La société Anura SA, présidée par le promoteur Damien Piller, acquiert une parcelle de 115'000 m2 sur le site de l’entreprise. Elle compte bâtir un projet immobilier, qui verra le jour dans trois ou quatre ans
2. passée. En d’autres termes, cette somme permet à l’entreprise de tenir le coup jusqu’à ce que, redimensionnée,
elle redevienne rentable.
Anura acquiert donc une parcelle de 115000 m2 (dont 15000 m2 doivent être mis à disposition de la commune
de Marly), s’étendant des rives de la Gérine en direction de l’église de Marly, à l’est des murs de la société. Elle
comprend le centre de loisir d’Ilford, un bâtiment protégé, ce dont il faudra tenir compte pour son
réaménagement. Car, on le sait, la commune de Marly s’est engagée à faire passer ce terrain en zone
résidentielle. «Nous allons confier un mandat parallèle à plusieurs bureaux d’architecture ou d’urbanisme, de
façon à présenter le meilleur projet immobilier. Du choc des idées jaillit la lumière», affirme Damien Piller. Qui
espère voir les premiers engins de chantier sur le terrain dans trois ou quatre ans.
Ni lui ni Jean-Marc Boéchat, conseiller communal de Marly en charge de l’aménagement du territoire, ne sont
en mesure d’indiquer le nombre de logements qui seront construits. «Nous allons repenser le centre du village en
intégrant ce nouvel élément», précise l’élu communal, heureux, tout comme le syndic Jean-Pierre Helbling et le
conseiller d’Etat Beat Vonlanthen, de la solution trouvée pour affecter ce terrain – et ainsi probablement sauver
l’entreprise.
Insolvabilité
Pour mémoire, Ilford Imaging Switzerland est en proie à de grosses difficultés financières qui ont éclaté au grand
jour au début de juillet. En situation d’insolvabilité, la société est finalement rachetée par Paul Willems et le
directeur financier, Jean Marc Métrailler. S’ensuit une course contre la montre des deux dirigeants pour la
sauver. La vente d’une partie du site est rapidement évoquée. Parmi les acheteurs potentiels figure la Caisse de
prévoyance du personnel de l’Etat de Fribourg (CPPEF), qui étudie le dossier. Dans le même temps, la direction
recherche de nouveaux investisseurs pour pérenniser l’entreprise.
La semaine passée, elle annonce une restructuration qui biffera une centaine d’emplois sur 230 – dont 66 par des
licenciements. Dans le même temps, des contacts se nouent avec une société de distribution japonaise afin que
celle-ci entre dans le capital d’Ilford. «Les discussions se passent bien, et je me rendrai la semaine prochaine au
Japon pour les concrétiser», annonce Paul Willems. Le spectre de la faillite – une audience est prévue avec le
juge le 16 septembre – s’éloigne donc.
Au contraire de la Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat de Fribourg, Anura SA avait l’avantage de
pouvoir décider très rapidement de l’achat de ces terrains.
Amertume cantonale
Reste que Claude Schafer, l’administrateur de la CPPEF, est amer. «Ce n’est pas très fair-play de la part d’Ilford,
de ne pas nous avoir avertis qu’il y avait d’autres acheteurs potentiels. C’est à la suite des démarches de la
CPPEF que la Banque cantonale de Fribourg a été d’accord de payer les salaires de juillet. Notre comité devait
se réunir ce jeudi pour décider de l’opération. Deux jours avant, nous apprenons que le terrain est vendu à un
promoteur. Ce n’est pas très cavalier», indique-t-il.
Damien Piller précise qu’il est ouvert à un partenariat avec la CPPEF lorsque son projet se concrétisera. Claude
Schafer se borne à commenter que la caisse analysera la situation au moment voulu. I
François Mauron
Source : http://www.laliberte.ch/grandfribourg-sarine/un-promoteur-rachete-le-terrain-d-ilford