2. INTRODUCTION
• Déf de la PC: processus inflammatoire
chronique qui aboutit à la destruction
progressive du parenchyme pancréatique
remplacé par une fibrose plus ou moins
mutilante.
• Le Dg repose sur 3 éléments:
- la présence de fibrose au sein du parenchyme
- la présence de calcifications pancréatiques
- des anomalies canalaires visibles sur les
examens
d’imagerie.
5. La pancréatite héréditaire
• Affection autosomique dominante à
pénétrance incomplète du pancréas exocrine
caractérisée par des poussées aigues
récidivantes avec ou sans évolution à la
pancréatite chronique
• Maladie rare classée parmi les maladies
orphelines
• Prévalence inconnue
• Environ de 700 cas rapportés aux états unis et
l'Europe
10. • Identifiées pour la 1ère
fois en 1996 par une
équipe française localisant le gène cible sur le
Chr 7 (7q35)
• Whitcomb en 1996 a montré que les
mutations du PRSS1 sont à l’origine des formes
héréditaires de pancréatites.
• Les mutations du PRSS1 sont de transmission
autosomique dominante avec une pénétrance
incomplète ( 80-93%)
• Représentent plus de 90% des mutations
trouvées.
• Plus de 23 mutations ont été rapportées.
• Augmentation du risque de pancréatite de
1000 à 2000 fois par rapport à la population
générale
Jian-Min Chen Annual review of medicine 2009
Role of genetic disorders in acute recurrent
11. • Les plus fréquentes:
- R122H: changement de l’argenine en
position 122 par une histidine altération du
site d’autoclivage de la trypsine
- N29I: substitution d’une asparagine par
une isoleucine sur le codon 29 dont l’effet de la
mutation est moins clair
- les mutations R122H et N29I représentent plus
de ¾ des mutations du PRSS1.
• Autres mutations plus rares:
- A 16V: moins de 1% des cas, très faible
pénétrance
- K23R, D22G et D19A: très rares.
F. Maire, P. Lévy GCB 2009
13. SPINK1 / PSTI (Pancreatic Secretory Trypsin
Inhibitor)
Trypsinogène (inactif)
Trypsine (active) PSTI (SPINK 1)
Pancréatite
autorégulation
- Gène SPINK1 (chr 5q) protéine de 56 AA qui inhibe
l'activation du trypsinogène en bloquant son
site
actif
- Le SPINK1 inhibe 20% de l’activité de la trypsine dans
le pancréas
Pancréatite
Mutation SPINK1
14. • La mutation la + fréquente (N34S): asparagine → serine
• Le rôle des ses mutations n’est pas encore clair dans le
dysfonctionnement du SPINK1
• Le mode de transmission et la pénétrance reste toujours
indéterminés
• Considérée comme un facteur prédisposant plutôt
qu’une cause (en présence de facteurs
environnementaux ou génétiques)
• Association fréquente avec les pancréatites OH (5.8%
vs 0.8% dans la population générale) ce qui pourrait
expliquer pourquoi seulement 5-10% des sujets
alcooliques développent une PC.
• Si double mutation N34S et CFTR → risque x 900
Annual Review of medecine 2009, GCB 2009
Human mutation 2007
Yadav & Whitcomb Nature Rev. Gastroenterol.
Hepatol.2010
16. • Identifié en 1989, localisé sur le chr 7 (7q31)
• Transmission autosomique récessive
• Code pour une Pr-
trans membranaire → canal
de Cl-
au pole apical des cellules de nombreux
organes (poumons, intestin, pancréas, canaux
biliaires…)
• Conséquences: sécrétion ductulaire pauvre en
H2O et en HCO3
-
→ précipitation protéique →
obstruction canalaire
• Environ 4% de la population générale est
porteuse hétérozygotes
• Plus de 1200 mutations ont été
identifiées.
F. Maire, P. Lévy GCB 2009
17. • Les mutations sont reparties en 6 classes selon les
conséquences fonctionnelles sur la protéine:
- classe I (protéine non exprimée) ;
- classe II (protéine non fonctionnelle par blocage de la
maturation) ;
- classe III (protéine non fonctionnelle par blocage de
l’activation) ;
- classe IV (la conductance du canal altérée) ;
- classes V et VI (protéine instable et en faible
quantité).
• L’atteinte pulmonaire et l’insuffisance pancréatique
exocrine sont présentes pour les mutations de classe I,
II et III.
• Les mutations CFTR sont des facteurs de
prédisposition génétique à la survenue de pancréatites
18. Critères du diagnostic positif de
mucoviscidose
- une ou plusieurs caractéristiques phénotypiques
- ou antécédent familial de mucoviscidose
- ou trypsine immunoréactive augmentée
(dépistage néonatal)
ET
- 2 tests de la sueur +
- ou 2 mutations du gène CFTR
- ou différence de potentiel nasal pathologique
22. • Sexe ratio: H = F
• Le tableau le plus typique: PA récidivante
évoluant vers la PC
• début des symptômes avant l’âge de 30 ans
dans 90% .
• les symptômes les plus fréquents:
douleurs pancréatiques récidivantes surtout
chez l’enfant (83%)
Pancréatites aigues (69%)
Les douleurs pancréatiques sont rarement
chroniques (<1%)
Cessent quasi complètement après 30 ans
d’évolution
Les pancréatites aigues sont rarementF. Maire, P. Lévy GCB 2009,
Textbook of GE Yamada 5th edition 2009
23. DIAGNOSTIC
• Critères cliniques: pancréatite aigue
récidivante ou PC chez au moins 2 parents
de 1er
degré ou 3 de 2ème
degré dans 2
générations successives, en l’absence
d’autres facteurs étiologiques.
• Critères génétiques: pancréatite aigue
récidivante ou PC avec présence de
mutation PRSS1.
24. HISTOIRE NATURELLE
Selon la série française (200 patients):
• Age moyen du début des symptômes : 10 ans
• Pas de différence entre les mutations pour l'âge de
début
• 4% présentent une forme sévère
• 34% développent une insuffisance pancréatique
exocrine
• 26% développent une insuffisance pancréatique
endocrine
• Adénocarcinome 5%
• Médian de survie 74 ans semblable à la population
générale
The natural history of hereditary pancreatitis a national series . P
28. COMPLICATIONS
• Les CPL sont celles des pancréatites d’autres
étiologies.
• Les CPL des poussées aigues (troubles
métaboliques, défaillance multi viscérales…)
• Les CPL de la PC:
- Faux kystes du pancréas
- Sténose de la VBP
- Sténose duodénale
- Insuffisance pancréatique exocrine
- Insuffisance pancréatique endocrine : diabète
- Adénocarcinome du pancréas +++
29. PH et ADK pancréatique
• CPL la plus redoutable de la pancréatite
héréditaire
• Apparition 30 à 40 ans après le début des
symptômes
• Risque cumulatif de 18.7% à 60 ans et de 53.5
% à 75 ans
• Ce risque est x60 par rapport à la population
général
• Le tabac augmente le risque avec une
apparition plus précoce de 15 à 20 ans par
rapport aux non fumeurs
• Le type de mutation, le sexe et l’origine
The pancreas 2nd
edition 2008
Rebours, Lévy, Ruszniewski Dig and liver
Dis 2011
30. • D’abord:
- Confirmer le Dg de pancréatite aigue ou PC
- Rechercher les causes fréquentes
- Rechercher des causes rares notamment les causes
obstructives tumorales
• Recommandations sur la pratique des tests
génétiques:
- Avant le test, expliquer la nature de l’examen, la
signification des résultats et ses conséquences en
terme de suivi et de traitement
- Expliquer les risques (perturbations psychologiques,
discrimination sociale)
- Il faut un consentement écrit
Quand chercher des anomalies
génétiques devant un pancréatite
F. Maire, P. Lévy GCB 2009
31. • Les recommandations du 3ème
symposium
international des maladies génétiques du
pancréas:
Chez un sujet symptomatique ayant:
2 épisodes de pancréatite aiguë sans autre cause
une pancréatite chronique idiopathique
une histoire familiale de pancréatite chez un
apparenté au 1er
ou 2nd
degré
protocole de recherche
Quand chercher des anomalies
génétiques devant un pancréatite
Ph. Ruszniewski FMC
32. Un épisode de pancréatite ayant nécessité une
hospitalisation.
• Au moins 2 pancréatites de causes indéterminées.
• 1 épisode avec un apparenté porteur d’une
mutation PRSS1.
• Des douleurs abdominales récidivantes d’étiologie
indéterminée, lorsque le Dg de PH est plausible.
• Une PC d’étiologie indéterminée lorsque le Dg de
PH est plausible.
CHEZ L’ENFANT
33. symptômes évocateurs
de mucoviscidose ?
Pancréatite chronique ou pancréatites aiguës récidivantes
Histoire familiale ?
oui non
PRSSI (R122H, N29I)
âge < 40 ans ?
oui non
CFTR
alcool ?
autres facteurs de risque ?
oui
pas de test
génétique
non
SPINK 1 (N34S)
PRSSI (A16V)
Teich J Gastroenterol 2002
34. TRAITEMENT
• Pas de traitement spécifique
• Le trt n’est pas différent à celui des pancréatites
chroniques d’autres étiologies
• Basé sur :
Règles hygièno diététiques:
- arrêt des facteurs favorisant: tabac+++, alcool…
- repas pauvres en gras, riches en anti oxydants et
en vitamines
Trt médical:
- douleur → analgésiques
- insuffisance pancréatique: supplémentation
enzymatique, PEC nutritionnelle
- insuffisance pancréatique endocrine (diabète) :
insuline
35. Prévention et dépistage du
Kc
• Du fait du risque élevé du Kc du Pc en cas de PH
notamment chez les fumeurs il faut recommander un
arrêt définitif du tabac
• Recommandation du groupe français du
pancréas pour le dépistage du kc chez les
patients porteurs d’une mutation PRSS1 ou
ayant le critère généalogique:
- Le dépistage débute dés l'âge de 35 ans
- Bilan initiale: TDM pancréatique, pancréato IRM et
échoendoscopie
- TDM et IRM répétée chaque année, si anomalie →
échoendoscopie
F. Maire, P. Lévy GCB 2009
36. - Si anomalie (dilatation canalaire ou modification
parenchymateuse suspectes) :
Prévention et dépistage du
Kc
Pancréas
gauche
Pancréatectomie
gauche
Pancréas
droit
Dysplasie de ht
grade
Pancréatectomie
totale
Dysplasie de bas
grade
surveillance
Dysplasie
modérée
Pancréatectomie
totale ?
Surveillance? F. Maire, P. Lévy GCB 2009
37. POINTS FORTS A RETENIR
• 3 gènes jouant un rôle important:
PRSS1, SPINK1, CFTR.
• Facteurs prédictifs:
- histoire familiale de pancréatite.
- âge jeune de début
• Recherche des mutations PRSS1:
indications établies
• Recherche des mutations SPINK11 et
CFTR: pas de consensus.
• Ne pas négliger la recherche d’autres
38. • Conséquence de la découverte d’une
cause génétique limitées en l’absence
de:
- trt curatif de la pancréatite
héréditaire
- trt préventif des poussées
- prévention efficace du kc (pas de
consensus
de dépistage)
• L’arrêt du tabac et de l’alcool reste la
POINTS FORTS A RETENIR