Portrait de Petre Metu, l'ancien international roumain atteint de la maladie ...
Choix de lille ça coince
1. En direct de Lille
Du côté des supporters
LES NORDISTES SE
PASSIONNENTC’EST PAS LA
JOIE !
Par Guillaume CYPRIEN
Par Jérôme PRÉVÔT
jerome.prevot@midi-olympique.fr
Jeudi, Paul Goze, le président de la Ligue nationale de rugby, et Martine Aubry, la
maire de Lille, ont inauguré officiellement l’ouverture du village de la LNR, qui sera
maintenu à Lille pendant trois jours, jusqu’à samedi soir 20 heures. Ce lancement de
la grande fête des demi-finales du Top 14 avait quelque chose d’exceptionnel. Il est
tout à fait rarissime que la municipalité lilloise offre ce cadre historique aux grands
événements qu’elle n’organise pas elle-même directement. Le choix de placer le
village LNR au centre de ce lieu magique montre bien sa volonté de faire de ce week-
end une grande réussite populaire. C’est bien parti. Mercredi après-midi, au dernier
pointage, 45 500 billets avaient été vendus pour le match entre Toulon et le Racing-
Metro. 47 500 billets avaient été écoulés pour celui entre Montpellier et Castres. On
devrait faire le plein. Et les Nordistes se sont passionnés pour la chose. 80 % de ces
billets ont été achetés directement par les habitants des Flandres, ce public de 74 400
personnes dépassant de très loin le cercle des 12 000 licenciés du comité des
Flandres. « C’est grandiose, a commenté Jean-Louis Lamy, le président des
Flandres, partie prenante de l’organisation des festivités. Les gens ont été sensibles
à ce grand événement sportif. Pour nous qui n’avons pas encore de club à ce
niveau de la compétition, c’est un signe de l’attente locale. »
2. LE SHOW DE MAX
Une cinquantaine de bénévoles du comité Flandres et les cadres techniques
officieront auprès des supporters durant les trois jours. Sur la Grand Place, au village
LNR, dont l’animation a été confiée aux deux anciens internationaux Christian
Califano et Émile Ntamack, ils organiseront des initiations permanentes et des
tournois de rugby à 5 sur un terrain synthétique et des structures gonflables. La LNR
a distribué des guides du supporter dans toutes les gares et chez tous les
commerçants pour s’y retrouver. La ville a élevé partout dans ses rues des parements
aux couleurs du Top 14. Ceux qui n’ont pas de billets pourront regarder les matchs
sur l’écran géant du village LNR. À l’intérieur du stade Pierre-Mauroy, Max Guazzini,
ordonnateur de la grand-messe, a reporté ses habitudes du Stade de France. Il y
aura de la couleur, beaucoup de couleurs, et le kitsch habituel.
Max Guazzini a décidé de faire déposer 6 000 drapeaux à leurs couleurs dans les
virages où se posteront les supporters des quatre demi-finalistes. Avant chacune des
deux rencontres, les écoles de rugby de la région défileront au milieu des géants, ces
grandes figures des carnavals régionaux du Nord. Il a réservé une belle visibilité aux
mascottes de chaque équipe. Le pilou-pilou sera crié ce vendredi soir par le hurleur
habituel de Mayol, avant l’arrivée surprise du ballon, l’une de ses grandes lubies.
Samedi, cette arrivée sera différente. Un feu d’artifice sera donné après chaque
demi-finale, puis les « rues de la soif » lilloises, rues Massena et Solferino, attendront
les vainqueurs et les vaincus. Mais la fête ne s’arrêtera que dimanche soir. Le
lendemain de la deuxième-demi finale, les Lillois des entraîneurs Pierre Chadebech et
Richard Crespy joueront un peu plus loin au grand stade de Villeneuve-d’Ascq la
première manche de leur demi-finale d’accession au Pro D2 contre le Montauban de
Xavier Péméja et de Philippe Mothe (15 heures). Ce qui fera une conclusion de feu.
Lille sera la capitale de tous les rugbys pendant ces trois jours.
Il ne faut pas se mentir, la localisation des demi-finales à Lille ne fait pas que des
heureux. Beaucoup de supporters trouvent ça plutôt saumâtre. La raison : le coût et la
durée des transports évidemment. Lille se trouve à 992 kilomètres de Montpellier, à 1
067 de Toulon et à « seulement » 939 de Castres. Il n’y aura guère que les fans du
Racing-Metro qui se sentiront à leur aise. En plus, le club a pris l’habitude de financer
certains de leurs déplacements, ce qui fait que leur petite virée dans le Nord (221
kilomètres) leur reviendra à 20 euros (voyage et billet d’entrée compris). Mais le
Racing n’est pas (encore) un club qui remue facilement les foules : on attend entre
3. mille et mille deux cents Franciliens dans les travées de Pierre-Mauroy. On espère
donc que le stade lillois ne sera pas trop privé d’encouragements passionnés car les
« sudistes » ont eu beaucoup de mal à mobiliser leurs troupes.
DES TRAINS ANNULÉS
À Toulon, le club a même annulé le train spécial qu’il avait prévu, faute d’engouement.
Emmanuel Bielecki, président du club des Z’acrau explique : « C’est loin
évidemment, même si c’est moins compliqué que l’an passé où il fallait aller à
Nantes, ce qui implique des changements. On peut faire directement Toulon-Lille en
train, mais ça prend environ cinq heures et ça coûte environ deux cents euros. » Il
ne prévoit pas plus de mille Toulonnais dans les Flandres. À Castres, c’est un peu le
même son de cloche. « Ca représente quand même quinze heures de bus. Au delà
de six ou sept heures, les gens ont du mal à se mobiliser, » déclare Didier Hardy,
président des Amis du Rugby et vice-président de l’Amicale des supporters du
Castres olympique. Mardi, il a appris qu’il n’y aurait finalement pas de train spécial.
La délégation castraise devrait se contenter de quatre bus officiellement affrêtés : «
Le département et la ville ont donné des subventions. Le coût a été divisé de moitié,
ça reviendra à cinquante euros par personne, billet d’entrée compris. »
À Montpellier, Anthony Garcia, du Club historique des supporters ne mâche pas ses
mots : « Ce choix de la LNR est absurde. À la base, les demies sont faites pour
nous. Pour l’instant, à Montpellier, nous n’avons qu’un bus et encore il n’est même
pas plein. Nous demandons 150 ou 160 euros par tête mais si le bus n’est pas
plein, ça peut coûter 2 500 euros à notre association. Et ni la mairie, ni
l’Agglomération ne nous ont aidés. Elles se réservent pour la finale. C’est un coup à
regretter de ne pas avoir terminé à la quatrième place, on aurait eu un barrage à
domicile au moins… » Évidemment, certains supporters se rendront au stade par
leurs propres moyens, on le découvrira sur place. La proportion des billets écoulés
par les clubs constitue toutefois un bon indicateur. En début de semaine, Montpellier
en avait vendu quatre cents.