Données actuelles sur la physiopathologie du paludisme à Plasmodium falciparum
Ifmt p13 cancers induits par les parasites
1. CANCER INDUITS PAR DES
PARASITES
Présenté par :
Dr RAMARO
Dr ZANG
Dr NANTHAVONG
Dr AVOKPAHO
2. INTRODUCTION
Le cancer constitue la première cause de
mortalité dans le monde.
La perte économique causé par le cancer est
estimée a 895 milliards de dollar.
15% de cancer sont d’origine infectieuse donc
évitables.
Plusieurs parasitoses peuvent se compliquer de
cancer mais les plus fréquents sont les
infections à
opisthorchis viverrini/chlonorchis sinensis et
celle de shistosomiase à S. haematobium.
2
3. OPISTHORCHIS/CHLONORCHIS ET
CHOLANGIOCARCINOME
Opisthorchiase et chlonorchiase constituent un grand
problème de santé publique. Ils sont très fréquent en Asie
du sud-est surtout: Chine, Corée, nord du
Vietnam,Thailande,Laos et Cambodge.
Ils sont classé carcinogènes de groupe 1 par l’OMS.
Khon kaen province nord de la Thailande présente la plus
forte incidence de cancer du foie au monde dont 60% sont
des cholangiocarcinomes qui sont liés à l’infection par
Opisthorchiase et Chlonorchiase.
Opisthorchiase multiplie 5 fois le risque d’avoir le 3
cholangiocarcinome.
5. LES MÉCANISMES POSSIBLES DE
CARCINOGENÈSE
Hyperplasie et modifications adénomateuses de l’épithelium des canaux
biliaires due à l’inflammation chronique et l’irritation chronique par la douve.
Augmentation de la formation de carcinogène endogène
Activation du métabolisme enzymatique
Rôle cytotoxique et génotoxique (lésions de l’ADN) du monoxyde d’azote
Cependant, très faible incidence du cholangiocarcinome dans les pays
présentant une forte prévalence d'Opisthorchis et Clonorchis indique que les
cofacteurs sont importants pour la carcinogenèse.
Les études animales montrent en absence de substances cancérigènes, il est
peu probable de développer un cholangiocarcinome sur une infection à
Opisthorchis et Clonorchis.
Ces douves du foie sont donc, pour l'essentiel, les promoteurs et pas les
initiateurs de cholangiocarcinome.
5
6.
7. SIGNES CLINIQUES DE
L’OPISTHORCHIASE/CHLONORCHIASE:
Dépend de l’intensité de l’infection.
Hépatomégalie
Douleur de l’HCD.
Diarrhée.
Anorexie.
indigestion.
DIAGNOSTIC:
Gold standard= recherche des œufs dans les selle, la bile
et liquide duodénale. Limite=région co-endemic avec d’autre
trématode.
Immunologie(non spécifique,+ longtemps après ttt)
Détection d’antigène dans les selles.
Détection d’ADN de l’œuf dans les selles par PCR.(avenir)
7
8. Bhamarapravati N; Thailande 1966
Autopsies et biopsies sur patients décédés d’opistorchiase
et sur sujets contrôles sans opistorchiase
Autopsies: Rapport
Hepatocarcinome/Cholangiocarcinome(8:1) inversé en cas
d’opistorchiase
Srivatnakul P; Thailande 1988: O. viverrini augmente
de le risque de cholangiocarcinome RR=6
Shin HR,Corée 1996 Clonorchis sinensis
significativement associé au Cholangiocarcinome avec
un RR= 2,7 8
9. PREVENTION DU
CHOLANGIOCARCINOME
Prévention de l'infection
opisthorchiase/chlonorchiase.
Traitement des réservoirs humains et animaux.
Bonne hygiène.
IEC/CC( manger des aliments bien cuit).
Coopérations multisectorielle(ONG, gouvernement et
population locale.)
Traitement de de l'infection
opisthorchiase/chlonorchiase.
Praziquantel :
Opisthorchiase 40mg/kg (VO ) dose unique.
Chlonorchiase 75mg/kg en 3 prise. 9
11. EPIDEMIOLOGIE
2ème infection parasitaire des humains après le
paludisme.
Environ 200 millions de personnes sont infectées
dans le monde entier dans 76 pays et environ 600
millions sont exposées à l'infection en tropical et
régions subtropicales d'Afrique, Asie, Amérique
du Sud et des Caraïbes.
La schistosomiase est causée par un trématode
(douves du sang) du genre Schistosoma (5
espèces):
S. haematobium, S. mansoni, S. japonicum,
11
S. mekongi, S. intercalatum
14. MÉCANISMES DE CARCINOGENÈSE
INVOQUÉS
La fibrose induite par les oeufs du schistosome peut induire
la prolifération, une hyperplasie et une métaplasie, qui
sont tous des possibles lésions précancéreuses.
Une infection urinaire bactérienne chronique et la
production de nitrosamines à partir de leurs
précurseurs dans l'urine, qui sont des substances
cancérogènes bien connus de la vessie.
Stase urinaire permettant la concentration des
substances carcinogènes endogènes, conduisant à
l'absorption de l'urine et l'exposition de l'épithélium de la
vessie.
Elévation taux urinaire de bêta-glucuronidase due à la
libération dans l'urine des amines cancérigènes par les 14
miracidium et les schistosomes adulte.
15. HISTOPATHOLOGIE KC DE LA VESSIE
s. haematobium : cause formelle du cancer de la vessie avec un risque
multiplié par 5 (AIRC).
Associé à S. Non Associé à S.
haematobium (Afrique haematobium (Amérique
et proche Orient) du Nord et en Europe)
carcinome cellules de type
épidermoïde, transitionnelles
plus jeune âge de groupe de sujets plus
l'apparition âgé.
épargnant généralement 15
le trigone de la vessie
16. S. JAPONICUM, POSSIBLE CARCINOGÈNE
Etudes expérimentales chez souris :
infection par S. japonicum + carcinogène connu
provoque Kc du foie plus tôt et en plus grand nombre
FDR additionnel carcinome hépatocellulaire
(comorbidité VHB ,VHC et abus d'alcool) (Bull World
Health Organ, Japon 1999)
Etude cas-témoins Chine : forte association entre
l'infection à s. japonicum et cancer du rectum (Trop
Dis Bull 1988;85 :R1-45)
Associé avec Kc foie et Kc colorectal (Mutat Res, 16
Japon 1994 )
17. S. MANSONI ET HÉPATOCARCINOME
SUR COMORBIDITÉ VHC OU VHB:
MÉCANISME INDIRECT
• Schistosomiase intestinale active entraîne une
immunosuppression qui augmente avec le développement
de la maladie et l’évolution de l’hépatosplénomégalie
• En cas de co-infection VHB ou VHC, la Schistosomiase
affecte la réponse immunitaire de deux façons qui peuvent
prolonger le portage du virus
• La production d’Ac anti-idiotype peut entraîner la
suppression de la réponse immunitaire non spécifique et
une hyporéactivité immunitaire spécifique (Zakaria S et
al; Egypt J Bilh 1993);
• Baisse de l’immunité à médiation cellulaire entraînant un
risque plus élevé d’évoluer vers les complications dont
l’HCH (Wahib AA et al; J Egypt Soc Parasitol 1998)
17
18. ANTICORPS ANTI-IDIOTYPE
DEFINITION
Anticorps, produit par un organisme,
qui se lie spécifiquement au site de fixation d’un
anticorps développé par cet organisme contre un
antigène étranger. Impliqué dans la régulation
de la réponse immunitaire.
Certaines réponses allergiques sont dues en
partie à la rupture de ce genre de régulation.
18
19. PRÉVENTION DU KC
Iaire: Eviter les nouveaux cas de Bilharziose
Chimiothérapie correcte de tous les cas de
Bilharziose
Réduction des facteurs de risque schistosomien lors
de la planification de l’exploitation des ressources en
eau (exple construction de barrages)
Un meilleur assainissement
Un meilleur approvisionnement en eau
L’ éducation pour la santé
19
20. TRICHOMONIASE
Trichomonas vaginalis: protozoaire pathogène
résidant dans le tractus génito-urinaire inférieur
Association entre Trichomonas vaginalis et
cancer retrouvée dans plusieurs études, sans
toutefois établir de relation causale
20
23. ASSOCIATION TRICHOMONIASE ET KC
Etude au Singapour (Yap EH et al; 1995 ) et en
Inde (Chakrabarti RN et al; 1992)
Anticorps à T. vaginalis ont été détectés dans 18
à 43 % de Kc invasifs du col utérin comparé à
seulement 5 % dans les groupes contrôle
avec un ratio de risque de néoplasie à 3.42.
augmentation du titre d'anticorps
particulièrement évidente dans le groupe d'âge
40-49 ans et chez les patients atteints de 23
carcinome épidermoïde, surtout de grade II et III
24. ZUO-FENG ZHANG AND COLIN B BEGG IS TRICHOMONAS VAGINALIS A
CAUSE OF CERVICAL NEOPLASIA? RESULTS FROM A COMBINED ANALYSIS
OF 24 STUDIES (TWO COHORT STUDIES AND 22 CASE-CONTROL)
INT. J. EPIDEMIOL. (1994) 23(4): 682-690
Le risque cumulé pour les deux études cohortes
était de 1,93 indiquant un doublement
approximatif du risque de néoplasie cervicale en
présence de l'infection à T. vaginalis.
Les risques attribuables chez les sujets exposés
et la population d'origine étaient respectivement
de 47,4 % et 2,15 %.
24
26. TOXOPLASMOSE
Infection parasitaire dont l'agent est le protozoaire
Toxoplasma gondii.
Le parasite infecte le plus souvent des animaux à
sang chaud, y compris l’être humain, mais son hôte
définitif est un félidé (dont le chat fait partie)[2].
Bénigne, voire asymptomatique dans l’immense
majorité des cas pour les sujets immunocompétents
risque sérieux:
pour les femmes enceintes séronégatives
et les sujets immunodéprimés 26
28. TOXOPLASMOSE ET KC
Littérature: relation entre infection à Toxoplasma gondii et
tumeurs, y compris les tumeurs oculaires primaires,
méningiome, leucémie et le lymphome.
Zhang et al (Chine 2002) : deux cas d'adénome
hypophysaire associée à T. gondii.
Les kystes toxoplasma ont été trouvés parmi les cellules
tumorales et ont été vérifiés à l'aide d'anticorps spécifiques
de T. gondii par immunohistochimie.
Action antiparasitaire de la prolactine: l’hyperstimulation
de la glande pituitaire pour lutter contre l’infection peut
être à l’origine de la formation de l’adénome
Ryan P et al (Australie 1993): éléments de preuve que la
séropositivité à T. gondii peut être associée à l’existence de 28
méningiome
32. CYSTICERCOSE ET GLIOMES
A récemment été associée à des tumeurs malignes
particulièrement glioblastome multiformae
Del Bruto et al, 1997: Neurocysticercose= facteur de
risque pour le développement de gliome cérébral. Odd
ratio: 7,63 IC %95 [2,03-31,09]
Mécanismes possibles.
inflammation menant à la libération d'oxyde nitrique dans
le cerveau (cancérigène potentiel).
le parasite induit une modulation de la réponse
immunitaire de hôte menant à l'inhibition des mécanismes
de surveillance et de suppression de la tumeur.
le transfert de matériel génétique du parasite à l’hôte,
causant les lésions de l’ADN prédisposant ainsi à la
carcinogenèse. 32
33. CYSTICERCOSE ET HÉMOPATHIES
MALIGNES
Herrerea LA, Mexique 1999
Etude épidémiologique : NCC plus fréquente chez les
patients avec hémopathie maligne que chez les
contrôles.
Odd Ratio=3,5 IC95%=[1,2-9,8]
Il a été démontré que des aberrations
chromosomiques causées par la NCC dans les
lymphocytes périphériques pourraient constituer un
important facteur
Des recherches complémentaires sont nécessaires
pour confirmer le rôle de la cysticercose dans la 33
carcinogénèse
34. CONCLUSION
Alors que certaines infections parasitaires comme
O. viverrini . et s. haematobium sont très
fortement associées à des cancers et sont
d’importants facteurs prédisposant à des cancers
spécifiques,
D’autres parasites peuvent avoir rôle probable
dans le développement de certains cancers.
Un diagnostic précoce, traitement rapide et
prévention de ces infections pourraient
contribuer à une réduction significative dans la
34
survenue de ces affections cancéreuses.
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