1. Sarkozy à Strasbourg le 8
novembre 2011 :
« La crise est une opportunité
de prendre des mesures que le
pays n'aurait pas acceptées
sinon ».
« La dette dans tous ses
états »
1
Sarthe http://www.audit-citoyen.org/ CAC 72
2. « Dire la vérité aux Français, c'était leur dire que l'État ne pouvait pas indéfiniment financer ses
dépenses courantes et ses dépenses de solidarité par l'emprunt, parce qu'un jour, il faut payer ses
dettes. »
Sarkozy à Toulon décembre 2011
Les mensonges de la communication gouvernementale
Le 24 Sept. 07 François Fillon avait déclaré :
« Je suis à la tête d'un État qui est en situation de faillite sur le plan financier (...) qui est depuis 15 ans
en déficit chronique, (...) qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans",
Puis
"La France est un pays riche, qui heureusement a des ressources qui lui permettent de faire face à
l'avenir mais l'État est dans une situation critique.
(...) On a 1.150 milliards de déficit à la fin de 2006. C'est une situation qui n'est plus supportable. (...)
L'État emprunte pour financer ses dépenses de fonctionnement.
N'importe quel chef d'entreprise, n'importe quel chef de famille, n'importe quel agriculteur comprend
qu'on ne peut pas continuer à emprunter pour financer des dépenses de fonctionnement »
2
4. La dette publique, « au sens de
Maastricht » estimée par l'Insee,
représentait :
663,5 milliards d'euros
à la fin de 1995, ou
55,5 % du PIB
1 211,6 milliards
d'euros (64,2 % du PIB)
à la fin de l'année 2007.
1 646,1 milliards d‘€,
soit environ 84,5 % du PIB fin du
premier trimestre 2011.
Soit une augmentation de
plus de 20 % en 4 ans
conséquence de la crise.
4
5. La dette publique de la France
•1 646,1 milliards- (dette brute de l’ensemble des administrations
publiques françaises)
Les actifs des administrations publiques sont (banque de
France 2007), de
•2 273 milliards d'euros
Le patrimoine total des administrations publiques est
positif d'environ 420 milliards d'euros.
5
7. Il est faux de comparer la gestion du budget de
l'Etat à celle du budget d’une famille :
• L’Etat n'a pas d'âge, contrairement à une personne qui s'endette
sur une durée proportionnelle à son espérance de vie.
• Le budget de l’Etat n’est pas fermé, il peut lever l’impôt, c’est-
à-dire que l’Etat fixe lui-même ses recettes
Financer des infrastructures coûteuses qui ne peuvent s'amortir que sur
plusieurs générations, assurer le fonctionnement et le développement de
services publics... Entretenir et transmettre aux générations futures ces
services et des infrastructures... telles sont quelques unes des missions de
l’Etat qui nécessitent le recours à l’endettement….
Exemple : les autoroutes… que l’on a privatisé
7
10. (M. Husson)
Chaque année, la dette de l’Etat s’accroît en fonction du déficit qui est couvert
par l’émission de nouvelles obligations du Trésor. L’accroissement du
déficit peut être décomposé en plusieurs éléments :
1. la différence entre les recettes et les dépenses hors intérêts qui
constitue le déficit primaire
2. les intérêts versés par l’Etat.
Le poids de la dette dans le PIB peut alors augmenter de trois
façons :
1. La baisse des recettes,
2. L’augmentation des dépenses
3. L’effet« boule de neige » des versements d’intérêt sur la dette
acquise.
10
11. A la source du déficit primaire…
Recettes dépenses
Dépenses excessives ou recettes insuffisantes ?
11
12. Baisse des recettes accentuée depuis les années 2000 sans
augmentation notable des dépenses de l’État (en % du PIB)
diapo : Apex 12
13. L’État s’est appauvri :
Ses recettes représentent
•15,1 % du PIB en 2009
- 7% du
•22,5 % en 1982. PIB
en 30 ans !
On trouve là une des raisons de l’accroissement régulier
de la dette publique avant même la crise financière.
Question ?
D’où vient cette baisse des recettes ? 13
14. Evolution de la fiscalité
L’impôt sur le revenu, est en fait de moins en moins progressif.
• 13 tranches en 1986
• 5 tranches en 2007,
le taux marginal d’imposition (celui sur la tranche la plus élevée du revenu)
• 65% en 1986
• 41% aujourd’hui.
65 % de 1982 à 1986, 56, 8 % en 1995, 50, 1 % en 2002,
49, 58 % en 2003, 48 % en 2006, 41 % en 2011 (après un passage à 40 %).
Plusieurs études ont mesuré les conséquences des
allègements successifs des baisses d’impôts dont
RAPPORT D’INFORMATION
PAR LA COMMISSION DES FINANCES, DE L’ÉCONOMIE GÉNÉRALE ET DU
CONTRÔLE BUDGÉTAIRE
préalable au débat d’orientation des finances publiques
14
ET PRÉSENTÉ PAR M. GILLES CARREZ, député UMP
15. Déficit budgétaire : 4 points de PIB (environ 80 Md€)
induits par les nombreux cadeaux fiscaux
Diapo : Apex ;Source : Rapport Carrez à l’Assemblée nationale (juin. 2010) ; M. Husson (hussonet : note 17) 15
16. Dit autrement :
Si l’impôt sur le revenu était rétabli à son taux et son barème de 2000, il
rapporterait chaque année 15 milliards d’euros supplémentaires.
Si les niches fiscales de ce même impôt sur le revenu étaient ramenées
à la situation de 2000, le budget récupérerait chaque année 38 milliards
d’euros supplémentaires, sans conséquences fâcheuses pour l’économie.
Question :
Impôts sur le revenu, impôt sur les sociétés, impôt
sur les successions, transferts … mais à qui ont
profité ces baisses d’impôts ?
16
17. Inégalité fiscale en France :
impôt fortement dégressif pour les plus riches
Taux d’imposition réels moyens comparés (prélèvements obligatoires
en % du revenu imposable) Le monde à l’envers,
.
les impôts sont
Très Petites Entreprises 28% devenus inversement
proportionnels :
IS PME 22%
• Plus une entreprise est
8% Grands Groupes
importante et fait de
profits, moins elle paie
d’impôts !
90% de la population 40% • Plus un individu est riche,
très riche, moins il est
IRPP 1% le plus riche 30%
imposé !!!
20% 0,1% très riche
0% 10% 20% 30% 40%
17
Diapo : Apex ;Source : Fondation Copernic : « Un impôt juste pour une société juste » (éd. Syllepse)
18. Les cadeaux fiscaux se sont
accompagnés d’une aggravation
très importantes des inégalités
18
19. De la marge pour restaurer une demande solvable
en France : par la fiscalité et les rémunérations
+
Revenus fiscal
–
19
Diapo : Henri Wilno ; Source : C. Landais, Ecole d’économie de Paris (juin 2007)
20. Salaires,
Dividendes,
Profits
Le Jackpot pour la classe des possédants
21. France : mieux vaut être riche et capitaliste (ou rentier)
que pauvre et salarié (ou chômeur)
Évolution des revenus moyens par classe
et répartition globale (2004-2007)
Les plus riches (0,01%) +40%
Très aisés (0,09%) +28%
Aisés (0,9%) +18%
Hauts revenus (9%) +11%
90% de la population +9%
En 2007, 8 millions de personnes (13,4% de la population)
vivaient dans la pauvreté avec 908 € par mois ou moins
Part des revenus de 1% +9,1%
Part des revenus de 90%-0,9%
21
Diapo : Apex ; Source : étude Insee sur les très hauts revenus (THR : 1% des contribuables), Julie Solard, avril 2010
24. Profits en croissance mais non réinvestis
Taux de profit (en indice) et d'accumulation (investissement) USA + Europe + Japon
Taux de profit (profit / capital (base 100 en 2000) Taux d'acc. croissance du volume de capital net
110 Taux de profit 5,5%
(échelle de gauche)
100 5,0%
90 4,5%
80 4,0%
financiarisation
70 3,5%
60 3,0%
50 2,5%
Taux
40 Taux d’accumulation 2,0%
(échelle de droite)
30 1,5%
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005
Diapo : Apex ; Source : Données FMI et Ameco (com. européenne) traitées par M. Husson
24
26. De la réforme de 1973 aux traités européens
Un petit rappel historique :
Giscard d’Estaing lance en janvier 1973 un grand emprunt dont la
rémunération est indexée sur le cours de l’or. D’un montant de 6, 5 milliards
sur quinze ans, il a coûté à l’État 92 milliards de francs ! 26
27. Le taux de refinancement
Le montant de ce taux de référence est en fait le prix que les
banques paient pour l’emprunt d’argent à la Banque Centrale
Européenne.
Ce taux influence les taux d’intérêts que les banques pratiquent dans le cadre de transactions
interbancaires, de prêts aux entreprises, de prêts à la consommation, les hypothèques et les comptes
d’épargne.
Sur 2011, les banques
empruntent en moyenne à
un taux de 1,25 %....
Fin 2011, le taux est
passé à 1%.
Mais ce n’est pas le taux
auquel elles prêtent aux
Etats !!!
27
28. L’Union européenne se place volontairement sous l’emprise des
marchés financiers.
Le
graphique
de la
spéculation
On a donc abouti à cette situation hallucinante : Les États ne peuvent pas
être financés par la BCE ; mais celle-ci peut par contre refinancer les banques privées
à de très faibles taux. Ces dernières prêtent ensuite aux États à des taux nettement
28
supérieurs, voire carrément usuraires sachant que….
29. Le rôle des taux d’intérêts
dans l’augmentation de la
dette
29
30. Les composantes du ratio
de la dette en France (dette en % du PIB)
60
55
50
45
40
35 Effet « boule de neige »
30
25
20
Déficits cumulés
15
10
5
0
1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Source : Michel Husson 30
31. « Le taux d’intérêt réel servi aux créanciers de l’Etat
est depuis 1983 supérieur au taux de croissance de
l’économie, l’écart étant particulièrement élevé entre 1991 et 1997.
Ce résultat permet de mesurer les ravages de la financiarisation de
l’économie : aujourd’hui, un bon tiers des 1170 milliards
d’euros de la dette publique correspondent aux effets cumulés de
cette ponction financière »
(Michel Husson Dettes et profits 2006)
Question :
Cette partie de la dette,
conséquence de l’effet boule de neige
est-elle légitime ?
31
32. La charge de la dette française est le second poste du budget mais son
service est le 1er depuis des années ! La vérité des chiffres dérange,
rétablissons les comptes !
Pascale Franchet (CADTM)
« 1995-2011, le capital emprunté a déjà été remboursé 3 fois et il en reste
encore 4,6 fois plus à rembourser !
En 1995, le stock de la dette publique s’élevait au 31 décembre à 431 Mds d’€.
Fin 2011, le total cumulé des intérêts servis et des capitaux remboursés s’élèvera lui,
à 2 013Mds d’€, soit 4,6 fois plus qu’en 1995.
Dans le même temps, la dette aura été élevée à 1 333 Mds d’€, soit plus de 3 fois le
montant de 1995.
Les intérêts payés (658 Mds d’€) représenteront plus de 2 fois le total des
dépenses du budget général (285,7Mds d’.€ pour 2011).
La dette publique représente 37% des dépenses publiques !
La dette publique n’est pas le 2ème poste mais bien le 1er poste de dépenses publiques depuis des
années. Ce qu’on nous présente comme « charge de la dette » ne représente que les intérêts
d’emprunts. Les présentations budgétaires omettent d’afficher le capital remboursé, et ce n’est pas
neutre. »
33. Ces tendances lourdes…
• Hausse des profits et des dividendes versés
• Baisse de la fiscalité pour les plus riches
• Baisse des salaires
• Aggravation des inégalités
• Taux d’intérêts usuriers
… s’observent sur toute la planète.
33
38. La dette n’augmente pas à cause de « dépenses
excessives »
La part des dépenses publiques dans le PIB est à peu près constante
La dette a augmenté pour deux raisons :
- la réduction des recettes de l’Etat à travers les cadeaux
fiscaux aux riches auprès desquels l’Etat s’endette à nouveau
- un effet boule de neige pendant la période où les taux d’intérêt
étaient très élevés
Les baisses d’impôts favorisent les riches :
- seule la moitié imposable des foyers fiscaux en bénéficie
- les baisses sont très inégalement réparties
38
39. La dette n’est pas un fardeau pour les générations
futures mais pour la majorité des contribuables qui paient les
rentes des détenteurs d’obligations du Trésor.
⌦ Le transfert ne se fait donc pas entre générations
mais entre couches sociales. Ce sont les contribuables
d’aujourd’hui (et non pas les générations futures) qui paient
les rentes d’Etat versées aujourd’hui à ceux qui bénéficient
de la redistribution à l’envers.
40. Cette situation est la conséquence des choix politiques
des gouvernements européens inscrits dans les différents
traités …
• l’Europe de la « concurrence libre et non faussée » avec un budget
central quasi inexistant,
• La banque centrale européenne (émettrices des monnaies)
« totalement » indépendante
• le système bancaire totalement privatisé dicte sa loi à la puissance
publique
• les marchés financiers deviennent juges et parties du risque sur les
dettes publiques ;
Et ce sont les gouvernements qui prévoient la mise en place à marche
forcée d’une nouvelle « règle d’or » - budgets nationaux impérativement à
l'équilibre- avec sanction automatique. 40
41. Le déficit et la dette suite à la crise de 2007
une augmentation en moyenne de 40 % de l’endettement public
en seulement quatre années.
En France, une augmentation de + 36 %
Dans les pays les plus touchés par la crise, l’accroissement de
la dette est encore plus considérable :
+ 50 % aux États-Unis,
+ 80 % en Espagne,
doublement au Royaume-Uni,
triplement en Irlande…
On a assisté à un transfert de la dette,
du privé vers le public.
41
42. France, impact de la baisse des recettes sur la dette et le déficit :
patent avant la crise (2007), aggravé avec la crise
Baisse des
recettes
42
Diapo : Apex
43. La dette sert maintenant de prétexte pour réduire les
budgets sociaux alors qu’elle est fabriquée par les
politiques libérales.
Sarkozy à Strasbourg le 8 novembre :
« La crise est une opportunité de prendre des
mesures que le pays n'aurait pas acceptées sinon ».
Refusons de payer une crise et une
dette qui ne sont pas les nôtres !
43
44. Nous, vous, ils, elles… ont déjà payé la crise
• Diminution des salaires
• Baisse des retraites et des prestations sociales
• Recul âge de la retraite
• Privatisation de services publics
• baisse des dépenses d’éducation, de santé
• Diminution de l’emploi public
• Augmentation du temps de travail
• Augmentation de la TVA
• Mise en cause du droit du travail
44
45. Irlande Roumanie
baisse des retraites des fonctionnaires, postes baisse de 25 % des salaires et 10 000 postes
supprimés, baisse des allocations sociales, hausse de supprimés dans la fonction publique,
l’âge de départ à la retraite, augmentation des frais de allocations sociales diminuées, augmentation
scolarité et salaire minimum réduit de 11,6 % de l’âge de départ à la retraite, réforme du
code du travail en accord avec l’UE et le FMI.
Espagne
Allemagne
postes de fonctionnaires supprimés et réduction des
salaires, allocations sociales et familiales réduites, postes de fonctionnaires supprimés, baisse
niveau des pensions bloqué et proposition des salaires, diminution des allocations
d’augmentation de l’âge de départ en retraite, sociales, augmentation de l’âge de départ à la
facilitation des licenciements économiques… retraite à 67 ans, transferts aux collectivités
locales réduits.
Grèce
Portugal
Baisse de 15 % des salaires de la fonction publique,
réduction des allocations sociales, coupes dans les des coupes dans les salaires et la protection
pensions, l’éducation, la santé, réforme du marché du sociale, le blocage des pensions, et des
travail : économies sur les budgets de l’éducation et
facilitation des licenciements, salaires minimums la lutte contre la pauvreté.
diminués pour les jeunes et chômeurs.
République Tchèque
Grande Bretagne
baisse des salaires de la fonction publique,
14% des dépenses publiques : 330 000 postes de coupes dans la protection sociale, les
fonctionnaires supprimés sur 5 ans (!), coupes dans la services publics, blocage du salaire minimum,
sécurité sociale, âge de départ à la retraite augmenté, réforme du marché du travail…
baisse des budgets des SP. 45
46. France : au budget, vient s’ajouter les deux plans
d’austérité – août et novembre 2011-
Principales mesures
• Réduction supplémentaires de 1,5 milliards d’euros sur les dépenses
Ex pour l’Education Nationale : - 11 millions sur le budget des bourses,
- 2 millions sur les fonds sociaux
• Aggravation des conséquences de la loi sur les retraites (passage à 62 ans en
2017 et non 2018
• - 500 millions d’euros sur le budget assurance maladie. L’augmentation de l’ONDAM
(maladie) limitée à 2,5 %. Alors que l‘évolution naturelle des hôpitaux prévoit une augmentation de 3,03 %. Les
conséquences pour les personnels et pour l’accès à des soins de qualité seront terribles.
• Taxe sur les mutuelles portée à 7% (2,2 milliards d’euros)
• Augmentation des prestations familiales limitées à 1% et non plus sur l’inflation
(2,1% en 2011), soit 500 millions de raboté
• Gel du barème de l’impôt sur le revenu : 1,7 milliard
• Prélèvement de 3% sur les revenus fiscaux de référence supérieurs à 500 000 € :
200 millions d’€
• Taux de TVA intermédiaire porté à 7% (bâtiment, livres, produits culturels,
transport, restauration)
47. Une politique européenne …
• Austérité budgétaire
• Pacte pour l’euro plus Conseil européen 24-25 mars 2011 renforcé par celui du
13 décembre
Les mécanismes qui ont mené à la crise sont poursuivis et
accentués
Au final, l’austérité renforce la récession
(- 5 à 6 % de PIB pour la Grèce en 2011)
…qui va dans le mur 47
48. Initiative intersyndicale de la Sarthe 2009
Plus que jamais, nos revendications sont d’actualité…
48
2012 : Exigeons un audit de la dette publique
49. « Écoles, hôpitaux, hébergement d'urgence… Retraites, chômage, culture,
environnement... nous vivons tous au quotidien l'austérité budgétaire et le
pire est à venir. « Nous vivons au-dessus de nos moyens », telle est la
rengaine que l'on nous ressasse dans les grands médias. …
Nous refusons ces discours culpabilisateurs.…..
Nous refusons que ces questions soient évacuées ou traitées dans
notre dos par les experts officiels sous influence des lobbies économiques et financiers. ….
Nous décidons d'engager le débat et de nous mobiliser dans nos villes,
nos quartiers, nos villages, nos lieux de travail, en lançant un vaste audit
citoyen de la dette publique. ….
Nous allons prendre en main nos affaires, pour que revive la 49
démocratie. »
50. Sept points de rupture
• Audit de la dette publique et annulation de sa part illégitime
• Répartition entre capital et travail : salaires, revenu maximum, RTT
• Réforme radicale de la fiscalité
• Augmentation des cotisations sociales pour la protection sociale
• Interdiction des mécanismes spéculatifs et taxation des transactions
financières
• Socialisation du secteur bancaire et contrôle de la BCE
• Création monétaire pour la transition sociale et écologique
Propositions J. M. Harribey
50
51. Bibliographie / sources utilisées :
• Michel Husson, Henri Wilno, J.M. Harribey,
Camille Landais…
• CADTM (Eric Toussaint)
• P. Artus (Natixis)
• Rapports sénat et assemblée nationale
• Sites gouvernementaux
• Wikipédia, Médiapart, Le Monde…
• Attac et fondation Copernic
• Apex
53. Privatisation des autoroutes…
…l’exemple d’une politique au service des puissants
Le Sénat comme la cour des comptes ont souligné l’énorme cadeau fait aux
entreprises.
14,8 milliards de recette MAIS selon diverses projections, dont celle retenue par l'État,
d'ici à 2032, les sociétés d'autoroute auraient rapporté environ 37 milliards d'euros
de dividendes à l'État.
Entre 2005 et 2010 les tarifs des péages ont augmenté de 7,79 %
(Cofiroute) à 11,07 % (Autoroute du sud de la France).
Depuis la privatisation, l'effectif total du secteur a fondu de 10 %
(16 000 salariés). Moins de personnel, donc moins de coûts, conjugués à des
tarifs en hausse.
Le chiffre d'affaires 2010 des 6 sociétés d’autoroutes françaises dépassent
les 8 milliards d'euros. Les recettes des péages représentent 82 % du chiffre
d'affaires.
En 2032, date de fin de la concession des autoroutes, on estime ainsi que ces
sociétés auront engrangé le chiffre pharaonique de 40 milliards d'euros de
bénéfices !
53
Source : proposition de loi sénatoriale de renationalisation
54. Les aides publiques aux entreprises
« Mission d’audit et de modernisation, Rapport sur les aides publiques aux entreprises »,
janvier 2007
« On peut estimer à près de 65 milliards d’€ l’ensemble des aides publiques aux
entreprises, dont 90 % sont financées par l’Etat, et à au moins 6.000 le
nombre cumulé des dispositifs d’aides, dont 22 aides européennes, 730 aides
nationales et, par exemple, 650 pour l’ensemble des collectivités de la seule
région Ile-de-France.
Ce total de 65 milliards d’€ représente :
• un peu plus que le total du budget de l’Education nationale,
• près de deux fois le budget de la Défense,
• le même ordre de grandeur que le total des dépenses hospitalières,
• plus de trois fois le budget de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
• C’est aussi un chiffre supérieur au déficit public. »
Qui empoche ces aides ?
– Les auteurs notent « le caractère marginal des aides ciblées sur les
PME, avec seulement 9 % du total. Leur développement est pourtant affiché
comme une priorité des gouvernements successifs »
Source : Michel Husson
55. A quoi servent ces aides ?
p.5 : « La complexité du dispositif se traduit par l’empilement de mécanismes voisins ou aux
objectifs quasiment identiques. A cela s’ajoute une succession de décisions prises sans tenir
suffisamment compte d’analyses d’impact préalables).
… Le doute s’installe dès lors périodiquement sur l’impact réel des aides
publiques aux entreprises, et notamment quant à un pur effet d’aubaine et quant à
une dilution de l’intervention publique sans réel effet retour que soulignent de nombreux
exemples. »
Quel contrôle, quelle évaluation ?
« L’extraordinaire profusion des dispositifs ne permet pas aujourd’hui d'en cerner les
interférences et les effets non escomptés. Aucune évaluation n’est aujourd’hui conduite à
son terme ou suivie d’effet aux fins de réorienter ce qui pourrait l’être dans une optique de
meilleure efficience. Le contrôle reste limité et lacunaire, même si certains cas
spectaculaires d’entreprises délocalisant une fois l’aide reçue ont conduit à le renforcer. »
Mais pour le gouvernement la priorité va
À la chasse aux fraudeurs de l’assurance maladie
• À la chasse aux fraudeurs du RSA
• Aux travailleurs immigrés qui seraient responsables de la crise et des déficits sociaux
56. 65 milliards distribués, est-ce vraiment tout ?
Le rapport reconnaît lui-même que son chiffrage est vraisemblablement non-exhaustif. En
effet, si l’on peut retrancher de ces 65 milliards d’euros d’aides aux entreprises, les
6,1 milliards d’euros qui représentent le total des aides aux entreprises publiques
(dont 2,5 milliards que verse l’État pour abonder le régime de retraite des agents
SNCF),
il y a bien d’autres sommes qui, elles, n’ont pas été comptabilisées. Pour trois raisons :
le rapport est fondé sur les chiffres de 2005 et depuis de nouvelles aides ont été mises en place, avant
et depuis la crise économique (automobile, banques, etc.) ;
les auteurs du rapport ont décidé que toutes les aides ou allégements fiscaux qui avaient un caractère
général et permanent ne seraient pas comptabilisés. Un exemple : la réforme de la taxe professionnelle ;
le rapport note (p.29) que le montant des aides accordées par les collectivités territoriales, de la région
aux communes en passant par tous les étages intermédiaires, estimée à six milliards d’euros, est sous
estimé.
Les 65 milliards annoncés ne sont donc qu’une partie de l’iceberg des aides aux
entreprises, et pourtant déjà à eux seuls, ces 65 milliards d’euros
annuellement distribués correspondent au salaire d’environ 2,5 millions de
salariés payés à 1500 euros net, charges comprises.
57. Une vieille histoire
L’endettement de l’État était d’un intérêt direct pour la fraction de la
bourgeoisie qui régnait et légiférait par l’intermédiaire des Chambres.
En fait, le déficit de l’État était l’objet même de sa spéculation et la
source principale de son enrichissement.
À la fin de chaque année, nouveau déficit.
Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt.
Et chaque nouvel emprunt offrait à l’aristocratie financière une nouvelle
occasion d’escroquer l’État, qui, maintenu artificiellement au bord de la
banqueroute, était obligé de négocier avec ses banquiers dans les
conditions les plus défavorables.
Karl Marx, Les luttes de classes en France. (1850)
57