Bibdoc 2024 - Les maillons de la chaine du livre face aux enjeux écologiques.pdf
Christian barthod
1. Les services
fournis par les forêts
Christian Barthod
Conseil Général de l’Ecologie
et du Développement Durable
(26 novembre 2011)
conseil général de l'Environnement,
du Développement durable
www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr
2. Les services écosystémiques
Les services écosystémiques représentent les
bienfaits, directs et indirects, que retire
l'homme de la nature. (MEA, 2005)
Ceux-ci comprennent :
- les services d'approvisionnement (ou de
prélèvement),
- les services de régulation,
- les services culturels,
- les services de soutien qui maintiennent des
conditions favorables à la vie sur Terre, tels
que le cycle des éléments nutritifs.
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3. Les services écosystémiques
Pourquoi s’intéresser à leur évaluation
économique ?
1 - Chiffrer a contrario le coût de l’inaction
(modèle du rapport Stern pour le
changement climatique)
2 - Poursuivre le rêve d’intégrer la biodiversité
et les services afférents dans des approches
monétarisées permettant de classer les
projets par ordre d’intérêt (modèle des
bilans LOTI)
3- Donner une base objective au débat sur les
paiements pour services environnementaux
(PSE) ?
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4. Evaluation monétaire des services
écosystémiques
1 - Pédagogie développée par les défenseurs de la
biodiversité : Commission européenne, Allemagne,
Royaume-Uni, pays nordiques, Japon, PNUE, CBD, …
Cf. Etude internationale TEEB (The Economics of
Ecosystems and Biodiversity), 2010
2 - Rêve d’affecter aux grands types d’écosystèmes une
« valeur tutélaire » pour aider à hiérarchiser les
projets de l’Etat
Cf. Approche économique de la biodiversité et des
services liés aux écosystèmes : contribution à la
décision publique (C.A.S., 2009).
3 – Contexte des nombreuses expérimentations à
travers le monde sur les PSE (surtout eau et carbone)
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5. Rappel des services de prélèvement
La production de bois commercialisé ou
commercialisable
Les produits forestiers de cueillette (chasse non
comprise, qui relève plus en Europe d’un
service culturel)
Très fortes variations régionales, locales et
interannuelles
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6. Services de régulation : carbone
(autres gaz ?)
1 - Flux annuel de fixation du carbone (environ 1
tonne de C/ha/an)
2 - Stockage (aérien et souterrain) de carbone à long
terme
Problèmes liés à la valorisation de la tonne de CO2
Au R.U., analyse coût-avantages : 26 livres/t
(méthodologie du Rapport Stern)
En France, approche coût-efficacité : valeur tutélaire
de 32 euros/t en 2008 avec progression jusqu’à 100
euros (valeur 2008) en 2030
Taux de rémunération du capital pour le stockage : 2 à
4% par an
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7. Services de régulation : eau
Débat vigoureux et non tranché sur l’apport des forêts à la
gestion quantitative de l’eau : discours traditionnel des
forestiers versus variabilité des cas et des études
scientifiques à travers le monde.
Débat un peu moindre sur la régulation de l’hydrogramme :
écrêtage des crues, mais aussi soutien des étiages (débat
alors conditionné par l’importance de l’ETP en forêt)
Consensus sur la contribution des forêts à la production d’une
eau de qualité :
- Alternative à des investissements coûteux de génie civil (New-
York, Münich, …) ;
- Alternative à des cultures à forts intrants chimiques et
laissant les sols nus durant une partie de l’année.
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8. Services de régulation : fonctions de
protection
Protection contre les inondations, les avalanches et
les coulées de boue : relatif consensus sur la
contribution des forêts, mais gros problèmes
méthodologiques, peu de résultats scientifiquement
validés et très forte variabilité locale (Turquie : 7
euros/ha selon l’évaluation OCDE, versus Suisse :
1360 euros/ha)
Bénéfices pour la santé humaine : intérêt croissant
dans certains pays (USA, UK, Japon, Afrique du
Sud, …) avec lancements de travaux scientifiques
méthodologiquement complexes, et liés soit à la
limitation des effets de la pollution, soit à une
approche de la forêt comme « nature quasi
sauvage ».
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9. Services de régulation : biodiversité
Consensus sur l’enjeu des forêts pour la préservation de la
biodiversité
Approche très complexe :
- le consentement à payer conduit au débat sur le type de forêt
voulu par les citadins (Cf. études en Ecosse sur la valeur des
vieilles forêts) + problème de dissociation entre les forêts et
les espèces emblématiques qu’elles hébergent ;
- Fort risque de double compte : si la biodiversité est à la base
du fonctionnement des écosystèmes, les fonctions de
prélèvement (et pas seulement elles) intègrent déjà la
biodiversité ;
- Références / pharmacie, biotechnologies, ressources
génétiques, soins à la personne : exemples nombreux cités,
mais pas de cadre méthodologique général
- Valeur d’assurance / adaptation et mitigation du changement
climatique
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10. Services culturels :
aspects esthétiques, spirituels, éducatifs et d’agrément
1 – visites récréatives : en moyenne 18 visites par
français et par an selon l’IFEN (hors activités
cueillette, chasse et pêche)
2 – chasse (enjeu économique au niveau national : 2 à
2,5 milliards d’euros/an), mais aussi externalités
négatives liées au gros gibier (accidents
automobiles et dégâts en forêt)
3 – valeur contemplative (cf. la plus-value des
maisons avec vue sur une forêt) : étudié au RU, pas
en France
4 – lien probable entre aspects esthétiques et
spirituels et les bénéfices pour la santé (Cf. supra),
mais valable aussi pour les visites récréatives
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11. Services de soutien
Rôle des forêts dans la formation des sols : très
valorisé dans les zones intertropicales
….
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12. Evaluation économique
1 - Etude TEEB : « Se référant à la valeur des services écosystémiques dont aurait
pu bénéficier l’Homme si la biodiversité n’avait pas subi de pertes et s’était
maintenue respectivement aux niveaux des années 2000 et 2010, les auteurs
de l’évaluation estiment ce que représenterait la perte annuelle monétaire en
2050, du fait de la perte de ces services ; la dégradation des services
écologiques pouvant représenter jusqu’à 7% du PIB mondial en 2050. »
(évaluation TEEB, 2008)
Dans la synthèse TEEB, la forêt choisie comme exemple privilégié
d’application de l’approche d’évaluation économique des services offerts par
les écosystèmes, mais pas de chiffre global mentionné
2 - Etude du CAS : de 500 à 2000 euros/ha (moyenne 970 euros/ha : 4 fois plus
que la seule production de bois)… MAIS pourrait aussi être beaucoup plus
forte ... (Cf. coefficients retenus et services non évalués)
3 – Constat / PES : le consentement à payer n’est pas fonction d’une évaluation
économique préalable des services écosystémiques procurés
Rappel des fortes limites intrinsèques à ces essais d’évaluation économique.
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