Memoire de Guillaume FERY dans le cadre du Master Projet Innovation Conception à l'Univesité de Marne La Vallée. Octobre 2008.
Thème : Innover dans l'accompagnement des PME; Exemple du dispositif France Investissement.
1. Université de Paris-Est Marne-La-Vallée
UFR d’Économie et de Gestion
Master de Sciences Economiques
Option Projet Innovation Conception (PIC)
Comment un acteur du capital-investissement
peut-il concevoir un dispositif innovant
pour accompagner des PME ?
L’exemple de la création de la communauté des entreprises France Investissement
Présenté par : Guillaume FERY
Sous la direction de : Gilles GAREL
Session d’octobre 2008
2. Comment un acteur du capital-investissement
peut-il concevoir un dispositif innovant
pour accompagner des PME ?
L’exemple de la création de la communauté des entreprises France Investissement
Ce mémoire a été conduit dans le cadre de la formation continue.
Société d’accueil pour le mémoire :
France Investissement
CDC Entreprises
137 rue de l’Université
75007 PARIS
www.france-investissement.fr
www.cdcentreprises.fr
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3. Remerciements
Je remercie M. Didier Havette, Chargé de Mission France Investissement et maître de stage de
m’avoir fait confiance en m’intégrant à son équipe. Son ouverture et sa qualité d’écoute ont
considérablement enrichi mon expérience durant les mois que j’ai passés à travailler avec lui. Je
remercie MM. Pascal Lagarde et Laurent Arthaud, Directeur Général et Directeur Général
Délégué de CDC Entreprises pour leur accueil au sein de CDC Entreprises.
Je remercie M. Jean-Charles Bourlier directeur de la technique, de l’innovation et de la
diversification de Lyonnaise des Eaux. En tant que mon responsable hiérarchique, il m’a donné
l’autonomie suffisante pour la réalisation de mes objectifs.
Je remercie M. Alain Bechtel, Directeur Innovation de GDF-Suez qui m’a suivi dès la genèse de
mon projet universitaire. Son soutien constant et son intérêt pour mes travaux m’ont été
précieux.
Je remercie M. Gilles Garel, directeur de la formation. Il a su m’accueillir au sein de l’université
et éclairer mes choix. Il a su comprendre mes motivations à suivre ce master et m’a donné la
chance d’avoir ce parcours.
J’ai suivi ce cursus Master PIC et conduit ce mémoire dans le cadre de la formation continue en
parallèle de mon engagement professionnel chez Lyonnaise des Eaux. Je tiens à remercier tous
ceux (formation RH, clientèle) qui dans l’entreprise à différents moments ont su m’encourager et
ont saisi ma démarche qui vise aussi à tisser des ponts entre l’univers de l’entreprise et le monde
académique.
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4. Résumé
COMMENT UN ACTEUR DU CAPITAL-INVESTISSEMENT PEUT-IL CONCEVOIR UN DISPOSITIF
INNOVANT POUR ACCOMPAGNER DES PME ? Ce mémoire répond à cette question à la lumière
des travaux, des observations et des échanges menés tout au long de 6 mois de stage chez CDC
Entreprises pour la définition et le lancement des modalités d’accompagnement des entreprises
France Investissement.
Cette étude est réalisée dans le cadre du Master PIC (Projet, Innovation, Conception) et s’attache
à décrire une initiative dans ses composantes projet et processus de conception. Nous tenterons
de comprendre quels sont les mécanismes qui ont conduit à l’émergence du projet porté par
France Investissement et à proposer une analyse des risques et des opportunités nés de son
développement. Nous tenterons de comprendre les impacts du projet sur les relations entre les
acteurs et d’imaginer des indicateurs de mesure de succès de cette initiative.
Ainsi, cette étude porte sur le programme France Investissement qui a été mis en place fin 2006
sous la forme d’un partenariat original entre la Caisse des Dépôts et des investisseurs
institutionnels privés. Son objectif est d’augmenter l’offre de financement en fonds propres pour
les petites et moyennes entreprises de croissance, afin de soutenir leur croissance. Le Conseil
d’Orientation, organe de gouvernance du dispositif, a souhaité mettre en place
l’accompagnement des entreprises financées. Dans la forme, le dispositif serait orchestré comme
une communauté, ou un club.
COMMENT CETTE INITIATIVE EST-ELLE MENÉE ? Ce dispositif a été développé dans le cadre d’un
« projet ». Le lancement du dispositif d’accompagnement (DAFI) présente en effet des
caractéristiques propres : son côté limité, son irréversibilité ou encore le fort degré de liberté
dont il jouît en sont les grands traits. En outre, il convient de souligner une carte des acteurs
particulièrement dense, voire complexe : les fonds d’investissements, les entreprises, les
partenaires, les experts et les comités sont autant de parties à gérer dans la conception des
livrables et le positionnement de l’ensemble. L’analyse des forces et de faiblesses du projet fait
ressortir en particulier la grande hétérogénéité des entreprises cibles (secteurs, géographie, stade
de développement) et le relatif « éloignement » entre elles et France Investissement Ŕ qu’il
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5. conviendra de combler pour rendre possible la confiance et animer la communauté. Dans ces
conditions, la pertinence de l’offre d’accompagnement devrait préférentiellement se centrer sur
les hommes (les entrepreneurs) et pas sur les business. On s’attachera à positionner la
communauté comme un outil au service du développement des entrepreneurs et à privilégier la
valeur individuelle pour encourager l’échange interpersonnel, voire l’entraide.
EN QUOI CE PROGRAMME EST-IL INNOVANT ? QUELLES CONSÉQUENCES ?
Décrire une innovation de service n’est pas toujours très simple. La caractérisation du DAFI en
tant que service innovant conduit à proposer plusieurs lectures (innovation valorisation,
innovation objectivation, innovation-anticipation) mais c’est l’approche « centre-périphérie »,
dans laquelle le dispositif d’accompagnement viendrait compléter le cœur de la dynamique de
financement des fonds, que la lecture de la dimension innovante est sans doute la plus pertinente.
Les approches servicielles, fonctionnelles ou par les caractéristiques (Galloujj1994) nous
éclairent sur les leviers d’innovation. Par ailleurs, au sein d’une initiative institutionnelle de
financement de fonds, la création d’un réseau social des entreprises financées modifie fortement
la relation entre les acteurs.
La retro-conception du dispositif (approche C-K, Hachuel, Le Masson 1996) nous renseigne sur
le cheminement et les options proposées et les connaissances mobilisées ou produites. Les choix
opérés impactent les compétences : des savoir-faire comme l’animation, le réseautage et le suivi
de PME en direct devront être maîtrisés avec les ressources appropriées, y compris par le recours
à la sous-traitance. Le lancement et la diffusion de l’offre d’accompagnement requièrent aussi un
traitement particulier compte-tenu de l’hétérogénéité des cibles et du lien faible qu’elles
entretiennent avec France Investissement. Pour franchir un « gouffre » au sens de Moore,
l’approche par niche pourrait se révéler pertinente au prix d’une sélection des entreprises. Le
facteur temps sera également une clé pour installer ce dispositif.
COMMENT MESURER LA RÉUSSITE DU PROJET ?
Le programme d’accompagnement a pour but d’accélérer la croissance des entreprises financées
et améliorer leur efficacité. La communauté, ou club, des entreprises France Investissement est
un outil au service du partage des bonnes pratiques et de l’échange entre experts et entrepreneurs
eux-mêmes. Nous n’avons pas, à ce stade, établi d’indicateur mais il est probable que la mesure
d’éléments qualitatifs comme la satisfaction des entrepreneurs (et leur envie de participer
fréquemment aux activités du DAFI) serait un bon début.
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6. Pour aller plus loin, nous proposons plusieurs pistes centrées sur les performances de ces
entreprises de croissance et souvent innovantes : nombre de brevets déposés par les entreprises
France Investissement, évolution de l’impact CO2 de leur activité, nombre de nouveaux produits
(et part dans le CA), croissance du chiffre d’affaires ou des effectifs. La part du CA réalisé à
l’export et son évolution pourraient aussi être un moyen de mesurer l’impact de l’initiative
d’accompagnement, même si ce n’est, bien entendu qu’une mesure indirecte.
Dans tous les cas, la mise en place de tels indicateurs pose 2 problèmes qu’il conviendrait
d’analyser : la capacité de reporting et l’asymétrie d’accès à l’information des investisseurs dans
ces PME.
POUR CONCLURE.
Le projet de dispositif d’accompagnement est une innovation qui modifie la relation entre les
acteurs (fonds de fonds, fonds, PME) et vise à apporter plus d’efficacité à des PME de
croissance. Centrée sur les entrepreneurs, la proposition de valeur de l’offre pourrait se résumer
ainsi : Créer un pont entre le dispositif institutionnel France Investissement et les entreprises
financées par les fonds associés pour faire que « un entrepreneur France Investissement ne soit
jamais seul »
Elle a comme pivot la confiance entre ses membres ce qui implique que la communauté des
entreprises (et surtout des entrepreneurs) France Investissement s’inscrit nécessairement dans le
durée. Cette dernière est aussi un levier pour résoudre les enjeux de diffusion nés des relations
nouvelles qui sont crées entre les acteurs.
Mots clés :
Accompagnement, PME, financement, animation et réseau, social networking, performance,
stratégie, web 2.0, innovation, conception, confiance, service, entrepreneurs.
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7. Table des matières
Introduction générale .....................................................................................................................9
Première partie : France Investissement : financer et accompagner des PME........................11
Chapitre 1 : Le financement des jeunes entreprises et son environnement ..................................... 12
Au sujet du financement en fonds propres des entreprises ................................................................................. 12
Le capital investissement français en quelques chiffres ...................................................................................... 13
Chapitre 2 : Qu’est-ce que France Investissement ? .......................................................................... 14
Synthèse .............................................................................................................................................................. 14
Organisation du dispositif ................................................................................................................................... 18
Les partenaires de France Investissement ........................................................................................................... 18
La gouvernance de France Investissement .......................................................................................................... 20
Les spectre d’intervention de France Investissement .......................................................................................... 21
Les résultats ........................................................................................................................................................ 21
Un dispositif au premier rang sur le marché français du capital-investissement ................................................ 22
Chapitre 3 : Qu’est-ce que le dispositif d’accompagnement ? .......................................................... 23
Genèse................................................................................................................................................................. 23
Carte d’identité du dispositif ............................................................................................................................... 25
Contenu ............................................................................................................................................................... 25
Acteurs ................................................................................................................................................................ 26
Les entreprises France Investissement ................................................................................................................ 26
Chapitre 4 : La dynamique des communautés appliquée au dispositif d’accompagnement .......... 32
Fondements des réseaux & communautés .......................................................................................................... 32
Caractéristiques ................................................................................................................................................... 33
Au sujet de la collaboration ................................................................................................................................ 34
Benchmark .......................................................................................................................................................... 35
Zoom : Les moteurs de l’initiative on-line : forme et fond ................................................................................. 36
L’écosystème relationnel du DAFI ..................................................................................................................... 37
Les facteurs clés de succès .................................................................................................................................. 38
Synthèse : illustration du dispositif d’accompagnement ..................................................................................... 39
Chapitre 5 : Comment évaluer le dispositif ? ..................................................................................... 40
Conclusion de la première partie ......................................................................................................... 41
Seconde partie : Analyse du dispositif d’accompagnement en tant de « projet » ....................42
Chapitre 1 : Caractérisation................................................................................................................. 43
Pourquoi fallait-il faire un projet pour atteindre ce résultat ? ............................................................................. 43
En quoi consiste le projet ? ................................................................................................................................. 43
Quel est le fonctionnement du projet ? ............................................................................................................... 45
Caractérisation du « DAFI » ............................................................................................................................... 47
Positionnement.................................................................................................................................................... 49
Contraintes .......................................................................................................................................................... 51
Conclusion .......................................................................................................................................................... 52
Chapitre 2 : Mise en place opérationnelle ........................................................................................... 53
Description globale : approche QQOQCPC ....................................................................................................... 53
Environnement & Matrice des rôles ................................................................................................................... 55
Grille d’analyse des risques du projet ................................................................................................................. 57
Comment juger de la réussite du projet ? ............................................................................................................ 59
Conclusion sur la mise au point opérationnelle .................................................................................................. 61
Chapitre 3 : Peut-on établir des métarègles ? ..................................................................................... 62
Chapitre 4 : Analyse stratégique du projet : matrice SWOT............................................................ 63
Conclusion au sujet du « projet »......................................................................................................... 64
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8. Troisième partie : Management de l’innovation dans la conception et le lancement de la
communauté des entreprises France Investissement ..................................................................65
Chapitre 1 : Caractérisation de l’innovation ...................................................................................... 66
Particularités des services au regard de l’innovation .......................................................................................... 66
L’approche servicielle ......................................................................................................................................... 67
L’approche fonctionnelle : la notion de vecteurs d’innovation ........................................................................... 70
Analyse par les caractéristiques du service ......................................................................................................... 71
Conclusion .......................................................................................................................................................... 74
Chapitre 2 : Composantes innovantes et facteurs clés de succès induits .......................................... 75
Approche par la typologie d’Abernathy & Clarck .............................................................................................. 75
Les 5 degrés de novation..................................................................................................................................... 76
Conséquences : quels sont ses facteurs clés de succès ? ..................................................................................... 80
Chapitre 3 : Rétro-conception du dispositif d’accompagnement...................................................... 81
Introduction ......................................................................................................................................................... 81
Théorie C-K de la conception ............................................................................................................................. 82
Chapitre 4 : Management des conséquences de l’innovation ............................................................ 88
Innovation et compétences .................................................................................................................................. 88
Diffusion de l’innovation .................................................................................................................................... 91
Analyse marketing & analyse de la valeur ......................................................................................................... 97
Conclusion ........................................................................................................................................................ 101
Conclusion sur le management de l’innovation ................................................................................ 102
Conclusion générale ...................................................................................................................103
Bibliographie...............................................................................................................................106
Annexes .......................................................................................................................................108
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9. Introduction générale
COMMENT UN ACTEUR DU CAPITAL-INVESTISSEMENT PEUT-IL CONCEVOIR UN DISPOSITIF INNOVANT
POUR ACCOMPAGNER DES PME ?
Ce mémoire répond à cette question à la lumière des travaux, des observations et des échanges
menés tout au long de 6 mois de stage chez CDC Entreprises pour la définition et le lancement
des modalités d’accompagnement des entreprises France Investissement. Cette étude est réalisée
dans le cadre du Master PIC (Projet, Innovation, Conception) et s’attache à décrire une initiative
dans ses composantes projet et processus de conception
De quoi s’agit-il ?
Dans un premier temps, nous décrirons le dispositif France Investissement en général et ses
missions de financement des PME. Après avoir expliqué sa genèse et présenté les acteurs nous
détaillerons ce qu’est le Dispositif d’Accompagnement des entreprises France Investissement
(DAFI). Ainsi, nous montrerons comment la mise en place de cette nouvelle communauté
d’entreprises (et d’entrepreneurs) est une réponse moderne aux enjeux posés par la diversité des
entreprises concernées. Les règles et les limites du système seront aussi présentées comme des
risques et des opportunités pour développer l’offre d’accompagnement.
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10. Comment mener à bien le lancement de ce « club » ?
Dans un second temps, nous aborderons le mode de déploiement du dispositif en l’analysant en
qualité de « projet ». En le plaçant dans l’environnement du financement des PME, nous
proposerons des angles d’analyse des facteurs clés de succès.
Est-ce innovant ? Comment faire ?
Dans un troisième temps, nous caractériserons la dimension innovante du projet DAFI. Nous
analyserons les enjeux liés à la fabrication des services et comment les options étudiées depuis
plusieurs mois ont contribué à enrichir les compétences de l’équipe. A travers le formalisme C-
K, nous proposerons une relecture du cheminement de conception.
Nous nous poserons des questions sur l’impact du caractère innovant sur le lancement de club.
Les contraintes de temps et la notion de la valeur confiance seront aussi au cœur de
l’observation.
Nous nous appuierons sur les travaux de Gallaouj, Abernathy et encore Moore pour
respectivement décrire l’innovation servicielle, présenter les modifications des liens entre les
acteurs du dispositif et détailler la problématique de la diffusion des services auprès de la
communauté.
Nous conclurons en tentant de comprendre quels sont les mécanismes qui ont conduit à
l’émergence du projet porté par France Investissement en proposant une analyse des risques et
des opportunités nés de son développement. Nous tenterons de comprendre les impacts du projet,
les compétences mobilisées au sein du projet de mettre en perspective des indicateurs de mesure
de succès de cette initiative.
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11. Première partie :
France Investissement : financer et
accompagner des PME
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12. L’objet de cette partie est de décrire France Investissement, sa genèse, son fonctionnement et ses
premiers résultats. Elle vise aussi à détailler ce qu’est le dispositif d’accompagnement des
entreprises France Investissement (DAFI) et caractérisant la démarche et le positionnement de
cette initiative qui vise à faire émerger et à animer une communauté (ou club) d’entrepreneurs.
Après avoir rappelé les enjeux de France Investissement et du financement des entreprises, nous
présenterons le programme et les acteurs du dispositif.
Enfin, nous préciserons le fondamentaux d’un réseau social organisé en communauté
d’entrepreneurs pour montrer en quoi un « club FI » a sa place pour accompagner des PME de
croissance.
Chapitre 1 : Le financement des jeunes entreprises et son environnement
Au sujet du financement en fonds propres des entreprises
Les entreprises ont besoin de ressources financières durables pour financer différents besoins à
différents moments de leur croissance, notamment :
leurs frais de recherche et développement lorsqu’elles innovent,
-
leurs investissements lorsqu’elles s’installent, lorsqu’elles démarrent ou développent leur
-
activité de fabrication ou de commercialisation,
leur besoin de financement lorsqu’elles grossissent par fusion ou rachat d’autres
-
entreprises ou lorsqu’elles se développent à l’international,
leur besoin en fonds de roulement, c’est-à-dire les fonds mobilisés en permanence pour
-
constituer des stocks et accorder des délais de paiement aux clients.
Seuls certains besoins peuvent être financés par des emprunts à moyen ou long terme auprès des
banques (prêt pour financer un achat de matériel) ou auprès d’OSEO (avance remboursable pour
financer une partie des frais de R&D par exemple).
Les fonds propres sont des ressources financières indispensables à l’entreprise pour financer
l’ensemble de ses besoins. Ils sont constitués des apports personnels des fondateurs de
l’entreprise et des apports des autres associés, notamment les fonds de capital investissement.
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13. L’apport de fonds propres par des investisseurs est essentiel à l’entreprise naissante, dont
l’activité ne produit encore aucun résultat financier, mais également à l’entreprise plus
développée dont les ressources financières générées par son activité peuvent être insuffisantes
pour financer sa croissance.
En 2008, dans un contexte où l’offre de crédits apportée par les établissements bancaires aux
petites et moyennes entreprises s’est raréfiée, il devient vital pour les entreprises de croissance de
pouvoir disposer d’une offre de fonds propres suffisante et adaptée à leurs besoins.
Le capital investissement français en quelques chiffres
Les fonds de capital investissement apportent des fonds propres aux entreprises, dans la durée,
en prenant une participation à leur capital. Leur perspective est de valoriser leur participation et
de la céder à un horizon défini, à moyen (3 à 5 ans) ou long terme (5 à 8 ans) selon le cas.
On distingue, selon le stade d’investissement dans l’entreprise :
le capital risque : il s’agit du financement de l’entreprise depuis sa création jusqu’au tout début
de son activité, à savoir la phase de recherche et développement, les phases ultérieures de
fabrication et/ou commercialisation ; le capital risque inclut l’amorçage qui vise spécifiquement
le financement de l’entreprise lors de la sa création ; le capital risque investit dans des entreprises
présentant des risques mais promettant une forte croissance, grâce au caractère innovant de leurs
technologies, produits ou services ;
le capital développement : il s’agit du financement du développement d’une entreprise, déjà
établie sur son marché, profitable et présentant des perspectives de forte croissance.
Par ailleurs, le capital transmission vise l’acquisition d’une entreprise par des financiers et/ou des
dirigeants, moyennant un apport en fonds propres et un emprunt (financement à « effet de
levier »).
En 2007, selon l’AFIC (l’Association Française des Investisseurs en Capital), le marché français
du capital investissement représente des investissements de 12,6 milliards d’euros dans environ
1 500 entreprises :
677 millions d’euros dans des opérations de capital risque (environ 400 entreprises),
1,3 milliard d’euros dans des opérations de capital développement (environ 550 entreprises),
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14. le reste, soit environ 10,5 milliards d’euros, dans des opérations de capital transmission et
d’autres types d’opérations (reprise d’entreprises en difficulté).
Investissements sur le marché français en 2007 (source AFIC)
5%
10%
Capital risque
Capital développement
Capital transmission (LBO)
et autres
85%
La même année, les opérateurs français du capital investissement ont levé 10 milliards d’euros,
qui seront investis dans les années futures. A titre de comparaison, en 2006, l’épargne des
Français représente 182 milliards d’euros et leurs placements financiers 140,9 milliards dont
88,8 milliards placés en assurance-vie.
Le marché français du capital investissement représente environ 15% du marché européen : 10,1
milliards d’euros sur 71,6 milliards d’euros investis en 2006.
Chapitre 2 : Qu’est-ce que France Investissement ?
Ce chapitre présente France Investissement, ses objectifs, ses partenaires. Au-delà des montants,
ce sont surtout les liens entre les acteurs qu’il convient de noter car ils sont structurant pour la
mise en œuvre du dispositif d’accompagnement.
Synthèse
Extrait du rapport au Premier Ministre de mars 2008.
Le programme France Investissement a été mis en place en novembre 2006 sous la forme d’un
partenariat original entre la Caisse des Dépôts et des investisseurs institutionnels privés. Le
constat fait à l’origine de ce programme est la faible implication des acteurs institutionnels sur
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 14 /116
15. certains segments du domaine du capital investissement, en particulier le capital risque et le
capital développement pour les opérations de petite taille.
L’objectif de France Investissement est d’augmenter l’offre de financement en fonds propres
pour les petites et moyennes entreprises de croissance, afin de soutenir leur démarrage et
d’accompagner leur développement dans la durée. Il s’agit d’accélérer le développement du
marché du capital investissement sur les segments du capital risque (incluant l’amorçage) et du
capital développement, selon deux axes stratégiques pour notre pays :
le financement de l’innovation à tous les stades de la croissance des entreprises ;
-
- le développement des entreprises, leur ouverture sur les marchés internationaux et leur
accès aux marchés boursiers, afin de permettre aux plus performantes d’entre elles de
devenir des entreprises pérennes de taille moyenne, qui font actuellement défaut à
l’économie française..
La perspective est d’injecter, de 2006 à 2012, trois milliards d’euros au capital des PME de
croissance, soit 500 millions d’euros par an sur les segments concernés. Il est prévu, sur la
période concernée, un apport de deux milliards d’euros par la Caisse des Dépôts et un apport
d’au moins un milliard d’euros par les partenaires privés, à savoir, dès à présent, AGF, le groupe
Caisse d’Epargne, Groupama, Natixis et la Société Générale.
Les orientations stratégiques de France Investissement (objectifs annuels, modes d’intervention,
cibles d’intervention) sont définies par le Conseil d’orientation, placé auprès du Premier Ministre
et composé de représentants de l’État, de la Caisse des Dépôts, des investisseurs institutionnels
partenaires et de personnalités qualifiées.
Le Conseil d’orientation, qui s’est réuni à six reprises depuis sa création, a arrêté un plan
stratégique, défini un règlement intérieur et rédigé des chartes applicables à tous les acteurs
bénéficiant des fonds levés dans le cadre de France Investissement : les fonds de fonds mis en
place par les partenaires de France Investissement, les fonds sous-jacents sélectionnés et les
entreprises bénéficiaires de leurs investissements. Ces chartes définissent les objectifs et
orientations en matière d’investissement, mais également des recommandations en matière de
gestion des fonds et d’accompagnement des entreprises. Elles prévoient notamment que les fonds
de fonds investiront au moins 10% de leurs capitaux dans l’amorçage, pour renforcer le
financement de la création et du démarrage des entreprises innovantes.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 15 /116
16. Les résultats obtenus pour la première année du programme France Investissement sont
excellents et montrent la forte mobilisation des acteurs : les cinq fonds de fonds mis en place par
les partenaires privés sont opérationnels depuis plusieurs mois ; au 31 décembre 2007, les
engagements des partenaires privés, soit au total 230 millions d’euros, ajoutés à ceux de la
Caisse des Dépôts, soit 587 millions d’euros, représentent un total de 817 millions d’euros, qui
se situe bien au-delà de l’objectif prévu de 500 millions d’euros par an. Quarante-quatre fonds de
capital investissement ont levé des capitaux auprès des partenaires de France Investissement
pour un montant total de 537 millions d’euros, ce qui représente environ 30% du marché français
du capital risque et du capital développement. Ces fonds, qui ont déjà investi dans 102
entreprises, ont la capacité d’investir dans plus de 800 entreprises.
La conjoncture actuelle ne fait que conforter les orientations suivies par le programme France
Investissement.
En 2007, le capital investissement apparaît encore préservé des conséquences de la crise
financière, avec des investissements en croissance de 24% par rapport à 2006 et des levées de
fonds maintenues au niveau de 2006, mais des menaces pèsent sur les levées de fonds de l’année
2008. Par ailleurs, ce sont les grandes opérations de reprise d’entreprises (LBO) qui ont tiré le
marché vers le haut en 2007, et la part du marché représentée par les opérations de capital risque
et capital développement reste limitée à 15% des investissements en 2007, comme en 2006.
De plus, en 2008, l’offre de crédits apportée par les établissements bancaires aux petites et
moyennes entreprises s’est raréfiée. Dans ce contexte, il devient vital pour les petites et
moyennes entreprises de croissance de pouvoir disposer d’une offre de fonds propres suffisante
et adaptée à leurs besoins.
France Investissement jouera, dans cette conjoncture difficile, un rôle crucial pour la croissance
des petites et moyennes entreprises, d’une part, en soutenant les fonds de capital risque et de
capital développement dont les levées de capitaux pourront être difficiles, d’autre part, en
orientant leurs investissements vers les petites et moyennes entreprises. Face aux conséquences
de la crise financière, France Investissement pourra contribuer à maintenir l’économie française
sur une trajectoire de croissance.
L’année 2008 verra France Investissement s’engager dans une démarche de mobilisation de tous
les acteurs autour des entreprises de croissance. Un programme d’accompagnement des
entreprises financées par France Investissement sera lancé pour les aider à se développer, à
innover davantage et à s’ouvrir aux marchés internationaux.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 16 /116
17. L’innovation constituera un axe de développement de France Investissement. Les liens entre les
fonds d’investissement et les pôles de compétitivité seront renforcés afin que les technologies les
plus innovantes puissent donner naissance à des entreprises de croissance. Il s’agira également
de renforcer les synergies entre les fonds d’amorçage et les organismes de recherche, et de
soutenir les fonds de capital risque qui investissent dans les entreprises technologiques. Un
accent particulier sera mis sur la création de fonds d’investissement par les business angels, qui
sont des partenaires financiers essentiels pour les petites entreprises.
Enfin, France Investissement mettra en place des instruments permettant de mesurer l’impact sur
la croissance et sur les emplois des investissements réalisés.
Le partenariat public-privé mis en place par France Investissement a d’ores-et-déjà permis une
forte et rapide mobilisation des acteurs en faveur du financement en fonds propres des
entreprises de croissance. Les efforts ainsi déployés rejoignent les actions menées par le
Gouvernement en faveur du développement des petites et moyennes entreprises, de leur
transformation en entreprises plus innovantes et plus exportatrices. Cette synergie pourrait être
encore renforcée, d’une part, par une simplification du cadre réglementaire et fiscal applicable au
capital investissement, en particulier la simplification du cadre fiscal applicable aux fonds de
fonds (obligations déclaratives liées à la transparence fiscale) et l’harmonisation des avantages
fiscaux ISF associés aux investissements intermédiés (harmonisation entre les investissements
via les holdings et les investissements via les FCPR, FCPI ou FIP). D’autre part, les pouvoirs
publics pourraient contribuer à la mobilisation de tous les acteurs en faveur du financement en
fonds propres des entreprises : organismes publics et parapublics qui accompagnent les
entreprises, investisseurs institutionnels français ou étrangers qui peuvent orienter plus de
capitaux vers les fonds de capital risque et capital développement.
Dans une année 2008 où les entreprises rencontrent davantage de difficultés à se financer par
crédit auprès des établissements bancaires, les financements en fonds propres revêtent une
grande importance. Les efforts de tous seront nécessaires pour attirer sur la place France les
capitaux prêts à s’investir dans les entreprises de croissance.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 17 /116
18. Organisation du dispositif
Le schéma suivant présente l’organisation de France Investissement.
Conseil
Comité financier Commission
des fonds de fonds
CDC Entreprises - DGTPE d’orientation
Autres Autres
investisseurs investisseurs
Branche publique Branche privée
Fonds de fonds
OSEO
Représentée par
Co-investissement
Fonds d’investissement
PME
Les partenaires de France Investissement
Les partenaires de France Investissement sont la Caisse des Dépôts, d’une part, et les partenaires
privés, d’autre part.
a) La Caisse des Dépôts, au travers de CDC Entreprises, sa filiale dédiée aux activités
d’investissement dans les domaines du capital risque et du capital développement, intervient
dans ce dispositif :
- en investissant dans des fonds de fonds de la branche privée du dispositif,
en investissant dans des fonds ou sociétés d’investissement (activité de « fonds de
-
fonds » qui représente son activité principale),
en co-investissant directement dans des entreprises avec d’autres fonds d’investissement,
-
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 18 /116
19. - en finançant le fonds « France Investissement Garantie » qui permet de garantir les
participations détenues par les fonds dans les entreprises.
Qu’il s’agisse de ses activités d’investissement dans des fonds (« fonds de fonds ») ou de ses
activités d’investissement dans des entreprises, la Caisse des Dépôts intervient toujours de façon
minoritaire aux côtés d’investisseurs privés et dans les conditions de marché (pari passu avec les
autres investisseurs).
b) Au titre de la branche privée du dispositif, cinq investisseurs institutionnels privés ont
constitué des fonds de fonds, dans lesquels la Caisse des Dépôts a investi :
- AGF (AGF Private Equity) pour le fonds de fonds « AGF France Investissement » créé
en janvier 2007,
- la Société Générale (SGAM Alternative Investments) pour « SGAM AI France
Croissance » créé en mai 2007,
- Groupama (Finama Private Equity) pour « Groupama France Investissement » créé en
août 2007,
le groupe Caisse d’Epargne (Masseran Gestion) pour« Masseran France Sélection 1 »
-
créé en novembre 2007, mais dont les investissements ont commencé en juin 2007,
- Natixis (Dahlia Partners) avec « Dahlia France Investissement » créé en décembre 2007,
mais dont les investissements ont commencé en juin 2007.
Ces fonds de fonds ont également été souscrits par d’autres investisseurs, en particulier la CNP
et le CEA.
Comme les fonds de fonds gérés par CDC Entreprises, les fonds de fonds privés
investissent, de manière minoritaire et dans les conditions de marché, dans des fonds qui
eux-mêmes investissent dans des entreprises.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 19 /116
20. La gouvernance de France Investissement
Lors du lancement de France Investissement a été créé un Conseil d’orientation auprès du
Premier Ministre « chargé de coordonner et d’orienter l’activité de France Investissement »
(décret du Premier Ministre du 15 décembre 2006). Le Conseil d’orientation se prononce sur les
orientations stratégiques de France Investissement (objectifs annuels, modes d’intervention,
cibles d’intervention) et évalue l’impact de l’ensemble du dispositif sur le développement du
capital-investissement et sur le financement des entreprises.
Le Conseil d’orientation s’est réuni pour la première fois le 21 décembre 2006 et s’est ensuite
réuni à cinq reprises au cours de l’année 2007. Des réunions périodiques ont aussi eu lieu en
2008..
CDC Entreprises est chargé de piloter sa mise en œuvre.
Conseil Commission Fonds de Fonds
Comité Financier
d’Orientation
Placé sous l’autorité du Premier Ministre
Présidé par René Ricol
et composé de :
2 représentants de la Caisse des Dépôts
3 représentants de l’Etat (DGTPE, DGE, DCASPL)
1 représentant de chacun des partenaires privés
20 personnalités qualifiées
Nommés pour une durée de 6 ans
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 20 /116
21. Les spectre d’intervention de France Investissement
De l’amorçage au développement en passant par le capital risque, FI couvre plusieurs stades du
financement de l’entreprise.
Cette caractéristique trouve son écho dans le profil des entreprises qui seront « les cibles » du
dispositif d’accompagnement : elles sont très diverses dans leur maturité.
MATURITE
CREATION MISE EN COMMERCI
R&D ŒUVRE ALISATION
APPLICATI INDUSTRIA
PASSAGE
LISATION
ON
DE TEMOIN
MARCHES
CAPITAL
CAPITAL
RISQUE
DEVELOPPE
BESOINS
MENT
EN
CAPITAL
FRANCE INVESTISSEMENT
AMORCAGE
BUSINESS
ANGELS
INCUBATEURS
TEMPS
Les résultats
La première année de France Investissement en quelques chiffres :
Au 31 décembre 2007, 817 millions d’euros ont été engagés par les partenaires de France Investissement,
ce qui se situe bien au-delà de l’objectif prévu de 500 millions d’euros par an.
Un bilan a aussi été dressé mi-2008.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 21 /116
22. Le schéma suivant présente la ventilation des montants engagés à la mi 2008.
Un dispositif au premier rang sur le marché français du capital-investissement
Les 537 millions d’euros engagés dans les fonds par les partenaires publics et privés de France
investissement représentent une part importante des montants levés par les fonds sur le marché
français du capital risque et du capital développement.
Sur la base des chiffres de l’année 2007 publiés par l’AFIC, 10 milliards d’euros ont été levés
par les opérateurs français du capital-investissement, dont un milliard destiné à être investi en
capital risque et deux milliards d’euros en capital développement. La même année, 12,5 milliards
d’euros ont été investis par les opérateurs français et, sur le périmètre ciblé par France
Investissement, à savoir les petites capitalisations, ils ont investi 677 millions d’euros dans des
opérations de capital risque, 1 310 millions d’euros dans des opérations de capital
développement et on peut estimer à environ un milliard d’euros les petites opérations de
transmission (moins de 20 millions d’euros).
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 22 /116
23. Le poids du dispositif France Investissement, sur le périmètre du capital risque, du capital
développement et des petites opérations de capital transmission, est donc de 537 millions d’euros
sur un marché total de 3 milliards d’euros, soit près de 20%. Si on exclut les FCPI et FIP (1,2
milliard d’euros levés en 2007) pour ne retenir que les capitaux levés par les FCPR, France
Investissement représente alors environ 30% du marché ciblé. Ceci témoigne du rôle de premier
plan joué par les acteurs du dispositif France Investissement dans le financement du démarrage
et du développement des PME.
Ce rôle est encore plus important dans le financement de la création et du démarrage des PME :
dans ce domaine Ŕcelui du capital risque incluant l’amorçage-, les engagements de France
Investissement, de l’ordre de 300 millions d’euros, représentent environ 50% des montants levés
par les fonds, en excluant la quote-part des FCPI allouée au capital risque (soit 60% des 780
millions d’euros levés par les FCPI en 2007).
Il est encore trop tôt cependant pour évaluer l’impact de France Investissement sur le
développement du marché du capital risque et du capital développement. Cet impact pourra être
apprécié dans la durée.
Chapitre 3 : Qu’est-ce que le dispositif d’accompagnement ?
Nous analysons dans ce chapitre les contours du dispositif d’accompagnement, ses moyens et ses
objectifs ainsi que le profil des « cibles », les entreprises financées.
Genèse
Une dimension importante du dispositif France Investissement est l’accompagnement des
entreprises financées, dans les trois domaines que sont l’innovation, l’ouverture à l’international,
et la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Un programme
d’accompagnement a été défini et sera opérationnel en 2008.
En amont de ce programme d’accompagnement et afin que celui-ci soit utile et pertinent aux
entreprises, il a semblé nécessaire d’avoir une vision claire, dans les trois domaines ciblés, des
stratégies des entrepreneurs, de leurs façons d’agir, de leurs besoins, ainsi que de l’offre qui a
vocation à les aider.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 23 /116
24. C’est pourquoi un diagnostic a été réalisé en 2007, à partir d’entretiens avec des entrepreneurs,
des fonds d’investissement, et des prestataires publics de services aux entreprises. De ce
diagnostic ont été tirées les conclusions suivantes :
Ŕ L’innovation est considérée comme stratégique par toutes les entreprises. Les dispositifs
publics de soutien sont bien connus, et jugés utiles et pertinents par les entreprises « high
tech ». Les autres entreprises les connaissent moins bien, et ont tendance à douter pouvoir
y avoir accès.
Ŕ L’ouverture à l’international est jugée importante à un moindre degré, sauf pour les
entreprises « high tech » dont ce développement est souvent inscrit dans les gènes. Pour
toutes les entreprises, la question du « comment s’y prendre ? » reste prégnante. Les
dispositifs publics restent mal connus.
Ŕ La question de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises n’est pas vue
par tous comme centrale. Mais les entrepreneurs qui se sont appropriés le sujet y voient
un enjeu fort en termes économiques. Les organismes et les soutiens publics ou
parapublics dans ce domaine sont très mal identifiés.
De façon plus transversale, d’autres enseignements peuvent être retenus :
Idéalement, il convient d’adresser aux entreprises de l’information choisie, adaptée à
-
l’entreprise et à ses préoccupations du moment.
Il n’est pas de meilleur vecteur d’information vers un chef d’entreprise qu’un autre chef
-
d’entreprise : valeur des pairs.
Recevoir un investissement de la part d’un partenaire de France Investissement
-
« labellise » l’entreprise, la désigne comme « championne potentielle », et la création
d’une communauté d’entreprises est possible autour de cette identité partagée.
Les partenaires qui mettent en œuvre France Investissement ont ensemble une
-
connaissance des entreprises à potentiel qui pourrait être utile aux organismes publics de
soutien (OSEO, Ubifrance, Coface).
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 24 /116
25. Ces enseignements, présentés en décembre 2007 au Conseil d’orientation, ont conduit
ce dernier à approuver un programme d’accompagnement, dont l’année 2008 verra les
premières étapes de mise en œuvre. Ce programme repose avant tout sur l’émergence
d’une communauté des entreprises de croissance ayant bénéficié d’un apport en
capital de l’un des fonds partenaires du programme France Investissement. Il sera mis
en œuvre en collaboration avec ces fonds, et en synergie avec les organismes publics et
parapublics d’accompagnement des entreprises. Il consistera en une offre de services
qui comportera notamment la création d’un site communautaire dédié, des réunions en
région, des missions de diagnostics individuels brèves, et quelques missions
d’accompagnement dans la durée. Ce programme d’accompagnement, dont le bras armé
sera CDC Entreprises, sera encadré par un comité qui comptera en son sein des chefs
d’entreprise, des fonds d’investissement, des experts, ainsi qu’une représentation de
l’administration en charge des entreprises.
Carte d’identité du dispositif
Ŕ Adresse : c/o CDC Entreprises 137 rue de l’Université 75007 Paris
Ŕ Direction : Conseil d’Orientation de France Investissement
Ŕ Pilotage : Comité réuni mensuellement et Présidé par Pascal LAGARDE (DG de CDC
Entreprises).
Ŕ Budget : environ 850 Keuros pour 2008
Ŕ Date de création : automne 2007
Ŕ Ressources :
o Chef du projet : Didier Havette
o 2 ressources (1 doctorante + 1 stagiaire) puis 2 permanents d’ici fin 2008.
Ŕ Evénement clé : réunion de lancement officiel auprès des entreprises Fi le 2 décembre
2008 à Paris.
Contenu
Ŕ La réunion des entrepreneurs France Investissement le 2 décembre 2008
Ŕ L’édition d’un annuaire des entreprises France Investissement
Ŕ Des réunions thématiques d’entrepreneurs en région
Ŕ Une initiative dédiée à la performance environnementale et au coaching de PME sur le
sujet (Carbonhub)
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26. Ŕ Des outils diagnostics centrés sur la performance et la stratégie pour les PME
Ŕ Constitution d’un pool de personnes ressources (Experts)
Ŕ Le lancement du site internet de la communauté
Acteurs
Les acteurs du dispositif sont un des éléments clés (avec le profil des entreprises) qui va
structurer toute l’analyse du présent mémoire. Le dispositif France Investissement réunit CDC
Entreprises et des fonds de fonds privés qui investissent dans des fonds qui investissent dans des
entreprises.
Fonds de fonds
+
66 fonds investis (22 nouveaux fonds)
Capital risque : 50 %
Capital développement : 50 %
C’est sur ce « triptique » fond de fonds/fonds/entreprise que va se
construire le réseau. Décrivons maintenant le niveau « client » constitué
par les PME.
Les entreprises France Investissement
Des PME pas comme les autres
Les entreprises financées par les fonds partenaires de France Investissement ne sont pas des
PME comme les autres :
Ŕ Elles ont été sélectionnées parmi des dizaines sur la base des critères de la Charte France
Investissement
Ŕ Ce sont des entreprises de croissance
Ŕ Elles ont une stratégie, élaborée dans un business plan
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 26 /116
27. Ŕ Elles ont un « board » et ont su créer une relation avec un investisseur (ex : fonds)
Le but n’est pas ici de faire une analyse comparée des PME françaises et du panel France
Investissement. Toutefois, on notera que ce profil aura des conséquences sur la manière de
concevoir le dispositif d’accompagnement.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 27 /116
28. Typologie & indicateurs
Remarque préliminaire : ces données sont issues d’un premier reporting électronique au 30 juin
2008. Certaines données collectées sont incomplètes. Le taux de réponse est de 60% sur les
données économiques (chiffre d’affaires, effectif)
Certaines entreprises sont atypiques au regard de la cible de France Investissement
Ŕ Grosses entreprises du secteur du BTP à forte intensité de personnel
Ŕ Entreprises de commerce/courtage dont le CA est élevé
Situation au 30 juin 2008
Ŕ 191 entreprises
Ŕ 731 millions d’euros investis
Ŕ Ticket moyen par entreprise : 3,8 M€
Ŕ Amorçage : 1,9 M€
Ŕ Capital risque : 2,1 M€
Ŕ Capital développement : 3,3 M€
Ŕ Mezzanine : 6,7 M€
Ŕ Capital transmission-LBO : 6,9 M€
Emplois créés dans 126 des Entreprises financées par France Investissement : 8 500 salariés
Salariés 1 à 50 51 à 100 Plus de 100
Entreprises* 50% 12% 38%
Stade et âge des entreprises (base 172)
Age Moins de 2 ans De 2 à 5 ans De 5 à 10 ans Plus de 10 ans
Entreprises* 34% 26% 18% 22%
Chiffre d’affaires cumulé sur 117 des 192 entreprises :
Ŕ 2,4 milliards d’euros
Ŕ 22 M€ par entreprise en moyenne
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 28 /116
29. Secteurs d’activités par montants investis : Industrie
2%
Industrie Sciences de la vie
26%
2% Services
41%
Sciences de la vie
26% Technologies propres /
6% Energie
Services TIC
41% 14%
11%
Autres
Technologies propres /
6% Energie
TIC
14%
11%
Autres
Répartition en nombre par secteur d’activité
Répartition des entreprises par localisation géographique
(nombre d’entreprises et montants investis par les fonds
A retenir :
La majorité des financements concernent des entreprises basées en Ile de France (ou du moins leur siège social)
L’Ile de France est la région qui draine le plus de financements France Investissement
350 307
300 Entreprises Montant
250
193
200
133
150
72
100 61 49 34
10 23
50 16
10 15
0
A
s
es
F
er
e
C
on
ID
gn
ng
lp
PA
gi
ta
A
ra
-
ré
re
ne
Et
B
es
hô
r
ut
R
A
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 29 /116
30. Exemple de la ventilation des catégories d’activités par région :
Ce profil peut être un enseignement riche dans l’optique de réunions d’entrepreneurs en région :
concurrence ? Points communs ? Synergies ?
Certaines régions sont plus homogènes que d’autres.
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Franche-Comté
Haute-Normandie
Nord-Pas-de-Calais
Ile-de-France
Basse-Normandie
Midi-Pyrénées
Poitou-Charentes
Centre
Picardie
Limousin
Pays-de-la-Loire
Champagne-Ardenne
Provence-Alpes-Côte
Languedoc-Roussillon
Etranger
Lorraine
Bretagne
Rhône-Alpes
Alsace
Aquitaine
Auvergne
d'Azur
TIC INDUSTRIE
SCIENCE DE LA VIE SERVICES
TECHNOLOGIES PROPRES / ENERGIE AUTRES
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 30 /116
31. Exemples
On peut noter la grande diversité des entreprises. Nous détaillerons les conséquences de cette
hétérogénéité au moment de la conception du service communautaire et de sa diffusion.
Entreprises Secteur Produit/service
IT leader en conception de solutions RF en full CMOS
Acco Semiconductor
Ind holding F2A
Alize
Ind Chimie emballage
Alpha PET
IT antennes
ANTENNES SA
Ind Biens d'equipement
Arion/VIB
IT sécurité réseaux
ARKOON
Ser Editeur de revue
Artemia
IT telephonie
B3G Télécom
Gros œuvre et béton
Ind
Bernadet
Ind fabrication de fenêtres
Bouvet
Ser Etudes marketting
BVA In Vivo
Ind sous-traitance automobile
Defta
Ind façonnage produits pharmaceutiques
Delpharm
Env industrie des biens d'équipements
Elector Power System
Ind distributeur de produits polyoléfines
Emeraude
Env recyclage
EnvironCom
IT logiciels embarqués
ESTEREL
Ser transferts d'entreprise, déménagement
Euroflash
Med dispositifs médicaux
Euroline- Didactic
Ind Produits pour l'aéraulique
F2A
Ind plaques minéralogiques
Faab-Fabricauto
Ind chambres froides et salles blanches
Financière d'Agard
Ser interim
Gezim/2G Finances
IT portail personnalisable de convergence web mobile
Goojet
La liste des entreprises France Investissement au 31 juillet 2008 est présentée en annexe.
Les fonds
Le dispositif compte un acteur central : les fonds partenaires. En voici une liste non exhaustive.
Nous reviendrons plus loin sur leur place dans la proposition de valeur du dispositif
d’accompagnement.
360 Capital One Genopôle 1er Jour
ACE Management I Source 3
Acto Mezzanine ICSO 2
Aerofund 2 Ile de France Capital
Aerofund II ILP
Agroinvest Industries et Finances II
Aloe II Innovacom VI
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32. Alven III Iris Capital III
Auriga III Kennet III
Aurinvest Capital 2 Matignon II
Avenir Entreprises Développement Mer
Avenir Entreprises Mezzanine Middle Market Fund IV
Une liste plus détaillée est présentée en annexe.
Chapitre 4 : La dynamique des communautés appliquée au dispositif
d’accompagnement
Le dispositif d’accompagnement prend la forme d’un club d’entrepreneurs. Ce chapitre aborde
quelques-uns des éléments clés des pratiques modernes autour des communautés et globalement
du social networking.
Fondements des réseaux & communautés
Il n’est pas question de traiter en profondeur des mécanismes de communautés, de social
networking ou même d’explorer la littérature de plus en plus abondante sur ces phénomène
collaboratifs, y compris toute la mouvance sur « l’organisation 2.0 ».
Toutefois, puisque le programme d’accompagnement prend la forme d’une communauté, il
semble nécessaire d’analyser les bases (naissantes) de son fonctionnement. Nous verrons que ces
éléments sont des points clés des « connaissances » au sens de K dans le modèle de conception
C-K (voir partie 3).
Un des outils d’animation du DAFI est un site internet dont la forme n’est pas encore totalement
figée. Nous proposons dans les paragraphes qui suivent quelques points de repères sur le sujet
des réseaux et des communautés (on-line). Nous pourrons en tirer quelques conclusions pour le
Dispositif d’Accompagnement des entreprises France Investissement (DAFI).
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 32 /116
33. Caractéristiques
Communauté = « personnes rassemblées autour de buts, d’expériences, de tâches ou d’intérêts
communs. Elles sont mutuellement engagées dans des actions dont elles négocient ensemble le
sens » (E. Wenger)
Cela suppose :
Ŕ Existence d’une frontière : elle est fermée (totalement ou peut accueillir des
membres mais selon une procédure)
Ŕ Une raison d’être
Ŕ Un engagement au service des autres
Ŕ Des règles
Ŕ Des rites
Ŕ Une langue commune
Ŕ L’autodétermination
Les communautés s’appuient sur des réseaux sociaux. Il faut d’abord organiser le réseau et être
légitime ensuite pour l’animer.
Les communautés se fédèrent autour de thèmes ou de questions des membres. Ainsi, nous
pourrions suggérer :
Innovation
Développement durable
Accès à l’international
Par ailleurs, les « social networks websites » peuvent être lus selon cette typologie :
1. degré de décentralisation du réseau : distance entre les membres et leurs interactions. Se
connaissent-ils bien, peu, etc.
2. Nombre de services et d’interactions proposées sur le site : rencontres, échanges,
applications diverses
3. Type d’identité : les membres sont-ils réels ou construisent-ils leur identité déclarée (+/-
éloignée de la réalité) = enjeu confiance et fiabilité
4. Taille du réseau. Réseau de type ouvert ou fermé
Dans tous les cas, il est nécessaire d’identifier les BENEFICES pour les différentes parties
prenantes du réseau et de la communauté : FI et pour les PME (et même pour les partenaires :
FONDS, etc.)
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 33 /116
34. Remarque : Givers & Takers :
Les communautés s’organisent souvent entre ceux qui donnent et ceux qui prennent. De plus en
plus de clients ou d’utilisateurs aiment « donner » c'est-à-dire partager. Une tendance émerge
dans laquelle des « demandeurs » viennent chercher des choses, des concepts, etc. Suppose aussi
la confiance et la légitimité des gens qui répondent.
On peut aussi parler de seekers & solvers.
Il convient donc de fédérer ce réseau, par exemple autour d’informations thématiques ou de
contributions ciblées de certains membres (co-editeurs).
Conséquence pour le DAFI
Ŕ Bien analyser les cibles de notre service (ouvert ou fermé) qui peuvent avoir des objectifs
différents.
Ŕ Travailler sur la constitution du réseau social : entreprises FI, les autres entreprises
Ŕ Exploiter et revendiquer notre légitimité à les fédérer
Ŕ S’appuyer sur des « noyaux durs » qui assureront le ciment du réseau social (=entreprises
motivées ou très demandeuses)
Ŕ Identifier les BENEFICES du réseau et de la communauté pour FI et pour les PME (et
même pour les partenaires : FONDS, etc.)
Au sujet de la collaboration
Les communautés bâtissent un contenu dans la collaboration. Le recours à des outils web dits 2.0
peut s’avérer très efficace pour arriver à cette collaboration.
Mais la collaboration suppose certains préalables, en particulier autour
de la confiance unissant le réseau
le thème fédérateur de la problématique, objet de la communauté.
Ainsi, en découlent plusieurs faits structurants :
Dans les services on-line, le nombre de contributeurs évolue de manière inversement
proportionnelle à l’implication demandée. Ainsi, nombreux lecteurs de newsletter, moins
d’abonnés à des services, encore moins de rédacteurs à des billets (posts)
Importance de l’existence de leader « noyaux durs » de la communauté qui animent les
débats
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 34 /116
35. A chaque niveau, son outil
Sources GFERY adapté de Roulleau-Dugage 2008
Conséquence pour le DAFI
Ŕ Travailler à créer la confiance dans notre réseau
Ŕ Orienter vers la création de communautés, en particulier DD, inno et international.
Ŕ S’appuyer sur des noyaux durs
Ŕ S’appuyer sur une dynamique de givers and takers
Les principes fondamentaux du WEB 2.0 sont, selon le BCG :
La modularité
La prise de pouvoir par la périphérie : une collaboration se met en place avec peu de
coordination formelle.
« Sacalability » des services rendue possible par les technologies (API, mashup, etc.)
Benchmark
Les clubs, les communautés, les réseaux, les associations, etc. sont autant de mots qui décrivent
des groupes de personnes organisées autour des règles décrites ci-dessus. Il nous a semble
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 35 /116
36. intéressant de dresser une liste de quelques-uns des réseaux connus, en vogue ou plus ou moins
« concurrents » de celui que nous cherchons à créer.
Initiative Positionnement Commentaires
Facebook LE réseau social très grand public. 60 millions de membres dans le
Autour de ce réseau ouvert se créent des monde
multitudes de communautés (amicales, étudiantes, Totalement collaboratif, y
compris par l’intégration de
voire pro).
centaines d’applications (dites
Grande ouverture aux applications (API) qui
permettent d’animer les échanges. API). Mode ludique.
Viadeo, Linkedin Réseaux sociaux à orientation professionnelle. Réseaux très populaires.
Plateformes plutôt fermées (pas d’applications Utilisations variées, depuis la
multiples et ludiques). recherche de collaborateurs ou de
clients jusqu’à des utilisations
Communautés thématiques.
plus ludiques
Comité richelieu Mise en relation avec des experts. Nombreux thème :
Plusieurs milliers de membres R&D
201 adhérents Exportation
2000 sociétés associées PME
Billets on-line interactifs (blog) fiscalité
Des réunions (cf leur agenda) Prises de positions
Sondages, partage d’expérience
Club Siparex « siparex, un actionnaire différent, un actionnaire Forte présence en région avec
actif » des relais locaux.
Partager d’informations, créer des échanges, Souhaite « la promotion des
valoriser des expériences. idées, des réflexions et des
Orienté « information des membres » échanges de nature à favoriser le
progrès économique et le
développement des entreprises en
expansion »
EcoBiz Communauté des entreprises innovantes de Très riche, très dynamique.
Grenoble Exclusif.
APCE Blogs Blogs de créateurs Peu dynamique, manque
d’animation. Pauvre contenu.
Pacte PME Communauté ouverte, partage mais peu
collaboratif.
Club Eau+ Lancé par Lyonnaise des Eaux, ce club fédère un
réseau d’acteurs autour des thèmes du DD en
général et de l’eau. Lie des collectivités et des
autorités publiques
Zoom : Les moteurs de l’initiative on-line : forme et fond
Le schéma ci-dessous est une illustration d’ un espace virtuel d’une communauté.
On y retrouve des lieux pour s’informer, collaborer, retrouver des éléments de référence, etc.
Au fur et à mesure du développement de l’interactivité, se développe des réunions
(webconference) ou des projets collaboratifs (labos). Des espaces plus privatifs sont à accès
restreints.
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 36 /116
37. Le site internet du DAFI qui sera publié à l’automne 2008 ne reprendra sans doute pas
l’intégralité de ces espaces mais ce type de représentation illustre bien l’univers « idéal » d’un
lieu d’échange et de construction porté dans internet.
L’écosystème relationnel du DAFI
?
Base
Fiches des
documentair
Inscrits
e
Diagnostics
Les outils
Les experts
Le contact central
Les membres
Sources : Six&Co
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 37 /116
38. Les facteurs clés de succès
Au sujet de la collaboration
Il faut une bonne raison pour venir contribuer = S’appuyer sur les bons
moteurs de la collaboration
Œuvrer à une collaboration fructueuse dans le cadre d’un site
conversationnel
La ressource rare de notre cible (entrepreneurs) : le temps
L’investissement en temps passé sur le site doit être « rentable »
Notion de « promesse »
Le service doit faire gagner du temps
Nous avons la capacité à proposer les meilleurs experts
Être orienté « questions » des entrepreneurs = « me donner quand je le
veux la réponse dont j’ai besoin »
les outils mis en place sont réellement utiles et « efficaces » avec, si
possible, une efficacité mesurable.
L’animation est un élément déterminant : il conviendra de se doter des moyens
permanents pour faire vivre les échanges.
Synergies dans le dispositif
Web & virtuel
Physique & réel
Trouver une vraie stratégie pour nos cibles (y compris les fonds, c’est dire trouver
une place à chaque acteur)
Comment France Investissement innove dans l’accompagnement des PME / oct08 Page 38 /116
39. Synthèse : illustration du dispositif d’accompagnement
Réunions
Diagnos
Communauté des thématiqu
tics
entreprises financées es
dans le cadre de
France Investissement
(avec les fonds
d’investissement)
Innovation,
Coordinati Ouverture à l’International,
on Développement durable
avec les
organism Site WEB
es de 2.0.
soutien Dynamiq
ue
collabora
tive
Suite à un diagnostic et des rencontres avec les cibles (fin 2007), il a été arrêté plusieurs
modalités dont certaines seront testées en 2008 et généralisées début 2009 :
o Une réunion des entrepreneurs France Investissement le 2 décembre 2008
o L’édition d’un annuaire des entreprises France Investissement
o Des réunions thématiques d’entrepreneurs en région
o Le lancement du site internet de la communauté
o Une initiative dédiée à la performance environnementale et au coaching de PME sur le
sujet
o Des outils diagnostics centrés sur la performance et la stratégie pour les PME
o Mise en place de « partenariats de services »
o Constitution d’un pool de personnes ressources
Nous présenterons de la seconde partie la manière dont la réalisation a été menée dans le cadre
d’un mode « projet ».
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40. Chapitre 5 : Comment évaluer le dispositif ?
Nous avons vu que le dispositif d’accompagnement est né de la volonté du Conseil
d’Orientation. 2 objectifs principaux soutenaient l’initiative :
Apporter des outils pour accompagner et accélérer la performance de ces PME déjà sélectionnées
Tisser un lien direct avec les PME pour mieux les observer et justifier de l’implication de
moyens institutionnels dans leur financement.
Comment évaluer l’impact du dispositif et sa contribution à la performance des entreprises ?
On peut proposer plusieurs indicateurs qui pourraient permettre de mesurer l’efficacité et la
réussite du projet :
o Au niveau de la « Communauté des entreprises France Investissement » : Nombre
d’entreprises France Investissement participant aux activités (réunions, forums, etc.),
intensité des échanges
o Sur la performance des entreprises : pourrait être les nombre de BREVETS déposés par
les entreprises France Investissements. L’évolution de l’impact CO2 des entreprises
financées aussi, aux côté de la croissance du chiffre d’affaires ou des effectifs. Les parts
du CA réalisés à l’export et leur évolution pourraient aussi être un moyen de mesurer
l’impact de l’initiative d’accompagnement, même si ce n’est, bien entendu qu’une
mesure indirecte.
Un tel objectif nécessiterait de disposer d’un outil de reporting et d’analyse directement en lien
avec les entreprises. On imagine qu’une telle machinerie se heurte à des freins techniques,
managériaux et aussi de déontologie (asymétrie de l’accès aux informations de la part des
investisseurs).
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41. Conclusion de la première partie
Cette étude porte sur le programme France Investissement qui a été mis en place fin 2006 sous la
forme d’un partenariat original entre la Caisse des Dépôts et des investisseurs institutionnels
privés. Son objectif est d’augmenter l’offre de financement en fonds propres pour les petites et
moyennes entreprises de croissance, afin de soutenir leur croissance.
Le Conseil d’Orientation a souhaité mettre en place l’accompagnement des entreprises financées,
Sur le fond, trois domaines ont été retenus ; l’innovation, l’ouverture à l’international, et la
responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Dans la forme, le dispositif sera
orchestré comme une « communauté ».
Les caractéristiques des entreprises financées montrent l’extrême variété des profils tant du point
de vue géographique, que économique ou de l’activité. Cet élément est central dans la manière
dont l’accompagnement devra prendre en compte de possibles « dénominateurs commun » pour
animer ce réseau et donner de la cohérence à la dynamique participative de l’ensemble.
Le dispositif d’accompagnement se décline à travers différentes initiatives et services proposés
aux entreprises : diagnostics, réunions, apport de consultants et d’experts. La forme retenue est
celle d’un club, ou d’une communauté. Ce genre d’organisation suppose des règles et des pré-
requis (légitimité, animation, proximité, confiance) qu’il conviendra de mettre en place ou de
valoriser pour assurer le succès.
Enfin, la mesure de l’efficacité de ce club est difficile à établir. Des mesures précises de la
performance des entreprises concernées, qui supposerait un outil de reporting adapté et
déontologiquement acceptable, ne fournirait dans tous les cas qu’une évaluation indirecte de
l’impact de l’effet club. Des études qualitatives auprès des entrepreneurs pourraient aussi être
une voie à explorer.
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42. Seconde partie :
Analyse du dispositif d’accompagnement
en tant de « projet »
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43. Introduction
La mise en place du Dispositif d’Accompagnement des entreprises France Investissement
(DAFI) est une initiative inédite et dont le fonctionnement même est innovant comme nous le
démontrerons dans la troisième partie. Dans l’environnement des structures de financement des
PME (les fonds, les fonds de fonds), la mise sur pied d’un club qui vise à tisser des liens vers les
entreprises financées est inédit dans cette forme, à savoir que le maître d’ouvrage n’a aucun lien
direct avec les entreprises concernées et que certaines d’entre-elles ignorent même son existence
dans la chaîne de financement. A cela s’ajoute une seconde spécificité : l’hébergement du
dispositif dans une filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations. De là découlent des
mécanismes et des systèmes de prise de décision qu’il nous a semble intéressant d’analyser sous
l’angle « management de projet ». C’est l’objet de cette partie.
Chapitre 1 : Caractérisation
Pourquoi fallait-il faire un projet pour atteindre ce résultat ?
L’originalité du dispositif, tant dans son fond que dans sa forme et la manière dont il se met en
place entre les différents acteurs (PME, fonds, partenaires) justifient une approche « projet ». Le
caractère très transversal des actions proposées et l’intervention inédite de certains acteurs sur le
créneau de l’accompagnement est aussi une raison du choix de cette organisation. Par ailleurs,
des étapes de tests et de validation, voire de co-création, rendent encore plus judicieuse cette
organisation.
En quoi consiste le projet ?
Quel est le besoin à l’origine du projet ?
Les promoteurs du projet présentent 2 objectifs :
1. améliorer la performance des PME en apportant aux entrepreneurs des outils concrets, en
particulier axés sur la stratégie.
2. en tissant des liens entre le dispositif de financement et les entreprises, le Comité peut
envisager de mieux mesurer l’impact de ces financements dont certains sont publics.
Quels sont les objectifs du projet ? Sont-ils clairs et mesurables ?
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44. Le projet vise à mettre sur pied des services d’accompagnement des entreprises : des réunions,
des diagnostics, un site web et l’animation d’une communauté. Plusieurs indicateurs pourraient
permettre de mesurer l’efficacité et la réussite du projet :
Au niveau de la « Communauté des entreprises France Investissement »
o Nombre d’entreprises France Investissement participant aux activités
(réunions, forums, etc.)
o Intensité des échanges
Un autre indicateur pourrait être les nombre de BREVETS déposés par les entreprises France
Investissement. L’évolution de l’impact CO2 des entreprises financées aussi, aux côté de la
croissance du chiffre d’affaires ou des effectifs.
A ce jour, ils ne sont pas explicitement chiffrés.
La mise en place d’un système de reporting permettrait d’obtenir les éléments du second point.
Quelles sont les tâches et les livrables du projet ?
Les tâches du projet vont être d’imaginer un contenu à la notion de « communauté des
entreprises ». Dans un second temps, des tests avec les publics concernés permettront de caler les
services proposés avant leur généralisation à tout le groupe.
Le livrable est constitué de :
Une « Boîte à outils » : il s’agit des activités proposées à la communauté. Réunions,
groupes d’experts, diagnostics.
L’organisation d’une réunion de lancement de la communauté : il s’agit d’un événement
réunissant l’ensemble des parties (fonds, partenaires, entreprises, pouvoirs publics) le 2
décembre 2008 qui sera l’acte fondateur de ce réseau social placé sous la houlette de
France Investissement.
Une présence, sous forme de site web, qui sera l’un des points d’entrée et de
capitalisation des activités.
En parallèle, au cœur du dispositif, le recensement des PME financées et la création d’un
annuaire précis des membres sera réalisé.
Quels sont les clients du projet ?
Ce point est très clair et présente la composante innovante du dispositif. Alors que France
Investissement est un dispositif de fonds de fonds, dont les clients sont des fonds
d’investissements, le projet vise à créer une communauté des PME, qui sont les clients de nos
clients. En termes marketing, on pourrait parler de B2B2B.
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