Hassan Izzaoui est considéré comme un libéral au sein de l'UOIF, et se démarque largement de la lignée radicale de ses "frères"

1. Hassan Izzaoui, un original chez les Frères musulmans
Hassan Izzaoui, délégué régional UOIF du Sud-
Ouest et recteur de la mosquée de Limoges fait
figure d'atypique au sein de la direction de
l'organisation.
Il se démarque régulièrement de ses collègues par
des prises de position d'ouverture, de tolérance et de
coexistence pacifique avec les autres communautés
religieuses, ce qui lui vaut un isolement progressif.
En effet, plusieurs membres du comité exécutif de
l'UOIF ne voit pas d'un bon œil les prises de
positions affirmées d’Izzaoui lorsqu'il s'agit de
dénoncer la tuerie de Charlie Hebdo ou de l’hyper
casher, ou encore son ''acharnement'' à conserver
des liens fraternels avec les différentes religions au détriment de la défense de l'Islam.
Hassan Izzaoui a désavoué avec la plus grande des fermetés les attentats de Charlie Hebdo,
sans équivoque, ce qui n'a pas plu au noyeau dur de l'UOIF qui condamnent du bout des
lèvres et s'empressent de mettre en avant le fait qu'il est irresponsable de caricaturer le
prophète.
Il a également dénoncé l'exécution d'Hervé Gourdel par un groupe islamiste en Algérie lors
d'une prêche œcuménique qui a rassemblé des dizaines de fidèles à la mosquée de
Limoges.
Izzaoui, prône un Islam tolérant et ouvert et participe par ailleurs régulièrement a des forums
et conférences favorisant le dialogue interreligieux.
A ce propos, à la suite de la tragédie de Charlie Hebdo, une dizaine de chrétiens ont assisté à
l’office à la mosquée de Limoges sur l’invitation de l’imam Hassan Izzaoui
Cette année, l'Imam a ouvert les premières rencontres interreligieuses a la mosquée de

2. Limoges « La philosophie de ces rencontres est de se rassembler pour se connaître en tant
que croyants. Le dialogue vaut toujours mieux que le silence et les idées que l'on peut se
faire les uns des autres sans se connaître… », un mois à peine après les tristes événements
de Charlie Hebdo et du supermarché casher. « Nous avons plus que jamais besoin de ces
rencontres et il est indispensable que le dialogue devienne une tradition, une culture. »
Autre terrain de mésentente avec ses confrères de l'UOIF, Izzaoui serait accusé d'avoir réagi
mollement aux actes de vandalisme qui ont touché la grande mosquée ou ce dernier officie.
En effet, le lieu de prières a dû faire face à plusieurs actes de vandalisme particulièrement
odieux. Des excréments ont été étalés sur ses murs.
Hassan Izzaoui, a dénoncé un acte "immonde et ignoble (…) des actes qui s'inscrivent dans
une crispation au niveau national autour de la communauté musulmane'' mais continue à
jouer l'apaisement en demandant à ses coreligionnaires de "continuer de se comporter
comme des citoyens responsables". Serait-ce cette attitude de retenue qui froisseraient
certains membres de l'UOIF?
L'indignation affichée de l'homme de foi est suivie de craintes prononcées. l’imam de la
mosquée de Limoges craint la montée en puissance de l’islamophobie. « Les musulmans
sont doublement affectés. D’abord bien sûr par la mort de ces citoyens, mais aussi parce que
ces terroristes agissent au nom de la religion, ce qui est totalement inadmissible. Dès lors, il
est évident que l’on peut craindre des amalgames''. A ce propos, il souhaiterait que
l'islamophobie soit reconnue comme un délit, a l'instar de l’antisémitisme.
Sur une versant plus sombre et ambigu, certaines sources affirment qu'Izzaoui serait proche
de Okacha ben Ahmed Daho, un homme soupçonné de corruption, de détournement de
fonds et d’abus de position, délits présumés, qu’il aurait perpétré lorsqu’il occupait le poste de
trésorier du CFCM, avant sa nomination à l’administration de l’UOIF.