La coopération internationale avec les pays en développement dans le domaine des maladies transmissibles émergentes : acteurs et modalités d’intervention.
Cours du module "Maladies Transmissibles Emergentes : enjeu économique et connaissance du contexte institutionnel.
M2 - Master Recherche et Professionnel EPI - Emergences des Maladies Parasitaires et Infectieuses. Université de Montpellier.
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La coopération internationale avec les pays en développement dans le domaine des maladies transmissibles émergentes : acteurs et modalités d’intervention.
1. La coopération internationale avec
les pays en développement dans le
domaine des maladies
transmissibles émergentes : acteurs
et modalités d’intervention.
Dr. Jean-Jacques BERNATAS
02 décembre 2015
M2 - Master Recherche et Professionnel EPI : Émergences des
maladies Parasitaires et Infectieuses
Module HMBE350, UE Maladies transmissibles Emergentes : enjeu
économique et connaissance du contexte institutionnel
1
"Disclaimer: The views expressed in this paper/presentation are the views of the author and do not necessarily reflect the views or policies of the
Asian Development Bank (ADB), or its Board of Governors, or the governments they represent. ADB does not guarantee the accuracy of the data
included in this paper and accepts no responsibility for any consequence of their use. Terminology used may not necessarily be consistent with ADB
official terms."
2. Objectifs
• Comprendre le contexte de l’aide au
développement dans le domaine de la santé et de
la recherche scientifique.
• Adopter la démarche adéquate pour la
promotion de la coopération internationale en
fonction du contexte socio-culturel et
diplomatique.
• Connaitre les possibilités et les limites de la
coopération internationale dans le domaine des
maladies infectieuses émergentes.
2
3. Méthode
• Donner un aperçu du fonctionnement de la
coopération internationale avec les pays en
développement dans le domaine sur la base
d’exemples en Asie du Sud-Est.
• Donner des exemples de partenariats
internationaux institutionnels dans de
domaine et en faire une critique raisonnée.
3
4. Plan
I. INTRODUCTION : complexité
exponentiellement croissante des interactions
hôtes/pathogènes.
II. ACTEURS PRINCIPAUX
III. BACK TO BASICS : QUELQUES DEFINITIONS EN
DEVELOPPEMENT, EPIDEMIOLOGIE ET EN SANTE
PUBLIQUE.
IV. QUELQUES EXEMPLES
V. CONCLUSION
4
6. Un équilibre dynamique en
changement accéléré
• Circulation plus rapide des pathogènes et de
leurs hôtes.
• Modification rapides des écosystèmes et
adaptation
– des pathogènes : essentiellement génétique,
– des hôtes humains: génétique, physiologique,
socio-culturelle.
• Notion d’émergence et de réémergence.
6
7. … dans un contexte globalisé
Globalisation de l’économie+ Changement
climatique :
– cause et conséquence des modifications des échanges
commerciaux/ de la production industrielle,
– changement du profils épidémiologique des MI,
– Facteur d’émergence au sens large.
Globalisation des réponses :
– Intérêts communs au milieu d’intérêts divergents,
– Atténuation ou renforcement des conflits potentiels ou
existants,
Globalisation des conflits:
– Arme biologique, terrorisme,
– Aggravation des conflits en situation épidémique
7
8. Un élément de réponse: la
coopération internationale et son
évolution récente• Epoque coloniale.
Racines de la coopération internationale : services de santé des armées, services des
grandes endémies.
• Décolonisation.
Initialement une profonde rupture et une dégradation majeure des systèmes de santé
• « Normalisation » des relations entre les nouveaux états et les anciennes
puissances coloniales.
• Du « tiers-monde » aux « PVD », et « PED ». Intérêts parfois divergents
• Relations internationales/géopolitique Aide au développement diplomatie
sanitaire.
• Rôle croissant des Nations-Unies: promoteur et coordonnateur de l’aide au
développement. Coopération multilatérale.
• Renforcement des coopérations bilatérales sur la base d’accords de coopération.
8
10. Acteurs principaux: coopération
bilatérale
• Définition: Coopération institutionnelle entre 2 états, basée sur des
accords de coopération. DFID, GIZ, …
• Exemple de la France
– CICID: comité qui définit la politique de coopération internationale de la
France.
– DGM : Direction Générale de la Mondialisation, MAEDI.
– Coopération scientifique (http://bit.ly/1HDd1Zq) :
• Importance de la science dans l’action diplomatique.
• Emergence du concept de "diplomatie scientifique ».
• Promotion de l’industrie française.
• Préservation des Biens publics mondiaux.
• Rayonnement ou attractivité de la France…
– Coopération en santé (http://bit.ly/1IVvjnd) :
• Santé = bien public mondial
• ¾ de l’APD santé française =multilatéral (Fonds Mondial, UNITAID, GAVI, OMS et autres
agences NU, Banques de Développement).
• En 2012 : 773 M€
• Initiative 5% (http://www.initiative5pour100.fr/en/) : contribution technique (expertise,
financement) au Fonds Mondial (Global Fund to fight AIDS Tuberculosis and Malaria –
GFATM)
10
11. Acteurs principaux: Organisations non
gouvernementales
• Définition : (Conseil économique et social de
l'Organisation des Nations unies) «Sera considérée
comme organisation non gouvernementale toute
organisation dont la constitution ne résulte pas d'un
accord intergouvernemental y compris les organisations
qui acceptent des membres désignés par les autorités
gouvernementales, pourvu que de tels membres ne
nuisent pas à la libre expression des organisations.»
• But non lucratif, rassemblant des citoyens volontaires.
• Organisation au niveau local, national ou international
pour aborder des questions qui relèvent de l’intérêt
général.
• Action en faveur de l’intérêt commun.
11
12. Acteurs principaux: Organisations
internationales - Nations Unies
• Définition: organisations qui réunissent des États représentés par leurs
gouvernements respectifs.
• Nations-Unies :
– La Charte définit ses missions et prérogatives, applicables aux Etats-
membres.
– Fondée en 1945 par 51 pays déterminés « à maintenir la paix et la
sécurité internationales, à développer des relations amicales entre les
nations, à promouvoir le progrès social, à instaurer de meilleures
conditions de vie et à accroître le respect des droits de l'homme. »
– 193 membres. Gouvernée par l’Assemblée Générale, et des organes
consultatifs (Conseil de sécurité, Conseil économique et social, …)
– Agences des NU: agences techniques spécialisées qui apportent leur
assistance aux Etats-membres. OMS, FAO, OIE
12
13. Les partenariats internationaux
• Le Fonds Mondial:
– Fondation créée en 2002,
– Partenaire majeur historique dans le domaine du VIH/SIDA, la TB et le
Paludisme)
– Travaille avec les gouvernements, la société civile, les malades, le secteur
privé,
• Stop TB :
– Collabore avec /soutient: organismes de recherche, OI, secteur privé,
partenaires financiers, …
– Centré sur le traitement et le diagnostic
– Secrétariat hébergé par UNOPS (Organisations des NU pour la gestion de
Projets)
• APLMA : Asia Pacific Leaders Malaria Alliance
– Un objectif / réduction de 75% de la morbidité et de la mortalité par
paludisme en 2015 (lancée en 2013)
– Hébergée par l’ADB
– Recherche de mécanismes de financement, et amélioration de l’accès à des
médicaments de qualité et adaptés au contexte de résistance à l’artémisine.
13
14. Acteurs principaux: Organisations
internationales - Institutions
financières Internationales
• Institutions Financières Internationales (IFI).
– Les « Institutions de Bretton Woods » : FMI,
Banque Mondiale (et OMC).
– Les Banques de Développement : BAsD, BAfD,
BIsD, BIAmD. En France, l’AFD, établissement
public à caractère industriel et commercial ET
institution financière privée.
14
15. Acteurs principaux: la Croix-Rouge
• Regroupe des entités différentes=Mouvement de
la Croix-Rouge du Croissant-Rouge
• CICR: organisation internationale, neutre et
indépendante de droit Suisse. Aide humanitaire.
Assistance aux victimes de guerre ou de violence
armée. Droit humanitaire international.
• FICR: apporte son assistance dans les
catastrophes hors situation de conflit. Travaille
avec les sociétés nationales.
• Les Sociétés nationales de la Croix-Rouge. ONG,
associations d’utilité publique. CRF.
15
16. Organisations de la société civile
(OSC).
• Regroupements de membres d’une
communauté, de type association à but non
lucratif, et qui contribuent au développement
social de la communauté de laquelle ils sont
issus. Associations communautaires, ONG,
forum, réseaux thématiques, …
• Ex.: organisations de PvVIH,
• Utilisation des réseaux sociaux ++
16
17. Le secteur privé : entreprises,
fondations.
• Le secteur privé peut participer soit par le biais
d’une fondation privée (fondation VEOLIA),
soit par des partenariats avec le secteur public
(PPP : partenariats Public-Privé). Rôle des IFI.
• Un cas à part : l’Institut Pasteur.
– Fondation de droit privé à but non lucratif :
(www.pasteur.fr).
– Réseau International des IP : accords de
coopération avec 32 instituts dans le monde.
17
18. Acteurs principaux: les états
bénéficiaires
• Les Etats bénéficiaires sont partenaires, ou mieux :
leaders des projets.
• Rôle des Ministères: AE, Santé, Coopération, …
• PMU (Project Management Unit), chargées de la
coordination de l’aide autour d’un projet.
• Assistance technique
• Financements en fonction de leur richesse (classement
par la Banque Mondiale): dons vs. prêts.
• Un mot sur la dette des PEDs : IFI et poids des
ajustements structurels sur le développement
18
19. III. « Back to basics » : quelques
définitions en développement,
épidémiologie et en santé
publique.
19
20. Développement économique. Pays en
développement.
• Développement économique/Développement humain
(IDH).
• Développement durable (rapport Brundtland, commandé
par le PNUD, en 1987 : préservation des ressources
essentielles pour les générations futures). Conférence de
Rio en 1992 (« Agenda 21 »), Johannesburg 2002, et Rio+20
en 2012. Changement climatique (COP21).
• Classement BM par RNB/hab. :
– Pays à faible revenu : 1 035 dollars ou moins (Cambodge)
– Pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure : de 1 036 à
4 085 dollars (Vietnam)
– Pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure : de 4 086
à 12 615 dollars (Chine)
– Pays à revenu élevé : 12 616 dollars ou plus (Singapour, France)
20
21. Notions de prévalence et d’incidence
• Prévalence
– Nombre d’évènements (cas d’une maladie) dans
une population donnée, à un moment donnée
(sur une période, ou « instantanée »).
• Taux d’incidence. Incidence instantanée.
– Nombre de nouveaux cas sur une période donnée
ou instantanément dans une population donnée.
Unité : cas (pers.)/population/temps. On parle de
taux d’incidence.
21
22. Epidémie (1)
• Définition: « Survenue dans une communauté
ou une région d’un nombre nettement plus
élevé que prévu de cas d’une maladie, d’un
comportement particulier lié à la sante ou
d’autres évènements liés à la santé. »
• Evènement totalement nouveau (épidémie de
Pn. Carinii et début du SIDA); ou évènement
connu, surveillé, et dont l’activité se renforce.
22
23. Epidémie (2)
• Y-a-t-il épidémie ? Modèles compartimentaux/
SIR et taux de reproduction de base.
– Lire « Introduction à l’épidémiologie intégrative des
maladies infectieuses et parasitaires », chap.1.
– S I (λ : force d’infection) R (γ : taux de guérison)
– Durée moyenne d’infection= 1/ λ
– β : taux de contact infectieux, λ=β*I/N, et β=-c*log(1-
p) c=taux de contacts entre individus, et p=probabilité
d’être infecté lorsqu’un individu est en contact.
23
24. Epidémie (3)
• Système d’équations différentielles:
dS/dt=-λ*S=-β*S*I/N
dI/dt=(β*S*I/N)-γ*I ; et calcul de R=β*S/(ϒ*N) =
taux de reproduction de la maladie (ce n’est pas le
R des « guéris »).
En effet, il y a processus épidémique quand
dI/dt>0, ce qui revient à : (β*S*I/N)-γ*I >0, soit
(β*S*I/N)> γ*I , soit (β*S*I/N)/ γ*I >1, soit
β*S/(ϒ*N) >1.
24
25. Epidémie (4)
• Lorsqu’on part d’une population naïve (tous les
individus sont sains), alors S=N, et R=β/γ, que l’on
note R0 (« R nought », en anglais) , taux de
reproduction de base. Valeur théorique qui
donne le comportement d’une épidémie.
– R0: rougeole= 15-20; SRAS (Singapour, 2005)=2;
• En traitant les équations diff., on peut aussi
déterminer Imax (maximum de personnes
infectées) et déterminer l’instant de l’extinction
de l’épidémie en posant I=0 …
25
26. Endémie - Pandémie
• Epidémie: « Présence constante d’une maladie ou d’un
agent infectieux au sein d’une zone géographique ou
d’une population donnée »
• Pandémie: « épidémie qui s’étend au monde entier ou
à une très vaste région géographique, franchissant les
frontières internationales et touchant généralement un
très grand nombre de personnes. ».
• Rôle majeur de l’OMS dans la déclaration d’une
pandémie. Notion d’ « urgence de santé publique de
portée internationale », en anglais PHEIC (Public
Health Emergency of International Concern »
(IHR2005).
26
27. Maladie émergente ou ré-émergente:
les 3 types d’émergence :
• Pathogène entièrement nouveau pour l’espèce humaine.
– Résulte du passage de la barrière des espèces. SRAS (civette palmiste
sur les marches chinois). VIH /SIDA et singes de l’Afrique centrale.
Virus A(H5N1). Emergence « vraie ».
• Maladie humaine connue mais découverte de l’agent pathogène
existant.
– Il s’agit d’une émergence de connaissance. HHV-8 (Human Herpes
Virus) et sarcome de Kaposi en Afrique. Virus de l’hépatite C
• Pathogène connue et associée a des maladies humaines connues,
mais dont les paramètres de transmission changent.
– De cas sporadiques, on passe à une situation épidémique :
chikungunya, DFV en Asie du Sud-Est; Introduction du West Nile aux
USA par New York (Lire « Ecologie de la santé et biodiversité », Partie 2
chap.1).
27
28. Maladie émergente ou ré-émergente: les
raisons.
• Contacts/interface Homme-Animal
• Adaptation des virus à l’Homme.
• Adaptation des virus aux vecteurs (Ile de la
Réunion, 2005: adaptation A. albopictus/
chikungunya).
• Changement climatique, surtout /maladies
à transmission vectorielle.
• Mouvements des populations humaines
(intensification des voyages aériens) et
animales (commerce international
licite/illicite - cas des volailles en Asie du
Sud-Est; migration animales s’adaptant aux
changements climatiques).
• Densité de population humaines
(urbanisation, croissance démographique)
et animales (méthodes d’élevage). Back 28
Weiss RA, Nature Medicine, 2004
29. Surveillance épidémiologique
Alerter, décrire, évaluer.
• Définitions : « Processus de collecte systématique, de
consolidation organisée et d’évaluation des données
pertinentes, menant à des résultats promptement transmis
aux personnes qui ont besoin d’en prendre connaissance,
en particulier les personnes à même d’entreprendre une
action efficace» (Normes recommandées par l’OMS pour la
Surveillance. WHO/CDS/CSR/ISR/99.2F).
• US CDC : « recueil, analyse et interprétation systématiques
continues de données sanitaires indispensable à la
planification, la mise en œuvre, et l’évaluation ».
• “… process that is used to collect, manage, analyze,
interpret and report information about the status of
specific diseases or their antecedents in a specific
population “ (J. W. Buehler in “Modern Epidemiology”, Rothman &al.)
29
30. Surveillance: méthodes
• Surveillance passive/active.
– Passive : données de routine, existantes, le plus souvent liées à l’activité
médicale : actes médicaux, par la caisse de sécurité sociale, maladies à
déclaration obligatoire (Do).
– Active : données recueillies spécifiquement par un centre ; infections
nosocomiales et RAISIN.
• Surveillance en réseau.
– RAISIN, réseau Sentinelles (https://websenti.u707.jussieu.fr/sentiweb/)
collaboration entre l’INSERM, l’UPMC, l’InVS ; surveillance continue de 9
indicateurs de santé sur la base d’une collaboration entre médecins
généralistes et chercheurs.
• Utilisation des données de surveillance.
– Après analyse : retro-information et diffusion aux « personnes qui ont besoin
d’en prendre connaissance » : professionnels de santé, décideurs, usagers,
citoyens, experts et chercheurs. Confidentialité. Qualité des données. Limites
de l’utilisation.
30
31. Surveillance: critères d’ évaluation
• US CDC, 2001:
– Fréquence : selon les objectifs. TB: trimestriels; grippe:
hebdomadaire; Ebola/ Fièvres hémorragiques: horaire.
– Sensibilité : capacité à détecter un évènement.
– Spécificité : est-ce bien l’évènement que l’on désire surveiller
qui est détecté?
– Représentativité: les données relevées donnent-elles une image
du problème dans la population-cible?
– Qualité des données: précision, exhaustivité.
– Simplicité: diminution du risque d’erreur, diminution des coûts
et du temps investi (et donc du personnel, et donc des coûts) .
– Adaptabilité: adaptation possible et rapide du système en
fonction des besoins et des circonstances.
– Acceptabilité : volonté de participation des la population, des
équipes; motivation; durabilité (« sustainability »).
31
32. Le RSI 2005 - définition
• Règlement sanitaire international (RSI) dans sa
version de 2005, mis en service en 2007.
• Organisation de la surveillance au niveau
national (point focal, agences) et
international (échange rapide d’information
de qualité, notion « d’urgence de santé
publique de portée internationale »).
• L’OMS met à disposition son assistance
technique, limitée.
32
33. RSI 2005 – Principes de
fonctionnement
• Evènements de santé
sous surveillance
• Détection Décision
Notification Action
33
RSI 2005 – outil de décision
instrument (annexe 2).
34. GOARN
• Global Outbreak Alert and Response Network .
• Collaboration technique et opérationnelle, en
appui aux pays qui en font la demande, en
situation de crise,
• Plus de 200 institutions de recherche ou de
surveillance en font partie (dont les
établissements membres du réseau des IP).
34
36. Le cas EBOLA
• Filovirus (comme MARV) responsable de fièvres
hémorragiques, identifié en 1976 au Zaïre (RDC) et au
Sud Soudan.
• Jusqu’à récemment seulement responsable de
flambées épidémiques en milieu hospitalier en zone
rurale, et en milieu forestier d’Afrique centrale: forte
mortalité, extension géographique limitée.
• EBOV, SUDV, TAFV, BDBV, RESTV.
• 2014-15: Emergence d’épidémies urbaines
communautaires
• Facteurs anthropologiques vs. facteurs virologiques ?
36
37. La cas Ebola -1 : mécanique des
organisations internationales
• “Retard à l’allumage” de la part de l’OMS, avec
une perte de vue du contexte singulier.
• MSF: les premiers à mesurer l’ampleur de la
catastrophe à venir, en mars 2014. La voix du
terrain … “les mains dans le moteur” !
http://bit.ly/1B9HGoa
• “ On passe au turbo …”: déclaration de l’OMS 08
août 2014, “EBOV=urgence de santé publique de
portée internationale ” http://bit.ly/1ms2eRA
37
38. Le cas EBOLA -2 : une coopération
internationale, transversale et
transparente nécessaire
38
http://www.who.int/csr/disease/ebola/en/, accédé le 01 décembre 2015)
La coopération internationale a permis de soutenir les activités suivantes :
• Surveillance, en particulier dans les zones forestières reculées
• Prévention de la transmission en milieu de soins
• Prévention de la transmission en milieu communautaire
• Prise en charge des patients
• Déploiement rapide d’équipes médicales, et de soutien logistique
• Développement rapide de nouveaux traitements, et de vaccins
• Coordination intra-inter-pays, et avec les acteurs internationaux
• Evaluation du risque pour le reste du Monde … RSI, sécurité sanitaire, …
39. SRAS - 2003
• SRAS en 2003
– 8096 cas, 796 morts nov.
2002 à jul. 2003
– 5327+1755 cas en
Chine+HK; 349+299
décès. CFR moyen : 9,6%
– Coût : 50 milliards USD,
ralentissement du
commerce mondial et
des échanges
– Premier cas de
conscience international
pour un renforcement
de la coopération
sanitaire dans le cadre
d’un risque global et
immédiat.
– Leadership /OMS.
39
40. VIH-SIDA
• Dès 1980 ; réduction de l’espérance de vie dans les pays
d’Afrique centrale. 36 millions de morts depuis le début de
l’épidémie. Depuis 2 ans seulement, on observe la baisse de
l’incidence, mais il y a encore 35 millions de personnes
infectées à ce jour.
• 37 millions de PvVIH; 54% PvVIH sont au courant de leur
statut; 16 millions de patients ont reçu un traitement ARV
en 2015.
• A entrainé la création de nouvelles formes de coopération
sanitaire internationale (financements innovants, PPP,
Fonds Mondial).
• A souligné le rôle majeur des organisations de la société
civile.
40
41. Autres exemples
• TB dans ses formes MDR (500.000 nouveaux cas en 2013) et XDR :
risque infectieux émergent majeur.
– Rôle de l’UICTMR, organisation international scientifique, basée à
Paris,
– Fonds Mondial,
– Stop TB Partnership,
– MSF, Croix-Rouge, KNCV (Pays-Bas), …
• Influenza aviaire : épisode pandémique de 2005 : intégration de la
dimension « animale » du problème dans les solutions.
• MERS-CoV :
– cas sporadiques épidémies situation endémique au Moyen-
Orient flambée épidémique en Corée du Sud.
– Les leçons récemment apprises vont-elles servir ?
41
42. Exemple de collaboration scientifique en
pays en développement: projet SISEA
• Objectifs: contribuer a l’ amélioration de la détection et de la prise en charge des
situations épidémiques dans la région Asie du Sud-Est, selon 3 composantes:
– Renforcement des capacités des laboratoires au travers d’un réseau,
– Renforcement de la détection des épidémies
– Renforcement de la réponse aux situations épidémiques au niveaux national et régional,
en collaboration avec l’OMS
• Partenaires:
– hôpitaux provinciaux et de districts au Vietnam, Laos, Chine et Cambodge.
– Réseau des Instituts Pasteur en Asie du Sud-Est
– Autorités sanitaires nationales
• Communication: rapport mensuel aux autorités nationales, ateliers et séminaires
régionaux,
• Résultats:
– Meilleure connaissance des virus respiratoires circulants en Asie du Sud-Est
– Détection d’une émergence inattendue, au Cambodge (émergence de connaissance, cf.
plus haut): rôle de Burkholderia pseudomallei (mélioïdose) dans les pneumopathies
sévères,
– Détection d’une épidémie débutante d’encéphalite japonaise à Can Tho (sud du Vietnam),
– Renforcement des capacités des institutions nationales de surveillance dans les pays de la
zone,
– Renforcement d’un réseau régional de professionnels (virologistes, bactériologistes,
épidémiologistes).
42
43. 43
Réseau de laboratoires et surveillance à partir d’ hôpitaux public
IPS
- pediatric hospital of Nanxiang
- Guangxi CDCNIHE
- Provincial Hospital of Hai Duong
- District hospital of Cam Giang
- 19 communes
NCLE
- Setthathirath Hospital, Vientiane
- Mahosot Hospital, Vientiane,
- Friendship hospital, Vientiane,
- Luanprabang regional hospital
IPNT
- Provincial Hospital of Binh Dinh
- District Hospital of Phu Cat
IP HCMC
- Ben Tre provincial hospital
- Cu Lao Minh district hospitalIP Cambodia
- Provincial hospital of Takkeo
- Provincial hospital of Kampong Cham
le projet SISEA (Pasteur)
44. Définition des cas d’infection respiratoire aiguë sévère adoptée au Vietnam et
utilisée dans les rapports mensuels.
44
≤ 05 y.o. > 05 y.o.
Cough or breathing difficulty
AND
One of the following:
Tachypnea
Chest indrawing
General signs of danger
Onset of symptoms up to and including 7
days
Fever ≥ 38o C (or history of fever)
AND
Cough OR sore throat OR breathing difficulty
AND
One of the following:
≥ 30 respirations/min
New infiltrate on chest X-ray
Inability to speak full sentences
Use of accessory respiratory muscles
Arterial O2 saturation ≤ 92% on air (no
oxygen therapy)
Onset of symptoms ≤ 7 days
Le projet SISEA (Réseau International des
Instituts Pasteur)
45. Le projet SISEA au Cambodge
Amélioration de la Surveillance au Cambodge (Vong S and al.):
Mise en place de la surveillance des infections respiratoires aiguës basses en Avril 2007. En
novembre 2009, 3177 patients ont été inclus. Validation des données cliniques par le Pr.
Ch. Mayaud et al.
45
9.2
6.7
0
19.1
32
28.8
0
15.5
45
3.6
41.3
17.2
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
viro
bact
B
K
viro
bact
B
K
viro
bact
B
K
viro
bact
B
K
Percentage%
Extra-respiratory
pathologies
Pneumonia Pleural
infections
Other
respiratory
infections
Viro and bacterio : # positive results / #
samples tested (%)
BK : # positive / # cases (%)
46. Exemple: MDBS (Mekong Basin Disease
Surveillance)
• Objectifs:
“renforcer les capacités nationales et régionale de la région du
Bassin du Mékong pour la surveillances et la réponse aux
épidémies de maladies prioritaires, dans le but de les contrôler
efficacement.”
• Partenaires: hôpitaux impliqués dans les activités transfrontalières de la
région du Bassin du Mékong.
• Communication: rapports hebdomadaires, accès en ligne aux
informations, formations, ateliers.
• Résultats: amélioration des compétences techniques dans le suivi et la
prise en charge des maladies infectieuses au niveau santé publique.
46
48. MDBS (Mekong Basin Disease Surveillance):
rapports et accès aux données.
48
49. MDBS (Mekong Basin Disease Surveillance)
rapports et accès aux données.
49
50. V. Conclusions
– La coopération internationale est un fantastique
tremplin vers une carrière scientifique (ou
diplomatique pour ceux qui tournent mal …)
enrichissante et variée.
– Un chercheur seul est un chercheur perdu: la
coopération internationale permet de résoudre ce
problème.
– Nécessite une connaissance des enjeux
spécifiques, au-delà de la Science, des partenaires,
et des cultures.
50
51. 51
≠
≠
Coopérer pour éviter ou corriger rapidement des erreurs de prédictions : en
2009 on attendait une autre grippe d’origine aviaire émergeant en Asie du
Sud-Est, alors que ce fût une grippe d’origine porcine A(H1N1)sw-o en
Amérique centrale.
La coopération
internationale donne
une ouverture sur des
points de vue différents
qui enrichissent la
recherche et démultiplie
ses impacts en terme de
santé publique dans un
monde globalisé.
52. Bibliographie (1)
• Gardner L, Sarkar S. A global airport-based risk model for the spread of
dengue infection via the air transport network. PLoS ONE.
2013;8(8):e72129.
• Huang Z, Wu X, Garcia AJ, Fik TJ, Tatem AJ. An open-access modeled
passenger flow matrix for the global air network in 2010. PLoS ONE.
2013;8(5):e64317.
• Staples JE, Breiman RF, Powers AM. Chikungunya Fever: An
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