Une comptabilité
       enrichie




P.14
03


Une comptabilité enrichie
Les nouvelles normes comptables de l’État
Le bilan d’ouverture
Les nouveaux états financiers de l’État




                                             P.15
Les nouvelles normes comptables de l’État
                   L’article 27 de la LOLF dispose que « L'État tient […] une comptabilité
                   générale de l'ensemble de ses opérations ». L’article 30 précise :
                   « La comptabilité générale de l'État est fondée sur le principe de la
                   constatation des droits et obligations […]. Les règles applicables à la
                   comptabilité générale de l'État ne se distinguent de celles applicables
                   aux entreprises qu'en raison des spécificités de son action ».


                   La mise en œuvre de ces dispositions a été ren-      Les règles conceptuelles
                   due possible par la création d’un référentiel        et l’apport des nouvelles normes
                   comptable adapté au contexte et aux opéra-
                                                                        I   Les convergences avec le secteur privé
                   tions de l’État. Ce référentiel constitue le point
                   initial et fondamental de la réforme.                Les principes comptables « généralement admis »
                                                                        et applicables aux entreprises sont transposa-
                   Largement inspirées des normes IPSAS
                                                                        bles à l’État. Ainsi, la LOLF prévoit que la
                   (International Public Sector Accounting
                                                                        comptabilité de l’État respecte les principes de
                   Standards), des normes IFRS (International
                                                                        régularité, de sincérité et d’image fidèle.
                   Financial Reporting Standards) et des normes
                   françaises de comptabilité, 13 normes comp-          Le principe de spécialisation des exercices
                   tables ont été élaborées afin de rendre              appliqué désormais à la construction des
Une comptabilité




                   compte des activités spécifiques de l’État           comptes conduit à la comptabilisation de char-
                   selon une comptabilité en droits constatés.          ges à payer, de charges constatées d’avances
                   Un comité des normes, présidé par le prési-          et de provisions.
                   dent de l’Autorité des Marchés Financiers et
enrichie




                                                                        À l’instar des normes les plus récentes appli-
                   composé d’experts reconnus et qualifiés, a           cables au secteur privé, les actifs sont
                   été constitué pour en assurer la qualité et la       comptabilisés dans les états financiers de
                   pertinence.                                          l’État lorsque le contrôle des avantages éco-
 P.16              Les normes présentent les règles applicables         nomiques futurs est acquis. La notion de
                   pour l’élaboration des états financiers et per-      contrôle retenue va au-delà du droit de pro-
                   mettent de donner une vue globale du                 priété : elle s’entend comme un pouvoir de
                   patrimoine et de l’activité de l’État. La défini-    décision sur l’utilisation des biens et la prise
                   tion des composantes des états financiers,           en charge des responsabilités et risques liés à
                   des faits générateurs de la comptabilisation,        ce pouvoir. Ceci a un impact par exemple sur
                   des règles d’évaluation et du niveau d’infor-        le recensement du parc immobilier et les par-
                   mation à produire a nécessité des travaux            ticipations.
                   d’analyse et de déclinaison importants pour          I   Les spécificités de l’État
                   définir des principes et méthodes comptables
                                                                        Par construction, la différence entre l’actif et le
                   adaptés aux particularités de l’activité de
                                                                        passif conduit à déterminer la situation nette.
                   l’État.
                                                                        Celle-ci ne peut être interprétée comme les
                   Avec l’adoption de ce référentiel comptable, la      capitaux propres d’une entreprise. En effet,
                   France s’inscrit dans le mouvement de réforme        l’État ne dispose pas de « capital initial » ou
                   comptable constaté dans de nombreux pays.            d’équivalent.
03
L’actif de l’État ne peut recouper en tout point la             L’État comptabilise des charges et des produits
définition retenue pour les entreprises. En effet,              qui ne trouvent pas leur équivalent dans la
l’État dispose d’un actif incorporel particulier                sphère privée : par exemple, les produits réga-
qui n’est pas valorisé dans ses comptes : sa                    liens, les charges de transfert qui correspondent
souveraineté et sa capacité à lever l’impôt.                    aux missions d’intervention de l’État, ...



        ET AILLEURS…
        Les normes internationales (IPSAS pour le secteur public et IFRS pour le secteur privé) prévoient
        systématiquement, pour l’adoption de nouvelles normes, des délais de mise en œuvre des nouvelles
        pratiques comptables pouvant parfois aller jusqu’à 5 ans. Durant ces délais, la non-conformité
        ne peut être un motif de refus de certification.
        C’est par exemple le cas de la norme IPSAS sur les immobilisations, qui accorde un délai assez large aux
        organismes gouvernementaux pour se mettre en conformité avec les normes comptables (recensement et
        valorisation).
        En France, les normes n’ont pas prévu une telle période de transition privilégiant un lien fort entre le calendrier
        de la réforme budgétaire et celui de la réforme comptable pour favoriser l’adhésion au changement.




Le bilan d’ouverture




                                                                                                                                Une comptabilité
L’adoption d’un nouveau référentiel comptable implique un dispositif
de transition dont un des piliers est le bilan d’ouverture. Pour l’État,
il s’agit de reconstituer, au 1er janvier 2006, les états financiers




                                                                                                                                enrichie
de l’État selon le nouveau référentiel comptable. Le bilan d’ouverture
permet d’assurer la comparabilité et d’évaluer les impacts
du changement de référentiel.                                                                                                  P.17


Démarche de construction                                        application des nouvelles normes comptables
du bilan d’ouverture                                            implique pour l’État le recensement et la comp-
                                                                tabilisation, dans les états financiers, d’éléments
Reconstituer le bilan de l’État est un chantier de              nouveaux ou très anciens qui ne faisaient
                                                                                                                               ¶
grande ampleur qui a nécessité la mise en place                 jusqu’alors l’objet d’aucun suivi comptable.
d’une démarche interministérielle pragmatique
                                                                La démarche retenue a privilégié le recensement
et structurée.                                                  et l’évaluation des éléments significatifs (critère
En effet, l’étendue des travaux à conduire pour                 d’évaluation de la significativité : enjeu financier,
l’État est très largement supérieure aux travaux                charge symbolique, importance stratégique).
habituellement menés par les entreprises qui                    Ainsi, la construction du bilan d’ouverture a
changent de référentiel comptable : la mise en                  amené le ministère de l’Économie et des Finances
à travailler sur les enjeux essentiels dans une              I   Les charges à payer, notamment sur les sub-
                   logique d’amélioration continue.                                 ventions, ont été recensées sur l’ensemble des
                   Cette démarche progressive, qui se concentre                     ministères permettant ainsi, en fin d’année, de
                   sur les éléments essentiels et significatifs,                    valoriser dans les comptes de l’État le véritable
                   relève avant tout d’un choix stratégique.                        engagement donné à l’égard des tiers.
                                                                                I   Le recensement et l’évaluation des dettes
                   L’expérimentation et le pragmatisme                              et des créances envers les organismes de
                   au cœur de la construction                                       Sécurité sociale sont menés dans le cadre
                                                                                    du bilan d’ouverture. Cela améliore la trans-
                   du bilan d’ouverture                                             parence sur les relations financières entre
                   Dès 2003, des enquêtes pluriannuelles ont été                    l’État et la Sécurité sociale.
                   mises en œuvre afin d’identifier les zones signi-
                   ficatives par ministères, affiner la définition de la
                   trajectoire et préparer au mieux la constitution
                   du bilan d’ouverture.                                                  ET AILLEURS …
                   Des expérimentations ont été initiées en 2003
                                                                                          Dans de nombreux pays, le processus
                   pour s’assurer de la pertinence des approches
                                                                                          de reconstitution de l’information financière
                   proposées. Elles ont ensuite été déployées et
                                                                                          s’est étalé sur plusieurs années.
                   généralisées auprès des comptables publics
                   comme des gestionnaires ministériels.                                  C’est par exemple le cas du ministère
                                                                                          de la Défense au Royaume-Uni où la
                   Enfin, un effort important de formation a été                          transition comptable a débuté en 1995.
                   mené auprès des agents afin qu’ils soient en                           Les premiers états financiers ont été
                   mesure d’appréhender les nouveaux concepts                             présentés en 1998. Un programme
                   et les nouvelles procédures à déployer. Ceci                           d’amélioration initié en 2002 est toujours
                   permet de mieux garantir la qualité comptable                          en cours de déploiement au niveau
                   et un recensement approprié.                                           du ministère de la Défense pour arriver
Une comptabilité




                                                                                          à une certification sans réserve.
                   Quelques exemples concrets
                   sur les éléments du bilan d’ouverture
enrichie




                   I   Le parc immobilier a fait l’objet d’une analyse
                       exhaustive. Ainsi, les bâtiments non spécifi-
                       ques contrôlés par l’État ont été évalués par
 P.18                  les services du Domaine et comptabilisés
                       dans le bilan d’ouverture à leur valeur de mar-
                       ché. Le bilan d’ouverture donne donc une
                       évaluation du patrimoine immobilier de l’État.
                   I   L’ensemble du parc de véhicules pour tous les
                       ministères a été recensé, ce qui permet dès
                       aujourd’hui de favoriser une meilleure gestion
                       du patrimoine de l’État par les gestionnaires.
                   I   Les stocks de l’État ont été recensés et valorisés
                       dans le bilan d’ouverture selon leur importance
                       stratégique : seront ainsi inclus, la valorisation des
                       stocks de la Défense, les stocks de vaccins et de
                       médicaments (Agriculture et Santé), les pièces
                       détachées aéronautiques (Intérieur et Économie),
                       les carburants du ministère de l’Intérieur…
03
Les nouveaux états financiers de l’Etat
La norme n°1 du recueil des normes comptables de l’État présente
le nouveau format des états financiers : il s’inspire du modèle de
la comptabilité d’entreprise tout en tenant compte les spécificités de
l’État. Le changement des règles comptables induit une information
plus riche et plus utile au débat parlementaire.


Les états financiers de l’État en vigueur à partir      I le tableau de flux de trésorerie. Il présente
des comptes de l’exercice 2006 sont constitués          les entrées et les sorties de trésorerie qui sont
de 4 éléments :                                         classées en trois catégories : les flux de tréso-
I le bilan de l’État. Il s’agit d’un tableau de         rerie liés à l’activité, les flux de trésorerie liés
situation nette qui présente la différence entre        aux opérations d’investissement, les flux de tré-
l’actif et le passif. L’actif recense et valorise les   sorerie liés aux opérations de financement. Ce
éléments du patrimoine de l’État ; le passif            tableau permet de présenter les besoins de
recense et valorise les engagements de l’État à         financement de l’État ;
l’égard de tiers externes. Le bilan de l’État pré-      I l’annexe. Elle donne l’ensemble des informa-
sente de nouvelles lignes ou complète certains          tions utiles à la compréhension et à l’utilisation
éléments déjà existants afin de répondre aux            des états financiers de l’État. Elle comprend
exigences des nouvelles normes de l’État :              notamment l’explicitation et le chiffrage des
immobilisations corporelles, stocks, charges à          engagements hors bilan. On y trouve par exem-




                                                                                                                 Une comptabilité
payer, provisions… ;                                    ple l’évaluation des engagements de retraite.
I  le compte de résultat de l’État. Il est consti-
tué de 3 tableaux successifs qui représentent la




                                                                                                                 enrichie
totalité des charges et des produits de l’exer-
cice comptable : le tableau des charges nettes,
le tableau des produits régaliens et le tableau
de détermination du solde des opérations de
l’exercice ;
                                                                                                                P.19



                                                                                                                ¶
Le compte de résultat
                       Le tableaux ci-dessous présente le tableau de synthèse du compte de résultat tel qu’il est prévu
                       par le recueil des normes comptables de l’État (norme n°1).


                       SOLDE DES OPÉRATIONS DE L'EXERCICE

                       CHARGES NETTES *                                                                                          X
                   ¶   Charges de fonctionnement nettes                                                                                       X
                   ¶   Charges d'intervention nettes                                                                                          X
                       Charges financières nettes                                                                                             X
                       PRODUITS RÉGALIENS NETS *                                                                                 X
                       Produits fiscaux nets                                                                                                  X
                       Autres produits régaliens nets                                                                                         X
                   ¶   SOLDE DES OPÉRATIONS                                                                                      X
                       * Les charges nettes correspondent aux charges diminuées des produits correspondants.
                         Les produits nets correspondent aux produits diminués des réductions d'impôts.




                       Les charges de fonctionnement nettes incluent des informations spécifiques telles que : les charges de salaires,
                       les charges de pensions, les principaux achats et les variations de stocks. Figurent également des charges liées aux
                       dotations aux amortissements ou dépréciations (pour déprécier la valorisation des actifs de l’État), aux dotations aux
                       provisions (pour comptabiliser une sortie de ressources probable liée à des risques ou des engagements envers des tiers).
Une comptabilité




                       Les charges d’intervention incluent la valorisation des moyens mis en œuvre par l’État pour assumer son rôle
enrichie




                       d’intervention. Les nouvelles règles comptables permettent de montrer le coût de l’engagement selon le respect
                       des principes de la comptabilité en droits constatés. Par exemple : les aides et subventions transférées aux ménages
                       sont des charges d’intervention pour l’État.
 P.20
                       Le solde des opérations est rapproché du solde budgétaire. Les différences importantes portent sur le rattachement
                       des charges et des produits à l’exercice, les provisions, les amortissements et les investissements.
03
    Le bilan
    Les principaux postes créés ou largement modifiés par le nouveau référentiel comptable sont enca-
    drés en rouge.

                                                                            Les immobilisations corporelles valorisent le parc
    ACTIF
                                                                            immobilier de l’État. Les actifs contrôlés par l’État sont
                                                                            identifiés, valorisés et comptabilisés dans l’actif
    ACTIF IMMOBILISÉ                               X                        immobilisé de l’État. Les immobilisations corporelles
    Immobilisations incorporelles                              X            donnent lieu à la comptabilisation d’amortissements qui
                                                                            permettent de réduire la valeur de l’actif au « fur et à
¶   Immobilisations corporelles                                X
                                                                            mesure » de son utilisation
¶   Immobilisations financières                                X
                                                                            La ligne des immobilisations financières permet
    ACTIF CIRCULANT                                X
                                                                            d’indiquer clairement la valeur des entités détenues par
¶   Stocks                                                     X            l’État. Il s’agit de montrer la véritable valeur économique
    Créances                                                   X            des participations de l’État.

    Charges constatées d'avance                    X                        La ligne stocks de l’actif donne des informations sur la
    TRÉSORERIE                                                 X            nature et le type de stocks, ainsi que leur utilisation dans
                                                                            le cadre des politiques publiques. Par exemple : stocks
    TOTAL                                          X                        de vaccins du ministère de la Santé.



                                                                            La ligne des dettes financières de l’État donne des
    PASSIF
                                                                            informations sur le type de dettes financières
                                                                            (obligations, …), sur l’organisme chargé de gérer la dette




                                                                                                                                               Une comptabilité
¶   DETTES FINANCIÈRES                                         X            financière de l’État, ainsi que sur la maturité de la dette.
¶   DETTES NON FINANCIÈRES                                     X
                                                                            Les dettes non financières contiennent notamment
¶   PROVISIONS                                                 X
                                                                            les charges à payer (CAP). En matière de transferts et




                                                                                                                                               enrichie
    AUTRES PASSIFS                                             X            de subvention, la comptabilisation de ces CAP permet
                                                                            de constater l’engagement de l’État selon le respect
    TRÉSORERIE                                                 X
                                                                            des principes de la comptabilité en droits constatés.
    TOTAL                                          X
                                                                            La ligne provisions du passif de l’État recense les sorties       P.21
                                                                            de ressources probables de l’État liées à des risques ou
                                                                            à des litiges. Par exemple, une provision pour litige lié à
                                                                            l’impôt est comptabilisée : elle indique le risque pour l’État
                                                                            de ne pas recouvrer une partie de ses recettes fiscales.


    SITUATION NETTE

    TOTAL ACTIF             [A]                                                                                     X
    TOTAL PASSIF            [B]                                                                                                  X
¶   SITUATION NETTE         [C = A - B]

    La situation nette permet de chiffrer la situation financière de l’État à la date de clôture des comptes. Son analyse permet
    de mesurer comment les actifs contrôlés par l’État permettent de couvrir les engagements. Ce solde doit cependant être
    analysé avec vigilance car la capacité de l’État à lever l’impôt n’est notamment pas évaluée à l’actif.
Une comptabilité
       fiabilisée




P.22
04


Une comptabilité fiabilisée
La qualité comptable au cœur du dispositif
Le renforcement du contrôle interne
L’audit comptable et financier (ACF)
La certification des comptes




                                              P.23
La qualité comptable au cœur du dispositif
                   Selon l’article 31 de la LOLF, « les comptables publics chargés
                   de la tenue et de l'établissement des comptes de l'État veillent au
                   respect des principes et règles … [de la comptabilité générale,
                   notamment à l’enregistrement des droits et obligations]. Ils s'assurent
                   notamment de la sincérité des enregistrements comptables et du
                   respect des procédures ».


                   La LOLF place la qualité comptable au cœur du                 Les typologies de risques définies
                   dispositif de la réforme des comptes de l’État et             par l’Etat
                   confie aux comptables publics la responsabilité
                                                                                 Quels sont les types de risques comptables
                   du respect des procédures et des instructions
                                                                                 auxquels l’État est confronté ?
                   comptables. La qualité comptable est ainsi mise
                   en œuvre par un dispositif complet qui repose                 I   Les risques provenant des défaillances dans
                   sur le découpage de l’activité de l’État en pro-                  l’organisation : lacunes dans la séparation
                   cessus, l’analyse des risques par processus et                    des tâches, insuffisance des contrôles,
                   la mise en place de plans d’actions correctifs.                   défaillance des systèmes d’information,…

                   L’ensemble de cette démarche relève du                        I   Les risques liés à l’absence ou l’insuffisance
                   contrôle interne comptable qui a été institué par                 de la documentation des procédures : sans
Une comptabilité




                   l’État à l’instar d’organisations privées et d’au-                mode opératoire, les services peuvent être
                   tres États étrangers. La LOLF participe en cela                   confrontés à des risques d’erreur importants.
                   à la tendance de généralisation des principes                 I   Les carences en matière de traçabilité : par
fiabilisée




                   de bonne gouvernance, promus par exemple                          exemple, l’absence de trace des interven-
                   pour le secteur privé par la loi sur la sécurité                  tions dans les systèmes d’information en
                   financière de 2003.                                               fragilise la robustesse.

 P.24
                           ET AILLEURS…
                           Si la démarche d’identification et de suivi est une pratique reconnue dans le secteur privé, elle l’est désormais
                           aussi pour les États qui adoptent une comptabilité en droits constatés.
                           En effet, la comptabilité en droits constatés est plus complexe et donc plus exigeante en matière de qualité
                           comptable.
                           La comptabilisation des actifs, les provisions, les estimations, les charges à payer sont autant de nouveaux
                           éléments où une erreur peut être significative.
                           Face à ces évolutions, l’approche par les risques est une des bonnes pratiques identifiées dans les États
                           étrangers.
04
         LA MAÎTRISE DE LA QUALITÉ COMPTABLE DANS UN PROCESSUS
            COMPTABLE : L’ILLUSTRATION SUR L’ENREGISTREMENT D’UNE FACTURE
     Réception                                               Système          Interface       Système                    Etats
                            Comptabilisation
    d’une facture                                              local                           central                financiers

                                                                                            Interface

                                                                            Paiement

Risques

Absence d’un point    Absence de            Absence de contrôle       Absence de              Absence de            Absence d’archivage
unique d’entrée des   documentation         par l’opérationnel        conservation des        traçabilité des       des balances
factures              des procédures de     de l’état récapitulatif   états de paiement.      intervenants          générales
Pas de séquençage     comptabilisation      de la saisie              Pas d’indication du     réalisant des mises
                      des factures et des                             paiement sur la         à jour du système
                      contrôles associés                              facture                 d’information

Leviers d’organisation du contrôle interne

Organiser             Documenter            Organiser                 Organiser la            Identifier            Tracer
et attribuer                                les points                conservation des        les acteurs           les opérations
les tâches                                  de contrôle               biens et valeurs




Le renforcement du contrôle interne




                                                                                                                                            Une comptabilité
Le contrôle interne est un processus permanent destiné à maîtriser
les risques, notamment ceux qui peuvent avoir un impact significatif




                                                                                                                                            fiabilisée
sur la qualité comptable. Il doit contribuer à donner une assurance
raisonnable sur la sincérité et l’image fidèle des comptes.
                                                                                                                                           P.25
Le contrôle interne ne se limite pas à la sphère                      centralisée, séparation ordonnateur / comptable
comptable : c’est une démarche interministé-                          par exemple) et intègre totalement la démarche
rielle qui concerne l’ensemble des gestion-                           de simplification des procédures, constituant
naires et des opérationnels et qui doit être                          ainsi un nouveau levier de la réforme de l’État et
entendue comme une démarche globale qui                               de la recherche de la performance.                                   ¶
intègre tous les processus au service de la                           Le renforcement du contrôle interne de l’État a
qualité comptable, dont il est le principal levier                    été réalisé au travers de trois actions principa-
d’amélioration.                                                       les. Dans un premier temps, la documentation
Les nouvelles normes introduisent de nouveaux                         du contrôle interne comptable a permis de
processus qui exigent de mieux formaliser les                         formaliser les normes de contrôle interne appli-
procédures existantes. Ainsi, la réforme                              quées à l’État. Le recueil normatif s’est inspiré
comptable consolide les acquis de l’administra-                       du référentiel international COSO qui est la
tion en matière de contrôle (organisation                             référence dans le secteur privé.
Dans un deuxième temps, les normes de                        L’ensemble de cette démarche a été rendue pos-
                   contrôle interne de l’État ont été complétées par            sible grâce à l’adaptation des organisations : le
                   une cartographie des risques comptables                      rapprochement des services gestionnaires et des
                   construite par processus. La démarche a débou-               services du comptable par la mise en place des
                   ché sur des plans d’actions pluriannuels, qui ont            départements comptables ministériels (DCM) et
                   permis l’adhésion des différents acteurs concer-             des services de contrôle budgétaire et comptable
                   nés aux principes de la qualité comptable.                   (CBCM) dans chaque ministère a notamment
                                                                                facilité le déploiement du contrôle interne.
                   Enfin, la dynamique de contrôle interne serait
                   inachevée sans la mise en œuvre d’un proces-                 Enfin, en 2006, un rapport sur la mise en
                   sus d’évaluation régulière au travers de l’audit             œuvre du contrôle interne comptable de
                   comptable et financier. L’audit permet ainsi                 l’État a été joint pour la première fois aux comp-
                   d’évaluer la réalité du contrôle interne compta-             tes de 2005. Cette démarche sera perpétuée
                   ble, son efficacité ainsi que la bonne application           chaque année par l’État à l’instar des entrepri-
                   des mesures prises pour corriger les risques                 ses soumises à cette disposition prévue par la
                   identifiés.                                                  loi sur la sécurité financière.


                                   LA SPIRALE « VERTUEUSE » DU CONTRÔLE INTERNE
                                        AU SERVICE DE LA QUALITÉ COMPTABLE
                               Audit du dispositif                                    Amélioration de
                               de contrôle interne                                    la qualité comptable
                                   comptable
                                                                                                              Découpage
                                                                                                              de l’activité
                                                                                                             par processus
Une comptabilité




                          Suivi des plans
                              d’action
fiabilisée




                                                                         Les acquis                                Cartographie des
                                                                                                                 risques comptables




 P.26                           Elaboration
                             des plans d’action                                                                  Evaluation
                                                                                                                des risques
                                                                                                                comptables

                                                 Identification
                                                   des leviers
                                              du contrôle interne



                          ET AILLEURS…
                          Structurer le contrôle interne, s’efforcer de rentrer dans une démarche d’évaluation continue des risques sont
                          autant de thèmes qui font l’objet de développements importants à l’étranger.
                          En Europe, la France fait figure de pionnière dans ce domaine. Par exemple, la Commission européenne
                          s’inspire des pratiques développées par la France pour améliorer la qualité comptable.
04
Au travers de la réforme comptable, l’identifica-                                       L’apport de la démarche d’analyse
tion des risques est donc devenue une                                                   des risques
préoccupation constante de l’administration
                                                                                        Concrètement, la démarche d’analyse des ris-
afin de s’assurer que l’information comptable
                                                                                        ques apporte déjà beaucoup.
est rapide, utile, pertinente et fiable.
                                                                                        I   Pour les acteurs de la comptabilité (gestion-
Depuis 2004, la constitution de la cartographie
                                                                                            naires et comptables publics), elle implique
des risques de l’État a été initiée. L’ensemble de
                                                                                            une prise de recul par rapport aux actions
l’activité financière de l’État se structure autour
                                                                                            quotidiennes, elle oblige à engager une
de 74 processus comptables sur lesquels
                                                                                            réflexion critique sur l’organisation existante,
porte l’analyse des risques et pour lesquels des
                                                                                            à se concentrer sur l’essentiel et à améliorer
leviers du contrôle interne ont été identifiés.
                                                                                            en permanence les processus.
Pour tous les processus, un classement a été réa-
                                                                                        I   Pour la direction générale de la comptabilité
lisé pour ordonner les priorités et préparer la
                                                                                            publique, il s’agit d’un outil permettant d’exer-
formalisation du plan d’action national. Cette
                                                                                            cer un pilotage opérationnel des risques
démarche très structurée va au-delà de l’échéance
                                                                                            favorisant ainsi la prise de décision et la trans-
de 2006 et se situe véritablement dans une pers-
                                                                                            parence comptable.
pective pluriannuelle d’amélioration. Dans chaque
ministère, cette démarche se décline par l’élabora-                                     I   Pour la Cour des comptes, la cartographie
tion d’un plan d’action ministériel (PAM).                                                  des risques est un document très utile pour
                                                                                            l’exercice de la mission de certification.
Afin d’assurer le pilotage actif de l’amélioration de
la qualité comptable, une méthodologie précise                                          I   Enfin, pour le Parlement, cette démarche est
de suivi a été élaborée au sein de ses services.                                            la preuve de l’exercice d’une bonne gouver-
Elle permet, par des rendez-vous périodiques, de                                            nance au sein de l’État.
vérifier l’avancement des travaux attendus.



QU’EST-CE QUE LE PLAN D’ACTION ?
Le plan d’action comprend une cartographie des risques et se décline au niveau ministériel.
                                                                                     Organiser                                                                    Tracer
                                             Normes
             Processus                                         Attribution des                        Conservation des        Documenter          Identification des       Traçabilité des     Observations
                                           comptables                            Points de contrôle
                                                                    tâches                             biens et valeurs                                acteurs               opérations
          Cycle charges

               DAO

      Commande publique                                                                                                                                                                       Taux d'anomalie
                                       Risque faible           Risque élevé        Risque élevé         SANS OBJET           Risque moyen          Risque moyen            Risque moyen
Enjeu financier (Mds d'euros)   0,29                                                                                                                                                            global > 5%
                                0,15



Cette cartographie des risques synthétise pour chaque processus comptable (par exemple, la commande publique) et par typologie de risque
(organiser, documenter, tracer), le niveau évalué du risque (fort, moyen, faible). A cette cartographie des risques est associé un plan d’action
précisant les travaux à réaliser, les acteurs et les délais.
  Cycles /     Catégorie                        Critères de qualité       Services centraux (SC)                                                                                              Origine et date
                                 Risques                                                              Priorité                    Action                      Responsables Calendrier
 processus     de risque                            comptable           Services déconcentrés (SD)                                                                                           recommandation

                           R1 : Insuffisance                                                                     Finaliser l'adaptation du RCIC initié lors
Commande                   du dispositif de                                                                      de l'expérimentation pour constituer un
          Documenter                                    Tous                       SC
 publique                  contrôle interne                                                                       document de référence exploitable par
                              comptable                                                                             les services centraux du ministère

Ces actions sont consolidées au niveau national et leur réalisation est suivie par le comité national du contrôle interne (CNCI) mis en place
au sein de la direction générale de la comptabilité publique.
L’audit comptable et financier
                   L’audit comptable et financier (ACF), développé au sein du ministère
                   de l’Économie et des Finances, est un des facteurs-clés du dispositif
                   de maîtrise des risques. Cette nouvelle compétence d’audit
                   comptable et financier s’inscrit dans le cadre de l’article 31 de
                   la LOLF, qui attribue aux comptables publics la charge de veiller
                   au respect des principes et règles comptables.


                   Son rôle principal est de participer à l’efficacité   L’ACF s’exerce-t-il uniquement sur le
                   du dispositif de contrôle interne en évaluant de      périmètre des comptables publics ?
                   manière régulière la qualité comptable. Mais,
                                                                         Avec l’adoption des nouvelles normes compta-
                   au-delà des constats réalisés dans le cadre des
                                                                         bles, l’ordonnateur joue désormais un rôle
                   missions, l’ACF a aussi pour vocation d’appor-
                   ter une réelle valeur ajoutée en proposant            essentiel : la fonction comptable est dès lors
                   systématiquement des recommandations sur la           partagée entre comptables et gestionnaires. En
                   pertinence de l’organisation comptable en             effet, ceux-ci participent au recensement des
                   place, sur les procédures…                            biens, à la détermination des charges à payer, à
                                                                         l’évaluation des provisions… Dans ce contexte,
                   Afin d’assurer la qualité des travaux réalisés, un
                   travail important est effectué par la direction
Une comptabilité




                   générale de la comptabilité publique pour
                   développer au sein de ses équipes des compé-                 ET AILLEURS…
                   tences d’audit comptable, équivalentes à celles
fiabilisée




                   dont pourrait disposer un certificateur. Cet                 Dans certains pays (Pays-Bas, Australie,
                   aspect est d’autant plus stratégique que les                 Nouvelle-Zélande), les institutions supérieures
                   normes d’audit internationales (ISA) prévoient               de contrôle (ISC) intègrent les travaux de
                   la possibilité pour le certificateur d’utiliser des          l’audit interne dans leur démarche d’audit
                                                                                pour donner leur opinion.
 P.28              travaux de l’audit interne dans l’exercice de sa
                   mission. L’ACF est donc un facteur de sécurité               On constate que le recours à l’audit interne
                   supplémentaire pour le Parlement et la Cour                  représente dans ces États un véritable atout
                   des comptes.                                                 pour la qualité comptable. En effet, cela
                                                                                contribue à :
                   L’audit comptable et financier fait écho aux
                   bonnes pratiques de gouvernance existantes
                                                                                I   maîtriser les risques et les opérations,
                   au sein du secteur privé en matière d’audit                  I   alimenter et améliorer les plans d’action,
                   interne.                                                     I   faciliter le dialogue avec le certificateur,
                                                                                I   permettre de prendre du recul sur
                                                                                    les processus et ainsi d’en améliorer
                                                                                    l’efficacité.
04
l’ACF n’a de sens que dans une dimension parte-      I   audit du parc immobilier de l’État,
nariale avec les ministères. D’ores et déjà, les
                                                     I   audit sur les charges à payer.
premiers audits ont été conduits en partenariat
avec les corps d’inspection des ministères.
                                                     Les premiers retours
Sur quels domaines ont porté les                     sont-ils positifs ?
premières missions ACF ?                             Ce type d’audit partenarial est très fructueux et
                                                     doit être poursuivi sur les prochaines années :
Les premières missions se sont concentrées
sur des processus importants du bilan d’ouver-       I   par un élargissement du périmètre ministériel,
ture, par exemple :                                  I   par une augmentation du champ thématique
I   audit du compte des participations de l’État,        (provision, paie, pensions,…).




La certification des comptes
L’article 58 de la LOLF dispose que « La mission d'assistance du
Parlement confiée à la Cour des comptes […] comporte notamment
[…] la certification de la régularité, de la sincérité et de la fidélité




                                                                                                             Une comptabilité
des comptes de l'État ».




                                                                                                             fiabilisée
Le rôle du certificateur est d’émettre une opinion   progresser dans la mise en place d’une bonne
sur le caractère régulier, sincère et fidèle des     gouvernance.
comptes. L’opinion du certificateur se substi-
                                                     Enfin, le certificateur est, dans le respect de son
tue à la déclaration générale de conformité
                                                     indépendance, étroitement associé à la réforme         P.29
anciennement délivrée par la Cour des comp-
                                                     de l’État. Dans ce domaine, un dialogue a été
tes à l’issue de sa mission de vérification.
                                                     mis en place entre l’administration et la Cour
L’intervention d’un acteur indépendant pour
                                                     des comptes. Ainsi, les travaux d’audit réalisés
certifier les comptes renforce la transparence
                                                     par la Cour des comptes ces dernières années
de la gestion de l’État. Elle permet au
                                                     ont en particulier permis d’alimenter les plans
Parlement d’avoir une assurance supplémen-
                                                     d’action.
taire pour disposer d’une information                                                                       ¶
financière fiable (certifiée) favorisant ainsi une   Cette dynamique d’échanges réguliers s’est
base solide pour la prise de décision.               aussi concrétisée par la création de structures
                                                     de dialogue avec la Cour des comptes (comité
La certification n’est pas une démarche ponc-
                                                     d’échange et de suivi, comités techniques) et
tuelle qui ne concerne que les comptes de
                                                     par la transmission au certificateur de l’ensem-
2006. Au contraire, la certification, nouveauté
                                                     ble des travaux d’avancement sur les différents
de la LOLF, est, comme dans le secteur privé,
                                                     chantiers de la réforme comptable.
une démarche pluriannuelle. Cette inscription
dans la durée permet d’aider l’administration à
Les structures de dialogue mises                               volet comptable de la LOLF, notamment sur la
                   en place par la DGCP et la Cour                                réglementation et les instructions compta-
                   des comptes                                                    bles, les référentiels de contrôle interne,
                                                                                  l’organisation comptable, le suivi du plan
                   Le comité d’échange et de suivi, instauré dès le               d’action pluriannuel…
                   début de l’année 2005, est le lieu privilégié des
                   échanges entre la Cour des comptes et l’État                   Afin d’instruire régulièrement les points techni-
                   pour la validation des points stratégiques liés à              ques, la direction générale de la comptabilité
                   la certification des comptes de l’État. Il est pré-            publique a aussi mis en place un comité techni-
                   sidé par le président de la 1ère chambre et le                 que avec la Cour des comptes qui se réunit
                   directeur général de la comptabilité publique. Il              plusieurs fois en amont du comité d’échange et
                   se réunit au moins une fois tous les deux mois.                de suivi afin de le préparer.
                   Ce comité est l’occasion de communiquer                        L’ensemble de ces initiatives permet de favori-
                   formellement sur l’avancée des travaux                         ser une bonne préparation de la première
                   menés dans le cadre de la mise en œuvre du                     certification, en lien étroit avec le certificateur.



                          ET AILLEURS…
                          Les institutions supérieures de contrôle (ISC) dont le rôle et le positionnement diffèrent d’un pays à l’autre
                          sont chargées de la certification des comptes des États.
                          L’analyse des pratiques à l’étranger montre qu’un dialogue constructif entre l’audité et le certificateur est
                          certainement le facteur clé de succès de la certification.
                          Par exemple, aux États-Unis, où il existe des difficultés dans ce dialogue, on constate que l’institution
                          supérieure de contrôle émet depuis 9 ans un refus de certification sur les comptes consolidés. Par contre, la
                          situation par ministère s’améliore en lien avec l’amélioration du dialogue entre l’audité et le certificateur.
Une comptabilité




                          Au Canada, où un dialogue très positif et constructif a été développé entre l’audité et le certificateur, le projet
                          de certification a été un véritable succès puisque le Canada a été certifié sans réserves dès la première année.
fiabilisée




 P.30
Une comptabilité
                          04




P.31
       fiabilisée
Les exemples
       à l’étranger




P.32
05

Les exemples à l’étranger
La convergence des réformes comptables à l’étranger
Australie
Canada
États-Unis
Royaume-Uni
Suède




                                                       P.33
La convergence des réformes comptables
               à l’étranger
               Le passage à la comptabilité d’exercice : une réforme comptable
               déjà adoptée par plusieurs États et organisations de l’OCDE.


               Des difficultés communes                                  Une convergence vers la certification
               rencontrées lors de la mise en œuvre                      des comptes de l’Etat
               de la réforme comptable                                   On peut constater à l’étranger que l’adoption
               La réforme comptable s’inscrit généralement               d’une comptabilité en droits constatés s’ac-
               dans un projet plus global de modernisation de            compagne généralement de la certification des
               la gestion publique c’est-à-dire la refonte du            comptes des Etats. La certification vise à don-
               budget afin d’assurer un meilleur pilotage de             ner aux Parlements une sécurité supplémentaire
               l’activité.                                               que l’information qu’ils utilisent a été revue par
                                                                         un acteur indépendant. C’est un facteur de
               L’adoption de la comptabilité en droits                   renforcement de la sécurité de l’information
               constatés est destinée à fournir un outil de              financière.
               pilotage supplémentaire : la convergence
               avec les pratiques du secteur privé est une               L’opinion sur les comptes est émise par des
               tendance observée dans de nombreux pays                   institutions supérieures de contrôle, qui appli-
               de l’OCDE qui souhaitent se doter d’une                   quent des normes d’audit largement inspirées
               image des finances de l’État plus complète                des normes internationales INTOSAI (normes
               que celle proposée par la comptabilité budgé-             d’audit spécifiques au secteur public) et ISA
                                                                         (normes d’audit du secteur privé).
Les exemples




               taire (vision patrimoniale, engagements hors
à l’étranger




               bilan, provisions,…).                                     L’existence d’un dialogue constructif entre
               Toutefois, la transition vers une comptabilité en         l’institut supérieur de contrôle et l’État est tou-
               droits constatés ne se réalise pas sans difficul-         jours un facteur de réussite de la transition
               tés. On peut citer par exemple :                          comptable et de la certification. Ce dialogue
                                                                         permet d’éviter les principaux écueils et facilite
P.34           I   les faiblesses des systèmes d’information.
                   Les systèmes utilisés par les États sont sou-
                                                                         ainsi la certification.

                   vent antérieurs à la réforme comptable et ne
                   sont pas conçus pour prendre en compte les
                   nouvelles informations requises par la comp-
                   tabilité en droits constatés ;
               I   la difficulté de comptabiliser les actifs de la
                   Défense (inventaire et valorisation). Cette
                   comptabilisation pose problème car les actifs
                   de la Défense sont souvent spécifiques et ne
                   font pas l’objet d’un suivi comptable détaillé ;
               I   les difficultés pour le recensement et la valorisa-
                   tion des immobilisations : quels actifs sont à
                   comptabiliser au bilan ? comment les valoriser ?
               I   les risques sur la piste d’audit.
05
 L’Australie                            Le Canada                       La Suisse       Les États-Unis




La France                     La Grande                          La Nouvelle             La Suède
                              -Bretagne                            Zélande




                                              La Commission
                                               Européenne




                                                                                                           Les exemples
                                                                                                           à l’étranger
                                                                                                          P.35


   ET AILLEURS…
   Le « profil » et la démarche du certificateur type peuvent être caractérisés par :
   I   la mise en œuvre d’une approche d’audit par les risques
   I   l’application de normes d’audit reconnues internationalement (ISA, INTOSAI)
   I   l’appui sur les dispositifs de contrôle interne
   I   la prise en compte des travaux de l’audit interne
   I   l’exercice d’une double mission: vérification et certification
   I   la spécialisation des équipes d’audit par ministère
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Brochure reforme comptes_etat_mai 2011 (http://www.performance-publique.gouv.fr/?id=1098)

  • 1. La réforme des comptes de l’Etat « Les comptes de l’État doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle de son patrimoine et de sa situation financière. » Art. 27 de la LOLF
  • 2. Sommaire 01 La réforme comptable au cœur de la modernisation de l’Etat P.03 02 Les moments forts de la réforme P.09 03 Une comptabilité enrichie P.15 Les nouvelles normes comptables de l’État P.16 Le bilan d’ouverture P.17 Les nouveaux états financiers de l’État P.19 04 Une comptabilité fiabilisée P.23 La qualité comptable au cœur du dispositif P.24 Le renforcement du contrôle interne P.25 L’audit comptable et financier (ACF) P.28 La certification des comptes P.29 05 Les exemples à l’étranger P.33 La convergence des réformes comptables à l’étranger P.34 Australie P.36 Canada P.37 États-Unis P.38 Royaume-Uni P.39 Suède P.40
  • 3. La réforme comptable au service de la performance et de la transparence de l’action publique L’année 2006 est une année charnière dans le Ces travaux pilotés par la direction générale de processus de modernisation de l’État car elle la comptabilité publique concernent de multi- correspond à la première application de la ples domaines (normes comptables, contrôle LOLF votée en 2001. Les premiers effets tangi- interne, organisation, …). bles ont porté sur la présentation du budget Pour mener cette réforme importante, l’admi- décomposé désormais en missions – program- nistration s’appuie sur les atouts et acquis mes – actions (MPA) et son pilotage (indicateurs préexistants à l’adaptation de la LOLF (réseau de performance, projets annuels de perfor- de comptables spécialisés, centralisation des mance, rapports annuels de performance). procédures, …). La LOLF prévoit par ailleurs une réforme Cette réforme permet d’améliorer la gouver- majeure des comptes de l’État : à partir de nance, au travers d’une meilleure maîtrise des 2007, le Parlement reçoit le Compte général de risques et d’un renforcement de la qualité des l’État (CGE) établi selon un nouveau référentiel comptes. Elle a aussi conduit le réseau des comptable qui s’inspire très largement des pra- comptables publics et les ministères à rationa- tiques des entreprises et dont la régularité, la liser les procédures et systèmes existants. sincérité et l’image fidèle sont soumises à l’opi- nion de la Cour des comptes. Ainsi, la réforme comptable est au cœur de la démarche de performance et de la transpa- Afin d’accomplir cette réforme comptable et rence de la gestion publique. Elle contribue à préparer la première certification des comptes Introduction positionner la France au premier plan des réfor- de l’État, le ministère de l’Économie et des mes de gestion publique menées dans le Finances a engagé, dans un calendrier serré, monde. des travaux importants en collaboration avec l’ensemble des ministères. P.01
  • 4. La réforme comptable au cœur de la modernisation de l’Etat P.02
  • 5. 01 La réforme comptable au cœur de la modernisation de l’Etat P.03
  • 6. La réforme comptable au cœur de la modernisation de l’Etat Alors que l’ordonnance du 2 janvier 1959 ne contenait que peu de dispositions d’ordre comptable, la loi organique relative aux lois de finances du 1er août 2001 (LOLF) comporte plusieurs dispositions qui font ressortir l’importance de la comptabilité générale au service de la modernisation de l’État. D’abord, la LOLF affirme la coexistence d’une manœuvre de l’État ou encore la soutenabilité comptabilité générale (comptabilité en droits des finances publiques. Elle est en cela un outil constatés) fortement enrichie et d’une compta- supplémentaire pour la prise de décision. bilité budgétaire (comptabilité de caisse) adaptée aux enjeux de la nouvelle gestion La LOLF énonce le principe fondateur selon La réforme comptable au cœur publique. La comptabilité générale permet lequel « les comptes de l’État doivent être de la modernisation de l’Etat d’offrir des éclairages nouveaux, par exemple, réguliers, sincères et donner une image fidèle sur la situation patrimoniale, les marges de de son patrimoine et de sa situation financière ». LES BÉNÉFICES DE LA COMPTABILITÉ GÉNÉRALE Qu’est ce que la comptabilité générale ? La comptabilité générale apporte une vision patrimoniale de l’État : ce qu’il possède (terrains, immeubles, créances, ...) ; ce qu’il doit (dettes et autres obligations) ; ce qu’il peut être amené à payer dans le futur (provisions, engagements hors bilan, ...). La comptabilité générale permet une vision prospective de l’activité de l’État. P.04 En quoi la comptabilité générale complète-t-elle la comptabilité budgétaire ? La comptabilité budgétaire est une comptabilité de caisse : les transactions sont enregistrées sur la base des encaissements et des décaissements. Par exemple, la comptabilité budgétaire ne fait pas de distinction entre le paiement d’une charge et l’acquisition d’un actif. Enfin, la comptabilité budgétaire se fonde sur le principe d’annualité. Quels sont les apports de la comptabilité générale pour le Parlement ? Les deux visions proposées par les comptabilités budgétaire et générale sont utiles pour le Parlement. La comptabilité générale apporte de nouveaux indicateurs financiers et de gestion ainsi qu’une meilleure mesure du patrimoine de l’État et de ses charges futures (dépréciation des actifs, provisions pour risques et charges, engagements hors bilan). La comptabilité générale permet une meilleure appréciation, à moyen terme, des « marges de manœuvre » de l’État. Comment les particularités de l’État sont-t-elles prises en compte dans la comptabilité générale? Le comité des normes de la comptabilité publique a veillé à intégrer les spécificités liées à l’activité « particulière » de l’État. En cela, elle ne peut être comparable en tous points à la comptabilité d’entreprise.
  • 7. 01 LA COMPTABILITÉ GÉNÉRALE RENFORCE L’INFORMATION À DISPOSITION DU PARLEMENT Une information Fixe des objectifs pour les Vision globale de comptable enrichie missions publiques l’État via le compte pour les général de l’État gestionnaires Mise à disposition Une meilleure État Parlement d’une information connaissance de fiabilisée. l’État utile pour les Rend des comptes L’information prises de décision est régulière, et la prévision : sincère et fidèle patrimoine, valorisation des risques, etc. Compte général ¶ Certification de l’État des comptes ¶ ¶ Audit interne comptable Comptabilité ¶ Normes générale comptables La réforme comptable au cœur de la modernisation de l’Etat Maîtrise de la qualité comptable tout au long de la chaîne d’information La comptabilité générale devient le socle de la La constitution du bilan d’ouverture montre production d’une information financière fiable que le périmètre des travaux déborde les seuls et transparente. services comptables et implique en fait tous les La certification des comptes doit donner au métiers générateurs d’informations ayant voca- Parlement et aux ministères une assurance tion à être traduites dans les comptes de l’État. supplémentaire de disposer d’une comptabilité La démarche adoptée se fonde aussi sur une générale fiabilisée. forte mobilisation des ministères et de l’en- semble du réseau du Trésor public. La mise en œuvre La réalisation de ce chantier important n’a pu P.05 de la réforme comptable s’opérer qu’au moyen d’une démarche itéra- Le passage d’une comptabilité de caisse à une tive, structurée et coordonnée supposant une comptabilité en droits constatés, à l’instar de véritable conduite de projet pilotée par la direc- ce qui s’est passé dans d’autres pays de tion générale de la comptabilité publique. Le l’OCDE, se fait en élaborant dans un premier recours à l’expérimentation sur le terrain temps des normes comptables très proches a été systématique avant la généralisation ¶ de celles du secteur privé. des nouveaux dispositifs. Cette démarche a La mise en œuvre des nouvelles normes comp- concerné l’ensemble des composantes du tables de l’État est un véritable défi compte projet (construction du bilan d’ouverture, chan- tenu des délais de la réforme, du nombre d’ac- gement organisationnel, mise en place des teurs impliqués (dimension interministérielle) et audits comptables et financiers,…) des expertises mobilisées. En effet, il ne s’agit pas simplement de changer de référentiel mais bien de reconstituer la comptabilité de l’État.
  • 8. Une information comptable enrichie au service du Parlement et des LA CERTIFICATION gestionnaires DES COMPTES Les résultats de la réforme comptable seront Qu’est-ce que la certification ? très vite concrets pour le Parlement avec les « Une mission d’audit des comptes a pour nouveaux états financiers de l’État pour objectif de permettre au commissaire aux l’année 2006 disponibles en 2007. Ils incluent comptes de formuler une opinion exprimant des éléments majeurs permettant de mieux si ces comptes sont établis, dans tous leurs valoriser les engagements et obligations de aspects significatifs, conformément au l’État. référentiel comptable qui leur est applicable. » Ainsi, la nouvelle présentation des comptes de (définition de la Compagnie Nationale l’État invite à une meilleure connaissance de des Commissaires aux Comptes). son patrimoine avec le recensement des actifs Quelle différence entre certification et passifs. et vérification ? Les comptes de l’État respectent également La certification se différencie de manière l’un des principes de la comptabilité générale : importante de la vérification en cela que la spécialisation des exercices qui prévoit la vérification se limite à la régularité des le rattachement des charges et produits à opérations et aboutit à la délivrance par l’exercice. le vérificateur d’une déclaration générale de conformité. La réforme comptable au cœur Les comptes de l’État proposeront la présenta- de la modernisation de l’Etat La certification se positionne sur tion et l’analyse de nouveaux ratios financiers. la sincérité des comptes. Ils mettent à la disposition du Parlement et des ministères gestionnaires un nouveau moyen Quelle opinion peut exprimer d’aide et de pilotage pour la préparation du bud- le certificateur ? get, les arbitrages de la gestion courante, Le certificateur peut émettre trois types l’analyse des coûts ou encore l’évaluation des d’opinion : une certification sans réserve, charges et des risques à couvrir. une certification avec réserves ou un refus de certification. Une meilleure organisation Qu’entend-on par des structures de l’État « aspects significatifs » ? pour une comptabilité fiabilisée Le certificateur doit s’assurer qu’il n’existe pas P.06 L’article 31 de la LOLF prévoit que les compta- d’erreurs significatives qui entacheraient bles publics veillent à ce que les comptes de la qualité des comptes. Pour avoir cette l’État respectent les principes de sincérité et assurance raisonnable, il va établir une d’image fidèle. Cette disposition a amené l’État stratégie d’audit à partir d’une approche par les à poursuivre le renforcement de la qualité risques en appréciant notamment la robustesse comptable. du contrôle interne comptable mis en œuvre. Le dispositif de contrôle interne vise à maîtriser les risques qui peuvent affecter la qualité des comptes et donc à rendre l’information plus sûre Elle s’accompagne d’un diagnostic des risques et plus transparente. Il suppose une approche et de l’identification des mesures de contrôle transversale des processus générant l’informa- interne de nature à les maîtriser. tion financière depuis les gestionnaires Afin d’assurer une amélioration continue de la jusqu’aux comptables. qualité comptable, un plan d’action a été Une cartographie de ces processus comptables déployé dans l’ensemble des ministères. Ce plan a été établie dans l’ensemble des ministères. d’action, qui se décline sur plusieurs années vise
  • 9. 01 à assurer un pilotage permanent des actions Une dynamique pluriannuelle correctrices mises en œuvre par les services. Enfin, l’ampleur des travaux entrepris et les L’intérêt de cette démarche est en premier lieu ambitions de la réforme s’inscrivent dans une de garantir aux utilisateurs des comptes de perspective pluriannuelle. l’État la fiabilité des informations qui servent La LOLF a, en effet, permis aux services de pour la prise de décision. l’État d’avancer de manière significative dans Mais, c’est aussi l’opportunité de réfléchir à les domaines suivants : l’efficacité des procédures existantes. La I le positionnement de la comptabilité générale démarche systématique de contrôle interne comme outil au service de la prévision et du conduit à une remise à plat, une fiabilisation et pilotage des finances publiques. La recherche une véritable réingénierie des processus. de la qualité et de la transparence des infor- En ce sens, la réforme comptable participe mations sont des atouts essentiels. Par totalement à la recherche de la performance. exemple, la comptabilité générale offre des indicateurs complémentaires pour la stratégie Un processus continu d’évaluation de réduction de la dette, l’optimisation de la trésorerie, la réforme des retraites… ; de la qualité comptable Comme dans toute démarche qualité, il est I l’intégration de la comptabilité générale dans indispensable de disposer d’une évaluation des la gestion publique. Par exemple, une meil- procédures mises en place. leure connaissance du patrimoine (parc immobilier, stocks…) favorise une gestion La réforme comptable au cœur L’audit comptable et financier, développé au de la modernisation de l’Etat optimisée des actifs ; sein du ministère de l’Économie et des Finances, devient un des facteurs clés du dis- I une meilleure efficacité des procédures par le positif de la qualité comptable et vient assister renforcement du contrôle interne, la maîtrise les comptables publics dans l’application de des risques et les évolutions organisationnel- l’article 31 de la LOLF. Son rôle est d’évaluer de les de la fonction financière au sein de l’État ; manière régulière la qualité comptable sur l’en- I l’adoption d’une démarche qualité systémati- semble de la chaîne d’information. Par que sur toute la chaîne de l’information. conséquent, l’audit comptable et financier (ACF) ne peut agir qu’en partenariat avec les ministères, notamment dans les services déconcentrés. Par ailleurs, la Cour des comptes, dans son rôle de certificateur, contribue à renforcer la qualité P.07 comptable. En effet, le certificateur, dans le cadre de l’exercice de ses diligences, remet au terme de ses investigations une opinion d’audit sur les comptes. La première opinion intervient en 2007 sur les comptes de l’exercice 2006. Il est à noter que la Cour des comptes a été étroitement associée aux différentes étapes de la réforme dans le cadre du dialogue permanent qui se noue entre le certifié et le certificateur.
  • 10. Les moments forts de la réforme P.08
  • 11. 02 Les moments forts de la réforme P.09
  • 12. Les moments forts de la réforme Le déploiement de la réforme comptable de l’État a été réalisé dans un calendrier serré. Entre l’adoption de la LOLF (août 2001) et son entrée en vigueur (janvier 2006), 4 années se sont écoulées. Les comptes de l’État pour l’année 2006 I période de lancement (2001-2004) de la publiés en 2007 doivent répondre aux obliga- réforme comptable et d’expérimentation des tions et exigences des nouvelles normes nouvelles procédures : cette période a permis comptables de l’État. Les normes ont cepen- l’identification des chantiers pour la mise en dant prévu une clause de réserve informatique. œuvre de la réforme, la création des différentes (« L’application de [des] normes est liée à la mise instances et structures permettant d’accompa- en place des nouveaux systèmes d’information gner le changement. Enfin, pendant cette budgétaires et comptables de l’État. Elle ne période, les 13 nouvelles normes comptables pourra être intégralement réalisée qu’au ont été élaborées ; moment où ces systèmes seront complètement I période de montée en charge (2004-2006) : déployés »). Cette seconde période se caractérise par une La réforme comptable concerne l’ensemble des période de mise en œuvre très dense au cours de activités de l’État. Ainsi le calendrier serré pour la laquelle les progrès et les avancées se sont large- première parution des comptes de l’État selon le ment accélérés. Parmi les échéances clés figurent nouveau référentiel normatif a nécessité la mise en notamment : la déclinaison du nouveau référentiel œuvre d’un dispositif complet encadré par les ser- comptable, la construction du bilan d’ouverture, la Les moments forts vices du ministère de l’Économie et des Finances. fiabilisation de l’environnement de contrôle, la for- de la réforme On distingue deux périodes dans le déploie- malisation des procédures et le déploiement des ment de la réforme comptable de l’État : dispositifs de contrôle et d’audit interne. ET AILLEURS… P.10 Les délais dans lesquels se sont déroulées les réformes comptables dans d’autres Etats mettent en exergue la performance de la réforme française qui s’est voulue rapide et complète conformément à la volonté du législateur. I Au Royaume-Uni, la transition vers la comptabilité en droits constatés pour l’administration centrale a été amorcée à partir du milieu des années 90. Elle s’est effectuée ministère par ministère dans un processus d’amélioration continue de plus de 10 ans. Les premiers comptes satisfaisants au nouveau référentiel comptable datent de 2001 et reprennent les éléments d’activité des années 1999 et 2000. I En Australie, la réforme comptable de l’État pour l’adoption d’un référentiel en droits constatés a été initiée en 1995. La transition a duré plus de 10 ans afin de répondre à l’obligation pour les entités publiques australiennes de présenter des comptes conformes aux normes IFRS à partir de janvier 2005. I Au Canada, la réforme comptable s’est déroulée de façon très progressive : la comptabilité de caisse a été abandonnée à partir de la fin des années 70, la réforme comptable a été adoptée en 1999 et la comptabilité en droits constatés intégrale est respectée depuis 2003. Ainsi, les premiers états financiers du gouvernement préparés selon la méthode des droits constatés intégrale sont datés des années 2002-2003.
  • 13. 02 1er trimestre 2e trimestre 3e trimestre 4e trimestre 2001 ¯ Adoption de la LOLF - 1 er août 2001 Période de lancement de la réforme comptable et d'expérimentation des nouvelles procédures 2002 Travaux sur ¯ Création du comité des normes de comptabilité publique (CNCP) les normes ¯ Première réunion du comité des normes de la comptabilité publique ¯ Adoption des nouvelles lignes directrices de l'audit et du contrôle interne au Trésor public 2003 Lancement des ¯ Bilan d'ouverture : lancement de»l'expérimentation « recensement parc immobilier expérimentations Les moments forts de la réforme ¯ Lancement (DCM) au MIAT département comptable ministériel de l'expérimentation ¯ Lancement de l'audit interne comptable et financier (ACF) P.11 2004 Extension des ¯ Adoption du recueil des normes comptables de l'État expérimentations ¯ Lancement du « Palier 2006 »* ¶ ¯ Bilanrecensement:parc immobilier » et évaluation du « d'ouverture généralisation ¯ Généralisation des DCM ¯ Premiers référentiels du contrôle interne comptable de l’État * Le « palier 2006 » désigne les adaptations du système d’information pour répondre aux besoins d’informations de la comptabilité d’exercice. Le système d’information cible CHORUS, en phase de construction, prévoit un déploiement sur 2008-2010.
  • 14. 1er trimestre 2e trimestre 3e trimestre 4e trimestre 2005 Généralisation ¯ Constitution du Comité d'échange et de suivi avec la Cour des comptes des procédures ¯ Première publication des instructions comptables ¯ Première version de la cartographie des risques ¯ Bilan d’ouverture : lancement du recensement des autres postes du bilan d'ouverture Période de montée en charge ¯ Élaboration des premiers guides de procédures Entrée en vigueur de la LOLF ¯ 1er janvier 2006 2006 La première ¯ Création des contrôleurs budgétaires et comptables ministériels (CBCM) année d'application ¯ Généralisation du nouveau dispositif de contrôle interne de la LOLF Les moments forts ¯ Lancement des premiers audits comptables et financiers (ACF) de la réforme ¯ Premier plan d'action ministériel (PAM) ¯ Première version du bilan d'ouverture transmise au certificateur ¯ Présentation du bilan d’ouverture à la Cour des comptes P.12 2007 La continuité du projet L'engagement ¯ Remise des comptes à la Cour des comptes dans le processus d'amélioration ¯ Signature des comptes par les Ministres continue ¯ Émission par la Cour des comptes de son opinion d'audit ¯ Utilisation des comptes par le Parlement
  • 15. Les moments forts 02 P.13 de la réforme
  • 16. Une comptabilité enrichie P.14
  • 17. 03 Une comptabilité enrichie Les nouvelles normes comptables de l’État Le bilan d’ouverture Les nouveaux états financiers de l’État P.15
  • 18. Les nouvelles normes comptables de l’État L’article 27 de la LOLF dispose que « L'État tient […] une comptabilité générale de l'ensemble de ses opérations ». L’article 30 précise : « La comptabilité générale de l'État est fondée sur le principe de la constatation des droits et obligations […]. Les règles applicables à la comptabilité générale de l'État ne se distinguent de celles applicables aux entreprises qu'en raison des spécificités de son action ». La mise en œuvre de ces dispositions a été ren- Les règles conceptuelles due possible par la création d’un référentiel et l’apport des nouvelles normes comptable adapté au contexte et aux opéra- I Les convergences avec le secteur privé tions de l’État. Ce référentiel constitue le point initial et fondamental de la réforme. Les principes comptables « généralement admis » et applicables aux entreprises sont transposa- Largement inspirées des normes IPSAS bles à l’État. Ainsi, la LOLF prévoit que la (International Public Sector Accounting comptabilité de l’État respecte les principes de Standards), des normes IFRS (International régularité, de sincérité et d’image fidèle. Financial Reporting Standards) et des normes françaises de comptabilité, 13 normes comp- Le principe de spécialisation des exercices tables ont été élaborées afin de rendre appliqué désormais à la construction des Une comptabilité compte des activités spécifiques de l’État comptes conduit à la comptabilisation de char- selon une comptabilité en droits constatés. ges à payer, de charges constatées d’avances Un comité des normes, présidé par le prési- et de provisions. dent de l’Autorité des Marchés Financiers et enrichie À l’instar des normes les plus récentes appli- composé d’experts reconnus et qualifiés, a cables au secteur privé, les actifs sont été constitué pour en assurer la qualité et la comptabilisés dans les états financiers de pertinence. l’État lorsque le contrôle des avantages éco- P.16 Les normes présentent les règles applicables nomiques futurs est acquis. La notion de pour l’élaboration des états financiers et per- contrôle retenue va au-delà du droit de pro- mettent de donner une vue globale du priété : elle s’entend comme un pouvoir de patrimoine et de l’activité de l’État. La défini- décision sur l’utilisation des biens et la prise tion des composantes des états financiers, en charge des responsabilités et risques liés à des faits générateurs de la comptabilisation, ce pouvoir. Ceci a un impact par exemple sur des règles d’évaluation et du niveau d’infor- le recensement du parc immobilier et les par- mation à produire a nécessité des travaux ticipations. d’analyse et de déclinaison importants pour I Les spécificités de l’État définir des principes et méthodes comptables Par construction, la différence entre l’actif et le adaptés aux particularités de l’activité de passif conduit à déterminer la situation nette. l’État. Celle-ci ne peut être interprétée comme les Avec l’adoption de ce référentiel comptable, la capitaux propres d’une entreprise. En effet, France s’inscrit dans le mouvement de réforme l’État ne dispose pas de « capital initial » ou comptable constaté dans de nombreux pays. d’équivalent.
  • 19. 03 L’actif de l’État ne peut recouper en tout point la L’État comptabilise des charges et des produits définition retenue pour les entreprises. En effet, qui ne trouvent pas leur équivalent dans la l’État dispose d’un actif incorporel particulier sphère privée : par exemple, les produits réga- qui n’est pas valorisé dans ses comptes : sa liens, les charges de transfert qui correspondent souveraineté et sa capacité à lever l’impôt. aux missions d’intervention de l’État, ... ET AILLEURS… Les normes internationales (IPSAS pour le secteur public et IFRS pour le secteur privé) prévoient systématiquement, pour l’adoption de nouvelles normes, des délais de mise en œuvre des nouvelles pratiques comptables pouvant parfois aller jusqu’à 5 ans. Durant ces délais, la non-conformité ne peut être un motif de refus de certification. C’est par exemple le cas de la norme IPSAS sur les immobilisations, qui accorde un délai assez large aux organismes gouvernementaux pour se mettre en conformité avec les normes comptables (recensement et valorisation). En France, les normes n’ont pas prévu une telle période de transition privilégiant un lien fort entre le calendrier de la réforme budgétaire et celui de la réforme comptable pour favoriser l’adhésion au changement. Le bilan d’ouverture Une comptabilité L’adoption d’un nouveau référentiel comptable implique un dispositif de transition dont un des piliers est le bilan d’ouverture. Pour l’État, il s’agit de reconstituer, au 1er janvier 2006, les états financiers enrichie de l’État selon le nouveau référentiel comptable. Le bilan d’ouverture permet d’assurer la comparabilité et d’évaluer les impacts du changement de référentiel. P.17 Démarche de construction application des nouvelles normes comptables du bilan d’ouverture implique pour l’État le recensement et la comp- tabilisation, dans les états financiers, d’éléments Reconstituer le bilan de l’État est un chantier de nouveaux ou très anciens qui ne faisaient ¶ grande ampleur qui a nécessité la mise en place jusqu’alors l’objet d’aucun suivi comptable. d’une démarche interministérielle pragmatique La démarche retenue a privilégié le recensement et structurée. et l’évaluation des éléments significatifs (critère En effet, l’étendue des travaux à conduire pour d’évaluation de la significativité : enjeu financier, l’État est très largement supérieure aux travaux charge symbolique, importance stratégique). habituellement menés par les entreprises qui Ainsi, la construction du bilan d’ouverture a changent de référentiel comptable : la mise en amené le ministère de l’Économie et des Finances
  • 20. à travailler sur les enjeux essentiels dans une I Les charges à payer, notamment sur les sub- logique d’amélioration continue. ventions, ont été recensées sur l’ensemble des Cette démarche progressive, qui se concentre ministères permettant ainsi, en fin d’année, de sur les éléments essentiels et significatifs, valoriser dans les comptes de l’État le véritable relève avant tout d’un choix stratégique. engagement donné à l’égard des tiers. I Le recensement et l’évaluation des dettes L’expérimentation et le pragmatisme et des créances envers les organismes de au cœur de la construction Sécurité sociale sont menés dans le cadre du bilan d’ouverture. Cela améliore la trans- du bilan d’ouverture parence sur les relations financières entre Dès 2003, des enquêtes pluriannuelles ont été l’État et la Sécurité sociale. mises en œuvre afin d’identifier les zones signi- ficatives par ministères, affiner la définition de la trajectoire et préparer au mieux la constitution du bilan d’ouverture. ET AILLEURS … Des expérimentations ont été initiées en 2003 Dans de nombreux pays, le processus pour s’assurer de la pertinence des approches de reconstitution de l’information financière proposées. Elles ont ensuite été déployées et s’est étalé sur plusieurs années. généralisées auprès des comptables publics comme des gestionnaires ministériels. C’est par exemple le cas du ministère de la Défense au Royaume-Uni où la Enfin, un effort important de formation a été transition comptable a débuté en 1995. mené auprès des agents afin qu’ils soient en Les premiers états financiers ont été mesure d’appréhender les nouveaux concepts présentés en 1998. Un programme et les nouvelles procédures à déployer. Ceci d’amélioration initié en 2002 est toujours permet de mieux garantir la qualité comptable en cours de déploiement au niveau et un recensement approprié. du ministère de la Défense pour arriver Une comptabilité à une certification sans réserve. Quelques exemples concrets sur les éléments du bilan d’ouverture enrichie I Le parc immobilier a fait l’objet d’une analyse exhaustive. Ainsi, les bâtiments non spécifi- ques contrôlés par l’État ont été évalués par P.18 les services du Domaine et comptabilisés dans le bilan d’ouverture à leur valeur de mar- ché. Le bilan d’ouverture donne donc une évaluation du patrimoine immobilier de l’État. I L’ensemble du parc de véhicules pour tous les ministères a été recensé, ce qui permet dès aujourd’hui de favoriser une meilleure gestion du patrimoine de l’État par les gestionnaires. I Les stocks de l’État ont été recensés et valorisés dans le bilan d’ouverture selon leur importance stratégique : seront ainsi inclus, la valorisation des stocks de la Défense, les stocks de vaccins et de médicaments (Agriculture et Santé), les pièces détachées aéronautiques (Intérieur et Économie), les carburants du ministère de l’Intérieur…
  • 21. 03 Les nouveaux états financiers de l’Etat La norme n°1 du recueil des normes comptables de l’État présente le nouveau format des états financiers : il s’inspire du modèle de la comptabilité d’entreprise tout en tenant compte les spécificités de l’État. Le changement des règles comptables induit une information plus riche et plus utile au débat parlementaire. Les états financiers de l’État en vigueur à partir I le tableau de flux de trésorerie. Il présente des comptes de l’exercice 2006 sont constitués les entrées et les sorties de trésorerie qui sont de 4 éléments : classées en trois catégories : les flux de tréso- I le bilan de l’État. Il s’agit d’un tableau de rerie liés à l’activité, les flux de trésorerie liés situation nette qui présente la différence entre aux opérations d’investissement, les flux de tré- l’actif et le passif. L’actif recense et valorise les sorerie liés aux opérations de financement. Ce éléments du patrimoine de l’État ; le passif tableau permet de présenter les besoins de recense et valorise les engagements de l’État à financement de l’État ; l’égard de tiers externes. Le bilan de l’État pré- I l’annexe. Elle donne l’ensemble des informa- sente de nouvelles lignes ou complète certains tions utiles à la compréhension et à l’utilisation éléments déjà existants afin de répondre aux des états financiers de l’État. Elle comprend exigences des nouvelles normes de l’État : notamment l’explicitation et le chiffrage des immobilisations corporelles, stocks, charges à engagements hors bilan. On y trouve par exem- Une comptabilité payer, provisions… ; ple l’évaluation des engagements de retraite. I le compte de résultat de l’État. Il est consti- tué de 3 tableaux successifs qui représentent la enrichie totalité des charges et des produits de l’exer- cice comptable : le tableau des charges nettes, le tableau des produits régaliens et le tableau de détermination du solde des opérations de l’exercice ; P.19 ¶
  • 22. Le compte de résultat Le tableaux ci-dessous présente le tableau de synthèse du compte de résultat tel qu’il est prévu par le recueil des normes comptables de l’État (norme n°1). SOLDE DES OPÉRATIONS DE L'EXERCICE CHARGES NETTES * X ¶ Charges de fonctionnement nettes X ¶ Charges d'intervention nettes X Charges financières nettes X PRODUITS RÉGALIENS NETS * X Produits fiscaux nets X Autres produits régaliens nets X ¶ SOLDE DES OPÉRATIONS X * Les charges nettes correspondent aux charges diminuées des produits correspondants. Les produits nets correspondent aux produits diminués des réductions d'impôts. Les charges de fonctionnement nettes incluent des informations spécifiques telles que : les charges de salaires, les charges de pensions, les principaux achats et les variations de stocks. Figurent également des charges liées aux dotations aux amortissements ou dépréciations (pour déprécier la valorisation des actifs de l’État), aux dotations aux provisions (pour comptabiliser une sortie de ressources probable liée à des risques ou des engagements envers des tiers). Une comptabilité Les charges d’intervention incluent la valorisation des moyens mis en œuvre par l’État pour assumer son rôle enrichie d’intervention. Les nouvelles règles comptables permettent de montrer le coût de l’engagement selon le respect des principes de la comptabilité en droits constatés. Par exemple : les aides et subventions transférées aux ménages sont des charges d’intervention pour l’État. P.20 Le solde des opérations est rapproché du solde budgétaire. Les différences importantes portent sur le rattachement des charges et des produits à l’exercice, les provisions, les amortissements et les investissements.
  • 23. 03 Le bilan Les principaux postes créés ou largement modifiés par le nouveau référentiel comptable sont enca- drés en rouge. Les immobilisations corporelles valorisent le parc ACTIF immobilier de l’État. Les actifs contrôlés par l’État sont identifiés, valorisés et comptabilisés dans l’actif ACTIF IMMOBILISÉ X immobilisé de l’État. Les immobilisations corporelles Immobilisations incorporelles X donnent lieu à la comptabilisation d’amortissements qui permettent de réduire la valeur de l’actif au « fur et à ¶ Immobilisations corporelles X mesure » de son utilisation ¶ Immobilisations financières X La ligne des immobilisations financières permet ACTIF CIRCULANT X d’indiquer clairement la valeur des entités détenues par ¶ Stocks X l’État. Il s’agit de montrer la véritable valeur économique Créances X des participations de l’État. Charges constatées d'avance X La ligne stocks de l’actif donne des informations sur la TRÉSORERIE X nature et le type de stocks, ainsi que leur utilisation dans le cadre des politiques publiques. Par exemple : stocks TOTAL X de vaccins du ministère de la Santé. La ligne des dettes financières de l’État donne des PASSIF informations sur le type de dettes financières (obligations, …), sur l’organisme chargé de gérer la dette Une comptabilité ¶ DETTES FINANCIÈRES X financière de l’État, ainsi que sur la maturité de la dette. ¶ DETTES NON FINANCIÈRES X Les dettes non financières contiennent notamment ¶ PROVISIONS X les charges à payer (CAP). En matière de transferts et enrichie AUTRES PASSIFS X de subvention, la comptabilisation de ces CAP permet de constater l’engagement de l’État selon le respect TRÉSORERIE X des principes de la comptabilité en droits constatés. TOTAL X La ligne provisions du passif de l’État recense les sorties P.21 de ressources probables de l’État liées à des risques ou à des litiges. Par exemple, une provision pour litige lié à l’impôt est comptabilisée : elle indique le risque pour l’État de ne pas recouvrer une partie de ses recettes fiscales. SITUATION NETTE TOTAL ACTIF [A] X TOTAL PASSIF [B] X ¶ SITUATION NETTE [C = A - B] La situation nette permet de chiffrer la situation financière de l’État à la date de clôture des comptes. Son analyse permet de mesurer comment les actifs contrôlés par l’État permettent de couvrir les engagements. Ce solde doit cependant être analysé avec vigilance car la capacité de l’État à lever l’impôt n’est notamment pas évaluée à l’actif.
  • 24. Une comptabilité fiabilisée P.22
  • 25. 04 Une comptabilité fiabilisée La qualité comptable au cœur du dispositif Le renforcement du contrôle interne L’audit comptable et financier (ACF) La certification des comptes P.23
  • 26. La qualité comptable au cœur du dispositif Selon l’article 31 de la LOLF, « les comptables publics chargés de la tenue et de l'établissement des comptes de l'État veillent au respect des principes et règles … [de la comptabilité générale, notamment à l’enregistrement des droits et obligations]. Ils s'assurent notamment de la sincérité des enregistrements comptables et du respect des procédures ». La LOLF place la qualité comptable au cœur du Les typologies de risques définies dispositif de la réforme des comptes de l’État et par l’Etat confie aux comptables publics la responsabilité Quels sont les types de risques comptables du respect des procédures et des instructions auxquels l’État est confronté ? comptables. La qualité comptable est ainsi mise en œuvre par un dispositif complet qui repose I Les risques provenant des défaillances dans sur le découpage de l’activité de l’État en pro- l’organisation : lacunes dans la séparation cessus, l’analyse des risques par processus et des tâches, insuffisance des contrôles, la mise en place de plans d’actions correctifs. défaillance des systèmes d’information,… L’ensemble de cette démarche relève du I Les risques liés à l’absence ou l’insuffisance contrôle interne comptable qui a été institué par de la documentation des procédures : sans Une comptabilité l’État à l’instar d’organisations privées et d’au- mode opératoire, les services peuvent être tres États étrangers. La LOLF participe en cela confrontés à des risques d’erreur importants. à la tendance de généralisation des principes I Les carences en matière de traçabilité : par fiabilisée de bonne gouvernance, promus par exemple exemple, l’absence de trace des interven- pour le secteur privé par la loi sur la sécurité tions dans les systèmes d’information en financière de 2003. fragilise la robustesse. P.24 ET AILLEURS… Si la démarche d’identification et de suivi est une pratique reconnue dans le secteur privé, elle l’est désormais aussi pour les États qui adoptent une comptabilité en droits constatés. En effet, la comptabilité en droits constatés est plus complexe et donc plus exigeante en matière de qualité comptable. La comptabilisation des actifs, les provisions, les estimations, les charges à payer sont autant de nouveaux éléments où une erreur peut être significative. Face à ces évolutions, l’approche par les risques est une des bonnes pratiques identifiées dans les États étrangers.
  • 27. 04 LA MAÎTRISE DE LA QUALITÉ COMPTABLE DANS UN PROCESSUS COMPTABLE : L’ILLUSTRATION SUR L’ENREGISTREMENT D’UNE FACTURE Réception Système Interface Système Etats Comptabilisation d’une facture local central financiers Interface Paiement Risques Absence d’un point Absence de Absence de contrôle Absence de Absence de Absence d’archivage unique d’entrée des documentation par l’opérationnel conservation des traçabilité des des balances factures des procédures de de l’état récapitulatif états de paiement. intervenants générales Pas de séquençage comptabilisation de la saisie Pas d’indication du réalisant des mises des factures et des paiement sur la à jour du système contrôles associés facture d’information Leviers d’organisation du contrôle interne Organiser Documenter Organiser Organiser la Identifier Tracer et attribuer les points conservation des les acteurs les opérations les tâches de contrôle biens et valeurs Le renforcement du contrôle interne Une comptabilité Le contrôle interne est un processus permanent destiné à maîtriser les risques, notamment ceux qui peuvent avoir un impact significatif fiabilisée sur la qualité comptable. Il doit contribuer à donner une assurance raisonnable sur la sincérité et l’image fidèle des comptes. P.25 Le contrôle interne ne se limite pas à la sphère centralisée, séparation ordonnateur / comptable comptable : c’est une démarche interministé- par exemple) et intègre totalement la démarche rielle qui concerne l’ensemble des gestion- de simplification des procédures, constituant naires et des opérationnels et qui doit être ainsi un nouveau levier de la réforme de l’État et entendue comme une démarche globale qui de la recherche de la performance. ¶ intègre tous les processus au service de la Le renforcement du contrôle interne de l’État a qualité comptable, dont il est le principal levier été réalisé au travers de trois actions principa- d’amélioration. les. Dans un premier temps, la documentation Les nouvelles normes introduisent de nouveaux du contrôle interne comptable a permis de processus qui exigent de mieux formaliser les formaliser les normes de contrôle interne appli- procédures existantes. Ainsi, la réforme quées à l’État. Le recueil normatif s’est inspiré comptable consolide les acquis de l’administra- du référentiel international COSO qui est la tion en matière de contrôle (organisation référence dans le secteur privé.
  • 28. Dans un deuxième temps, les normes de L’ensemble de cette démarche a été rendue pos- contrôle interne de l’État ont été complétées par sible grâce à l’adaptation des organisations : le une cartographie des risques comptables rapprochement des services gestionnaires et des construite par processus. La démarche a débou- services du comptable par la mise en place des ché sur des plans d’actions pluriannuels, qui ont départements comptables ministériels (DCM) et permis l’adhésion des différents acteurs concer- des services de contrôle budgétaire et comptable nés aux principes de la qualité comptable. (CBCM) dans chaque ministère a notamment facilité le déploiement du contrôle interne. Enfin, la dynamique de contrôle interne serait inachevée sans la mise en œuvre d’un proces- Enfin, en 2006, un rapport sur la mise en sus d’évaluation régulière au travers de l’audit œuvre du contrôle interne comptable de comptable et financier. L’audit permet ainsi l’État a été joint pour la première fois aux comp- d’évaluer la réalité du contrôle interne compta- tes de 2005. Cette démarche sera perpétuée ble, son efficacité ainsi que la bonne application chaque année par l’État à l’instar des entrepri- des mesures prises pour corriger les risques ses soumises à cette disposition prévue par la identifiés. loi sur la sécurité financière. LA SPIRALE « VERTUEUSE » DU CONTRÔLE INTERNE AU SERVICE DE LA QUALITÉ COMPTABLE Audit du dispositif Amélioration de de contrôle interne la qualité comptable comptable Découpage de l’activité par processus Une comptabilité Suivi des plans d’action fiabilisée Les acquis Cartographie des risques comptables P.26 Elaboration des plans d’action Evaluation des risques comptables Identification des leviers du contrôle interne ET AILLEURS… Structurer le contrôle interne, s’efforcer de rentrer dans une démarche d’évaluation continue des risques sont autant de thèmes qui font l’objet de développements importants à l’étranger. En Europe, la France fait figure de pionnière dans ce domaine. Par exemple, la Commission européenne s’inspire des pratiques développées par la France pour améliorer la qualité comptable.
  • 29. 04 Au travers de la réforme comptable, l’identifica- L’apport de la démarche d’analyse tion des risques est donc devenue une des risques préoccupation constante de l’administration Concrètement, la démarche d’analyse des ris- afin de s’assurer que l’information comptable ques apporte déjà beaucoup. est rapide, utile, pertinente et fiable. I Pour les acteurs de la comptabilité (gestion- Depuis 2004, la constitution de la cartographie naires et comptables publics), elle implique des risques de l’État a été initiée. L’ensemble de une prise de recul par rapport aux actions l’activité financière de l’État se structure autour quotidiennes, elle oblige à engager une de 74 processus comptables sur lesquels réflexion critique sur l’organisation existante, porte l’analyse des risques et pour lesquels des à se concentrer sur l’essentiel et à améliorer leviers du contrôle interne ont été identifiés. en permanence les processus. Pour tous les processus, un classement a été réa- I Pour la direction générale de la comptabilité lisé pour ordonner les priorités et préparer la publique, il s’agit d’un outil permettant d’exer- formalisation du plan d’action national. Cette cer un pilotage opérationnel des risques démarche très structurée va au-delà de l’échéance favorisant ainsi la prise de décision et la trans- de 2006 et se situe véritablement dans une pers- parence comptable. pective pluriannuelle d’amélioration. Dans chaque ministère, cette démarche se décline par l’élabora- I Pour la Cour des comptes, la cartographie tion d’un plan d’action ministériel (PAM). des risques est un document très utile pour l’exercice de la mission de certification. Afin d’assurer le pilotage actif de l’amélioration de la qualité comptable, une méthodologie précise I Enfin, pour le Parlement, cette démarche est de suivi a été élaborée au sein de ses services. la preuve de l’exercice d’une bonne gouver- Elle permet, par des rendez-vous périodiques, de nance au sein de l’État. vérifier l’avancement des travaux attendus. QU’EST-CE QUE LE PLAN D’ACTION ? Le plan d’action comprend une cartographie des risques et se décline au niveau ministériel. Organiser Tracer Normes Processus Attribution des Conservation des Documenter Identification des Traçabilité des Observations comptables Points de contrôle tâches biens et valeurs acteurs opérations Cycle charges DAO Commande publique Taux d'anomalie Risque faible Risque élevé Risque élevé SANS OBJET Risque moyen Risque moyen Risque moyen Enjeu financier (Mds d'euros) 0,29 global > 5% 0,15 Cette cartographie des risques synthétise pour chaque processus comptable (par exemple, la commande publique) et par typologie de risque (organiser, documenter, tracer), le niveau évalué du risque (fort, moyen, faible). A cette cartographie des risques est associé un plan d’action précisant les travaux à réaliser, les acteurs et les délais. Cycles / Catégorie Critères de qualité Services centraux (SC) Origine et date Risques Priorité Action Responsables Calendrier processus de risque comptable Services déconcentrés (SD) recommandation R1 : Insuffisance Finaliser l'adaptation du RCIC initié lors Commande du dispositif de de l'expérimentation pour constituer un Documenter Tous SC publique contrôle interne document de référence exploitable par comptable les services centraux du ministère Ces actions sont consolidées au niveau national et leur réalisation est suivie par le comité national du contrôle interne (CNCI) mis en place au sein de la direction générale de la comptabilité publique.
  • 30. L’audit comptable et financier L’audit comptable et financier (ACF), développé au sein du ministère de l’Économie et des Finances, est un des facteurs-clés du dispositif de maîtrise des risques. Cette nouvelle compétence d’audit comptable et financier s’inscrit dans le cadre de l’article 31 de la LOLF, qui attribue aux comptables publics la charge de veiller au respect des principes et règles comptables. Son rôle principal est de participer à l’efficacité L’ACF s’exerce-t-il uniquement sur le du dispositif de contrôle interne en évaluant de périmètre des comptables publics ? manière régulière la qualité comptable. Mais, Avec l’adoption des nouvelles normes compta- au-delà des constats réalisés dans le cadre des bles, l’ordonnateur joue désormais un rôle missions, l’ACF a aussi pour vocation d’appor- ter une réelle valeur ajoutée en proposant essentiel : la fonction comptable est dès lors systématiquement des recommandations sur la partagée entre comptables et gestionnaires. En pertinence de l’organisation comptable en effet, ceux-ci participent au recensement des place, sur les procédures… biens, à la détermination des charges à payer, à l’évaluation des provisions… Dans ce contexte, Afin d’assurer la qualité des travaux réalisés, un travail important est effectué par la direction Une comptabilité générale de la comptabilité publique pour développer au sein de ses équipes des compé- ET AILLEURS… tences d’audit comptable, équivalentes à celles fiabilisée dont pourrait disposer un certificateur. Cet Dans certains pays (Pays-Bas, Australie, aspect est d’autant plus stratégique que les Nouvelle-Zélande), les institutions supérieures normes d’audit internationales (ISA) prévoient de contrôle (ISC) intègrent les travaux de la possibilité pour le certificateur d’utiliser des l’audit interne dans leur démarche d’audit pour donner leur opinion. P.28 travaux de l’audit interne dans l’exercice de sa mission. L’ACF est donc un facteur de sécurité On constate que le recours à l’audit interne supplémentaire pour le Parlement et la Cour représente dans ces États un véritable atout des comptes. pour la qualité comptable. En effet, cela contribue à : L’audit comptable et financier fait écho aux bonnes pratiques de gouvernance existantes I maîtriser les risques et les opérations, au sein du secteur privé en matière d’audit I alimenter et améliorer les plans d’action, interne. I faciliter le dialogue avec le certificateur, I permettre de prendre du recul sur les processus et ainsi d’en améliorer l’efficacité.
  • 31. 04 l’ACF n’a de sens que dans une dimension parte- I audit du parc immobilier de l’État, nariale avec les ministères. D’ores et déjà, les I audit sur les charges à payer. premiers audits ont été conduits en partenariat avec les corps d’inspection des ministères. Les premiers retours Sur quels domaines ont porté les sont-ils positifs ? premières missions ACF ? Ce type d’audit partenarial est très fructueux et doit être poursuivi sur les prochaines années : Les premières missions se sont concentrées sur des processus importants du bilan d’ouver- I par un élargissement du périmètre ministériel, ture, par exemple : I par une augmentation du champ thématique I audit du compte des participations de l’État, (provision, paie, pensions,…). La certification des comptes L’article 58 de la LOLF dispose que « La mission d'assistance du Parlement confiée à la Cour des comptes […] comporte notamment […] la certification de la régularité, de la sincérité et de la fidélité Une comptabilité des comptes de l'État ». fiabilisée Le rôle du certificateur est d’émettre une opinion progresser dans la mise en place d’une bonne sur le caractère régulier, sincère et fidèle des gouvernance. comptes. L’opinion du certificateur se substi- Enfin, le certificateur est, dans le respect de son tue à la déclaration générale de conformité indépendance, étroitement associé à la réforme P.29 anciennement délivrée par la Cour des comp- de l’État. Dans ce domaine, un dialogue a été tes à l’issue de sa mission de vérification. mis en place entre l’administration et la Cour L’intervention d’un acteur indépendant pour des comptes. Ainsi, les travaux d’audit réalisés certifier les comptes renforce la transparence par la Cour des comptes ces dernières années de la gestion de l’État. Elle permet au ont en particulier permis d’alimenter les plans Parlement d’avoir une assurance supplémen- d’action. taire pour disposer d’une information ¶ financière fiable (certifiée) favorisant ainsi une Cette dynamique d’échanges réguliers s’est base solide pour la prise de décision. aussi concrétisée par la création de structures de dialogue avec la Cour des comptes (comité La certification n’est pas une démarche ponc- d’échange et de suivi, comités techniques) et tuelle qui ne concerne que les comptes de par la transmission au certificateur de l’ensem- 2006. Au contraire, la certification, nouveauté ble des travaux d’avancement sur les différents de la LOLF, est, comme dans le secteur privé, chantiers de la réforme comptable. une démarche pluriannuelle. Cette inscription dans la durée permet d’aider l’administration à
  • 32. Les structures de dialogue mises volet comptable de la LOLF, notamment sur la en place par la DGCP et la Cour réglementation et les instructions compta- des comptes bles, les référentiels de contrôle interne, l’organisation comptable, le suivi du plan Le comité d’échange et de suivi, instauré dès le d’action pluriannuel… début de l’année 2005, est le lieu privilégié des échanges entre la Cour des comptes et l’État Afin d’instruire régulièrement les points techni- pour la validation des points stratégiques liés à ques, la direction générale de la comptabilité la certification des comptes de l’État. Il est pré- publique a aussi mis en place un comité techni- sidé par le président de la 1ère chambre et le que avec la Cour des comptes qui se réunit directeur général de la comptabilité publique. Il plusieurs fois en amont du comité d’échange et se réunit au moins une fois tous les deux mois. de suivi afin de le préparer. Ce comité est l’occasion de communiquer L’ensemble de ces initiatives permet de favori- formellement sur l’avancée des travaux ser une bonne préparation de la première menés dans le cadre de la mise en œuvre du certification, en lien étroit avec le certificateur. ET AILLEURS… Les institutions supérieures de contrôle (ISC) dont le rôle et le positionnement diffèrent d’un pays à l’autre sont chargées de la certification des comptes des États. L’analyse des pratiques à l’étranger montre qu’un dialogue constructif entre l’audité et le certificateur est certainement le facteur clé de succès de la certification. Par exemple, aux États-Unis, où il existe des difficultés dans ce dialogue, on constate que l’institution supérieure de contrôle émet depuis 9 ans un refus de certification sur les comptes consolidés. Par contre, la situation par ministère s’améliore en lien avec l’amélioration du dialogue entre l’audité et le certificateur. Une comptabilité Au Canada, où un dialogue très positif et constructif a été développé entre l’audité et le certificateur, le projet de certification a été un véritable succès puisque le Canada a été certifié sans réserves dès la première année. fiabilisée P.30
  • 33. Une comptabilité 04 P.31 fiabilisée
  • 34. Les exemples à l’étranger P.32
  • 35. 05 Les exemples à l’étranger La convergence des réformes comptables à l’étranger Australie Canada États-Unis Royaume-Uni Suède P.33
  • 36. La convergence des réformes comptables à l’étranger Le passage à la comptabilité d’exercice : une réforme comptable déjà adoptée par plusieurs États et organisations de l’OCDE. Des difficultés communes Une convergence vers la certification rencontrées lors de la mise en œuvre des comptes de l’Etat de la réforme comptable On peut constater à l’étranger que l’adoption La réforme comptable s’inscrit généralement d’une comptabilité en droits constatés s’ac- dans un projet plus global de modernisation de compagne généralement de la certification des la gestion publique c’est-à-dire la refonte du comptes des Etats. La certification vise à don- budget afin d’assurer un meilleur pilotage de ner aux Parlements une sécurité supplémentaire l’activité. que l’information qu’ils utilisent a été revue par un acteur indépendant. C’est un facteur de L’adoption de la comptabilité en droits renforcement de la sécurité de l’information constatés est destinée à fournir un outil de financière. pilotage supplémentaire : la convergence avec les pratiques du secteur privé est une L’opinion sur les comptes est émise par des tendance observée dans de nombreux pays institutions supérieures de contrôle, qui appli- de l’OCDE qui souhaitent se doter d’une quent des normes d’audit largement inspirées image des finances de l’État plus complète des normes internationales INTOSAI (normes que celle proposée par la comptabilité budgé- d’audit spécifiques au secteur public) et ISA (normes d’audit du secteur privé). Les exemples taire (vision patrimoniale, engagements hors à l’étranger bilan, provisions,…). L’existence d’un dialogue constructif entre Toutefois, la transition vers une comptabilité en l’institut supérieur de contrôle et l’État est tou- droits constatés ne se réalise pas sans difficul- jours un facteur de réussite de la transition tés. On peut citer par exemple : comptable et de la certification. Ce dialogue permet d’éviter les principaux écueils et facilite P.34 I les faiblesses des systèmes d’information. Les systèmes utilisés par les États sont sou- ainsi la certification. vent antérieurs à la réforme comptable et ne sont pas conçus pour prendre en compte les nouvelles informations requises par la comp- tabilité en droits constatés ; I la difficulté de comptabiliser les actifs de la Défense (inventaire et valorisation). Cette comptabilisation pose problème car les actifs de la Défense sont souvent spécifiques et ne font pas l’objet d’un suivi comptable détaillé ; I les difficultés pour le recensement et la valorisa- tion des immobilisations : quels actifs sont à comptabiliser au bilan ? comment les valoriser ? I les risques sur la piste d’audit.
  • 37. 05 L’Australie Le Canada La Suisse Les États-Unis La France La Grande La Nouvelle La Suède -Bretagne Zélande La Commission Européenne Les exemples à l’étranger P.35 ET AILLEURS… Le « profil » et la démarche du certificateur type peuvent être caractérisés par : I la mise en œuvre d’une approche d’audit par les risques I l’application de normes d’audit reconnues internationalement (ISA, INTOSAI) I l’appui sur les dispositifs de contrôle interne I la prise en compte des travaux de l’audit interne I l’exercice d’une double mission: vérification et certification I la spécialisation des équipes d’audit par ministère