La nouvelle filière recherche de l’internat en pharmacie, appelée innovation pharmaceutique et recherche (IPR) depuis l’arrêté du 31 octobre 2008, redéfinit les domaines d'application et supprime l’obligation d’effectuer deux stages hospitaliers (ancienne filière pharmacie spécialisée). Cette nouveauté permet aux internes d’effectuer un Master 2 durant la première année de l’internat puis une thèse de sciences pendant les trois années restantes et évite ainsi une perte de temps pour ceux qui souhaitent effectuer de la recherche fondamentale et qui ont un projet bien défini. Les étudiants souhaitant effectuer de la recherche translationnelle (lien entre la recherche fondamentale et clinique) le peuvent aussi puisqu’ils ont la possibilité d’effectuer des stages à l’hôpital. Ce nouveau DES semble positif au premier abord cependant de nombreuses questions et disparités interrégionales persistent et le recul vis-à-vis de celui-ci est pour l’instant insuffisant.
C’est pour améliorer la lisibilité de ce DES et essayer de trouver des solutions ensemble que nous nous sommes réunis autour d’une table ronde lors du congrès de Rennes le 20 novembre dernier. De nombreux problèmes d’inégalités et d’interrogations à propos des débouchés y ont été évoqués. Tout d’abord, les dates d’affectation des internes sont trop tardives en vue d’une éventuelle inscription en Master 1 ou 2, il serait souhaitable de les avancer mi-juillet pour que chaque interne ait le temps de s’organiser et de commencer à réfléchir à sa maquette.
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PERSPECTIVES
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PERSPECTIVES
La table ronde IPR à Rennes
L
a nouvelle filière recherche de
l’internat en pharmacie, appe-
lée innova;on pharmaceu;que
et recherche (IPR) depuis l’arrêté du
31 octobre 2008, redéfinit les do-
maines d'applica;on et supprime
l’obliga;on d’effectuer deux stages
hospitaliers (ancienne filière pharma-
cie spécialisée). Ce<e nouveauté per-
met aux internes d’effectuer un
Master 2 durant la première année
de l’internat puis une thèse de
sciences pendant les trois années
restantes et évite ainsi une perte de
temps pour ceux qui souhaitent ef-
fectuer de la recherche fondamen-
tale et qui ont un projet bien défini.
Les étudiants souhaitant effectuer de
la recherche transla;onnelle (lien
entre la recherche fondamentale et
clinique) le peuvent aussi puisqu’ils
ont la possibilité d’effectuer des
stages à l’hôpital. Ce nouveau DES
semble posi;f au premier abord ce-
pendant de nombreuses ques;ons et
disparités interrégionales persistent
et le recul vis-à-vis de celui-ci est
pour l’instant insuffisant.
C’est pour améliorer la lisibilité de ce DES et essayer de trou-
ver des solu;ons ensemble que nous nous sommes réunis
autour d’une table ronde lors du congrès de Rennes le 20
novembre dernier. De nombreux problèmes d’inégalités et
d’interroga;ons à propos des débouchés y ont été évoqués.
Tout d’abord, les dates d’affecta;on des internes sont trop
tardives en vue d’une éventuelle inscrip;on en Master 1 ou
2, il serait souhaitable de les avancer mi-juillet pour que
chaque interne ait le temps de s’organiser et de commencer
à réfléchir à sa maque<e.
Du côté des disparités entre les inter-régions, trois points
importants ont été évoqués :
- Premièrement, certains internes sont obligés d’effectuer
un ou deux stages hospitaliers alors qu’ils ont un projet éta-
bli. Ces stages n’ont souvent aucun lien avec leur maque<e
qui n’est parfois pas validée par le conseil d’UFR. Ils n’auront
plus que trois ans pour valider un master et une thèse de
science qu’ils ne finiront donc pas dans les temps.
- Ensuite, l’arrêté du 14 août 2003 s;pule qu’un étudiant
qui a validé ses quatre premières années de pharmacie peut
s’inscrire en Master 2 sans passer par le Master 1 lorsqu’il
possède une équivalence ; cependant toutes les facultés de
pharmacie ne délivrent pas ce<e équivalence. C’est un
autre facteur qui peut aussi coûter une précieuse année
d’internat.
- Pour finir, les stages hospitaliers n’étant plus obligatoires,
les gardes sont alors remises en ques;on selon les inter-ré-
gions. Certains coordonnateurs menacent de ne pas valider
les DES si le service de gardes n’est pas effectué. Les in-
ternes effectuant la totalité de leur internat dans un labo-
ratoire n’ayant pas de service de gardes vont-ils droit dans
le mur ?
Lors de la réunion des coordonnateurs inter-régionaux des
DES de pharmacie et IPR et lors de ce<e table ronde, nous
avons pu constater que l’harmonisa;on va être très difficile.
Chaque interne de ce<e filière va devoir se ba<re pour faire
valoir ses droits selon l’inter-région dans laquelle il a été af-
fecté.
Quant aux débouchés de ce<e filière, ils se font de plus en
plus rares depuis la paru;on de l’Ordonnance de la biologie
médicale (et peut-être prochainement avec la qualifica;on
du DES pharmacie) ; d’autant qu’il est possible de faire de
la recherche au sein des DES de biologie médicale et de
pharmacie. Ainsi, un interne ayant effectué son internat
dans un domaine biologique peut se voir refuser un poste
dans un laboratoire de biologie puisqu’il n’a pas validé le
DES de biologie médicale. La toxicologie, devenant une dis-
cipline biologique (et non plus pharmaceu;que comme cela
pouvait l’être dans certains CHU), risque de ne plus être un
débouché pour les internes IPR. Les postes hospitalo-uni-
versitaires sont envisageables mais avec une forma;on hos-
pitalière de deux semestres, ils ne représenteront peut être
pas la perspec;ve tant promise. Si on récapitule, il reste la
recherche transla;onnelle dans les secteurs public ou privé,
la recherche et le développement industriel, et les mé;ers
d’enseignant-chercheur mono-appartenants (maître de
conférences, professeur).
Il est donc important de diminuer le numerus clausus de
ce<e filière, de redéfinir les disciplines innovantes non cou-
vertes par les autres DES et d’améliorer la communica;on
vis-à vis de celle-ci. La communica;on passe par :
- Les doyens et professeurs des facultés de pharmacies qui
ne doivent pas oublier ce<e filière lorsqu’ils parlent de
l’internat aux étudiants de 2ème et 3ème année.
- Les sites internet des facultés : informa;ons sur la filière
IPR, coordonnées des internes de ce<e filière pour favoriser
les liens, faire figurer les projets de recherche des différents
hôpitaux pour favoriser la recherche transla;onnelle.
- Le site du CNCI.
- La mise en place d’un guide pour ce<e filière.
- Et bien sûr, la mise en rela;on avec les représentants étu-
diants locaux.
Bien que ce<e filière concerne une minorité d’étudiants,
elle mérite qu’on y porte de l’a<en;on et qu’on se ba<e
pour la maintenir et l’améliorer. Je vous invite donc à
contacter vos représentants locaux ou na;onaux en cas de
problème mais aussi si vous avez des sugges;ons ou idées.
Et n’oubliez pas la liste de diffusion IPR qui a été mise en
place pour faciliter la communica;on entre internes!
C.D.