A l'occasion du séminaire EcoTIC (décembre 2011) de l'observatoire des TIC en région Provence-Alpes-Côte d'Azur sur les transformations numériques et les impacts numériques, JL-Gaffard (OFCE sciences po & SKEMA) s'est interrogé sur l'économie numérique : est-elle une voie de sortie de crise?
Benchmark sur des exemples de valorisation de projets
L'économie numérique est-elle une voie de sortie de crise?
1. L’économie
numérique
est-‐
elle
une
voie
de
sortie
de
crise?
Jean-‐Luc
Gaffard
OFCE
Sciences-‐Po
&
SKEMA
Business
School
2. Technologie
et
croissance
! La
sortie
de
crise
(commencer
par
la
crise
des
dettes
souveraines)
est
subordonnée
au
retour
de
la
croissance
! La
technologie
n’est
jamais
une
source
de
croissance
par
elle-‐même
! La
croissance
résulte
d’un
processus
de
destruction
créatrice,
pour
autant
qu’il
est
maîtrisé
3. Economie
numérique
et
croissance
! L’économie
numérique
est
le
reflet
d’une
technologie
structurante
ou
générique:
à
ce
titre
elle
aura
une
part
importante
dans
le
PIB
! Pour
autant,
une
introduction
et
un
développement
réussi
de
cette
technologie
se
heurte
à
des
obstacles
globaux
et
structurels
4. La
demande
de
produits
nouveaux
! La
part
croissante
de
l’économie
numérique
dans
la
croissance
globale
ne
doit
pas
faire
illusion
quand
celle-‐ci
est
faible
(0.6%
en
2012!)
! L’insuffisance
de
la
demande
globale
des
ménages
est
un
premier
obstacle:
elle
résulte
de
l’amplification
de
la
crise
en
Europe
et
de
la
montée
des
inégalités
! Certes,
il
existe
un
effet
pionnier
qui
permet
de
faire
émerger
les
produits
nouveaux;
mais
il
y
a
aussi
un
effet
de
taille
des
marchés
qui
doit
devenir
progressivement
dominant
5. Les
coûts
irrévocables
! Les
coûts
d’introduction
des
nouvelles
technologies
est
un
autre
obstacle
qui
tient
au
fait
que
ces
coûts
viennent
avant
les
recettes
correspondantes
! Il
existe
ainsi
des
seuils
de
productivité
qui
doivent
être
atteint
pour
pouvoir
entrer
sur
les
nouveaux
marchés
(domestiques
et
a
fortiori
extérieurs)
6. Le
dilemme
de
la
compétitivité
! Les
entreprises
entrent
en
phase
d’apprentissage
qui
a
pour
effet
premier
de
les
placer
en
position
de
relative
faiblesse
en
termes
de
compétitivité
immédiate
! Leur
réussite
dépend
de
leur
capacité
à
lever
les
contraintes
de
disponibilité
des
ressources
humaines
et
financières
7. La
multiplication
des
options
de
croissance
! L’économie
numérique
comme
l’ensemble
des
technologies
de
l’information
et
de
la
communication
favorise
une
modularité
accrue
des
activités
productives
(leur
fragmentation)
! Elle
permet
la
démultiplication
des
options
de
croissance
(des
opportunités
de
niches)
! Les
conditions
de
sélection
compte
autant
que
la
rentabilité
des
survivants
8. L’instabilité
des
marchés
! Un
défaut
de
coordination
des
croyances
et
des
investissements
conduit
à
des
déséquilibres
de
marché
! Des
flux
accrus
de
création
et
de
destruction,
le
caractère
davantage
destructeur
de
la
concurrence
se
traduisent
par
la
constitution
de
stocks
réels
ou
financiers
involontairement
accumulés
générateurs
d’instabilité
! L’ouverture
et
la
fluidité
des
marchés
encouragent
la
segmentation
de
la
clientèle,
les
discriminations
de
prix,
et
éventuellement
une
volatilité
accrue
des
prix
9. La
politique
macroéconomique
! L’économie
numérique
ne
se
développera
pas
sans
croissance
de
la
demande
globale
! Un
terme
devra
être
mis
au
cycle
infernal
engagé
avec
la
course
à
l’austérité
budgétaire
! L’équilibre
doit
être
maintenu
entre
l’investissement
et
la
consommation
finale
! Un
programme
européen
d’investissements
publics
doit
être
mis
en
œuvre
à
la
fois
créateur
d’infrastructures
et
de
demande
des
produits
numériques
10. Les
politiques
structurelles
! Les
politiques
structurelles
doivent
rester
transversales
! Le
financement
externe
des
entreprises
doit
être
stabilisé:
ni
excessivement
contraint,
ni
excessivement
laxiste
! Les
comportements
prédateurs
doivent
pouvoir
être
sanctionnés.
Les
coopérations
entre
entreprises
concurrentes
ou
complémentaires
doivent
être
favorisées