Un SCoT pour le territoire Le Havre Pointe de Caux Estuaire (fiche SCoT LHPCE...
1.1 4-eco-diag-prc-arret
1. Le paysage économique du Pays Risle-Charentonne
UNE MUTATION VERS LE TERTIAIRE ENCORE EN COURS
UNE ECONOMIE PLUTOT DIVERSIFIEE ET MODEREMENT CONCENTREE
UNE TRADITION INDUSTRIELLE ANCIENNE AU CONTACT DE FILIERES DE POINTE
L’AGRICULTURE : UNE ACTIVITE QUI OCCUPE 70 % DU TERRITOIRE
UN ESPACE DE TRANSITION ENTRE OPENFIELD ET BOCAGE
UNE MODIFICATION PROFONDE DES CONDITIONS D’EXERCICE DE L’AGRICULTURE
UNE PRODUCTION AGRICOLE DE RICHESSE EN BAISSE MALGRE UNE PRODUCTIVITE EN FORTE
HAUSSE
AGRICULTURE : PROBLEMATIQUES FUTURES
UNE OFFRE COMMERCIALE ET DE SERVICES PLUTOT ATTRACTIVE MAIS INEGALEMENT
REPARTIE
UNE DYNAMIQUE TOURISTIQUE QUI CHERCHE SA BONNE ECHELLE
UNE OFFRE D’ACTIVITE A DEVELOPPER ET A STRUCTURER
CONCLUSION : UNE SITUATION DE TRANSITION QUI NECESSITE DES OUTILS DE
DEVELOPPEMENT
INDICATEURS
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 86
2. La Loi n°2 0 08- 77 6 d u 4 ao ût 2 0 08
Le paysage économique du Pays Risle-Charentonne de mo der ni sati on de l’é co nomie a
pr ofo ndéme nt mo difié le se ns et la
po rtée des doc ume nts d’urb anisme
et notamme nt des S C OT vis-à- vis de
Ce volet prolong e l’an alys e du ni ve au d’ ac tivit é du Pa ys , en se pe nch ant à l a fois sur l es l’urba ni sme c omme rcial.
filières é conomi qu es et le ur lo cali satio n au sein du Pays .
Un e att ention im porta nte e st fourni e sur l es fili ère s i ndustri ell es, q ui bé néfi cien t d’ une longu e Outre la modifi cat ion d es s euils de
tradi tion da ns l e Pa ys , e t dont l e r ec ul en t erm es d ’e mploi c ara ctéris e l a d ernièr e pério d e : l es surfac es co mm erci ales so umis es à
condi tions d u main tien de pôl es in dustri els forts da n s un contex te d e con curr enc e re dou blé e, autoris ation ( désor mais 1 000 M2), l a Loi
non seul em ent à l’ éc hell e int erna tiona le , mai s en core e t plu s sp écifi qu em ent à l’ éch ell e a d ét ermin é que les S COT, qui
régional e (not amm ent vi a l ’ém ergen ce du pol e d’Evr e ux) de vie nne nt les doc um ents- ca dre s en
mati ère d ’ur ba nism e com mer cial , ne
Ensuit e, un cha pitr e sp éci al trai te d e l’ agric ultur e, e n sa dou ble quali té d’ acti vit é é conomi qu e peu ve nt é dict er d es règle s de
du t erritoire , m algré , là aussi , un r e cul d e l ’em p loi et d u nom bre d es ex ploit ations , et program matio n à cont enu é conomi qu e,
d’ac tivit é o ccu p ant 70 % de l a surf ac e du Pa ys . Du point d e v ue d’ un SCOT , ins trum ent mais p eu ven t dé termi ner d es règl es «en
d’ur b anism e et d’ am énag em ent , ces d eux co mpos ant es de l ’a cti vit é agri cole sont mati ère d’am énag em ent du territoir e, de
import ant es, po ur dét ermin er qu elles sont le s m e sures con coura nt à l a prés erv ation d es dé velo p pem ent dur abl e et d e prote ction
exploi tatio ns, d es surfa ces e t, en co nsé qu en ce , à l’ entre tie n, voire à la s auv egar de des des conso mm ate urs» au tr av ers des
pa ysag es . critèr es suiv ant s :
Les ac tivit és com mer cial es so nt ana lys ées , no n s eul eme nt so us l ’angl e de le ur co ntrib ution à •Pour l ’amé nag em ent d u t erritoir e :
la v ale ur ajo uté e glo bal e du P ays , m ais en core en fo nction d e la sp é cificit é du SCOT , qui s ert • L’a nim ation de l a vi e ur bain e et
de c adr e aux do cu men ts de p lanifi ca tion et d e r éflexion pro pre me nt d’ am én age men t rurale ;
comm erci al, puis qu e les sch ém as d ’a mén ag eme n t comm erci aux , qui ont rem pl ac é les
sch éma s d e d év elop pe me nt com mer cia ux, doiv ent êt re com pa tibl es a ve c le SCOT ( cf. e nc adr é • Les fl ux d e trans ports ;
ci-con tre , sur l es mo dific atio ns a p porté es par l a loi de mod ernis ation d e l’ é conomi e d u • L’eff et des pro cé dur es d e t yp e
4/08/08) . OPA H et e nqu êt es pu bli qu es
ZA C/DU P.
Enfin, l e touris me est abor d é, comm e un pot enti el de dé velo p pe men t pour l ’ens em ble du
Pa ys, da ns le res p ect de s es c ara ctéri sti ques propr es (tourism e d e na ture) , m ais ég ale men t
•Pour l e d év elop p em ent dur a ble :
dan s l a pers pe cti ve d e r enforc em ent d e l ’a ttra cti vit é du Pays , s ans dou te né ce ssair e pour
l’en sem bl e de s es fili ère s écono miq ues e t pour son équili bre à long ter me . • Qualit é enviro nne me ntal e ;
• Inser tion dans les r és eau x de
trans ports coll ect ifs.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 87
3. Le paysage économique du Pays Risle-Charentonne
UNE MUTATION VERS LE TERTIAIRE ENCORE EN COURS
L’évolution de la structure des emplois depuis 1990 a poussé à la
réduction de la part des secteurs agricoles et industriels, et à la
progression du BTP, du commerce et des services. Il résulte de
cette situation que le Pays Risle-Charentonne est devenu un
territoire largement tertiaire, bien que la dynamique de
développement des activités de services ait été, ainsi qu’on l’a vu
plus haut, moins affirmée que dans le reste de la région.
Le territoire du Scot demeure plus agricole et plus industriel que les
moyennes du département de l’Eure ou de la Haute-Normandie,
mais la majorité de ses emplois se situe désormais dans le secteur
tertiaire.
Les plus fortes concentrations d’emplois industriels se trouvent principalement
autour des pôles urbains de la moitié nord du territoire (vallée de la Risle de
Brionne à Beaumont-Le-Roger, environs de Bernay, Thiberville), ainsi, au sud,
qu’autour de Rugles.
Le territoire est devenu moins industriel qu’avant, bien que ce secteur représente
encore, en 2005, plus de 27% de l’emploi total, contre 25% pour le département
de l’Eure, 21% pour la Haute-Normandie et un peu plus de 16% pour la France
entière.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 88
4. De manière symétrique, les emplois agricoles se trouvent le plus concentrés dans la moitié
sud du territoire, particulièrement dans les cantons de Broglie et de Beaumesnil, et dans la
frange ouest du canton de Rugles.
Le caractère agricole du territoire s’est atténué, bien que ce secteur regroupe encore, en
2005, 6,5% de l’emploi total, contre 3,5% pour le département de l’Eure, 2,6% pour la
Haute-Normandie et 3,5% pour la France entière.
En revanche, même prédominant avec 58% de l’emploi total, le tertiaire reste moins
important que dans le département de l’Eure où il en représente près de 65%, aussi bien
que dans la région où il regroupe 69,6% des emplois ou qu’en France, où ce pourcentage
atteint 74%.
L’essentiel de la différence, au sein du tertiaire, porte sur les services (en 2005, les services
représentent 46 % des emplois dans le Pays Risle-Charentonne, contre 53 % dans le
département, 57 % dans la région et 60 % dans la France entière).
Le poids du commerce au sein du territoire, en
revanche, est plus proche de ce qu’il représente ailleurs
(en 2005, le commerce représente 11,8% des emplois
dans le Pays Risle-Charentonne, contre 12,1 % dans le
département, 12,6 % dans la région et 13,7 % dans la
France entière).
Cette différence dans la structure sectorielle des
emplois s’accompagne d’un décalage dans le statut de
ceux-ci, entre salariés et non salariés. Même si la portée
de cette observation doit être nuancée, s’agissant
d’une zone rurale, la pa rt des s alariés da ns le
Pa ys Ri sle- Chare nto nne e st inf érie ure à ce
qu’el le est part o ut ailleur s (environ 13 % de non
salariés en 2005 dans le Pays, contre 9 % dans le
département de l’Eure et dans la France entière, et un
peu plus de 7 % en Haute-Normandie).
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 89
5. De fait, la tertiarisation, au-delà d’un glissement
sectoriel des activités, exprime également une
évolution globale du système de production, qui tend
à passer d’un monde de métiers traditionnels non-
salariés à un monde salarié du commerce et des
bureaux.
Cette réalité est illustrée par le développement de
l’emploi salarié total du territoire, qui a augmenté ses
effectifs de plus de 9% de 1990 à 2005, l’emploi non
salarié ayant réduit les siens de plus de 32% au cours
de la même période.
La régression de l’emploi non salarié a, bien sûr,
intensément concerné l’agriculture.
Mais elle s’est manifestée dans l’ensemble des secteurs d’emploi,
notamment le BTP, le commerce ou les services marchands, où le
développement de l’activité s’est surtout fait sur une base salariée et
dans le cadre d’unités de production plus importantes que le petit
commerce traditionnel ou que l’entreprise artisanale familiale.
L’emploi non salarié, qui représente encore 13% de l’emploi total, en
2005 (contre 19% en 1990), soit 2 900 personnes environ (contre
environ 4 300 en 1990), est d’abord un emploi de caractère agricole
(plus du tiers des emplois non salariés), puis de services marchands
(un peu moins de 30% du total), puis du commerce (environ 17% du
total) et du BTP (environ 12% du total). C’est une forme d’emploi
dominante dans l’agriculture (environ 2/3 des emplois du secteur), et
elle représente moins de 20% des emplois dans tous les autres
secteurs.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 90
6. Il n’est pas surprenant, dans ces conditions, que la distribution des emplois
salariés et non salariés sur le territoire du Pays Risle-Charentonne soit
fortement corrélée avec l’importance du secteur agricole.
Les densités les plus fortes d’emploi non salarié s’observent dans la partie sud
du territoire (cantons de Broglie et de Beaumesnil, ouest du canton de Rugles
et extrême-sud du canton de Thiberville).
L’emploi salarié, pour sa part, est le plus fortement présent autour des
pôles urbains de la moitié nord du territoire (vallée de la Risle de Brionne
à Beaumont-Le-Roger, environs de Bernay, Thiberville), ainsi, au sud,
qu’autour de Rugles.
On notera à cet égard la présence d’emplois salariés en plus grande
proportion au pourtour des petits pôles d’emploi de Montreuil-l’Argillé et
de La Barre-en-Ouche.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 91
7. Des différences nettes entre le territoire du Scot et la
région existent également dans la structure des emplois,
considérées en termes de catégories socio-
professionnelles.
Dans le Pays Risle-Charentonne, on note une sur-
représentation des ouvriers, des artisans, des
commerçants et des agriculteurs-exploitants.
A l’inverse, on note une sous-représentation des
employés, des cadres et professions intellectuelles et des
professions intermédiaires.
Leur moindre présence montre que le tissu économique est encore davantage que
dans le reste de la région composé de fonctions productives directes (usines et
fonctions de fabrication), avec une présence faible des fonctions de services internes
ou externes aux entreprises (marketing, comptabilité, commercial, direction),
l’importance des artisans étant due à l’économie résidentielle
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 92
8. UNE ECONOMIE PLUTOT DIVERSIFIEE ET MODEREMENT CONCENTREE
La hiérarchie des activités dominantes sur le territoire du SCOT
reflète fidèlement les grands équilibres sectoriels évoqués plus
haut.
Les 12 premiers secteurs d’emploi salarié au sein de la ZE de
Bernay en 2003 représentent ensemble 71,5 % de l’emploi salarié,
pour 70,1 % à l’échelle régionale.
Les acti vités de ser vice s l’em po rte nt la rgem e nt, da ns
ce classeme nt de tête : elles totalisent à elles seules plus de
44 % du total des emplois salariés, dont 24 % pour les services
non marchands et 17 % pour les services marchands, ces
derniers étant représentés au titre du commerce de détail pour
6,8%, des services opérationnels (aux entreprises) pour 6,1 % et
des services personnels et domestiques (aux particuliers) pour 4,5
%.
Le BTP figure parmi les principaux secteurs employeurs salariés
de la ZE de Bernay pour 6,7 % du total des emplois salariés.
L’industrie est représentée à hauteur de 20,6 % des emplois
salariés, au travers de 5 secteurs groupant plus des trois-quarts
des emplois salariés de l’industrie de la ZE de Bernay, et
exprimant à ce titre une certaine spécialisation du territoire : chimie
/ caoutchouc / matières plastiques, équipements mécaniques,
pharmacie/parfumerie, métallurgie, et composants électriques et
électroniques.
Il faut relever que le périmètre de la ZE de Bernay ne tient pas
compte du p ôle métal lur giq ue de R ugles (rattaché à la ZE de
Verneuil), dont la prise en considération accentue encore le poids
de la métallurgie dans le profil des spécialités industrielles du
territoire du Pays Risle-Charentonne.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 93
9. En termes de comparaison avec les territoires environnants, la ZE de Bernay présente quelques spécificités dans le domaine des services :
l’empl oi sala rié dans les se rvices pe rs o nnels et do mestiq ue s e st p rop orti o nne lleme nt sur- rep ré senté pa r rap po rt à la régi o n
de Ha ute- No rma nd ie et au département de l’Eure, eux-mêmes légèrement au-dessus de la moyenne nationale sur ce segment précis des
services aux particuliers (la région de Haute-Normandie est toutefois médiocrement placée dans le domaine des services aux particuliers pris dans
leur ensemble).
L’éducation est également sur-représentée par rapport aux autres territoires, quel que soit le niveau d’analyse. L’action sociale et la santé, comme
le commerce de détail, sont globalement au niveau régional, un peu en retrait sur la moyenne nationale, mais au-dessus de la moyenne du
département ;
à l’inverse, l’emploi salarié dans l’administration publique est nettement moins représenté qu’aux échelles départementale et régionale, elles-mêmes
caractérisées par des moyennes plus basses que sur la France entière.
Enfin, la ZE de Bernay se distingue par un niveau d’emploi salarié dans les services opérationnels aux entreprises plus faible qu’aux niveaux
départemental et régional, où ce secteur constitue plutôt un point fort au regard des chiffres nationaux.
Dans le BTP, l’emploi salarié dans la ZE de Bernay est proportionnellement plus important que la moyenne des autres périmètres d’analyse (département,
région et France entière).
Dans l’industrie, trois des cinq secteurs dans lesquels la ZE de Bernay manifeste une certaine « spécialisation » se présentent également comme assez
« spécifiques » de ce territoire : la ZE de Bernay présente un profil nettement plus développé que ceux du département de l’Eure ou de la région de Haute-
Normandie dans les secteurs de la pharmacie-parfumerie, des équipements mécaniques, et de la chimie-caoutchouc-matières plastiques.
Ce point est d’autant plus notable que le secteur de la chimie/caoutchouc/matières plastiques constitue l’une des spécificités de la Haute-Normandie et du
département de l’Eure, de même que la pharmacie-parfumerie pour ce dernier.
S’agissant de la métallurgie, le positionnement de la ZE de Bernay est à corriger pour le périmètre du Pays Risle-Charentonne, afin de tenir compte du pôle
métallurgique de Rugles (rattaché à la ZE de Bernay), ce qui, par comparaison avec l’échelle régionale, confère au Pays une certaine spécificité dans ce
secteur, l’un des points forts du département de l’Eure.
Enfin, de la même façon, s’agissant des composants électriques et électroniques, la ZE de Bernay présente une certaine spécificité, par comparaison avec
l’échelle régionale, dans ce secteur qui constitue également l’un des points forts du département de l’Eure.
L’industrie au sein du Pays Risle-Charentonne est essentiellement polarisée sur les biens d’équipement et sur les biens intermédiaires.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 94
10. Pris dans son ensemble, le système productif de la ZE de Bernay se présente comme plus spécialisé (¹) et comme plus spécifique (¹) que d’autres ZE du
département ou de la région (voir indices de spécialisation et de spécificité des zones d’emploi de Haute-Normandie ci-dessous).
Mais il est logique que des secteurs ruraux aient des profils plus spécialisés que des zones couvertes par de grandes agglomérations, au sein d’une région aux
activités plutôt diversifiées. De fait, comparée aux autres zones rurales de Haute-Normandie (Verneuil-sur-Avre, Pays de Bray, Vallée de la Bresle, Pont-
Audemer), la ZE de Bernay se présente plutôt comme plus diversifiée qu’elles.
De la même façon, s’agissant de la concentration (¹),
(¹) (¹) la ZE de Bernay se présente à première vue comme
plutôt moins concentrée que les autres zones rurales
de Haute-Normandie, au sein d’une région elle-même
marquée par une concentration significative (8ème rang
des régions françaises selon ce critère).
Il faut toutefois noter que cette concentration a eu
tendance à se renforcer depuis 1999, date à laquelle
remontent les chiffres analysés dans le tableau ci-
contre.
En 2004, les 10 principaux établissements du secteur
marchand emploient 29,4 % des salariés de la ZE (4è
rang des ZE de Haute-Normandie selon ce critère).
De même, pour ce qui est du périmètre du Pays
Risle-Charentonne, la correction consistant à
réintégrer dans l’analyse le pôle métallurgique de
Rugles va dans le même sens, ce pôle industriel étant
lui-même fortement concentré.
¹ L’indice de spécialisation indique si la production d’une zone est plus ou moins orientée dans quelques activités particulières. Plus le coefficient est élevé, plus une part importante de l’emploi est concentrée
dans ces secteurs.
L’indice de spécificité montre si une zone est spécialisée dans certaines activités, dans des proportions nettement plus fortes qu’ailleurs. Plus le coefficient est élevé, plus la zone se différencie par rapport aux
termes de comparaison choisis.
Les indices de concentration productive mesurent l’importance des grands établissements dans l’économie d’une zone (part des quatre ou dix plus grosses unités dans l’emploi de la zone étudiée).
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 95
11. Struct ure des pôl es d’ empl oi p ar secteurs éco nomiq ue s ( 20 0 5) :
Structure des pôles d'emploi par secteurs économiques
Pôlesd'emploi
agriculture industrie BTP commerce services services non nb. d'emplois
marchands marchands (est.)
Bernay 1,6% 20,1% 5,7% 15,2% 25,5% 31,9% 8 100
Serquigny 2,0% 41,2% 5,0% 10,0% 21,4% 20,4% 2 500
Brionne 2,2% 32,4% 2,5% 15,6% 22,1% 25,2% 2 200
Rugles 3,8% 48,7% 7,7% 8,4% 10,0% 21,4% 1 950
Beaumont 2,6% 43,3% 5,3% 10,1% 19,0% 19,6% 1 850
Thiberville 3,7% 25,1% 11,3% 14,9% 21,2% 23,8% 700
Broglie 5,6% 24,0% 11,1% 18,1% 15,8% 25,4% 550
Montreuil 3,7% 67,3% 4,4% 2,6% 13,7% 8,2% 500
La Barre 2,4% 9,8% 15,9% 9,3% 33,5% 29,1% 370
Beaumesnil 1,0% 22,5% 16,5% 6,9% 7,6% 45,6% 220
Composition des pôles d'emploi cartographiés :
Pôles cartographiés Communes rattachées au pôle
Bernay Bernay, Caorches-St Nicolas, Courbépine, Menneval,
St Aubin-le-Vertueux
Serquigny Carsix, Harcourt, Nassandres, Plasnes, Serquigny
Brionne Commune de Brionne
Rugles Ambenay, Bois-Arnault, La Neuve-Lyre, La Vieille-Lyre,
Neaufles-Auvergny, Rugles
Beaumont Beaumont-le-Roger, Beaumontel, Ecardenville
Thiberville Drucourt, Thiberville
8 000 emplois
Broglie Broglie, Grand-Camp agriculture
Montreuil l’Argillé industrie
Commune de Montreuil-l’Argillé 2 000 emplois
BTP
La Barre-en-Ouche Commune de La Barre-en-Ouche 500 emplois commerce
services marchands
Beaumesnil Commune de Beaumesnil services non marchands
200 emplois
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 96
12. L’analyse de la répartition géographique des emplois du Pays Risle-Charentonne permet de proposer une segmentation du territoire en différents pôles
d’emploi plus ou moins importants, au nombre de huit, dont la définition est donnée plus haut, et dont la sommation regroupe environ 85% des emplois du
territoire (Bernay, Serquigny, Brionne, Rugles, Beaumont-le-Roger, Thiberville, Broglie, Montreuil-l’Argilé, La Barre-en-Ouche, et Beaumesnil).
Parmi les pôles les plus importants, deux se distinguent par une proportion d’emplois du tertiaire (services marchands, services non marchands et commerce)
supérieure à 60 % : il s’agit de Bernay et de Brionne, qui confirment leurs rôles respectifs de pôle principal et de pôle secondaire du Pays Risle-Charentonne.
Parmi les pôles plus petits, trois cas méritent d’être mentionnés : il s’agit de ceux de Thiberville, de Broglie et de La Barre-en-Ouche, qui cumulent chacun un
nombre d’emplois de services supérieur à 40 % du total des emplois, avec toutefois, pour Broglie, une proportion relativement faible d’emplois de services
marchands. Le rôle structurant du tout petit pôle de La Barre-en-Ouche sur son environnement ressort clairement de cette analyse des emplois (le cas
particulier de Beaumesnil, avec plus de 50 % d’emplois de services non marchands est dû à la présence d’un institut médicalisé pour personnes dépendantes
sur son territoire).
Les principa ux établissements emplo yeurs du Pays Risle-C harento nne (2 005)
Eta bliss em ent Sit e effec tif est. acti vit é NE S 36 NE S 16
Géné rale Sucriè re Nassandres 280 raffinage sucre + condition. + services centraux IAA IAA
Georgia Paci fic Brionne 180 papier et ouates sanitaires bois et papier Biens intermédiaires
Tramico Brionne 320 mousse de polyuréthane Chimie, caoutchouc, plastiques Biens intermédiaires
Arkema (fab) Serquigny 635 fab polymères techniques Rislan et Pebax Chimie, caoutchouc, plastiques Biens intermédiaires
Novelis Rugles 250 tréfilerie aluminium métallurgie Biens intermédiaires
Cezus Rugles 150 fab produits plats et revêtements en zirconium métallurgie Biens intermédiaires
Schneider Beaumont 430 fabrication d'automatismes industriels composants électri. et électroni. Biens intermédiaires
Zalkin Montreuil l'Argillé 300 fab machines capsuler pour pharmacie équipements mécaniques Biens d'équipement
Eclair Pry m Menneval 100 fabrication de fermetures éclair équipements du foyer Biens de consommation
YSL Bernay 220 conditionnement à façon pharmacie, parfumerie et entretien Biens de consommation
Aerochi m Bernay 150 conditionnement à façon pharmacie, parfumerie et entretien Biens de consommation
Arkema (R/D) Serquigny 290 R/D polymères de performance recherche et développement recherche et développement
RSN Carsix 250 nettoyage industriel Services opérationnels Services aux entreprises
Leclerc ( hyper) Menneval 220 hypermarché commerce de détail commerce
Hôpital de Bernay Bernay 580 hôpital de proximité Santé et action sociale Education, santé, action sociale
Ville de Berna y Bernay 230 commune administration publique administration
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 97
13. Les pôles de Serquigny, de Beaumont-le-Roger, et de Rugles se présentent comme les principaux pôles à dominante industrielle du territoire, avec des
proportions d’emplois industriels supérieures à 40 %, de même que le tout petit pôle de Montreuil-l’Argillé. Ces pôles industriels présentent parfois des
personnalités assez différenciées :
le pôle de Serquigny est marqué par les biens intermédiaires avec le pôle chimique d’Arkema, dont une importante unité de recherche et
développement. C’est aussi l’un des rares pôles du territoire conservant une activité agro-alimentaire, avec la Générale sucrière, dont une
composante administrative importante (services centraux du Groupe).
Un ensemble de plus petites entreprises opèrent dans le secteur des biens d’équipement (équipements mécaniques, équipements électriques et
électroniques) ;
le pôle de Beaumont-le-Roger est caractérisé par l’importance des biens intermédiaires, avec les activités de Schneider dans les composants
électriques et électroniques, et celles d’un ensemble de plus petites entreprises opérant dans le secteur de la métallurgie ;
le pôle de Rugles est également marqué par l’importance des biens intermédiaires, avec les activités métallurgiques de Novelis Foil, de Cezus, mais
également de plus petites unités opérant dans la tréfilerie.
le petit pôle de Montreuil-l’Argillé est caractérisé par les équipements Les entreprises artisanales au 1er janvier 2005
mécaniques, avec André Zalkin. Bernay Haute-Normandie
Nombre Effectif Nombre Effectif
d'entreprises salarié d'entreprises salarié
Par ailleurs, les pôles de Bernay et de Brionne, bien que présentant un profil en Alimentation 109 242 2 786 8 874
proportion moins industriel que les quatre précédents, offrent, compte tenu de leur taille Travail des métaux 57 576 1 251 6 516
totale, un nombre conséquent d’emplois industriels (c’est le pôle de Bernay qui, en Textile,
valeur absolue, totalise le plus d’emplois industriels sur le territoire) : 8 16 162 242
habillement, cuir
Bois et
les emplois industriels à Bernay sont marqués par la présence d’une part
ameublement 38 68 596 1 185
significative d’entreprises du secteur des biens de consommation, dont la
Autres fabrications 41 147 1 125 5 491
pharmacie-parfumerie (Yves Saint Laurent, Aerochim, Ulrich de Varens,…),
Bâtiment 423 965 7 396 19 506
l’édition-imprimerie et les équipements du foyer (Eclair-Prym) ;
Transports,
Brionne est, comme les autres pôles industriels du territoire, marqué par une réparations
forte présence des biens intermédiaires, avec la chimie-caoutchouc- et autres services 245 666 6 302 15 790
plastiques (Tramico, Compin), le bois-papier (Georgia Pacific) et la métallurgie Autres activités 12 9 419 690
(Ugitech, Sim). Ensemble 933 2 689 20 037 58 294
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14. RSN Georgia Pacific
Ville de Bernay
Tramico
Hôpital de Bernay
Générale Sucrière
YSL
Arkema (fab)
Aerochim
Arkema (R/D)
Eclair Prym
Leclerc (hyper) Schneider
Cezus
Zalkin
Novelis
Localisation des plus grands établissements
employeurs du Pays de Risle Charentonne (2005)
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 99
15. De manière cohérente avec la concentration modérée constatée dans les activités économiques du Pays Risle-Charentonne, le périmètre du SCOT se
caractérise par une faible densité de grands établissements.
De fait, la plupart des grands établissements de la région de Haute-Normandie sont
installés le long de l’axe de la vallée de la Seine, et la part qu’ils prennent constitue
une caractéristique de l’économie régionale : ils contribuent pour 14 % à l’emploi
salarié de la région, contre 10,5 % à l’échelle nationale, et le tiers des emplois
industriels est regroupé dans des entités d’au moins 500 salariés, contre 25 % en
France. Le plus petit d’entre eux est Arkema à Serquigny.
Ces entités sont souvent à l’origine d’un réseau dense de sous-traitance, mais elles
sont souvent plus dépendantes de l’extérieur que les unités de moins de 500
salariés, et elles relèvent la plupart du temps de groupes.
A cet égard, la Haute-Normandie détient le taux de dépendance le plus
élevé des régions françaises : 54 % des emplois salariés y sont contrôlés
par des sièges extérieurs à la région.
Si l’impact de ces grands établissements sur l’emploi régional paraît
relativement neutre sur le long-terme, une modification affectant l’un
d’entre eux peut avoir immédiatement des conséquences très importantes
sur l’emploi de façon très concentrée et localisée.
En revanche, l’appartenance à un groupe facilite l’accès aux capitaux ainsi
que la capacité à conduire des efforts prolongés de recherche et
développement.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 100
16. Au-delà de la seule présence d’établissements de groupes extérieurs sur le territoire
même du Pays Risle-Charentonne, la dépendance de l’emploi local aux groupes
extérieurs est aussi fonction de la densité de personnes résidant dans le Pays et
travaillant dans des emplois de zones voisines qui dépendent d’établissements
appartenant à des groupes extérieurs. De ce point de vue, le Pays Risle-Charentonne
se présente comme assez dépendant.
A l’autre extrémité du spectre de la typologie des entreprises, le taux d’entreprises créées ou reprises en Haute-Normandie représente 10,5% du parc des
entreprises. Ce taux de création, qui exprime le renouvellement du tissu d’entreprises, est inférieur à la moyenne nationale (11,6%).
De 1995 à 2005, plus des trois quarts des entreprises créées en Haute-Normandie l’ont été dans le secteur tertiaire, dont 31 % dans le commerce, 27 % dans
les services aux particuliers, 20 % dans les services aux entreprises, 14 % dans le BTP, et seulement 9% dans l’industrie.
La part des créations ex-nihilo a représenté près des 2/3 des créations (71 % au niveau national), et les reprises se concentrent dans les secteurs de
l’hôtellerie-restauration, du commerce de détail, de l’agro-alimentaire et du BTP.
Le nombre de salariés par entreprise créée diminue régulièrement (comme au plan national). : le ratio est de 0,5 salarié par entreprise créée en 2005 (ratio de 1
en 1995), et une part de plus en plus importante d’entreprises nouvelles n’emploie aucun salarié à sa création (80% d’entre elles).
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 101
17. Dans la ZE de Bernay, le taux de création d’entreprises est proche de la
moyenne régionale, et plutôt supérieur aux autres zones rurales ou aux
zones du littoral.
On peut également observer que le taux de création d’entreprises
industrielles est plutôt supérieur à la moyenne régionale correspondante, ce
qui exprime une capacité de renouvellement plus rapide du tissu local.
Taux annuel moyen de création d'établissements de 1998 à 2002
Taux de création pure Taux de reprise Taux global (créat. + repr.)
Bernay HN Bernay HN Bernay HN France
Industrie 5,1% 4,8% 4,0% 3,6% 9,1% 8,4%
BTP 7,1% 8,6% 1,3% 1,5% 8,4% 10,1%
Commerce 7,0% 7,3% 4,1% 4,4% 11,1% 11,7%
Services 6,3% 6,9% 3,7% 3,5% 10,0% 10,4%
Ensemble 6,4% 7,0% 3,5% 3,5% 9,9% 10,5% 11,6%
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 102
18. Placé en périphérie de grandes agglomérations et de zones marquées par une activité intense (l’agglomération parisienne, la vallée de la Basse-Seine, la côte
du Calvados), le Pays Risle-Charentonne est également dépendant de la qualité des infrastructures qui le relient à ces zones pour ce qui est du dynamisme de
son économie sur le long-terme.
Ces infrastructures ont évolué de manière rapide au cours des dernières années, et il convient de souligner les enjeux associés à certaines de ces évolutions :
l’obtention d’une bonne qualité de liaisons routières avec Paris reste en partie subordonnée à la poursuite du contournement d’Evreux, qui, depuis
Bernay, continue à jouer un rôle de verrou pour atteindre l’agglomération parisienne ;
de même, le contournement de Rouen par l’A 28 constitue une condition majeure pour rendre cette autoroute pleinement opérationnelle ;
l’exploitation des opportunités éventuelles en provenance de la vallée de la Basse-Seine, en liaison avec la DTA de l’estuaire de la Seine et le projet
Port 2000, suppose l’amélioration des liaisons avec Le Havre, via l’axe routier Beuzeville-Pont-Audemer-Brionne ;
les perspectives de développement d’activités faisant appel à des emplois métropolitains supérieurs (EMS) (dont commercial, marketing, recherche
et développement, systèmes d’information, gestion) sont, en partie, liées à l’amélioration des liaisons avec les aéroports parisiens, notamment celui
de Roissy ;
le développement des fonctions supérieures au sein des entreprises du territoire est également en partie dépendant de la qualité des liaisons haut-
débit sur le territoire (le Conseil Général de l’Eure mène à cet égard une politique de couverture totale du département).
Au-delà des entreprises disposant d’une structure sur le territoire, il faut noter que la proximité de Paris et les atouts résidentiels du Pays Risle-
Charentonne peuvent être de nature à accroître les enjeux liés au télétravail, pour des salariés ou pour des employeurs indépendants opérant sur
des créneaux où ils ne jugent pas nécessaires de s’installer au contact immédiat des centres de décision parisiens ;
le positionnement du pôle d’emploi de Rugles pose une question particulière, du fait de son éloignement de l’A 28, et de l’ouverture plus naturelle
de cette partie du territoire sur les flux liés à la N 12 ;
le développement de la partie sud du territoire (pôle de Rugles excepté) pose la question de son désenclavement routier.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 103
19. UNE TRADITION INDUSTRIELLE ANCIENNE AU CONTACT DE FILIERES DE POINTE
Le Pays Risle-Charentonne est un territoire marqué par une tradition industrielle désormais relativement ancienne, qui remonte à la deuxième révolution
industrielle, au cours de la seconde moitié du XIXème. siècle.
La vallée de la Risle a été un axe privilégié de cette pénétration industrielle, depuis Pont-Audemer jusqu’à L’Aigle, et l’arrivée du chemin de fer en a été un
facteur accélérateur puissant.
Ce point mérite d’être souligné, car en dépit de son caractère rural, le Pays Risle-Charentonne est profondément marqué par une culture productive de nature
industrielle, qui le place parmi les bassins de main-d’œuvre disposant d’atouts pour accueillir de nouvelles activités productives.
La phase la plus récente de cette histoire est toutefois marquée par la décrue importante de l’emploi industriel sur le territoire du SCOT au cours des 30
dernières années, dans la logique des mutations économiques profondes à l’œuvre dans les économies développées.
Cette évolution s’est notamment traduite par une série d’accidents importants sur l’emploi, qui ont marqué les esprits et qui n’ont pratiquement épargné
aucune partie du territoire.
Ces accidents locaux peuvent être de nature très variée : fermetures d’entreprises par suite de difficultés économiques, réductions drastiques d’effectifs
d’entreprises encore présentes sur le territoire, délocalisations proches ou lointaines pour des motifs de rationalisation industrielle,…
Ces accidents ont pu affecter des entreprises installées sur le territoire aussi bien que de gros employeurs de résidents du territoire localisés sur des zones
d’emploi voisines.
On peut, à titre d’illustration, citer pêle-mêle et sans prétendre à l’exhaustivité Télémécanique à Thiberville, la Générale Sucrière à Nassandres, Prestil (devenu
Eclair-Prym), Rohmer, Robert et Carrière, Sopra, le pôle de tréfilerie de Rugles, Philips à Evreux, …
Ai nsi q u’o n l’a vu p lus ha ut, la ré d uctio n des e ff ectifs em plo yé s da ns l’i nd ust rie a été sévère, notamme nt dep ui s 19 90.
Sa ns q ue le Pa ys R isle- C har ent o nne p uis se êtr e consi déré c omme un « ter rito ire si nist ré » d u poi nt de vue ind ust riel, ai ns i q ue cela a
pu se p r od ui re da ns certai ne s régi o ns, c’est un territ oir e q ui n’e st pas com plèteme nt pa rve nu à comp ense r la remis e e n ca use d’ une
partie de so n éc onomie ma nufa cturiè re traditi o nnelle pa r le dé vel op peme nt des s ervice s, not amment de nat ure i nd ustrie lle (q ue ce
soit pa r le déve lo ppeme nt des f o nctio ns terti aires a u sei n de s entre pr ise s industri elles d u territoi re o u pa r l’externa lisati o n des
emplo is d e se rvices a ux e ntre pri ses ).
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 104
20. Nota : le graphe ci-dessus porte exclusivement sur la ZE de Bernay, et ne tient donc pas
compte du pôle d'emplois industriels de Rugles, fortement spécialisé autour de la métallurgie
(plus de 700 emplois au total), et qui tend à se maintenir au cours des dernières années.
Effectifs des établissements des entreprises industrielles de plus de 20 salariés (ZE de Bernay)
1999 2004 Evolution Bernay Evolution Eure Evolution HN
Total des effectifs (source : SESSI Régions) 4 224 4 369 3,4% -6,5% -6,3%
Dont établissements > 250 salariés (GEI) 2 335 2 280 -2,4% -11,8% -6,5%
Dont établissements < 250 salariés (PMEI) 1 889 2 089 10,6% -1,5% -6,0%
La période la plus récente a connu une inflexion de la tendance à la régression de l’emploi industriel sur le territoire. La ZE de Bernay se distingue, de ce point
de vue, des territoires environnants, puisque dans la période comprise entre 1999 et 2004, coïncidant plutôt avec un climat de reprise économique générale, le
total des effectifs a eu tendance à augmenter légèrement, tiré par la croissance des plus petits établissements. Dans la même période, le recul des effectifs a
Evolution sectorielle 1993-2004
été général à l’échelle de la région ainsi qu’à celle du département.
40,00%
Au plan sectoriel, sur la période 1993-2004,
les secteurs dans lesquels la spécialisation du
F4 territoire est la plus forte et qui emploient les
30,00%
effectifs les plus importants, ont évolué de
manière divergente.
20,00%
E2 Dans la chimie-caoutchouc-plastiques et
C3
dans la pharmacie-parfumerie, qui sont assez
10,00%
concentrés autour de gros établissements,
C4 F5 F3 les effectifs ont eu tendance à diminuer.
C2 F6
B0
F2 C1 F3 Dans les composants électriques et
0,00%
-100,00% -50,00% E1 0,00% 50,00% 100,00% électroniques où l’emploi est plutôt concentré
et dans les équipements mécaniques où il ne
-10,00% l’est pas, l’emploi a eu tendance à croître.
Croissance de l'emploi 1993-2004
Dans le secteur de la métallurgie, la tendance
est la même, y compris si on réintègre dans
B0 - Industrie agroalimentaire C1 - Habillement, cuir
C2 - Edition, imprimerie et reproduction C3 - Pharmacie, parfumerie et entretien
l’analyse l’impact du pôle métallurgique de
Evolutio n Rugles, très concentré.
C4 - Industries des équipements du foyer E1 - Construction navale, aéronautique et ferroviaire
sectori ell e E2 - Industries des équipements mécaniques F2 - Industrie textile
1993/2000 F3 - Industries du bois et du papier F4 - Chimie, caoutchouc et plastiques
Enfin, l’évolution du secteur du bois-papier,
F5 - Métallurgie et transformation des métaux F6 - Industries des composants électriques et électroniques
recouvre le cas particulier de l’évolution des
effectifs de Georgia-Pacific sur la période.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 105
21. Sans revenir sur les domaines déjà relevés où la ZE
de Bernay atteste d’une certaine spécialisation,
l’analyse des effectifs occupés confrontée à une
liste exhaustive des secteurs de l’industrie permet
de mettre en lumière certaines complémentarités
entre divers territoires voisins, de même que
certaines absences.
Dans les domaines des composants électriques et
électroniques, et de la pharmacie-parfumerie, la ZE
de Bernay s’appuie sur un environnement proche
(départemental) porteur.
Dans le cas de la chimie, c’est l’environnement
régional, au sens large du terme, qui est porteur.
Dans le cas des équipements mécaniques et de la
métallurgie, c’est avec la ZE de Verneuil-sur-Avre
que les synergies sont les plus fortes (une partie
des activités de la ZE de Verneuil-sur-Avre dans ce
secteur relèvent en fait du territoire du SCOT).
A l’inverse, l’absence de l’industrie du territoire de
trois secteurs mérite d’être relevée : le secteur de
l’industrie automobile, le secteur du textile (d’où les
entreprises du territoire se sont retirées), et
l’industrie agro-alimentaire, dans laquelle la ZE de
Bernay est très peu présente.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 106
22. De fait, l’industrie du territoire du Pays Risle-Charentonne se trouve au contact de filières dynamiques présentes sur les territoires alentours, auxquelles elle
s’intègre partiellement, dans un certain nombre de cas. L’évocation des filières d’excellence et des différents pôles de compétitivité des territoires environnants
est intéressante à cet égard.
La chimie constitue l’une des filières d’excellence de la Haute-Normandie : dans la chimie de base (chimie minérale et organique) où ses activités sont très
spécifiques par rapport à l’industrie française, et dans la transformation du caoutchouc et des matières plastiques, qui emploie la moitié des effectifs régionaux
dans le secteur de la chimie.
Même si l’essentiel des moyens industriels du secteur de la chimie en Haute-
Normandie est concentré autour de la vallée de la Seine, le Pays Risle-
Charentonne est représenté dans la c hi mie orga nique par deux grands
établissements
Arkema (ex Atofina), à Serquigny : l’un a une activité de fabrication de
polymères techniques, et l’autre, ExxonMobil Chemical France,
à Notre Dame de Gravenchon, une activité de recherche et
développement sur les polymères de performance.
Dans le domaine de la p last ur gie , on trouve les entreprises Tramico (Brionne) et
CEISA (Bernay).
Par ailleurs, il existe deux démarches en cours tendant à l’émergence de pôles
de compétitivité relatifs à ce secteur dans la région :
au croisement de la chimie organique et de la pharmacie, un pôle de
compétences est en voie d’émerger en Haute-Normandie sur la filière
chimie-biologie-santé (Technopole CBS),
et, partant du pôle de plasturgie d’Alençon, une vaste filière à l’échelle
de l’ouest de la France est en cours d’organisation (Polymers
Technologies).
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 107
23. Dans le prolongement de la chimie fine, le secteur de la
pharmacie-parfumerie est très fortement présent en Haute-
Normandie et dans la région Centre.
Ce secteur entretient, du reste, des relations étroites avec la
plasturgie, autour des thématiques liées au conditionnement.
Le Pays Risle-Charentonne est représenté dans ce secteur, au
titre de la pa rf ume rie, par :
YSL Beauté,
Aerochim,
Ulrich de Varens, et d’autres entreprises de
conditionnement à façon.
Il faut, en outre, noter que l’activité de la CEISA, à Bernay, est
tournée vers le conditionnement.
Il existe un pôle de compétitivité en développement autour de
l’industrie de la beauté ( C osm etic Valle y) , centré autour de
Chartres, et dont le territoire du Pays Risle-Charentonne est, de
fait, complètement partie prenante.
Le maillage des entreprises fabricantes et de leurs sous-traitants
couvre, en effet, largement le département de l’Eure.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 108
24. Les activités de l o gisti que constituent l’une des filières les plus spécifiques de la
Haute-Normandie, dont les transports et l’emballage-conditionnement sont les
composantes les plus significatives en termes d’emplois.
La place de la logistique en Haute-Normandie est directement liée à la présence
des activités portuaires, et son importance est amenée à évoluer, notamment sous
l’influence du développement des activités d’accueil de grands porte-containers
par le port du Havre (projet Port 2000). La logistique constitue la point d’appui d’un
pôle de compétitivité en cours de développement (Logistique Seine-Normandie) sur
les deux régions de Haute et de Basse Normandie.
Les emplois liés à la logistique, bien que répartis du fait du caractère transverse de ces
activités, sont très concentrés sur les agglomérations du Havre et de Rouen. Les
perspectives ouvertes par la DTA de l’estuaire de la Seine en lien avec Port 2000
conduisent toutefois à s’interroger sur les effets sur l’arrière-pays du développement
attendu des activités de ces deux ports, notamment du Havre, qui dispose de capacités
foncières très limitées.
Sans que le Pays Risle-Charentonne, du fait de son éloignement relatif, apparaisse aussi
concerné, à première vue, que les pôles de Lisieux et de Pont-Audemer, la connexion
avec l’A 28 peut constituer un facteur de localisation d’activités en lien avec le
développement de la filière logistique.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 109
25. Le Pays Risle-Charentonne se trouve placé sur les marges d’une des régions agricoles les plus prospères en France, marquée par les grandes cultures
céréalières et industrielles, et où les i nd ust ries a g ro-al imentai res sont très présentes.
Le territoire du SCOT est toutefois caractérisé par le fait que la plupart des débouchés industriels de son agriculture se trouvent à l’extérieur, réserve faite de
l’exception constituée par la présence de la Générale sucrière à Nassandres.
Une dynamique semble toutefois engagée autour de la recherche de nouveaux débouchés propres à améliorer la valeur ajoutée tirée des produits agricoles,
dont des signes sont donnés
par l’établissement récent, à Ecardenville-la-Campagne, d’Arvalin, pour y poursuivre des travaux de recherche et développement autour des sous-
produits du lin,
par le projet de création d’un pôle d’excellence rurale autour des bio-carburants (projet Novéol).
Ces éléments sont à mettre en rapport avec la proximité du pôle du Neubourg, l’une des zones leader en France autour du traitement du lin, et, plus
généralement, du voisinage du pôle de compétitivité en développement en Champagne-Ardenne-Picardie autour des thématiques liées à la transformation
industrielle des produits agricoles (Industries et agro-ressources).
Des synergies peuvent éventuellement exister, de nature à revitaliser le tissu industriel du Pays Risle-Cnarentonne autour de l’agro-alimentaire.
Il convient de relever, pour mémoire, et en dépit de l’absence d’activités liées à l’industrie a uto mo bile sur le territoire du Pays Risle-Charentonne, le
lancement du P ôle de c ompétiti vité M o véo dans le secteur de l’automobile et des transports collectifs, qui implique l’ouest parisien et les deux régions
normandes.
Enfin, il faut souligner que les activités présentes dans le Pays Risle-Charentonne liées aux éq ui peme nts mé cani que s , se développent dans le contexte
d’une continuité de son territoire avec l’ouest de l’Ile-de-France et la région des Pays de la Loire, qui constituent l’un des principaux pôles industriels dans ce
secteur en France après la région Rhône-Alpes.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 110
26. Parmi les caractéristiques du tissu
économique à prendre en compte dans
le cadre d’un SCOT, figure l’existence
éventuelle de contraintes liées à des
risques industriels.
Dans le territoire du SCOT du Pays Risle-
Charentonne, les établissements facteurs
de risques sont en nombre limité, surtout
dans le cadre d’une région marquée par
la présence intense de l’industrie
pétrochimique :
Le territoire du SCOT ne
comprend qu’un se ul
établis seme nt à ri sq ue f ort,
classé Se ve so 2 se ui l haut .
Il s’agit de l’activité de plasturgie
de Tra mico, à Br io nne .
L’ usi ne d’ Aeroc him, à
Ber na y, est, par ailleurs,
classée Seveso 2 seuil bas, et
l’usi ne de S pr int Métal, à
Bri onne est qualifiée
d’établissement présentant des
risques significatifs.
(Ces que stions so nt e xp licit é es d ans
l’Et at I nitial de l ’En vironn em ent (E IE)
qui constit ue l a piè ce 1 .2. du r a pport
de pr és ent ation du SCOT).
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 111
27. Au total, il apparaît que les activités industrielles présentes sur le territoire du SCOT s’inscrivent pour nombre d’entre elles dans des dynamiques de filières de
pointe porteuses de développement. L’une des composantes essentielles de ces dynamiques est constituée par la capacité pour les entreprises présentes sur
le territoire à y conduire des efforts continus de recherche et à y disposer des fonctions stratégiques nécessaires (et disposer notamment de ressources
d’encadrement par des emplois métropolitains supérieurs).
A cet égard, au sein d’une région caractérisée par un effort relativement soutenu de
Recherche et Développement, le Pays Risle-Charentonne n’apparaît pas comme
totalement dépourvu.
Il dispose du centre de recherche de taille significative d’Arkema à Serquigny, et plus
récemment, du petit centre d’Arvalin à Ecardenville-la-Campagne. Le territoire a perdu,
en revanche, le centre de recherche d’YSL Beauté à Bernay, depuis le désengagement
du groupe Pinault en 2006.
De manière plus générale, le territoire dispose de fonctions supérieures, notamment au
sein des grandes entreprises qui y sont présentes. On peut citer les cas de Schneider à
Beaumont-le-Roger, principalement centré sur la mise en série et le prototypage, ou
encore de la Générale Sucrière à Nassandres qui héberge les fonctions centrales du
Groupe.
Cette évocation met en lumière l’un des paradoxes attachés à la présence de grosses
entreprises sur le territoire :
sans que la totalité des fonctions supérieures ou de l’effort de recherche réalisé
sur le territoire soit nécessairement concentré au sein de ces grosses
entreprises, elles constituent tout de même une protection réelle contre un
risque éventuel de « déclassement » du territoire en termes de qualité
d’emploi ;
c’est en même temps un facteur de fragilité, en raison de la dépendance à
l’égard de centres de décision situés à l’extérieur du territoire qui en résulte, et
lorsqu’ils viennent à se réaliser, les risques sur l’emploi peuvent être de premier
ordre ;
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 112
28. Le Pays Risle-Charentonne étant caractérisé, comme on l’a vu, par une propension plutôt supérieure à la moyenne à renouveler son tissu industriel au travers
du processus des créations ou des reprises d’entreprises, aucune politique économique ne peut se désintéresser des moyens de nature à re nf orce r la
pré sence d’em plo is straté giq ues s ur le territo ire , à l’occasion de la création d’entreprises ou de l’implantation de petites unités innovantes.
Trois thématiques génériques apparaissent comme essentielles pour favoriser le renforcement du tissu des emplois métropolitains supérieurs du Pays :
l’offre de services aux entreprises qui viennent s’implanter sur le territoire. Il faut rappeler, à cet égard, que le territoire se caractérise par une densité
des services opérationnels inférieure aux moyennes régionale et départementale, et à ce que son développement industriel conduirait à attendre ;
l’offre de services aux habitants, nécessaire pour compléter l’attractivité liée au cadre de vie que peut offrir le territoire aux catégories socio-
professionnelles titulaires d’emplois supérieurs ;
la veille stratégique et technologique, et l’animation des réseaux de décideurs, en liaison avec le tissu des entreprises locales et les acteurs
extérieurs (institutionnels, professionnels, universitaires, …)
La nécessité d’adopter une posture pro-active en la matière soulève la question du portage et de l’organisation à terme de la politique économique du
territoire, déclinée dans le champ de la stratégie industrielle.
Cette interrogation paraît d’autant plus justifiée que rien ne permet de dire que le territoire serait désormais à l’abri de risques industriels de premier ordre, du
type de ceux qui se sont déjà réalisés par le passé.
La p r ude nce suggère, au contraire, de souligner que certains des pôles d’emploi majeurs du pays présentent des fragilités de nature à inquiéter.
C’est particulièrement le cas pour le pôle de Brionne, mais également pour celui de Serquigny, compte tenu de leur forte dépendance respectivement à l’égard
de Tramico et d’Arkema.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 113
29. L’AGRICULTURE : UNE ACTIVITE QUI OCCUPE 70 % DU TERRITOIRE…
L’espace du territoire du Pays Risle-Charentonne apparaît, avant tout, comme un territoire
agricole : en 2000, dernière année connue avec précision, 9 0 0 00 de s 1 30 00 0
hectares d u pér imètre, s oit 6 9,5 % 1 étaie nt utili sés par les e xpl oitati ons
agri cole s.
Cette proportion monte à 81 % dans le canton de Thiberville, mais descend jusqu’à 50 %
pour la communauté de communes Risle-Charentonne, en raison de la surface importante
des activités économiques non agricoles. Elle monte à 75 % pour la communauté de
communes de Bernay et des environs, seule la commune de Bernay présentant moins de
50 % de son territoire utilisé par les exploitations agricoles.
Le te rritoi re du SC OT est d onc no n se uleme nt un territoi re fo rteme nt rural ,
mais encore un territoire profondément agricole, ce qui se marque à la fois par la part de
l’agriculture et de la forêt dans l’activité économique du Pays, mais encore par son
caractère omniprésent au sein des paysages du territoire.
Cette double caractéristique de l’agriculture (agent économique et « tenant » du territoire,
des sols et des paysages) est à la base de son analyse dans un diagnostic de SCOT, les
deux éléments étant très importants pour la compréhension du fonctionnement du territoire.
La place de l’agriculture dans le paysage et, plus généralement, dans l’occupation du sol
dans le territoire fait l’objet d’une analyse dans l’état initial de l’environnement du SCOT et le Harcourt : openfield , c éréal es et boisem ents ,
présent chapitre ne reviendra pas sur ces aspects et se concentrera sur le caractère cara ctéristiqu es du nord du territoire
économique des activités agricoles.
1
Les chiffres du présent chapitre sont essentiellement issus du recensement agricole réalisé par le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche (AGRESTE).
Le dernier recensement agricole a eu lieu en 2000, les recensements antérieurs datant de 1988 et 1979. Les catégories du recensement agricole sont des catégories spécifiques, qu’il n‘est pas aisé de rapprocher de
celles de l’INSEE, indépendamment même des dates qui ne sont pas identiques.
Toutefois, pour ce qui est des surfaces et des productions agricoles, le recensement agricole reste le principal outil de connaissance, car il autorise des comparaisons valides entre périodes intercensitaires en raison
du caractère homogène et suivi de sa méthodologie. Les résultats, cependant, peuvent être altérés par l’application du secret statistique dans les cas ( nombreux pour les communes rurales) où le nombre
d’exploitations agricoles est faible (moins de 10) : dans ce cas, les résultats ne sont pas communiqués et l’addition de ces cases blanches peut modifier à la marge les résultats de l’ensemble du territoire.
Syndicat Mixte du Pa ys Ri sle-Charentonne - Elaboration du SCOT – Diagnostic – réalisation : PROSCOT 114
30. UN ESPACE DE TRANSITION ENTRE OPENFIELD ET BOCAGE
La seconde caractéristique de l’agriculture du
Pays Risle-Charentonne est sa situation Le Pays Risle-
géographique et pédologique : le territo ire e st Charentonne entre
marq ué pa r la tra nsiti o n ent re platea ux grande culture et
bocage…
du bas si n pa risie n et b oca ge, q ui
reco upe largeme nt l’ opp os itio n e ntre
gra nd e c ulture cé réaliè re et éle va ge.
Cette transition s’illustre dans les différents
« pays » (au sens ancien du terme, aujourd’hui,
souvent, appelés « petites régions agricoles »
dans la statistique agricole). Le périmètre du
SCOT appartient à nombre d’entre eux, avec
des caractéristiques très variées :
en secte ur est, des plateaux céréaliers
et de campagne ouverte, intégrés de
plain-pied dans le bassin parisien, avec
le plateau d’Evreux au sud-est, et le
plateau du Neubourg à l’est, ce dernier
pénétrant dans la partie est du Pays,
jusqu’à la vallée de la Risle (les villes de
Brionne et de Beaumont-le-Roger sont
placées sur cette ligne de partage).
A l’ o uest de la vallée de l a Ri sle ,
on trouve un secteur central, dont la
partie sud (délimitée au nord par la vallée
de la Charentonne) appartient au pays
d’Ouche, au sol sableux et argileux, et
boisé dans sa partie est. Le pays
d’Ouche déborde au sud sur le Pays
d’Avre, d’Eure et d’Iton.
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31. A u nor d de ce secte ur ce nt ral et de la vallée de la
C hare nt onne , on trouve le Lieuvin, qui forme la rive ouest de la Risle
jusqu’à son confluent avec la Seine. Le Pays d’Ouche et le Lieuvin sont des
zones à tradition bocagère et d’élevage.
Enfin, e n b ordure o ue st d u Pa ys d’O uc he et d u Lie uvin, le Pays
d’Auge déborde marginalement sur le Pays Risle-Charentonne (la ville de
Thiberville est juste placée sur cette limite).
Les régions agricoles de
l’Eure
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