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Chroniques de Fouesnant - icrzda
1. GOUESNAC’H
Naguère et jadis
Comment nos anciens se soignaient-ils.? De quels moyens disposaient-ils pour faire
échec aux maladies?
Il est possible de parler d'une médecine populaire, non dans le sens où les bienfaits de
celle-ci bénéficieraient à tous, mais dans celui ou chacun est son propre médecin.
Ce n'est qu’à partir du XX è siècle, avec le développement de la chimie et la
production de masse des remèdes "artificiels" qui vinrent à bout de nombreuses maladies
infectieuses, et avec l'accroissement du nombre des médecins, que cette situation évoluera.
Dans la société celte, le pouvoir médical était exercé par les druides. Cette classe
sociale à laquelle on accédait après de longues études, détenait toutes les connaissances, en
particulier celle des simples; en cette matière, leur renommée était incontestée pour la confection des "louzou".
Les ermites et les abbayes prirent le relais ; mais ces "spécialistes" étaient en trop petit
nombre et trop éloignés du terrain pour répondre à tous les besoins. Aussi, les gens des
campagnes recouraient plutôt aux rebouteux qui avaient la connaissance des plantes et dont
certains faisaient preuve d'une dextérité étonnante pour remettre en place les fractures et
soigner les luxations, ou aux bons sorciers détenteurs de dons particuliers, tel celui d'atténuer
les douleurs du feu chez les brûlés. Encore aujourd'hui, certains peuvent faire disparaître des
verrues rebelles à toutes les thérapeutiques officielles.
A la fin du XVIII ème siècle encore, Jacques CAMBRY, dans son " Voyage dans le
Finistère" témoigne de l'insuffisance en nombre du corps médical, sauf à Brest (du fait du port
militaire et du bagne). L'augmentation du nombre des médecins a ensuite bénéficie aux
grande villes. Leur installation dans les campagnes est un phénomène relativement récent.
Pour les petites affections courantes nos ancêtres avaient recours a la tradition
familiale qui conservait des recettes accumulées au cours des ans. On peut dire que le recours
à la médecine populaire faisait partie de leur vie quotidienne.
Les plantes y tenaient une grande place. Certaines, comme la verveine, étaient connues
depuis l'Antiquité. A Treffelen Vian, elle faisait partie de la pharmacopée familiale, ainsi que
la ronce dont la feuille employée en gargarisme, faisait merveille en cas de maux de gorge,
l'ail utilisée comme vermifuge, la feuille de chou en compresse pour faire, mûrir les panaris,
la fleur de lis macérée dans du lambig pour aider a la cicatrisation des plaies.
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2. Dans la lutte contre les maladies, on utilisait aussi les vertus thérapeutiques attribuées
aux sources et fontaines placées autrefois sous la protection des divinités païennes auxquelles
on offrait souvent l'image du membre malade ou la partie du vêtement correspondant (bonnet,
chaussette,..) en espérant transférer la maladie à l'objet inanimé. La christianisation des lieux
leur conserva ce caractère sacré : nos ancêtres y édifièrent souvent leurs chapelles.
Ainsi, aux fontaines et chapelles de la Clarté, les pèlerins venaient se frotter les yeux
avec l'eau bienfaisante. Ces pratiques n'étaient pas inconnues à Gouesnac'h: on venait tremper
dans la fontaine de Botiguery, associée à la chapelle du Vray Secours, les enfants qui tardaient
à marcher.
On ne manquait pas, enfin, de demander le secours des Saints. En Bretagne, le nombre
des Saints guérisseurs est considérable. Ils avaient, auprès des fidèles, une fonction curative et
beaucoup étaient "spécialisés" pour une maladie qui portait leur nom. C'est ainsi que le mal
Saint Cadou désignait ces abcès des ganglions lymphatiques, connus sous le nom d'écrouelles;
il n'est pas douteux que de nombreux pèlerins venaient prier Saint Cadou dans sa chapelle de
Gouesnac'h. La statue du saint évêque, située dans l'église paroissiale porte au cou une plaie
qui marque sa fonction thérapeutique.
A Gouesnac'h, on venait également demander l'aide de Saint Herbot, second patron de
la même chapelle, en sa qualité de protecteur du bétail. La santé des animaux avait au moins
autant d'importance, sinon plus,que celle des humains. Il fut un temps, qui n'est pas si lointain,
où l'on faisait appel au vétérinaire ou à celui qui en tenait lieu, plus facilement qu'au médecin.
Aujourd'hui, les remèdes naturels sont loin d'être abandonnés; mieux encore, les laboratoires
tirent des substances efficaces des plantes médicinales dont de nouvelles des espèces sont
toujours découvertes de nos jours.
Jean VARENNE
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