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Cas pratique 
actifs 
semaine du 21 au 27 octobre 2011 - n°513 
www.agefiactifs.com 
Quelles protections pour gérer le patrimoine 
de concubins en indivision ? 
Le concubinage est caractérisé par 
une vie commune présentant un 
caractère de stabilité et de continuité 
entre deux personnes vivant en cou-ple. 
En tant qu’union de fait, le concubinage 
ne fait l’objet d’aucune réglementation parti-culière. 
Par conséquent, les concubins sont 
traités, sur le plan civil comme sur le plan 
fiscal, comme deux célibataires. 
Situation patrimoniale des concubins. Notre 
cas pratique s’intéresse à deux concubins 
ayant un patrimoine global de 4 millions 
d’euros. Ils n’ont pas d’enfant et ne souhai-tent 
pas en avoir. Ils ont créé différentes so-ciétés 
dans le domaine de la communication, 
dont le montant des participations s’élève à 
1,6 million d’euros. Ils sont en indivision sur 
l’ensemble du patrimoine, tant professionnel 
que privé, hormis quelques biens immobiliers 
de rapport (voir le tableau 1). 
Les clauses bénéficiaires des contrats 
d’assurance vie désignent les concubins.Par 
ailleurs, le patrimoine est grevé d’un passif 
de l’ordre de 720.000 euros. 
En termes de flux, les rémunérations sont 
importantes, perçues sous forme de salaires et 
de dividendes. La pression fiscale est extrême-ment 
lourde pour chacun des concubins, en 
particulier au niveau de l’impôt sur le revenu. 
(voir le tableau 2). 
Quant à l’ISF, au regard de la réforme aug-mentant 
le seuil d’im-position 
à 1,3 million 
d’euros, ils ne sont 
pas redevables de cet 
impôt du fait, notam-ment, 
de l’abattement 
de 30 % sur la rési-dence 
principale et 
de l’exonération des 
biens professionnels. 
Objectifs. Les enjeux 
de la stratégie patri-moniale 
seront les 
suivants : 
- La prise de conscien-ce 
de la situation 
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dramatiques 
d’un prédécès pour la 
gestion des différen-tes 
entreprises. 
- La protection du 
concubin et la dimi-nution 
des droits de 
succession. 
LA PRISE DE CONSCIENCE DE LA SITUATION ACTUELLE 
ET DES CONSÉQUENCES D’UN PRÉDÉCÈS 
Au niveau successoral, aucune disposi-tion 
testamentaire n’a été prise pour le mo-ment. 
Pour rappel, les concubins n’héritent 
pas l’un de l’autre. Ainsi, lorsqu’un concu-bin 
décède sans avoir fait de testament en 
faveur de l’autre, celui-ci n’a aucun droit sur 
la succession. 
Le problème de la succession… Dans notre 
cas, Monsieur a encore ses deux parents, 
ainsi que deux soeurs. Chacun des père et 
mère recueille le quart de la succession, et 
la moitié restante est dévolue aux frères et 
soeurs par parts égales entre eux. En cas de 
prédécès d’un frère ou d’une soeur, la part de 
succession se partage par parts égales entre 
ses descendants d’un même degré. 
Madame a encore sa mère, un frère et 
une soeur. Ainsi, le parent survivant recueille 
le quart de la succession, et les trois quarts 
restants sont dévolus aux frères et soeurs par 
parts égales entre eux. Aussi, le concubin ne 
sera pas appelé à la succession. La dévolution 
successorale sera donc la suivante : voir le 
tableau 3. 
Ce tableau met en évidence le poids de 
la fiscalité à devoir 
par les héritiers au 
moment du décès. 
De plus, on remar-que 
que le patrimoi-ne 
est peu liquide 
et principalement 
professionnel. 
… et de l’indivision. 
Par conséquent, les 
parents ou les frères 
et soeurs, s’ils n’ont 
pas les liquidités né-cessaires, 
pourraient 
être amenés à vendre 
un certain nombre 
de biens pour payer 
les droits de succes-sions. 
Or, la plupart 
des biens sont ac-tuellement 
détenus 
en indivision avec 
le concubin, ce qui 
soulève un autre pro-blème. 
En effet, l’indivision est la situation dans 
laquelle plusieurs personnes ont des droits 
identiques, tel un droit de propriété, sur un 
même bien. Seul le droit est partagé entre les 
indivisaires, au contraire du bien qui lui, est 
indivis. En cas de décès, ce régime de l’indivi-sion 
est très contraignant. En effet, nul n’est 
censé rester dans l’indivision. Ainsi, chacun 
des héritiers pourra à tout moment demander 
de mettre un terme à l’indivision et exiger soit 
la vente du bien, soit le versement d’une in-demnité 
par le concubin survivant, si celui-ci 
souhaite conserver le bien (ce qui sera sûre-ment 
le cas pour la résidence principale). 
Ainsi, le concubin survivant devra assu-rer 
la gestion des biens au quotidien avec le 
concours des héritiers du de cujus. Cette si-tuation 
peut conduire à des blocages pouvant 
mettre en péril la pérennité des sociétés et en-gendrer 
d’importants problèmes de gestion, 
en particulier avec les frères, soeurs et parents 
du défunt. 
… malgré l’assurance vie. A noter que les 
concubins optimisent la transmission d’une 
partie de leur patrimoine respectif par le biais 
de l’assurance vie. Grâce au jeu des clau-ses 
bénéficiaires, ils transmettent environ 
310.000 euros nets de fiscalité. 
LA PROTECTION DU CONCUBIN ET LA DIMINUTION 
DES DROITS DE SUCCESSION 
Il existe différentes solutions pour pro-téger 
le concubin et diminuer les droits de 
succession tels que : 
Les avantages du Pacs… Cette solution est la 
plus simple à réaliser et permet d’atteindre les 
objectifs poursuivis. En préambule, il convient 
de rappeler qu’un partenaire lié par un Pacs 
n’est pas un héritier de son partenaire prédé-cédé 
(à l’exclusion d’un droit temporaire sur la 
résidence principale pour les personnes liées 
par un Pacs). La protection résultera donc uni-quement 
de dispositions volontaires, comme 
un testament. 
Aussi, le Pacs est une union de droit 
conclue entre deux personnes majeures, de 
sexe différent ou non. Les avantages du Pacs 
sont nombreux par rapport au concubinage : 
- Il confère une existence légale à l’union. 
- Il permet l'attribution préférentielle de cer-tains 
biens au partenaire survivant en cas de 
décès. 
- Il octroie un droit de jouissance d'un an 
sur le logement principal pour le partenaire 
survivant. 
- Il accorde l’attribution du capital décès au 
partenaire d'un salarié dans les mêmes condi-tions 
qu'à l’époux. 
- Il autorise l’imposition commune à l'impôt 
sur le revenu et à l’ISF. 
- Les donations entre partenaires d'un Pacs 
bénéficient du même traitement fiscal que 
celles entre époux. 
- Les legs entre partenaires d'un Pacs bé-néficient 
d'une exonération de droits de 
succession. 
Depuis le 1er janvier 2007, les personnes 
choisissant de se pacser sont unies sous le ré-gime 
légal de la séparation des biens. 
Ingénierie patrimoniale 
u Avec l’évolution des moeurs, de nombreuses personnes 
vivent en concubinage pour de multiples raisons : le refus du mariage 
ou de l’engagement, l’expérience d’un divorce compliqué... 
u Quelles solutions peut-on proposer à des concubins 
qui ne veulent pas ou ne peuvent pas se marier, 
tant sous l’angle du patrimoine privé que du point de vue professionnel ? 
Points clés 
Les couples vivant en union libre 
sont en situation d’insécurité sur les plans 
civil et fiscal, en particulier en cas 
d’indivision sur un patrimoine professionnel. 
Si l’un d’entre eux décède, le survivant 
n’a aucun droit sur la succession 
et les héritiers pourront, notamment 
pour des raisons fiscales, demander de mettre 
un terme à l’indivision, ce qui peut engendrer 
d’importants problèmes de gestion. 
La conclusion d’un pacte civil de solidarité 
conférera la plupart des avantages fiscaux 
et successoraux accordés au mariage, mais 
le Pacs devra être complété par la rédaction 
d’un testament afin que le survivant bénéficie 
d’une partie du patrimoine du défunt. 
Au lieu d’une indivision, les concubins 
pourront également recourir à une SCI et 
effectuer un démembrement croisé des parts. 
La clause bénéficiaire d’un contrat 
d’assurance vie permettra de compléter 
la protection du survivant. 
Tableau 1 - Composition des patrimoines 
Biens Montant 
Indivision 
(50/50) 
Résidence principale 700.000 € 
Murs professionnels 400.000 € 
Robien recentré 280.000 € 
SARL 1 1.200.000 € 
SARL 2 400.000 € 
SARL 3 5.000 € 
s/total 2.985.000 € 
Monsieur 
Immobilier de rapport 220.000 € 
Liquidités 75.000 € 
Assurance vie 210.550 € 
s/total 505.550 € 
Madame 
Immobilier de rapport 150.000 € 
SCI 140.000 € 
Liquidités 110.000 € 
Assurance vie 110.000 € 
s/total 510.000 € 
TOTAL 4.000.550 € 
L'expert 
Fabrice HAEHL, 
responsable du bureau d’études 
patrimoniales, FIP Patrimoine
actifs 
semaine du 21 au 27 octobre 2011 - n°513 www.agefiactifs.com 
Ainsi, chacun des partenaires est proprié-taire 
exclusif des biens qu'il possédait au jour 
du pacte et des biens qu'il acquiert individuel-lement 
au cours de celui-ci à titre gratuit ou à 
titre onéreux. Les gains et salaires demeurent 
personnels. Ils peuvent créer volontairement 
une masse de biens indivis en réalisant des 
acquisitions conjointes. Ces biens appartien-nent 
pour moitié à chacun, sauf contribution 
ou manifestation de volonté contraire. 
S’agissant du passif, chacun est responsa-ble 
de ses propres dettes, qu'elles soient nées 
avant ou pendant le pacte. Ils sont toutefois 
tenus solidairement du paiement des dettes 
indivises. 
Concernant la gestion de la séparation de 
biens, les partenaires gèrent et disposent cha-cun 
librement de ses biens personnels. S’agis-sant 
des biens indivis, le principe est celui de 
l’unanimité pour les actes d’administration 
et de disposition. 
En cas de dissolution, chaque partenaire 
conserve la propriété de ses biens personnels. 
Il y a lieu à partage des biens indivis. Chaque 
fois qu'un partenaire s'est enrichi à partir du 
patrimoine de l'autre, le partenaire lésé aura 
droit à une indemnité. 
… complété par la mise en place d’un testa-ment. 
L’un des objectifs premiers des clients 
est d’assurer la protection du partenaire sur-vivant. 
Pour cela, il sera indispensable de 
mettre en place une disposition testamentaire 
en complément du Pacs. Ceci permettra au 
partenaire survivant d’être appelé à la succes-sion 
et de se voir ainsi affecter une partie du 
patrimoine du défunt. Au même titre que le 
conjoint, le partenaire de Pacs est exonéré des 
droits de succession : voir le tableau 4. 
Ainsi, le Pacs permet d’établir un système 
de réglementation d’une communauté de vie, 
tout en bénéficiant de la plupart des avantages 
fiscaux et successoraux accordés par le maria-ge. 
Ils seront libres d’attribuer par testament 
les biens qu’ils souhaitent. 
Cette solution sera finalement retenue par 
les concubins afin de répondre à l’ensemble 
de leurs problématiques. 
Mais si le refus de l’engagement est trop 
fort, d’autres solutions existent. 
SCI et démembrement croisé des parts so-ciales. 
Il est nécessaire de se protéger d’un 
décès afin de garantir, a minima, le lieu de vie 
comme la résidence principale. 
Cette technique vise à éviter les règles de 
gestion très contraignantes de l'indivision. 
Au lieu d'acquérir un bien en indivision, les 
concubins vont recourir à une SCI et vont ef-fectuer 
un démembrement croisé des parts. 
Chacun des concubins apporte à titre 
pur et simple ses droits indivis sur le bien à 
la SCI, en contrepartie, chacun se voit attri-buer 
des parts sociales. Ensuite, ces derniers 
s'échangent mutuellement la nue-propriété 
ou l'usufruit de leurs propres parts sociales 
en fonction de leurs âges respectifs et de la si-tuation 
la plus intéressante. Chaque concubin 
est nu-propriétaire de ses parts et usufruitier 
des parts de l'autre (et inversement). 
Ainsi, au décès de l'un des concubins, 
l'usufruit que ce dernier détenait sur les parts 
du concubin survivant s'éteint. Le concubin 
survivant se retrouve plein propriétaire de 
ses propres parts et il conserve l'usufruit 
qu'il détenait sur les parts de son concubin 
prédécédé. 
Le concubin survivant ne sera pas rede-vable 
des droits de succession au décès de 
l'autre, l'usufruit du défunt va s'éteindre et 
la pleine propriété va automatiquement être 
reconstituée sans droits à payer. 
De plus, la société civile est également un 
outil intéressant pour organiser la protection 
du survivant, avec la rédaction de statuts sur 
mesure. Dès lors, on veillera à ce que ceux-ci 
soient aménagés dès l'origine afin de désigner 
la personne qui gérera les biens de la société 
ainsi que l’étendue de ses pouvoirs. On pour-ra 
ainsi déterminer à l'avance la cogérance des 
concubins et une gérance successive du survi-vant 
pour une durée indéterminée, accorder 
les pouvoirs les plus étendus en prévoyant 
la possibilité pour le gérant de procéder à la 
vente de tout ou partie de l'actif social de la 
société... De fait, le concubin disposera d'une 
grande autonomie de gestion. 
Le bénéfice de l’assurance vie grâce aux clau-ses 
bénéficiaires. L’assurance vie reste l’outil 
indispensable pour protéger des concubins. 
En effet, grâce au jeu des clauses bénéfi-ciaires, 
ils peuvent désigner librement le 
bénéficiaire comme le concubin. Pour les 
primes du contrat versées avant 70 ans, cha-que 
bénéficiaire a droit à un abattement de 
152.500 euros, le capital restant est, quant à 
lui, taxé au taux de 20 %. Lorsque le béné-ficiaire 
est le partenaire de Pacs survivant, 
il perçoit le capital en exonération de droits, 
quel que soit le montant du capital, en vertu 
de la loi Tepa. 
Pour les sommes dues à raison des décès 
intervenus à compter de l’entrée en vigueur 
de la réforme du patrimoine, le taux du pré-lèvement 
est relevé à 25 % pour la fraction 
de la part nette taxable de chaque bénéficiaire 
supérieure à 902.838 euros. 
La clause bénéficiaire d’un contrat d’assu-rance 
vie permettra de compléter la protection 
du survivant avec la création de la SCI et le 
démembrement croisé des parts sociales. 
Eviter l’insécurité de l’union libre. En conclu-sion, 
il est indispensable de faire prendre 
conscience à des couples vivant en union libre 
de l’insécurité de leur situation sur les plans 
civil et fiscal, en particulier en cas d’indivision 
sur un patrimoine professionnel. Cela met en 
péril la bonne gestion des sociétés en créant 
une instabilité dans la détention du capital. 
La solution la plus simple à mettre en oeuvre 
reste le Pacs, mais il existe de nombreuses 
alternatives, comme nous l’avons vu tout au 
long de ce cas pratique. 
Notons que pour un couple ayant des en-fants, 
les solutions évoquées ci-dessus restent 
les mêmes. Les seules limites à la volonté des 
concubins seront : 
- de respecter la quotité disponible lors de la 
rédaction du testament ; 
- d’éviter la notion de primes manifestement 
exagérées lors de la souscription et de la ré-daction 
des clauses bénéficiaires des contrats 
d’assurance vie. n 
Le testament permettra 
au partenaire survivant 
d'être appelé à la succession 
et de se voir ainsi affecter 
une partie du patrimoine 
du défunt 
Tableau 2 - Flux de trésorerie 
Revenus Monsieur Revenus Madame 
Revenus professionnels 45.500 € Revenus professionnels 50.350 € 
Dividendes soumis au PFL 165.500 € Dividendes soumis au PFL 101.000 € 
Revenus fonciers 7.000 € Revenus fonciers 1.000 € 
Total 218.000 € Total 152.350 € 
Charges Monsieur Charges Madame 
Emprunts 48.800 € Emprunts 43.700 € 
Impôt sur le revenu + PS 59.102 € Impôt sur le revenu + PS 39.713 € 
Taxes foncières 1.550 € Taxes foncières 1.500 € 
Total 109.452 € Total 84.913 € 
Solde de trésorerie de Monsieur 108.548 € Solde de trésorerie de Madame 67.437 € 
Tableau 3 - Fiscalité successorale des concubins 
Succession de Monsieur 
Père Mère Soeur 1 Soeur 2 Concubin Total 
Part de succession 466.735 € 466.735 € 466.735 € 466.735 € - € 1.866.940 € 
Part soumise aux droits 307.410 € 307.410 € 450.803 € 450.803 € - € 1.516.426 € 
Droits de succession 59.676 € 59.676 € 200.418 € 200.418 € - € 520.188 € 
Part nette 407.059 € 407.059 € 266.317 € 266.317 € - € 1.346.752 € 
Assurance vie - € - € - € - € 210.550 € 210.550 € 
Part soumise aux droits - € - € - € - € 58.050 € 58.050 € 
Taxation sui generis - € - € - € - € 11.610 € 11.610 € 
Capitaux nets - € - € - € - € 198.940 € 198.940 € 
Succession de Madame 
Mère Soeur Frère Concubin Total 
Part de succession 453.625 € 680.438 € 680.438 € - € 1.814.501 € 
Part soumise aux droits 294.300 € 664.506 € 664.506 € 1.623.312 € 
Droits de succession 57.054 € 296.584 € 296.584 € 650.222 € 
Part nette 396.571 € 383.854 € 383.854 € - € 1.164.279 € 
Assurance vie - € - € - € 110.000 € 110.000 € 
Part soumise aux droits - € - € - € - € - € 
Taxation sui generis - € - € - € - € - € 
Capitaux nets - € - € - € 110.000 € 110.000 € 
Tableau 4 - Synthèse et comparatif chiffré entre la situation de concubinage et le pacs 
Concubinage Pacs 
Impôt sur le revenu 
2 déclarations 1 seule déclaration 
Monsieur 59.102 € 2 parts (absence d'enfant à charge) 
Madame 39.713 € IRPP + PS 98.815 € 
La mise en place du Pacs n’impacte pas l'imposition puisque les concubins se trouvent 
dans la même tranche marginale d’imposition (41 %) 
ISF 
Aucune déclaration 
Patrimoines inférieurs à 1.300.000 € Patrimoine inférieur à 1.300.000 € 
Monsieur Patrimoine de 
627.550 € (*) 
"Réunion" des deux patrimoines = 1.276.550 € 
Madame Patrimoine de 
649.000 € (*) 
Le mobilier est évalué forfaitairement à 10.000 € 
(*) Le chiffrage tiens compte des divers abattements, notamment ceux de 30 % sur la résidence principale, 
de 20 % sur l'immobilier de rapport ainsi que de l'exonération des biens professionnels 
Succession 
Quote-part de l'actif transmis 
Monsieur Madame Monsieur Madame 
- € - € 1.815.000 € 1.867.000 € 
Droits de mutation à titre gratuit 
Monsieur Madame Monsieur Madame 
- € - € - € - € 
Hypothèse de transmission de la totalité du patrimoine au partenaire de Pacs par testament 
Assurance vie 
Taxation sui generis sur contrat d'assurance vie à devoir par 
Monsieur - € Monsieur - € 
Madame 11.610 € Madame - €

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  • 1. Cas pratique actifs semaine du 21 au 27 octobre 2011 - n°513 www.agefiactifs.com Quelles protections pour gérer le patrimoine de concubins en indivision ? Le concubinage est caractérisé par une vie commune présentant un caractère de stabilité et de continuité entre deux personnes vivant en cou-ple. En tant qu’union de fait, le concubinage ne fait l’objet d’aucune réglementation parti-culière. Par conséquent, les concubins sont traités, sur le plan civil comme sur le plan fiscal, comme deux célibataires. Situation patrimoniale des concubins. Notre cas pratique s’intéresse à deux concubins ayant un patrimoine global de 4 millions d’euros. Ils n’ont pas d’enfant et ne souhai-tent pas en avoir. Ils ont créé différentes so-ciétés dans le domaine de la communication, dont le montant des participations s’élève à 1,6 million d’euros. Ils sont en indivision sur l’ensemble du patrimoine, tant professionnel que privé, hormis quelques biens immobiliers de rapport (voir le tableau 1). Les clauses bénéficiaires des contrats d’assurance vie désignent les concubins.Par ailleurs, le patrimoine est grevé d’un passif de l’ordre de 720.000 euros. En termes de flux, les rémunérations sont importantes, perçues sous forme de salaires et de dividendes. La pression fiscale est extrême-ment lourde pour chacun des concubins, en particulier au niveau de l’impôt sur le revenu. (voir le tableau 2). Quant à l’ISF, au regard de la réforme aug-mentant le seuil d’im-position à 1,3 million d’euros, ils ne sont pas redevables de cet impôt du fait, notam-ment, de l’abattement de 30 % sur la rési-dence principale et de l’exonération des biens professionnels. Objectifs. Les enjeux de la stratégie patri-moniale seront les suivants : - La prise de conscien-ce de la situation actuelle et des consé-quences dramatiques d’un prédécès pour la gestion des différen-tes entreprises. - La protection du concubin et la dimi-nution des droits de succession. LA PRISE DE CONSCIENCE DE LA SITUATION ACTUELLE ET DES CONSÉQUENCES D’UN PRÉDÉCÈS Au niveau successoral, aucune disposi-tion testamentaire n’a été prise pour le mo-ment. Pour rappel, les concubins n’héritent pas l’un de l’autre. Ainsi, lorsqu’un concu-bin décède sans avoir fait de testament en faveur de l’autre, celui-ci n’a aucun droit sur la succession. Le problème de la succession… Dans notre cas, Monsieur a encore ses deux parents, ainsi que deux soeurs. Chacun des père et mère recueille le quart de la succession, et la moitié restante est dévolue aux frères et soeurs par parts égales entre eux. En cas de prédécès d’un frère ou d’une soeur, la part de succession se partage par parts égales entre ses descendants d’un même degré. Madame a encore sa mère, un frère et une soeur. Ainsi, le parent survivant recueille le quart de la succession, et les trois quarts restants sont dévolus aux frères et soeurs par parts égales entre eux. Aussi, le concubin ne sera pas appelé à la succession. La dévolution successorale sera donc la suivante : voir le tableau 3. Ce tableau met en évidence le poids de la fiscalité à devoir par les héritiers au moment du décès. De plus, on remar-que que le patrimoi-ne est peu liquide et principalement professionnel. … et de l’indivision. Par conséquent, les parents ou les frères et soeurs, s’ils n’ont pas les liquidités né-cessaires, pourraient être amenés à vendre un certain nombre de biens pour payer les droits de succes-sions. Or, la plupart des biens sont ac-tuellement détenus en indivision avec le concubin, ce qui soulève un autre pro-blème. En effet, l’indivision est la situation dans laquelle plusieurs personnes ont des droits identiques, tel un droit de propriété, sur un même bien. Seul le droit est partagé entre les indivisaires, au contraire du bien qui lui, est indivis. En cas de décès, ce régime de l’indivi-sion est très contraignant. En effet, nul n’est censé rester dans l’indivision. Ainsi, chacun des héritiers pourra à tout moment demander de mettre un terme à l’indivision et exiger soit la vente du bien, soit le versement d’une in-demnité par le concubin survivant, si celui-ci souhaite conserver le bien (ce qui sera sûre-ment le cas pour la résidence principale). Ainsi, le concubin survivant devra assu-rer la gestion des biens au quotidien avec le concours des héritiers du de cujus. Cette si-tuation peut conduire à des blocages pouvant mettre en péril la pérennité des sociétés et en-gendrer d’importants problèmes de gestion, en particulier avec les frères, soeurs et parents du défunt. … malgré l’assurance vie. A noter que les concubins optimisent la transmission d’une partie de leur patrimoine respectif par le biais de l’assurance vie. Grâce au jeu des clau-ses bénéficiaires, ils transmettent environ 310.000 euros nets de fiscalité. LA PROTECTION DU CONCUBIN ET LA DIMINUTION DES DROITS DE SUCCESSION Il existe différentes solutions pour pro-téger le concubin et diminuer les droits de succession tels que : Les avantages du Pacs… Cette solution est la plus simple à réaliser et permet d’atteindre les objectifs poursuivis. En préambule, il convient de rappeler qu’un partenaire lié par un Pacs n’est pas un héritier de son partenaire prédé-cédé (à l’exclusion d’un droit temporaire sur la résidence principale pour les personnes liées par un Pacs). La protection résultera donc uni-quement de dispositions volontaires, comme un testament. Aussi, le Pacs est une union de droit conclue entre deux personnes majeures, de sexe différent ou non. Les avantages du Pacs sont nombreux par rapport au concubinage : - Il confère une existence légale à l’union. - Il permet l'attribution préférentielle de cer-tains biens au partenaire survivant en cas de décès. - Il octroie un droit de jouissance d'un an sur le logement principal pour le partenaire survivant. - Il accorde l’attribution du capital décès au partenaire d'un salarié dans les mêmes condi-tions qu'à l’époux. - Il autorise l’imposition commune à l'impôt sur le revenu et à l’ISF. - Les donations entre partenaires d'un Pacs bénéficient du même traitement fiscal que celles entre époux. - Les legs entre partenaires d'un Pacs bé-néficient d'une exonération de droits de succession. Depuis le 1er janvier 2007, les personnes choisissant de se pacser sont unies sous le ré-gime légal de la séparation des biens. Ingénierie patrimoniale u Avec l’évolution des moeurs, de nombreuses personnes vivent en concubinage pour de multiples raisons : le refus du mariage ou de l’engagement, l’expérience d’un divorce compliqué... u Quelles solutions peut-on proposer à des concubins qui ne veulent pas ou ne peuvent pas se marier, tant sous l’angle du patrimoine privé que du point de vue professionnel ? Points clés Les couples vivant en union libre sont en situation d’insécurité sur les plans civil et fiscal, en particulier en cas d’indivision sur un patrimoine professionnel. Si l’un d’entre eux décède, le survivant n’a aucun droit sur la succession et les héritiers pourront, notamment pour des raisons fiscales, demander de mettre un terme à l’indivision, ce qui peut engendrer d’importants problèmes de gestion. La conclusion d’un pacte civil de solidarité conférera la plupart des avantages fiscaux et successoraux accordés au mariage, mais le Pacs devra être complété par la rédaction d’un testament afin que le survivant bénéficie d’une partie du patrimoine du défunt. Au lieu d’une indivision, les concubins pourront également recourir à une SCI et effectuer un démembrement croisé des parts. La clause bénéficiaire d’un contrat d’assurance vie permettra de compléter la protection du survivant. Tableau 1 - Composition des patrimoines Biens Montant Indivision (50/50) Résidence principale 700.000 € Murs professionnels 400.000 € Robien recentré 280.000 € SARL 1 1.200.000 € SARL 2 400.000 € SARL 3 5.000 € s/total 2.985.000 € Monsieur Immobilier de rapport 220.000 € Liquidités 75.000 € Assurance vie 210.550 € s/total 505.550 € Madame Immobilier de rapport 150.000 € SCI 140.000 € Liquidités 110.000 € Assurance vie 110.000 € s/total 510.000 € TOTAL 4.000.550 € L'expert Fabrice HAEHL, responsable du bureau d’études patrimoniales, FIP Patrimoine
  • 2. actifs semaine du 21 au 27 octobre 2011 - n°513 www.agefiactifs.com Ainsi, chacun des partenaires est proprié-taire exclusif des biens qu'il possédait au jour du pacte et des biens qu'il acquiert individuel-lement au cours de celui-ci à titre gratuit ou à titre onéreux. Les gains et salaires demeurent personnels. Ils peuvent créer volontairement une masse de biens indivis en réalisant des acquisitions conjointes. Ces biens appartien-nent pour moitié à chacun, sauf contribution ou manifestation de volonté contraire. S’agissant du passif, chacun est responsa-ble de ses propres dettes, qu'elles soient nées avant ou pendant le pacte. Ils sont toutefois tenus solidairement du paiement des dettes indivises. Concernant la gestion de la séparation de biens, les partenaires gèrent et disposent cha-cun librement de ses biens personnels. S’agis-sant des biens indivis, le principe est celui de l’unanimité pour les actes d’administration et de disposition. En cas de dissolution, chaque partenaire conserve la propriété de ses biens personnels. Il y a lieu à partage des biens indivis. Chaque fois qu'un partenaire s'est enrichi à partir du patrimoine de l'autre, le partenaire lésé aura droit à une indemnité. … complété par la mise en place d’un testa-ment. L’un des objectifs premiers des clients est d’assurer la protection du partenaire sur-vivant. Pour cela, il sera indispensable de mettre en place une disposition testamentaire en complément du Pacs. Ceci permettra au partenaire survivant d’être appelé à la succes-sion et de se voir ainsi affecter une partie du patrimoine du défunt. Au même titre que le conjoint, le partenaire de Pacs est exonéré des droits de succession : voir le tableau 4. Ainsi, le Pacs permet d’établir un système de réglementation d’une communauté de vie, tout en bénéficiant de la plupart des avantages fiscaux et successoraux accordés par le maria-ge. Ils seront libres d’attribuer par testament les biens qu’ils souhaitent. Cette solution sera finalement retenue par les concubins afin de répondre à l’ensemble de leurs problématiques. Mais si le refus de l’engagement est trop fort, d’autres solutions existent. SCI et démembrement croisé des parts so-ciales. Il est nécessaire de se protéger d’un décès afin de garantir, a minima, le lieu de vie comme la résidence principale. Cette technique vise à éviter les règles de gestion très contraignantes de l'indivision. Au lieu d'acquérir un bien en indivision, les concubins vont recourir à une SCI et vont ef-fectuer un démembrement croisé des parts. Chacun des concubins apporte à titre pur et simple ses droits indivis sur le bien à la SCI, en contrepartie, chacun se voit attri-buer des parts sociales. Ensuite, ces derniers s'échangent mutuellement la nue-propriété ou l'usufruit de leurs propres parts sociales en fonction de leurs âges respectifs et de la si-tuation la plus intéressante. Chaque concubin est nu-propriétaire de ses parts et usufruitier des parts de l'autre (et inversement). Ainsi, au décès de l'un des concubins, l'usufruit que ce dernier détenait sur les parts du concubin survivant s'éteint. Le concubin survivant se retrouve plein propriétaire de ses propres parts et il conserve l'usufruit qu'il détenait sur les parts de son concubin prédécédé. Le concubin survivant ne sera pas rede-vable des droits de succession au décès de l'autre, l'usufruit du défunt va s'éteindre et la pleine propriété va automatiquement être reconstituée sans droits à payer. De plus, la société civile est également un outil intéressant pour organiser la protection du survivant, avec la rédaction de statuts sur mesure. Dès lors, on veillera à ce que ceux-ci soient aménagés dès l'origine afin de désigner la personne qui gérera les biens de la société ainsi que l’étendue de ses pouvoirs. On pour-ra ainsi déterminer à l'avance la cogérance des concubins et une gérance successive du survi-vant pour une durée indéterminée, accorder les pouvoirs les plus étendus en prévoyant la possibilité pour le gérant de procéder à la vente de tout ou partie de l'actif social de la société... De fait, le concubin disposera d'une grande autonomie de gestion. Le bénéfice de l’assurance vie grâce aux clau-ses bénéficiaires. L’assurance vie reste l’outil indispensable pour protéger des concubins. En effet, grâce au jeu des clauses bénéfi-ciaires, ils peuvent désigner librement le bénéficiaire comme le concubin. Pour les primes du contrat versées avant 70 ans, cha-que bénéficiaire a droit à un abattement de 152.500 euros, le capital restant est, quant à lui, taxé au taux de 20 %. Lorsque le béné-ficiaire est le partenaire de Pacs survivant, il perçoit le capital en exonération de droits, quel que soit le montant du capital, en vertu de la loi Tepa. Pour les sommes dues à raison des décès intervenus à compter de l’entrée en vigueur de la réforme du patrimoine, le taux du pré-lèvement est relevé à 25 % pour la fraction de la part nette taxable de chaque bénéficiaire supérieure à 902.838 euros. La clause bénéficiaire d’un contrat d’assu-rance vie permettra de compléter la protection du survivant avec la création de la SCI et le démembrement croisé des parts sociales. Eviter l’insécurité de l’union libre. En conclu-sion, il est indispensable de faire prendre conscience à des couples vivant en union libre de l’insécurité de leur situation sur les plans civil et fiscal, en particulier en cas d’indivision sur un patrimoine professionnel. Cela met en péril la bonne gestion des sociétés en créant une instabilité dans la détention du capital. La solution la plus simple à mettre en oeuvre reste le Pacs, mais il existe de nombreuses alternatives, comme nous l’avons vu tout au long de ce cas pratique. Notons que pour un couple ayant des en-fants, les solutions évoquées ci-dessus restent les mêmes. Les seules limites à la volonté des concubins seront : - de respecter la quotité disponible lors de la rédaction du testament ; - d’éviter la notion de primes manifestement exagérées lors de la souscription et de la ré-daction des clauses bénéficiaires des contrats d’assurance vie. n Le testament permettra au partenaire survivant d'être appelé à la succession et de se voir ainsi affecter une partie du patrimoine du défunt Tableau 2 - Flux de trésorerie Revenus Monsieur Revenus Madame Revenus professionnels 45.500 € Revenus professionnels 50.350 € Dividendes soumis au PFL 165.500 € Dividendes soumis au PFL 101.000 € Revenus fonciers 7.000 € Revenus fonciers 1.000 € Total 218.000 € Total 152.350 € Charges Monsieur Charges Madame Emprunts 48.800 € Emprunts 43.700 € Impôt sur le revenu + PS 59.102 € Impôt sur le revenu + PS 39.713 € Taxes foncières 1.550 € Taxes foncières 1.500 € Total 109.452 € Total 84.913 € Solde de trésorerie de Monsieur 108.548 € Solde de trésorerie de Madame 67.437 € Tableau 3 - Fiscalité successorale des concubins Succession de Monsieur Père Mère Soeur 1 Soeur 2 Concubin Total Part de succession 466.735 € 466.735 € 466.735 € 466.735 € - € 1.866.940 € Part soumise aux droits 307.410 € 307.410 € 450.803 € 450.803 € - € 1.516.426 € Droits de succession 59.676 € 59.676 € 200.418 € 200.418 € - € 520.188 € Part nette 407.059 € 407.059 € 266.317 € 266.317 € - € 1.346.752 € Assurance vie - € - € - € - € 210.550 € 210.550 € Part soumise aux droits - € - € - € - € 58.050 € 58.050 € Taxation sui generis - € - € - € - € 11.610 € 11.610 € Capitaux nets - € - € - € - € 198.940 € 198.940 € Succession de Madame Mère Soeur Frère Concubin Total Part de succession 453.625 € 680.438 € 680.438 € - € 1.814.501 € Part soumise aux droits 294.300 € 664.506 € 664.506 € 1.623.312 € Droits de succession 57.054 € 296.584 € 296.584 € 650.222 € Part nette 396.571 € 383.854 € 383.854 € - € 1.164.279 € Assurance vie - € - € - € 110.000 € 110.000 € Part soumise aux droits - € - € - € - € - € Taxation sui generis - € - € - € - € - € Capitaux nets - € - € - € 110.000 € 110.000 € Tableau 4 - Synthèse et comparatif chiffré entre la situation de concubinage et le pacs Concubinage Pacs Impôt sur le revenu 2 déclarations 1 seule déclaration Monsieur 59.102 € 2 parts (absence d'enfant à charge) Madame 39.713 € IRPP + PS 98.815 € La mise en place du Pacs n’impacte pas l'imposition puisque les concubins se trouvent dans la même tranche marginale d’imposition (41 %) ISF Aucune déclaration Patrimoines inférieurs à 1.300.000 € Patrimoine inférieur à 1.300.000 € Monsieur Patrimoine de 627.550 € (*) "Réunion" des deux patrimoines = 1.276.550 € Madame Patrimoine de 649.000 € (*) Le mobilier est évalué forfaitairement à 10.000 € (*) Le chiffrage tiens compte des divers abattements, notamment ceux de 30 % sur la résidence principale, de 20 % sur l'immobilier de rapport ainsi que de l'exonération des biens professionnels Succession Quote-part de l'actif transmis Monsieur Madame Monsieur Madame - € - € 1.815.000 € 1.867.000 € Droits de mutation à titre gratuit Monsieur Madame Monsieur Madame - € - € - € - € Hypothèse de transmission de la totalité du patrimoine au partenaire de Pacs par testament Assurance vie Taxation sui generis sur contrat d'assurance vie à devoir par Monsieur - € Monsieur - € Madame 11.610 € Madame - €