1. Compositeur: Giuseppe Verdi
d’après la pièce de Shakespeare « les
joyeuses épouses de Windsor »
sur un livret D’Arrigo Boïto.
Laetitia Alliez novembre 2014
2. Falstaff est le dernier opéra de
Verdi créé en 1893 à la scala de
Milan.
L’opéra se divise en trois actes.
Chaque acte comporte deux
tableaux.
3.
4. Acte 1
Tableau 1 : Falstaff attablé dans la taverne de la Jarretière
cachète deux lettres. Le docteur Caïus très en colère fait
irruption en demandant des comptes à Falstaff qui a battu ses
serviteurs et forcé sa maison. De plus, les deux servants de
Falstaff, Bardolfe et Pistolet ont profité de son ivresse pour le
voler. Falstaff le tourne en ridicule cependant que le docteur
indigné quitte l’antre. L’aubergiste apporte à Falstaff la note
fort longue cependant que Pistolet sur la demande de son
maître fouille dans la bourse totalement vide et expose son
plan aux deux compères : il prétend avoir séduit Alice la
femme de Ford, un riche négociant, et encore une autre du
nom de Meg possédant toutes deux les clés des coffres.
Cependant ses deux acolytes refusent d’aller porter les deux
lettres. Falstaff chante alors une tirade sur « l’honneur »
exposant l’inutilité de ce sentiment qui ne sert à rien. Il donne
les deux lettres à porter au page et chasse les deux ivrognes à
coup de balai.
5. Acte 1
Tableau 2 : Musicalement complexe, il met en scène
trois ensembles, le groupe des femmes se
surnommant elles-mêmes les « joyeuses commères »,
un peu plus loin le groupe des hommes et le duo
amoureux entre Nanette et Fenton.
Meg et Alice ont reçu de Falstaff la même lettre et
accompagnées de la gouvernante Quickly elles
préparent un plan pour le ridiculiser. De leur côté,
Bardolfe et Pistolet accompagnés du docteur Caïus
sont venus prévenir Ford du projet de Falstaff de lui
ravir sa femme et de leur côté vont également
imaginer un complot.
6. Acte 2
Tableau 1 : Falstaff allongé dans son fauteuil à sa
place habituelle dans la taverne reçoit deux
messagers: la gouvernante Quickly venant lui donner
la réponse positive d’Alice acceptant de le recevoir
chez elle en l’absence de son mari et Ford déguisé en
seigneur « Fontana » demandant à Falstaff de séduire
Alice afin de la débarrasser de sa « vertu » pour
qu’ensuite il ait à son tour le chemin de libre.
Lorsqu’il apprends par la bouche de celui-ci que dans
moins d’une demi-heure Alice sera dans les bras de
Falstaff, Ford devient fou de rage et est bien décidé à
se venger.
7. Acte 2
Tableau 2: Quickly fait le compte rendu de sa visite à
Falstaff. Il est tombé dans le panneau la tête la
première. Ces dames se préparent à le recevoir avec
toute une mise en scène amoureuse: un paravent, un
luth… Pendant ce temps Nanette pleure car son père
veut la marier au docteur Caïus. Falstaff arrive et
chante sa sérénade à Alice. Mais Quickly et Meg
surgissent affolées: Ford accompagné de tout un
groupe de gens arrive tel un ouragan pour mettre
Falstaff en morceau. S’ensuit toute une partie de
cache-cache, de quiproquo et d’imbroglio ou Falstaff
dissimulé dans le panier à lessive est jeté dans l’eau de
la Tamise comme un paquet de linge sale.
8. Acte 3
Tableau 1 : Après avoir été jeté à l’eau, Falstaff se retrouve
devant l’auberge de la Jarretière avec une bouteille de vin
chaud en méditant sur la méchanceté du monde. Quickly
vient troubler cet exercice solitaire où les « trilles »
commencent à lui monter à la tête en lui donnant à
nouveau une lettre d’Alice. Celle-ci lui donne rendez-vous
dans la parc royal à minuit près du chêne de Herne. Il
devra être déguisé en cavalier noir surmonté de cornes et
attendre près de ce chêne légendaire. A nouveau, les
joyeuses commères accompagnés cette fois des hommes
tendent un piège à Falstaff, une sorte de « fairy queen »
afin que celui-ci dévoile sa grande perversité. Cette petite
fête devra être couronnée selon Ford par le mariage de
Nannette et du docteur Caïus.
9. Acte 3
Tableau 2 : Dans le parc de Windsor, Falstaff croyant
rencontrer Alice prêt du chêne de Herne va être pris
au piège entre les femmes déguisées en fées et
sorcières et les hommes vêtus de capes et de masques.
Terrifié, traité de tous les noms il va bientôt
reconnaître s’être conduit comme « un âne » et
comprendre le pourquoi de cette mascarade féérique.
Mais l’histoire se termine bien par le mariage de
Nannette et de Fenton qui se démasque à la place du
docteur Caïus. L’ensemble se termine par une fugue
« le monde entier est une farce » mettant tout le
monde en accord.
10. Dans cette œuvre, le groupe des hommes va
s’opposer à celui des femmes. On a d’un côté Alice,
Meg, Nannette et Quickly et de l’autre Ford, le
docteur Caïus , Bardolfe, Pistolet et Fenton. Le duo
amoureux de Nannette et Fenton tranche avec
l’ensemble.
Fait rare chez Verdi, il y a un seul chœur très doux
et délicat, celui des fées dans le dernier acte.
11. Falstaff: baryton
Dans cet air du premier acte, Falstaff exprime sa
conception de l’honneur. Il démystifie un des grands
thèmes verdien.
12. L’Onore !
Ladri ! Voi state ligi all’onor vostra,
voi !
Cloache d’ignominia, quando, non
sempre, noi
Possiam star ligi alnostro. Io stesso,
si, io, io.
Devo talor da un lato porre il timor
di Dio
E, per necessità, sviar l’onore, usare
Stratagemmi ed equivoci,
destreggiar, bordeggiare.
E voi, coi vostri cenci ecoll’ochiata
tôrta
Da gatto-pardo e i fetidi sghignazzi
avete a scorta
Il vostro onor ! che ciancia !
Che baia !
L’Honneur !
Voleurs ! Vous êtes fidèles à votre
honneur, vous !
Cloaques d’ignominie, quand nous
même
Ne pouvons pas toujours être fidèle
au nôtre. Moi-même, oui moi, je
dois parfois laisser de côté la crainte
de Dieu
Et, par nécessité, quitter le chemin
de l’honneur ;
User de stratagèmes et
d’équivoques, me débrouiller,
louvoyer.
Et vous, avec vos hardes, votre
regard oblique de guépard et vos
ricanements fétides, vous vous
retranchez sur votre honneur ! Quel
honneur ?! Quel honneur ?! Quelle
blague ! Quelle rigolade !
15. É sogno ? Orealta…Due rami enormi
Crescon sulla mia testa
É un sogno ? Mastro Ford ! Mastro
Ford ! Dormi ? Svegliati ! Su ! Ti
desta !
Tua moglie sgarra e mette in mal
l’assetto
L’onor tuo, la tua casa ed il tuo
letto !
L’ora è fissata, tramata l’inganno ;
Sei gabbato e truffato !...
E poi diranno
Che un marito geloso è un
insensato !
Già dietro a me nomi d’infame conio
Fischian passando ; mormora lo
scherno
O matrimonio:Inferno!
Donna:Demonio!
Nellalor moglie abbian fede i
habbei!
Est-ce un rêve ? Ou réalité ?...Deux
bois énormes poussent sur ma tête.
Est-ce un rêve ? Maître Ford !Maître
Ford ! Tu dors ? Eveille-toi ! Allons !
Debout !
Ta femme s’égare et met en
mauvaise posture ton honneur, ta
maison et ton lit !
L’heure est fixée, la tromperie
ourdie ;
Tu es joué et roulé !
Et puis on dira
Qu’un mari jaloux est un insensé !
Déjà on siffle dans mon dos, sur
mon passage, des noms infâmes ;
La raillerie murmure.
O mariage : enfer !
Femme : démon !
Que les nigauds aient confiance en
leur femme !
17. Dr.Cajus : Falstaff !
Falstaff : Olà !
Dr.Cajus : Sir John Falstaff !
Bardolfo : Oh ! che vi piglia ?!
Dr.Cajus : Hai battuto i miei servi !...
Falstaff : Oste! un’altra bottiglia Di Xeres.
Dr.Cajus : Hai fiaccata la mia giumenta baia,
Sforzata la mia casa.
Falstaff : Ma non la tua massaia.
Dr.Cajus : Troppo grazia! Una vecchia cisposa. Ampio messere,
Se foste venti volte John Falstaff Cavaliere
V’obblighero a rispondermi.
19. Gaie comari di Windsor ! è l’ora !
L’ora d’alzar la risara sonora !
L’alta risata che scoppia, che
scherza,
Che sfolgato, armata
Di dardi e di sferza!
Gaie comari, festosa brigata!
Sul lieto viso
Spunti il sorriso
Splenda del riso- l‘acuto fulgor !
Favilla incendiaria
Di goia nell’aria
Di goia nel cor
Joyeuses commères de Windsor !
C’est l’heure !
L’heure d’éclater d’un rire sonore !
Un grand rire explosif, moqueur,
Etincelant, armé
D’aiguillons et d’un fouet.
Joyeuses commères, brigade en
fête !
Sur votre visage jovial
Que se lève le sourire
Que resplendisse l’éclair aigu du
rire !
Etincelle incendiaire
De joie dans les airs
De joie dans le cœur
21. Meg : Alice ! Che spavento !
Che chiasso ! Che discordia !
Non perdere un momento.
Fuggi !...
Alice : Misericordia !
Che avvenne ?
Meg : Il tuo consorte
Vien gridando »accorr’uomo ! »
Dice…
Alice : (Parla più forte)
Meg : Che vuol scannare un uomo !
Alice : (Non ridere)
Meg : Ei correva
Invaso da tremendo
Furor ! Maledicendo
Tutte le figlie d’Eva !
Alice : Misericordia !
Meg : Dice
Che un tuo ganzo hai nascosto ;
Lo vuole ad ogni costo
Scoprir…
Meg : Alice ! Quel effroi !
Quel vacarme ! Quelle discorde !
Ne perds pas un moment.
Fuis !
Alice : Misericorde !
Qu’est-il arrivé ?
Meg : Ton mari
Arrive en criant « main forte ! »
Il dit…
Meg : Qu’il veut égorger un
homme !
Meg : Il courait,
Envahi d’une fureur
Effroyable ! Maudissant
Toutes les filles d’Eve !
Meg : Il dit que tu as caché un
galant ;
Il veut le trouver
A tout prix…
25. Dal labbro il canto estasiato vola
Pei silenzi notturni e va lontano
E alfin ritrova un altro labbro umana
Che gli risponde colla sua parola
Allor lanota che non è più sola
Vibra di goia in un accordo arcano
E innamorando l’aer antelucano
Con altra voce al suo fonte rivola.
Quivi ripiglia suon, ma la sua cura
Tende sempre ad unir chi lo disuna.
Cosi baciai la dislaiata bocca !
Bocca baciata non perde ventura.
De ma lèvre, mon chant extasié s’envole
A travers les silences nocturnes et s’en va
au loin
Il rencontre enfin une autre lèvre humaine
Qui lui répond avec sa propre parole
Alors la note qui n’est plus seule,
Vibre de joie en une harmonie secrète
Et, énamourant l’air qui précède le jour,
Avec une autre voix s’envole à nouveau
vers sa source
Là, le chant renaît, mais son soin
Tend toujours à unir qui le désunit.
Ainsi ai-je baisé la bouche tant désirée !
Bouche baisée heur point ne perd.
27. Quickly.
Reverenza !
Falstaff.
Buon giorno, buona donna.
Quickly.
Reverenza ! Se Vostra Grazie vuole,
Vorrei, segretamente,dirle quattro
parole.
Falstaff.
T’accordo udienza
Escite(A Bardolpho et Pistola)
Quickly.
Reverenza ! Madonna
Alice Ford(A bassa voce)
Falstaff.
Ebben
Quickly.
Ahimé ! Povera donna !
Siete un gran seduttore !
Falstaff.
Lo so. Continua.
Quickly.
Alice
Sta in grande agitazione d’amor per
voi; vi dice Ch’ebbe la vostra lettera,
che vi ringrazia et che Suo marito
esce sempre dalle due alle tre.
Falstaff.
Dalle due alle tre.
29. Pistola : Porto una spada al fianco.
Non son messer Pandarus
Falstaff : Saltimbanco.
Bardolfo : Sir John, in
quest’intrigonon posso
accondiscendervi. Lo vieta…
Falstaff : Chi ?
Bardolfo : L’Onore.
Pistola : je porte une épée au côté
Je ne suis pas un sieur Pandarus. Je
refuse.
Falstaff : Saltimbanque.
Bardolfo : Sir John,dans cette
intrigue, je ne puis accéder à votre
demande.
Mel’interdit…
Falstaff : quoi ?
Bardolfo : l’honneur
30. Les éléments du comique
Le dernier opéra de Verdi aborde la dimension
comique après avoir traité la dimension tragique dans
l’ensemble de son œuvre. Dans ce sens il appartient à
la grande tradition de l’opéra bouffe avec ses épisodes
grotesques. Mais ce qui donne une grandeur au
comique, ce n’est plus le Falstaff ridiculement
« mécanisé ». Aucun des incidents ne parvient à
égratigner la fierté intérieure de Falstaff et le gros
bonhomme, reprend, si l’on peut dire son poids
d’humanité. C’est non pas une comédie de situation
mais une comédie de caractère et la qualité du rire
change.
31. Le comique de caractère
Dans cet air, Falstaff évoque sa jeunesse lorsqu’il était
fin et léger. Son apparence monstrueuse ne l’empêche
pas de mettre en scène d’un manière fine, légère et
dansante.
32.
33.
34.
Le comique de situation
Acte 2 fin du tableau 1
Ford et le docteur Caïus s’approchent doucement du paravent. Ils pensent que les
soupirs proviennent d’Alice et de Falstaff.
Quickly et Meg font une rempart devant le panier où se trouve Falstaff.
Falstaff étouffe dans le panier à linge.
Nannette et Fenton cachés derrière le paravent chantent
leur duo amoureux.
Bardolfe éclate de rage contre Falstaff