1. Leadership éthique et systémique
Pr. Ismail CHAAOUF
Fondateur Alternative Scenarios To Lead New Educational Systems
Expert en ingénierie de formation et développement des organisations
Depuis mon enfance j’ai voulu être « quelqu’un », j’ai songé de ce
beau rêve qui envahi notre vie dès notre jeune âge et qui est par sa
représentation mentale cet état qu’on espère y arriver et qui va nous
différencier à l’époque de ceux qui sont nommés par leur entourage et
par leurs professeurs à l’école et leurs amis « les paresseux ». Donc
on a voulu sortir de cette enclave et ne pas coller sur le dos cette
étiquette de « paresseux ».
Je suis devenu ce « quelqu’un », l’exemple type, the « idole » de
l’école, de la famille et de mon entourage, mais des questions
existentielles m’occupaient l’esprit : Ce quelqu’un qui je suis me
représente-il vraiment? Représente-il ce que j’ai comme atouts?
Représente-il ce que je veux être ?!
J’ai obtenu une réponse l’année de mon obtention du baccalauréat.
Une réponse qui change tout pour moi : « je ne suis pas celui que
vous croyez l’être et je veux être moi ».
La leçon à tirer de cette brève histoire sans entrer aux détails, « les
marocains ne sont pas ceux et celles qui voulaient y être » et c’est
vraiment une catastrophe de voir un peuple fait quelque chose et cette
chose la n’est pas choisie mais elle est imposée socialement par des
mécanismes structurés et structurantes.
2. Structurés, car ça devient la norme et l’habitude et personne ne pose
pas des questions ou des réflexions sur sa logique, sa justesse et
surtout sa justice. Structurantes, vu qu’ils travaillent et agissent sur
les choix des personnes maintenant et demain ce qui cause « une
déception sociale générale » chez le peuple marocain.
Bref , « les marocains ne vient pas leurs rêves », leurs rêves ne
représentent que les rêves de leurs classes sociales .cela nous a donné
une sorte de reproduction sociale, le pauvre fait naitre un pauvre et le
riche fait naitre un richard, et le problème c’est qu’ils partagent tous le
même territoire donc des confrontations sociales sans cesse et sans
limites.
Je reviens au début, j’ai voulu donc faire quelque chose qui est
« moi ». Ce moi passionné et motivé vis-à-vis son travail.
J’ai intégré la société civile et j’ai appris beaucoup de chose, la plus
importante des choses c’est que je ne suis pas le seul à dire les bonne
réponses comme à l’école, je ne suis pas le chouchou de l’association,
j’ai droit à erreur et je dois accepter mes erreurs et assumer la
responsabilité et surtout écouter activement ce que les autres disent et
proposent car je ne suis pas le centre « du monde » que j’étais à
l’école.
L’école produit l’échec sous toutes ses formes, comment donc changer
sa mission de production des citoyens « fonctionnaires » par une autre
mission de production des citoyens « missionnaires » ?
La solution est évidente, il faut changer le système éducatif. Oui
mais comment ??
Comment rendre l’école une sorte de téléréalité où on ne fait pas la
différence entre ce qu’on apprend à l’école et ce qu’on va trouver à la
vie réelle ? Comment doter les individus des valeurs de citoyenneté ?
Comment former un citoyen d’abord fier de lui-même pour qu’il soit
fier de son pays et sa nation par la suite ??
A ces questions la réponse sera : un système éducatif qui produit le
leadership éthique et systémique.
3. Un leader c’est celui qui par ses actions, ses efforts, ses initiatives, ses
idées innovantes, et sa volonté de faire avancer les choses, il met en
place un objectif issu de la recherche d’une réponse efficace à la
résolution d’un problème, et il rend de cet objectif, grâce à ces
capacités de conviction, de communication, de justification, de prise
d’initiative, d’anticipation du temps et d’action, un objectif commun
adopté par tous les membres de son équipe. Cette dernière était avant
la mise évidence de cette vision un groupe d’individus avec des
attentes et intérêts divergentes et différentes.
Le leader donc, a une équipe (groupe d’individus avec objectif
commun), et ne travaille pas seul.
Dès lors, cette équipe qui a une vision et une mission communes trace
son chemin au sein de la communauté via les actions, les projets, et les
différentes initiatives qu’elle met en œuvre en faveur de la société.
Cette dernière a plusieurs composantes et institutions et unités ce qui
nous permet de dire qu’elle représente un système.
Pour mettre en place les œuvres utiles à la communauté on doit donc
impliquer le maximum possible de personnes et d’institutions.
L’affaire donc est de rendre tout le monde au service de tout le monde
car cela fait parti tout simplement du bien de tout le monde.
Je donne un exemple : la plupart des maladies issues du manque
d’hygiène et de nutrition adéquate sont traitées par les hôpitaux du
ministère de la santé impartis des autres institutions et on oublie que
ces maladies si le ministère de l’éducation nationale a la conscience
systémique suffisante, il devait collaborer avec le ministère de la
santé afin de mettre place des programmes scolaires qui sensibilisent
les écoliers aux dangers des ces maladies et comment elles se
produisent etc. Aussi, les autorités locales et la société civile ont un
rôle crucial vis-à-vis ce genre de problème…on voit bien donc qu’il
s’agit d’un travail systémique de collaboration entre les unités d’un
système…d’où vient pour moi le terme « leadership systémique ».
Le « leader systémique » donc est une personne qui a une aura et
une influence sur le déroulement des événements car il sait passer
d’un monde de volontés et de souhaits à un autre monde d’actions
et de projets systémiques. Il parle et agit en conjuguant ses actes
4. à la troisième personne du pluriel « nous ».c’est une personne qui
change et oriente positivement l’histoire du monde.
Le changement pour qu’il soit positif, vivable, viable, et durable cela
ne va pas se passer sans avoir un élément de grande importance, les
« valeurs ».
Ce sont par définition ce qui nous valorise en tant qu’être humain et
nous diffère des autres créatures. Sans valeurs, on ne peut pas parler
de ce qu’on appelle « la vie », sans valeurs on fait régner les lois de la
jungle, sans valeurs on n’aura pas de valeurs tout simplement et on
finit par s’auto-suicider.
Comment donc actualiser les valeurs d’un système?
Directement, on doit répondre à la question suivante : qu’est ce qu’est
important pour ce système (vis-à-vis les différentes actions que le
système cherche à réaliser)?
Les réponses par défaut vont être des « valeurs ».
Exemple : qu’est ce qui important pour notre système éducatif vis-àvis la formation des citoyens ?
Réponses : la citoyenneté, la responsabilité, le respect, la transparence,
l’égalité sociale …etc.
Revenant au leadership ; le leader systémique et qui agit pour un
changement systémique et qui n’a pas sur quoi se baser moralement et
déontologiquement ne peut pas créer un vrai impact. D’où vient
l’importance des « valeurs » qui lui donnent du sens et de la passion
de faire.
On parle ici de ce que j’appelle le leadership « Ethique » c’est-à-dire
un leadership avec, pour et par des valeurs.
Soyons donc, des leaders systémique et éthique et essayons de créer
un monde mieux que celui dont on vit pour nous et pour les
générations futures.
Contact :
Ismail_itch@hotmail.com
Ismail.chaaouf@aslnes.com