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Tourisme au Pays de Fouesnant - php7 nbidk
1. Pendant la guerre de 1914-18" des
torpilleurs et des chalutiers armés y ont
presque constamment stationné" et y ont
trouvé des mouillages et des abris surs par
tous les temps: on trouve en effet à certains
endroits de la rivière 10 mètres d’eau aux
plus basses mers. 11
Un jour viendra peut-être ou l’on
tirera parti des avantages réels du port de
Bénodet" et où ce port prendra
l"importance à laquelle sa situation, sa
profondeur d'eau et l"excellence de ses
mouillages semblaient le destiner.
11- N.D.L.R. : Pendant la dernière guerre, la marine de guerre allemande a bien compris l'intérêt que
présentaient pour ses flottilles de dragueurs les possibilités du port de Bénodet. Mais ceci est une autre
histoire...
Surveillance et défense du littoral
L'article de Louis Ogès que nous venons de citer met l'accent sur l'état d'insécurité de la
navigation dans nos parages au cours du XVIII ème siècle : Insécurité découlant
essentiellement des guerres qui ont presque continuellement opposé la France à l'Angleterre
de 1715 à 1815, une période que les historiens ont pu désigner sous le nom de "Seconde
Guerre de Cent Ans".
Au danger que présentaient les escadres anglaises croisant au large de nos côtes, et
menant même des opérations de débarquement, s'ajoutaient celui des corsaires, également
anglais, et celui de pirates de diverses nationalités.
Pour tenter de remédier à cette situation, les régimes successifs ( Royauté, République,
Empire) ont institué le long des côtes de notre façade atlantique un réseau dense de postes de
surveillance et de défense destinés à prévenir nos navires d'un risque éventuel, et au besoin à
les protéger. Ces établissements, placés sous l'autorité de l'Amirauté, étaient régulièrement
inspectés par des officiers en mission. Nous citons ci-dessous deux extraits de rapports
rédigés en ces circonstances. Nous verrons qu'ils font état non seulement de l'état des
ouvrages côtiers, mais aussi de la configuration de l’arrière-pays.
Nous conservons l'orthographe des originaux: elle ne manque pas de saveur,
particulièrement en ce qui concerne certains noms de lieux.
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2. Baye de La Forêt
Campagne de 1781 M. Gautier
13 avril 1782
La baye de La Forêt, formée par une anse d'une lieue de profondeur et de plus d'une lieue
dans la plus grande largeur, est bordée à l' est par la partie de côte qui s'étend depuis le corps
de garde de Beuzec, près de Concarneau, jusqu'à l'ouverture de l'anse de Saint-Laurent. Elle
est bordée à l'ouest par (mot illisible) depuis la pointe de Bec Meil jusqu'au village de Mal
Abry" et au nord par les sables vaseux de La Forêt.
Les fonds de cette baye ne peuvent attirer que des petits bâtiments. C'est au N-N.E. des
rochers et "les plats digniers" ou ils doivent mouiller de préférence à 3 et 4 encablures de ces
rochers; ils y trouvent 3 et 4 brasses d'eau de basse mer. A moins que la destination des
bâtiments ne soit pour La Forêt ou qu'ils n'aient pu gagner la petite rade de Concarneau en
avant de I.' entrée de ce port, ils ne mouillent que dans cette baye qui n'offre d'ailleurs de port
pour se réfugier
et où il ne reste, par gros vent de sud et de sud-ouest, d'autre parti à prendre que de s'échouer
sur les sables du Corps de garde de Loc-Amand ou ceux du Cap Coz. La mer, dans le fond de
cette baye, laisse à découvert du côté du Corps de garde de Loc-Amand une plage de sable et
de vase de 300 toises au moins dans les grandes marées, et du côté du Cap-Coz un "estran" de
sable de 100 toises. La côte dans les deux endroits est terminée et bordée par des levées ou
digues de sable déposé par la mer, au moyen desquelles on peut communiquer de La Forêt
avec le Cap-Coz : de haute mer, en faisant un long circuit, on y communique à pied ; de basse
mer, en traversant le chenal de Penfoullic vis-à-vis de "Bec Renaër".
Extrait de la carte de Cassini fin du XVIII ème siècle
Nous avons souligné les indications de lieux fortifiés
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3. Le Cap-Coz est une petite presqu'île que la mer n'a pas encore détruite, par laquelle on
a établi un corps de garde occupé aujourd'hui par les commis des Fermes, comme quelques
autres maisons qui l'avoisinent. Ce cap, et le corps de garde de Loc-Amand, sont séparés par
le chenal de La Forêt qui devient presqu'à sec dans les grandes marées ; aussi n'est-il remonté
que par quelques bateaux qui s'arrêtent ordinairement à l'entrée, nommée "Stanc al Lestrec"
où une mauvaise chaussée donne plus de facilité qu'ailleurs d'embarquer et de débarquer. Les
bateau"(pêcheurs et autres sujets à sortir souvent se tiennent de préférence au-dedans du CapCoz afin de jouir plus tôt de la marée. Le chenal de La Forêt se remonte dans les grandes
marées, mais pour peu que le tirant d’eau des bateaux soit un peu fort, ils ne peuvent aussi
descendre qu'à grande marée. Le mauvais état de la chaussée la rend alors impraticable, étant
couverte par la mer, et obligeant ceux qui veulent passer à un détour considérable. Les
voitures et les chevaux passent dans l'eau à côté de cette chaussée dont la réparation est
urgente parce que c'est le passage le plus fréquenté pour aller de Concarneau au passage de
Bénaudet.
Vis à vis du corps de garde de Loc-Amand, il part du chenal de La Forêt une seconde
branche appelée chenal de "Pentoullic". Cette branche, à 400 toises plus haut, se divise en
deux autres qui viennent se terminer au grand chemin qui conduit de La Forêt au bourg de
Fouesnant ; dans l'une de ces branches la marée peut faire remonter les bateaux jusqu'audessous du village de "Pontérec", et dans l'autre jusqu'au manoir de Pentoullic, et même
jusqu'au bas du moulin de Penalen.
L'étendue de pays depuis le bourg de Fouesnant jusqu'à l'anse de La Forêt qui sépare la
paroisse de Fouesnant de celle de Loc-Amand est extrêmement couverte et coupée de fossés.
Celle qui s'étend de La Forêt jusqu'à la rivière de Saint-Laurent, limite à l'est de la paroisse de
Loc-Amand, n'est pas aussi coupée. Cette dernière partie est traversée par le grand chemin de
Quimper à Concarneau. Cette région fournit abondamment toutes espèces de grains.
Le principal chemin, et le plus essentiel après le grand chemin, est celui qui conduit au
passage de Bénaudet. Il est en assez mauvais état, et surtout dans les endroits où il est bordé
de grands arbres; il y passe des voitures qui doivent avoir bien de la peine à s'en tirer en hiver.
La paroisse de Fouesnant (mille communiants au moins) est très étendue. L'église de La Forêt
en est une autre où il y a 600 communiants, 500 dans la paroisse de Loc-Amand. La hauteur
dominante de cette étendue de païs est la montagne appelée "Montagne du Roy", au nord de
La Forêt, d'où l'on découvre une étendue de païs considérable."
A Versailles, le l3 avril 1782
Signé: Gautier de Kerveguen
Nous ajoutons ci-après quelques lignes extraites d'un autre rapport concernant
Concarneau: elles sont consacrées à l'état des routes, qui semble une hantise constante des
voyageurs de l'époque, tant il est déplorable :
"C'est du faux-bourg de Concarneau que part la grande route de Quimper, distant de quatre
lieues ; cette route est pénible par les montées et descentes continuelles. Le passage le plus
difficile est celui de la vallée qui forme l'arrivée du Saint-Laurent en gagnant le côté de
Locamand, qui est fort élevé, très roide, et la route ne l'est guère moins...
Le terrain appartenant à la partie de côte dont je viens de parler est très montueux et
fort boisé, tous les champs étant séparés les uns des autres par des levées de terre plantées
d'arbres, ce qui, dans le lointain, ferait prendre le premier pour une forêt. Tous les chemins de
traverse étant bordés de levées de terre de cette espèce, ce qui y fait séjourner l'eau et les
empêche de sécher ; ils sont tous, sinon impraticables, du moins très difficile dans la saison
pluvieuse."
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4. Rapport concernant les "Isles de Glainans"
(An II de la République)
" A 4 lieues au large de Concarneau se trouve le Fort Cigogne qui a 8 pièces de 18, un
mortier en fonte de 10 pouces à grande portée, 290 boulets, 30 bombes, 2.200 livres de
poudre. Il s'y trouve un signal qui répond à Combrit et même à Pain-Marc (sic !) lorsque le
temps est serein. Le gardien est Le Cournillo. La garnison est composée d'un officier, de 32
hommes de celle de Concarneau et d'un officier de santé. Elle est relevée tous les mois. Ce
fort dirige ses feux sur différents mouillages intéressants et sur toutes les passes qui y
conduisent, et étend sa protection partout où leur portée peut atteindre. Il y a à ce fort une
superbe boulangerie ; le pain pour la garnison y est fait. Il y a de la farine pour 5 à 6 mois, un
petit approvisionnement de viande salée, biscuits, légumes secs, 5 barriques de vin et 200
pintes d'eau-de-vie au cas où les communications avec la grande terre fussent interceptées par
l'ennemi ou le mauvais temps.
Observations sur Fort Cigogne et Isles des Glainans
C'est un petit archipel situé en avant de la Baye de Concarneau et celle de La Forêt, à 4
lieues au large de Concarneau, composé de 12 petites isles et d'une trentaine de rochers et
écueils dont parmi ces derniers quelques uns n'assèchent jamais. Cette position intéressante à
l’extrémité du Golphe de Gascogne et à proximité de la pointe de Pain-Marc est une relâche
extrêmement fréquentée par les bâtiments de commerce et les convois dans les traversées de
Brest à Bordeaux, Nantes, Rochefort et autres ports situés sur la même route, et dans les
retours de ces ports à Brest. Tous veulent reconnaître les Isles Glainans et s’y réfugier dans les
mouillages, tant de ceux qui s'y trouvent qu'entre elles et la terre lorsqu’ils sont menacés par
des forces supérieures que les observatoires, soit de Trévignon, soit de Pain-Marc sont dans le
cas de leur signaler.
De toutes les isles ou rochers qui forment l'archipel des Glainans, on n'a fortifié dans
les dernières guerres que celles de fort Cigogne et Fort Nicolas.
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5. Batterie et signal du Fort Cigogne
Le fort est en partie circulaire, fermé d'une enceinte de maçonnerie de chaux et de
sable. Pont-levis et poste entrebordé de remparts et parapets, rampes et escalier de
communication. C'est un rocher escarpé où l'on jeta en 1756 les fondements d'une batterie
fermée ou fort qui existe" et qui a été rétabli l'année dernière en achevant toutes les parties
restées imparfaites. Le choix de l'isle Cigogne pour y placer les batteries et en faire le point de
défense de cet archipel est très bien motivé par l’excellence de sa position occupant une des
quatre isles au milieu desquelles se trouve le mouillage dit -'la Chambre", si renommé dans
ces parages par la fréquentation des bâtiments de commerce et caboteurs, Le Fort Cigogne en
interdit absolument l'entrée aux corsaires ennemis. Ses feux lui font étendre sa protection
partout où leur portée peut atteindre.
Il faut ajouter à toutes ces propriétés avantageuses celles de ne pouvoir être attaqué de
vive force, ni par des troupes de débarquement, ni par le canon des vaisseaux ennemis de
haut-bord qui ne peuvent se compromettre dans ce dédale de rochers: quant aux bâtiments
plus petits, ou corsaires, aucun n'oserait tenter un combat trop inégal.
La forme de ce port présente deux portions circulaires, l’une en face de la chambre
l’autre à la "gonge" (ou gorge), jointes ensemble par des flancs. Ces fortifications qui sont
restées parfaites jusqu'à la paix de 1763 (vieux style), et
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6. négligées pendant la guerre dernière, ont été rétablies en partie l'année dernière, et sont
continuées. On a élevé et continué le pourtour de ses parapets avec rampe et escalier de
communication. Plusieurs casemates ont été achevées et on y a construit une superbe citerne
et un hôpital. Les canons qui étoient sur l'isle Nicolas ont été transportés sur le Fort Cigogne.
Il faut nécessairement y établir deux cales pour faciliter les débarquements, une au nord et
l'autre au sud. Il faut aussi établir un corps mort, c'est-à-dire une ancre qui n'ait qu'une patte
avec un grelin de 5 à 6 pouces de diamètre et sur 30 brasses de long, et une bouée pour
amarrer les chaloupes attachées au service des isles, afin de prévenir par là des accidents
semblables à ceux arrivés dans la nuit du 11 au 12 nivôse, où deux chaloupes et un canot
furent jetés et brisés sur la côte par un coup de vent, ce qui a causé à la République une perte
de 2.000 Livres au moins. Le canot fracassé n'est pas encore remplacé malgré les demandes
réitérées du commandant à ce jour. Il est pourtant urgent qu'il en eut un pour communiquer
avec toutes les autres isles, ainsi que pour y prendre de l'eau pour les besoins de la garnison:
la citerne n'est pas encore en état de recevoir de l'eau, c'est la résidence du sous-commandant
temporaire. Ce poste est vacant, il est essentiel qu'il y soit nommé un artilleur, la défense de la
place est toute en artillerie.
Les bâtiments consistent en 14 casemates ayant façade sur la cour, distribuées
symétriquement en nombre égal à droite et à gauche de la porte d'entrée, et servant au
logement de la garnison, et du commandant, officiers, gardiens et autres employés des
magasins à poudre et autres ustensiles d'artillerie, aux vivres, à la boulangerie, pour l'hôpital.
Les casemates doivent être recouvertes en pierres de taille cimentées afin d'empêcher les
filtrations des eaux de pluye, qui incommodent infiniment la garnison et nuisent beaucoup au
magasin à poudre et à tous les armements des pièces d'artillerie.
Batterie de Bénaudet
Elle est infiniment mieux placée, un peu en avant. En cas d'attaque, il y faudrait plus
de 50 hommes armés.
Signal de Mousterlin
Ce signal, quoique inabordable et quoiqu'une plage de droite et de gauche, il ne puisse
s 'y effectuer de descente, vu qu'une chaine de rochers en défend l'approche, auroit besoin
qu'il y fut placé une pièce de 12, en raison du signal, puisqu'il y a une garde de 6 hommes,
outre le gardien. Cette pièce servirait à assurer les signaux et à empêcher l'approche de
quelques bateaux envoyés par des corsaires.
Batterie de Bec~ Meil
Il y faudrait un établissement de 30 hommes armés en cas d'attaque. Ces précautions seront
utiles, quoique les plages sont défendues.
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