Méditations et réflexions ( n°05 ) les avatars du contact humain
1. Méditations et réflexions : ( n° 5 )
Sous le signe des enseignements du Saint Coran :
Le ramadan est le mois de l'abstinence, apprendre la mesure,
la patience, la distance avec l'objet désiré : manger, boire, le plaisir
charnel licite,..
Apprendre à éviter le péché : la médisance, l'orgueil, la vanité,
l'égoïsme, l'égocentrisme, l'hypocrisie, la haine, la vilénie sous toutes
ses formes !
Savoir, vouloir comprendre, apprendre les voies de la lumière,
de la connaissance, la méditation sont conseillés durant ce mois de
carême : le Ramadan !
Les avatars du contact humain
Dans ce texte, notre méditation s'arrête à la réflexion suivante :
L'autre est pris comme adversaire.
Naissance du conflit.
Ce qui nous frappe à prime abord est le fait d'avoir constaté que
l'existentialisme avec Jean Paul Sartre a été toujours hostile à la
psychanalyse de Sigmund Freud et celle de J. Lacan ( voir : article de
J. Lacan dans L'Encyclopédie Française.Tome VIII ).
Cependant, cette hostilité perd son sens, quand l'existentialisme
et la psychanalyse s'accordent pour voir dans le conflit la relation
initiale et fondamentale entre Moi et Autrui.
Sans verser dans les détails livresques, rappelons le "
complexe d'intrusion " qui serait, chez Lacan, l'origine de toute
expérience sociale. Il semble être clair entre frères et sœurs. Ceci
correspondrerait à la découverte d'un " semblable-rival " qui
participerait, à côté du sujet, à la relation familiale. Ses conditions
seraient d'ailleurs très variables, d'abord, selon les civilisations et
l'étendue du groupe domestique, ensuite, selon les contingences
individuelles, notamment le rang du sujet dans l'ordre des
naissances, " la position dynastique qu'il occupe avant tout conflit,
celle de nanti ou celle d'usurpateur ".
2. Suivant la façon dont " cette situation triangulaire " est résolue,
se joue la destinée psychosociale du sujet : ou bien obnubilé par
l'objet aimé ( d'abord : la mère ), il va s'accrocher au refus du réel qui
le contrarie et tenter éventuellement, de détruire " l'autre ", ou bien, il
sera conduit à une conception du monde plus élargie, dans laquelle
les objets désirés seront communicables et où sera admise la réalité
d'autrui avec qui s'engage la lutte ou le contrat.
Quelques autres lectures, par ailleurs, illustreraient pour le
mieux cette " évidence " :
Voir le livre de William Reich : Écoute, petit homme.
Mon Combat(Mein Kampf)par Adolf Hitler.
L'Espoird'AndréMalraux
( les passages autour de la guerre civile en Espagne ).
À travers ces ouvrages, nous pouvons déceler sous forme de
kaléidoscope le Moi, égoïste qui persiste, ne finit que par sa
destruction et l'anéantissement de tout autrui voulant s'approprier
l'objetdésiré par le sujet.
Quelque décisive que puisse être l'expérience de la jalousie, il
nous paraît excessifde voir en elle " l'archétype du sentiment social".
C'est d'ailleurs un caractère général du freudisme de considérer
le sentiment de base, à la nursery, comme dans les groupes plus
vastes et plus évolués, sous la forme d'une rivalité et d'une hostilité
mutuelles, le lien social ne pouvant naître alors que d'une
renonciation commune à l'objetdésiré.
" La justice sociale, écrit Freud, signifie que nous consentons à
nous priver de beaucoup de choses, afin que d'autres aient aussi à
s'en passer! "
Ainsi, la jalousie agressive ne s'atténuererait-elle qu'au profit
d'un intérêt commun, et l'égoïsme individuel se résoudrerait en esprit
de corps.
Si la société occidentale, avec toutes ses différentes
communautés hétérogènes se prêtent à ces analyses, il serait juste,
sinon, incontestable de constater l'incompatibilité de telles
3. applications, in texto, sur nos sociétés africaines, arabophones,
berbérophones etmusulmanes.
Lévy Strauss, dans ses études ethnologiques des tribus
africaines en a ressorti les différentes particularités et nous avertit
dans ses dialogues et ses conférences, de son vivant, de l'erreur
fatale à commettre, si on voulait généraliser le modèle social
occidental, encore moins, calquer le mode de vie, de penser, d'une
classe sociale qui fut l'objet et le champs d'investigation de la
psychanalyse freudienne ou de celle de Lacan ou de celle de Young.
Certes, un grand nombre d'intellectuels de tous bords :
sociologie, psychologie sociale, philosophie du XXÈME siècle
tentèrent l'expérience dont les résultats restèrent sans écho !
Relire les relations humaines dans nos sociétés, dégager les
rapports entre le bébé et sa mère , les relations entre les membres
d'une famille, d'une tribu, d'un groupe social, la nature de la classe
sociale à laquelle appartient l'élément social. Son rapport avec l'objet
désiré. La nature des conflits, leur gravité par rapport à l'individu, et
par rapport au groupe social, l'influence de la pensée religieuse, de la
croyance primitive, païenne, préislamique. L'influence aussi du
Judaïsme, du Christianisme qui n'est pas à négliger. Tout ça fait que
cette cohabitation de l'intelligible et du sensible prédomine dans la
structure de la pensée, de la conscience, de l'esprit des individus
dans ces sociétés. Ce qui n'a rien à avoir avec le monde occidental,
où le matérialisme a longtemps pris sa place dans les consciences :
individuelle et collective. La part léguée à la spiritualité, à la religion, à
la foi, au destin, à la volonté divine, à la providence et à sa force est
plutôt réduite C'est pourquoi, il y a l'influence des prêches d'autres
croyances scientistes, d'autres manières de concevoir l'esprit humain,
ses rapports avec le monde, avec autrui, le sens du profit matériel et
immédiat : que vais-je gagner, après ça ?
Tout ça fait au jour d'aujourd'hui, que nous constatons une
certaine crise de croyance, une recheche quasi généralisée d'un
attachement à une conviction, à avoir une foi, à vouloir répondre à ce
besoin incessant de spiritualité qui comblerait le vide existant dans
l'esprit, dans l'âme, dans le cœur,..
De la patience ! Il en faut.
4. Des études sérieuses et des analyses approfondies sont bien
nécessaires pour une compréhension clairvoyante, objective et
complète.
Il est tout à fait louable de faire intervenir l'impact de la religion,
des traditions ancestrales préislamiques et païennes, afin de saisir le
sens du conflit, de l'intérêt, de l'objet désiré, de l'égoïsme, de
l'altruisme, de la jalousie !
Où finit la misère, où commence la richesse ?
Quelle richesse rend vraiment L'HOMME heureux ?
AbdelmalekAghzaf
Ksar El-Kébir, le 02/07/2014.