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Rapport annuel 2009
Un acteUR essentiel
de la défense des libeRtés
pUbliqUes
   Créée en 1973, l’Institution du Médiateur de la République est une
   autorité indépendante qui met gracieusement ses compétences au
   service des citoyens, personnes physiques ou morales pour amélio-
   rer leurs relations avec l’administration et les services publics. elle
   traite les litiges au cas par cas, vérifie si l’organisme objet d’une
   plainte s’est ou non conformé à la mission de service public dont il
   a la charge, relève les dysfonctionnements et rétablit les droits du
   requérant. lorsqu’une décision administrative, pourtant conforme
   à la règle de droit, vient heurter les droits de la personne, le Média-
   teur de la République dispose d’un pouvoir de recommandation en
   équité. Il peut également faire usage de son pouvoir d’injonction
   lorsque l’État ne se conforme pas à une décision prise par la justice
   en faveur des administrés. le Médiateur de la République est éga-
   lement doté d’un important pouvoir de proposition de réformes qui
   lui permet de contribuer à l’amélioration des procédures adminis-
   tratives et de la législation pour que le droit soit adapté aux évolu-
   tions de la société et que cessent les iniquités.
   l’Institution doit sa réactivité et son efficacité à la qualité de ses col-
   laborateurs du siège, à sa présence territoriale assurée par quel-
   que trois-cents délégations, à sa souplesse d’action et au travail
   en réseau qui la caractérisent. Nommé en conseil des ministres, le
   Médiateur de la République, qui dispose d’un mandat unique de six
   ans, est irrévocable et inamovible. le Médiateur de la République
   est membre de droit de la Commission Nationale Consultative des
   Droits de l’Homme.




   les données chiffrées de ce rapport portent sur l’année 2009.
   Sa date de rédaction est arrêtée au 1er février 2010.

   Médiateur de la République – 7, rue Saint-Florentin – 75008 Paris
   Tél. : 01 55 35 24 24 – Fax : 01 55 35 24 25 – www.mediateur-republique.fr
sommaire


édito	                                                                          p. 2

FoCUS	–	La	médiation	S’éLargit	aU	SeCteUr	de	La	Santé		                         p. 6

L’	année	en	ChiFFreS	                                                           p. 8

tabLeaU	deS	réFormeS	                                                           p. 11

bLoC-noteS		                                                                    p. 12

L’USager	et	L’état	FaCe	à	La	CriSe		                                            p. 13
Citoyen-administration	:	la	grande	incompréhension	                             p. 14
Le	citoyen	seul	face	à	un	cadre	mouvant	et	insécurisant	                        p. 23
de	nouveaux	liens	marqués	par	la	défiance	et	la	suspicion	                      p. 31
	
paCiFier	LeS	reLationS,	apaiSer	LeS	tenSionS	:		
La	ContribUtion	dU	médiateUr		                                                  p. 39
des	réponses	à	la	demande	de	«	vivre	ensemble	»	                                	 . 40	
                                                                                p
des	propositions	pour	un	système	plus	humain	                                   p. 47
Les	grandes	orientations	pour	2010	                                             p. 57

Un	ombUdSman	à	La	FrançaiSe	                                                    p. 63
Les	réponses	du	médiateur	de	la	république	aux	grands	défis	de	notre	société	   p. 64	
Une	expertise	au	service	des	droits	de	l’homme		                                p. 71
Le	défenseur	des	droits,	un	ombudsman	à	la	française	                           p. 75

portrait	de	L’inStitUtion	                                                      p. 78

geStion	adminiStrative	et	FinanCière	2009	                                      p. 88




                                   médiateur de la république                             1
E




        édito


                                              défense des droits : une dimension nouvelle
                                              Le	 constat	 n’est	 pas	 neuf,	 notre	 société	 est	 fracturée,	
                                              mais	jamais	cette	réalité	n’a	été	aussi	aiguë.	poste	d’ob-
                                              servation	privilégié	des	évolutions	sociales,	des	souffran-
                                              ces	des	femmes	et	des	hommes,	le	médiateur	de	la	répu-
                                              blique	apprécie	en	effet	quotidiennement,	au	travers	des	
                                              requêtes	qui	lui	sont	adressées,	la	vitesse	et	la	prégnance	
                                              avec	lesquelles	le	sentiment	d’injustice	se	diffuse	dans	la	
                                              société.	il	perçoit	aussi	l’urgence	et	la	difficulté	qu’il	y	a	à	
                                              contrer	ce	sentiment,	mêlant	angoisse	et	rancœur,	prêt	à	
                                              se	déverser	dans	les	pires	exutoires.
                                              Le	premier	fossé	entre	les	citoyens	et	l’état,	c’est	celui	
                                              que	creuse	la	loi	par	une	complexité	croissante,	qui	met	
                                              sa	compréhension	hors	de	portée	de	l’individu.	La	consé-
                                              quence	:	les	administrés	méconnaissent	leurs	droits,	en	
                                              mesurent	mal	la	portée	et	ont	souvent	du	mal	à	les	res-
                                              pecter.	Face	à	eux,	des	fonctionnaires	peinent	à	appliquer	
                                              la	loi,	à	comprendre	la	finalité	de	leurs	actions.	Se	consi-
                                              dérant	 comme	 de	 simples	 pions	 dans	 un	 système	 qui	
                                              les	dépasse	et	leur	impose	sa	force	d’inertie,	ils	cèdent	
                                              parfois	à	la	tentation	d’une	application	des	textes	plus	
                                              formelle	qu’humaine.	Cette	rupture	est	accentuée	par	
                                              l’agressivité	ou	la	violence,	qui	prennent	peu	à	peu	le	pas	
                                              sur	le	respect	de	l’autre.	des	deux	côtés,	un	sentiment	
                                              de	fragilité	et	d’isolement	qui	ne	laisse	en	partage	que	la	
        Jean-paul delevoye,                   souffrance.
        Médiateur de la République            à	cet	éloignement	s’ajoute	pour	le	citoyen	l’impression	
                                              d’être	«	ballotté	»	par	d’incessants	changements	cen-
                                              sés	l’avantager,	mais	qui	lui	semblent	pourtant	s’accom-
                                              plir	toujours	à	son	détriment.	ainsi	de	la	réorganisation	
                                              d’edF-gdF	au	nom	de	l’ouverture	à	la	concurrence,	qui	a	
                                              débouché	pour	l’usager	sur	un	recul	qualitatif	de	l’offre	de	
                                              services	et	a	parfois	même	été	source	de	préjudices.	L’im-
                                              pact	de	la	crise	est	venu	aggraver	la	situation,	accroissant	
                                              le	contraste	entre	la	richesse	collective	de	la	France	et	la	
                                              situation	des	moins	favorisés.	Jamais	le	risque	de	bas-
                                              culer	dans	la	précarité	n’a	semblé	si	grand	à	autant	de	
                                              nos	concitoyens.	Les	travaux	de	sociologues	comme	éric	
                                              maurin	ont	récemment	rappelé	l’immense	écart	entre	
                                              la	peur	du	déclassement,	partagée	désormais	par	une	


2                                    rapport annuel 2009
majorité	de	Français,	notamment	les	classes	moyennes	               l’usager,	par	définition	difficilement	quantifiable.	on	peut	
et	supérieures,	et	la	réalité	du	déclassement	qui	touche	           mesurer	le	délai	de	réponse	moyen,	par	exemple,	d’une	
une	frange	de	la	société,	les	plus	vulnérables,	hélas.	             institution.	mais	est-il	possible	de	mesurer	la	douleur	affé-
d’autant	que,	face	à	la	détresse	d’un	nombre	croissant	             rente	à	ces	temps	de	latence	et	d’incertitude	?	à	l’heure	où	
de	citoyens	au	parcours	de	vie	marqué	par	des	ruptures	             la	transparence	s’affirme	comme	le	principal	moteur	de	la	
–	aussi	bien	professionnelles,	familiales,	que	géographi-           confiance	et	où	les	citoyens	veulent	pouvoir	mesurer	avec	
ques	–,	les	réponses	de	la	société	en	termes	de	politiques	         justesse	la	qualité	des	services	rendus,	un	débat	s’im-
de	solidarité,	au	travers	du	ra,	de	la	CmU	ou	de	la	loi	dalo,	      pose	sur	la	validité	des	indicateurs	de	performance.	Lui	
font	 montre	 d’une	 efficacité	 déclinante.	 Loin	 de	 lisser	     seul	pourra	écarter	le	soupçon	d’instrumentalisation	qui	
les	aspérités	de	la	vie,	les	solutions	proposées	par	l’état	        pèse	sur	ces	outils	de	mesure	et	prévenir	le	risque	d’une	
face	aux	accidents	de	la	vie,	inadaptées	à	des	trajectoires	        nouvelle	fracture	entre	administrations	et	administrés.	
qui	ne	sont	plus	linéaires,	induisent	trop	souvent,	entre	          La	rationalisation	tant	souhaitée	des	administrations	est	
la	naissance	d’une	situation	de	détresse	et	le	versement	           censée	mettre	fin	à	la	gabegie	et	optimiser	l’efficacité	et	
d’aides,	un	décalage	temporel	pénalisant.	trop	distendu,	           le	rendement	des	organisations	du	travail	dans	la	fonction	
le	filet	social	qui	doit	atténuer	les	chocs	en	vient	à	infli-       publique.	Fort	logiquement,	cette	rationalisation	se	tra-
ger	des	blessures	supplémentaires	à	ceux	qu’il	est	censé	           duit	d’abord	par	une	standardisation	des	réponses	et	un	
aider.	il	paraît	pourtant	impératif	que	les	services	publics	       traitement	de	masse	des	dossiers	appuyé	par	l’outil	infor-
n’ajoutent	pas	une	souffrance	évitable	à	une	souffrance	            matique.	dans	le	même	temps,	on	constate	une	demande	
initiale.	Se	pose	donc	la	nécessité	d’une	réflexion	appro-          de	personnalisation	de	la	part	des	usagers	et	un	souhait	
fondie	sur	les	politiques	de	solidarité,	leurs	effets	sur	le	       de	ne	pas	être	assimilés	à	un	numéro	de	dossier,	pour	
comportement,	la	socialisation	et	le	vécu.	                         une	affaire	qui	est	parfois	l’histoire	de	toute	une	vie,	avec	
                                                                    ce	qu’elle	comporte	d’incertitudes	et	de	souffrances.	Ces	
dans	 ce	 contexte	 social	 tendu,	 il	 est	 indispensable	 de	     deux	tendances,	personnalisation	et	rationalisation,	ne	
parvenir	à	une	utilisation	optimale	des	deniers	publics.	           sont	opposées	qu’en	apparence	et	je	suis	convaincu	de	la	
C’est	donc	avec	raison	que	le	législateur	et	les	services	          possibilité	de	trouver	des	solutions	compatibles.	
de	l’état	ont	mis	en	place	une	politique	de	lutte	contre	les	
fraudes.	 mener	 cet	 indispensable	 combat	 a	 cependant	          Finalement,	notre	système	dans	son	ensemble	se	fragilise	
conduit	à	un	durcissement	du	régime	de	la	preuve,	qui	              d’année	en	année.	L’époque	où	le	«	vivre	ensemble	»	se	
pénalise	aujourd’hui	les	honnêtes	gens,	qui	constituent	            fondait	sur	l’existence	de	règles	communes,	sur	des	auto-
la	très	grande	majorité	de	la	population,	en	les	plaçant	en	        rités	de	proximité	les	faisant	respecter,	et	sur	des	citoyens	
position	de	présumés	coupables.	Si	l’objectif	est	louable,	         qui	les	connaissaient	et	y	adhéraient	semble	révolue.	Les	
comment	ne	pas	voir	dans	la	méthode	la	promesse	d’une	              espérances	collectives	ont	cédé	la	place	aux	inquiétudes	
dégradation	des	liens	entre	les	administrés	et	leurs	admi-          collectives	et	aux	émotions	médiatiques.	notre	société	
nistrations	?	ici	aussi,	une	autorité	indépendante	comme	           gère	son	angoisse	par	une	décharge	d’agressivité	là	où	
le	médiateur	de	la	république	peut	aider	à	définir	un	fais-         nous	attendions	un	regain	de	solidarité.	J’en	veux	pour	
ceau	d’indices	acceptables	à	défaut	de	preuve	et	à	sécuri-          preuve	la	généralisation	et	la	banalisation	des	faits	de	
ser	le	fonctionnaire	chargé	du	dossier.	en	s’appuyant	sur	          violence,	à	l’école,	en	famille,	dans	les	hôpitaux,	envers	
ses	capacités	d’analyse	et	sa	profonde	connaissance	des	            la	 police.	 Les	 grandes	 équations	 qui	 permettaient	 le	
lois	et	des	mécanismes	administratifs,	il	faut	parvenir	à	          consensus	au	sein	de	notre	société	semblent	marquées	
trouver	un	juste	équilibre	entre	défiance	et	confiance,	car	        d’obsolescence	:	un	diplôme	ne	garantit	plus	un	travail,	
il	n’est	pas	possible	de	vivre	dans	un	système	où	l’admi-           une	intervention	étatique	ne	garantit	plus	la	correction	
nistré	fait	figure	d’éternel	suspect.                               ou	la	suppression	d’une	injustice.	notre	société	en	quête	
vient	s’ajouter	un	facteur	supplémentaire	brouillant	la	            de	sens	se	révèle	aujourd’hui	plus	usée	psychologique-
situation	:	la	distorsion	de	plus	en	plus	marquée	entre	la	         ment	que	physiquement.	L’individualisme	met	en	exergue	
réalité	vécue	par	les	administrés	et	le	reflet	qu’en	donnent	       l’individu	et	le	valorise	dans	ses	réussites.	il	l’isole	dans	
les	multiples	indicateurs	dont	disposent	les	services	de	           ses	échecs	et	développe	alors	parfois	le	mépris	de	soi	qui	
l’état.	Contractualiser	les	objectifs,	valoriser	les	résultats,	    engendre	le	mépris	des	autres.	alors	qu’il	faut	réinventer	
imprégner	l’ensemble	de	la	sphère	publique	de	la	culture	           les	modalités	comme	la	finalité	du	«	vivre	ensemble	»	et	
de	la	performance,	pourquoi	pas	?	encore	faudrait-il	que	           enrayer	la	spirale	de	l’échec	et	du	mépris	lorsqu’elle	se	
ces	indicateurs	soient	pertinents	et	n’aient	pas	pour	seule	        présente,	maintenir	et	développer	nos	capacités	d’écoute	
finalité	de	satisfaire	une	hiérarchie	ou	de	servir	de	faire-        est	 primordial.	 La	 philosophie	 qui	 guide	 mon	 action	
valoir	médiatique.	encore	faudrait-il,	également,	que	ces	          répond	précisément	à	ces	défis	:	aider	nos	concitoyens	à	
indicateurs	parviennent	d’une	manière	ou	d’une	autre	à	             adopter	un	état	d’esprit	plus	positif,	en	passant	de	la	ges-
intégrer	la	dimension	psychologique	de	la	relation	avec	            tion	des	peurs	à	la	motivation	de	nouvelles	espérances.	La	      OOO




                                                    médiateur de la république                                                             3
édito

    E




    OOO   reconstruction	du	«	vivre	ensemble	»	ne	pourra	se	faire	            orienter.	La	mauvaise	première	réponse	ou	l’absence	de	
          sans	offrir	à	chacun	une	place	au	sein	du	collectif,	indé-          réponse	génère	de	la	frustration.	La	mauvaise	orientation	
          pendamment	de	sa	valeur	sur	le	marché	du	travail,	une	              génère	un	coût	en	temps	humain	évitable,	un	encombre-
          place	où	son	utilité	d’être	social	soit	affirmée	et	sa	dignité	     ment	non	avenu,	et	à	nouveau	de	la	frustration.	L’accueil	
          d’être	humain	respectée.	                                           doit	 être	 considérablement	 développé	 et	 le	 personnel	
                                                                              destiné	à	occuper	ce	genre	de	poste	qualifié	et	formé	en	
          des réponses à la fragilité et à l’insécurité                       conséquence.
          Souvent	perçue	par	les	citoyens	comme	l’ultime	recours	
          pour	solutionner	leur	problème,	l’institution	du	médiateur	         en	consolidant	mon	propre	dispositif	d’accueil,	j’ai	néan-
          de	la	république	est	en	prise	directe	avec	la	détresse,	la	         moins	constaté	que	l’écoute	ne	suffisait	plus	et	que,	face	
          douleur	et	les	drames	humains,	aux	ressorts	complexes.	             au	désespoir	et	à	la	solitude,	l’accompagnement	de	chaque	
          J’ai	mis	en	place	de	nouveaux	outils	pour	accroître	les	            administré	tout	au	long	du	traitement	de	son	dossier	s’im-
          capacités	d’écoute	de	l’institution.	Sur	le	plan	des	nou-           posait	comme	une	évidence.	en	découle	la	nécessité	d’in-
          velles	technologies,	«	e-mediateur	»	est	un	guichet	d’in-           venter	de	nouvelles	attitudes	administratives,	à	partir	d’un	
          formation	de	premier	niveau	permettant	à	l’internaute	de	           tryptique	:	écoute,	réponse,	conseil	–	mission	dans	laquelle	
          connaître	le	rôle	du	médiateur	(ce	qu’il	fait	et	ne	fait	pas),	     l’institution	se	veut	pionnière	–	afin	de	ne	jamais	laisser	une	
          de	savoir	si	le	médiateur	est	compétent	pour	un	problème	           question	non	résolue	ou	une	démarche	non	aboutie.	il	ne	
          donné	et	d’être	réorienté	vers	un	délégué	ou	bien	le	bon	           faut	plus	gérer	un	dossier	mais	accompagner	une	personne	
          organisme,	de	recevoir	directement	dans	sa	message-                 pour	l’aider	à	surmonter	une	difficulté.	accueillir	c’est	res-
          rie	les	outils	d’information	sur	le	médiateur,	cela	via	les	        pecter,	accompagner	c’est	reconstruire.
          messageries	instantanées	gmail	et	msn,	à	toute	heure	du	
          jour	et	de	la	nuit,	et	notamment	lorsque	les	bureaux	sont	          autre	impératif	:	favoriser	le	vote	de	lois	créant	des	droits	
          fermés	(des	pics	de	connexions	sont	enregistrés	la	nuit	et	         qui	puissent	être	mis	en	œuvre	sans	complexité	excessive.	
          le	week-end).	Le	formulaire	de	saisine	en	ligne	permet	             dans	le	cas	contraire,	on	débouche	sur	un	texte	difficile-
          à	toute	personne	de	déposer	sa	réclamation	auprès	du	               ment	applicable	qui	alimente	la	colère	du	citoyen	et	se	
          médiateur	de	la	république	via	le	site	internet.	Contraire-         retourne in fine	contre	le	législateur.	C’est	l’exemple	du	
          ment	au	système	de	courriel	classique,	les	dossiers	reçus	          dossier	médical,	théoriquement	transmis	au	demandeur	
          par	ce	biais	sont	presque	en	totalité	de	la	compétence	de	          sous	huit	jours,	délai	qui,	en	pratique,	se	révèle	impossi-
          l’institution.	Le	nombre	de	requêtes	a	significativement	           ble	à	tenir.	Faire	converger	l’objectif	législatif	et	la	réalité	
          augmenté	avec	ce	nouveau	mode	de	saisine.	                          en	s’appuyant	sur	une	meilleure	évaluation	des	politiques	
                                                                              publiques	 doit	 donc	 constituer	 une	 véritable	 ambition.	
          du	point	de	vue	de	l’accueil	téléphonique,	le	basculement	          d’autant	que	l’inflation	législative	peut	également	créer	
          des	lignes	téléphoniques	du	standard,	en	cas	d’affluence,	          des	difficultés	d’application	des	textes,	voire	générer	des	
          sur	l’ensemble	des	postes	téléphoniques	des	secrétaires	            situations	d’iniquité.	La	loi	doit	susciter	des	espérances,	
          vise	à	réduire	le	nombre	d’appels	perdus	et	les	attentes	           pas	des	illusions.
          trop	longues.                                                       pour	éviter	un	recul	de	la	qualité	du	service	public,	il	faut	
          Ces	outils	répondent	à	deux	problématiques	voisines,	qui	           tirer	des	enseignements	de	la	fusion	anpe-Unedic	et	des	
          revêtent	une	importance	capitale	:	celle	de	l’écoute	et	celle	      réorganisations	 du	 régime	 des	 salariés	 indépendants	
          de	l’accueil.	notre	société	développe	des	moyens	d’ex-              (rSi).	poursuivre	cette	démarche	impose	que	les	acteurs	
          pression	pour	chacun,	innovation	technologique	à	l’appui.	          mettent	en	place	des	procédés	et	des	moyens	afin	d’éviter	
          mais	quelle	place	accorde-t-elle	aujourd’hui	à	l’écoute	?	il	       qu’elle	ne	se	traduise	pour	l’usager	par	une	dégradation	
          est	toujours	plus	difficile	d’écouter	que	de	parler	!	et	pour-      de	la	qualité	du	service	et	une	plus	grande	complexité.	Se	
          tant,	nous	sommes	en	présence	de	personnes	de	plus	en	              pose	ici	la	question	de	l’accompagnement	du	changement,	
          plus	nombreuses	qui	ne	trouvent	nulle	oreille	attentive	à	          parfaitement	 clair	 dans	 les	 objectifs	 mais	 trop	 négligé	
          leur	situation	et	à	leur	douleur	et	qui,	la	frustration	aidant,	    dans	sa	conduite	effective.	réorganiser	les	services	de	
          sont	de	plus	en	plus	déterminées	à	se	faire	entendre	:	les	         l’état	est	sans	doute	nécessaire,	mais	il	faut	se	garder	
          séquestrations	de	patrons,	cette	année	en	sont	une	illus-           de	la	précipitation,	se	donner	le	temps	de	la	maturation	
          tration.	Je	maintiens	que	notre	société,	dont	le	caractère	         et	définir	un	véritable	mode	de	conduite	de	l’action.	La	
          anxiogène	n’est	guère	en	passe	de	diminuer,	a	plus	que	             dimension	humaine	du	changement	est	par	ailleurs	trop	
          jamais	besoin	de	lieux	d’écoute	et	de	décompression.                souvent	ignorée	dans	le	management,	tant	de	l’entreprise	
          L’accueil	 est	 encore	 aujourd’hui	 considéré	 comme	 une	         que	des	services	étatiques.	Combler	cette	lacune	c’est	
          fonction	mineure	dans	les	organisations	du	travail.	C’est	          réduire	la	souffrance.	il	faut	aussi	intégrer	le	fait	que	les	
          pourtant	le	point	d’entrée	de	l’usager	dans	l’organisation	         carrières	et	les	vies	ne	sont	plus	linéaires,	et	adapter	les	
          et	dont	les	deux	missions	sont	déterminantes	:	écouter	et	          systèmes	à	ces	nouvelles	formes	de	trajectoire.


4                                                                    rapport annuel 2009
défendre les plus faibles,                                          portants	 conflits	 d’intérêts,	 peine	 à	 convaincre	 de	 son	
promouvoir le respect mutuel                                        impartialité.	il	n’est	plus	perçu	comme	le	recours	contre	
dans	la	perspective	de	ce	changement,	l’action	du	média-            les	injustices,	parfois	accusé	d’aggraver	ces	injustices	et	
teur	de	la	république	se	traduit	par	des	propositions	de	           non	plus	de	les	corriger.	La	loi	n’apparaît	plus	comme	le	
réforme	dans	plusieurs	domaines,	avec	une	ligne	direc-              bouclier	du	plus	faible	contre	le	plus	fort,	mais	comme	
trice	claire	:	attirer	l’attention	du	législateur	sur	les	situa-    une	nouvelle	arme	aux	mains	du	plus	fort	pour	asseoir	sa	
tions	injustes	et	suggérer	des	solutions	pour	y	remédier.	          domination	contre	le	plus	faible.	Le	système	légal	n’étant	
C’est	ainsi	qu’en	2009,	il	a	émis	des	propositions	concer-          plus	le	calque	d’un	système	juste,	la	tentation	est	grande	
nant	le	droit	des	consommateurs,	les	accidents	médicaux,	           soit	de	se	diriger	vers	les	systèmes	illégaux,	miroirs	aux	
les	victimes	d’essais	nucléaires,	les	autopsies	judiciaires,	       alouettes	promettant	une	autre	justice	et	cachant	les	pires	
l’indemnisation	des	victimes	de	l’amiante	et	le	pacs,	avec	         exploitations,	soit	de	laisser	libre	cours	à	sa	colère	et	son	
l’idée	qu’il	faut	garantir	à	chacun	une	égalité	de	traite-          exaspération	contre	le	système	établi,	dans	les	accès	de	
ment	devant	la	loi.	L’année	2010	verra	mes	services	pour-           violence	 que	 nous	 ne	 connaissons	 désormais	 que	 trop	
suivre	leurs	efforts	sur	les	enfants	nés	sans	vie	et	la	rela-       bien.	Le	soupçon	est	une	gangrène	pour	notre	démocra-
tion	travail-santé,	la	maltraitance	des	patients,	mais	aussi	       tie.	Lorsque	ce	soupçon	est	nourri	par	les	acteurs	publics	
les	violences	et	incivilités	des	patients	et	de	leurs	proches	      eux-mêmes,	 capables	 de	 décrédibiliser	 une	 institution	
envers	les	professionnels	de	santé.	Le	but	est	d’agir	et	de	        entière	pour	leur	seul	dessein	personnel,	lorsque	acteurs	
valoriser	le	respect	réciproque	par	un	effort	de	pédagogie	         locaux	et	décideurs	centraux	s’opposent	au	sujet	de	la	
et	d’éducation.                                                     décentralisation	 et	 ravivent	 les	 anciennes	 querelles,	 il	
de	fait,	l’année	2009	aura	marqué	un	tournant	dans	la	              convient	d’appeler	à	nouveau	à	la	responsabilité	de	tous	
vie	de	l’institution.	Les	collaborations	avec	la	Cour	euro-         les	acteurs	publics.	Comment,	à	partir	d’un	service	public,	
péenne	 des	 droits	 de	 l’homme	 ou	 le	 défenseur	 des	           reconstruire	des	citoyens	et	restaurer	le	politique,	voilà	
enfants	nous	ont	permis	de	réunir	sur	plusieurs	dossiers,	          la	vraie	question	?	Je	jetterai	toutes	mes	forces	dans	ce	
comme	ceux	de	la	kafala	ou	des	mineurs	étrangers	isolés,	           chantier	en	2010	dans	la	réalisation	de	solides	partena-
l’ensemble	des	interlocuteurs	concernés	dans	une	totale	            riats	pour	que	tous	oeuvrions	dans	le	même	sens	et	opti-
indépendance,	favorisant	une	approche	transversale	de	              misions	notre	action.
chaque	sujet	pour	mieux	en	saisir	tous	les	aspects	et	y	            Le	 politique	 doit	 (re)faire	 les	 preuves	 de	 son	 efficacité	
apporter	ensemble	une	solution	globale.	Le	passage	au	              d’abord.	privilégiant	la	gestion	des	carrières	à	l’innovation	
défenseur	des	droits	permettra	 de	mener	encore	plus	               et	la	prise	de	risque,	le	respect	des	procédures	au	respect	
efficacement	ce	type	de	démarche.	il	marquera	aussi	une	            des	usagers,	le	service	public	a	fini	par	davantage	défen-
nouvelle	étape	dans	l’action	pour	la	défense	et	la	promo-           dre	la	pérennité	des	structures,	le	confort	de	système	aux	
tion	des	droits	de	l’homme.                                         intérêts	des	administrés.	il	s’agit	de	rompre	avec	cette	
Sur	le	plan	international,	l’action	s’est	poursuivie	notam-         culture	en	replaçant	au	cœur	de	l’action	publique	et	de	son	
ment	par	le	renforcement	de	l’association	des	médiateurs	           organisation	le	citoyen	et	en	encourageant	la	prise	de	ris-
francophones,	à	présent	bien	installée	dans	le	paysage,	            que.	Sous	couvert	de	principe	de	précaution,	nous	avons	
et	qui	va	s’ouvrir	aux	réseaux	anglophone	et	arabophone.	           fini	par	entretenir	l’illusion	d’une	société	sans	risque	et	
en	2010	se	tiendra	la	quatrième	réunion	des	médiateurs	             ainsi	un	certain	immobilisme.	on	ne	nous	demande	pas	de	
du	bassin	méditerranéen	en	espagne,	avec	une	ambition	:	            garantir	le	«	risque	zéro	»	mais	de	s’assurer	que	les	fac-
développer	le	dialogue	là	où	il	n’existe	plus.	Le	partenariat	      teurs	de	risque	ont	été	pris	en	compte.	
avec	l’arménie	dans	le	cadre	de	l’appel	d’offres	européen	          Le	politique	doit	enfin	répondre	à	cette	quête	du	sens,	en	
remporté	par	la	France	va	se	renforcer,	de	même	que	la	             s’interrogeant	d’abord	sur	la	finalité,	l’efficacité	et	la	lisi-
collaboration	avec	les	services	de	l’onu	afin	d’aboutir	à	          bilité	de	son	action	et	en	y	associant	les	citoyens.	Le	temps	
une	véritable	reconnaissance	du	rôle	des	ombudsmans,	               d’écoute	ne	produit	pas	de	richesses	immédiates	mais	il	
dont	le	médiateur	de	la	république,	devenu	défenseur	des	           produit	du	sens.	
droits,	fera	alors	partie.                                          aider	les	décideurs	politiques	à	garder	du	recul	et	à	pren-
                                                                    dre	 le	 temps	 de	 la	 réflexion,	 concilier	 l’impatience	 de	
restaurer la confiance                                              l’opinion	et	la	qualité	de	la	décision	:	autant	d’exigences	
et redonner du sens à l’action publique                             auxquelles	une	autorité	forte	et	indépendante	peut	aider	
Le	doute	exprimé	par	nos	concitoyens	envers	leurs	insti-            à	satisfaire.	plus	globalement,	il	s’agit	de	trouver,	dans	le	
tutions	appelle	une	réponse	forte.                                  nouveau	rapport	qui	émerge	entre	le	collectif	et	l’individu,	
L’excellence	et	l’exemplarité	de	l’action	publique	et	des	          un	espace	d’équilibre	entre	l’autorité	légale	et	le	respect	
acteurs	publics,	sur	les	bases	de	l’éthique	et	de	la	transpa-       de	la	personne.	dans	ce	contexte,	le	passage	du	médiateur	
rence,	sont	les	seuls	moyens	de	regagner	cette	confiance	           de	la	république	au	défenseur	des	droits	arrive	à	point	
qui	fait	aujourd’hui	tant	défaut.	Le	politique,	au	cœur	d’im-       nommé.	K                                                           E



                                                    médiateur de la république                                                             5
focus


    la médiation s’élargit au secteur de la santé

    Créé	début	2009,	le	pôle	Santé	et	Sécurité	des	Soins	(p3S)	parachève	le	champ	
    de	compétences	de	l’institution.	Saisi	notamment	sur	des	difficultés	d’accès	au	droit,		
    des	défauts	de	soins	et	des	conflits	consécutifs	à	des	aléas	ou	des	fautes	thérapeutiques,	
    il	exerce	sa	mission	dans	un	climat	nouveau	de	méfiance	entre	une	opinion	en	demande	
    de	transparence	et	un	monde	médical	sous	pression.


    La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à            ticulier, a valeur pédagogique pour les professionnels : elle
    la qualité du système de santé a certes marqué une avan-              ne cherche pas à désigner un coupable, mais à permettre
    cée significative pour les droits du malade, notamment en             une exploitation positive de l’erreur.
    instaurant les Commissions des relations avec les usagers
    et de la qualité de la prise en charge (CRUQPC). Celles ci            la « judiciarisation » croissante des conflits
    permettent en effet aux usagers des établissements de                 Dans ce nouveau cadre, quelles grandes tendances se
    santé de rencontrer les personnels médicaux en présence               dégagent de l’activité du Médiateur de la République en
    d’un médecin médiateur afin de les aider à trouver des                matière de santé ? En premier lieu, l’amplification d’un phé-
    solutions aux problèmes rencontrés. Dans les faits, cepen-            nomène déjà constaté auparavant : l’accroissement des
    dant, ces usagers en situation de blocage ignorent souvent            demandes d’information concernant l’accès au droit des
    la manière de saisir cet interlocuteur, voire son existence           usagers et, plus généralement, une exigence plus grande
    même. Fort de son expérience sur d’autres terrains de                 de transparence. En regard de ce comportement nouveau,
    conflits potentiels, le Médiateur de la République offre aux          les professionnels de santé manifestent parfois une ten-
    réclamants, depuis un an, un lieu d’écoute et d’information,          dance à la rétention d’informations et au repli.
    et à tous les acteurs de la santé des moyens de renouer le            Ce phénomène va de pair avec une autre grande tendance,
    dialogue là où il était rompu.                                        la « judiciarisation » croissante des conflits. Les personnes
    Les missions du Pôle Santé et Sécurité des Soins ne s’arrê-           qui s’estiment victimes d’une erreur ou d’un dysfonctionne-
    tent pas là. Son rôle de médiation dans des dossiers liés à un        ment dont elles ont à souffrir sont de plus en plus tentées
    préjudice susceptible d’entraîner des poursuites disciplinai-         de porter l’affaire devant les tribunaux, parfois pour obtenir
    res ou d’engager une responsabilité pénale, civile ou admi-           non seulement réparation, mais une sanction pénale, admi-
    nistrative fait de lui un observateur privilégié d’événements         nistrative ou civile à l’égard de la personne ou de l’établis-
    indésirables graves. Il était donc logique de lui confier une         sement estimé fautif. Certes, le phénomène, à l’étranger
    mission d’alerte de l’autorité sanitaire. C’est ce qui a été fait     d’ailleurs aussi bien qu’en France, dépasse largement le
    par le biais de partenariats avec le ministère de la Santé, la        cadre des questions de santé : on sait que d’une manière
    Haute Autorité de santé, l’Institut de veille sanitaire, l’Afssaps    générale, les conflits se règlent de plus en plus dans les
    (Agence française de sécurité sanitaire et de produits de             prétoires. Le fait est même plus net dans d’autres domai-
    santé), le Conseil de l’ordre des médecins et même l’Autorité         nes, car le nombre de procès intentés à des médecins est
    de sûreté nucléaire. Il s’agit du seul système en Europe qui          régulièrement surestimé par le corps médical lui-même.
    permette d’assurer, au travers d’un recoupement systémati-            Mais il entraîne ici une conséquence grave : il entretient et
    que des informations, une veille sanitaire par l’intermédiaire        amplifie les situations de blocage. Les professionnels de
    des usagers du service de santé. Dans cet esprit, le Pôle             santé sont d’autant plus tentés d’opposer le secret, à tout
    Santé et Sécurité des Soins cherche à promouvoir un signa-            le moins de retenir certaines informations, qu’ils redoutent
    lement plus systématique des incidents médicaux, condition            des suites judiciaires. À l’occasion de tout acte médical pèse
    indispensable à l’identification des dysfonctionnements et à          désormais sur les professionnels de santé la peur du pro-
    l’amélioration des pratiques. La médiation physique, en par-          cès, qui encourage la tentation du repli.


6                                                                rapport annuel 2009
médiatisation des « affaires »                                       le défi de la maltraitance ordinaire
et rôle pervers de l’information en ligne                            Enfin, on ne s’étonnera pas d’apprendre que les recours au
Lorsqu’il y a eu décès d’un patient ou complications graves,         Médiateur de la République sont d’autant plus nombreux, et
le médecin justifie souvent son silence par la crainte de ne         portent sur des dossiers d’autant plus lourds, que le per-
pas se faire comprendre s’il s’exprime en termes techni-             sonnel de santé est sous pression. C’est particulièrement
ques. Mais ce silence, cette rétention d’informations, sont          le cas dans les services d’urgences, qui doivent faire face
très mal vécus par la victime ou ses proches, qui réclament          à des demandes toujours plus nombreuses, et d’ailleurs
la transparence. Dans le cas d’une personne décédée, la              pas toujours fondées médicalement. Le risque d’une
famille ne se contente pas d’une explication en quelques             vigilance prise en défaut, d’une mauvaise évaluation de
lignes mais exige la communication de la totalité du dossier,        l’urgence ou d’une erreur de diagnostic est d’autant plus
alors que le chirurgien ou l’établissement concerné discute          grand. De surcroît, on comprend bien que le droit à l’infor-
le caractère « communicable » des différents éléments.               mation préalable du patient en cas d’opération ne puisse
L’attitude hostile des proches se nourrit de ce refus de don-        être aussi bien assuré dans le cas d’une intervention d’ur-
ner l’information, refus qui est parfois considéré comme             gence. Les conflits dont le Médiateur est saisi trouvent sou-
plus grave que l’erreur médicale elle-même. Ainsi se déve-           vent leur origine dans cette pression.
loppe une spirale de l’incompréhension qui débouche sur              On en trouve aussi une conséquence dans un autre phéno-
des situations de blocage total. Seule une médiation impar-          mène, que le Pôle Santé et Sécurité des Soins du Médiateur
tiale, qui commence par un examen approfondi du dossier              considère comme un défi majeur à relever : ce que l’on peut
médical, peut alors permettre de renouer le dialogue.                appeler la maltraitance ordinaire dans les établissements
Ces situations de blocage sont amplifiées par deux phéno-            de santé. Sur l’ensemble des 4 795 requêtes des usagers
mènes. Le premier est la médiatisation d’« affaires » médi-          du système de santé instruites, près de 8 % faisaient état
cales qui amènent l’opinion publique à réagir avec excès :           directement d’un fait de maltraitance « ordinaire ». Qu’il
sans remonter jusqu’à celle du sang contaminé ou de l’hor-           s’agisse de déficits en matière d’hygiène, d’une prise en
mone de croissance, on se souvient de l’impact qu’ont eu             compte insuffisante de la douleur ou des caractéristiques
dans l’opinion le décès d’un petit garçon à l’hôpital à la suite     du patient – âge, handicap, isolement, vulnérabilité –, ces
d’une erreur d’ampoule et plusieurs incidents en radiothé-           faits ne sont pas toujours à mettre sur le compte d’un défaut
rapie. Précisément, la création du P3S s’est trouvée surve-          d’action des professionnels ; ils s’aggravent parfois du fait
nir au milieu de plusieurs de ces « affaires », donc en pleine       que le patient est accueilli dans un service inadapté. De
crise de confiance vis-à-vis du monde médical. L’autre phé-          telles situations entraînent aussi une souffrance pour celui
nomène qui apparaît manifestement au Médiateur de la                 qui en est témoin et rendent encore moins supportable le
République est l’influence des multiples sources d’informa-          stress au travail. Cette pression vient alors s’ajouter à celle
tions qu’Internet met à la disposition du grand public. Des          que subissent parfois les professionnels de santé de la
usagers mal informés, parfois sur la foi de « posts » publiés        part des patients ou de leurs proches : incivilités, menaces,
sur des forums sans aucun contrôle scientifique, opposent            intimidations, humiliations, violences verbales, voire physi-
au corps médical des certitudes fondées sur des éléments             ques. Le rôle du Médiateur, qui dans un cas sur cinq est saisi
de connaissance parcellaires, inadaptés à la situation ou            par les professionnels de santé eux-mêmes – notamment
mal interprétés.                                                     sur les questions de maltraitance –, est aussi de prendre
Intervenant dans un tel climat de tension, le Médiateur de           soin des soignants, sans les stigmatiser, et de promouvoir
la République doit d’abord clarifier la situation en faisant         avec leur concours une politique de « bientraitance ». K
la distinction entre trois événements possibles : compli-
cation médicale (due à l’état de santé antérieur du patient),
aléa thérapeutique et accident médical fautif. La tâche, qui
suppose un examen approfondi du dossier et l’écoute des
personnels mis en cause, est rendue plus difficile par une
compréhension paradoxale des aléas médicaux de la part
des réclamants : collectivement, les gens comprennent que
le risque zéro n’existe pas, mais ne l’admettent pas indivi-
duellement. À cet égard, la loi de mars 2002, qui a reconnu
l’aléa et la réparation, n’a pas toujours été bien comprise.




                                                     médiateur de la république                                                        7
l’ année en chiffres

    les résultats globaux de l’institution

    en	2009,	le	nombre	d’affaires	transmises	au	médiateur	de	la	république,	services	centraux	
    et	délégués,	a	augmenté	de	16	%	par	rapport	à	2008,	avec	un	total	de	76	286	affaires	reçues.	
    Les	demandes	d’informations	et	d’orientation	auprès	des	délégués	ont	progressé	de	7,5	%	
    par	rapport	à	l’année	précédente.	L’institution	a	traité	43		481	réclamations	dont	13		222
    via	les	services	centraux	du	médiateur	de	la	république,	à	paris.	




                                                                                             saisine directe

                                                                  traitées par
                                                                  les services centraux
                                                                  (siège	de	l’institution)
     nombre d’affaires                                                                       11 897
     reçues
                               réclamations
                                                                  13 222                     (+ 88 %)
     par l’ensemble                                               (+ 84,3 %)
     de l’institution
                                                                                             saisine indirecte
                                                                  traitées par
                                                                  les délégués               1 625
                               43 481
                                                                  (échelon	de	proximité)
                                                                                             (+ 12 %)

                               (+ 24,2 %)

                               demandes                           30 259
                               d’informations                     (+ 8,7 %)
                               et d’orientation
                               (traitées	par	les	délégués	du	
                               médiateur	de	la	république)

     76 286
     (+ 16,2 %)
                               32 805
                               (+ 7,5 %)




8                                                       rapport annuel 2009
l’activité des services centraux
                                                                                            • Environ 15 497 appels
                      nombre de réclamations reçues                                           téléphoniques au standard
                                                         13 222                               de l’Institutition
                                                          1 669   formulaires web
                                                                  depuis le 01/09/09
                                                          2 387   courriels
                                                                                            • 2 387 courriels de réclamation
                                                                                                  13 222
                                               7 176
                        6 948
                                   6 716
                                                                                              et 1 669 formulaires web
                                                                                                    1 669 formulaires web
                                                                                                          depuis le 01/09/09
                                                                  Services centraux                    13 222
                                                          9 166   dont                                     2 387   courriels
                                                                  2 723 de Pôle Santé      7 176
                                                                                            • 2 806 669 formulaires webcentre
                                                                                                   1
                                                                                                      appelsleau
                                                                  6 948
                                                                  et Sécurité des Soins                   depuis 01/09/09
                                                                              6 716
                                                                                              d’appel Services centraux
                                                                                                   2 387 du Pôle Santé
                                                                                                          courriels
                                                                                           7 176 9 166 dont
                          2006     2007        2008       2009    6 948                       et Sécurité desdes Soins
                                                                                                          2 723 de PôleSoins
                                                                                                                       Santé
                                                                              6 716                       et Sécurité
                                                                                                          Services centraux
                                                                                                           9 166   dont
                      l’évolution du nombre de dossiers traités par l’institution mérite des 723 de Pôle Santé importants
                                                         2006     2007       2008
                                                                                           2
                                                                                    2009 etcommentaires
                                                                                              Sécurité des Soins

                      Le nombre de saisines « papier » est         Ensuite, l’évolution du nombre de                   De même, cette demande potentielle
                      resté globalement stable d’une année         2006       2007     2008       2009
                                                                   dossiers est le résultat du rattache-               se transforme en demande réelle
                      sur l’autre. Mais dans le même temps         ment du Pôle Santé et Sécurité des                  à partir du moment où l’institution
                      tout au long des sept premiers mois          Soins au Médiateur depuis le 1er jan-               et son réseau de proximité sont de
                      de l’année, le nombre de dossiers            vier 2009.                                          mieux en mieux connus.
                      transmis par courriels (des deman-
                      des souvent laconiques ou des dos-           Au-delà de ces commentaires « tech-                 Il convient cependant de regretter
                      siers incomplets) n’a cessé d’aug-           niques », il convient de noter que la               qu’un certain nombre d’organismes
                      menter. Le Médiateur a donc mis en           demande potentielle à l’égard de                    de proximité qui pourraient être à
                      place à partir de septembre 2009 le          l’institution ne peut que croître pour              même de répondre, d’orienter, voire
                      « formulaire » de saisine préformaté,        des raisons de complexité croissante                de traiter une partie des demandes
                      qui a remplacé le courriel.                  du système administratif d’un coté et               ou des petites difficultés des usagers
                                                                   d’une précarité croissante de l’autre.              ne jouent plus leur rôle.

                                7%
                      taux de réussite des médiations                                                               13 222
                                                                                                                      1 669    formulaires web
                                                                                                                               depuis le 01/09/09
                       16 %                                                   7 %Médiations réussies                  2 387    courriels
          84 %                             2009
                                                            93 %                                    7 176
                                                                              6 948
                                                                                  Médiations non réussies
                       16 %                                                   7%        6 716
                                                                                                                               Services centraux
                                                                                                                      9 166    dont Médiations réussies
                                 2008                                                     2009
                                                  84 %                                                       93 %              2 723 de Pôle Santé
                                                                                                                               et Sécurité des Soins réussies
                                                                                                                                     Médiations non
                                                                                                                                    Médiations réussies
                                 2008                                               2009
                                                  84 %                         2006    2007
                                                                                                             93 % 2009
                                                                                                           2008                     Médiations non réussies
                                   8%
       24,1 %                                  47 %
                                                                  Justice
                        7%
                   répartition des dossiers clos par domaines d’intervention
                  11,5 %                                      8%  Social
                                    2009 %
                                     24,1                         Affaires générales
                                                                                     47 %
                    13,5 %                                7% 8 %                                                                    Justice
                  11,5 %                                          Agents publics - pensions
         18,3 % %
            17,5                     24,1 %                                          47 %                                           Social
                          2008                                    Fiscal
                                                                      2009                                                          Justice
                                                          7%
                                                      13,5 %                                                                        Affaires générales
            17,5 %       14,3 %                                   Pôle Santé et Sécurité des Soins                                  Social
                                       10,2 %
                                       18,3 %                                                                                       Agents publics - pensions
                          2008                                        2009                                                          Affaires générales
               28,6 %                                 13,5 %                                                                        Fiscal

                                       18,3 %             14,3 %                                                                    Agents publics - pensions
                                                                                                                                    Pôle Santé et Sécurité des Soins
                                                                           10,2 %
                                                                  Demandes relatives
17 %           28,6 %                     17 %                    à un service public, dont :                                       Fiscal
                         25 %                             14,3 %                                                                    Pôle Santé et Sécurité des Soins
                                                                        Justice
                                                                           10,2 %
                                                                                           Social                                   Demandes relatives
                                        17 %                                                        17 %                            à un service public, dont :
                   25 %                    2009                         25 %            Affaires générales
                                                                         médiateur de la république                                       Justice                      9
        31 %                                               33 %                                                                     Demandes relatives
                            11 %        17 %                                               Agents17 % - pensions
                                                                                                 publics                            à un service public, dont :
                                                                                                                                          Social
2008                                         2009
              16 %                      84 %                  7%                       93 %           Médiations non réussies


         L’année	en	ChiFFreS
       11,5 %
         16 %            24,1 %
                                                 8%
                                                 7%              47 %                Médiations réussies
               2008                                    2009                          Justice
                            84 %            7%                      93 %             Médiations non réussies
17,5 %                                                                               Social
       11,5 % 2008
               2008                              8 % 2009
                                                       2009
                                                                                     Médiations réussies
                                                                                     Affaires générales
                          24,1 %
                            84 %        13,5 %                   4793 %
                                                                    %
                                                                                     Médiations non réussies
                                                                                      Justice
                                                                                     Agents publics - pensions
                           18,3 %            7%
17,5 % %
   28,6 l’ activité des délégués                                                      Social
                                                                                     Fiscal
                2008                        14,3 %      2009                          Affaires générales
       11,5 %                           13,5 % 8 %        10,2 %                     Pôle Santé et Sécurité des Soins
                         24,1 %                                  47 %    13 222       Agents publics - pensions
                            18,3 %                                                   Justice
         information – domaines concernés 7 %                             1 669 formulaires web
17,528,6 % %
                                                                                      Fiscal
     %11,5                                       8%
                                             14,3 %
                                                                                depuis le 01/09/09
                                                                                     Social
                                                                                     Demandes relatives
               2008 17 % 24,1 %                        2009 17 % 47 %
                                                           10,2 % 7 176 2 387 courrielsserviceet Sécurité des Soins
                                                                                      Pôle Santé
                                                                                     à un
                                                                                     Affaires générales dont :
                                                                                                  public,
     25 %                               13,525 % 6 948
                                             %
                                            7%                                       Justice
                                                                                           Justice
17,5 %                     18,3 %                         6 716                      Agents publics - pensions
                                                                                     Social
                                                                                Services centraux
                                                                                           Social
               2008                                    2009                     dontFiscal
   28,6 %                               13,514,3 % 2009 17%
                                             %
                                                                          9 166      Affaires générales
                                                                                2 723Demandes relatives
                                                                                      de Pôle Santé
               2008 17 %                                                                   Affaires générales
                                                                                     Pôle Santé etpublic, dont :
                                                                                      à un service Sécurité des
                                                                                et Sécurité des Soins
    12 % %
      25                   31 %
                           18,3 %          11 % %
                                             25           10,2 % 33 %                Agents publics - pensions Soins
                                                                                            Justice
                                                                                           Agents publics - pensions
   28,6 %                                     4 % 2006     2007    2008   2009
                                                                                     Fiscal
                                                                                            Social
        4%                                  14,3 %                                         Fiscal
                2008      75 %                          2009 % 75 %
                                                          10,2                       Pôle Santé et Sécurité des Soins
                                                                                            Affaires générales
                       36 % 17 %                                    35 % 17 %                         Affaires d’ordre privé
                                                                                                      Demandes relatives
                                     31 %                                            33 %             à un service public, dont :
       12 %                                            11 %
        25 %                                           25 %                                                  Agents publics - pensions
                                                                                                            Justice
          4 %11 %                                 4 %10 %                                                    Fiscal
                              11 %                               10 %                                 Demandes relatives
                                                                                                            Social
                            75 %
                              17 %                               17 % 75 %
         3%
        25 %      36 %                           3%
                                                25 %        35 %
                                                                                                      àAffaires d’ordre privé :
                                                                                                        un service public, dont
                                                                                                      Justice + étrangers
           réclamations – répartition par domaines d’intervention
                 2008                                      2009                                             Affaires générales
                                                                                                            Justice
                                     31 %                                            33 %             Social
       12 %                                            11 %                                                 Agents publics - pensions
                                                                                                            Social
          4%
                11 %2008 11 %                            4%   10 %2009 10 %                           Affaires générales + urbanisme
                                                                                                            Fiscal générales
                    2008                                          2009
                             75 %%
                              34                                           75 %%
                                                                            39                              Affaires
         3%                   31 %                       3%                 33 %                       Justice + étrangers
                                                                                                      Agents publics - pensions
       12 %            36 %                            11 %         35 %                              Affaires d’ordre privé- pensions
                                                                                                            Agents publics
                                                                                                       Social
                                                                                                      Fiscal
        41 %
          4%                                           38 %
                                                        4%                                                  Fiscal
                                                                                                       Affaires générales + urbanisme
                    2008
               11 % 36 %          75 %                        10 % 35 % 10 %7539 %
                                                                   2009       %
                              11 % 34 %                                                               Affaires d’ordre privé
                                                                                                       Agents publics - pensions
        3%                                              3%                                            Justice + étrangers
                                                                                                       Fiscal
              6%
        41 %11 %                                        38 %10 %%
                                                               6                                      Social
         3%           11 %                                 3%         10 %                            Dossiers instruits
        3%
       5%        2008                                   3%
                                                        5%       2009                                 Affaires+ étrangers+ urbanisme
                                                                                                      Justice générales
                                                                                                      Autres transmissions
                                     34 %                                            39 %
                                     71 %                                             71 %            Agents publics - pensions
                                                                                                      Social
                                                                                                      Réclamations non justifiées
     12%        6% 2008 %
                                               12%         6%2009                                     Fiscal
        41 %%
           3          16
                   2008                          38 % % 2009 %
                                                     3          7                                     Affaires générales + urbanisme
                                                                                                      Abandons/désistements
                                                                                                       Dossiers instruits
                               34 %
       35%réclamations – suites données
         %                                       35%
                                                   %                 39 %                             Transmission au siège
                                                                                                      Agents publics - pensions
                                                                                                       Autres transmissions
                                                                                                      (compétence du siège)
                                71 %                                   71 %                           Fiscal
                                                                                                      Rejet sans suite justifiées
                                                                                                       Réclamations non
     12% %
        41                                      12%%
                                                 38                                                   (hors compétence)
                                                                                                                    Médiations réussies
                6 %2008     2008
                                         84 %             6 %2009 2009         93 %                    Abandons/désistements
       3%  3%                                     3% 3%                                               Dossiers instruits
                                                                                                       Transmission au siège non réussies
                                                                                                                    Médiations
        5%                                        5%                                                   (compétence du siège)
                                                                                                      Autres transmissions
        19,65 % %
                6              71 %              17,65 % 6 %           71 %
                                                                                                       Rejet sans suite
                                                                                                       (hors compétence)
                                                                                                      Réclamations non justifiées
     12% 3 %       2008
                                               12% 3 %       2009
                                                                                                      Dossiers instruits
        5%                                        5%                                                  Abandons/désistements
                                                                                                      Autres transmissions
       3%                      71 %              3%                    71 %
                                                                                                      Médiations réussies
                                                                                                      Transmission au siège
                                                                                                      Réclamations non justifiées
                                                                                                      (compétence du siège)
     12% 19,65 % 11,5 %
                   2008
                                80,35 %        12%17,65 % 2009 %8     82,35 %                         Médiations non réussies
                                                                                                      Rejet sans suite
                   2008                                      2009                                     Abandons/désistements
                                      24,1 %                                47 %                      (hors compétence)
       3%                                        3%       7%
                                                                                                      TransmissionJustice
                                                                                                                    au siège
                                                                                                      (compétenceréussies
                                                                                                       Médiations du siège)
            17,5 %                                                                                                 Social
                                                                                                      Rejet sans suite
                    2008    2008 80,35 %                     2009 2009 82,35 %
                                                                                                       Médiations non réussies
                                                                                                      (hors compétence)
        19,65 %                                  17,65 %                                                           Affaires générales
            réclamations – taux de réussite des délégués %
                                                      13,5
                                                                                                                   Agents publics - pensions
                                        18,3 %
        19,65 %28,6 %                            17,65 %                                                           Fiscal
                                                                                                      Médiations réussies
                   2008
                                                          14,3 %
                                                            2009                                      Médiations non réussies et Sécurité des Soins
                                                                                                                   Pôle Santé
                                80,35 %                              10,2 % %
                                                                      82,35
                                                                                                      Médiations réussies
                       2008                                         2009                              Médiations non réussies
                                      80,35 %                                        82,35 %                       Demandes relatives
                                         17 %                                           17 %                       à un service public, dont :
                     25 %                                          25 %                                                  Justice

                                                                                                                         Social

                                 2008                                           2009                                     Affaires générales
                                                31 %                                           33 %
10                   12 %                                       11 %
                                                               rapport annuel 2009                                       Agents publics - pensions

                        4%                                          4%                                                   Fiscal
tableau des réformes

les propositions de réforme satisfaites en 2009

obJet                                                                                             date de clôture

Condition d’inactivité pour percevoir l’AAH (allocation aux adultes handicapés)                          07/01/2009
Remboursement anticipé des créances de carry back                                                        23/01/2009
Instauration d’un recours juridictionnel pour les prises de position formelles                           23/01/2009
de l’administration fiscale
Reconnaissance en France des unions civiles étrangères                                                   04/06/2009
                                                                                                  Satisfaction partielle

Assurance maladie coordination RSI et régime général Sécurité sociale                                    16/06/2009
Insaisissabilité de la majoration de pension au titre de l’assistance tierce personne                    25/06/2009
Automaticité de l’application du solde bancaire insaisissable (SBI)                                      25/06/2009
Possibilité de conclure un Pacs en Nouvelle Calédonie et Wallis et Futuna                                27/07/2009
Procédures disciplinaires applicables aux médecins du service public                                     19/08/2009
Exonération de la redevance audiovisuelle des téléviseurs loués par les détenus                          19/08/2009
Reclassement en catégorie A de fonctionnaires de l’État de catégorie B                                   18/09/2009
                                                                                                  Satisfaction partielle

Extension du bénéfice du capital décès au partenaire lié à un fonctionnaire                                 07/12/09
par un pacte civil de solidarité



les propositions de réforme ayant abouti au début de l’année 2010

obJet                                                                                             date de clôture

Création d’un dispositif d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français                     05/01/2010
Reconnaissance en France des unions civiles étrangères                                                   13/01/2010
                                                                                        Entrée en application définitive




les propositions de réforme non satisfaites en 2009

obJet                                                                                             date de clôture

Accès aux derniers indices pour les professeurs de collège                                               04/06/2009
Validation des périodes d’invalidité au titre de la retraite proportionnelle des non salariés agricoles 25/06/2009
Pension des commandants de sapeurs-pompiers professionnels                                               28/07/2009
Application automatique de la technique du quotient pour les revenus différés                            07/12/2009
Départ anticipé à la retraite de certains fonctionnaires handicapés                                      07/12/2009
Intégration d’anciens élèves du cycle international de l’Ena                                             07/12/2009




                                              médiateur de la république                                                   11
bloc-notes

     p. 14                                      p. 49                                      p. 68
     fiabilité et clarté                        mieux protéger                             prévenir la maltraitance
     de l’information :                         les consommateurs                          des personnes vulnérables
     le point de blocage                        Le Médiateur se mobilise depuis            dans le milieu médical
     pour les citoyens face                     cinq ans sur la problématique du cré-      Ce que l’on peut appeler la mal-
     à l’administration                         dit à la consommation.                     traitance ordinaire est à placer au
     De nombreuses demandent qui par-                                                      rang des grandes menaces de notre
     viennent au Médiateur ou à ses délé-       p. 52                                      société. Non seulement le Médiateur
     gués auraient pu être évitées si les       pacs, améliorer                            observe une croissance des problè-
     services administratifs concernés          le dispositif                              mes liés à ces actes, mais les trouve
     avaient joué leur rôle et apporté des      Alors que l’on célébrait cette année       sous-jacents à de nombreux dossiers
     réponses concrètes.                        les 10 ans du Pacs, les imperfections      qu’il traite.
                                                de ce système appellent des modi-
     p. 24                                      fications, notamment au regard de          p. 71
     le régime social                           l’amélioration des droits sociaux.         l’expertise
     des indépendants                                                                      de l’institution sollicitée
     en question                                p. 55                                      au plan international
     Le régime social des indépendants          les expertises médicales                   Le Médiateur, en association avec le
     (RSI), né de la fusion de deux régi-       judiciaires                                Défenseur du peuple de l’Espagne,
     mes, illustre bien les difficultés inhé-   La qualité des expertises médicales        a été choisi par la Commission euro-
     rentes aux démarches de simplifi-          judiciaires, dans un cadre conten-         péenne pour mettre en œuvre un
     cation d’une organisation complexe.        tieux, fait l’objet de critiques récur-    jumelage institutionnel au profit de
     Il assure, depuis le 1er janvier 2008,     rentes qui mettent en cause à la fois      l’Arménie.
     une mission d’interlocuteur social         la crédibilité de la justice et celle de
     unique pour l’ensemble de la protec-       la médecine.                               p. 75
     tion sociale des artisans, des indus-                                                 le défenseur des droits,
     triels et des commerçants.                 p. 67                                      un ombudsman
                                                l’amélioration                             à la française
     p. 35                                      de la protection                           Plusieurs rapports parlementaires
     prudence exagérée                          des mineurs – la kafala                    avaient formulé le souhait de voir un
     lors du renouvellement                     Modalité spécifique de recueil d’un        certain nombre d’autorités indépen-
     des papiers d’identité                     enfant en droit musulman, la kafala        dantes mutualiser davantage leur
     La prudence exagérée de l’adminis-         est assimilé en droit français à une       action. C’est dans ce contexte que la
     tration dans la délivrance des papiers     délégation parentale. Cependant la         révision constitutionnelle de juillet
     d’identité des Français nés à l’étran-     perception juridique de la kafala en       2008 a crée un Défenseur des droits.
     ger, ou dont l’un des parents est né à     France et les textes en vigueur posent
     l’étranger, est très mal vécue par les     de multiples obstacles à la demande        p. 78
     intéressés. Le Médiateur est inter-        des familles françaises ou binationa-      portrait de l’institution,
     venu.                                      les qui accueillent ces enfants.           des agents et des délégués
                                                                                           Les domaines de compétence ont été
                                                                                           élargis et la capacité d’écoute ren-
                                                                                           forcée.




12                                                           rapport annuel 2009
l’usager et l’état face à la crise


Si l’épicentre de la crise que nous avons connue cette année est à situer
dans la sphère financière et économique, l’onde de choc a quelque
peu secoué la sphère publique, par ailleurs relativement épargnée.
La crise joue alors le rôle de révélateur de difficultés latentes dans
la relation qu’entretiennent les usagers avec leur administration, tan-
tôt invisibles car profondément enfouies, tantôt visibles mais copieu-
sement ignorées. Sont alors pointés du doigt la lutte pour obtenir des
informations claires, rapides et fiables au même titre que le déficit
d’accompagnement lorsque le monde autour change brutalement,
notamment lorsque les institutions et la législation elles-mêmes
changent. La crise, rendant tangibles ces problèmes, les rend plus
insupportables : on observe alors la tension monter chez les protago-
nistes, jusqu’au point de blocage et parfois d’affrontement.


                                                •••


citoyen-administration : la grande incompréhension                    p. 14
FiabiLité	et	CLarté	de	L’inFormation	:	Le	point	de	bLoCage		
poUr	LeS	CitoYenS	FaCe	à	L’adminiStration                             p. 14	
deS	adminiStrationS	en	maL	de	repèreS                                 p. 19

le citoyen seul face à un cadre mouvant et insécurisant               p. 23
Une	inFLation	LégiSLative	QUi	ContribUe	à	L’inStabiLité	de	La	norme   p. 23	
Une	rationaLiSation	SoUrCe	de	dYSFonCtionnementS                      p. 24
LeS	dommageS	CoLLatéraUX	de	L’oUvertUre	à	La	ConCUrrenCe		
dU	SeCteUr	de	L’énergie                                               p. 24
LeS	ConSéQUenCeS	pratiQUeS	de	La	réorganiSation		
deS	ServiCeS	déConCentréS	de	L’état                                   p. 25
deS	doSSierS	«	poLYmorpheS	»                                          p. 26

de nouveaux liens marqués par la défiance et la suspicion             p. 31
paS	de	«	préSomption	d’innoCenCe	»	poUr	L’adminiStré                  p. 31
deS	réponSeS	de	pLUS	en	pLUS	vioLenteS	de	part	et	d’aUtre             p. 34




                            médiateur de la république                         13
l’usager et l’état face à la crise


     citoyen-administration : la grande incompréhension
     Que	ce	soit	entre	elles	ou	en	direction	de	leurs	publics,	les	administrations	éprouvent	de	nombreuses	
     difficultés	à	offrir	une	communication	efficace	et	harmonieuse.	en	résulte	bien	souvent	pour	le	citoyen	
     une	absence	de	réponse	à	ses	demandes	ou	des	explications	insuffisantes,	voire	contradictoires.		
     Face	à	ce	qu’il	perçoit	comme	un	mépris	à	son	égard,	l’usager	éprouve	de	surcroît	le	sentiment	d’être	
     ballotté	et	même	malmené	par	des	services	administratifs	dont	les	comportements	lui	apparaissent	
     désinvoltes.	d’un	côté	comme	de	l’autre,	ce	type	de	situation	est	générateur	de	fortes	insatisfactions,	
     de	stress	et	de	tensions.	


     fiabilité et clarté de l’information :
     le point de blocage pour les citoyens face à l’administration

     C’est un sentiment diffus que les       en	témoigne		le	cas	de	madame	C.,	           Sur le terrain, un peu plus de 50 %
     citoyens sont de plus en plus nom-     masseur-kinésithérapeute,	qui	lors	           des 62 000 demandes traitées par
     breux à ressentir, dans un éventail    d’une	visite	à	domicile,	a	laissé	son	        les délégués du Médiateur de la
     de situations large, et plus spécia-   véhicule	sur	un	emplacement	«	livrai-         République ne sont pas des récla-
     lement lorsqu’ils ont affaire à la     son	»,	croyant	que	sa	qualité	d’auxiliaire	   mations envers les services publics,
     puissance publique : celui d’être      médicale	l’y	autorisait.	elle	a	été	verba-    telles que les définit la loi de 1973,
     face à un vertigineux empilement       lisée	et	a	acquitté	sa	contravention.	elle	   mais des besoins d’éclaircissement
     de lois et de règlements, dont ils     a	ensuite	saisi	le	médiateur	de	la	répu-      de la part de personnes perdues
     n’arrivent à savoir qu’avec diffi-     blique,	non	pour	contester	l’amende	          dans la complexité des procédures
     culté lesquels s’appliquent à leur     mais,	ne	sachant	où	se	renseigner,	pour	      ou qui ont le sentiment de ne pas
     situation particulière. Au travers     être	informée	des	conditions	dans	les-        avoir été accueillies et écoutées.
     des dossiers qu’ils examinent, les     quelles	les	auxiliaires	médicaux	pou-         Ces administrés entrent en contact
     services du Médiateur de la Répu-      vaient	stationner	à	paris	lors	de	leurs	      avec le réseau de délégués de l’Ins-
     blique constatent très souvent         visites	à	domicile.	Le	médiateur	de	la	       titution parce qu’ils ne savent plus
     que, devant cette impénétrable         république	l’a	informée	de	la	création	       à qui s’adresser ou n’ont pas obtenu
     nébuleuse normative, les citoyens      par	le	conseil	de	paris	de	la	carte	de	       les réponses souhaitées par les ser-
     sont avant tout demandeurs d’in-       stationnement	«	Sésame	soins	à	domi-          vices administratifs concernés. Une
     formations, d’un guide les aidant à    cile	»	pour	les	professionnels	de	santé	      grande partie de l’activité du réseau
     trouver leur chemin dans la masse      intervenant	dans	la	capitale.	il	lui	a	pré-   consiste donc à écouter ces person-
     des textes et d’un mode d’emploi       cisé	le	coût	de	la	carte,	les	possibilités	   nes, à leur expliquer les démarches
     leur permettant de déterminer où       de	stationnement	offertes	par	celle-ci	       à accomplir, à les informer de leurs
     trouver le renseignement qui leur      ainsi	que	le	lieu	et	modalités	d’obten-       droits et à les réorienter. De nom-
     sera utile.                            tion	de	ce	document.	                         breuses demandes qui parviennent


14                                                        rapport annuel 2009
aux délégués auraient pu être évi-
tées si les services concernés avaient
apporté des réponses concrètes. Dans
ces cas, l’Institution donne simplement
aux administrés les outils nécessaires
pour débloquer leur situation et rede-
venir maîtres de leurs démarches.
Quand il s’agit d’informer une vic-
time des suites données par la justice
à son dépôt de plainte, l’intervention
du délégué permet d’atténuer le
sentiment d’injustice, qui augmente
devant la lenteur et le silence de la
justice.

 monsieur	J.	a	été	victime		en	août	
2007	d’une	chute	de	vélo	occasionnée	
par	un	chien	non	tenu	en	laisse.	devant	
le	refus	de	la	propriétaire	de	l’animal	
de	donner	les	coordonnées	de	son	
assurance	pour	le	remboursement	
des	dégâts	sur	son	cycle	(plus	de	1	000	    Médiateur de la République a donc         Le	 médiateur	 a	 expliqué	 à	 mon-
euros),	il	dépose	une	plainte.	La	gen-      pour rôle de clarifier et rendre plus     sieur	L.,	agent	de	la	fonction	publique	
darmerie	qui	instruit	cette	affaire	n’a	    lisibles les textes et décisions qui le   territoriale,	qu’il	était	dans	une	situa-
pas	réglé	le	dossier	un	an	plus	tard.       concernent.                               tion	différente	de	celle	des	salariés	
monsieur	J.	demande	au	délégué	de	                                                    uniquement	indemnisés	par	la	Sécu-
l’aider.	Ce	dernier	contacte	la	gendar-      monsieur	L.,	sapeur-pompier	pro-         rité	sociale	pour	lesquels	la	loi	fiscale	
merie	et	il	apprend	que	la	procédure	       fessionnel,	a	été	victime	d’un	acci-      prévoyait	expressément	une	exonéra-
a	été	transmise	en	avril	2008	à	la	jus-     dent	du	travail	entraînant	un	arrêt	      tion	avant	la	loi	de	finances	pour	2010.
tice	en	vue	de	l’engagement	de	pour-        de	plusieurs	mois.	il	a	interrogé	son	
suites.	Un	appel	au	ministère	public	       centre	des	impôts	sur	le	régime	fis-      Le besoin d’informations du contri-
confirme	que	la	plainte	sera	évoquée	       cal	applicable	aux	indemnités	jour-       buable ne répond pas seulement à la
à	une	audience	du	tribunal…	en	2009.        nalières	perçues	à	ce	titre.	dans	        complexité des textes, mais aussi à
                                            un	premier	temps,	on	lui	a	répondu	       son besoin de sécurité. En effet, le
Le besoin d’informations du citoyen         que	ces	indemnités	n’étaient	pas	         système fiscal français, parce qu’il
est particulièrement net, et légitime,      imposables	puis,	dans	un	second	          repose en grande partie sur le prin-
dans une matière complexe comme             temps,	le	service	des	impôts	lui	a	       cipe de la déclaration contrôlée, qui
la fiscalité. Il est d’autant plus grand    affirmé	l’inverse.	il	a	alors	consulté	   comporte ultérieurement la possibi-
qu’il part d’une profonde incompré-         un	autre	centre	des	impôts	qui	lui	a	     lité de rectifications, suppose que le
hension car, il faut bien le dire, dans     confirmé	le	caractère	non	imposa-         contribuable soit entouré de garan-
la plupart des cas soumis au Média-         ble	de	ces	sommes.	il	a	également	        ties. Sachant exactement quels sont
teur de la République, le contribua-        saisi	le	conciliateur	fiscal	de	son	      ses droits et obligations, il doit pou-
ble ne comprend pas son dossier.            département,	qui	lui	a	précisé	que	       voir être sûr du bien-fondé de la posi-
À cette complexité fiscale répondent        le	traitement	alloué	aux	fonctionnai-     tion adoptée par l’administration fis-
deux nécessités : un besoin de péda-        res	atteints	de	maladie	devrait	être	     cale. C’est à cette condition qu’il peut
gogie et un besoin de garanties.            considéré	dans	sa	totalité	comme	un	      prévenir tout risque de contentieux.
Il faut cependant nuancer en gardant        revenu	imposable.	                        C’est particulièrement vrai lorsqu’il
à l’esprit que pour une part, cette         Ces	réponses	contradictoires,	source	     s’agit d’une entreprise qui a un projet
complexité est le corollaire de la jus-     d’insécurité	juridique	pour	le	récla-     d’investissement, ou d’un profession-
tice et de l’équité fiscales : pour assu-   mant,	l’ont	conduit	à	solliciter	le	      nel libéral qui installe un cabinet.
rer l’égalité de tous devant l’impôt, la    médiateur	de	la	république	afin	d’ob-     S’il est nécessaire au contribua-
loi est souvent obligée d’entrer dans       tenir	une	explication	sur	l’existence	    ble de s’entourer de garanties pour
le détail de nombreux cas et s’efforce      des	différents	régimes	fiscaux	appli-     prévenir tout contentieux avec l’ad-
de prévoir toutes les situations pos-       cables	aux	indemnités	journalières	       ministration fiscale, il lui est tout
sibles. Vis-à-vis du contribuable, le       d’accident	du	travail.	                   autant indispensable de comprendre           OOO




                                                   médiateur de la république                                                            15
Mediateur de la_republique_rapport_annuel_2010
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Homophobie tetu 2011 lite
 

Mediateur de la_republique_rapport_annuel_2010

  • 2. Un acteUR essentiel de la défense des libeRtés pUbliqUes Créée en 1973, l’Institution du Médiateur de la République est une autorité indépendante qui met gracieusement ses compétences au service des citoyens, personnes physiques ou morales pour amélio- rer leurs relations avec l’administration et les services publics. elle traite les litiges au cas par cas, vérifie si l’organisme objet d’une plainte s’est ou non conformé à la mission de service public dont il a la charge, relève les dysfonctionnements et rétablit les droits du requérant. lorsqu’une décision administrative, pourtant conforme à la règle de droit, vient heurter les droits de la personne, le Média- teur de la République dispose d’un pouvoir de recommandation en équité. Il peut également faire usage de son pouvoir d’injonction lorsque l’État ne se conforme pas à une décision prise par la justice en faveur des administrés. le Médiateur de la République est éga- lement doté d’un important pouvoir de proposition de réformes qui lui permet de contribuer à l’amélioration des procédures adminis- tratives et de la législation pour que le droit soit adapté aux évolu- tions de la société et que cessent les iniquités. l’Institution doit sa réactivité et son efficacité à la qualité de ses col- laborateurs du siège, à sa présence territoriale assurée par quel- que trois-cents délégations, à sa souplesse d’action et au travail en réseau qui la caractérisent. Nommé en conseil des ministres, le Médiateur de la République, qui dispose d’un mandat unique de six ans, est irrévocable et inamovible. le Médiateur de la République est membre de droit de la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme. les données chiffrées de ce rapport portent sur l’année 2009. Sa date de rédaction est arrêtée au 1er février 2010. Médiateur de la République – 7, rue Saint-Florentin – 75008 Paris Tél. : 01 55 35 24 24 – Fax : 01 55 35 24 25 – www.mediateur-republique.fr
  • 3. sommaire édito p. 2 FoCUS – La médiation S’éLargit aU SeCteUr de La Santé p. 6 L’ année en ChiFFreS p. 8 tabLeaU deS réFormeS p. 11 bLoC-noteS p. 12 L’USager et L’état FaCe à La CriSe p. 13 Citoyen-administration : la grande incompréhension p. 14 Le citoyen seul face à un cadre mouvant et insécurisant p. 23 de nouveaux liens marqués par la défiance et la suspicion p. 31 paCiFier LeS reLationS, apaiSer LeS tenSionS : La ContribUtion dU médiateUr p. 39 des réponses à la demande de « vivre ensemble » . 40 p des propositions pour un système plus humain p. 47 Les grandes orientations pour 2010 p. 57 Un ombUdSman à La FrançaiSe p. 63 Les réponses du médiateur de la république aux grands défis de notre société p. 64 Une expertise au service des droits de l’homme p. 71 Le défenseur des droits, un ombudsman à la française p. 75 portrait de L’inStitUtion p. 78 geStion adminiStrative et FinanCière 2009 p. 88 médiateur de la république 1
  • 4. E édito défense des droits : une dimension nouvelle Le constat n’est pas neuf, notre société est fracturée, mais jamais cette réalité n’a été aussi aiguë. poste d’ob- servation privilégié des évolutions sociales, des souffran- ces des femmes et des hommes, le médiateur de la répu- blique apprécie en effet quotidiennement, au travers des requêtes qui lui sont adressées, la vitesse et la prégnance avec lesquelles le sentiment d’injustice se diffuse dans la société. il perçoit aussi l’urgence et la difficulté qu’il y a à contrer ce sentiment, mêlant angoisse et rancœur, prêt à se déverser dans les pires exutoires. Le premier fossé entre les citoyens et l’état, c’est celui que creuse la loi par une complexité croissante, qui met sa compréhension hors de portée de l’individu. La consé- quence : les administrés méconnaissent leurs droits, en mesurent mal la portée et ont souvent du mal à les res- pecter. Face à eux, des fonctionnaires peinent à appliquer la loi, à comprendre la finalité de leurs actions. Se consi- dérant comme de simples pions dans un système qui les dépasse et leur impose sa force d’inertie, ils cèdent parfois à la tentation d’une application des textes plus formelle qu’humaine. Cette rupture est accentuée par l’agressivité ou la violence, qui prennent peu à peu le pas sur le respect de l’autre. des deux côtés, un sentiment de fragilité et d’isolement qui ne laisse en partage que la Jean-paul delevoye, souffrance. Médiateur de la République à cet éloignement s’ajoute pour le citoyen l’impression d’être « ballotté » par d’incessants changements cen- sés l’avantager, mais qui lui semblent pourtant s’accom- plir toujours à son détriment. ainsi de la réorganisation d’edF-gdF au nom de l’ouverture à la concurrence, qui a débouché pour l’usager sur un recul qualitatif de l’offre de services et a parfois même été source de préjudices. L’im- pact de la crise est venu aggraver la situation, accroissant le contraste entre la richesse collective de la France et la situation des moins favorisés. Jamais le risque de bas- culer dans la précarité n’a semblé si grand à autant de nos concitoyens. Les travaux de sociologues comme éric maurin ont récemment rappelé l’immense écart entre la peur du déclassement, partagée désormais par une 2 rapport annuel 2009
  • 5. majorité de Français, notamment les classes moyennes l’usager, par définition difficilement quantifiable. on peut et supérieures, et la réalité du déclassement qui touche mesurer le délai de réponse moyen, par exemple, d’une une frange de la société, les plus vulnérables, hélas. institution. mais est-il possible de mesurer la douleur affé- d’autant que, face à la détresse d’un nombre croissant rente à ces temps de latence et d’incertitude ? à l’heure où de citoyens au parcours de vie marqué par des ruptures la transparence s’affirme comme le principal moteur de la – aussi bien professionnelles, familiales, que géographi- confiance et où les citoyens veulent pouvoir mesurer avec ques –, les réponses de la société en termes de politiques justesse la qualité des services rendus, un débat s’im- de solidarité, au travers du ra, de la CmU ou de la loi dalo, pose sur la validité des indicateurs de performance. Lui font montre d’une efficacité déclinante. Loin de lisser seul pourra écarter le soupçon d’instrumentalisation qui les aspérités de la vie, les solutions proposées par l’état pèse sur ces outils de mesure et prévenir le risque d’une face aux accidents de la vie, inadaptées à des trajectoires nouvelle fracture entre administrations et administrés. qui ne sont plus linéaires, induisent trop souvent, entre La rationalisation tant souhaitée des administrations est la naissance d’une situation de détresse et le versement censée mettre fin à la gabegie et optimiser l’efficacité et d’aides, un décalage temporel pénalisant. trop distendu, le rendement des organisations du travail dans la fonction le filet social qui doit atténuer les chocs en vient à infli- publique. Fort logiquement, cette rationalisation se tra- ger des blessures supplémentaires à ceux qu’il est censé duit d’abord par une standardisation des réponses et un aider. il paraît pourtant impératif que les services publics traitement de masse des dossiers appuyé par l’outil infor- n’ajoutent pas une souffrance évitable à une souffrance matique. dans le même temps, on constate une demande initiale. Se pose donc la nécessité d’une réflexion appro- de personnalisation de la part des usagers et un souhait fondie sur les politiques de solidarité, leurs effets sur le de ne pas être assimilés à un numéro de dossier, pour comportement, la socialisation et le vécu. une affaire qui est parfois l’histoire de toute une vie, avec ce qu’elle comporte d’incertitudes et de souffrances. Ces dans ce contexte social tendu, il est indispensable de deux tendances, personnalisation et rationalisation, ne parvenir à une utilisation optimale des deniers publics. sont opposées qu’en apparence et je suis convaincu de la C’est donc avec raison que le législateur et les services possibilité de trouver des solutions compatibles. de l’état ont mis en place une politique de lutte contre les fraudes. mener cet indispensable combat a cependant Finalement, notre système dans son ensemble se fragilise conduit à un durcissement du régime de la preuve, qui d’année en année. L’époque où le « vivre ensemble » se pénalise aujourd’hui les honnêtes gens, qui constituent fondait sur l’existence de règles communes, sur des auto- la très grande majorité de la population, en les plaçant en rités de proximité les faisant respecter, et sur des citoyens position de présumés coupables. Si l’objectif est louable, qui les connaissaient et y adhéraient semble révolue. Les comment ne pas voir dans la méthode la promesse d’une espérances collectives ont cédé la place aux inquiétudes dégradation des liens entre les administrés et leurs admi- collectives et aux émotions médiatiques. notre société nistrations ? ici aussi, une autorité indépendante comme gère son angoisse par une décharge d’agressivité là où le médiateur de la république peut aider à définir un fais- nous attendions un regain de solidarité. J’en veux pour ceau d’indices acceptables à défaut de preuve et à sécuri- preuve la généralisation et la banalisation des faits de ser le fonctionnaire chargé du dossier. en s’appuyant sur violence, à l’école, en famille, dans les hôpitaux, envers ses capacités d’analyse et sa profonde connaissance des la police. Les grandes équations qui permettaient le lois et des mécanismes administratifs, il faut parvenir à consensus au sein de notre société semblent marquées trouver un juste équilibre entre défiance et confiance, car d’obsolescence : un diplôme ne garantit plus un travail, il n’est pas possible de vivre dans un système où l’admi- une intervention étatique ne garantit plus la correction nistré fait figure d’éternel suspect. ou la suppression d’une injustice. notre société en quête vient s’ajouter un facteur supplémentaire brouillant la de sens se révèle aujourd’hui plus usée psychologique- situation : la distorsion de plus en plus marquée entre la ment que physiquement. L’individualisme met en exergue réalité vécue par les administrés et le reflet qu’en donnent l’individu et le valorise dans ses réussites. il l’isole dans les multiples indicateurs dont disposent les services de ses échecs et développe alors parfois le mépris de soi qui l’état. Contractualiser les objectifs, valoriser les résultats, engendre le mépris des autres. alors qu’il faut réinventer imprégner l’ensemble de la sphère publique de la culture les modalités comme la finalité du « vivre ensemble » et de la performance, pourquoi pas ? encore faudrait-il que enrayer la spirale de l’échec et du mépris lorsqu’elle se ces indicateurs soient pertinents et n’aient pas pour seule présente, maintenir et développer nos capacités d’écoute finalité de satisfaire une hiérarchie ou de servir de faire- est primordial. La philosophie qui guide mon action valoir médiatique. encore faudrait-il, également, que ces répond précisément à ces défis : aider nos concitoyens à indicateurs parviennent d’une manière ou d’une autre à adopter un état d’esprit plus positif, en passant de la ges- intégrer la dimension psychologique de la relation avec tion des peurs à la motivation de nouvelles espérances. La OOO médiateur de la république 3
  • 6. édito E OOO reconstruction du « vivre ensemble » ne pourra se faire orienter. La mauvaise première réponse ou l’absence de sans offrir à chacun une place au sein du collectif, indé- réponse génère de la frustration. La mauvaise orientation pendamment de sa valeur sur le marché du travail, une génère un coût en temps humain évitable, un encombre- place où son utilité d’être social soit affirmée et sa dignité ment non avenu, et à nouveau de la frustration. L’accueil d’être humain respectée. doit être considérablement développé et le personnel destiné à occuper ce genre de poste qualifié et formé en des réponses à la fragilité et à l’insécurité conséquence. Souvent perçue par les citoyens comme l’ultime recours pour solutionner leur problème, l’institution du médiateur en consolidant mon propre dispositif d’accueil, j’ai néan- de la république est en prise directe avec la détresse, la moins constaté que l’écoute ne suffisait plus et que, face douleur et les drames humains, aux ressorts complexes. au désespoir et à la solitude, l’accompagnement de chaque J’ai mis en place de nouveaux outils pour accroître les administré tout au long du traitement de son dossier s’im- capacités d’écoute de l’institution. Sur le plan des nou- posait comme une évidence. en découle la nécessité d’in- velles technologies, « e-mediateur » est un guichet d’in- venter de nouvelles attitudes administratives, à partir d’un formation de premier niveau permettant à l’internaute de tryptique : écoute, réponse, conseil – mission dans laquelle connaître le rôle du médiateur (ce qu’il fait et ne fait pas), l’institution se veut pionnière – afin de ne jamais laisser une de savoir si le médiateur est compétent pour un problème question non résolue ou une démarche non aboutie. il ne donné et d’être réorienté vers un délégué ou bien le bon faut plus gérer un dossier mais accompagner une personne organisme, de recevoir directement dans sa message- pour l’aider à surmonter une difficulté. accueillir c’est res- rie les outils d’information sur le médiateur, cela via les pecter, accompagner c’est reconstruire. messageries instantanées gmail et msn, à toute heure du jour et de la nuit, et notamment lorsque les bureaux sont autre impératif : favoriser le vote de lois créant des droits fermés (des pics de connexions sont enregistrés la nuit et qui puissent être mis en œuvre sans complexité excessive. le week-end). Le formulaire de saisine en ligne permet dans le cas contraire, on débouche sur un texte difficile- à toute personne de déposer sa réclamation auprès du ment applicable qui alimente la colère du citoyen et se médiateur de la république via le site internet. Contraire- retourne in fine contre le législateur. C’est l’exemple du ment au système de courriel classique, les dossiers reçus dossier médical, théoriquement transmis au demandeur par ce biais sont presque en totalité de la compétence de sous huit jours, délai qui, en pratique, se révèle impossi- l’institution. Le nombre de requêtes a significativement ble à tenir. Faire converger l’objectif législatif et la réalité augmenté avec ce nouveau mode de saisine. en s’appuyant sur une meilleure évaluation des politiques publiques doit donc constituer une véritable ambition. du point de vue de l’accueil téléphonique, le basculement d’autant que l’inflation législative peut également créer des lignes téléphoniques du standard, en cas d’affluence, des difficultés d’application des textes, voire générer des sur l’ensemble des postes téléphoniques des secrétaires situations d’iniquité. La loi doit susciter des espérances, vise à réduire le nombre d’appels perdus et les attentes pas des illusions. trop longues. pour éviter un recul de la qualité du service public, il faut Ces outils répondent à deux problématiques voisines, qui tirer des enseignements de la fusion anpe-Unedic et des revêtent une importance capitale : celle de l’écoute et celle réorganisations du régime des salariés indépendants de l’accueil. notre société développe des moyens d’ex- (rSi). poursuivre cette démarche impose que les acteurs pression pour chacun, innovation technologique à l’appui. mettent en place des procédés et des moyens afin d’éviter mais quelle place accorde-t-elle aujourd’hui à l’écoute ? il qu’elle ne se traduise pour l’usager par une dégradation est toujours plus difficile d’écouter que de parler ! et pour- de la qualité du service et une plus grande complexité. Se tant, nous sommes en présence de personnes de plus en pose ici la question de l’accompagnement du changement, plus nombreuses qui ne trouvent nulle oreille attentive à parfaitement clair dans les objectifs mais trop négligé leur situation et à leur douleur et qui, la frustration aidant, dans sa conduite effective. réorganiser les services de sont de plus en plus déterminées à se faire entendre : les l’état est sans doute nécessaire, mais il faut se garder séquestrations de patrons, cette année en sont une illus- de la précipitation, se donner le temps de la maturation tration. Je maintiens que notre société, dont le caractère et définir un véritable mode de conduite de l’action. La anxiogène n’est guère en passe de diminuer, a plus que dimension humaine du changement est par ailleurs trop jamais besoin de lieux d’écoute et de décompression. souvent ignorée dans le management, tant de l’entreprise L’accueil est encore aujourd’hui considéré comme une que des services étatiques. Combler cette lacune c’est fonction mineure dans les organisations du travail. C’est réduire la souffrance. il faut aussi intégrer le fait que les pourtant le point d’entrée de l’usager dans l’organisation carrières et les vies ne sont plus linéaires, et adapter les et dont les deux missions sont déterminantes : écouter et systèmes à ces nouvelles formes de trajectoire. 4 rapport annuel 2009
  • 7. défendre les plus faibles, portants conflits d’intérêts, peine à convaincre de son promouvoir le respect mutuel impartialité. il n’est plus perçu comme le recours contre dans la perspective de ce changement, l’action du média- les injustices, parfois accusé d’aggraver ces injustices et teur de la république se traduit par des propositions de non plus de les corriger. La loi n’apparaît plus comme le réforme dans plusieurs domaines, avec une ligne direc- bouclier du plus faible contre le plus fort, mais comme trice claire : attirer l’attention du législateur sur les situa- une nouvelle arme aux mains du plus fort pour asseoir sa tions injustes et suggérer des solutions pour y remédier. domination contre le plus faible. Le système légal n’étant C’est ainsi qu’en 2009, il a émis des propositions concer- plus le calque d’un système juste, la tentation est grande nant le droit des consommateurs, les accidents médicaux, soit de se diriger vers les systèmes illégaux, miroirs aux les victimes d’essais nucléaires, les autopsies judiciaires, alouettes promettant une autre justice et cachant les pires l’indemnisation des victimes de l’amiante et le pacs, avec exploitations, soit de laisser libre cours à sa colère et son l’idée qu’il faut garantir à chacun une égalité de traite- exaspération contre le système établi, dans les accès de ment devant la loi. L’année 2010 verra mes services pour- violence que nous ne connaissons désormais que trop suivre leurs efforts sur les enfants nés sans vie et la rela- bien. Le soupçon est une gangrène pour notre démocra- tion travail-santé, la maltraitance des patients, mais aussi tie. Lorsque ce soupçon est nourri par les acteurs publics les violences et incivilités des patients et de leurs proches eux-mêmes, capables de décrédibiliser une institution envers les professionnels de santé. Le but est d’agir et de entière pour leur seul dessein personnel, lorsque acteurs valoriser le respect réciproque par un effort de pédagogie locaux et décideurs centraux s’opposent au sujet de la et d’éducation. décentralisation et ravivent les anciennes querelles, il de fait, l’année 2009 aura marqué un tournant dans la convient d’appeler à nouveau à la responsabilité de tous vie de l’institution. Les collaborations avec la Cour euro- les acteurs publics. Comment, à partir d’un service public, péenne des droits de l’homme ou le défenseur des reconstruire des citoyens et restaurer le politique, voilà enfants nous ont permis de réunir sur plusieurs dossiers, la vraie question ? Je jetterai toutes mes forces dans ce comme ceux de la kafala ou des mineurs étrangers isolés, chantier en 2010 dans la réalisation de solides partena- l’ensemble des interlocuteurs concernés dans une totale riats pour que tous oeuvrions dans le même sens et opti- indépendance, favorisant une approche transversale de misions notre action. chaque sujet pour mieux en saisir tous les aspects et y Le politique doit (re)faire les preuves de son efficacité apporter ensemble une solution globale. Le passage au d’abord. privilégiant la gestion des carrières à l’innovation défenseur des droits permettra de mener encore plus et la prise de risque, le respect des procédures au respect efficacement ce type de démarche. il marquera aussi une des usagers, le service public a fini par davantage défen- nouvelle étape dans l’action pour la défense et la promo- dre la pérennité des structures, le confort de système aux tion des droits de l’homme. intérêts des administrés. il s’agit de rompre avec cette Sur le plan international, l’action s’est poursuivie notam- culture en replaçant au cœur de l’action publique et de son ment par le renforcement de l’association des médiateurs organisation le citoyen et en encourageant la prise de ris- francophones, à présent bien installée dans le paysage, que. Sous couvert de principe de précaution, nous avons et qui va s’ouvrir aux réseaux anglophone et arabophone. fini par entretenir l’illusion d’une société sans risque et en 2010 se tiendra la quatrième réunion des médiateurs ainsi un certain immobilisme. on ne nous demande pas de du bassin méditerranéen en espagne, avec une ambition : garantir le « risque zéro » mais de s’assurer que les fac- développer le dialogue là où il n’existe plus. Le partenariat teurs de risque ont été pris en compte. avec l’arménie dans le cadre de l’appel d’offres européen Le politique doit enfin répondre à cette quête du sens, en remporté par la France va se renforcer, de même que la s’interrogeant d’abord sur la finalité, l’efficacité et la lisi- collaboration avec les services de l’onu afin d’aboutir à bilité de son action et en y associant les citoyens. Le temps une véritable reconnaissance du rôle des ombudsmans, d’écoute ne produit pas de richesses immédiates mais il dont le médiateur de la république, devenu défenseur des produit du sens. droits, fera alors partie. aider les décideurs politiques à garder du recul et à pren- dre le temps de la réflexion, concilier l’impatience de restaurer la confiance l’opinion et la qualité de la décision : autant d’exigences et redonner du sens à l’action publique auxquelles une autorité forte et indépendante peut aider Le doute exprimé par nos concitoyens envers leurs insti- à satisfaire. plus globalement, il s’agit de trouver, dans le tutions appelle une réponse forte. nouveau rapport qui émerge entre le collectif et l’individu, L’excellence et l’exemplarité de l’action publique et des un espace d’équilibre entre l’autorité légale et le respect acteurs publics, sur les bases de l’éthique et de la transpa- de la personne. dans ce contexte, le passage du médiateur rence, sont les seuls moyens de regagner cette confiance de la république au défenseur des droits arrive à point qui fait aujourd’hui tant défaut. Le politique, au cœur d’im- nommé. K E médiateur de la république 5
  • 8. focus la médiation s’élargit au secteur de la santé Créé début 2009, le pôle Santé et Sécurité des Soins (p3S) parachève le champ de compétences de l’institution. Saisi notamment sur des difficultés d’accès au droit, des défauts de soins et des conflits consécutifs à des aléas ou des fautes thérapeutiques, il exerce sa mission dans un climat nouveau de méfiance entre une opinion en demande de transparence et un monde médical sous pression. La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à ticulier, a valeur pédagogique pour les professionnels : elle la qualité du système de santé a certes marqué une avan- ne cherche pas à désigner un coupable, mais à permettre cée significative pour les droits du malade, notamment en une exploitation positive de l’erreur. instaurant les Commissions des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge (CRUQPC). Celles ci la « judiciarisation » croissante des conflits permettent en effet aux usagers des établissements de Dans ce nouveau cadre, quelles grandes tendances se santé de rencontrer les personnels médicaux en présence dégagent de l’activité du Médiateur de la République en d’un médecin médiateur afin de les aider à trouver des matière de santé ? En premier lieu, l’amplification d’un phé- solutions aux problèmes rencontrés. Dans les faits, cepen- nomène déjà constaté auparavant : l’accroissement des dant, ces usagers en situation de blocage ignorent souvent demandes d’information concernant l’accès au droit des la manière de saisir cet interlocuteur, voire son existence usagers et, plus généralement, une exigence plus grande même. Fort de son expérience sur d’autres terrains de de transparence. En regard de ce comportement nouveau, conflits potentiels, le Médiateur de la République offre aux les professionnels de santé manifestent parfois une ten- réclamants, depuis un an, un lieu d’écoute et d’information, dance à la rétention d’informations et au repli. et à tous les acteurs de la santé des moyens de renouer le Ce phénomène va de pair avec une autre grande tendance, dialogue là où il était rompu. la « judiciarisation » croissante des conflits. Les personnes Les missions du Pôle Santé et Sécurité des Soins ne s’arrê- qui s’estiment victimes d’une erreur ou d’un dysfonctionne- tent pas là. Son rôle de médiation dans des dossiers liés à un ment dont elles ont à souffrir sont de plus en plus tentées préjudice susceptible d’entraîner des poursuites disciplinai- de porter l’affaire devant les tribunaux, parfois pour obtenir res ou d’engager une responsabilité pénale, civile ou admi- non seulement réparation, mais une sanction pénale, admi- nistrative fait de lui un observateur privilégié d’événements nistrative ou civile à l’égard de la personne ou de l’établis- indésirables graves. Il était donc logique de lui confier une sement estimé fautif. Certes, le phénomène, à l’étranger mission d’alerte de l’autorité sanitaire. C’est ce qui a été fait d’ailleurs aussi bien qu’en France, dépasse largement le par le biais de partenariats avec le ministère de la Santé, la cadre des questions de santé : on sait que d’une manière Haute Autorité de santé, l’Institut de veille sanitaire, l’Afssaps générale, les conflits se règlent de plus en plus dans les (Agence française de sécurité sanitaire et de produits de prétoires. Le fait est même plus net dans d’autres domai- santé), le Conseil de l’ordre des médecins et même l’Autorité nes, car le nombre de procès intentés à des médecins est de sûreté nucléaire. Il s’agit du seul système en Europe qui régulièrement surestimé par le corps médical lui-même. permette d’assurer, au travers d’un recoupement systémati- Mais il entraîne ici une conséquence grave : il entretient et que des informations, une veille sanitaire par l’intermédiaire amplifie les situations de blocage. Les professionnels de des usagers du service de santé. Dans cet esprit, le Pôle santé sont d’autant plus tentés d’opposer le secret, à tout Santé et Sécurité des Soins cherche à promouvoir un signa- le moins de retenir certaines informations, qu’ils redoutent lement plus systématique des incidents médicaux, condition des suites judiciaires. À l’occasion de tout acte médical pèse indispensable à l’identification des dysfonctionnements et à désormais sur les professionnels de santé la peur du pro- l’amélioration des pratiques. La médiation physique, en par- cès, qui encourage la tentation du repli. 6 rapport annuel 2009
  • 9. médiatisation des « affaires » le défi de la maltraitance ordinaire et rôle pervers de l’information en ligne Enfin, on ne s’étonnera pas d’apprendre que les recours au Lorsqu’il y a eu décès d’un patient ou complications graves, Médiateur de la République sont d’autant plus nombreux, et le médecin justifie souvent son silence par la crainte de ne portent sur des dossiers d’autant plus lourds, que le per- pas se faire comprendre s’il s’exprime en termes techni- sonnel de santé est sous pression. C’est particulièrement ques. Mais ce silence, cette rétention d’informations, sont le cas dans les services d’urgences, qui doivent faire face très mal vécus par la victime ou ses proches, qui réclament à des demandes toujours plus nombreuses, et d’ailleurs la transparence. Dans le cas d’une personne décédée, la pas toujours fondées médicalement. Le risque d’une famille ne se contente pas d’une explication en quelques vigilance prise en défaut, d’une mauvaise évaluation de lignes mais exige la communication de la totalité du dossier, l’urgence ou d’une erreur de diagnostic est d’autant plus alors que le chirurgien ou l’établissement concerné discute grand. De surcroît, on comprend bien que le droit à l’infor- le caractère « communicable » des différents éléments. mation préalable du patient en cas d’opération ne puisse L’attitude hostile des proches se nourrit de ce refus de don- être aussi bien assuré dans le cas d’une intervention d’ur- ner l’information, refus qui est parfois considéré comme gence. Les conflits dont le Médiateur est saisi trouvent sou- plus grave que l’erreur médicale elle-même. Ainsi se déve- vent leur origine dans cette pression. loppe une spirale de l’incompréhension qui débouche sur On en trouve aussi une conséquence dans un autre phéno- des situations de blocage total. Seule une médiation impar- mène, que le Pôle Santé et Sécurité des Soins du Médiateur tiale, qui commence par un examen approfondi du dossier considère comme un défi majeur à relever : ce que l’on peut médical, peut alors permettre de renouer le dialogue. appeler la maltraitance ordinaire dans les établissements Ces situations de blocage sont amplifiées par deux phéno- de santé. Sur l’ensemble des 4 795 requêtes des usagers mènes. Le premier est la médiatisation d’« affaires » médi- du système de santé instruites, près de 8 % faisaient état cales qui amènent l’opinion publique à réagir avec excès : directement d’un fait de maltraitance « ordinaire ». Qu’il sans remonter jusqu’à celle du sang contaminé ou de l’hor- s’agisse de déficits en matière d’hygiène, d’une prise en mone de croissance, on se souvient de l’impact qu’ont eu compte insuffisante de la douleur ou des caractéristiques dans l’opinion le décès d’un petit garçon à l’hôpital à la suite du patient – âge, handicap, isolement, vulnérabilité –, ces d’une erreur d’ampoule et plusieurs incidents en radiothé- faits ne sont pas toujours à mettre sur le compte d’un défaut rapie. Précisément, la création du P3S s’est trouvée surve- d’action des professionnels ; ils s’aggravent parfois du fait nir au milieu de plusieurs de ces « affaires », donc en pleine que le patient est accueilli dans un service inadapté. De crise de confiance vis-à-vis du monde médical. L’autre phé- telles situations entraînent aussi une souffrance pour celui nomène qui apparaît manifestement au Médiateur de la qui en est témoin et rendent encore moins supportable le République est l’influence des multiples sources d’informa- stress au travail. Cette pression vient alors s’ajouter à celle tions qu’Internet met à la disposition du grand public. Des que subissent parfois les professionnels de santé de la usagers mal informés, parfois sur la foi de « posts » publiés part des patients ou de leurs proches : incivilités, menaces, sur des forums sans aucun contrôle scientifique, opposent intimidations, humiliations, violences verbales, voire physi- au corps médical des certitudes fondées sur des éléments ques. Le rôle du Médiateur, qui dans un cas sur cinq est saisi de connaissance parcellaires, inadaptés à la situation ou par les professionnels de santé eux-mêmes – notamment mal interprétés. sur les questions de maltraitance –, est aussi de prendre Intervenant dans un tel climat de tension, le Médiateur de soin des soignants, sans les stigmatiser, et de promouvoir la République doit d’abord clarifier la situation en faisant avec leur concours une politique de « bientraitance ». K la distinction entre trois événements possibles : compli- cation médicale (due à l’état de santé antérieur du patient), aléa thérapeutique et accident médical fautif. La tâche, qui suppose un examen approfondi du dossier et l’écoute des personnels mis en cause, est rendue plus difficile par une compréhension paradoxale des aléas médicaux de la part des réclamants : collectivement, les gens comprennent que le risque zéro n’existe pas, mais ne l’admettent pas indivi- duellement. À cet égard, la loi de mars 2002, qui a reconnu l’aléa et la réparation, n’a pas toujours été bien comprise. médiateur de la république 7
  • 10. l’ année en chiffres les résultats globaux de l’institution en 2009, le nombre d’affaires transmises au médiateur de la république, services centraux et délégués, a augmenté de 16 % par rapport à 2008, avec un total de 76 286 affaires reçues. Les demandes d’informations et d’orientation auprès des délégués ont progressé de 7,5 % par rapport à l’année précédente. L’institution a traité 43 481 réclamations dont 13 222 via les services centraux du médiateur de la république, à paris. saisine directe traitées par les services centraux (siège de l’institution) nombre d’affaires 11 897 reçues réclamations 13 222 (+ 88 %) par l’ensemble (+ 84,3 %) de l’institution saisine indirecte traitées par les délégués 1 625 43 481 (échelon de proximité) (+ 12 %) (+ 24,2 %) demandes 30 259 d’informations (+ 8,7 %) et d’orientation (traitées par les délégués du médiateur de la république) 76 286 (+ 16,2 %) 32 805 (+ 7,5 %) 8 rapport annuel 2009
  • 11. l’activité des services centraux • Environ 15 497 appels nombre de réclamations reçues téléphoniques au standard 13 222 de l’Institutition 1 669 formulaires web depuis le 01/09/09 2 387 courriels • 2 387 courriels de réclamation 13 222 7 176 6 948 6 716 et 1 669 formulaires web 1 669 formulaires web depuis le 01/09/09 Services centraux 13 222 9 166 dont 2 387 courriels 2 723 de Pôle Santé 7 176 • 2 806 669 formulaires webcentre 1 appelsleau 6 948 et Sécurité des Soins depuis 01/09/09 6 716 d’appel Services centraux 2 387 du Pôle Santé courriels 7 176 9 166 dont 2006 2007 2008 2009 6 948 et Sécurité desdes Soins 2 723 de PôleSoins Santé 6 716 et Sécurité Services centraux 9 166 dont l’évolution du nombre de dossiers traités par l’institution mérite des 723 de Pôle Santé importants 2006 2007 2008 2 2009 etcommentaires Sécurité des Soins Le nombre de saisines « papier » est Ensuite, l’évolution du nombre de De même, cette demande potentielle resté globalement stable d’une année 2006 2007 2008 2009 dossiers est le résultat du rattache- se transforme en demande réelle sur l’autre. Mais dans le même temps ment du Pôle Santé et Sécurité des à partir du moment où l’institution tout au long des sept premiers mois Soins au Médiateur depuis le 1er jan- et son réseau de proximité sont de de l’année, le nombre de dossiers vier 2009. mieux en mieux connus. transmis par courriels (des deman- des souvent laconiques ou des dos- Au-delà de ces commentaires « tech- Il convient cependant de regretter siers incomplets) n’a cessé d’aug- niques », il convient de noter que la qu’un certain nombre d’organismes menter. Le Médiateur a donc mis en demande potentielle à l’égard de de proximité qui pourraient être à place à partir de septembre 2009 le l’institution ne peut que croître pour même de répondre, d’orienter, voire « formulaire » de saisine préformaté, des raisons de complexité croissante de traiter une partie des demandes qui a remplacé le courriel. du système administratif d’un coté et ou des petites difficultés des usagers d’une précarité croissante de l’autre. ne jouent plus leur rôle. 7% taux de réussite des médiations 13 222 1 669 formulaires web depuis le 01/09/09 16 % 7 %Médiations réussies 2 387 courriels 84 % 2009 93 % 7 176 6 948 Médiations non réussies 16 % 7% 6 716 Services centraux 9 166 dont Médiations réussies 2008 2009 84 % 93 % 2 723 de Pôle Santé et Sécurité des Soins réussies Médiations non Médiations réussies 2008 2009 84 % 2006 2007 93 % 2009 2008 Médiations non réussies 8% 24,1 % 47 % Justice 7% répartition des dossiers clos par domaines d’intervention 11,5 % 8% Social 2009 % 24,1 Affaires générales 47 % 13,5 % 7% 8 % Justice 11,5 % Agents publics - pensions 18,3 % % 17,5 24,1 % 47 % Social 2008 Fiscal 2009 Justice 7% 13,5 % Affaires générales 17,5 % 14,3 % Pôle Santé et Sécurité des Soins Social 10,2 % 18,3 % Agents publics - pensions 2008 2009 Affaires générales 28,6 % 13,5 % Fiscal 18,3 % 14,3 % Agents publics - pensions Pôle Santé et Sécurité des Soins 10,2 % Demandes relatives 17 % 28,6 % 17 % à un service public, dont : Fiscal 25 % 14,3 % Pôle Santé et Sécurité des Soins Justice 10,2 % Social Demandes relatives 17 % 17 % à un service public, dont : 25 % 2009 25 % Affaires générales médiateur de la république Justice 9 31 % 33 % Demandes relatives 11 % 17 % Agents17 % - pensions publics à un service public, dont : Social
  • 12. 2008 2009 16 % 84 % 7% 93 % Médiations non réussies L’année en ChiFFreS 11,5 % 16 % 24,1 % 8% 7% 47 % Médiations réussies 2008 2009 Justice 84 % 7% 93 % Médiations non réussies 17,5 % Social 11,5 % 2008 2008 8 % 2009 2009 Médiations réussies Affaires générales 24,1 % 84 % 13,5 % 4793 % % Médiations non réussies Justice Agents publics - pensions 18,3 % 7% 17,5 % % 28,6 l’ activité des délégués Social Fiscal 2008 14,3 % 2009 Affaires générales 11,5 % 13,5 % 8 % 10,2 % Pôle Santé et Sécurité des Soins 24,1 % 47 % 13 222 Agents publics - pensions 18,3 % Justice information – domaines concernés 7 % 1 669 formulaires web 17,528,6 % % Fiscal %11,5 8% 14,3 % depuis le 01/09/09 Social Demandes relatives 2008 17 % 24,1 % 2009 17 % 47 % 10,2 % 7 176 2 387 courrielsserviceet Sécurité des Soins Pôle Santé à un Affaires générales dont : public, 25 % 13,525 % 6 948 % 7% Justice Justice 17,5 % 18,3 % 6 716 Agents publics - pensions Social Services centraux Social 2008 2009 dontFiscal 28,6 % 13,514,3 % 2009 17% % 9 166 Affaires générales 2 723Demandes relatives de Pôle Santé 2008 17 % Affaires générales Pôle Santé etpublic, dont : à un service Sécurité des et Sécurité des Soins 12 % % 25 31 % 18,3 % 11 % % 25 10,2 % 33 % Agents publics - pensions Soins Justice Agents publics - pensions 28,6 % 4 % 2006 2007 2008 2009 Fiscal Social 4% 14,3 % Fiscal 2008 75 % 2009 % 75 % 10,2 Pôle Santé et Sécurité des Soins Affaires générales 36 % 17 % 35 % 17 % Affaires d’ordre privé Demandes relatives 31 % 33 % à un service public, dont : 12 % 11 % 25 % 25 % Agents publics - pensions Justice 4 %11 % 4 %10 % Fiscal 11 % 10 % Demandes relatives Social 75 % 17 % 17 % 75 % 3% 25 % 36 % 3% 25 % 35 % àAffaires d’ordre privé : un service public, dont Justice + étrangers réclamations – répartition par domaines d’intervention 2008 2009 Affaires générales Justice 31 % 33 % Social 12 % 11 % Agents publics - pensions Social 4% 11 %2008 11 % 4% 10 %2009 10 % Affaires générales + urbanisme Fiscal générales 2008 2009 75 %% 34 75 %% 39 Affaires 3% 31 % 3% 33 % Justice + étrangers Agents publics - pensions 12 % 36 % 11 % 35 % Affaires d’ordre privé- pensions Agents publics Social Fiscal 41 % 4% 38 % 4% Fiscal Affaires générales + urbanisme 2008 11 % 36 % 75 % 10 % 35 % 10 %7539 % 2009 % 11 % 34 % Affaires d’ordre privé Agents publics - pensions 3% 3% Justice + étrangers Fiscal 6% 41 %11 % 38 %10 %% 6 Social 3% 11 % 3% 10 % Dossiers instruits 3% 5% 2008 3% 5% 2009 Affaires+ étrangers+ urbanisme Justice générales Autres transmissions 34 % 39 % 71 % 71 % Agents publics - pensions Social Réclamations non justifiées 12% 6% 2008 % 12% 6%2009 Fiscal 41 %% 3 16 2008 38 % % 2009 % 3 7 Affaires générales + urbanisme Abandons/désistements Dossiers instruits 34 % 35%réclamations – suites données % 35% % 39 % Transmission au siège Agents publics - pensions Autres transmissions (compétence du siège) 71 % 71 % Fiscal Rejet sans suite justifiées Réclamations non 12% % 41 12%% 38 (hors compétence) Médiations réussies 6 %2008 2008 84 % 6 %2009 2009 93 % Abandons/désistements 3% 3% 3% 3% Dossiers instruits Transmission au siège non réussies Médiations 5% 5% (compétence du siège) Autres transmissions 19,65 % % 6 71 % 17,65 % 6 % 71 % Rejet sans suite (hors compétence) Réclamations non justifiées 12% 3 % 2008 12% 3 % 2009 Dossiers instruits 5% 5% Abandons/désistements Autres transmissions 3% 71 % 3% 71 % Médiations réussies Transmission au siège Réclamations non justifiées (compétence du siège) 12% 19,65 % 11,5 % 2008 80,35 % 12%17,65 % 2009 %8 82,35 % Médiations non réussies Rejet sans suite 2008 2009 Abandons/désistements 24,1 % 47 % (hors compétence) 3% 3% 7% TransmissionJustice au siège (compétenceréussies Médiations du siège) 17,5 % Social Rejet sans suite 2008 2008 80,35 % 2009 2009 82,35 % Médiations non réussies (hors compétence) 19,65 % 17,65 % Affaires générales réclamations – taux de réussite des délégués % 13,5 Agents publics - pensions 18,3 % 19,65 %28,6 % 17,65 % Fiscal Médiations réussies 2008 14,3 % 2009 Médiations non réussies et Sécurité des Soins Pôle Santé 80,35 % 10,2 % % 82,35 Médiations réussies 2008 2009 Médiations non réussies 80,35 % 82,35 % Demandes relatives 17 % 17 % à un service public, dont : 25 % 25 % Justice Social 2008 2009 Affaires générales 31 % 33 % 10 12 % 11 % rapport annuel 2009 Agents publics - pensions 4% 4% Fiscal
  • 13. tableau des réformes les propositions de réforme satisfaites en 2009 obJet date de clôture Condition d’inactivité pour percevoir l’AAH (allocation aux adultes handicapés) 07/01/2009 Remboursement anticipé des créances de carry back 23/01/2009 Instauration d’un recours juridictionnel pour les prises de position formelles 23/01/2009 de l’administration fiscale Reconnaissance en France des unions civiles étrangères 04/06/2009 Satisfaction partielle Assurance maladie coordination RSI et régime général Sécurité sociale 16/06/2009 Insaisissabilité de la majoration de pension au titre de l’assistance tierce personne 25/06/2009 Automaticité de l’application du solde bancaire insaisissable (SBI) 25/06/2009 Possibilité de conclure un Pacs en Nouvelle Calédonie et Wallis et Futuna 27/07/2009 Procédures disciplinaires applicables aux médecins du service public 19/08/2009 Exonération de la redevance audiovisuelle des téléviseurs loués par les détenus 19/08/2009 Reclassement en catégorie A de fonctionnaires de l’État de catégorie B 18/09/2009 Satisfaction partielle Extension du bénéfice du capital décès au partenaire lié à un fonctionnaire 07/12/09 par un pacte civil de solidarité les propositions de réforme ayant abouti au début de l’année 2010 obJet date de clôture Création d’un dispositif d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français 05/01/2010 Reconnaissance en France des unions civiles étrangères 13/01/2010 Entrée en application définitive les propositions de réforme non satisfaites en 2009 obJet date de clôture Accès aux derniers indices pour les professeurs de collège 04/06/2009 Validation des périodes d’invalidité au titre de la retraite proportionnelle des non salariés agricoles 25/06/2009 Pension des commandants de sapeurs-pompiers professionnels 28/07/2009 Application automatique de la technique du quotient pour les revenus différés 07/12/2009 Départ anticipé à la retraite de certains fonctionnaires handicapés 07/12/2009 Intégration d’anciens élèves du cycle international de l’Ena 07/12/2009 médiateur de la république 11
  • 14. bloc-notes p. 14 p. 49 p. 68 fiabilité et clarté mieux protéger prévenir la maltraitance de l’information : les consommateurs des personnes vulnérables le point de blocage Le Médiateur se mobilise depuis dans le milieu médical pour les citoyens face cinq ans sur la problématique du cré- Ce que l’on peut appeler la mal- à l’administration dit à la consommation. traitance ordinaire est à placer au De nombreuses demandent qui par- rang des grandes menaces de notre viennent au Médiateur ou à ses délé- p. 52 société. Non seulement le Médiateur gués auraient pu être évitées si les pacs, améliorer observe une croissance des problè- services administratifs concernés le dispositif mes liés à ces actes, mais les trouve avaient joué leur rôle et apporté des Alors que l’on célébrait cette année sous-jacents à de nombreux dossiers réponses concrètes. les 10 ans du Pacs, les imperfections qu’il traite. de ce système appellent des modi- p. 24 fications, notamment au regard de p. 71 le régime social l’amélioration des droits sociaux. l’expertise des indépendants de l’institution sollicitée en question p. 55 au plan international Le régime social des indépendants les expertises médicales Le Médiateur, en association avec le (RSI), né de la fusion de deux régi- judiciaires Défenseur du peuple de l’Espagne, mes, illustre bien les difficultés inhé- La qualité des expertises médicales a été choisi par la Commission euro- rentes aux démarches de simplifi- judiciaires, dans un cadre conten- péenne pour mettre en œuvre un cation d’une organisation complexe. tieux, fait l’objet de critiques récur- jumelage institutionnel au profit de Il assure, depuis le 1er janvier 2008, rentes qui mettent en cause à la fois l’Arménie. une mission d’interlocuteur social la crédibilité de la justice et celle de unique pour l’ensemble de la protec- la médecine. p. 75 tion sociale des artisans, des indus- le défenseur des droits, triels et des commerçants. p. 67 un ombudsman l’amélioration à la française p. 35 de la protection Plusieurs rapports parlementaires prudence exagérée des mineurs – la kafala avaient formulé le souhait de voir un lors du renouvellement Modalité spécifique de recueil d’un certain nombre d’autorités indépen- des papiers d’identité enfant en droit musulman, la kafala dantes mutualiser davantage leur La prudence exagérée de l’adminis- est assimilé en droit français à une action. C’est dans ce contexte que la tration dans la délivrance des papiers délégation parentale. Cependant la révision constitutionnelle de juillet d’identité des Français nés à l’étran- perception juridique de la kafala en 2008 a crée un Défenseur des droits. ger, ou dont l’un des parents est né à France et les textes en vigueur posent l’étranger, est très mal vécue par les de multiples obstacles à la demande p. 78 intéressés. Le Médiateur est inter- des familles françaises ou binationa- portrait de l’institution, venu. les qui accueillent ces enfants. des agents et des délégués Les domaines de compétence ont été élargis et la capacité d’écoute ren- forcée. 12 rapport annuel 2009
  • 15. l’usager et l’état face à la crise Si l’épicentre de la crise que nous avons connue cette année est à situer dans la sphère financière et économique, l’onde de choc a quelque peu secoué la sphère publique, par ailleurs relativement épargnée. La crise joue alors le rôle de révélateur de difficultés latentes dans la relation qu’entretiennent les usagers avec leur administration, tan- tôt invisibles car profondément enfouies, tantôt visibles mais copieu- sement ignorées. Sont alors pointés du doigt la lutte pour obtenir des informations claires, rapides et fiables au même titre que le déficit d’accompagnement lorsque le monde autour change brutalement, notamment lorsque les institutions et la législation elles-mêmes changent. La crise, rendant tangibles ces problèmes, les rend plus insupportables : on observe alors la tension monter chez les protago- nistes, jusqu’au point de blocage et parfois d’affrontement. ••• citoyen-administration : la grande incompréhension p. 14 FiabiLité et CLarté de L’inFormation : Le point de bLoCage poUr LeS CitoYenS FaCe à L’adminiStration p. 14 deS adminiStrationS en maL de repèreS p. 19 le citoyen seul face à un cadre mouvant et insécurisant p. 23 Une inFLation LégiSLative QUi ContribUe à L’inStabiLité de La norme p. 23 Une rationaLiSation SoUrCe de dYSFonCtionnementS p. 24 LeS dommageS CoLLatéraUX de L’oUvertUre à La ConCUrrenCe dU SeCteUr de L’énergie p. 24 LeS ConSéQUenCeS pratiQUeS de La réorganiSation deS ServiCeS déConCentréS de L’état p. 25 deS doSSierS « poLYmorpheS » p. 26 de nouveaux liens marqués par la défiance et la suspicion p. 31 paS de « préSomption d’innoCenCe » poUr L’adminiStré p. 31 deS réponSeS de pLUS en pLUS vioLenteS de part et d’aUtre p. 34 médiateur de la république 13
  • 16. l’usager et l’état face à la crise citoyen-administration : la grande incompréhension Que ce soit entre elles ou en direction de leurs publics, les administrations éprouvent de nombreuses difficultés à offrir une communication efficace et harmonieuse. en résulte bien souvent pour le citoyen une absence de réponse à ses demandes ou des explications insuffisantes, voire contradictoires. Face à ce qu’il perçoit comme un mépris à son égard, l’usager éprouve de surcroît le sentiment d’être ballotté et même malmené par des services administratifs dont les comportements lui apparaissent désinvoltes. d’un côté comme de l’autre, ce type de situation est générateur de fortes insatisfactions, de stress et de tensions. fiabilité et clarté de l’information : le point de blocage pour les citoyens face à l’administration C’est un sentiment diffus que les en témoigne le cas de madame C., Sur le terrain, un peu plus de 50 % citoyens sont de plus en plus nom- masseur-kinésithérapeute, qui lors des 62 000 demandes traitées par breux à ressentir, dans un éventail d’une visite à domicile, a laissé son les délégués du Médiateur de la de situations large, et plus spécia- véhicule sur un emplacement « livrai- République ne sont pas des récla- lement lorsqu’ils ont affaire à la son », croyant que sa qualité d’auxiliaire mations envers les services publics, puissance publique : celui d’être médicale l’y autorisait. elle a été verba- telles que les définit la loi de 1973, face à un vertigineux empilement lisée et a acquitté sa contravention. elle mais des besoins d’éclaircissement de lois et de règlements, dont ils a ensuite saisi le médiateur de la répu- de la part de personnes perdues n’arrivent à savoir qu’avec diffi- blique, non pour contester l’amende dans la complexité des procédures culté lesquels s’appliquent à leur mais, ne sachant où se renseigner, pour ou qui ont le sentiment de ne pas situation particulière. Au travers être informée des conditions dans les- avoir été accueillies et écoutées. des dossiers qu’ils examinent, les quelles les auxiliaires médicaux pou- Ces administrés entrent en contact services du Médiateur de la Répu- vaient stationner à paris lors de leurs avec le réseau de délégués de l’Ins- blique constatent très souvent visites à domicile. Le médiateur de la titution parce qu’ils ne savent plus que, devant cette impénétrable république l’a informée de la création à qui s’adresser ou n’ont pas obtenu nébuleuse normative, les citoyens par le conseil de paris de la carte de les réponses souhaitées par les ser- sont avant tout demandeurs d’in- stationnement « Sésame soins à domi- vices administratifs concernés. Une formations, d’un guide les aidant à cile » pour les professionnels de santé grande partie de l’activité du réseau trouver leur chemin dans la masse intervenant dans la capitale. il lui a pré- consiste donc à écouter ces person- des textes et d’un mode d’emploi cisé le coût de la carte, les possibilités nes, à leur expliquer les démarches leur permettant de déterminer où de stationnement offertes par celle-ci à accomplir, à les informer de leurs trouver le renseignement qui leur ainsi que le lieu et modalités d’obten- droits et à les réorienter. De nom- sera utile. tion de ce document. breuses demandes qui parviennent 14 rapport annuel 2009
  • 17. aux délégués auraient pu être évi- tées si les services concernés avaient apporté des réponses concrètes. Dans ces cas, l’Institution donne simplement aux administrés les outils nécessaires pour débloquer leur situation et rede- venir maîtres de leurs démarches. Quand il s’agit d’informer une vic- time des suites données par la justice à son dépôt de plainte, l’intervention du délégué permet d’atténuer le sentiment d’injustice, qui augmente devant la lenteur et le silence de la justice. monsieur J. a été victime en août 2007 d’une chute de vélo occasionnée par un chien non tenu en laisse. devant le refus de la propriétaire de l’animal de donner les coordonnées de son assurance pour le remboursement des dégâts sur son cycle (plus de 1 000 Médiateur de la République a donc Le médiateur a expliqué à mon- euros), il dépose une plainte. La gen- pour rôle de clarifier et rendre plus sieur L., agent de la fonction publique darmerie qui instruit cette affaire n’a lisibles les textes et décisions qui le territoriale, qu’il était dans une situa- pas réglé le dossier un an plus tard. concernent. tion différente de celle des salariés monsieur J. demande au délégué de uniquement indemnisés par la Sécu- l’aider. Ce dernier contacte la gendar- monsieur L., sapeur-pompier pro- rité sociale pour lesquels la loi fiscale merie et il apprend que la procédure fessionnel, a été victime d’un acci- prévoyait expressément une exonéra- a été transmise en avril 2008 à la jus- dent du travail entraînant un arrêt tion avant la loi de finances pour 2010. tice en vue de l’engagement de pour- de plusieurs mois. il a interrogé son suites. Un appel au ministère public centre des impôts sur le régime fis- Le besoin d’informations du contri- confirme que la plainte sera évoquée cal applicable aux indemnités jour- buable ne répond pas seulement à la à une audience du tribunal… en 2009. nalières perçues à ce titre. dans complexité des textes, mais aussi à un premier temps, on lui a répondu son besoin de sécurité. En effet, le Le besoin d’informations du citoyen que ces indemnités n’étaient pas système fiscal français, parce qu’il est particulièrement net, et légitime, imposables puis, dans un second repose en grande partie sur le prin- dans une matière complexe comme temps, le service des impôts lui a cipe de la déclaration contrôlée, qui la fiscalité. Il est d’autant plus grand affirmé l’inverse. il a alors consulté comporte ultérieurement la possibi- qu’il part d’une profonde incompré- un autre centre des impôts qui lui a lité de rectifications, suppose que le hension car, il faut bien le dire, dans confirmé le caractère non imposa- contribuable soit entouré de garan- la plupart des cas soumis au Média- ble de ces sommes. il a également ties. Sachant exactement quels sont teur de la République, le contribua- saisi le conciliateur fiscal de son ses droits et obligations, il doit pou- ble ne comprend pas son dossier. département, qui lui a précisé que voir être sûr du bien-fondé de la posi- À cette complexité fiscale répondent le traitement alloué aux fonctionnai- tion adoptée par l’administration fis- deux nécessités : un besoin de péda- res atteints de maladie devrait être cale. C’est à cette condition qu’il peut gogie et un besoin de garanties. considéré dans sa totalité comme un prévenir tout risque de contentieux. Il faut cependant nuancer en gardant revenu imposable. C’est particulièrement vrai lorsqu’il à l’esprit que pour une part, cette Ces réponses contradictoires, source s’agit d’une entreprise qui a un projet complexité est le corollaire de la jus- d’insécurité juridique pour le récla- d’investissement, ou d’un profession- tice et de l’équité fiscales : pour assu- mant, l’ont conduit à solliciter le nel libéral qui installe un cabinet. rer l’égalité de tous devant l’impôt, la médiateur de la république afin d’ob- S’il est nécessaire au contribua- loi est souvent obligée d’entrer dans tenir une explication sur l’existence ble de s’entourer de garanties pour le détail de nombreux cas et s’efforce des différents régimes fiscaux appli- prévenir tout contentieux avec l’ad- de prévoir toutes les situations pos- cables aux indemnités journalières ministration fiscale, il lui est tout sibles. Vis-à-vis du contribuable, le d’accident du travail. autant indispensable de comprendre OOO médiateur de la république 15