Conférence présentée dans le contexte du colloque 2015 de l'ITIS et de l'Institut EDS à l'Université Laval, sur le thème "Mettre le Big Data au service du développement durable dans nos villes et territoires intelligents".
https://www.itis.ulaval.ca/files/content/sites/itis/files/fichiers/Programme_CollEnv28avril.pdf
13. Le lieu urbain
“...le véritable lieu urbain est celui qui nous modifie, nous ne
serons plus en le quittant celui que nous étions en y
pénétrant” Pierre Sansot
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Bonjour merci à l’ITIS et à l’Institut Hydro-Québec en Environnement, Développement et Sociétés de m’offrir cette tribune, en réalité, j’aurais du vous parler de tecjhnologies, de données, de gestion durables des ressources, d’environnement. Mais je me suis dit que d’autres allaient le faire bien mieux que moi. Aussi je vais parler de géographie.
J’ai une triste nouvelle à vous annoncer: la ville n’existe plus. La ville est morte. Pas parce qu’elle n’est pas assez intelligente, comme certain le diront sans doute. Non juste parce que lasse d’avoir assez existée, elle a tranquillement cheminé sur le dernier versant de sa vie, satisfaite du devoir accompli.
En réalité j’exagère un peu, si la ville moderne telle qu’elle fut conçue à l’ère industrielle n’est plus, les urbanités connaissent une croissance incomparable.
Ville réseaux
Notes : Jacques Lévy propose de définir ce qui fait la ville par son urbanité, c'est-à-dire par la conjonction de deux facteurs : densité et diversité des objets de société. Ne séparant plus les villes des non-villes, l’urbanité permet de qualifier des sous-espaces selon des gradients d’urbanité, c'est-à-dire de l’urbanité la plus grande, à l’urbanité la plus faible.
Leur intensité se caractérise par une mise en tension des
Fini le temps des territoires urbains homogènes, caractérisés par des activités cohérentes et stables. Voici le temps des réseaux, du changement.
Les fameuses densités dont on nous vente les vertus, je dois voius avouer que cette injonction permanente à la densification urbaine qui serait la seule alternative à un étalement repsonsable de tous les problèmes environnementaux me pèse un peu, mais ce n’est pas le sujet.
Contrastes…
Tout bouge en particulier les populations…
Les niveaux d’intensités urbaines les plus haut sont mis en tension, pression démographique en particulier qui laisse entrevoir des enjeux sociaux, économiques, environnementaux
L’ampleur des transformations est trop grande pour que ces changements puissent être absorbés par mutations progressives ruptures nécessaires
Les sciences urbaines sont réactivées, juste à voir les annonces récentes ici à Québec du projet d’UMR sur les sciences de l’urbain.
Le coeur de tout cela, le coeur des urbanités c’est le lieux….
Je partage mon point de vue avec vous. Le lieu est une fonction d’un nom, d’un évènement et d’une localisation
Certains sont permanents, certains sont ephèmères, certains sont récurrents, certains sont mobiles, dans le temps et dans l’espaces,
Mais ce sont bien les lieux mis en opération et en tension par le jeux des densités, des mobilités, de la diversité de l’altérité qui façonnent les urbanités contemporaines.
C’est l’intelligence des lieux urbains.
La capacité à décrypter leur genèse, leur dynamique, leurs interrelations.
Le terme est dérivé du latin intellegentia, « faculté de comprendre », dont le préfixe inter- (« entre »), et le radical legere (« choisir, cueillir ») ou ligare (« lier ») suggèrent essentiellement l'aptitude à lier des éléments entre eux.
Tout cela est très spatial… laissez moi vous raconter la petite histoire de John Snow
Épidémie de choléra de Broad Street (1854)
Il a l’idée de … doit se battre avec les fonctionnaires municipaux pour faire avancer son hypothèse
Et magie, l’analyse spatiale (ce qui est considéré comme le premier cas) permet de résoudre l’énigme et par la même d’endiguer l’épidémie de choléra.
Première loie de géographie de Tobler
Chance que dans le domaine géographique il existe des règles qui aident à supporter le raisonnement et la compréhension - contraintes d’intégrité spatiale
Tout cela prend des données, un retour des lieux
Et aujourd’hui ces données existent, sous différentes formes…
Mais aussi des traces que l’on laisse sans le savoir, sans le vouloir… dont on ignore les usages précis qui pourraient en être faits.
Mais les risques aussi…
Il n’a jamais été aussi important pour le citoyen urbain de s’engager, précisément car l’intelligence urbaine, cette sciences des lieux urbains, ne peut pas être sans une composante citoyenne marquée, pas seulement comme contrepouvoir comme le préconise Chomsky ou Saski Sassen, mais aussi comme source de connaissances sensibles des lieux.
Les sciences citoyennes sont en réalité une innovation ancienne… tradition des naturalistes amateurs, dans le fil des sociétés savantes des siècles passés, remises au gout du jour sous l’ impulsion au web 2 et à la géolocalisation mobile en particulier.
Actions ponctuelles basées sur des ressources très locales (échelle du lieux), mais avec une remise en perspective globale (pas de saupoudrage).
Saskia Sassen « Hacking urbanism » ou encore Alastair Parvin « Architecture for the people by the people »
En effet nous (citoyens) pouvons jouer différents rôle comme le précisent mon ami et collègue Sehl Mélouni
Et au fond et je terminerai sur cette idée que je colporte depuis déjà quelques années maintenant, mais qui me semble être au cœur de la citoyenneté urbaine contemporaine.
L’idée que nous ne pourrons pas nous engager sans cultiver activement notre capacité à raisonner spatialement,
Échelle
Référentiel
Perspective
Sortir de notre perception égocentrée / allocentrée
Distance
Corrélation spatiales
Anomalies spatiales