Lettres indiennes-n-2-vf-juin-2014 (la newsletter de l'INDIAN DESK de cLé réseau d'avocats)1. Lettres indiennes
La
newsletter
d’INDIANDESK
–
N°
2
–
2ème
trimestre
2014
–
GRATUIT
–
Version
française
LE
REVEIL
DE
L’ELEPHANT
?
La démocratie indienne a parlé haut et fort. Avec un score historique, le
BJP a reçu un mandat clair : le changement c’est maintenant. Après les
hésitations, atermoiements et attentes depuis plus de deux, l’éléphant indien vient
de se réveiller. Espérons qu’il sera raison garder et qu’il mettra sa puissance au
service de la croissance inclusive.
On revient de loin : avec une croissance du PIB supérieure à 9% avant
la crise de 2008/2009, l’économie indienne avait ralenti son allure avec
« seulement » 4,5% de croissance annuelle, une production manufacturière en
recul premier trimestre 2014 et des prix à la consommation qui ont augmenté de
8,6% en avril dernier.
Bref, le nouveau gouvernement indien se retrouve face à un défi
rassurer les milieux économiques, assurer que les fruits de la croissance seront
partagés entre tous les entrants sur un marché chauffé à blanc par sa jeunesse (la
moitié de la population à moins de 25 ans).
Un ralentissement économique dans la durée préjugerait des facultés du
pays à absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail (500.000 jeunes
ingénieurs par an, par exemple) et plus généralement à améliorer les conditions
de vie des Indiens, qui sont déjà disparates.
Un premier chantier va être de faciliter la prise de décision des
administrations. Ces dernières ont été très touchées par la lutte anticorruption.
Les fonctionnaires sont fébriles de prendre rapidement une quelconque décision
pour ne pas être accusé de favoritisme. Ainsi, l’objectif gouvernemental est de
relancer les projets de grande infrastructure (routes, aéroports,
ports, centrales électriques, production de charbon, etc.).
La conséquence à terme doit être un retour en masse des investisseurs
étrangers (groupes internationaux, sous-traitants, PME-TPE/PMI-TPI)
échaudés par l’équipe dirigeante précédente. Cependant, des secteurs comme la
grande distribution sont exclus de cette ouverture, cette dernière devant rester
locale selon le BJP, le parti « nationaliste » au pouvoir.
Un système uniformisé de taxe indirecte devrait être mis en place dans
tout le pays. En effet, chaque Etat fédéré de l’Union indienne peut avoir sa
législation, source parfois de dumping fiscal et entrainant de larges coûts pour les
importateurs lors de la traversée des différents Etat. C’est une avancée
significative. Pour ce qui est de l’inflation, les politiques de taux hauts appliquées
par la Banque centrale indienne devront sans doute être revues puisque
relativement inefficace et contreproductive : le prix élevé de l’argent constitue un
frein à la croissance..
Enfin, la maîtrise des déficits publics, aujourd’hui sur la sellette des
agences de notation, sera suivie de près par les partenaires internationaux du
pays.
L’éléphant indien s’est doté d’un cornac autoritaire en la personne de
Narendra Modi. Ce pays à la complexité d’un « Rubik’s cube » (pour reprendre
l’heureuse formule de Jean-Joseph Boillot) deviendra-t-il la Chine du XXIème
siècle ?
Pour le savoir, rien ne vaut une visite sur place pour apprécier l’énergie
vivifiante et la liberté d’agir qui stimule l’esprit et la croissance.
Créée notamment à l’initiative de Jean-Joseph Boillot et Philippe
Humbert, EURO-INDIA ECONOMIC AND BUSINESS GROUP (EIEBG) est un
réseau informel proposant une plateforme de contacts et d’échanges afin de
promouvoir les projets entre l’Inde et l’Europe.
EIEBG part du constat alarmant de la faiblesse de ces relations. Par de
nombreuses manifestations à Paris et en région, mais aussi dans les principales
métropoles indiennes, EIEBG réunit des passionnés de ce pays continent. On y
rencontre aussi bien des représentants du monde des affaires que des milieux
artistiques ou des acteurs des ONG.
EIEBG compte plus de 8000 membres et contacts répartis dans une
douzaine de club en Europe.
Pour en savoir plus : http://eiebg.unblog.fr/
INDIANDESK
:
UN
CLUSTER
PRIVE
AUX
SERVICES
DES
ENTREPRISES
Dans le n° 1 de Lettres indiennes (http://fr.scribd.com/doc/206420786/Lettresindiennes-
newsletter-d-INDIANdesk-cle-reseau-d-avocats-fevrier-2014), nous vous avions présenté le service
proposé par cLé réseau d’avocats. Ainsi, Me Christophe Lèguevaques et Me Olivier Hirtzlin-Pinçon
proposent d’accompagner les entreprises françaises dans leurs développements avec l’Inde et
d’accueillir les entreprises indiennes dans leur volonté d’investir en France et en Europe.
Les attentes des entreprises exportatrices ne se limitent pas aux seuls aspects juridiques –
loin de là !- même si ces derniers peuvent être stratégiques. Les fonctions RH, financière,
rapprochement et sélection d’entreprises revêtent une importance considérable.
C’est la raison pour laquelle, plusieurs prestataires de services spécialisés dans les relations
avec le sous-continent indien se sont rapprochés pour former un cluster privé. Au fil des numéros,
nous vous présenterons les membres, à savoir :
- Aaron LE PIERRES et son bureau d’études XY-Europe (www.xyeurope.eu) qui fait
l’objet d’une présentation détaillée (p. 2)
- Xavier BERTRAND et sa société Nayanam seront les invités de la prochaine Lettres
indiennes (automne 2014),
- la société Saffron Hr Consulting (www.saffron-hrc.com), dirigée par Hassen
MEHIRIS, spécialiste du recrutement, de l’expatriation et des solutions RH pour
grands groupes sera présentée dans l’édition de l’hiver 2014-2015 des Lettres indiennes.
Le propre de ce cluster est d’être évolutif et attentif aux attentes et aux besoins des
entreprises franco-indiennes. C’est pour cela que sa composition et ses compétences pourront
évoluer avec le temps ou les besoins. Une même exigence d’excellence motive ses membres.
Il
suffit
de
se
promener
en
Inde,
d’aéroport
en
aéroport,
pour
comprendre
la
croissance
indienne
(photo
de
droite,
aéroport
d’Hyderabad).
Certes,
après
la
décennie
de
l’envol
avec
plus
de
9
%
par
an
(1998-‐2008),
la
croissance
du
PIB
s’est
stabilisée
autour
de
5
%
par
an.
Par
comparaison,
le
gap
avec
la
croissance
européenne
est
d’autant
plus
impressionnant
que
les
différents
gouvernements
indiens
tentent
de
favoriser
la
‘croissance
inclusive’.
Mais
le
véritable
enjeu
n’est-‐il
pas
dans
la
rivalité
avec
la
Chine
?
Les
deux
pays
avaient
le
même
niveau
de
richesse
en
1970,
le
PIB
par
habitant
est
actuellement
de
6500
dollars
en
Chine
et
de
1500
dollars
en
Inde.
©
Photo
CLE
–
Mars
2014
–
Aéroport
d’Hyderabad.
Retrouver
CLE
réseau
d’avocats
sur
internet
:
www.leguevaques.com
2. ©LEGUEVAQUES
AVOCATS,
Selarl
au
capital
de
155.000
€,
RCS
Paris
443
426
200,
inscrite
auprès
du
Barreau
de
Paris,
35
Bd
Malesherbes
75008
Paris
–
paris@cle-‐avocats.com
-‐
Tél.
(33)
5
62
309
152
Pour
ne
plus
recevoir
la
newsletter,
adresser
un
message
à
ohp@cle-‐avocats.com
cLé
réseau
d’avocats
soutient
le
photographe
Jean-‐Christian
Cottu
Le studio photo (au Rajasthan) – Comment différencier tous ces gens
rencontrés au cours de mes voyages de ceux que je connais depuis toujours et
qui peuplent nos grandes cités modernes ? Un mot me vient à l’esprit : la
dignité. Qualité qui n’a rien à voir avec la fierté, celle-ci dérivant de
l’accomplissement d’un acte, d’une prouesse ou d’une œuvre. C’est en
réfléchissant au moyen de capter cette essence intemporelle que m’est venue
l’idée du studio photo pour isoler-et par conséquent identifier-les éléments
subsistants d’un individu et garder ainsi la trace d’une humanité exclue de
la civilisation contemporaine. – Jean Christian COTTU
http://jeanchristiancottu.com/
Aaron
LE
PIERRES
(XY
Europe)
en
3
QUESTIONS
Pourquoi
avez
vous
décidé
de
racheter
XYE
?
En référence au concept du dharma, j'imagine que cela constituait ‘mon chemin de vie’. Après avoir
terminé mon cursus Ingénieur/MBA, je suis parti en Inde pour contribuer au développement d’une filiale
d’un grand groupe français de l’aéronautique et défense. J’ai des origines indiennes et je connaissais déjà ce
pays. Néanmoins, y travailler permet de se rendre des opportunités extraordinaires qu’offrent l’Inde. Après
quelques années, je suis rentré en France en tant que consultant dans un grand cabinet de conseil, où je suis
resté impliqué dans les échanges franco-indiens. J’ai eu l’honneur d’être choisi par Mr Charles WILHELM
comme son successeur aux commandes de XY EUROPE, un cabinet exclusivement dédié à
l’accompagnement des entreprises européennes en Inde depuis 20 ans.
Pourquoi
les
entreprises
françaises
doivent-‐elles
s'intéresser
au
marché
indien
?
Au risque de paraitre provocateur, c’est surtout ne pas se poser la question de ce
marché qui me parait curieux. Les fondamentaux d’un grand marché à venir sont là : l’Inde c’est la
démocratie la plus peuplée au monde, qui connaît une explosion de sa classe moyenne, dotée d’un système
juridique néo-britannique donc sécurisant, ...
L’habilité des indiens à trouver des solutions singulières face à des défis exceptionnels, alliée à leur
capacité à s’adapter rapidement, en fait aussi une superbe plateforme d’apprentissage pour attaquer d’autres
pays compétitifs. Lorsqu’une entreprise a des atouts technologiques, des références, et une équipe organisée,
pourquoi ne pas adopter une attitude proactive et prendre part à cette dynamique indienne ? Notre contexte
économique morose doit renforcer la détermination des entreprises à être ambitieux vers des pays comme
l’Inde.
Comment
XYE
intervient
elle
?
Quels
liens
avec
l’INDIAN-‐DESK
?
Notre mission est de transformer les opportunités de développement ou collaborations en réussites
économiques pour l’industrie européenne. 20 ans de pratiques d’affaire exclusivement avec l’Inde permettent
naturellement de tisser un réseau exceptionnel au sein de la communauté d'affaires locale, mais aussi
d’acquérir une expérience opérationnelle des pratiques d’affaires. On évalue nos entreprises clientes sous un
angle technique, et tachons en quelque sorte de la projeter dans l’environnement indien pour proposer une
stratégie durable et rentable. En 20 ans, aucun de nos clients n’a connu d’échec, de litige ou de procès sur
leurs opérations capitalistiques en Inde, et nous sommes ainsi reconnus par des institutions prestigieuses
comme la FIM, l’ONUDI, etc…
Au-delà de la connaissance du pays et des aspects commerciaux, industriels et financiers, les enjeux
juridiques sont primordiaux pour garantir le succès d’un développement en Inde. C’est dans cette
perspective que nous travaillons avec le cabinet « cLé réseau d’avocat ». Nous partageons un devoir d’exigence
vis-à-vis de nos clients, et cette vision que l’Inde sera un grand relai de croissance à venir. Notre association
permet ainsi d’offrir toutes les palettes de services nécessaires à un développement réussi des entreprises en
Inde.
Pour
en
savoir
plus
:
www.xyeurope.eu
L’OFFSET
?
ou
comment
pénétrer
le
marche
indien
Aaron Le Pierrès,
président de XY-Europe
Les
marchés
publics
de
secteurs
à
haut
contenu
technologique
tendent
souvent
à
favoriser
l’industrie
du
pays
acheteur.
En
Inde,
la
réglementation
impose
des
obligations
d’offset
aux
entreprises
étrangères
souhaitant
participer
aux
programmes
publics
indiens
significatifs
(>
37
millions
d’euros)
sur
les
secteurs
de
la
défense,
aéronautique
et
sécurité.
Il
s’agit
de
démontrer
qu’une
partie
du
programme
proposé
par
l’entreprise
étrangère
implique
le
tissu
industriel
indien
(à
hauteur
de
30
à
50%
de
la
valeur
du
contrat).
Offet
entre
obligation
réglementaire
et
opportunité
de
croissance
L’Inde est l’un des plus importants importateurs d’équipements de défense, aéronautique
et de sécurité. Il existe de nombreuses opportunités pour l’industrie européenne (Aircraft : Rafale,
M-2000, etc. Hélicoptères, Véhicules, Système de sécurité des frontières, …). Dans cette
perspective, les offsets ne doivent pas être perçues seulement comme une obligation réglementaire,
mais également comme une opportunité de s’inscrire à long terme sur le marché indien.
L’offset
n’est
pas
réservé
qu’aux
grands
groupes
Cette problématique est relativement bien appréhendée par les grands groupes, mais la
pyramide des fournisseurs européens gagnerait sans doute à mieux exploiter les modalités de
réglementation indienne des offset. Par exemple, une PME ou ETI peut cumuler des offset dans le
cadre d’un courant d’affaires avec l’Inde, et remonter ce flux à leurs clients européens dans le
cadre d’un contrat indien. C’est ainsi l’assurance d’assurer une visibilité auprès des grands OEM
européens, mais aussi de tisser les premières relations d’affaire avec l’Inde, qui sera probablement
un grand relais de croissance à venir.
Une
nouvelle
équipe
gouvernementale
pro
business
?
Le nouveau gouvernement indien promet des procédures d’acquisition de système
d’aéronautique et de défense plus efficaces, tout en créant un cadre plus favorable à
l’investissement étranger en Inde. Les opportunités existent et des places sont encore à prendre,
mais plus on attend, plus le ticket d’entrée sera cher…
L’Inde
pour
les
nuls
?
INDISPENSABLE
Notre
ami
Jean-‐Joseph
BOILLOT
a
encore
sévi.
Ce
livre
d’une
richesse
inouï
nous
permet
d’avoir
une
vision
globale
et
passionnante
de
ce
pays
continent
à
l’histoire
millénaire.
Chaque
page
est
une
découverte,
un
télescopage
dans
l’espace
et
dans
le
temps,
une
mise
en
perspective
et
en
correspondan-‐
ce.
Indispensable
pour
ceux
qui
ne
connaissent
pas
l’Inde
et
même
pour
ceux
qui
prétendent
la
connaître…
CLE
Jean-Joseph Boillot est agrégé de sciences économiques et
sociales et docteur en économie. Il a notamment enseigné à l’École normale
supérieure et travaillé sur l’Asie comme chercheur associé au CEPII.
Il rejoint en 1990 le ministère des Finances comme conseiller
économique pour suivre les processus de transition dans les grandes zones
émergentes du monde : Europe centrale et orientale, ex-URSS, Asie
émergente et du monde chinois et enfin conseiller financier pour l’Inde et
l’Asie du Sud à partir de New Delhi entre 2003 et 2005 pour la Direction du
Trésor.
Il rentre à Paris en 2006 comme spécialiste Inde-Chine partageant
son temps entre des enseignements spécialisés sur ces pays et des activités de
conseil pour des organismes publics et de grandes entreprises ainsi qu’au club
du CEPII dont il anime le cycle « PAYS EMERGENTS » depuis 2007.
Dans ce cadre, il a ouvert un nouveau champs de recherche autour
de la montée de l'Afrique et son impact sur les deux géants asiatiques qui l'a
conduit a élaborer le concept de "Chindiafrique". Présenté à l'occasion de
nombreuses conférences, c'est devenu le titre d'un livre remarqué en 2013.
On en retiendra deux idées: la notion de « triangle des géants » comme nouvel
espace structurant de l'économie mondiale à l'horizon 2030; l'importance de
la notion de « business models » dans la construction de cet espace avec les
concepts d’innovations « frugales » ou « disruptives ».
Auteur de plus de 20 livres, dont L'Innovation Jugaad, redevenons
ingénieux (traduction-adaptation, Diateino 2013), KAL, un abécédaire de l'Inde
moderne (Buchet-Chastel 2011), L’Économie de l’Inde (Découverte 2009 2e éd), et
Chine Hong Kong Taïwan, une nouvelle géographie économique de l’Asie à La
Documentation Française (2001). Il est également cofondateur du Euro-
INDIA ECONOMIC & BUSINESS GROUP (EIEBG), membre du comité éditorial
d’ALTERNATIVES ECONOMIQUES, du EUROINDIA CENTER, de l’Association
FRANCE-UNION INDIENNE et de CONFRONTATION EUROPE.
(sources : Wikipédia).